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Critiques de Olivier Bordaçarre (171)
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La Disparition d'Hervé Snout

Après un court séjour en 2004, où l’on fait connaissance de la famille Raybert, qui accueille des entants abimés, on effectue un bon temporel de 20 ans pour atterrir chez les Snout. Que s’est-il passé ce matin là, après qu’Hervé Snout a pris son vélo pour se rendre au travail ? Comment a t-il pu se volatiliser ainsi ? Le jour de son anniversaire, de surcroît ! La voisine qui passe sa journée derrière ses rideaux l’a bien vu partir de sa maison, mais personne ne l’a vu arriver à l’abattoir…





La communication au sein du couple étant réduite à peu de choses, son épouse ne s’est pas inquiétée immédiatement. D’ailleurs, les gendarmes qu’elle avertit ne semblent pas persuadés d’une recherche intensive soit nécessaire. Tant de personnes disparaissent ainsi chaque année, de leur plein gré, pour se créer une autre vie ailleurs !…



Pourtant peu à peu, avec les confidences de l’entourage, une personnalité se dessine. Ce chef d’une petite entreprise est loin de faire l’unanimité autour de lui.



L’originalité de la construction du roman apparaît dans la deuxième partie, puisque nous passons de l’autre côté du miroir…



La quête de la vérité est un puissant appât pour créer l’addiction. Comprendre ce qui s’est passé et découvrir peu à peu la personnalité de cet homme qui ne suscite pas l’empathie. L’auteur n’y va pas de main morte pour imaginer le scénario. S’y ajoutent la violence inhérente à la vie quotidienne dans un abattoir : de quoi alimenter le militantisme végétarien !





Un roman fort, noir, une ironie mordante, habilement construit, difficile à oublier.



345 pages Denoël 10 janvier 2024


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Appartement 816

Un polar original qui m'a bien plu. J'avais déjà lu son précédent roman "Dernier désir" qui était un peu machiavélique. Celui-ci ressemble à une situation sanitaire que nous avons vécu il y a trois ans : la pandémie de covid. Le début de la lecture a été difficile pour moi, car se replonger dans la situation de cette pandémie n'est pas forcément un bon souvenir, mais très vite l'histoire part un peu dans l'irréel et j'ai pensé au roman de George Orwell "1984". Le récit est bien mené et ce livre a été vite lu (150 pages seulement).

Notre héros Didier Martin vit dans un appartement avec sa femme, son fils et son chien. Il a besoin vital d'écrire, et au lieu de prendre des feuilles ou un cahier, il écrit sur les murs tout ce qui lui passe par la tête. En avançant dans le récit, l'histoire devient de plus en plus délirante, mais je ne vous en dirait pas plus.

J'ai beaucoup aimé le roman dont le héros est loin d'être sympathique et c'est un euphémisme...On le suit dans son délire dans ce huis-clos.

Ce roman a été écrit pendant la pandémie. Il a reçu le prix de la littérature policière 2022.

Je vous le conseille bien volontiers.
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La Disparition d'Hervé Snout

Ne lisez pas La Disparition d'Hervé Snout, si vous êtes sensibles à la maltraitance enfantine, la maltraitance animale et les détails très crus de ce qui se passe dans un abattoir.



Je me suis fiée, au résumé sur Babelio, un livre surement marrant qui va me faire du bien. Je peux vous dire que c’est gore, des scènes difficiles. J’avoue, qu’une fois commencé, je voulais savoir ce qu’il advenait d’Hervé Snout, je n’ai pas été déçue….



La famille Raybert, Alain, le père, a son garage, qui a pour nom « La Générale », Nadine, la mère s’occupe de gosses placés par l’aide sociale, ils ont un fils unique Gabin, super gentil, il s’entend avec tout le monde. Un soir de l’été 2004, ils annoncent à leur fils, qu’ils vont accueillir Gustave, un ado qui a subi de multiples maltraitances, humiliations, brutalités et actes de torture, de la part de ses mère et grand-mère. Donc elle lui demande le meilleur accueil, comme il l’avait toujours fait, comme un frère, ni plus ni moins.



Nous passons au 16 avril 2024, chez les Snout, une belle maison cossue avec tout le confort moderne. Odile Snout, trente-huit ans, une belle blonde, aux formes harmonieuses qui attire les regards. Odile est l’épouse d’Hervé Snout, directeur des établissements Snout et la mère de leurs deux enfants, Eddy et Tara, des jumeaux dizygotes âgés de quatorze ans.



Depuis seize ans, elle est la secrétaire de l’adjoint à la culture, dans la mairie de sa commune. Elle a préparé un bœuf bourguignon, pour l’anniversaire de son mari. Les heures passent, toujours personne, Quelque chose ne tourne pas rond et l’angoisse commence à monter. Ses enfants ont faim, ils finissent par manger. Le lendemain, elle téléphone de partout et finit par aller déclarer la disparition de son mari à la gendarmerie. Le lieutenant ne semble pas inquiet. Hervé finira par rentrer chez lui, et reprendre son travail. On a bien le droit de disparaître.



Les chapitres alternent, entre, avant et après la disparition. Bien écrit, une très forte tension nous étreint jusqu’au final, il faut avoir le cœur bien accroché.



Dans une langue incisive, Olivier Bordaçarre brosse une analyse glaçante du monde du travail, du couple et de la vie de famille. A lire pour ceux qui osent....



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Dernier Désir

Difficile de sortir indemne de cette lecture. Les impressions se brouillent à l'avancée des pages. Impressions en dent de scie avec une fin surprenante et totalement inattendue !



Mina et Jonathan emménagent à la campagne à la recherche de nature, d’espaces verts et de tranquillité.

Méfiez vous des voisins. Un bonjour, un accueil et l’adoption est immédiate. Parfois jusqu’aux confins du drame.

Vladimir a l’argent facile, il s’en sert très vite pour faire plaisir. Il n’y a bientôt plus de limite à la bonté financière du voisin qui cache un lourd secret. Personnalité dérangée, il s’immisce de plus en plus insidieusement dans la vie du jeune couple. Il va jusqu’à copier la décoration de son intérieur sur celle de l’habitation voisine. Même le chien semble le préférer.



Le danger est là à quelques mètres. Il va s’immiscer sur la pointe des pieds. Jusqu’à obtenir ce qu’il est venu chercher.



Je pourrai reprocher quelques lenteurs à ce roman mais la fin permet une compréhension tellement brutale, qu’au final je trouve ce roman plutôt bien agencé. Un roman qui mystifie l'âme humaine, on se sent aveugle devant ce voisin dérangé comme le devient Jonathan avant que l'évidence le saisisse de plein fouet.



Ni glauque, ni noir mais saisissant.
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Dernier Désir

Un roman noir envoûtant et vénéneux, si je peux reprendre ces deux mots des critiques que j'ai lu sur Babelio, je trouve que ces deux adjectifs se justifient.

Mina et Jonathan décident de quitter Paris et leur vie trop pleine et superficielle. Ils ont envie d'authenticité et ce n'est pas à Paris qu'ils peuvent le faire. Ils vivent à cent à l'heure et ne se voient que le matin et le soir.

Ils choisissent une petite maison qui était une ancienne écluse du canal du Berry maintenant asséché. Jonathan se lance dans la menuiserie et confectionne son miel qu'il vend sur les marchés et Mina, a trouvé un job de guide dans un château des environs. De ce couple, naîtra Romain, leur fils chéri.

Dix ans ont passé, lorsqu'un nouveau voisin, Vladimir, vient d’emménager dans une petite maison qui était également une ancienne écluse. Mais la maison est plus petite et insalubre...tout reste à faire au niveau des travaux.



Un soir, Vladimir se présente chez Mina et Jonathan et déclare s'appeler Vladimir Martin, coïncidence...?, Mina et Jonathan ont le même nom de famille. Cela leur suffit pour sympathiser. Dix ans qu'ils n'ont jamais eu de voisins, ni d'amis à proximité et prennent cela comme un heureux présage.



Jonathan aimerait faire plus ample connaissance avec ce nouveau voisin et lui apporte un pot de miel. Vladimir tout heureux lui offre l'apéro, mais déjà on sent poindre quelque chose d'anormal...Vladimir lui propose tout de suite du whisky par ces fortes chaleurs, et fait parler Jonathan tandis que lui reste silencieux. A la fin de cette entrevue, alors que Jonathan a bu et fini son verre, Vladimir n'y touche pas et le vide dans l'évier quand son hôte est parti.

Les jours suivant Vladimir s'invite plus ou moins chez Mina et Jonathan prétextant que sa maison n'est pas viable avant les travaux. Il s'installe trois jours et trois nuits et inspecte leur intérieur. Pour ne pas que ses hôtes ne se doutent de quelque chose, il devient très ou trop généreux avec cette famille modeste.

il est très riche et pense que l'argent achète tout...

Je n'irai pas plus loin dans l'histoire, mais le mystère va s'épaissir peu à peu.

C'est un véritable roman noir ou thriller, on ne lâche pas ce livre de sitôt.

Cependant, un détail m'a gêné, on ne saura pas le passé du fameux Vladimir, ce qui l'anime dans son rôle inquiétant ...dommage, mais je le conseille tout de même.

La fin est très surprenante, mais je ne vous en dirai pas plus.

Un roman bien écrit et très agréable à lire.
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Dernier Désir

Mise à part la fin, à laquelle je ne m'attendais absolument pas, je n'ai pas été surprise de voir comment Vladimir Martin, le nouveau voisin de Mina, Jonathan et Romain Martin s'immisce dans cette famille. Le manque de surprise n'a cependant pas entaché mon plaisir de voir comment ce Vladimir tisse sa toile avec méthode. Son plan se déroule avec précision et avec une facilité déconcertante. Jusqu'ou va-t-il aller ? jusqu'où va-t-on le laisser faire ? Ce roman est très agréable à lire et j'ai eu un petit faible pour Jonathan qui se retrouve un peu le dindon de la farce. Mais tout peut arriver dans un roman...
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Dernier Désir

Un auteur que je découvre, grâce à Babelio, avec grand intérêt.



Un roman noir flippant et prenant, doublé d'une étude sociologique, à travers les désaccords verbaux des personnages . Et de surcroît, un style plutôt original, entre métaphores singulières, attachantes et crudité d'une ironie mordante des scènes décrites.



Méfiez-vous des voisins, ils peuvent se révéler bien toxiques et inquiétants...



Jonathan et Mina vivent depuis quelques temps, dans une maison isolée, près d'une écluse, sur les bords du canal du Berry. Ils ont fui Paris : " Entre ceux qui mouraient de trop de biens et les autres de trop d'envies , ils avaient cherché leur place.(...) Ils s'étaient perdus."



Couple en désir d'écologie et de retour à la nature, ils pensent avoir fait le bon choix. C'était sans compter le fascinant, riche et dangereux Vladimir, leur nouveau voisin.Qui, dit-il, a le même nom de famille.

Qui fait de sa maison une réplique de celle de Mina et Jonathan.

Qui s'immisce dans leur vie, dans un but déterminé.

Qui distribue des cadeaux sans compter.

Qui détruit l'équilibre fragile d'une famille, arrivant même à s'approprier Romain, le fils du couple.



A vous de découvrir le climat angoissant et addictif de cette histoire, la montée lente mais inéluctable du drame , les instincts de folie affleurant chez les personnages, le poison distillé goutte à goutte . La fin est horrible, renversante et complètement inattendue...



Mon dernier désir sera de retrouver l'auteur pour une autre aventure, aussi étrange et captivante...
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La Disparition d'Hervé Snout

Dans le paysage littéraire contemporain, Olivier Bordaçarre s'est distingué par son style incisif et ses intrigues captivantes. Son dernier roman, "La Disparition d'Hervé Snout", publié aux éditions Denoël en janvier 2024, ne fait pas exception à cette règle et s'inscrit dans la continuité de certains de ses romans précédents, tel que "Appartement 816". Avec "La Disparition d'Hervé Snout", Bordaçarre nous plonge dans un récit où la tension narrative est palpable dès les premières pages.



Le roman s'ouvre sur une scène de vie familiale apparemment banale : Odile Snout prépare un boeuf bourguignon pour l'anniversaire de son mari, Hervé. Cependant, l'atmosphère se charge d'angoisse lorsque Hervé ne rentre pas à la maison. La disparition soudaine du directeur des établissements Snout, un abattoir, entraîne le lecteur dans une enquête haletante. Les chapitres alternent entre les moments précédant et suivant la disparition, créant un rythme qui maintient le suspense.



Bordaçarre excelle dans la construction de personnages complexes et nuancés. Odile, par exemple, est loin d'être une simple épouse inquiète ; elle est une femme aux multiples facettes, dont la vie se trouve bouleversée par l'absence de son mari. L'auteur dépeint avec brio les dynamiques familiales et les non-dits qui s'accumulent au fil du temps. La communication réduite au sein du couple Snout est un fil conducteur qui souligne les failles de leur relation et, par extension, les travers de la société moderne.



Le roman aborde des thèmes difficiles tels que la maltraitance enfantine et animale, ainsi que la brutalité du monde du travail. Ces éléments sont traités avec une langue incisive qui ne manque pas de choquer, mais qui sert également de métaphore pour les rapports humains. Bordaçarre ne craint pas de plonger le lecteur dans un tourbillon d'horreurs familiales et professionnelles, tout en offrant une réflexion sur les délires existentiels qui animent ses personnages.



Si l'on peut reprocher au roman certaines scènes particulièrement crues, il faut reconnaître que ces moments contribuent à l'authenticité de l'histoire. Ils ne sont pas gratuits, mais participent à la peinture d'un portrait sans concession de la réalité. La force de "La Disparition d'Hervé Snout" réside dans sa capacité à ébranler le lecteur, à le confronter à des vérités inconfortables, tout en le tenant en haleine jusqu'au dénouement.



La prose de Bordaçarre est dotée d'une poésie du quotidien qui contraste avec la dureté des sujets abordés. C'est cette dualité qui confère au roman sa puissance et son originalité. L'auteur parvient à tisser un scénario parfait, où chaque détail a son importance et contribue à l'ensemble de l'oeuvre.



En somme, "La Disparition d'Hervé Snout" est un roman qui marque par son intensité et son audace. Il est à la fois un drame familial poignant et un commentaire social percutant. Olivier Bordaçarre confirme son statut d'écrivain à suivre, capable de nous offrir des histoires qui résonnent longtemps après avoir refermé le livre.



Je recommande vivement ce roman à tous ceux qui osent s'aventurer au-delà du confort des récits conventionnels et qui sont prêts à être dérangés, déroutés, et, au fond, profondément touchés.



Bonne lecture.



Michel.




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La Disparition d'Hervé Snout

Ce livre, « La disparition d’Hervé Snout » est un vrai OVNI littéraire ! Il commence par un prologue assez mystérieux, daté de 2004, qu’on pense d’abord hors sujet vu le résumé du livre. Et puis, pourtant, il se révèlera très instructif sur le passé de certains personnages, après plus d’un tiers de l’histoire.



Vient, ensuite, le récit proprement dit qui se déroule en 2024. Alors qu’Hervé Snout est parti, comme chaque matin, à vélo en direction de son boulot, sa femme lui a préparé un dîner de fête à l’occasion de son anniversaire. Bien qu’Odile et leurs deux enfants (Tara et Eddy) l’attendent pour fêter ça, les heures passent et Hervé ne rentre pas…



Alors que les pièces du puzzle se mettent en place, petit à petit, sans empressement, on se retrouve dans la tête des personnages afin qu’ils nous racontent leur vécu personnel en débutant par Odile mais aussi avec les deux enfants du couple.



Au fil des pages et des révélations des divers protagonistes, on se rend compte que le portrait du principal intéressé est loin d’être sans anicroche… C’est alors que l’introspection dans l’esprit d’Hervé peut commencer et là, vous en aurez pour votre argent !



J’ai trouvé l’écriture d’Olivier Bordaçarre tout simplement stupéfiante et ce, dans le bon sens du terme. Il peut vous narrer les pires horreurs avec une plume élégante et addictive. D’un style à la fois bien souvent critique mais également aussi vif et mordant…



J’ai beaucoup apprécié le sens des détails dont a fait preuve l’auteur, tout au long de l’intrigue. Ce roman noir ne peut vous laisser indifférent. Ironique et original, je suis certaine de ne pas l’oublier de sitôt.



A découvrir !


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Appartement 816

« Toute ressemblance avec des événements existants ou ayant existé serait purement fortuite"



Pourtant, vous le connaissez Didier Martin, c’est un peu votre voisin : ce type sans histoire, comptable chez CompteX dans une ville lambda. Sa femme, son fils, son chien, ses poissons de collection. Une vie tellement banale, un homme tellement normalisé qu’il en est devenu quasiment invisible. Raison de plus pour s’en méfier, non ?



Car depuis que le virus frappe la France, la vie de Didier comme celle de ses concitoyens a changé. Les périodes d’Isolement Généralisé Total (IGT) alternent avec celles d’Isolement Généralisé Partiel (IGP) ou Semi-Partiel (IGSP).



On pointe chaque jour sur EasyHere, on fait ses courses via des commandes sur Ravi ou Mississippi avant d’être livré à la fenêtre par drône et d’aller sur écran faire sa promenade virtuelle, on écrit son journal de bord quotidien sur Rezo, le portail officiel. Ce monde vous effraie ? Je vous le redis : la ressemblance est forcément fortuite…



Mais ce monde n’effraie pas Didier Martin. Viscéralement légitimiste, cette reprise en main par le pouvoir lui va bien. Mais lui, finalement, va-t-il si bien ? Lui qui écrit chaque jour sur les murs de son appartement, sur les portes, les placards et même sur les interlignes de ses livres ? Lui qui fait les télé-devoirs de son fils ? Lui qui fait chambre à part avec sa femme ? Tout cela va mal finir…



Appartement 816 de Olivier Bordaçarre est un roman noir et profond, qui décortique étape après étape le comportement évolutif d’un homme résigné, d’un homme enfermé, d’un homme détraqué. Jusqu’aux limites de la folie. Et du meurtre.



Appartement 816 est l’analyse - pas tant caricaturale - d’une société où la prise en main par quelques-uns de la liberté individuelle de beaucoup d’autres devient la norme, aux limites sans cesse un peu plus repoussées. Et pourquoi s’en priver, puisque - on vous le répète - c’est pour vous protéger ! Et comme le dit Didier, contre la propagation du virus, « nous avons l’exemple de la Chine. Suivons-le ! ».



Appartement 816 est un journal de bord où le style de Bordaçarre, réaliste et quasi-mécanique, donne corps à la pensée déviante de Didier Martin, monte en puissance puis révèle la folie obsessionnelle de celui qui a définitivement quitté le monde réel pour plonger dans ce nouveau monde qu’on lui sert sur un plateau, où tout ce qui n’est pas encore interdit semble devenu possible.



Appartement 816 n’a bien évidemment aucune ressemblance avec des événements ayant existé. Encore que… Ne serait-ce pas « presqu’arrivé » près de chez vous ? Et depuis combien de temps votre voisin n’a t-il pas entrouvert sa porte ?
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Appartement 816

Si je vous dis "Virus, confinement, télétravail, courbes et décomptes, pass sanitaire", ça vous parle ?

Tant mieux, en poussant la porte de l'appartement 816, vous ne devriez pas être trop dépaysé.

Encore que...



Mais ne brûlons pas les étapes, équipons-nous du masque obligatoire et commençons la visite.

Dans le salon, voilà Didier Martin.

Petit comptable discret, discipliné, propre sur lui. Comme le reste de la population monsieur Martin est cloitré chez lui avec femme et enfant, tous soumis à un confinement drastique visant à endiguer la pandémie qui depuis 3 ans (!!!) ravage le pays (toute ressemblance avec des faits réels n'aurait bien sûr rien de fortuite...)

Dieu merci, le Gouvernement veille : Didier et ses compatriotes sont entre de bonnes mains ! Les mesures d'exception se succèdent, chacun remplit consciencieusement sa FJP (Fiche Journalière de Présence) et se plie de bonne grâce à l'alternance des IGT (Isolement Général Total), IGP (Isolement Général Partiel) et autres IGSP (Isolement Général Semi-Partiel).



Et que fait Didier, au milieu du salon ? Il écrit, pardi !

Chaque jour, le petit comptable tient un journal de bord et nous décrit en détails son emploi du temps, le contenu des livraisons alimentaires organisées par le ministère, le conflit larvé qui l'oppose à son fils de 17 ans, la joie qui l'envahit quand un décret exceptionnel l'autorise à entrouvrir sa fenêtre de deux centimètres, son incompréhension puis sa colère face aux quelques écervelés qui, non contents d'enfreindre l'assignation à résidence, mettent en danger l'ensemble de la communauté nationale...

Et puis bien sûr sa confiance aveugle en l'État ("Il y a des raisons à cet Isolement, on n'isole pas les gens par plaisir. Je n'ai pas les compétences pour remettre en question les décisions prises. Mon esprit critique s'exprime autrement et dans d'autres circonstances, je ne suis ni policier, ni scientifique, ni responsable politique. Moi, je suis comptable.")

Un témoignage honnête, donc, et le récit d'un quotidien réglé comme du papier à musique, dont tous les faits notables sont soigneusement consignés.

On s'occupe comme on peut.



Très vite pourtant, tout déraille. L'exercice d'écriture et de transparence, d'abord destiné à tromper l'ennui, tourne peu à peu à la confession malsaine.

Lorsque Didier se met à rédiger ses comptes-rendus à même les murs, placards, vitres et surfaces planes de l'appartement (au moyen de ces fameux feutres à pointes fines qu'il commande par dizaines sur un site de e-commerce universel nommé Mississipi [suivez mon regard]), le lecteur comprend que notre citoyen modèle n'est peut-être pas si équilibré que ça.

"Complètement timbré" serait peut-être même plus juste.



On nageait jusqu'alors dans l'absurde, on se noit à présent dans l'horreur.



Le style est sobre, direct, efficace, et la plongée dans l'univers délicieusement kafkaïen de l'appartement 816 fut pour moi une vraie réussite ! (quoi ? Vous pensez que je devrais consulter ?)

En recevant ce petit livre (gentiment offert par Babelio et les éditions de L'Atalante) je craignais pourtant un peu l'overdose, après des mois et des mois de BFMTV, de gestes barrières et de restrictions sanitaires... Bien heureusement il n'en fut rien !

Qu'il fut grisant au contraire de cotoyer ainsi la folie pure, de presque la toucher du doigt !



Vous l'aurez compris : le texte éminemment actuel d'Olivier Bordaçarre m'a fait forte impression.

En plus de nous révéler par paliers progressifs l'intimité tourmentée d'un homme malade (psychopathe-né ou fragile victime d'une crise sans précédent ?), l'auteur nous alerte évidemment sur les dérives d'un système au bord de la démence, l'empilement infini de règles nouvelles et d'interdits de moins en moins rationnels, et les effets psychiques d'un confinement prolongé.

Force est de reconnaître que le résultat est tout à fait effrayant...

Prêts pour la 5ème vague ?
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Accidents

Selon le dictionnaire, un accident est un, je cite, "événement fortuit qui a des effets plus ou moins dommageables pour les personnes ou pour les choses". Olivier Bordaçarre a quant à lui bien raison de mettre un "s" à ce mot concernant le titre de son dernier roman.

Tout commence par un accident. On pourrait presque le mettre au pluriel, cet accident, tant il aura de conséquences sur le reste de l'histoire. Il s'agit en premier lieu d'un accident physique, un accident de voiture, avec des effets très dommageables sur la femme qui est à l'intérieur, puisqu'elle en portera les stigmates jusqu'à la fin de ses jours. Cette femme, on ne sait qui elle est, si elle conduisait ou était passagère, mais on la retrouvera plus tard. Ce premier accident aura bien d'autres effets, tout aussi dommageables pour tout un tas de personnes.

Et puis, un nouvel accident, aux effets nettement moins dommageables, pense-t-on, a lieu, à Paris, quelques années plus tard : Sergi tombe amoureux ! Sergi est un peintre d'origine espagnol, qui a son atelier (et sa couche de sédiments, nécessaire à sa création artistique) en face de l'appartement et du cabinet de psychanalyse de sa sœur. Et, comme dans la chanson de Calogero, en prenant l'ascenseur pour monter jusqu'à son atelier, il se retrouve en tête à tête avec un ange. Mais contrairement à la chanson, il ne se mélange pas les pinceaux (ce serait un comble pour un peintre) avec les chiffres et repère très bien que la femme fatale à la longue chevelure rousse dont il est sous le charme s'arrête comme lui au 3ème étage, et est une cliente de sa sœur !



Accidents est ma première incursion dans l'univers d'Olivier Bordaçarre, et c'est plutôt une belle découverte, que je dois à Babelio et aux éditions Phébus (qui font des livres bien conçus et à la couverture soignée). J'y ai trouvé un belle écriture sensorielle, des dialogues familiaux plus vrais que nature, un sens du rythme plutôt bien maitrisé, de jolies réflexions sur l'art et l'artiste, et une touche d'humour pas désagréable. La première partie de l'ouvrage installe les personnages, l'histoire, amorce le suspense qui prendra le pas sur la seconde partie, plus intense. J'ai un peu moins aimé certaines facilités, comme l'artiste indépendant et coureur de jupon qui se transforme en "presque mari" modèle, le fait de tomber amoureux par "procuration", au travers de l'art, quelques personnages secondaires qui manquent un peu de finesse (le monde de la mode et de la publicité, par exemple), voire même une ou deux petites ficelles scénaristiques.

Ceci dit, j'ai trouvé ce livre de Bordaçarre très convaincant, agréable à lire, intéressant, et mystérieux. Une chouette découverte !
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Appartement 816

Ne dit-on pas de l'enfer qu'il est pavé de bonnes intentions ? Tiens, prenons le confinement strict qui nous a été imposé en 2020, pour exemple. Je ne doute pas de son bien fondé et même à supposer le cas contraire, je ne suis de toute façon pas qualifiée pour le remettre en question, comme dirait Didier Martin, notre « héro » du roman Appartement 816, qui lui se trouve être en Isolement Général Strict ou IGT, depuis bientôt 3 années consécutives, soit le cauchemar, rendu réel dans ce livre, de milliers de nos concitoyens en 2020.

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le point commun entre notre confinement et celui du monde parallèle au nôtre crée par O.Bordaçarre, c'est que l'on ne peut nier que si cela fut pour la majorité d'entre nous la meilleure façon d'éviter quelconque virus, ce fut aussi pour certain(e)s l'impossibilité de s'extraire d'un enfer quotidien. Ceux, celles qui se trouvèrent enfermés avec leur (s) bourreau (x) sans échappatoire, H24. Ceux, celles qui n'y ont pas survécu. Nous savons que les maltraitances familiales et conjugales ont été nettement en hausse pendant cette triste période.

.

le stress de l'enfermement, en plus d'être extrait du regard de la collectivité ont déchaîné les natures violentes... Faut-il en déduire que le regard moral et pénal de la collectivité est le parapet de la violence ? A moins que ce ne soient les injonctions de la société à être un citoyen normalisé qui engendrent une frustration et une violence à peine contenue ?

.

Une des questions importantes que soulève ce roman, à mon sens. Mais ce n'est pas un livre « cérébral », cela déplairait à Didier qui a une dent contre « les cérébraux ». C'est avant tout un livre d'ambiance, très oppressante, un huis clôt pour le moins inquiétant. Un livre non dénué d'humour noir qui m'a arraché plus d'un sourire malgré l'ambiance glaçante. Par exemple, lorsque Didier planche sur le devoir de français de son fils lycéen « Le héro de roman peut-il être médiocre ? » sachant que Didier lui-même n'a pas grand chose du héro de roman valeureux. Didier qui parle météo à chaque nouvelle journée de son « journal » , de la même façon qu'il nous parle de ses prochaines courses, de ce qu'il mange, ou de ses poissons exotiques qu'il adore regarder. de la même façon qu'il râle que le corps de son voisin qui s'est défenestré n'ai pas encore été extrait des grilles sur lesquelles il s'est empalé en tombant. Didier vit très bien son confinement, quoique...

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Dernier Désir

Une sacrée découverte que celle de cet auteur

grâce aux chroniques babeliotes.

C'est surprenant et bien orchestré.

Deux hommes qui s'appellent tous deux Martin.

deviennent voisins au bord d'un canal moribond.

Ils vivent dans des maisons d'éclusiers.

L'un était là avant l'autre avec, ses rêves

sa petite famille, ses ruches, son jardin potager..

L'autre arrive, du fric ,de l'élégance,

mais béant de vacuité. C'est un voleur!

Alors, tout part à vau-l'eau

le long de ce canal vaseux.

Le voleur vole sa mouche, son chien

et.. tout ce qui va avec.!

Comment va réagir le depouillé ?

Il y a du Joseph Incardona et du Pascal Garnier

dans cette folle histoire

qui n'est peut-être pas si folle que ça.

Un réel régal !

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Accidents

Sergi, artiste peintre bientôt renommé vit à côté de chez sa sœur, Julia, analyste.

Un jour il s’éprend d’une splendide rousse qui se révèle être plus qu’exaltée.

Parallèlement, Roxane, victime d’un accident qui l’a défigurée expose ses photos dans des galeries mais vit en province, à l’écart des gens.

Petit à petit, le lien apparaît entre ces deux histoires.

Sans qu’il y ait de style particulier, le livre est bien écrit puisque les pages filent toutes seules. L’histoire captive.

Entre Sergi, ses angoisses d’artiste et ses démêlées amoureuses, Entre Julia, son mari et ses deux filles. Entre Roxane, ses difficultés à affronter le monde. Entre Rebecca, la rousse surexcitée.

Tout un petit monde très parisien sympathiquement décrit.

Un bon moment de lecture détente sans prise de tête.

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Accidents

«Chacun porte le drame de sa vie et, souvent, le dissimule d'un masque.» p.63



Une couverture suffisamment énigmatique pour donner envie d'ouvrir le livre. Deux femmes vêtues de rouge mais de style différent, l'une tourne le dos à l'autre. Puis en lisant la 4e de couverture on se dit qu'il s'agit d'une histoire de double.



Effectivement deux histoires alternent: celle d'une jeune femme accidentée de la route et celle d'un peintre qui tente d'être exposé et que l'on voit avec sa famille car il vit à côté de chez sa sœur mariée et deux enfants.



J'ai beaucoup aimé les premiers chapitres consacrés à l'accidentée. J'ai par contre trouvé horripilants les dialogues avec le peintre Sergi et ses proches. Le style d'écriture est très inégal, composite. L'auteur veut la jouer original dans les dialogues ou les échanges (car il écrit des échanges entre personnages au style indirect avec une langue parlée) mais ça sonne faux. Il essaie de donner un ton intello, cultivé en citant et décrivant des scènes de films (« King-Kong » ou « Mon oncle » de Tati) cependant tout cela reste plaqué sans grand lien avec l'intrigue.



Forcément les deux histoires en parallèle vont se recouper et là… impression de déjà lu. Je n'ai rien trouvé d'original, aucune surprise, on devine vite la fin…

Même si j'ai apprécié certaines belles descriptions, l'ensemble ne m'a pas convaincue.



Je remercie toutefois les éditions Phébus et Babelio pour cette sélection lors de la Masse Critique.
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Dernier Désir

Mina et Jonathan Martin ont quitté Paris, la ville et la société de consommation desquelles ils avaient fini par se sentir prisonniers pour rénover une maison d’éclusier au bord du canal du Berry. Mais ce retour à la nature et à de supposées « vraies » valeurs est perturbé le jour où le jeune couple voit débarquer un nouveau voisin, Vladimir Martin, qui vient d’acheter la maison d’éclusier la plus proche de la leur. Un Vladimir avenant, charmant, riche, mais qui semble aussi vouer peu à peu aux Martin une attention pour ne pas dire un culte que Jonathan ne tarde pas à trouver aussi malsain qu’inquiétant.



Après le thriller beauceron à base de tueur en série (La France tranquille), Olivier Bordaçarre revient avec du noir psychologique berrichon qui n’hésite pas à lorgner du côté du fantastique avec cet étrange Vlad chez qui on aura bien entendu rapidement identifié le vampire. En effet, outre le patronyme, référence au fameux voïvode roumain Vlad Tepes inspirateur du personnage de Dracula, Vladimir Martin a tout de la créature suçant la moelle de la vie rêvée de Jonathan Martin. Ne se contentant pas de s’approprier son nom, il va en effet, peu à peu calquer sa vie sur celle de son voisin, achetant les objets qui lui feront lui ressembler (à commencer par sa collection de disques de blues et sa voiture), mais en mieux, et tentant petit à petit de s’accaparer la femme et l’enfant de Jonathan.



Ce mimétisme, d’abord amusant, puis de plus en plus inquiétant est pour Olivier Bordaçarre le moyen de donner libre cours à ses interrogations. Sur le retour à la nature, le refus de la société de consommation et la difficulté à s’adapter à ce genre de nouveau mode de vie pour une population que l’on qualifie parfois un peu vite aujourd’hui de bobo quand elle n’est souvent ni vraiment bourgeoise (les Martin, ici, sont plutôt modestes) ni forcément bohème si ce n’est qu’elle peut avoir un certain goût pour la culture sans être saltimbanque. Plus que cela encore, Bordaçarre s’interroge sur le couple, sur les limites des sacrifices consentis pour atteindre un idéal de vie que l’on peut ne partager que jusqu’à un certain point. Daemon ex maquina, Vladimir est le révélateur des failles qui existent entre Jonathan et Mina, personnification d’un consumérisme séduisant que la femme de Jonathan n’est pas forcément prête à abandonner bien que, par amour plus que par convictions, elle ait accepté de suivre son époux dans ce changement radical de vie.



On avait pu reprocher à Olivier Bordaçarre, dans La France tranquille, une propension parfois agaçante à se montrer trop démonstratif dans ses thèses. Ici, s’il n’est pas permis de se tromper sur l’opinion de l’auteur, celui-ci laisse bien plus de latitude au lecteur et ne se sent pas obligé de s’expliquer. On ne saura d’ailleurs pas d’où vient Vladimir, ni pourquoi il est là. Il y est et c’est tout. À partir de là, Bordaçarre tisse méticuleusement son suspense, instille habilement le malaise, transformant le petit paradis ouvert que représente cette berge de canal en un marigot exhalant de plus en plus clairement une odeur de corruption.

Ce faisant, il livre un beau livre dont les pages laissent peu à peu sourdre la frustration des personnages, révélant leurs vrais désirs, ou à tout le moins ce qu’ils pensent être leurs désirs ; un roman vénéneux et malin jusqu’à un ultime et redoutable retournement qui laissera au lecteur le loisir de se questionner encore.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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La Disparition d'Hervé Snout

J’ai découvert Olivier Bordaçarre en 2014 avec « Dernier désir », un thriller génial, en poche maintenant. Vient de paraître « La disparition d’Hervé Snout » et c’est toujours aussi EXCELLENT ! Avec Bordaçarre, on est dans le roman social : l’auteur nous offre une analyse sans concession, glaçante et vraiment très drôle de notre monde. Il excelle à mettre en évidence les travers de la société moderne et l’on est à la fois horrifié et amusé par l’écriture incisive et le ton ironique.

Nous découvrons, dans ce roman, la famille Snout : le père (un gros con) (je sais, c’est un peu vulgaire mais je ne trouve pas de synonyme qui rende aussi bien compte de ce qu’est fondamentalement cet homme : un con : dominant, prétentieux, violent, mauvais, autoritaire, sadique...), la mère, Odile Stout (mais qu’est-ce qu’elle fout avec un mec pareil?) et deux gosses : un fils moche, écervelé et dangereux (le portrait du père en devenir) et une fille sensible, intelligente et qui n’a qu’une hâte : quitter au plus vite le domicile familial où l’ambiance est horrible. Une famille dysfonctionnelle donc (pléonasme?) La description des ados est vraiment remarquable de justesse !

Ah, oui, j’oubliais de vous dire : Snout est directeur d’un abattoir. Pas sûr qu’après la lecture, vous puissiez avaler votre steak. Mais bon, faut assumer hein ? Et chacun d’entre nous ferait bien de passer une demi-journée dans un abattoir histoire de découvrir l’horreur absolue qui règne dans cette industrie du carnage. Bref… le problème, c’est que notre abruti d’Hervé Snout disparaît. Plus aucune trace ! Comme c’est dommage ! Bon, c’est quand même un peu embêtant et Mme Snout commence à s’inquiéter même si elle se sent parfois un peu soulagée. Où est passé son mari ? Départ volontaire ? Le jour de son anniversaire en plus ! Enlèvement ? Ou … Tout le monde demeure perplexe.

Je me suis régalée à la lecture de ce thriller engagé : on est porté par le suspense, on découvre des personnages hyper bien rendus. La construction non chronologique du roman donne l’impression d’un puzzle qui prend forme petit à petit. Et enfin, disons-le, qu’il est plaisant de lire un polar bien écrit ! Franchement je recommande la lecture de ce roman noir ! Et la fin… alors là, vous n’êtes pas près de l’oublier !

Une fable sociale saisissante, « saignante et engagée »

Un régal !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Stop

68 textes. Quelques 300 pages. 68 hommes et femmes pour jeter une bouteille à la mer, dire leur colère, leur amertume, leur désespérance.

Un combat, ou 10, ou 100... L'anthropocène devenu capitalocène et anthropocide; la folie guerrière qui jette ses filets pour prendre les dollars des marchands de guerre; l'ineptie d'empoisonner la terre au principe de nourrir les populations; l'injure faite aux majorités dans l'injonction de faire plus et mieux quand ils donnent quasiment tout; le mépris jeté à la face de jeunes qui n'ont d'avenir assuré que leur lendemain; l'abrutissement orchestré dans une virtualisation offerte comme un pis aller rassurant; la compétition stérile et injurieuse sans cirque mais nourris de pouces baissés...

68 textes, cela fait beaucoup de mots et pourtant si peu quand il faudrait reboiser les esprits de milliers de gens.

Mais peu de mots au carré, au cube, à la puissance de 1000 lecteurs, voilà que cela devient une marée, un tsunami.

Romanciers, poètes, dessinateurs, réalisateurs, journalistes, sociologues, ces hommes et femmes ont joué le jeu d'un appel lancé par Oliviet Bordaçarre. Ecrire pour marquer un Stop, pour dire la colère et la peur.

Bribes de réflexion, manifestes, poèmes, courtes nouvelles, ces textes empoignent le cœur, rallument l'effroi ou offrent un peu d'espoir. Mais tous sans exceptions, secouent la torpeur insouciante qui sait que la situation est grave mais veut croire que l'humanité, en bonne élève, poursuivra sa course, persuadée de l'impossibilité de son extinction.

Collapsologie, pourront penser certains, oublieux des chiffres qui disent chaque jour la disparition de nos voisins aquatiques, volatiles, férus de froid, ou de forêts luxuriantes.

C'est peut-être un coup d'épée dans un océan d'impossibles, mais il a le mérite d'exister.

Alors, je sais gré à chacun de ces hommes et femmes, sentinelles, qui posent des mots comme on gratte une plaie, pour qu'elle suppure, gangrenne, et qu'enfin on coupe le membre.

Qu'importe le temps qu'il nous reste. Toutes les civilisations se sont éteintes un jour, mais, sans doute pouvons nous gagner un peu de temps avant que, pour citer cette belle expression de Mouloud Akkouche, la planète ne baisse définitivement ses paupières.

Un grand coup de chapeau à l'éditeur, la manufacture des livres, qui a joué le jeu.

Et, cerise sur le gâteau, tous les droits du livre dont reversés à des associations et collectifs locaux qui, en fourmis travailleuses, œuvrent sans relâche pour faire leur part du colibri.
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Dernier Désir

Mina et Jonathan Martin ont fui il y a dix ans la vie parisienne, la course effrénée, l’engrenage de la société de consommation.

Ils vivent avec leur fils en pleine campagne, au bord d’un canal.

Une vie saine et une famille heureuse.

Un jour, un homme frappe à la porte et se présente. « Je suis votre nouveau voisin, je m’appelle Vladimir Martin »

Coïncidence du nom. Une amitié s’installe.

Amitié étrange qui ne pose pas question au couple mais interroge le lecteur.

Petit à petit, Jonathan va commencer à avoir des soupçons sur ce voisin au comportement étrange.

Cette histoire est bien menée, parfaitement détaillée tant pour les lieux que pour les personnages et leur comportement.

L’ambiance se désagrège dans un habile suspens.

Je regrette juste que l’on n’en sache pas plus sur les motivations du voisin.

La fin arrive sans que ce soit dévoilé.

A moins que la toute dernière page, inattendue, ne soit l’explication, et que l’histoire recommence.

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