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Critiques de Pascal Bruckner (335)
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Le Divin enfant

Ce fut une lecture jubilatoire. Maintes fois je me suis prise à rire à gorge déployée devant l'humour, l'ironie, le style de Bruckner.

Le thème est aussi intéressant : un embryon nourri de science et de savoir dès les premières semaines de la grossesse de sa mère refuse de naître. Il se trouve trop parfait, un Messie, voire un Dieu (d'ailleurs il pousse le vrai Dieu à la démission) pour vivre parmi des mortels bien trop imparfaits pour lui. Son refus de la vie (voire sa haine) lui retombera dessus à la fin.

Les thèmes abordés par ce roman sont nombreux : accepter l'imperfection de l'existence pour traverser au mieux et plus joyeusement sa vie (plutôt que de s'accrocher à un idéal forcément inatteignable et morbide). Lâcher ses parents pour vivre vraiment, ne pas vivre juste pour ses enfants (l'attitude de Madeleine est également ambiguë parfois).

Comment évoquer des sujets sérieux de façon légère ? voilà la question à laquelle répond Bruckner dans ce roman.

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Les ogres anonymes

Les Ogres anonymes regroupe 2 contes, l'un du même titre, l'autre "L'Effaceur".



Pour L'Effaceur :

Paul Folcone est ingénieur chimiste pour une entreprise d'insecticide. Il est vieux, célibataire, sans enfants, sans amis, sans vie. Il déteste tout le monde et surtout les gens heureux. Son seul plaisir consiste à inventer de nouvelles couleurs et à changer le décor de sa maison...

Jusqu'au jour où il découvrira qu'une de ses nouvelles peintures a le don d'effacer tout animal ou humain qui a le malheur de se trouver sur son chemin et qui se fait barbouiller d'un coup de pinceau.

C'est un conte pour adulte qui traite de la solitude, de la perversité, de la méchanceté, mais aussi du remords et de la rédemption.

C'est un conte surréaliste, affreux dans son histoire, mais teinté de beaucoup d'humour et très agréable à lire. J'ai beaucoup aimé.



Le conte "Les Ogres anonymes" m'a moins captivé. C'est certainement lourd de sens, et je n'ai peut-être pas compris la morale de l'histoire. Et c'est une histoire tout aussi folle que celle de l'"Effaceur".

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Un bon fils

Pascal Bruckner est élevé dans une « famille bilingue français-antisémite ». Très jeune, « Sa Majesté le bacille de Koch » l’envahit. Au lieu de le tuer, elle lui rend goût à la vie. « Si la maladie ne vous balaie pas, elle vous élève ».

Classé depuis 65 ans parmi « les écrivains juifs », lui le jumeau spirituel d’Alain Finkielkraut, fait « son coming out goy » .On lui découvre un père qui vénère le IIIe Reich

De ce père raciste et antisémite, violent et pervers, l’auteur devient son contre-modèle : « je suis sa défaite ». La rage qu’il lui communique, la haine qu’il lui inculque, l’ont sauvé.

Il en tire une part de reconnaissance qui lui permet de l’accompagner dans sa mort.

Livre magnifique d’un récit personnel très poignant.

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L'Euphorie perpétuelle : Essai sur le devoir ..

Un très beau sujet. J'espèrais y trouver une analyse originale et nouvelle de cette injonction très contemporaine: soyez heureux, hors du bonheur point de salut, faites la fête, relayée par des animations très contemporaines également: les festivités ininterompues ou presque, la fin de la trêve dominicale, l'invention des nuits blanches, des nuits des musées, etc.

Eh bien, j'ai été déçue, car à côté d'un catalogue des idées pensées ou réflexions d'autres auteurs sur la question, je n'ai guère trouvé à ronger autour de cet os.
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Le nouveau désordre amoureux

A lire
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L'amour du prochain

Un livre que j'ai trouvé magnifique, un enchantement.

De plus l'écriture de Pascal Bruckner est très belle et fluide.



Son livre peut paraître sulfureux, tournant quelque peu le titre en dérision : ne vous attendez à rien de chaste ! Il nous raconte l'histoire d'un personnage qui se laisse influencer par une femme qui vivant l'amour physique comme un réel et sincère don de soi pour le bien de l'autre, des autres.

Mais cela peut-il durer quand l'amour cherche à unir les deux coeurs ?

Cette vision des relations sexuelles de manière très libre et cependant sacrée (c'est là l'ambigüité, qui pourra choquer certains...) est habilement décrite. On dit le livre plutôt mal aimé des hommes et très apprécié des femmes...
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Le Divin enfant

Qui n'a pas rêvé à une période de sa vie de retourner dans le ventre de sa mère pour échapper aux difficultés de la vie. Ici c'est plus simple, l'enfant refuse de sortir. Il est à l'abri des dangers, pollutions et surtout il a accès au savoir par l'intermédiaire de sa mère. A quoi cela lui servirait-il de voir le monde par lui-même?

C'est ce sujet qui est traité dans ce livre avec humour et gravité parfois. Pauvre "baleine" de mère ! Mais l'expérience de la vie a du bon surtout narrée dans cette écriture fluide, plaisante.
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Le sacre des pantoufles : Du renoncement au..

La pandémie et son confinement ont eu le mérite de confirmer la tendance ; nous sommes définitivement passés du paradigme de la vie intense à celui de la vie rabougrie. Dans son dernier essai, Pascal Bruckner semble regretter ce changement. Pas étonnant de la part de ce boomer soixante-huitard devenu un temps sarkozyste. Il préfère sans doute travailler plus pour gagner plus pour vivre plus (intensément). Une vie extraordinaire pour êtres exceptionnels, une vie faite d'expériences, d'explorations et d'expansion. Car « la vie est excès, elle est dilapidation ou elle n'est pas la vie. » Ce livre est celui d'un libertin qui défend le « corps à corps passionnant avec le réel ». La chair lui est chère. C'est un jouisseur qui recherche activement le plaisir. Il critique ainsi le casanier qui fait tout pour éviter la souffrance (du dehors) en consommant passivement et prudemment. Dans le monde de demain il faudra « limiter nos possessions, nos ambitions, nos déplacements ». Cette « grande rétractation » nous mènera au déclin.





Le déclinisme étant une idéologie de droite, cela confirme à mon avis le positionnement de Bruckner : de droite mais progressiste (à moins qu'il ne soit un conservateur de gauche). C'est le coup classique du moderne qui critique la sagesse traditionnelle (la neutralisation des émotions fortes qui va avec est vue comme un renoncement, une fuite lâche). Et pour cela il sort sa plus belle plume. Son sens de la formule est exceptionnel (mieux que Régis Debray ou BHL). Son style est très littéraire et son approche très philosophique. Il fait beaucoup appel à la religion également dans son analyse. le problème c'est que son vocabulaire et ses références sont assez anciennes. Or le cocon est désormais connecté, le solitaire dorénavant un techno-ermite. Cela change tout ! Il en parle bien sûr mais on sent que les technologies de l'information et de la communication ça n'est pas trop son truc (les écrans font écran). le texte est court (162 pages) et qui plus est constitué de bref chapitres. Pourtant sa lecture a été laborieuse pour moi. Certains chapitres m'ont paru anecdotiques, à la limite du hors sujet parfois. Il faut cependant reconnaître à l'auteur son sens de la nuance. Il est même capable de faire un éloge de l'intérieur, de ses frontières faites non seulement de murs mais aussi de portes, permettant une circulation, un va-et-vient incessant. Elle est peut-être là la clé : ne pas rester dans une position excessive trop longtemps. Car que ce soit la pacification ou l'intensification de l'existence, il nous en faut de plus en plus.





On peut tenter de se rassurer en se disant que nous nous relâchons si nous le pouvons. Et que nous nous activons quand nous le devons. Mais on peut aussi s'inquiéter du passage brutal d'un extrême à l'autre : de la cabin fever au syndrome de la cabane. Notre fort intérieur pourrait alors effectivement devenir notre plus grande faiblesse.

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Le sacre des pantoufles : Du renoncement au..

Portrait au vitriol de notre époque, aucune concession à l’air du temps. Le Covid n’a fait que donner un coup de projecteur sur la fange où est tombée notre société de culs au chaud, de décroissants et autres flagellants de l’écologie punitive. Petits bourgeois citadins le cul dans leur canapé, leur téléphone et leur PC vissés à ce qui leur sert de cerveau, toujours prêts à fusiller les non bien-pensants pour sauver la planète, leur planète où leur médiocrité satisfaite voudrait entrainer le genre humain. Ouvrage salutaire mais n’est-il pas déjà trop tard ? Et pourquoi vouloir sauver ceux qui se complaisent dans l’auto-flagellation et le saint-sulpicisme ? Les adeptes de la pantoufle nous emmerdent.
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Trois jours et trois nuits

A la découverte de ce livre, je me suis dit mais quelle bonne idée, envoyer des écrivains quelques jours en retraite auprès des chanoines de Lagrasse. Au final un recueil d'une quinzaine de récits sur cette expérience, inédite pour certains. Forcément sur le nombre certains textes m'ont bien plus et d'autres beaucoup moins...

J'aurai aimé un peu plus d'émotion et de profondeur et un peu moins d'analyse et d'exercice de style.

Néanmoins un bel ouvrage et une belle brochette de textes.
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L'Euphorie perpétuelle : Essai sur le devoir ..

Essai très intéressant qui historicise le bonheur en partant de l’Antiquité. Personnellement, j’avais lu Du bonheur de Frédéric Lenoir juste avant et j’ai trouvé L’Euphorie perpétuelle moins percutant. Quand Frédéric Lenoir entre vraiment dans chaque type de philosophies, Pascal Bruckner survole certaines théories. Mais quand on veut être exhaustif on frustre toujours ceux qui voudraient entrer en profondeur. C’est le risque !
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La tyrannie de la pénitence

Il y a à boire et à manger dans cet essai…



On pourra ainsi déplorer quelques approximations de l’auteur, qui oublie notamment que Jacques Chirac, dans son discours de 1995, sur la rafle du Vel d’Hiv, n’a pas accusé le gouvernement de Vichy mais bel et bien l’État français : « Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français » (Jacques Chirac, discours du 16 juillet 1995 lors de la cérémonie commémorant la rafle du Vel d'hiv du 16 et 17 juillet 1942). Or, d’État français, libre et indépendant, il n’y avait point à cette époque. Cela dit sans dédouaner les collaborateurs zélés, depuis le sommet jusqu’en bas de la pyramide.



Autre chose, la chasse aux sorcières, qu’on se le dise une fois pour toutes, fut essentiellement le fait des laïcs et non de l’Église, contrairement à ce qu’avance l’auteur. S’agissant des Croisades, l’auteur semble aussi ignorer l’Histoire et répéter la doxa dans l’air du temps, à savoir que les chrétiens seraient gratuitement venus agresser les musulmans, omettant de dire que ces derniers leur avaient interdit l’accès aux lieux saints du christianisme.



Ce qui n’empêche pas Bruckner de fustiger avec raison l’entrisme islamique, notamment grâce à ce concept malhonnête d’islamophobie qui se voudrait un racisme comme un autre : « Nous assistons bien à la fabrication planétaire d’un nouveau délit d’opinion analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union Soviétique contre les ennemis du peuple. »



Quant à l’atlantisme de l’auteur, il est à l’occasion caricatural, entre autres lorsqu’il défend l’interventionnisme américain au nom de la démocratie – rappelons que le présent essai a été publié en 2006, tandis que les États-Unis mettaient à feu et à sang le Moyen-Orient, sous le prétexte fallacieux que Saddam Hussein – peu recommandable il est vrai – détenait des armes de destruction massive.



On peut ainsi lire que l’Amérique montre alors qu’en intervenant elle est capable de « s’élever au-dessus de ses intérêts immédiats » (sic). À sa défense, Bruckner sait aussi voir « l’avidité économique » et « le messianisme démocratique » des États-Unis, dont les dégâts sur le monde ne sont plus à démontrer. « Mais ils ne connaissent pas ces vagues d’autodépréciation qui affligent en Europe toute une société et en affecte durablement l’humeur », précise-t-il à leur crédit. Vérité qui tend à ne plus l’être en 2022, avec la tyrannie wokiste qui règne outre-Atlantique.



Et de pointer en miroir l’individualisme européen que Bruckner illustre par Jean Giono, qui préférait effectivement être « un Allemand vivant qu’un Français mort ». Sauf qu’il omet de dire que l’expérience de la Première Guerre mondiale a durablement traumatisé Giono, notamment son passage à Verdun !



Toutefois, à bien des égards, ce texte est très pertinent. Bruckner pourfend ainsi cette pénitence stérile, sans pour autant exonérer l’Occident de ses crimes, mais sans non plus en faire un instrument d’autoflagellation perpétuelle – qui frise le ridicule lorsqu’on découvre qu’un avocat exige des réparations financières pour la traite des Noirs. Pourquoi ne pas demander alors réparation pour les crimes commis par César en représailles du soulèvement gaulois contre Rome ?! « La repentance tous azimuts est contemporaine du dernier âge de l’État : celui de son affaissement », écrit l’auteur. On ne peut qu’acquiescer.



Face à cette culpabilité imprescriptible de l’Occident, Bruckner avance ceci : « Faut-il rappeler cette évidence : que les Africains, comme les Asiatiques ou les Français, sont les seuls responsables de leur développement et ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes de leur retard, quelle que soit par ailleurs la dureté du système international. »



Bruckner dénonce aussi une certaine obscénité mémorielle qui consiste, par exemple, à « raccrocher le petit wagon de la conquête de l’Algérie au grand train de la Shoah ». Il parle de « litige généralisé » où chacun voudrait, dans une concurrence mémorielle, se hisser au niveau de l’extermination des Juifs d’Europe. Juifs qu’on jalouse en quelque sorte (sic) et auxquels on ne pardonne pas de s’être construit un État.



Pire, dans une « mystique de l’altérité », qui brise toute possibilité d’unité nationale, s’agissant de la France, « sous prétexte de célébrer l’idée de diversité, on instaure à la fois la séparation des hommes et leur inégalité puisque certains, du seul fait d’exister, jouissent d’avantages prohibés aux autres. » Et l’on « réclame la punition des favorisés plutôt que l’amélioration du sort de tous. »



Cependant, qu’il est étrange de vanter la démocratie, le dialogue des cultures et autres étoiles du firmament de la bienveillance, tout en professant une fermeté impitoyable à l’égard d’un peuple de misère qui se révolte. Je veux parler des Gilets jaunes, que je filme et photographie depuis bientôt quatre années, et que l’auteur de cet essai a traités avec un impitoyable mépris, à l’instar de ses petits camarades nouveaux philosophes, BHL en tête. Passons…

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Trois jours et trois nuits

Ce livre fait froid dans le dos. La couverture médiatique de ce livre a été énorme mais ne cache pas la pauvreté des textes qui y sont compilés. Le pire de tous est celui de Sylvain Tesson qui fait du style sur sa détestation du monde moderne. Il a tellement peur de la vie qu'il prédit et espère le pire : "le retour des anciens jours". Non pas une amélioration de la vie actuelle, ni des solutions pour résoudre nos problèmes, non : la guerre civile (les moines de Lagrasse sont des soldats) et le retour aux âges sombres.

Un livre réactionnaire qui plaira à ceux qui suivent Eric Zemmour.
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Un coupable presque parfait

Faible, comme toutes les interventions de ce réactionnaire professionnel

J'attendais des arguments pour apporter de la contradiction, j'ai trouvé un ensemble de sophismes et de mauvaise foi.



Bruckner, comme tous ses pseudo-intellectuels philosophes, pense nous illuminer de sa pensée, aussi consensuelle et peu argumentée soit elle. Il n'a toujours suivi que la pensée réactionnaire, comme en témoigne sa merveilleuse bibliographie.

À lire que si vous avez du temps à perdre ou envie de rire.
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L'Euphorie perpétuelle : Essai sur le devoir ..

Bonne synthèse des pensées anciennes et actuelles. Après une analyse du bonheur (inaccessible) régit par la culture chrétienne, on passe au bonheur imposé par notre société consumériste.

Certes, aucune recette miracle en cet ouvrage, aucune morale non plus si ce n'est quelques piques qui dénotent un sens de l'humour aigu.

Bref une tentative de synthèse de nos penseurs plutôt réussie pour moi, car agréable à lire.
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Le sanglot de l'homme blanc

Un bon livre qui démarque l'imposture idéologique de l'accusation systématique de l'homme blanc et de la naïveté vis-à-vis du Tiers-Monde, une bonne bouffée d'air frais et de vérités dans un monde de postures et de mensonges victimisantes.
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Un an et un jour

Qui n'a jamais pensé lorsque l'on pose un pied dans un avion, qu'on risque de ne pas s'en sortir. Pourquoi ce sentiment communément partagé de peur de cette pièce métallique sujette au grès du vent, parfois portée, parfois soulevée nous déposant d'un point A à un point B. Le non contrôle, la sensation d'abandonner son sort à un inconnu, ce sentiment d'impuissance devant la puissance de la machine qui nous transporte. Pascal Bruckner, tout au long de ce livre, nous propose un lâcher prise, un abandon de tout, même de notre libre arbitre. Oui j'ai vécu la scène depuis les yeux de Jézabel, étant parfaitement dans ses chaussures foulant de ses pas, la moquette usée de cet avion et puis de cet hôtel.



L'auteur nous propose une aventure où l'on ne contrôle plus rien, le bas et le haut n'ont plus de sens, me donnant la sensation d'être dans le corps de Danny (Shining - Stephen King) dans le décors improbable de Big Fish (film de Tim Burton). Oui, c'est totalement étrange, mais si vous n'avez pas lu ce livre, vous ne pouvez pas ressentir l'univers qui transpire de ces pages et qui parfois nous donnent à nous aussi des coups de chaud.



J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans le roman, trouvant tout exagéré, prenant Jazabel pour une détraquée tout autant que la montre qu'elle transporte avec elle, mais dès son réveil dans cet hôtel extraordinaire, épouvantable, je ne sais même plus comment le qualifier aussi surprenant qu'il est, je n'ai pas pu m'empêcher de tourner les pages pour découvrir ces personnages dignes d'un cabinet de curiosité des temps modernes.



Pascal Bruckner, nous emmène loin, et il faut accepter ce qui ne peut être accepté. Loin de se lire au premier degré, il vous demandera l'effort de vous laisser glisser dans un univers presque parallèle. Des jours qui se ressemblent, des couloirs aussi longs et complexes que les couloirs des métros parisien, un nombre de chambres dépassant le César Palace de Las Vegas, des numéros qui ne correspondent à rien (un étage où les numéros sont des palindrome : 11, 22, 33, 44 et même 310013,...), des chats qui circulent dans des canalisations qui leur sont réservés, et puis le clou du spectacle, les résidents de ce que l'on pourrait qualifié de la basse fosse. J'ai tellement apprécié cet univers complètement décalé aux personnages à la démesure de ce lieu et en particulier La Malinche et La Nourrice.



Cependant, j'ai eu un peu de mal avec le style de l'auteur, qui déjà dans un univers surchargé a choisi le parti-pris de surcharger également sa plume, rendant parfois certaines scènes lourdes, mais au bout de quelques chapitres, on s'habitue.



Quant à la fin du roman, j'ai pu lire certain chroniquer "tout ça pour ça". Et bien non. J'ai deviné la fin précisément à la page 175, pourquoi, je ne peux pas vous l'expliquer, et malgré cela ça n'a en rien gâché mon plaisir, car la fin de ce roman est autant engagé que l'histoire en elle-même. Vous vous attendiez à quoi en fait ?



Merci Patrice, pour ce livre qui t'a séduit et que tu m'as fait partager, tu as bien fait, j'ai pu pour quelques heures lâcher prise, m'évader et reprendre le cours de ma vie …
Lien : http://exulire.blogspot.com/..
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Un bon fils

Pascal Bruckner est un intellectuel bien connu du grand public. Il a obtenu une certaine notoriété notamment grâce à ses essais. Le présent livre est une autobiographie, dont on peut supposer qu’elle n’est pas romancée. L’auteur écrit d’abord sur son enfance, marquée par la maladie. Il évoque sa mère et surtout son père, un tyran notoirement antisémite, insupportable. Ses rapports avec lui ont été évidemment très compliqués. Il écrit deux phrases clés: « Pour l’enfant, le père est un géant qui rapetisse au fur et à mesure que lui grandit » (p. 114), et « Face à son père, tout fils n’a que trois options: la soumission, la fuite ou la désobéissance » (p. 180). L’auteur, dans la deuxième partie, revient sur son adolescence et sur sa jeunesse, à Lyon puis à Paris - c’est pour lui une émancipation formidable. Quoiqu’il ait soutenu une thèse préparée sous la direction de Roland Barthes (rien que ça !) en 1975, il ne s’est pas engagé dans la classique voie universitaire; mais ce choix ne l’a pas empêché d’enseigner, par la suite. Concernant sa vie d’adulte, Pascal Bruckner revient sur ses affinités avec certains des intellectuels français et sur ses engagements personnels. Il note, avec ironie, que beaucoup ont cru qu’il était juif: paradoxe quand on connait les obsessions paternelles ! D’ailleurs, le père, "sorti par la porte" à la fin de la première partie, "revient par la fenêtre" dans le final de ce livre.



A titre personnel, je n’ai pas de sympathie spéciale pour P. Bruckner. Mais j’estime que son autobiographie est très enlevée, passionnante et (sans doute) véridique. L’auteur a une résilience et une énergie étonnantes. Dans le livre, on trouve un peu partout des formulations pertinentes, bien frappées, et pleines de sens non seulement pour l’intéressé, mais aussi pour n’importe quel lecteur... J’ai été très agréablement surpris par cette lecture.
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Un bon fils

Comme Pascal Bruckner j'ai moi aussi prié pour que mon père meure lorsque j'étais enfant.

Et bien sûr ce n'est pas arrivé, rien n'a changé, jusqu'à mon départ, ma fuite, à 18 ans.

Mais moi c'est à ma mère que je ne voulais pas ressembler, si faible, si soumise, si dépendante.

Et je m'étais juré en partant de ne jamais dépendre de personne.



" Je n'avais plus la force de le haïr. Je lui avais pardonné, par fatigue "

Si l'auteur a semble-t-il pardonné à son père, j'aurais voulu régler mes comptes avec le mien.

Quand il est mort, nous ne nous étions pas revus depuis près de 20 ans.

Je ne vais jamais sur sa tombe, je ne sais même pas où elle est.



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Les voleurs de beauté

Benjamin arrive aux urgences et décelant une certaine fébrilité chez une interne, la choisit pour lui raconter son épouvantable aventure, en compagnie de sa fiancée. Un accident en pleine tempête de neige, au milieu de nulle part, une rencontre avec un couple vieillissant et on ne peut plus bizarre qui va finir par les retenir... Benjamin se laisse envoûter mais finit par venir raconter son histoire à ce médecin. Pourquoi ? Dans quel but ? Et ce couple, que cherche-t-il ? C'est ce qu'on apprend petit à petit, mais il faut du temps avant de s'intéresser à l'histoire saugrenue de Benjamin. On a droit avant à la vie sexuelle de l'interne... Quant au titre, il révèle l'occupation de ce couple. Je n'en dirai pas plus... Un roman bien écrit mais avec certains passages qui m'ont semblé inutiles.
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