Citations de Pearl Buck (665)
_ quel prix ? demanda Lao Er .
_ Trois petites pièces d'argent , répondit le libraire .
Lao Er fut horrifié .
_ Pour un livre ! s'écria-t-il .
_ Et pourquoi pas pour un livre ? rétorqua le vieil homme . Vous en dépensez autant pour une tranche de porc et quand elle est mangée , c'est fini , il n'en reste rien . Tandis qu'un livre , vous en nourrissez votre esprit , il reste dans votre mémoire . Si vous l'oubliez , vous pouvez le relire et y repenser . Il vous donne à réfléchir et tout peut sortir de vos réflexions , même la fortune .
-Mère , pourquoi est-ce vous qui alimentez le feu ? Mon indigne épouse devrait le faire pour vous .
_ Indigne , vraiment , répliqua la mère . Le soleil était au milieu de sa course quand elle a disparu . Ah ! ces jeunes femmes ! L'entremetteuse nous a bien roulés . Tout cela vient de ce qu'elles n'ont plus les pieds bandés . Quand j'étais jeune , les filles avaient les pieds comprimés et elles restaient à la maison . Maintenant elles courent comme des chèvres .
Quand tu seras marié depuis un , tu découvriras que le fils est plus important que la mère .
Nous ne risquerons rien tous les deux. Je n’ai pas entendu parler de brigands dans les environs ces temps-ci, en dehors de cette nouvelle sorte de gens en ville qu’on appelle communistes. Mais on prétend qu'ils n'en veulent pas aux pauvres.
Couchée dans le noir, elle n'était plus que tendresse.
"En tout cas, je t'ai dressée à te soumettre, de même qu'une fleur subit le soleil et la pluie. "
L'amour ? Il était à la portée de n'importe quelle femme d'aimer un homme. Ce n'était que trop facile de l'aimer, mais il avait besoin pour vivre qu'elle crut en lui. Cette confiance, il ne pouvait s'en passer et elle seule pouvait la lui donner.
"Cependant, je ne puis m'en passer, insista-t-il. Sans amour la vie serait incomplète.
- Cela aussi je le sais. Mais ce n'est pas moi qui compte pour toi. C'est l'amour seulement. Alors il existe d'autres femmes qui peuvent te le procurer. Pour moi c'est le contraire: ce n'est pas l'amour qui compte, c'est toi. [...]"
Nul ne peut retenir le temps mais pour l'amour il s’arrête parfois.
Depuis son mariage, elle avait enfanté environ chaque printemps. Cette fois-ci, sa chair était stérile. Cela semblait si naturel autrefois de porter un enfant; une chose qui devait sans cesse recommencer. A présent, cela lui parut être une joie qu'elle n'avait pas su comprendre jusqu'ici, et le sentiment de sa solitude l'envahit, devint une souffrance, ses seins lui firent mal lorsqu'elle y songea - si son mari ne revenait pas, jamais plus, dans cette saison, elle ne porterait d'enfant.
La limite entre mythe et réalité est vraiment très ténue. Le mythe est le rêve, l’espoir, la foi, la vision du possible qui se transforme naturellement en projet, de sorte que la possibilité est vraiment proche du réel et peut à tout instant le rejoindre ; c’est là qu’est son ineffable magie, son charme attirant.
Nul n'est en sécurité, tant que les grandes lois essentielles de l'humanité ne sont pas respectées par tous les peuples du monde pour tous les peuples du monde.
Là elle se courba, trempa sa main dans l'eau. L'eau était froide mais magnifiquement claire et pure. Elle porta ses doigts à sa bouche. Oui, c'était salé, très salé, elle ne s'y attendait pas mais c'était exaltant de goûter la mer.
Elle s'exhorta à la patience, au pardon. Ne pas pardonner était intolérable, c'était se condamner à une affreuse solitude.
Obéir… obéir… et faire ce qu’on veut. Les deux choses s’accordent parfaitement, – si on est habile.
C’est l’âge, il est à bout, et personne ne peut détourner son destin.
Les Chinois écrivent avec un pinceau, exactement comme celui avec lequel tu peins, et l’encre est comme une tablette de peinture noire de ta boîte d’aquarelle. Ils la trempent dans l’eau et la frottent dans un godet de grès.
L’océan est très vaste. Personne ne sait où il commence et où il finit.
— Pour devenir des femmes silencieuses, dit Mme Wu.
— Pourquoi doivent-elles devenir des femmes silencieuses ?
— Pour ne pas ennuyer les hommes », dit Mme Wu...
Oui, cette pauvre créature lui manquerait une fois morte. Mais les regrets sont superflus. La vie vient et s'en va à l'heure fixée, et l'on ne peut rien contre cet arrêt. C'est pourquoi la mère poursuit tranquillement son chemin.