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Critiques de Pat Conroy (429)
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Le Prince des Marées

Bonjour amis lecteurs,



Je viens de terminer LE PRINCE DES MARÉES de Pat Conroy et j'ai vécu une expérience magnifique, cet auteur est un bon conteur, il a une écriture audacieuse, subtile, c'est vivant, intense on se laisse immerger dans cette histoire marquante.

Une famille touchante, un livre poignant qui ne vous laisse pas indifférent, la plume de l'auteur fluide, raffiné, précise et riche.

C'est tres immersive, j'ai adoré.

Un long roman qui nous fait voyager dans le temps à travers l'histoire d'une famille américaine, mais aussi dans les méandres de l'âme humaine.

Tom Wingo un membre de la fratrie révèle son histoire familiale en caroline du sud . Entouré de son frere Luke et de sa sœur jumelle Savannah.

Leur enfance douloureuse avec un père violent et une mère dépressive va les poursuivre toute leur vie.

On sent que les trois enfants devenus adultes vivent toujours dans la douleur qui ne les quitte pas.

Il y a un mal de vivre de tout ce qui ne se dit pas et qui devrait être dit et c'est pour cela que Tom va raconter son histoire à une psychiatre qui suit sa sœur qui est au plus mal.

Il y a plein d'emotions dans ce livre et j'en ai eu les larmes aux yeux .



Une histoire touchante, percutante ,vivifiante à ne pas louper.



Je remercie bookinette sur instagramme pour le concours super qu'elle réalisait



QUATRIÈME DE COUVERTURE :



Tom, Luke et Savannah ont grandi au paradis, dans le sud faulknérien, sur la petite île de Melrose où leur père pêchait et leur mère régnait par sa beauté. Comment survivre à tant de bonheur et de poésie ? Leur enfance éblouie et perdue préfigure les drames inévitables de l'âge adulte. Parce qu'ils refusent de mûrir, de vieillir, leurs rêves d'art, d'exploits, de justice vont se heurter à la brutalité du monde réel. La géniale et tragique Savannah et ses frères affrontent l'amour, la solitude et la peur de vivre avec une ironie désespérée. De leurs blessures inguérissables naissent des fous rires sans fin et une immense tendresse.
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Le Prince des Marées

Waouh ! Quel livre ! C'est à regret que je referme ce roman dont l'histoire m'aura emportée du début à la fin. J'ai adoré suivre les personnages de ce drame familial. Au fil des pages, j'ai découvert des hommes et des femmes qui tentent de (sur)vivre malgré les évènements. J'ai fait la connaissance de gens du Sud et découvert les diverses mentalités.



Je n'oublierai pas de sitôt Tom Wingo, le narrateur ainsi que son frère Luke et sa sœur Savannah et je garderai leur histoire longtemps avec moi.



C'est un livre qui m'a touché, fait rire, sourire, donné les larmes aux yeux. Bref, c'est un pavé de 1000 pages qui fait passer par de nombreuses émotions.



Je n'en dis pas plus sur le fond de l'histoire, juste laissez-vous emporter par les marées. Vous pouvez y aller les yeux fermés.
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Charleston sud

Mon problème avec ce livre ? C'est que j'ai lu trop récemment Le Prince des Marées, et que Charleston Sud ("South of Broad") souffre de la comparaison.

Moins long, moins fort, impression de reprise de motifs presque identiques et écrit en 2009, contre 1986.

En 2009, écrire ça n'est ni révolutionnaire ni original, ni exceptionnel. Certes ce livre est très certainement largement supérieur aux livres de 2009. Mais bon...

Ca me donne juste l'impression que Conroy n'a pas progressé en 23 ans (en fait c'était impossible) et/ou qu'il avait besoin d'argent.

4 étoiles quand même parce que c'est tout de même pétri de savoir-faire, les personnages (qui sont moins fantasques que dans Le Prince des Marées m'ont pourtant paru moins crédibles) sont quand même sacrément bien torchés. Certains font penser à un Atticus Finch, à un Holden Caulfield, ou à un John Wheelwright. Et ça sonne bon.

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Saison noire





Saison noire.

Pat CONROY



1966/1967

Une année dans la vie de Pat Conroy.

Mais pas n’importe quelle année, celle de son entrée à La Citadelle la très sévère et célèbre université militaire de Caroline du sud.

Une université réputée pour son code de l’honneur, sa rigueur et son excellence.

Pour parvenir au bout il fait endurer un bizutage quasi assassin, un esprit de compétition terrible aussi.

En ligne de mire pour l’auteur : être vivant et prêt à affronter tout ce qui pourrait surgir sur sa route.

Pat Conroy rentre dans l’équipe de basket-ball universitaire où il espère briller mais son tyrannique entraîneur, Mel Thompson, va s’acharner à faire de Pat un pantin qu’il fera jouer ou rester sur le banc au gré de son humeur sous les yeux incrédules de ses co-équipiers.

De victoires en défaites, Pat Conroy est meneur de jeu dans une équipe mourante alors que lui naissait.

L’échec de sa carrière de sportif lui ouvrira la porte de sa carrière littéraire.

Et tout au long de sa vie l’homme fera un parallèle entre ses années de basketteur à Citadelle et son parcours d’écrivain n’hésitant pas à comparer les critiques littéraires à Mel Thompson qui restera le plus dur à son égard.

Le tout sous le regard extrêmement critique de son père et ses paroles d’une violence meurtrière.



J’ai beaucoup beaucoup aimé ce roman du grand Conroy.

Encore une fois je me demande comment cet homme a pu survivre à la violence et à la haine de son père.

Un père qui ne l’a jamais embrassé mais battu tellement de fois...

Un père qui ne l’aura jamais encouragé mais toujours critiqué...

Pat Conroy a réussi à faire de ses blessures des béquilles pour le garder debout et droit dans la vie.

Ces années furent les plus dures mais aussi les plus belles de sa vie.

Je comprends pourquoi 30 ans plus tard il a voulu y revenir...

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Charleston sud

Pat Conroy nous emmène dans la moiteur et l'élégance du Sud en 1969. Léopold King, "Léo" est à l'aube de ses 18 ans. Son enfance s'est achevée quand il a découvert le corps de son frère aîné, adoré et charismatique qui s'est pourtant suicidé au domicile familial. Après un séjour en psychiatrie, et des démêlés avec la justice qui l'ont amené à se racheter une conduite en travaillant comme livreur de journaux, il reste un adolescent introverti et solitaire. Mais cet été, il va rencontrer de nouveaux amis en la personne de Sheba et Trevor, les jumeaux nouvellement installés en face de chez lui, Ike, le fils de son nouvel entraîneur noir, ce qui l'amènera à devoir prendre position face au racisme prégnant dont il fait l 'objet, Starla et Niles, les deux orphelins qu'il doit encadrer pour leur terminale..Ce groupe hétéroclite le révélera à lui-même.

1989. Sheba devenue la plus grande star d'Hollywood, revient à Charleston. Lors d'une soirée de retrouvailles avec toute la bande qui va resserrer leurs liens, elle leur donne pour mission de retrouver Trevor, affaibli par le virus du SIDA et disparu dans les tréfonds de San Fransisco.



Il y a une véritable hargne dans les dialogues entre ces amis, qui sonne parfois un peu surjouée, à la longue. Mais on se laisse emporter par les émotions, Conroy est un conteur hors pair, qui nous offre ici un véritable hymne à l'amour qu'il porte à la ville de Charleston, ses us et coutumes, ses habitants marqués par le dandysme et les traditions du Sud. Et puis, c'est Pat Conroy, donc il y a des drames, il y a des déchirements, des amours impossibles et une humanité incroyables dans des personnages qui hissent l'amitié à hauteur de l'honneur, et la légèreté pour contrer les enfances brisées.
Lien : https://instagram.com/danygi..
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La mort de Santini

J'ai lu le grand Santini il y a longtemps mais je me souviens de la famille de Pat Conroy : un père violent et 7 enfants soumis à une pression omniprésente mais très loquaces avec un humour qui leur permet de rire dans des situations dramatiques. Si j'ai retrouvé ces enfants, j'ai eu l'impression de faire connaissance avec un autre Santini, affaibli avec lequel Pat Conroy a créé une relation plus saine mais toujours ambigu car le passé ne s'est pas effacé, il a même été décrit dans un livre qui a eu beaucoup de succès.

Pat Conroy reprend l'histoire de sa famille avec son entrée à l'université la Citadelle. Une université qu'il n'a pas pu choisir puisqu'il n'avait postulé nul part. Il revient sur sa vocation d'enseignant puis sa carrière d'écrivain mais cette carrière n'est pas mise en avant malgré son succès qui apparaît dans le livre. Ce qui est révélé, c'est une sorte de réconciliation avec son père et toute la souffrance des enfants Conroy car il est difficile de sortir indemne de l'enfance violente décrire dans le grand Santini.

Je m'étais attachée à cette famille à l'humour cinglant (la bouée de survie en quelque sorte) et je la retrouve ici complètement rancunière et endolorie mais aimante et solidaire. Pat Conroy réussi à nous livrer toute la nuance des relations au sein de sa famille : la folie, la dépression la violence physique mais aussi orale car chacun sait répliquer, chacun a une vision différente de son enfance, a vécu les événements différemment mais malgré toute cette violence il y a beaucoup d'amour. Pat Conroy était l'ainé de la famille et avait pour mission de protéger ses frères et soeurs des coups de leur père mais une fois adultes, ces frères et soeurs ne cachent pas leur rancoeur contre leur mère, leur père mais également contre Pat Conroy.

C'est assez impressionnant comme un homme qui a grandi sous cette violence, qui avait une mission énorme pour un enfant dans cette famille de 7 enfants, qui a connu la dépression qui a fait des tentatives de suicide, a réussi à être un écrivain reconnu aux Etats Unis et sait décrire avec une telle lucidité ses relations familiales, ses relations avec les femmes, la complexité de sa relation avec son père et à nous transmettre à travers son écriture tant d'amour au sein de sa famille.





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Charleston sud



Charleston sud

Pat CONROY



Leo King est seul.

C’est un adolescent perdu depuis la mort de son frère puis ses déboires judiciaires.

A la fin de sa période de probation il va rencontrer ceux qui ne le laisseront plus jamais seul.

Il y a les jumeaux de la maison d’en face : Sheba (la future star) et Trevor (le gay imprévisible)dont il fait la connaissance en leur apportant des biscuits de bienvenue au sésame, Chad et sa soeur Fraser (les plus friqués), Molly (issue de l’aristocratie charlestonienne qui deviendra l’épouse de Chad), les frère et soeur orphelins Starla et Niles (petits délinquants paumés) mais aussi Ike le fils de l’entraîneur noir.

Tout ce petit monde vit ensemble dans une société du sud de l’Amérique des années 70 ou le mélange racial n’est pas encore admis.

20 ans plus tard lors d’une soirée Sheba leur révèle la raison de sa venue d’Hollywood : elle n’a plus de nouvelles de son jumeau Trevor qu’elle sait mourir du Sida et elle veut leur aide pour le retrouver.

S’en suit un périple à San Francisco pour les amis.

Un périple de recherche, de douleurs, d’espoir, de terreurs et de deuils.

Ils en reviendront changés mais plus soudés que jamais.

Et c’est vital pour les épreuves qui les attendent encore...

Entre catastrophe climatique, abominations criminelles et odieuses révélations.



Un roman que j’ai bien aimé même s’il ne m’a pas autant plu que les précédents.

Il manquait quelque chose pour moi.

Mais certains personnages sont vraiment touchants et Charleston !!!Mon Dieu ! Cette ville est un personnage à elle toute seule !

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La mort de Santini

La mort de Santini

Pat CONROY



Pour ceux qui ne connaissent pas Pat Conroy et son effroyable père, il y a « le grand Santini », un roman inspiré ( très fortement) de son enfance auprès d’une brute épaisse, tyrannique et odieux.



Dans ce roman « La mort de Santini » il est toujours question de sa famille mais cette fois plus de fiction : il s’agit d’une autobiographie.

Santini étant le surnom du père de l’auteur (qui s’appelle Donald surnommé Don) pilote de chasse dans l’armée américaine : les marine’s corp.

Pat et ses 6 frères et sœurs ont vécu une enfance auprès d’un monstre ultra violent qui s’en prenait aussi à leur mère.

Leurs touts premiers souvenirs sont des scènes de cris, de coups et de sang.

Difficile de s’épanouir dans une telle ambiance.

Facile de comprendre les personnalités dépressives et suicidaires des enfants.

Un récit qui ne cache rien des tensions de la dynamique familiale.

Entre enfants, entre parents et entre enfants et parents.

Un récit qui va chercher du côté des origines irlandaises du père, de l’abandon dans son enfance de sa mère.

Et l’incompréhension pour moi devant cet adulte qui malgré tout pardonne à son tortionnaire.

Je reste interdite devant les souvenirs si différents des uns et des autres et choquée par Don qui niera jusqu’au bout avoir violenté femme et enfants.

Mais pour moi le plus difficile à accepter c’est cette relation père-fils alors que ce père l’a tellement massacré physiquement et psychologiquement !



Pas mon roman préféré de Pat Conroy.

Finalement je lui préfère la fiction autobiographique parce que je peux me dire que tout n’est peut-être pas vrai...

Mais ça reste un écrivain à lire !
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Le Prince des Marées

"Le Prince des Marées" de Pat Conroy restera le point positif de ce confinement.

C'est Tom Wingo, Sudiste, au franc-parler et à l'humour corrosif qui nous relate son histoire. Appelé à NY au chevet de sa soeur jumelle, Savannah, qui a tenté à nouveau de se suicider, Tom, à l'aide de Susan Lowenstein, psychiatre, va tenter de comprendre, à travers ses souvenirs de jeunesse, le mal-être de sa jumelle et le sien, par la même occasion...

Il faut dire que côté parents, les 3 enfants Wingo (Luke, Tom et Savannah) ne sont vraiment pas gâtés. Entre un père alcoolo et maltraitant et une mère manipulatrice, les enfants vont survivre tant bien que mal.

Ce livre regorge d'anecdotes tendres, cocasses...le sauvetage du marsouin blanc, la tortue "puante", le grand-père adorable et très pieux qui chaque vendredi déambule dans la petite ville avec une croix...affublée de roulettes. A côté de cela, il y a aussi des scènes horribles, barbares, insupportables humainement...

Des thèmes comme le racisme, l'écologie, la guerre du Vietnam sont également abordés...

Gros coup de coeur pour moi, vous l'aurez compris !

Et participation au challenge de Brize que je remercie par la même occasion pour cette magnifique iniative !

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Le grand Santini



Voici une famille dans laquelle j’ai adoré m’introduire avec quatre enfants à l’humour cinglant face à un père marine qui les mène comme un escadron. Les enfants se moquent et aiment ce père autoritaire, violent, égocentrique à en devenir parfois ridicule. C’est un personnage que j’ai trouvé ambiguë qui n'est pas subtil en général sauf quand il s'agit de manifester son amour pour ses enfants. La finesse et l’éducation c’est plutôt l’affaire de la mère qui sert de tampon entre les enfants et leur père, qui maîtrise les tensions dans la maison en calmant les uns et les autres mais qui tient une relation que j'ai trouvé vicieuse avec sa fille.

J’ai adoré le personnage de Ben ainé de la fratrie, cette relation entre le père et son fils. Mary-Ann, sa sœur mal dans sa peau qui essaie désespérément de gagner l'affection de son père avec son ironie.

Une très belle découverte de l'auteur que j’ai hâte de relire.


Lien : https://www.babelio.com/monp..
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La mort de Santini

J'avais beaucoup aimé « Le Grand Santini », roman qui s'inspirait de l'histoire de Pat Conroy alias Ben Meecham, de son père Don Conroy alias Bull Meecham surnommé Le Grand Santini, de sa mère et de toute la fratrie.

Décédé l'an dernier, l'auteur du « Prince des marées » nous a laissé une autobiographie publiée en 2013 aux USA et qui vient d'être éditée en France par la toute jeune maison bordelaise « Le nouveau pont ».

« La mort de Santini », c'est avant tout le récit d'une haine qui se transforme en amour, soulignant toute l'ambiguïté de cette mutation. Battu et avili, l'aîné des Conroy voue une inimitié féroce à son géniteur. Peu à peu, l'âge adulte venant, les deux hommes se rapprochent. Qu'est-ce qui explique cette réconciliation ? Le déni de Don, de certains de ses enfants et, parfois même de la mère, des violences subies, la vieillesse, la maladie et, surtout, le formidable humour d'un père, « animal terrestre » et de son fils qui permet de dépasser les différends.

Il n'empêche que Pat sera toute sa vie poursuivi par la dépression et incapable, comme il l'avoue lui-même, d'être un bon mari et un bon père.

Il est décidément impossible d'oublier les blessures de l'enfance surtout quand on est l'aîné d'une telle famille !

Parallèlement à la relation filiale se met en place une galerie de personnages : Peg, la mère, une femme mégalo qui s'invente une vie. Grande lectrice, elle transmet son virus des belles lettres à ses deux aînés. Victime d'une leucémie, elle sera soutenue jusqu'au bout par Pat et Don alors qu'elle a divorcé de ce dernier. Il y a aussi Stanny, la fantasque grand-mère, et Carol Ann, sœur de Pat, la poétesse jalouse de son frère qui sombre dans la démence. Comme le benjamin de la famille.

« La mort de Santini », c'est aussi le portrait du Sud des États-Unis, des Irlandais installés à Chicago. Et quand on parle d'Irlande, la religion n'est jamais très loin.

Merci à Babelio et à la maison d'édition (bravo pour la couverture qui évoque un livre pour la jeunesse) pour cette belle lecture entre émotion et rire.

La sortie en librairie est prévue pour le 12 septembre.



EXTRAITS

Ma famille est ma ration d'enfer, ma flamme éternelle, mon destin et mon temps sur la croix.

J'avais voulu être ce que je ne pouvais pas devenir – un bon père et un bon mari.

Ma fille a écrit un livre de grande poésie et mon fils aîné a écrit quelques romans pourris. Je mourrai en sachant que je resterai une figure littéraire pour l'éternité.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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La mort de Santini

Etoiles Notabénises : **



The Death Of Santini, The Story of A Father and A Son

Traduction : Marie Bisseriex



ISBN : 9782956012108



Nous remercions les Editions du Nouveau Pont qui, dans le cadre d'une Opération Masse Critique réalisée par le site Babélio, nous ont fait parvenir cet exemplaire à titre gracieux.



On a souvent reproché à Pat Conroy de puiser son inspiration aux mêmes sources. N'ayant lu de lui jusqu'ici que "Le Grand Santini" et son malencontreux "épilogue", et ne m'étant par ailleurs jamais intéressée au "Prince des Marées", son plus gros succès en librairie, je crois, après "Santini", je ne saurais me prononcer. Dans ma fiche relative au "Grand Santini", je laissais entendre que ce livre appelait une suite et une fin qui permettraient d'éclairer un peu plus le caractère pour le moins énigmatique du Colonel Meecham, alias Don Conroy, le père de l'auteur. Ces éclaircissements, à mon avis indispensables, nous eussent permis, à nous, lecteurs, de mieux saisir les tenants et les aboutissants de cette relation d'amour-haine entretenue par le père et le fils et à laquelle Conroy avait su nous intéresser.



J'attendais donc beaucoup de cette "Mort de Santini" et, dans les quatre premiers chapitres, je n'ai pas été déçue. Reprenant cette fois-ci son nom à l'état-civil, l'auteur y décrit sa sortie du lycée, son entrée à l'Académie militaire de "La Citadelle", où il passera quatre ans avant de devenir enseignant dans une région assez désolée du Sud. Il vante son enthousiasme, bien dans le cadre des années soixante-dix, pour les droits civiques, pour ce vent de liberté qui paraît souffler sur le monde occidental. Il ne cache pas que, au contraire des idées conservatrices de sa famille et surtout de son père, il opte avec une volupté presque sadique pour le ticket libéral et démocrate (au sens qu'il avait à l'époque.) Il évoque également les deux ouvrages qu'il publie avant son roman-massue, et qui sont tous deux des récits.



Signalons que, déjà et même si l'on cherche à se défendre contre cette idée, l'impression nous vient que, question ego, Pat Conroy est aussi bien servi que son géniteur ...



Torturé - on peut le comprendre - par toutes les questions qu'il continue pourtant à se poser au sujet de son père et dans le désir, on peut le supposer, de tout remettre à plat et au net, Conroy confesse avoir traversé une véritable dépression lorsqu'il écrit "Le Grand Santini". Mais il n'envoie pas moins son manuscrit à un éditeur. Le manuscrit est accepté mais Conroy se garde bien d'en piper mot à sa famille, avec laquelle il demeure en bons termes bien que ses relations avec sa mère se semblent quelque peu refroidies. D'ailleurs, la dame a enfin divorcé pour se remarier avec un autre Marine, mais médecin celui-là, le Dr John Egan.



Quand il voit le titre de l'ouvrage, qui fait référence à la personne pour lui la plus importante au monde, c'est-à-dire lui-même, le père Conroy ne se tient plus de joie. Au bout des cent premières pages en revanche, il téléphone à son fils pour lui débiter un chapelet d'insultes. Le fils accepte tout mais supplie son père de lire l'ouvrage jusqu'à la fin et jusqu'à la phrase où, après la mort de Meecham, Ben trouve enfin le courage d'avouer qu'il aimait (et aime toujours) son père. Nouveau coup de téléphone : Don Conroy est en larmes. Il pleure tellement que c'est à peine s'il peut réussir à dire qu'il a le meilleur des fils et qu'il n'en a jamais douté.



Tout lecteur normal - et je ne vous dis rien de ceux qui ont eu pour père une réplique, à un ou deux détails près, du "Grand Santini" - se frotte alors les mains et se dit : "Enfin ! Enfin ! Voilà le moment tant attendu ! Le père et le fils vont encore se disputer mais le fils va demander à son père, tout ramollo qu'il est maintenant, ce qui l'a fait agir ainsi au temps de son enfance."



Eh ! non, rien de tout ça, mes petits gars (pour reprendre une expression favorite de Santini). Non seulement fils et père s'embrassent et se chahutent un peu - on est des hommes ou on ne l'est pas, Nom de Dieu et rectifiez-moi votre doigt sur la coutume du pantalon ou j'vous ferai regretter d'avoir vu le jour ! - mais mieux : quand arrive l'heure des dédicaces, Pat Conroy invite son père à signer avec lui. Il fait ainsi une vedette de l'homme qu'il aurait, selon lui, détesté alors qu'il portait encore des couches-culottes. Non, assurément, Pat Conroy était un saint, ou il n'en était pas loin ... ;o)



Idem quand le roman est adapté au cinéma. Idem d'ailleurs partout ailleurs. Soupçonnant peut-être le désappointement de ses lecteurs, l'auteur nous révèle tout de même que sa mère - on s'en doutait depuis longtemps, mon pote, si tu veux savoir - n'est pas une authentique "Belle du Sud" mais vient d'une famille de "pauvres Blancs" de l'Alabama. Elle-même a été abandonnée avec ses trois sœurs par sa mère, désormais "grand-mère Stanny", laquelle a fui un mari assez rustre et brusquement illuminé par une foi telle qu'il s'en est allé prêcher la Bonne Parole sans plus s'intéresser à ses rejetons. C'est Helen, l'aînée des enfants, qui a élevé les fillettes jusqu'à ce que Stanny (je crois en fait qu'elle s'appelle Margaret) les fait venir à Atlanta où elle s'est installée auprès de son second mari (ou de l'un de ses amants), d'origine grec mais doué pour les affaires.



Le reste du livre n'est qu'une suite de "découvertes" de ce genre qui, à l'exception peut-être de l'incroyable égoïsme de Stanny, défaut outrancier qui explique en partie le narcissisme tout aussi extraordinaire de Peg (la "Lillian" du "Grand Santini"), n'apporte rien au lecteur en ce qui concerne la famille Conroy. Issus de Chicago, comme on le sait déjà et de souche irlandaise, les Conroys offrent tous, à divers degrés, l'exemple parfait d'hommes qui ne s'expriment que par la brutalité (même celui-ci qui s'est fait prêtre, c'est dire). D'où viennent ce goût pour la violence, cette façon grossière de s'exprimer, ce désir sordide de brutaliser femmes et enfants ? On ne le sait pas et on ne le saura jamais car Pat Conroy a renoncé à l'apprendre et à nous faire part des résultats de son enquête.



Là-dessus, Peg attrape une leucémie. Je devrais compatir - je fais un effort, bien sûr - mais le cancer, quelque organe ou système de votre corps qu'il touche, ne fera jamais de vous une sainte ou un saint. Et Peg-Lillian, femme battue qui aimait ça et manipulait ses enfants, ne fut jamais une sainte - ou alors disons qu'elle le fut à la manière de son fils aîné ... Qui pis est, tout cela se déroule dans la plus franche gaieté : tout le monde fait de l'humour, tout le monde rigole, tout le monde s'esclaffe - sous la violence de la maladie cette fois et les rémissions pleines de malice qu'elle accorde jusqu'à une fin brutale. Il faut bien admettre que, élevés par un père comme "Le Grand Santini", les Conroys ont été à bonne école pour s'esclaffer et faire les clowns quand il fallait !



Evidemment, le benjamin de la fratrie, Tom, fait sa mauvaise tête et refuse de rigoler quand il faut. Le petit doigt sur la couture du pantalon, lui, il n'en a rien à foutre. Résultat : on est obligé de l'interner pour son bien - il est vrai que, vous en étonnerez-vous ? il est d'une rare violence, surtout quand il voit son père ... Ce qui n'empêchera pas Tom, trahi par ses frères et sœurs comme il l'a été par sa mère et son père, de monter un jour sur le toit d'un immeuble et de se laisser tomber d'une hauteur de quatorze étages ...



Une autre, qui ne rigole pas quand il faut et prend grand plaisir à invectiver, cracher son venin et pleurer quand elle ne le devrait pas, c'est Carol-Anne, la cadette (la Mary-Anne du "Grand Santini"), devenue lesbienne en grandissant (probablement un rejet de la mère et une tentative avortée d'identification au père) et qui consulte très régulièrement des psys, lesquels, les méchants, l'entretiennent dans la haine des siens. Son seul point intéressant : elle rédige de fort beaux poèmes, dans le genre très noir, et elle est éditée. Néanmoins, malgré toute sa haine envers son père, elle viendra, elle aussi, s'effondrer au pied de son lit de mort, en affirmant avoir toujours été "la seule à comprendre vraiment qui il était."



Dommage qu'elle ne nous en touche pas un mot, à nous, lecteurs : ça nous aurait rendu service. Un peu tard, certes mais enfin, mieux vaut tard que jamais.



Bref, à la fin de "La Mort de Santini", vous pourrez vous dire, à l'instar du regretté Jean Yanne et, je l'espère pour vous, avec la même férocité que lui : "Tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil."



Si ce qu'a écrit Pat Conroy dans ce livre, ce n'est pas gâcher l'une des plus belles haines qui aient jamais été engendrées, je voudrais bien savoir ce que c'est ... Dommage, vraiment. "Le Grand Santini" était loin d'être un chef-d'œuvre stylistique mais il vivait, il rugissait, il griffait, il mordait. "La Mort de Santini" se contente de papoter et de faire appel aux bons sentiments en se gardant bien de poursuivre l'exploration des mauvais qui firent, justement, le premier succès de librairie de l'auteur.



Bref, même si je l'ai lu jusqu'au bout, je déconseille "La Mort de Santini". Désolée. J'ai le tort d'être franche. Encore resté-je polie parce que, si je laissais aux commandes de mon clavier, s'exprimer la petite fille qui, en moi, a eu un père dans le genre de Bull Meecham, je vous raconte pas ce que vous pourriez lire comme injures et obscénités diverses ... ;o)

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Le Prince des Marées

C'est un des meilleurs livres que j'ai lus à vie! On y suit l'histoire hyper tourmentée de la famille Wingo dont le père est crevettier en Caroline. D'abord la trame de fond, pour presque cruelle qu'elle puisse être, captive et interpelle non seulement sur le noyau familial, mais sur les choix de vie aux conséquences implacables. Ensuite le décor, principalement la petite ville de Colleton, sert à camper les valeurs et tabous sudistes, d'où un intérêt supplémentaire pour ceux qui, comme moi, sont à peu près étrangers à cette réalité. En contrepoint une partie de l'action se déroule à New York ce qui permet de belles envolées sur la dichotomie rural-urbain. Mais surtout, c'est merveilleusement écrit et le pouvoir évocateur de cette prose est renversant. On y aborde autant la violence familiale qu'institutionnelle, les aléas et beauté de la fratrie, la maladie mentale et la perfidie sociale. Le tout à travers des personnages titanesques, coupés au couteau, mais dont la psychologie complexe nous questionne constamment.
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Le grand Santini

Pat Conroy où l'écrivain numéro un dans mon coeur.

Le roman a été un ouragan une fois plus. Dure, fort, éprouvant, tendre c'est une vague d'émotions qui me prend à la gorge à chaque page. Mais comment fait-il pour écrire ainsi, pour donner tant de force à ses histoires. Il me bluffe à chaque fois.

Le grand Santini ou le père qu'on admire tant tout en le détestant au plus haut point. L'homme a qui on voudrait ressembler et puis en grandissant on voudrait que celui-ci ne nous voit plus. L'homme dure parfois tendre, l'homme droit parfois au grand coeur, un père qui provoque les pires et les plus belles choses en vous. Le père celui là seul qui fera de vous ce que vous êtes en grandissant.

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Charleston sud

Ce roman fut une belle surprise. Je m'attendais à un bon gros roman facile et j'ai trouvé un livre foisonnant. Il y a des facilités mais aussi de très belles pages notamment la description de matchs de football américain qui nous font regretter de na pas maîtriser mieux les règles de ce sport. Il y a aussi la description réussie d'une énorme tempête qui s'abat sur la ville de Charleston.

C'est un livre qui m'a vraiment accroché et m'a donné envie de poursuivre avec Pat Conroy d'autant que beaucoup de bien m'a été dit concernant "Le Prince des Marées"

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Le Prince des Marées

Superbe livre sur le Sud profond américain, centré sur une famille différente : la mère, belle, magique mais dévorante, le père, frustre et coléreux, les grands-parents, extravagants et surtout les enfants, deux jumeaux, dont le narrateur et le fils aîné.

Thriller psychanalytique pour faire émerger un secret terrible, d’autant plus terrible que le silence a été exigé par la mère.

Dénonciation et combat idéaliste, voué à l’échec, contre l’installation d’une centrale nucléaire qui détruira leur petite ville et surtout les marais et la mer, personnages à part entière du roman. Le tout servi par une écriture imagée, sensible et variée avec l’insertion d’un poème et d’un conte.
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Charleston sud

L'alchimie n'a pas fonctionné, autant j'avais été émue à la découverte du Prince des Marées, autant cette fois çi je n'ai trouvé aucun charme à ce roman.

J'ai été au début du livre ,surprise de la façon dont l'histoire commençait, nous découvrons le personnage principal Léo King à la fin d'une période difficile, au moment où il s'en sort et où il rencontre les autres personnages du roman mais cela n'est qu'ébauché, on attend la suite avec impatience.

Dans la deuxième partie, plusieurs années se sont écoulées et les personnages sont de nouveau réunis.Nous apprenons ce qui c'est déroulé pendant ce laps de temps à travers les nombreux dialogues, je n'ai pas aimé cette façon de raconter l'histoire, c'est décousu, on ne s'attache à aucun des protagonistes, les traits de caractére sont assez caricaturaux et j'ai abandonné cette lecture à la page 238 !

Dommage...


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Charleston sud

Comme toujours, Pat Conroy nous régale de ses personnages originaux, parfois sulfureux, et nous plonge dans l’atmosphère de Charleston comme si nous y étions. Langue magnifique, brillante, richesse de vocabulaire ; ponctuation impeccable, rare de nos jours où une majorité d’auteurs ne savent pas manier aisément ces pourtant indispensables respirations du texte.

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Charleston sud

Critique de Hubert Prolongeau pour le Magazine Littéraire



Allez, chiche ! on va écrire tout un article sur un roman du Sud américain sans jamais placer le mot « faulknérien ». La tâche est aisée : il n'y a rien dans ce livre touffu qui permette d'user sans mauvaise foi de cet aimable cliché. Si Charleston Sud se réfère à quelque chose, c'est à la fois aux précédents romans de son auteur, dont il recycle la plupart des figures, et à un sentimentalisme de série télé (Les Feux de l'amour, pas Mad Men...) pas toujours transcendé. Les enfances meurtries, les pères monstrueux, les analystes dévoués qui peuplaient Le Prince des marées et ce chef-d'oeuvre méconnu qu'est Le Grand Santini défilent ici comme convoqués par un Monsieur Loyal qui peine à leur donner chair. Déception, donc ? Pour ceux qui ont tant aimé les précédents romans de Pat Conroy, incontestablement : certains personnages (la star de cinéma désespérée qui couche avec tout le monde et souffre d'être trop belle tout en trimballant des secrets trop durs à supporter...) n'ont aucune consistance, et certains dialogues (l'accrochage entre la susnommée et la mère du narrateur dans la deuxième partie...) sont désolants de platitude. Mauvais livre ? Pourtant pas. Une générosité énorme le porte d'un bout à l'autre, et englobe dans un même souffle ses pages les moins convaincantes. Le talent de Pat Conroy à évoquer les pires noirceurs, son enthousiasmante sympathie pour ceux qui triomphent de leur enfance, son éloge vibrant de l'amitié, font glisser approximations et facilités. Charleston Sud, c'est un peu comme un orage sur les bayous : la pluie lasse, mais il suffit que quelques éclairs illuminent le paysage pour qu'on reste à la fenêtre.
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Le Prince des Marées

Un livre magnifique, plein de lumière et d’espoir, et surtout une grande leçon de résilience.

En racontant l’histoire de sa famille, Tom Wingo, replonge dans le passé, douloureux et rempli de secrets, qui a forgé le caractère de chacun de façon tragique.

Mais au delà de cela, le prince des marées est avant tout un livre sur le pardon.
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