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Critiques de Pascal Bruckner (335)
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Trois jours et trois nuits

Il n'est pas nécessaire d'être croyante pour être séduite par la beauté d'un monastère, fascinée par la vie des moines et moniales et regretter d'être une incurable mécréante.

J'admire leur foi (non dépourvue de doute, parfois), leur volonté de quitter le monde, tout en y étant présents par leurs actions et leurs prières.

Ils me rassurent, ils sont là.

Aussi curieux que cela puisse paraître, les monastères au plus près des règles strictes attirent la jeune génération de futurs moines (ou chanoines comme à Lagrasse).

Alors trois jours de "retraite", cela peut paraître peu, sans doute, mais j'ai été sensible à la pluralité des approches des différents écrivains, certains plus axés sur leur ressenti et d'autres sur une démarche plus intellectuelle ou historique.

Il y a deux ans, j'ai visité cette abbaye. La partie conventuelle étant fermée, je me suis donc limitée à celle appartenant au Conseil Général. Je regrette maintenant de ne pas y être revenue aux horaires d'ouverture !



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Un bon fils

Fils unique, Pascal Bruckner évoque dans ce récit l'ambiguïté de ses relations avec un père dont, à dix ans il souhaitait la mort avant de considérer cinquante ans plus tard qu'il portait en lui des ressources de bonté. Sur le thème "Familles je vous hais.", Pascal Bruckner emboîte certes le pas à de nombreux écrivains contemporains et ne nous épargne rien des excès en tout genre de son père, notamment de son racisme, de son antisémitisme et des traitements qu'il fait subir à son épouse mais son récit s'enrichit aussi de réflexions sur lesquelles il est bon de s'attarder. Les esprits grincheux pourraient considérer que l'auteur fait parfois dans le hors-sujet quelque peu narcissique mais il nous permet ainsi de croiser Sartre, Barthes, Jankélévitch et son quasi-jumeau Finkielkraut.
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Une brève éternité

Prendre un thé avec Pascal Bruckner.

Discuter du monde, de la vie.

Se réjouir d’une pensée pleine de douceur et d’allant.

S’aventurer sur le chemin d’un art de vivre revigorant et empreint de lumière.



Quelle chance nous avons

En un siècle, nous avons gagné 20 à 30 ans d’espérance de vie….mais ce gain « n’est qu’une donnée statistique, nullement une garantie personnelle ».

Alors que faire de ce temps offert, de ce cadeau parfois empoisonné par la maladie ?

Dans « Une Brève Eternité », le penseur nous invite à considérer notre vie comme une création permanente.





Pascal Bruckner nous propose de « renoncer au renoncement », de rester dans la dynamique du désir, de renaître sans cesse – parce que « nous sommes faits de petits aujourd’huis », parce que « la chair n’est pas triste, et que [ nous n’aurons ] jamais lu tous les livres », parce qu’il faut cultiver l’enfantin en nous – toujours.

Observer, explorer, s’émerveiller.

Etre en mouvement – selon ses capacités, malgré la vérité du corps, malgré son vieillissement.

Accepter le réel, et lui demander plus.

« Aimer, célébrer, servir »





La force de cet essai est de ne pas uniquement s’adresser aux quinquas en quête de sens et d’Eté Indien.

Pascal Bruckner dit à chacun de nous – qu’importe notre âge – l’importance du lien entre les générations, l’importance de ne pas « glisser dans le monde d’hier », l’importance de « célébrer la splendeur du monde », de « vivre au-dessus de nos moyens physiques », d’ éprouver - chaque matin - de la gratitude… « rien ne nous était dû ».



Merci à Babelio et au Livre de Poche pour l’envoi de ce livre riche et stimulant. J’ai adoré !
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Un coupable presque parfait

Pour ceux qui cherchent un récapitulatif de tous les courants de la « pensée » dominante du moment voilà l’essai idéal. Bruckner fait le tour de ce qui agite le microcosme universitaire et associatif. En résumé pour avoir une chance d’exister dans le monde « intellectuel » il est impératif d’être victime.

Pour être au top dans les intersectionnalités, il faut cocher le maximum de cases, par exemple une femme noire, musulmane, lesbienne obtient un excellent score victimaire qui lui permet désigner son oppresseur.

Mais en fait peu de suspens, que l’on soit féministe, musulman, d’un genre indéterminé, d’une couleur quelconque, ex colonisé ou autre le bourreau est toujours le même l’homme blanc hétérosexuel !

Voilà celui qu’il faut abattre lui le raciste, violeur, colonisateur toujours prêt à asservir, exploiter et torturer. Qu’importe que ce soient ses congénères qui aient relevé, dénoncé et combattu les erreurs de l’occident, qui aient développé la Démocratie et donné les lois les plus protectrices des libertés.

Il faut qu’il paye, on veut le voir ramper, la tête couverte de cendre et la corde au cou, enfin surtout on veut qu’il laisse la place, son pouvoir et son pognon.

En réalité toutes ces courageuses victimes tirent sur une ambulance, l’homme blanc a baissé les bras depuis longtemps il accepte qu’on lui crache dessus depuis des années. Alors qu’il voudrait disparaitre paisiblement il a été désigné comme l’Ennemi au sein même de ses sociétés.

L’énergie perdue à s’acharner sur son cadavre serait mieux employée à lutter contre les islamistes, Poutine, Erdogan, Xi Jinping et tant d’autres mais là il faut du courage l’adversaire est fort et agressif.

Dans son remarquable et désespérant tour d’horizon Bruckner oublie un peu les média, service public en tête, qui offrent à volonté des tribunes à de microscopiques associations de victimes autoproclamées pour faire du buzz. Pour nous faire sourire il pointe les malheurs des collabos blancs qui n’arrivent plus à faire carrière derrière leurs visages et pénis pâles malgré toutes leurs viles allégeances (ex Fassin, Jablonka..).

Triste avenir que celui de l’homme blanc, mais il ne faudrait pas s’en débarrasser trop vite. Le livre démontre qu’il est le seul point commun de tous ceux qui veulent sa perte.

Quand il ne sera plus là il ne leur restera plus qu’à se déchirer tant leurs opinions et objectifs sont opposés mais peut être qu’en 2050 on s’amusera des négociations entre les islamistes et les queers pour la formation du prochain gouvernement.

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Les éveilleurs de mots

Dans cet ouvrage, il est question de mots, de mots oubliés, de mots anciens, de mots à l’étrange ou amusante consonance, de mots qui veulent s’échapper et revenir dans ce monde qui les a enfermés à double tour dans le Cimetière des mots... Il est question de toutes ces expressions tombées en désuétude, mais au charme suranné pour ceux qui aiment à voyager dans le temps et à faire renaître le passé de ses cendres.



J’ai adoré la manière dont l’auteur donne vie et corps aux mots les personnifiant comme on le ferait avec des héros plus classiques. Sous sa plume, les mots s’envolent et s’enroulent autour de nous telle une spirale sans fin de découverte et de soif d’apprendre. Une soif dont sont indéniablement pourvus un frère et sa sœur qui vont entrer dans un lieu interdit, avant de découvrir un monde inconnu qu’ils ne sont pas prêts d’oublier… Car une fois que l’on a goûté au charme et au pouvoir des mots, difficile de s’en passer !



Cet album, qui a frôlé le coup de cœur, devrait trouver sa place dans les bibliothèques familiales, mais aussi dans les salles de classe afin d’ouvrir les enfants à l’amour de la langue et leur donner envie d’accroître leur vocabulaire en (re)découvrant des mots et expressions peu usités. Avec un peu de chance, comme dans l’histoire, cette soif nouvelle de mots aura un effet boule de neige et fera de nombreux émules dans l’entourage des enfants. Et imaginez leur joie à l’idée de connaître et de partager autour d’eux des mots que certains adultes ont oubliés ou n’ont jamais appris.



Si j’ai apprécié le trait de l’illustrateur que j’ai trouvé très expressif, j’ai surtout été sensible au ton bleuté de l’ensemble qui créé une sorte d’espace intime, feutré et mystérieux dans lequel on a envie de se plonger des heures durant. On a parfois le sentiment de partager avec nos deux protagonistes un délicieux secret, de ceux qui font grandir et nous font vivre de merveilleuses aventures.



Bonus fort appréciable, un CD reprenant l’histoire est proposé en début de livre. Cela permet aux enfants qui ne savent pas lire d’apprécier également l’histoire et à ceux qui commencent seulement l’aventure fascinante des mots, de pouvoir s’appuyer sur un outil pédagogique efficace. Ma nièce de 5 ans adore les livres accompagnés d’un CD, cela lui donne cette impression d’autonomie qu’elle semble déjà plébisciter.



En bref, voici un ouvrage qui devrait ravir tous les amateurs des mots, des mots les plus inattendus à ceux dont la sonorité offre à elle seule d’étranges et amusantes perspectives de voyage. Quant aux enfants, nul doute qu’ils prendront plaisir à se laisser immerger dans cette aventure pleine de péripéties et de surprises, et à jouer avec des mots qui leur ouvrent les portes d’un merveilleux monde…
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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Lunes de fiel

Pascal Bruckner est l’une des incarnations de ces philosophes médiatiques nés sur les ruines de mai 68. A l’instar de Bernard-Henri Lévy ou André Glucksmann, il tient des tribunes dans les journaux, publie de multiples essais et plus largement participe activement au débat d’idées dans notre pays. Il acquiert la notoriété au milieu des années 70 avec Le nouveau désordre amoureux – rédigé avec son ami Alain Finkielkraut. Ils y dénoncent notamment la recherche éperdue du plaisir née de la révolution sexuelle et la tyrannie qu’elle engendre. Depuis, l’évolution des rapports amoureux fait partie de ses thèmes de prédilection. Il s’y illustre non seulement dans des essais mais aussi à travers des œuvres romanesques comme cette Lune de Fiel, son second roman, paru en 1981, qui fit scandale à sa sortie en raison de quelques scènes érotiques très osées.

Un jeune couple d’enseignants fraîchement marié - Didier et Béatrice - larguent les amarres pour un ailleurs fantasmé en direction de l’Inde. Ils rencontrent sur le paquebot qui doit les mener à destination un couple étrange composé d’un homme usé et repoussant en fauteuil roulant, Franz, et d’une jeune femme extrêmement sensuelle et provocante, Rebecca. Didier va très vite être fasciné par ce couple mal assorti et détonnant. Bon gré mal gré, au fil de la traversée, il va accepter de suivre chaque soir Franz dans sa cabine pour que celui-ci lui raconte à la manière d’un conte des Mille et une Nuits la fascinante, exemplaire et terrifiante histoire de son couple. Ce récit va bouleverser irrémédiablement la vie de Didier.

Lune de fiel est un conte cruel et jusqu’au-boutiste sur l’usure du couple et la quête impossible de l’éternel désir. Il n’est pas étonnant que ce roman ait été écrit par un philosophe car tout se passe comme si Bruckner voulait jouer avec le concept ‘’couple’’ en le poussant jusqu’à ses extrêmes limites et en lui faisant subir les pires outrages pour tester sa résistance.

Le roman débute par un somptueux coup de foudre. Franz découvre Rebecca et Rebecca découvre Franz. C’est une révélation pour l’un et l’autre. Mais la passion est par essence éphémère et là où la grande majorité d’entre nous accepte son lent effacement pour qu’autre chose s’installe de plus profond, de moins animal et instantané, eux le rejettent. Le couple installé, sorti des affres du désir est un non-sens et une petite mort pour Franz et Rebecca.

« Je voyais autour de moi les individus s'abimer dans la médiocrité, vieillir en se résignant, abandonner un à un les élans de leur jeunesse pour les marais du fonctionnariat conjugal. Je voyais des hommes audacieux, des femmes libres que la vie à deux avait démobilisés, affadis, dont la cohabitation avait émoussé l'acuité. Je haïssais le mimétisme des concubins, leur docilité à adopter les défauts du conjoint, leur complicité gluante et jusqu'à leur trahison qui les unit encore. »

Vanité ? Romantisme ? Cynisme ? A vous décider. Quoi qu’il en soit, afin de combattre la métamorphose de leur idylle, les deux tourtereaux décident de voguer vers des horizons à ne pas mettre sous tous les yeux. La morale et la décence n’y ont plus leur place. Le grand amour devient ondiniste et scatologique. Puis la cruauté et l’humiliation entrent dans le jeu… Nous suivons, fascinés et écœurés, ce couple en quête de vertiges de plus en plus corrosifs et nous les voyons se détruire l’un l’autre pour conserver ce « nous » rêvé plus vivant que celui des autres.

Il n’y aura qu’une issue fatale à cette course perdue d’avance. Puisque rien n’arrive à contenter la soif de passions humaines, que le désir s’émousse inexorablement, mais qu’un lien indéfectible est né, Franz et Rebecca n’ont plus d’autres choix que de se dévorer l’un l’autre dans un terrible jeu d’amour et de mort.

Construit sous la forme du récit initiatique d’un jeune candide sur la réalité du grand amour et son irrémédiable retour de bâton, le livre de Bruckner offre une partition teintée de romantisme noir et de cynisme assez fascinante. L’auteur propose des pages d’un lyrisme épatant, notamment dans les moments les plus extrêmes de la passion des protagonistes. Un sacré tour de force que de traduire l’amour absolu dans des séances de défécation…

Le récit, hitchcockien en diable, tient le lecteur en haleine de bout en bout et réserve quelques excellents retournements de situation et une chute implacable. Les personnages de Franz et de Rebecca ont la puissance trouble de figures iconiques. Bref, tous les ingrédients sont là pour faire de cette Lune de fiel un superbe moment de lecture pour celles et ceux qui ont le cœur bien accroché et sont prêts à regarder l’amour sous un prisme inédit, aussi passionné que destructeur.



Tom la Patate


Lien : http://coincescheznous.unblo..
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La sagesse de l'argent

Pascal en a parlé sur France Inter ce mardi 26 avril, et son intervention me donne bien envie de lire son livre
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L'amour du prochain

Il fallait beaucoup d'aplomb pour écrire un tel ouvrage. A travers une analyse assez pointue de l'amour, l'auteur nous entraîne avec un style vaporeux, dans la noirceur et la violence sordide du quotidien d'un jeune trentenaire. Un roman rythmé et prenant mais qui est à réserver aux lecteurs avertis, qui n'ont pas froid aux yeux.



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Un bon fils

Le fils règle ses comptes avec le père, sans concessions, lui vouant un mépris plus ou moins transformé en indifférence (en passant par divers stades allant du sentiment de culpabilité à a la honte, du rejet à l'émancipation) qui lui a permis, avec les livres, d'être sauvé de la sauvagerie, de la brutalité, de la xénophobie, de l'autoritarisme, de la domination du père et de devenir un homme respectable. Beaucoup de ressentiment, de venin et de ressassement : le lecteur y a-t-il sa place, question que je me pose à chaque lecture de telles autobiographies.
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Un bon fils

Il ne faut pas connaître l'intimité d'un personnage que l'on admire. L'occasion d'y être déçu est trop évidente. On le trouve alors empêtré dans sa condition humaine. Engoncé dans un corps qu'il ne domine peut-être plus, ou bizarrement gouverné par des proches qui ne lui arrivent pas à la cheville. Pascal Bruckner nous l'enseigne lui-même, fort de sa propre expérience avec son professeur de philosophie, alors étudiant au lycée Henri IV. Aussi que dire de cet ouvrage qui nous fait découvrir sa relation particulière avec ce père dont il déclare d'emblée souhaiter la mort ?



On y observe que Pascal Bruckner n'a pas seulement connu le conflit des générations auquel tout enfant est confronté. S'y est adjoint chez lui un conflit génétique. le rejet de l'héritage, de la filiation avec un père honni, la chair de sa chair. La révélation de ce dernier, au fil des pages, gagne sans peine le lecteur à sa cause.



Le comportement des proches de ce père détestable est surprenant. Sa femme, bien que maltraitée, l'entoure d'une jalousie maladive. « Elle préférait encore qu'il la frappe en étant là ». « La mort fut la seule vengeance qu'elle exerça contre lui ». Son fils, l'auteur, bien que haïssant ce père, reste présent dans sa vie, attendant que la nature défasse elle-même ce lien qu'elle a construit entre eux à la naissance.



Au-delà de son antisémitisme forcené, de son comportement odieux vis-à-vis de son entourage, Pascal Bruckner reproche surtout à son père d'être une part de lui-même qui a existé avant sa propre naissance. Il ne veut rien devoir de ce qu'il est à qui que ce soit, fussent-ils ses propres géniteurs. Il veut s'être construit seul, sans intervention extérieure, surtout de son père, antithèse de sa conception philosophique de la vie, de son rapport aux autres.



Cet ouvrage est donc l'histoire d'une détestation sans rupture, dans « le monotone enfer de papa-maman ». Mais c'est surtout une quête de soi à laquelle l'auteur nous convie. Faut-il que ses géniteurs aient disparu pour voir émerger sa propre personnalité ? Ne reporte t'on pas sur les autres la propre aversion de soi ?



Ce livre, le bon fils, n'est-il pas le dernier à lire pour faire connaissance avec son auteur. Ai-je commencé par la fin ? Me donne t'il envie de connaître l'oeuvre après avoir pénétré l'intimité familiale de son auteur ?



Il procure plus de questions que de réponses. Il n'en reste pas moins que, pris indépendamment de l'oeuvre littéraire globale, cet ouvrage est intéressant dans la réflexion qu'il suscite, et que chacun peut faire quant à sa relation avec ses ascendants. Sans aller jusqu'à l'extrémité de souhaiter leur mort, fort heureusement. On découvre au final qu'il y a toujours une raison à tout, et que toute personne qui condamne dans l'ignorance est dans l'erreur.

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L'Euphorie perpétuelle : Essai sur le devoir ..

Le monde moderne n'a de cesse de nous intimer d'être heureux , de chercher partout et toujours le bonheur , la félicité , la jouissance . Jusqu'aux animateurs des plus imbéciles clowneries télévisuelles qui nous lancent toutes les 10 minutes : " C'est rien que du bonheur !"

Bruckner s'est donc lancé dans cet essai philosophique qui s'étend sur les domaines les plus variés ce qui rend le livre plutôt intéressant . Le style , comme souvent dans ce genre d'ouvrage , n'est pas particulièrement léger . Heureusement l'auteur a ajouté un certain nombre d'encadrés qui illustrent le propos ( par exemple sur le "fun" ou la raison du succès du bouddhisme en Occident ) . En fait depuis Voltaire et Mirabeau , l'homme moderne est lancé dans une perpétuelle quête d'une chimère impossible à atteindre car le bonheur total et perpétuel n'existe pas ici bas . C'est bien pour cela que les religions dans leur grande sagesse , l'avaient placé dans l'au-delà ! Et quand bien même on l'atteindrait qu'on se retrouverait immédiatement dans un désert d'ennui ou de vulgarité , chose fort partagée de nos jours . ( Un très bon chapitre à ce sujet ) . Finalement l'auteur nous livre le " secret " de la bonne vie : se moquer du bonheur , ne jamais le chercher en tant que tel , l'accueillir sans se demander s'il est mérité . Il n'est finalement pas si loin des anciens traités sur le bonheur qui disaient : "Contentez-vous de votre sort , modérez vos envies , désirez ce que vous avez et vous aurez ce que vous désirez ." Un bon livre , mais qui manque un peu de punch dans la critique du monde actuel qui est bien loin d'être plus sage que l'ancien !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Mon petit mari

Solange est mariée à un homme qui se met soudain à rapetisser…



Le sujet est simple, les situations souvent drôles, et parfois tragiques, mais derrière la fable, c'est toute la question de la place de l'homme dans la famille contemporaine, et de la difficulté du rôle de père.



On y retrouve aussi les thèmes chers à Pascal Bruckner, et en particulier la méchanceté intrinsèque de nos chères têtes blondes



C'est le thème d'un film, sorti en 2008

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Le sacre des pantoufles : Du renoncement au..

Chapitre 1 « Les quatre cavaliers de l’Apocalypse », le ton est donné. Oui, ce livre est écrit Par, et Pour une génération définie, incomprise dans un monde de « passions négatives » gouverné par un « despotisme doux » (Tocqueville). Et comme annoncé, cette génération va hausser l’essai de Bruckner en Evangile du XXIe siècle.



Pour ma part, le ton de réquisitoire que prend l’auteur dans son constat m’a surtout démontré l’exagération de ses propos qui sert à toucher (oserais-je dire alarmer?) une part des personnes ignorantes, ou plutôt plus du tout en phase avec cette société qui se modèle sur les bases de l’IA, de la technologie, du télétravail, des mondes virtuels, des combats des minorités face à une majorité passive, de la société post-covid. Oui, nous évoluons avec notre lot d’erreurs, mais c’est ontologique après tout. Pourquoi ce ton cataclysmique? Notre société n’est pas condamnée à l’immobilisme, à la honte et à la réclusion, ayons foi un peu en nous-même.



De plus, les citations plus que présentes réussissent certes à appuyer les pensées de l’auteur, mais quand nous avons une citation pour une ligne, cela casse le rythme de lecture nécessaire pour essayer de suivre le développement (bien que je sois admirative de la culture de Bruckner et approuve certaines de ces analogies littéraires).



Au reste, une bonne conclusion qui confirme ma foi en la nouvelle génération. Vrai retournement situationnel sensationnel de fin 👍
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Le sanglot de l'homme blanc

Un livre que j'ai lu juste après sa sortie alors qu'il était au centre de violentes polémiques dans mon entourage. A priori je ne partageais pas les idées développées par l'auteur mais c'était justement l'intérêt de cette lecture. Bilan : beaucoup de constats de Bruckner sont exacts et il apporte des éléments qui les fondent . Il y a effectivement un certain masochisme chez une partie de l'intelligentsia , un autodénigrement . Certes il réagit à une excessive auto satisfaction du rôle de l'Occident dans le tiers monde mais il prend des proportions excessives (comme le démontrent les délires "woke" actuels ). Ce n'est pas pour autant que j'adhère à la totalité de conclusions de l'auteur .Lecture intéressante cependant.
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Dans l'amitié d'une montagne

Je viens de refermer "Dans l'Amitié d’une Montagne" et je suis pris d'un doute : ai-je aimé ce livre ?

Moi-même passionné de montagne dans lesquelles je passe le plus clair de mes loisirs j’ai apprécié certains chapitres et ai eu beaucoup plus de mal avec d’autres. Normal sans doute puisqu’il s’agit ici de la perception de Pascal Bruckner, perception qui lui est, par définition, propre.

La Lecture de ce livre m’en a bien plus appris sur Pascal Bruckner lui-même que sur la montagne, ou même que sur le « pourquoi allons-nous en montagne ? », à mon sens bien mieux décrit par Erri de Luca par exemple.

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Un bon fils

Premier livre ouvertement autobiographique de Pascal Bruckner, il permet d'éclairer toute son œuvre fictionnelle. De nombreux détails, des phrases prononcées ici ont existé auparavant dans ses romans et parfois même ses essais. Au-delà de ce jeu de piste frôlant l'exégèse, ce petit texte est une approche des plus intéressantes pour qui veut comprendre le paradoxe d'un boomer né dans une époque faste et riche, tout en étant sous le joug d'un père tyrannique, antisémite et revanchard qui fit de l'enfance et la jeunesse de l'auteur un véritable enfer. A la fois fasciné et dégoûté par ce géniteur veule, radin, qui prenait plaisir à torturer mentalement et parfois physiquement son épouse sous les yeux de son fils, Pascal Bruckner réussit à toujours éviter le misérabilisme et le pathos, ce qui produit un paradoxal réel plaisir de lecture. Sans doute pas le meilleur livre pour découvrir l'auteur, mais un complément indispensable à qui souhaite approfondir l'approche de son œuvre.
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La tyrannie de la pénitence

Dans cet essai de 2007, Pascal Bruckner continue de sonder l'âme européenne et nos grands travers, pour nous livrer avec honnêteté l'état actuel de notre monde moderne occidental en véritable psychologue dans le sens nietzschéen du terme.



Après avoir approché notre "Tentation de l'innocence ", notre tropisme vers "L'euphorie perpétuelle", il dénonce maintenant notre propension au masochisme qu'il considère être une "Tyrannie de la pénitence".

Constat très juste me semble-t-il, car s'il ne faut évidemment pas laissés nos crimes anciens (colonialisme, fascisme, nazisme, communisme etc.) sans en avoir fait une certaine expiation et présenter des excuses aux individus, ethnies et peuples victimes, la repentance perpétuelle ne peut que nous laisser dans une certaine torpeur peu propice à l'action tout en pouvant aussi la trouver très confortable. En effet, en laissant le soin aux autres nations (Etats-Unis, Israël) de mener les combats pour la paix et la démocratie, ce sont elles qui reçoivent ainsi toutes les critiques à notre place. Sans compter que cette repentance perpétuelle contribue à une concurrence victimaire qui affaiblit la volonté des individus et des Etats pour s'en sortir.



Cependant, si l'Europe a bel et bien commis de nombreux crimes dans sa longue histoire, elle est en tout cas la seule à les reconnaître, s'en excuser et à mettre en place une législation empêchant leur retour. A t-on jamais vu par exemple une nation musulmane présenter des excuses pour ses crimes esclavagistes?



On peut trouver la parole de Bruckner juste quand il dénonce la faiblesse de la politique européenne et encourage la vitalité américaine mais la réalité le détromper. Il a été l'un des intellectuels français ayant soutenu l'invasion de l'Irak en 2003 avec les résultats que l'on connaît. Il dénonce d'ailleurs au final, et cela tout à son honneur, la politique de Bush à la fin de cet essai, ce qui peut nous faire nous demander cependant pourquoi il n'a pas pu prévoir que la démocratie ne pouvait pas s'imposer par les armes, en tout cas pas dans les pays où les Lumières ne se seraient pas épanouies naturellement...

La question du droit d'ingérence se pose encore toujours aujourd'hui avec la question afghane et le départ des troupes américaines après 20 ans de présence qui en toute vraisemblance n'a servie à rien.



Pour Bruckner, les européens doivent s'unir encore davantage face aux multiples défis actuels et se rapprocher toujours plus de son cousin américain afin de se nourrir mutuellement de la sagesse de l'un et de la vaillance de l'autre.



A mon avis, si une Europe de la défense peut sembler pertinente, c'est une certaine dose de souveraineté recouvrée qui pourrait permettre aux nations et ainsi au continent de retrouver un certain panache plutôt qu'une dilution encore accentuée dans des institutions supranationales.
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Une brève éternité

Je remercie Babelio et les éditions Le Livre de Poche pour m'avoir envoyé ce livre.



Peu habituée à lire des essais philosophique, je me suis lancée dans la lecture avec une pointe d'appréhension. La philosophie a toujours été une matière qui m'intriguais tout en me faisant un peu peur par sa certaine complexité.



Au final, j'ai été agréablement surprise car c'est une réflexion accessible et stimulante de nos vies qui ne cessent de se rallonger, de la peur de mourir que peuvent avoir certaines personnes, des questions que l'on peut se poser sur l'utilité et la satisfaction de vivre aussi longtemps.

Quel impact cela peu avoir sur nos vies ? Est-il préférable de vivre intensément dès l'instant présent ou de vivre juste très longtemps ?

Je me suis donc reconnue dans certaines réflexions et écrits, pensant personnellement que cet allongement de nos vies n'est qu'un sursis que je trouve angoissant et intriguant.

Pascal Bruckner a même répondu à des questions que je ne m'étais jamais posées et qui pourtant, me semblent existentielles !



Cet essai m'a particulièrement impacté, car je me suis souvent demandée pourquoi certains avaient si peur de vieillir, pourquoi certains faisaient tout pour rester "jeune" ou encore, quelle utilité de vivre jusqu'à 100 ans si on ne peut plus profiter pleinement.



Un très bon essai philosophie à mon sens, qui offre une perspective intéressante et pose des bonnes questions. C'est très enrichissant. Toutefois, je trouve tout de même que c'était parfois un peu longuet durant certains passages. Rien de bien méchant, mais cela peu alourdir la lecture parfois.




Lien : https://ivresse-livresque.bl..
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Une brève éternité

Lecture agréable et fluide. Succession de constats qui m'ont intéressé, voire interpelé. J'ai eu du mal à percevoir le fil directeur et le point de vue de P.Bruckner.
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Parias

Je n'avais encore jamais lu un ouvrage de Bruckner. Je me suis décidé à lire Parias suite aux conseils d'un ami ayant voyagé souvent en Inde (précisons que j'ai souvent voyagé en Asie mais pas en Inde). Je craignais par moment lire un récit un peu cliché (avec à la fois les horreurs/la misère de l'Inde et le coté plus enivrant du style la Cité de la Joie: "malgré la misère le bonheur", etc). Le livre fut plaisant au début puis un peu long sur la fin.

La plume est assez bonne et je trouve que l'étape de Bombay est très prenante: descriptions des bas fonds de la ville, surtout du bordel bondée de filles népalaises ainsi que du quartier des junkies européens. Par la suite, les passages à Goa m'ont ennuyé. Ce qui reste pour moi le tour de force du bouquin (sans trop en dévoiler) c'est la longue tirade de l'Américain en début de bouquin, lorsqu'il dévoile "sa croisade". Ce passage d'un cynisme sans bornes est d'une puissance littéraire et politique estomaquante ! Je trouve que Bruckner aurait pu développer plus cette histoire, il tenait quelque chose de renversant. Pour le reste quelques anecdotes sur l'Inde (malheureusement un peu trop conventionnelles: séjour à Goa avec les routards et hippies, et dommage de ne pas avoir profiter que le narrateur travaille au MAE: aucune analyse politique et journalistique !)

Ca se lit tout de meme. Par contre quand je vois de nombreuses critiques 5 étoiles (chacun est libre bien sur).....moi je réserve ce genre de notes pour quelques livres exceptionnels !
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