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Critiques de Pascal Bruckner (335)
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Un bon fils

Dans ce livre intime, Pascal Bruckner révèle sa relation à un père tyrannique, fasciste, antisémite et profondément inhumain. Les horreurs du père mettent en valeur l’héroïsme et les lumières du fils à la manière d'un tableau du Caravage. Ce clair-obscur familial reste touchant et presque sincère. On se prend d'affection pour cet intellectuel de fils qui loin de renier son père monstrueux cherche à en comprendre les ressorts, les fêlures et l'humanité enfouie.

Un livre agréable et prenant qui effleure la question de la valeur du lien familial...
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La maison des anges

Agent immobilier à Paris, spécialisé dans l'appartement de luxe, Antonin n'a jamais prêté attention au deuxième visage de la ville-lumière, celui de la misère et de la déchéance humaine, jusqu'au jour où un clochard aviné (présence incongrue dans ce quartier chic telle une verrue sur un beau visage) lui fait manquer une vente. Emporté par la colère, il le roue de coups, le laissant pour mort. Ce geste va être l'élément révélateur de sa vie : il décide d'être l'ange purificateur en débarrassant la ville de ses plaies purulentes. Mais une rencontre va bouleverser sa croisade.



Après avoir récemment parcouru les bas-fonds de New York dans "La Promesse des Ténèbres" de Chattam en compagnie du peuple-taupe, me voilà arpentant ceux de Paris où Bruckner nous parle aussi du peuple des Ténèbres et des hommes-taupes. Similitude des termes mais, ici, le thriller policier laisse place au thriller social.

Avec cet auteur que j'avais déjà apprécié dans "Les voleurs de beauté", l'humour du départ, lorsqu'il nous conte la vie bien rangée (au propre comme au figuré) du héros, fait rapidement place à l'horreur. A travers des descriptions absolument trashs il va nous faire toucher du doigt la décadence humaine, avec ses odeurs, ses maladies, ses pires humiliations.

D'une écriture qui reste toujours classieuse, Pascal Bruckner dépeint l'autre côté du miroir, des hordes de pickpockets roms à la survie de ceux que la société a rejetés, en passant par les organisations humanitaires. Il en profite d'ailleurs pour régler quelques comptes avec certains défenseurs des pauvres plus médiatiques que sincères. C'est un roman fait pour choquer notre bonne conscience, pour nous faire réaliser que détourner les yeux du clochard du coin de la rue, c'est refuser de voir ce que l'on pourrait devenir. Même si je m'attendais un peu à la fin, j'ai trouvé le sujet amené de façon très originale et je terminerai par une phrase du livre tirée d'un poème de Jacques Prévert :

"Je vous salis, ma rue, pleine de crasse."
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Une brève éternité

Pascal Bruckner: Une brève éternité (Philosophie de la longévité), un essai truffé de références littéraires ou philosophiques, un livre plein d’humour, d’une grande acuité, qui sonde notre nouvel âge et notre nouveau rapport au temps avec esprit talent et bienveillance-autant dire avec un grand humanisme. Romancier, philosophe et essayiste, auteur de plus d’une trentaine de titres (prix Medicis de l’essai, Prix Montaigne, prix Renaudot), Bruckner réalise un exploit avec ce livre passionnant et jubilatoire sur notre nouvelle condition de vie: 30 années , c'est ce que nous avons gagné en espérance de vie depuis 1900, la totalité d'une existence au XVIº siècle.
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Trois jours et trois nuits

Ce livre est né d’un "projet un peu fou" de Nicolas Diat d’inviter quinze écrivains à passer trois jours et trois nuits à l’abbaye de Lagrasse puis à partager par écrit leurs impressions. Chaque invité, selon son tempérament et ses centres d’intérêt, va soulever tel ou tel aspect. Certains seront touchés par le silence ou la qualité des dialogues avec les moines, la musicalité des chants grégoriens ou la profondeur des psaumes, la beauté du lieu ou la lumière sur la pierre. Au gré de leur plume s’écrira le récit de l’histoire de l’abbaye, son architecture, son organisation quasi militaire, sa liturgie sacrée. Tous les hôtes-écrivains ont été "frappés par l’accueil des moines, leur douceur, leur gentillesse, leur sourire, comme s’ils avaient purgé en eux les poisons qui animent nos existences survoltées : l’ambition, la soif de paraître, la jalousie, tous ces appétits qui nous rongent, car on ne peut ni les satisfaire ni les apaiser". Et plus surprenant, tous ont été marqués par le réfectoire où un frère, juché sur un petit pupitre, lit à voix haute une vie de saint "afin que l’esprit se nourrisse en même temps que le corps".



L’un notera : "Les chanoines blancs de Lagrasse vivent dans une faute d’orthographe : pourquoi ne pas assumer de vivre dans La Grâce en deux mots ? "

Dans ce lieu humain, divinement habité, quarante moines d’horizons et de tempéraments très divers ont répondu à l’appel de Dieu pour vivre et prier ensemble le restant de leurs jours. Un lieu habité où règne le silence et où les rares paroles échangées vont à l’essentiel. Un lieu de paix et de joie intérieure, où tout se vit dans la lenteur, la sérénité, le recueillement, la densité de l’instant. Un Lieu de rayonnement et même d’escalade à l’initiative d’un des écrivains.



Trois jours et trois nuits pour une rencontre avec un lieu, avec des hommes de Dieu, avec soi-même. Pour les quinze écrivains, croyants ou non, ce fut une expérience insolite et marquante. Pour les moines également. Pour le lecteur aussi.

Comme l’écrira un des quinze après cette expérience : "Penser à ces hommes agenouillés m’aident à tenir debout".

La conclusion revient au père Abbé : "Ce recueil prouve que la littérature est et doit rester un appel à l’Absolu, à la transcendance ; que la culture peut encore s’épanouir en désir d’Éternité. Ainsi cet ouvrage, dans un monde sombre, apparaîtra comme un signe d’espérance".

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Trois jours et trois nuits

Ce livre m'a replongée dans les souvenirs d'une histoire familiale débutée au bord de l'Orbieu, dans un joli coin des Corbières, Lagrasse, village pittoresque flanqué d'une abbaye chargée d'histoire.

Ce livre est le récit d'une idée originale, celle d'une rencontre entre deux mondes, chanoines menant une vie de reclus dans le silence de l'abbaye et ecrivains journalistes menant une vie trépidante, évoluant dans des cercles parisiens.

Le regard original que chacun fait du récit de sa retraite de trois jours au sein de l'abbaye, rend l'ensemble fluide; j'ai pris plaisir à découvrir tous ces témoignages d'une expérience unique' celle d'une rencontre surréaliste mais au final réussie qui marquera chacun des protagonistes.
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Lunes de fiel

Quelle drôle d'ambiance ! Déjà, c'est un huis clos sur un bateau. Ensuite, les personnages sont tous positivement étouffants : le narrateur manipulé qui ne s'en rend même pas compte, sa compagne d'une pathétique banalité, la belle séductrice et l'infirme qui les tient tous dans son poing.

Après quelques passages érotiques voire chauds, je m'attendais à ce que ça parte en vrille davantage mais non, cela tourne au triangle amoureux.

Pas mal pensé, bien écrit, mais franchement daté, je suis restée à distance de cette histoire et de ces personnages.
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Un coupable presque parfait

Ce que j'apprécie à la lecture de Pascal Bruckner, c'est que nos modes de pensées sont suffisamment proches pour que j'arrive à le suivre et suffisamment différents pour que je sois obligé de mettre ma lecture à distance. Je suis souvent d'accord, et souvent moins, voire irrité; en bref, il me fait réfléchir.

Un coupable presque parfait, c'est le refus d'une forme de culpabilité qui nous serait imposée, à nous les mâles blancs, par quelques idéologues du moment et la dénonciation de ces idéologies.

Bruckner est assez convainquant dans sa dénonciation de certains délires néo féministes, antiracistes (ou prétendus comme tels) ou anticolonialistes (dans une société post-colonialiste). On n'est hélas pas vraiment surpris, mais on comprend mieux la génèse de ces idées, leur contradictions et leurs dangers.

Je suis en revanche resté sur ma faim en ce qui concerne les alternatives à ces modes de pensées. Bruckner dénonce la déconstruction, mais sauf dans la partie consacrée au discours décolonial, il s'intéresse plus à la folie destructrice qu'à ce qui est détruit. L'ex gauchiste qu'il fut sent bien qu'il y a quelque chose de fou dans l'abattage systématique de tout les repères, mais se garde d'employer ce mot qui ne lui est pas naturel.

Le livre se lit facilement, même si la pensée de l'auteur n'est pas toujours très linéaire et que le style prête parfois à confusion.

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L'Euphorie perpétuelle : Essai sur le devoir ..

Je n'ai pas eu le courage d'aller jusqu'au bout de ce pensum. Ensemble de reflexions brouillones sur la conception du bonheur, difficile à suivre, même après relecture de certains passages.

Premier livre que je lis de cet auteur, on ne m'y reprendra pas.
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Un bon fils

L'auteur relate sa vie, son enfance sous la coupe d'un père violent, antisémite et raciste. Une violence dont il a voulu se servir pour grandir, devenir un homme, un compagnon et un père radicalement différent de son géniteur et sans les idées extrémistes qu'il prônait. Mais ce qui est frappant, c'est que parfois, malgré tout, on est touchés par le portrait qu'il dresse de ce père : ambigu, sans détour, cru et violent, triste, touchant. Un bon livre, ardu parfois mais qui résonne comme une auto-psychanalyse.
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Un bon fils

Un bon fils, livre portrait d'un père horrible. Trés touchée par l'écriture qui m'a de suite embarquée dans ma période littéraire (assez loitaine) mais toujours présente de Sartre, Simone de Beauvoir et autres maîtres du genre.
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Un bon fils

" Les pères brutaux ont un avantage : ils ne vous engourdissent pas avec leur douceur, leur mièvrerie, ne cherchent pas à jouer les grands frères ou les copains. Ils vous réveillent comme une décharge électrique, font de vous un éternel combattant ou un éternel opprimé. Le mien m'a communiqué sa rage. De cela je lui suis reconnaissant. "





Pascal Bruckner a eu une enfance tout ce qu'il y a de plus petite-bourgeoise, avec ce que cela implique de banalités, de prières du soir, de petites cruautés envers les animaux, d'attouchements avec les cousines… À ceci près que son père, antisémite virulent fasciné par Hitler, était violent et pervers avec ce que cela implique de cris, d'humiliation et de coups…

Ce qui l'a sauvé, sans doute, c'est la pension, puis le lycée Henri IV à Paris, son amitié/fusion avec Alain Finkielkraut, ses maîtres penseurs, pères de substitution à leur manière : Sartre, Barthes, Jankélevitch, sa révolte et son engagement dans la vie et la pensée.

Ces 2 premières parties sont barbantes, avec une impression de déjà lu, une absence de recul par rapport aux situations qui met le lecteur mal à l'aise dans une espèce de voyeurisme involontaire. Quand une pensée s'exprime au-delà de la simple relation des faits, elle tombe assez vite dans l'aphorisme affligeant.









Plus intéressante est la 3e partie, où Bruckner, qui a fini par se débrouiller à apprendre à vivre et à penser, l'optimisme chevillé au cœur, s'occupe des 13 dernières années de son père, devenu veuf, un peu décati mais toujours bon pied bon œil. Ce n'est pas le récit d'une résilience, c'est le récit d'une acceptation, de la compréhension que les êtres sont multiples. S'il n'aime pas son père, s'il reste perpétuellement prudent en sa présence, il peut concevoir de s'en soucier, chacun peut trouver un enrichissement à cette fréquentation et rien n'empêchera que cet homme l'a fait, il l'a fait ce qu'il est, il est en lui.



J' attendais plus...
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La tyrannie de la pénitence

La Tyrannie de la pénitence est sans doute un essai écrit à la suite de la longue litanies de repentances et de demandes d'excuses publiques à propos de sujets divers et variés traduisant l'état moral des démocraties occidentales et de leurs relations au monde, principalement à différents pays du sud dits "en développement" . En digne successeur des philosophes des Lumières, Pascal Bruckner cherche à réveiller nos consciences en nous rappelant que si l'Occident a réellement créé des monstres, il a aussi su créé les "théories qui permettent de penser et de détruire les monstres" .La complaisance qui consiste à se répandre en excuses a quelque chose de malsain et de contre-productif. En remettant les pendules démocratiques à l'heure, Pascal Bruckner insiste sur le fait que toute nation doit susciter de la part de ses citoyens un jugement équilibré et éclairé qui ne néglige pas les erreurs et les fourvoiements mais qui ne leur donne pas toute la place. En effet, en rejetant les valeurs de l'Europe au nom de leurs échecs, on risque de rejeter leur valeurs intemporelles et universelles; En un mot, n'ayons pas peur de nos valeurs en restant conscients de leurs limites.

Il faut avouer que les positions de Pascal Bruckner semblent très solides et qu'elles sont affirmées dans une langue concrète, riche, subtile et éloignée de tout jargon philosophique . Il exprime de façon convaincante une vision de l'abdication intellectuelle et du déclin de l'Europe occidentale qui, contrairement aux États-Unis, se complaît et se repait d'une bonne conscience faite d'affliction du moins dans sa représentation théâtrale. Le principal reproche à cet excellent livre concerne un point accessoire: l'auteur considère comme une évidence que la philosophie doit être une école d'athéisme; en dehors de l'athéisme, pas de philosophie possible! Ce genre d’à-priori vient inutilement affaiblir un essai qui cherche à montrer que la vitalité et la force d'une nation repose sur l'assentiment actif de l'ensemble de ses citoyens (croyants ou non).
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Le mariage d'amour a-t-il échoué ?

Avec un tître à l'opposé de celui du philosophe Eric Finkielkrant (Et si l'amour durait) qui étudiait l'amour à travers des oeuvres littéraires choisies, Pascal Bruckner, essayiste, dont La tentation d'innocence a été couronné du prix Médicis 1995, étudie (statistiques, citations et références littéraires à l'appui de Maupassant à Ian Mac Ewan, en passant par Diderot, Balzac, Engels, M° de Staël etc..) le mariage passé,présent et à venir vu "la crise de légitimité en Occident" et l'augmentation des divorces et du célibat.

Le couple dit-il "ne peut pas tout concilier".Soumis à de trop grandes ambitions, chaque partenaire recherchant l'idéal attend trop de l'autre sans concessions.L'émancipation de la femme, le viagra,meetic,la liberté sexuelle,l'abolition du patriarcat sont des facteurs qui augmentent le taux d'infidélité, de détachement et de rupture.

Que faire pour contrer l'échec du mariage d'amour?

Concessions, attentions, confiance, ne pas sous-estimer l'argent et surtout...cultiver "la douceur de vivre".

Optons donc pour "la douceur de vivre" :un sacré bon conseil!
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Le fanatisme de l'Apocalypse

Tiens, ce livre me rappelle quelque chose...

Probablement le petit bouquin (assez réjouissant) de IEGOR GRAN.

Mais, celui-ci a été commis par Pascal BRUCKNER.



Pour être clair, il ne s'agit pas là de faire un procès en sorcellerie à ceux qui s’élève contre un dictat (avéré ou pas) de la "pensée écolo" ou de ce qui s'en rapproche.



Non. Il s'agit simplement de constater ici ce dont on commençait à se douter depuis un moment avec BRUCKNER. A savoir qu'il n'a plus grand chose à dire.



Parce que ce livre, est une forme d'appel au secours de l'auteur.

Se frotter à se sujet quand on en a, de toute évidence, aucune envie, aucune connaissance profonde et que l'on a aucunement tenté de chercher des arguments objectifs (scientifiques ou autres), c'est simplement par gout de la polémique médiatique.

Une triste agitation de celui qui à voulu nager dans des eaux où il n'a plus pied, et qui cherche à rentrer sur la berge à contre courant.



L'argumentation mollement évoquée dans ce livre navigue entre le paresseux et, disons le, le pathétique.

De plus lorsque l'on ferme ce livre, on se pose simplement la question suivante : "qu'est ce qui a pu laisser croire une seconde à Pascal BRUCKNER, que son avis sur la question pouvait intéressé ? voir être tout bonnement intéressant ?".



Tout ce qui est dit dans ce livre a déjà été avancé par ailleurs par d'autres au gré des débats radiophoniques, télévisés, ou dans d'autres livres.

La plupart des intervenants ayant souvent pris la peine de creuser réellement la question. Ce n'est en aucun cas le cas de BRUCKNER.



IEGOR GRAN, histrion agaçant, mais à l'indéniable talent caustique est bien plus piquant et, finalement, pertinent.



La seule conclusion a tirer de "Le fanatisme de l'Apocalypse" est qu'un écrivain peut se faner.

Il peut avoir été et ne plus être.

Le sens de l'écriture peut se déliter.

La passion du verbe s'étioler.

Et ce qui fut un arbre plaisant et reconnaissable parmi les autres, se creuse et pourri sur pied.

Sans qu'il ne s'en rende compte, il ne donne plus que quelques fruits fadasses.

Au prochain coup de vent, il craquera, s'affaissera et se décomposera.



De la même façon les propos filandreux de ce livre, le papier sur lequel il est imprimé et l'auteur lui même sont eux aussi biodégradable.











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Mon petit mari

Bien que ne mesurant qu'1,66 m, Léon épouse Solange, plantureuse jeune femme d'1,80 m.

Mais le couple s'aime et ne se soucie pas de cette différence de taille dans laquelle il voit plutôt un bon augure.

Hélas en fait de bonne chance, un étrange phénomène se produit.

Après la naissance de leur premier enfant, Léon se met à rétrécir et lorsque trois autres bébés naissent, il se voit réduit à l'état d'allumette !

Comment assurer alors son rôle de père et d'époux quand on a la taille d'un cure-dent ?



Utilisant le procédé de la transformation des corps, tradition littéraire qu'il a toujours affectionné, Pascal Bruckner écrit une fable sympathique, drôle, un brin cruelle.

A l'inverse de Swift ou de Rabelais, l'auteur s'amuse à faire vivre à son personnage la plus tragique des aventures - le rétrécissement - et démontre par ce biais que le pouvoir de l'homme dans son propre foyer tend de plus en plus vers le zéro.

Eh oui, s'en est fini du Mâle Dominant !

Pauvre Léon !

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L'Euphorie perpétuelle : Essai sur le devoir ..

« L’euphorie perpétuelle » est un livre difficile, brillant d’intelligence et développant des idées à contre courant de la pensée dominante.



Les références (philosophes, écrivains, scientifiques, journalistes) utilisées par Bruckner sont réellement impressionnantes et totalement maitrisées.



Le cheminement est imparable, avec chaque étape historique marquant une évolution vers la notion de bonheur.



Mon sentiment est que privé de puissants systèmes de pensées religieux, philosophiques ou politiques, privé aussi souvent de grands évènements lui rappelant sa fragilité (guerre, épidémie, catastrophe) , l’homme occidental moderne se raccroche artificiellement à une conception factice d’un bonheur inatteignable pour combler le terrible sentiment de vide en lui qu’aucune recherche de biens matériels ou de richesse ne saurait combler.



C’est donc comme si la société se droguait elle-même au bonheur pour ne plus voir la petitesse, la vacuité et l’inutilité de la condition humaine.



A mon sens la science est à terme une illusion, il y a eu un avant l’homme et il y aura un après.



L’homme n’est qu’un voyageur, une ombre de passage, le comprendre c’est déjà avoir la lucidité nécessaire pour tenter de faire quelque chose de sa vie pour rendre ce passage le moins désagréable possible tout en acceptant que les moments pénibles succèdent inlassablement aux moments heureux dans un infernal ballet cyclique ou l’homme subit plutôt qu’il n’agit.



Même si Bruckner est dur avec l’insensibilité stricte des philosophes Stoïciens, je me sens beaucoup plus proches du messages des philosophes grecs que des tous les autres avec cette approche de la recherche d’un équilibre entre passions et besoins corporels avec comme unique boussole (certes grandement imparfaite) l’intellect faisant office de régulateur.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Le sacre des pantoufles : Du renoncement au..

Le Sacre des pantoufles

Du renoncement au monde

Pascal Bruckner

essai

Editions Grasset, 2022, 156p





C'est un petit essai à l'écriture très travaillée,voire léchée, et qui réjouit tout en mettant en garde : attention à ne pas s'endormir devant les dangers présents, sous peine d'en faire venir d'autres. C'est un essai écrit après le confinement, après que le ou la Covid a amené un contrôle administratif fort, et imposé à la population de rester chez elle, et aux débuts de la guerre en Ukraine qui a montré qu'on pouvait encore être en guerre en Europe, et que la dictature pouvait prendre le pas sur les démocraties, et aussi parce que Bruckner est grand-père. Et le grand-père ne veut pas d'un monde de repli pour son petit-fils qui doit savoir pourquoi il vit. Il cite bien sûr le « livre délicieux » de Luc Fouassier, Les pantoufles.

Bruckner aime les références littéraires, moi aussi, et l'essai part avec lepersonnage d'Oblomov qui vit couché la plupart du temps par aboulie, et qui procrastine. Ouille ouille ouille, je vais être secouée. Il finit avec celui de Bartleby qui renonce au monde.

En sociologue et en philosophe, presque en moraliste, il accroche son regard au monde et constate l'importance des écrans, l'addiction à Netflix, les inquiétudes climatiques, la commodité de rester che soi plutôt que de sortir- la fréquentation des théâtres et des cinémas a chuté depuis la pandémie- . Il s'inquiète que la sécurité l'emporte sur la liberté et renvoie au livre de Kauffmann, La liberté, c'est fatigant.

On a beau jeu de rappeler que Bruckner est de droite, que Alain Finkelkraut est son ami, pour dénigrer son essai pourtant clairvoyant. Un essai est subjectif, et l'auteur est libre d'exprimer ses opinions. Une liberté qui nous permet à nous lecteurs de réfléchir, de prendre du recul, et qui nous donne envie de sortir. Sortir de leur pré politique, c'est aussi une idée que je lance à ceux qui ne veulent pas en sortir, et voudraient enfermer Bruckner dans le sien, comme s'il n'était pas libre de se faire entendre de tous. Les pantoufles qui peuvent aller dans les rues valent mieux que des plumes quasi sectaires.

Je conclurai avec cette citation de Krishnamurti, « On ne peut inviter le vent mais il faut laisser la fenêtre ouverte ».
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Les ogres anonymes

J'étais bien content de me replonger dans les pages de cet auteur singulier. Le propos m'a accroché sur la 4ᵉ de couv'. Finalement, j'en sors mi-figue mi-raisin. Ce n'est pas mauvais, mais un peu léger pour des thématiques aussi lourdes. La nouvelle éponyme démarre très bien comme un "roman d'apprentissage" sauf que le texte est soit trop long, soit trop court, je ne sais pas... Le propos est intéressant, peut être transposé à d'autres thématiques : ogres / carnivores... Le souci, c'est que le propos s'empâte, se contredit sans autre retour narratif ou dramatique. Bof. Une chose demeure. Les ogres sont peut-être anonymes, mais ne peuvent pas être pauvres... Le second texte a un "pitch" intéressant et prend une tournure extrême, vraiment très sombre, digne de la nouvelle fantastique d'horreur, si ce n'était sans ce ton (propre à l'auteur), qui extraie le texte de cette catégorie, sans le faire plonger dans un conte, ni dans un autre endroit littéraire... Étrange. Je n'ai pas passé un mauvais moment, mais j'ai l'impression d'avoir eu un rdv manqué avec l'artiste. Une autre fois, peut-être ?
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Le sacre des pantoufles : Du renoncement au..

Je viens de finir son livre « Le sacre des pantoufles » acheté sur la fnac en version epub pour liseuse.



Non je ne suis pas allé en centre ville de Toulouse à plus de 20 kilomètres de chez moi, dans les embouteillages, le stress, les dépenses inutiles et la pollution de mon moteur thermique pour acheter ce supposé chef-d’œuvre. Comment ai-je pu me comporter en pantouflard du XXI eme siècle à ce point ? Le numérique c’est quand même la fin du rapport au réel, et je me suis privé d’un bon rapport au réel voire d’une rencontre concrète avec une femme consentante qui aurait voulu attraper le même livre que moi au rayon philosophie. Qui sait ? Certainement pas le virtuel…



Bref j’ai lu son livre à charge, prônant une vie plus concrète et plus liante, convoquant la vie à tous les étages, l’action… pendant que d’autres réfléchissent et écrivent des râleries réactionnaires de plus de 200 pages pour les vendre également en version numérique sur des sites comme la fnac…



Je me suis senti coupable d’aimer mon ordi, ma seule fenêtre sur le monde. Il est vrai que l’essence gratuite ne pleut pas, ni les billets, et que mon monde s’est considérablement rétrécit avec la maladie psychique et les revenus qui vont avec.



D’autant qu’au lieu de m’affairer tous les jours à développer des sites web ou à créer des musiques sur mon cubase chéri et donc sur mon ordinateur, je pourrais… je pourrais… euh… c’est quoi la page des solutions… Ah... on est pas dans le développement personnel : pas de solution même hasardeuse. Ce n’est pas du Rika Zaraï. Ce n’est pas de la « tisane pour les yeux » expression extraite dudit livre de Pascal Bruckner.



Heureusement que j’ai un cercle d’amis de longue date parce qu’avec la grossophobie ambiante et ma situation géographique, il y aurait peu de chance que je rencontre de nouvelles personnes avenantes. Mais qu’à cela ne tienne, je ne suis pas très avenant non plus. Ce doit être ma maladie psychique et psychiatrique qui laisse certaines interprétations me pourrir la vie. Je lutte contre et les identifient, les rejette, afin de donner le meilleur change. J’essaie quand j’y pense d’être souriant, poli (je n’ai guère à me forcer), et tout simplement branché avec la réalité du moment.



Mais revenons-en à notre mouton… perdu dans les hauteurs des massifs philosophiques. Il a raison. Où vont tous ces gens qui cherchent la paix et le confort, sinon chez eux ? Dehors, je vais avoir si froid, mais ça doit être à cause de moi… Sur la route les gens conduisent sans assurance, sans permis, sans considération pour autrui. Il faut subir les opinions burlesques des idiots grégaires, les moutons dont je parlais tout à l’heure qui eux aussi vous traitent de mouton à tout bout de champ pour autant que vous n’ayez pas la même opinion qu’eux. Bref il faut avoir peur de tout et surtout de sortir, pour faire quoi ? Les courses, bosser. Tout est si passionnant dehors pour les gens qui aiment sortir. Alors qu’à la maison, à lire du Bruckner… ou bien à composer ou à programmer, à me cultiver, à profiter de la paix qui existe au foyer…. On va devenir des putain de légumes. Ce sera la première culture bio française ! Pendant que l’inflation matraque, les guerres n’en finissent de s’annoncer, la misère règne sur les pauvres…



Pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ? La vraie vie est ailleurs que dans mon appartement. Je devrais sortir marcher, être en pleine santé, rencontrer plus d’alcooliques, de chauffard lors d’un accident que nous aurions eu non par défaut de politesse mais par amour de la concrétude. La vie concrète est si attractive avec ses guerres, sa violence financière. Pourquoi ne suis-je pas le guerrier du moyen-âge ? Je suis devenu mou comme ces hommes dans wall-e ou devrais-je dire « wall-lit », allongé que je suis. A l’époque de Rimbaud et à toutes les époques il y avait les assis… aujourd’hui il y a les couchés chanson bien connue du groupe « faim de rêve ».



Couché comme un chien. Docile. Plutôt que sur les barricades, les yeux rivés sur la tisane : la télévision, à regarder des chaînes faisant l’apologie quotidienne du manque de sécurité. Alors qu’il y a tant de chaînes de télévision qui tirent vers le haut, le savoir, la culture, tel que ARTE et ...euh ben… euh…



Il faut se lever bordel ! Il faut se lever même si c’est pour danette ! Qu’importe la raison, il ne faut plus laisser aller le monde sous prétexte que le vote ne sert à rien. Il faut se lever sortir et vivre, essayer, divorcer, souffrir, avoir peur, réussir, avoir des joies collectives, rencontrer ses voisins, parler et rire avec eux. Il faut se lever ! Certes c’est la vie ! Pourquoi être philosophe quand on peut être le Indiana Jones du quotidien sur une chaîne de montage, au café ou ailleurs. Pourquoi ne pas profiter de toute cette belle humanité, qui parfois je l’avoue vous redonne foi en l’humanité entière. Il est temps à nouveau de reprendre le souffle à nouveau et nous jeter à l’eau pour ceux qui savent nager et le font déjà. Pour le reste, ceux qui prennent les coups en permanence, les punching ball de l’humanité, le repli chez vous, car il n’y en a pas d’autre, je vous l’accorde !



Quant au livre de Pascal Bruckner… ? Il ne faut pas lire que ce que avec quoi on est foncièrement d’accord non plus. Donc c’était intéressant d’affiner ma vision du légume que je suis, l’hyperconnecté au grand vide. Et « quand je remettrai mon ardoise au néant un de ces prochains jours, il ne me ricanera pas à la gueule. Mes chiffres ne sont pas faux, ils font un zéro pur…. » André Frénaud (épitaphe, les rois mages, Gallimard)
Lien : https://parti-du-grumeau-lib..
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Trois jours et trois nuits

Nicolas Diat, journaliste chrétien et grand connaisseur de la vie monastique, a eu l'idée de proposer à 14 auteurs contemporains de venir passer trois jours et trois nuits à l'abbaye de Lagrasse, près de Narbonne, où une communauté de chanoines de Saint Augustin relève le défi de rénover et réhabiter une abbaye millénaire.

Ce livres regroupe donc 14 regards, plus ou moins sceptiques, sur la vie de ces religieux, qui parait si décalée dans notre monde contemporain. Pourtant tous ceux qui ont gouté à cette fraternité ont relevé l'importance de la persistance de cette vie monastique (ou canoniale en l'occurrence) et de son mystère pour le monde contemporain.

Au fil des pages, nous retrouvons le visage de ces auteurs, avec leurs travers, leurs egos, leur talent, mais surtout leur humanité.

Un beau livre, à la croisée de la spiritualité, de la littérature et de la nostalgie, qui s'emploie plus à bâtir des ponts qu'à jeter des anathèmes.
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