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Critiques de Pat Conroy (426)
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Le Prince des Marées

On parle ici de la vie d'une famille du Sud, dont on va revivre l'histoire depuis les années 40 jusqu'à nos jours, dans une tentative de comprendre pourquoi la petite dernière, Savannah, poète de son état et exilée à NY, flirte avec le suicide. Son frère Tom, un homme en apparence assez médiocre (mais à l'esprit aussi affûté que l'auteur) essaie de reconstituer le passé de sa sœur, en présence d'une psychanalyste chic de New York (insérer ici la romance obligatoire entre la new-yorkaise et le gars du sud).
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Le Prince des Marées

Quel magnifique roman ! Mettant en scène une famille dysfonctionnelle et violente, cette histoire des Wingo de Caroline du Sud laisse au lecteur de bons moments pleins d'humour qui lui permettent de franchir les moments cruels et indicibles. L'ensemble est vraiment très réussi.

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Le Prince des Marées

La littérature et les oeuvres littéraires sont très variées. Il y a de quoi satisfaire tous les goûts. Cependant, en lisant le Prince des Marées, j'ai eu la sensation d'avoir sous les yeux le "noyau" de la littérature, le point de départ de cet art, le coeur de l'écriture et de la lecture, celui qui réunit toutes les variantes possibles. A mon avis, tout apprenti écrivain a pensé au début son oeuvre comme l'est le Prince des Marées. Un roman qui réunirait; en des proportions équilibrées, style, intelligence, humour, récit, profondeur, beauté, tristesse, tragédie.....etc. le Prince des Marées est l'histoire de vies, celles de la famille Wingo, racontées par Tom au Dr Loweinstein, psychiatre new-yorkaise qui a besoin de ce récit pour pouvoir soigner Savannah, sa soeur jumelle , poétesse géniale des années 70 et qui a- encore une fois- tenté de se suicider.Et quelles vies! le père est violent mais aime infiniment sa femme et ses enfants bien qu'il les battent régulièrement tout autant qu'il leurs inflige des souffrances psychiques. La mère, Lila Wingo, beauté sudiste absolue, mère formidable, capable du pire et du meilleur pour et envers ses enfants. Les enfants; l'aîné Luke, et les jumeaux : merveilleux enfants, merveilleux adolescents, et courageux adultes qui luttent...qui luttent...qui luttent contre tout: le Sud et ses préjugés, New York et ses exigences, la guerre du Vietnam, le gouvernement américain, le parc aquatique, des criminels évadés de prisons,la pauvreté,les centrales nucléaires , leurs père et mère. Il y a aussi tous les autres, Mr Fruit, le policier autoproclamé qui règle la circulation de leur ville natale de Colleton, le grand père Amos, doux comme un agneau, pour qui tout est message d'amour de Dieu, Tolitha, la grand mère fantasque qui a quitté son marri sans crier gare, durant les années 20, s'est mariée avec un homme qu'elle n'a connu que durant trois semaines, avec lequel elle a vécu trente ans, puis à sa mort, a fait le tour du monde, eu plein d'amants, avant de revenir silencieusement, comme si de rien n' était, auprès de son premier mari. Il y aussi le Sud, superbement décrit, à travers les aventures des enfants, leurs expéditions sur les îles , marécages et océan. C'est une déclaration d'amour à la famille, au pays, aux racines. Les dialogues sont riches, percutants, jamais superflus, tout en humour et émotion. On rigole autant qu'on est happé par le suspens, on sourit devant l'amour qui réunit cette fratrie autant qu'on pleure devant leurs souffrances. Tous les personnages sont parfaitement ciselés . C'est un livre que je n'ai lâché que parce que je devais absolument dormir, ou travailler, ou regarder devant moi en tenant le volant. C'est un livre que j'ai dévoré, pressée d'avancer mais dont j'appréhendais la fin. Il a l'air tout simple, mais laisse une empreinte plusieurs heures après chaque chapitre, et c'est alors qu'on se surprend à être joyeux si on vient de quitter les enfants Wingo après une de leurs aventures extraordinaires, malheureux s'ils subissent un énième coup de la vie....et triste en tournant la dernière page, leur souhaitant bon vent. Magnifique livre que ce Prince des Marées.
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À quelques milles du reste du monde

Je remercie chaleureusement Babelio et la maison d'édition Le Nouveau Pont pour l'envoi, dans le cadre de Masse Critique, de A Quelques Milles Du Reste Du Monde, le dernier livre de Pat Conroy.

Dernier, enfin façon de parler puisqu'il s'agit d'une réédition de son tout premier roman, intitulé alors Conrack, publié en 1972.

Pat Conroy y relate son expérience en tant qu'enseignant à Yamacraw, une ile de Caroline du Sud au large de Savannah.



L'histoire débute à la rentrée scolaire de 1969.

Le Civil Rights Act a 5 ans,

Martin Luther King a été assassiné un an plus tôt.



Pat Conroy est issu d'une famille de militaires et a fait ses études au collège militaire La Citadelle. Cependant, il est myope et daltonien, ce qui l'empêche de devenir aviateur comme son père.

Il choisit donc d'enseigner dans un lycée de Caroline du Sud. Il a 21 ans.

C'est une période où les mentalités commencent à changer au Etats Unis.

Mais le sud reste profondément ancré dans ses valeurs du passé, aussi l'intégration des élèves noirs se passe plutôt mal.

Pat Conroy et ses amis sont jeunes, idéalistes, aussi ne vivent ils pas bien ce racisme qui perdure jusque dans les établissements scolaires où ils enseignent. Au même moment, les grands mouvements contre la guerre du Viet Nam apparaissent. Conroy les approuve mais ses opinions sont très mal perçues dans son lycée. Déçu, il décide donc de s'engager dans le Corps de la Paix . Le temps passe et sans réponse de leur part, il pose sa candidature au poste d'enseignant dans une école primaire de l'ile de Yamacraw.

La particularité de cette ile est qu'elle n'est peuplée (pratiquement) que de noirs. Ils vivent de leur petite ferme ou de la mer, mais très pauvrement, la pollution induite par les industries de Savannah ayant détruit leur principale source de revenus qu'était le ramassage des huitres.

En 1969, l'électricité vient tout juste d'y être installée mais pas le téléphone.

Les habitants vivent mal, l'alcool et la violence sont un fléau.

Lorsqu'il arrive à l'école, Pat Conroy est atterré par le niveau des enfants: aucun ne sait le nom du pays dans lequel ils vivent et bien sûr encore moins le nom du président. La plupart d'entre eux ne savent pas lire ni compter...

Sa collègue noire lui conseille d'user et abuser des châtiments corporels. Mais Pat Conroy comprend bien vite que ce ne sont pas les méthodes traditionnelles ni les coups de fouet qui aideront les enfants à progresser.

Il commence donc à les éduquer différemment, par le jeu, l'observation, la musique, les sorties. Ce qui n'est guère du coup de sa collègue, ni des ses supérieurs hiérarchiques!

Le jeune enseignant veut faire changer les choses, bousculer le satu quo, mais il s'aperçoit rapidement que le système éducatif, par sa rigidité tient à ce que les élèves restent dans leur illettrisme profond car ils sont noirs...

Cette découverte est un gran choc pour Conroy: "Cette ile était le berceau d'une ignorance scandaleuse due au résultat de centaines d'années de négligence'... (p249)

D'une manière générale, l'enseignement donné aux noirs est "une tragédie et une parodie d'éducation".

Mais les dirigeants, au comble de l'hypocrisie, se donnent bonne conscience en installant une climatisation dans l'école alors que les vrais problèmes demeurent.

Le but étant bien sûr, par leur manque d'éducation, de les maintenir au plus bas de l'échelle sociale, une forme d'esclavage moderne.

"Si je laissais mes élèves partir sans avoir altéré substantiellement les conditions de leur existence, je savais qu'ils se feraient rapidement, irrémédiablement et désespérément dévorer par le ghetto de béton sans perspective d'une ville quelconque. J'entendais la voix blanche venant d'un inconscient collectif ancré au plus profond de moi me dire: " Ils ne connaissent rien de mieux. Ils sont heureux comme cela" (p151,152)



Dans ce récit, l'auteur décrit de façon très approfondie les mécanismes subtils et pernicieux du racisme.

Par exemple, de nombreux blancs n'ont en fait rien contre les noirs et en pratique les traitent plutôt bien, mais ils sont conditionnés à ne pas les aimer, à les traiter de "nègres" par tradition, par principe. A la fin des années 60 dans le Sud des Etats Unis, la haine des noirs est plus une tradition qu'une réalité basée sur des faits.

Il analyse aussi la culpabilité de certains blancs, comme ces deux étudiants venus d'une université de Californie pour aider à la construction des maisons de l'ile et qui se retrouvent à construire des lieux d'aisance pour les noirs pendant que ceux ci les regarde, assis en buvant de l'alcool à l'ombre.

Il découvre par ailleurs que sa collègue noire rêve d'être blanche et se complait à humilier les noirs... parce qu'ils sont noirs...

Les parents d'élèves eux même ne veulent pas d'un enseigna de couleur et affirment que seul un blanc peut être un bon enseignant, renforçant ainsi le mythe de la suprématie blanche...



C'est un constat tragique, mais qui n'est pas raconté de manière mélodramatique, au contraire, avec respect et humour. On rit beaucoup en lisant les réactions de élèves, mais Conroy nous les raconte sans ironie et avec une grande tendresse.



Pat Conroy, comme il le fera dans ses futurs romans, décrit magnifiquement les paysages marécageux et la nature luxuriante de la Caroline du Sud, si chère à son coeur.



La dernière partie est une peu longue, brouillonne, sans doute parce que le livre a été écrit un an après les faits et qu'un peu plus de recul aurait été souhaitable pour une meilleure structurations du récit.



Si vous vous intéressez aux problèmes du racisme et du statut des noirs à la fin des années 60 dans le sud des Etats Unis, si vous aimez Pat Conroy, ou si, tout simplement, vous aimez la belle littérature, précipitez vous sur ce roman magnifique et attachant.



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La mort de Santini

Merci à Babelio et aux éditions Nouveau pont pour l'envoi de cet ouvrage.

J'ai lu et apprécié la plupart des romans de Pat Conroy mais, quand j'ai vu qu'il s'agissait de mémoires et d'une sorte de biographie de son père Don Conroy, j'avoue que j'ai un peu craint de m'ennuyer car je n'aime que les fictions. Et, en fait, je dois dire que j'ai changé d'avis. ça se lit facilement, comme un roman. Il faut dire que la vie familiale de Pat Conroy est riche en personnages remarquables et en tribulations de toutes sortes.

Il écrit là un bel hommage à son père, pilote d'avion au grand charisme et apprécié sur le plan professionnel mais faisant preuve d'une grande violence au sein même du foyer. Il narre le quotidien de cette famille de 7 enfants, de sa mère à la personnalité très forte également, il parle de lui bien sûr, de sa formation d'écrivain, de sa vie privée, de ses dépressions.

Ce qui est frappant c'est l'évolution de ses sentiments pour son père. Il passe une partie de son enfance et adolescence à le craindre et le détester pour finalement par la suite, apprendre à mieux le connaître et lui porter un grand amour.

Cependant, j'avoue que la lecture m'a un peu laissée à côté car je n'éprouvais aucune sympathie ni attachement pour cet homme qui a battu sa femme et ses enfants pendant des années sans manifester le moindre remords et a en partie gâché leur vie.

Pas un grand coup de coeur, disons que j'ai été intéressée plus que passionnée.
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Le grand Santini

Sublime, à lire, une évasion merveilleuse, quelle écriture, quelle beauté !
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Le grand Santini

Pour Pat Conroy, ce livre représente « le livre qu’il était né pour écrire ».

Chez les Marines, le colonel Bull Meechum est un redoutable pilote de chasse. A la maison, c’est un père maltraitant, régissant sa famille comme on commanderait une troupe.On le surnomme le Grand Santini.



Dans ce roman autobiographique, Pat Conroy a changé les patronymes mais a conservé le surnom de vol de son père, qu’il s’était attribué d’après le nom d’un grand trapéziste. L’histoire est racontée à la troisième personne, à travers les yeux de Ben Meechum, le fils aîné, sur le point de fêter ses 18 ans. C’est un livre sur l’entrée dans l’âge adulte et Ben doit décider s’il perpétuera ou non le modèle de virilité incarné par son père. L’action se déroule dans une petite ville de Caroline du Sud en 1962, dans une ambiance de guerre froide et de ségrégation. La vie déracinée des familles de militaire, déménageant sans arrêt, y est bien dépeinte par Pat Conroy et Ben s’interroge sur le besoin de s’ancrer quelque part et de ressentir un sentiment d’appartenance.

Très belle, la mère de Ben est l’incarnation du Sud et entend bien élever son fils aîné comme un homme du Sud, par opposition à son père, originaire de Chicago et véhiculant les valeurs du Marine Corps.

C’est un roman à la structure très œdipienne dont les personnages sont complexes et ambivalents, ainsi que leurs relations.

Succès immédiat en librairie aux Etats-Unis, le Grand Santini a été porté à l’écran par Lewis John Carlino en 1979 avec Robert Duvall dans le rôle titre.

Pour faire suite à cette lecture, on peut aussi lire The Death of Santini, sorti en 2014 aux Etats-Unis mais pas encore en France et dans lequel Pat Conroy revient sur sa relation avec son père mais sans le filtre de la fiction. Ce dernier livre est très éclairant sur toute l’œuvre de l'auteur et tout aussi savoureux que ses autres ouvrages.
Lien : http://lectures-d-amerique.c..
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Le Prince des Marées

Le Prince des marées plonge le lecteur au coeur de la Caroline du sud, où il fait connaissance avec les Wingo, une famille de blancs sudistes durement éprouvée par le destin.

C'est pour venir en aide à Savannah, sa soeur jumelle,qui vient de faire une nouvelle tentative de suicide, que Tom accepte de se rendre à New York afin de rencontrer sa psychiatre. Le Dr Lowenstein a en effet besoin de comprendre ce qui s'est passé durant l'enfance de sa patiente qui pourrait expliquer sa folie suicidaire. Porteur d'un lourd secret de famille, Tom va alors briser le pacte de silence et raconter leur enfance. Une enfance que Savannah, Tom et Luke, le frère aîné, ont passé sur l'île de Melrose, dans un cadre enchanteur, aux côtés d'un père violent et d'une mère dévorée d'ambition.

Dès les premières lignes, l'auteur parvient à éveiller notre curiosité. Le récit, qui alterne souvenirs du passé et moments présents, est bien rythmé. Les dialogues entre Tom et le Dr Lowenstein sont drôles et percutants. L'écriture de Pat Conroy est fluide et pleine de charme. On se laisse bercer par sa prose poétique lorsqu'il évoque les somptueux paysages de la Caroline du sud. Mêlant burlesque et tragédie, les anecdotes qui se succèdent amusent, étonnent ou attendrissent, mais deviennent ennuyeuses lorsqu'elles s'éloignent trop de l'intrigue.

Un roman, qui au final, est plutôt agréable à lire malgré quelques longueurs. Je n'ai cependant pas ressenti suffisamment d'empathie envers les personnages pour me laisser véritablement émouvoir par leur histoire.
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Charleston sud

Pat Conroy est devenu en deux titres « Le prince des Marées », adapté au cinéma avec Barbra Streisand dans un des rôles phares, et « Beach Music », l’auteur de la saga contemporaine du Sud américain. La Caroline et ses paysages y tiennent un rôle prépondérant. Pat Conroy s’attache aussi à des êtres fracassés par le destin qui, grâce à l’amitié, s’accommodent au pire avec leur passé et l’améliorent dans les meilleurs des cas. Le narrateur du récit est Léo Kings, dit le Crapaud, laideron samaritain, élevé par une mère ancienne nonne qui après une enfance marquée par le suicide de son frère est devenu un chroniqueur estimé et un ami des plus loyaux. Est-il le héros du récit ? Difficile à dire tant les histoires des uns se mêlent aux histoires des autres. Léo ne serait rien sans ses parents atypiques et ses amis si différents ! Léo a toujours aidé les gens qui étaient hors-norme comme la magnifique Sheba et le ténébreux Trevor ou encore les orphelins rejetés par tous ou le fils de l’entraîneur noir de leur équipe sportive.

Ce roman foisonnant traverse également plusieurs décennies et n’a pas une chronologie linéaire ; le lecteur est donc quelques peu malmené entre tous ces personnages et ces époques. Pat Conroy nous parle d’homosexualité, de pédophilie, de chasteté, du SIDA, de la détresse financière des malades du SIDA, de maladies psychiques, des changements climatiques, d’écologie, d’amitié, d’amour, de fraternité, de foi, d’hypocrisie religieuse, de lutte des classes, de racisme.. ;et j’en oublie certainement !

Même si je juge ce roman moins réussi que « le prince des marées », car moins construit, partant dans trop de directions différentes, j’ai succombé aux charmes des personnages. Chacun d’entre eux est si riche qu’il pourrait alimenter à lui seul un roman. Celui qui règne tel un démon au-dessus du destin de tous, à savoir le père de Sheba et Trevor, est en revanche à peine amorcé. Dommage !

Le bilan de cette lecture est donc plutôt mitigé ; j’ai pris beaucoup de plaisir à le lire mais ai été déçue qu’avec de si bons ingrédients, le goût en reste fade !

Alors que les pages sur San Francisco et sa baie sont magnifiques, la couverture du livre illustrant les bords de mer de la Caroline du Sud avec ses riches demeures bourgeoises est un repoussoir pour qui ne connaît pas l’auteur !





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Charleston sud

Je viens de lire ce livre -magnifique, sublime et transcendant, tant par l'histoire qu'il raconte que par le style qu'il use pour son récit.

Evidemment, faire de ce livre une critique me place -dans mon imagination seulement- sur le même piédestal que Leo King, narrateur d'exception et personnage principal de ce roman, bien que je ne serai jamais aussi sulfureuse, brillante et magistrale dans mes propos que lui a pu l'être au long de ces 583 pages magiques.

Charleston Sud, de Pat Conroy, met en scène la vie commune et extraordinaire de Leo King, et du groupe de personnes, toutes aussi exceptionnelles les unes que les autres, qui se sont retrouvées à graviter autour de lui, elles aussi attirées par l'aura incroyable qui dégage de lui. Pour ne citer que mes préférés: Sheba et Trevor, les jumeaux les plus scandaleusement attachants de l'histoire de la littérature, et Niles, qui a bien fait de descendre de ses lointaines montagnes.

Plus encore, l'auteur nous plonge dans la ville de Charleston, en Caroline du Sud, et arrive à nous faire croire que nous connaissons cette ville. Lire Charleston Sud, c'est vivre, le temps de cette lecture, à Charleston. C'est penser Charleston. C'est manger Charleston. C'est dormir Charleston. C'est être, à sa façon, une partie de Charleston.

Un livre épatant, qui m'a profondément marquée, au point qu'il fallait que je le partage à peine ma lecture achevée.

Je finirai en citant le nom du romancier James Joyce, pour toute l'importance que son Bloomsday occupe là-bas, dans les pages de Charleston Sud. Mais Leo King m'a convaincue: je ne lirai probablement jamais son Ulysse.
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Le Prince des Marées

Lorsque sa sœur jumelle Savannah fait une nouvelle tentative de suicide Tom quitte sa Caroline natale, sa femme, ses filles et tous ses problèmes pour voler à son secours. Arrivé à New-York il se heurte à un mur et son seul espoir réside en Löwenstein, la psy de sa sœur. Pendant des semaines il va lui raconter et décortiquer leur enfance, leur relation fusionnelle avec leur frère Luke, leurs parents dysfonctionnels et leurs grands-parents atypiques. La raison du mal-être de Savannah trouve son origines dans ses souvenirs, ils en sont convaincus !



Quel magnifique pavé de quasi 1100p ! 1100 pages que j'ai dévoré ! L'auteur nous conte l'histoire tourmentée de 3 générations de Wingo avec en toile de fond la Caroline du Sud qui je trouve était un personnage à part entière ! Je pouvais presque sentir les embruns sur le pont du crevetier ou la vase des marais entre mes orteils mis en parallèle avec le béton et l'atmosphère étouffante de NYC.

Les personnages sont très bien développés et on ne peut que se prendre d'affection pour ces 3 frères et soeurs qui ont vécu tellement d'horreurs...

Un livre qui est sorti il y a presque 40ans mais qui n'a presque pas vieilli !

J'adore ces romans !



Vous l'avez lu ? Vous en auriez du même style à me conseiller ??
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Le Prince des Marées

Tom se rend à New York, aider la psychiatre qui suit sa soeur dépressive à la comprendre. L occasion pour lui de revenir sur leur enfance, en Caroline du Sud.

Waouh !!Un grand roman dans une pure tradition américaine. Quand l histoire se fond dans le(s) paysage(s)ou l inverse Magnifique. Se lit d une traite même.si c est plutôt un gros pavé
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Beach music

Comme dans Le Prince des Marées, ça commence par un suicide. Le pourquoi devient la trame de fond de ce roman de 900 pages, où la fuite en Italie du narrateur en deuil avec sa fille est stoppée par la maladie de sa mère et l'amène à renouer avec sa terre natale, la Caroline du Sud, ses frères, son père alcoolique, ses anciens amis marqués par la guerre du Vietnam et ses beaux-parents polonais meurtris à vie par la shoa. Admirablement construite, avec des pages admirables sur Venise et un sens psychologique impressionnant, cette saga met en scène des personnages complexes, contrastés, émouvants, révoltés qui ne mâchent pas leurs mots et leurs reproches. La douleur de vieilles blessures trouve sa rédemption dans une fin inspirée par l'amour de la belle suicidée. Excellent tour de force romanesque.
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Beach music

Ce livre est une ode à la beauté de la vie. A dévorer en une semaine ou à picorer et savourer sur un mois, c'est vous qui voyez, chacun y trouve son compte.

Ces descriptions de chaque instant, goût, lieu, moment, tout est beau mais sonne si merveilleusement vrai. Les auteurs masculins m'ont parfois mise mal à l'aise ou agacée en décrivant la beauté féminine. Pat Conroy lui trouve les mots justes.

Je pense que ce qui m'a poussé à retirer 0,5 points à ma note est la façon dont se joue le dénouement final. Non pas que je sois déçue de la fin qui est magnifique mais la mise en scène ne m'a pas convaincue. Comme si on replaçait volontairement les personnages à sa guise pour pouvoir annoncer un final. C'est d'ailleurs probablement une volonté de Pat Conroy.

Quoiqu'il en soit on est pas loin du coup de cœur et ses autres romans trôneront bientôt à côté de Beach Music, sur l'étagère de ces livres qui marquent et dont on ne veut se séparer.
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Le Prince des Marées

C'est un de mes romans préférés. C'en est ma troisième lecture.

C'est de plus en plus beau.

Ce n'est pas plus facile d'en parler.

Tom Wingo porte le poids de son passé, le poids de son héritage familial, celui des préjugés sur les Sudistes, tout en en tirant orgueil. Son désespoir et ses blessures, il les camoufle derrière des sarcasmes, de la causticité, et un humour cynique.

Tom n'est que culpabilité, c'est un personnage touchant dans ses faiblesses, en lutte avec lui-même car il se déteste.

Il a grandi dans une famille dysfonctionnelle, entre la violence d'un père et le déni d'une mère, et comme un bon petit soldat, pendant des années, il a tenu le rôle qui lui a été attribué mais ne le supporte plus.

Le jour où il est averti que sa sœur Savannah a commis une énième tentative de suicide entraînant une crise psychotique, il part pour New York et commence avec Susan, sa psychiatre, un voyage dans leur enfance familiale tourmentée.

Après, parler des fêlures qui vous émeuvent, des blessures qui vous bousculent, des trahisons qui vous empoignent, de la douceur du Sud qui vous berce, de la splendeur des marais, qui vous émerveille, après, c'est Pat Conroy...

Il transforme l'horreur en chants d'amour, et mêle d'un humour à se tordre, les pires peines et la complexité des liens familiaux, les personnages fantasques et hauts en couleur, et la puissance de l'amour fraternel.

Fermer ce livre, c'est un appel à la résilience, c'est aimer être vivant.


Lien : https://instagram.com/danygi..
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Charleston sud

Quelle déception!

J'avais beaucoup apprécié Le Prince Des Marées, aussi est ce avec enthousiasme que j'ai abordé la lecture de Charleston Sud. Hélas, dès le début, l'histoire a "patiné".

La première partie dans laquelle sont présentés les personnages est longue, ennuyeuse, et je me suis vraiment forcée pour ne pas abandonner ce livre.

La suite est plus enlevée et j'espérais beaucoup de cette histoire d'amis qui, devenus adultes, recherchent l'un des leurs disparu dans le San Francisco des années sida.

Mais au final, ce récit parait bien peu crédible, de plus, les personnages sont caricaturaux, les dialogues artificiels et agaçants.

Même les descriptions de de Charleston ne rendent pas justice à la grande beauté de cette ville.

Bref, un roman que je ne recommande pas.
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La mort de Santini

Pat Conroy est un écrivain sudiste (à l'instar de Faulkner et d'autres) mais que je ne connaissais pas. Cette masse critique privilège m'a permis de combler cette lacune.



L'auteur revient sur sa vie, de son enfance maltraitée à l'age mûr, en passant par les étapes décisives : instituteur dans une école noire (je vous rappelle que nous sommes chez les sudistes), ses débuts d'écrivains, la sortie de son livre sur la maltraitance de son père et le film adapté, le divorce des parents,...



Dans ce livre, on comprend la psychologie de ces enfants maltraités : malgré la haine pour son père, on sent l'amour pour lui qu'il a recherché tout au long de sa vie. il est toujours présent, peut-être pour entendre une explication, un repenti, ... mais qui n'arrive généralement jamais.



Ce livre va au-delà de cette seule relation puisqu'il y évoque sa mère, qui n'était pas parfaite non plus, ses grands-parents, sa famille plus large, ... On comprend qu'il a eu besoin de connaitre chaque histoire des membres de sa famille pour expliquer leurs comportements et réactions.



Je salue son humanisme et altruisme pour désirer comprendre ses parents, leur genèse et en trouver une explication, un pardon, d'autant plus lorsqu'on a connu toutes ses humiliations, maltraitances et subi celles de ses frères et sœurs et mère.



Merci à Babélio et aux éditions Le nouveau pont!





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La mort de Santini

Le Grand Santini, ce descendant d'Irlandais héros du Marin Corps, qui a terrorisé sa femme et ses sept enfants à force de violences et d'humiliation, Pat Conroy l'a déjà présenté sous forme de fiction, pour ceux que ont lu Le grand Santini en tout cas. Et voilà qu'après sa mort l'auteur revient sur ce père rejetant et fascinant, sur ses origines, et sur tout ce que ce comportement maltraitant, cet amour mal exprimé, cet égocentrisme destructeur ont engendré : les enfants aux diverses pathologies psychiatriques (et parmi eux deux écrivains, mais c’est bien cher payé), le divorce qui l'a enfin calmé, la relation fusionnelle du clan, et l'amour curieusement indéfectible que tous continuent à lui porter jusque sur son lit de mort.



C'est un sacré clan, cette famille Conroy, composée d'êtres déchirés, passionnés, emportés. Un clan où haine et amour font plus que se tenir par la main, mais s’enchevêtrent l'une l'autre. Cette fusion explosive m'a été d'autant plus difficile à appréhender , que l'auteur reste (avec brio) totalement dans le factuel, dans un récit parfois un peu brouillon. Il n'explique rien (ne craignez p les longues explications psychologiques), ne donne pas les clés en évitant curieusement de raconter les bons moments. Sans doute n'ai-je ni l'esprit militaire, ni la foi qui ont servi de ciment à ces êtres à la dérive, et cela explique que j'ai été plus intéressée que passionnée par ce récit. Cela restera pour moi un témoignage saisissant sur ce que l'âme humaine a de pire et de meilleur, comment cela s'entremêle en chacun de nous, êtres complexes et souffrants.



Je remercie pour cette expérience Babelio et ce nouvel éditeur bordelais, Le Nouveau Pont , qui nous offre ce livre, agréable à l’œil et au toucher sous sa présentation élégante.
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Le Prince des Marées

C'est le cœur empli de crainte que Tom pose ses valises à New York. Sa jumelle, Savannah, a fait une nouvelle tentative de suicide et sa psychiatre, Susan Lowenstein, espère que l'aide de Tom lui sera utile pour briser le cercle dépressif dans lequel s'est enfermée sa patiente.

Commence alors pour Tom une longue série de souvenirs familiaux, d'introspections et de réflexions pour tenter de décrypter dans leur passé commun les raisons qui ont conduit Savannah à vouloir mettre fin à ses jours.

Entre peinture idyllique du Sud, souvenirs traumatisants, rapports familiaux conflictuels et aventures cocasses, Tom donnera à la psychiatre les clefs de l'âme de sa sœur, tout en faisant pour lui-même un bilan de sa vie.

« Le Prince des marées » est un très beau roman familial qui a su parfaitement retranscrire la magie de l'enfance et également ses traumatismes. La double narration, avec d'une part les évocations de la jeunesse de Tom et Savannah et d'autre part son « présent » tisse sans surprise les liens entre le passé et le temps du récit, avec ce qu'il faut de rebondissements pour raviver régulièrement l'intérêt du lecteur.

S'il m'a plu, le roman de Pat Conroy ne m'a cependant pas emballé, à cause sans doute de trop d'aventures extravagantes, comme le sauvetage du phoque. Peut-être aussi parce que l'image parentale présentée est loin, bien loin de l'idée que je m'en fais et que le pardon me semble, dans certains cas, impossible...

Un roman dépaysant et très agréable à suivre cependant.
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Le Prince des Marées

J'ai bien aimé cette histoire d'une famille de Caroline du Sud, de Tom, son frère et sa soeur, partie pour New York. Au fil du livre on découvre le passé de ces trois enfants devenus adultes, entrecoupé par la rencontre par Tom adulte de la psychiatre de sa soeur suicidaire. Bien écrit et prenant, même si je trouve la fin un peu décevante, surtout parce que je m'attendais à des révélations plus fracassantes sur cette famille. Un effet négatif du suspense très bien mené tout au long du livre. Un bon moment de lecture.

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