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Critiques de Philip-José Farmer (238)
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Le Fleuve de l'éternité, tome 1 : Le Monde du f..

"Le Fleuve de l'éternité" est probablement l'une des sagas au scénario le plus original qui soit dans le genre fantastique.

Imaginez vous mourir, puis renaître au bord d'un fleuve, nu comme un nouveau né, sauf que vous êtes un adulte de 25 ans et conscient de votre identité.

Imaginez aussi votre stupéfaction de n'être pas seul, d'autres sont là, tout aussi surpris que vous.

Vous êtes équipé d'une boite qui, vous ne tarderez pas à l'apprendre, pourra subvenir à vos besoins vitaux, cela dit les questions du pourquoi et du comment se posent assez vite.

Le personnage principal se nomme Richard Burton, un célèbre explorateur, et il ne sera pas la seule célébrité a être ressuscitée puisque nous croiserons des écrivains, des tyrans, des chefs légendaires et beaucoup de personnages historiques issus de toutes les époques.

Ce monde du fleuve est cependant un défi permanent à la vie car il est résolument hostile.

La cohabitation va se révéler également compliquée car l'homme, même ressuscité, reste un loup pour l'homme et s'unir pour survivre va s'avérer nécessaire.

Réinventer une société, "réinventer" la roue et plus généralement essayer de retrouver ce que l'on a connu va être la règle, très vite, des rivalités vont apparaître.

Il me reste à dire que dans le "Monde du fleuve" on ressuscite éternellement puisque une fois mort on renaît systématiquement, pas toujours au même endroit d'ailleurs, ce qui peut être assez gênant.

Richard Burton va très vite vouloir comprendre pourquoi, il va constituer un groupe pour réaliser l'objectif de remonter le fleuve...

Avec "Le Monde du fleuve" premier tome de la série, l'auteur pose les bases d'une saga assez géniale et addictive. Un style vivant et des personnages bien travaillés, une intrigue solide, de l'action, de la réflexion et surtout un monde fabuleux à découvrir car Philip Jose Farmer a su faire preuve d'une belle créativité.

Une belle série, seulement cinq tomes dont les pages se tournent toutes seules, j'ai adoré.
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Le soleil obscur

Soleil obscure, un titre qui se justifie car dans ce très lointain futur, le soleil a perdu de sa vigueur.

Dans ce monde niché dans un avenir lointain (sur une échelle digne des temps géologiques) la terre sera bien étrange pour le lecteur qui voudra bien la parcourir.

Cela tient à l'évolution de certaines espèces animales ou végétales et aussi à la durabilité de certains artéfacts et de certaines technologies humaines du passé qui survivent seules et en roues libres tout en relevant d'une civilisation avancée disparue depuis des lustres.

C'est un livre qui a du cachet car la caractérisation est bonne et car l'univers charrie des affects solides et souvent amusants ou touchants. Les personnages sont bien construits et ils voient du pays.

Le personnage principal se met en quête d'une compagne et son voyage de recherche prend de fait rapidement la tonalité d'un voyage initiatique.

Le texte a du charme et pour moi il est a classer avec quatre autres grandes réussites de récits de SF où la terre devient définitivement étrangère et où elle évoque un lieu où se déroule un véritable planète opéra à domicile.

Je pense aux quatre titres suivants :

Le monde vert de Aldiss

La planète oubliée (sur un autre monde) de Murray Leinster.

Les chasseurs de sève de Genefort.

Un monde magique de Vance.

Des ouvrages qui font quatre petites merveilles d'univers dans le futur lointain et régressif .Dans un monde terrestre transformé en profondeur par les millénaires .

Soleil obscure est un bon récit , mais dans ce genre particulier d'univers terrestres métamorphosés , le monde vert est fabuleux (Terrific en anglais ,lol) .



Ps : le sang des immortels de Genefort est un bijou de planète opéra pour info allez-faire un tour.

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La saga des hommes-dieux, tome 1 : Le faise..

Philip José Farmer est un auteur SFFF qui a eu une très longue carrière s'étalant de 1946 à 2008 (voir au-delà car il est tellement culte que certains auteurs ont poursuivi après sa mort certains de ses projets !) : il a ainsi côtoyé le Sword & Planet, l'Âge d'Or, la New Wave, le Cyberpunk, la Hard Science et le New Space Opera. Alors certes il est l'homme qui dévergonda la Science-Fiction en développant dans sa nouvelle intitulée "Les Amants étrangers" une relation amoureuse et sexuelle inter-espèces qui dans l'Amérique raciste et puritaine du début des années 1960 défraya la chronique : anticlérical déclaré et très ouvert sur les questions sociétales pour ne pas dire de moeurs, il a ainsi souvent fait polémique (on ne va pas se mentir ses scènes de cul sont aujourd'hui très pudiques comparées au règne actuel de la pornocratie qui semble ne plus offusquer personne). Mais il est aussi et sans doute surtout un pionner de la SF qui il a longtemps fait le lien entre ses différentes époques... toutefois il n'a jamais renié ses amours premiers : c'est un grand amateur de pulps et un fanboy absolu du personnage de Tarzan, donc c'est tout naturellement qu'en amoureux de la pure aventure il emprunte bon nombre de ses jouets à Edgar Rice Burroughs ^^

"Thoan" appelé aussi "La Saga des Hommes-dieux" en VF et "World of Tiers" en VO est le cycle qui lui a permis de conquérir le public, à juste titre tant ses innovations sont nombreuses, géniales et en avance sur leur temps... Il y a un côté purement SF avec les Seigneurs, démiurges dont les technologies leur permettent de s'affranchir des lois de la physiques et de manipuler les lois du vivant pour créer des univers de poche, se déplacer de l'un à l'autre selon leur gré, et les peupler de flores, de faunes et de peuples façonnés selon leurs caprices. Mais il y a aussi un côté très humain avec des immortels capables de réaliser tous leurs désirs d'un claquement de doigt mais qui ne savent plus quoi faire du temps qui leur a été alloué artificiellement (la fameuse malédiction de l'éternité). Ils prennent de haut les humains qu'ils ont créés à leur image et qu'ils traitent comme des esclaves et/ou des animaux alors qu'eux-mêmes ont dû voler leur place au peuple des Khruuz et qu'ils bien manqué de perdre la leur face aux Cloches Noires (d'ailleurs leur civilisation ne s'est jamais vraiment remise de cette guerre qui décima presque complètement leurs scientifiques et leurs ingénieurs). Il pioche ainsi dans la mythologie fabriquée de toutes pièces par William Blake pour nous raconter le destin plein de passion et de haine de titanides et d'olympiens qui possède tout ce qu'ils veulent, mais qui ont besoin du frisson du danger pour se sentir exister et qui donc se combattent les uns les autres avant de se retourner contre leurs propres familles pour trouver des adversaires à leur mesure. Une fois de plus nous pouvons sereinement déclarer que science sans conscience n'est que ruine de l'âme !

Ce cycle est assez générationnel car quelles que soient ses qualités, comme ses escape games géniaux qui annoncent avant l'heure l'âge des jeux vidéos, il est peu coincé dans un entre-deux :

- il plonge ses racines dans un imaginaire pulpien qui aujourd'hui a quand même peu ou prou vieilli

- tout ce qu'il brillamment inventé a été entièrement repris par Roger Zelazny dans ses écrits (Corwin / Jadawin c'est les deux mêmes de A à Z ainsi que leurs familles respectives ^^), et entièrement repompé par les auteurs de la saga "Stargate". le premier frôle la frontière du plagiat mais il s'est entièrement assumé en fanboy absolu de Philip José Farmer dont il reprend toutes les thématiques pour les approfondir, et les deuxièmes franchissent allègrement la frontière du plagiat et ne s'assument aucunement en déclarant que tout cela n'est que pure coïncidence (il fait oser tant sont nombreuses les fois où il faut plisser les yeux pour voir ce qui distingue la copie de l'original)

Il y a forcément des répétitions et des limitations sans parler du fait que la saga dont la rédaction s'est étendue sur 30 ans (sans parler des traductions à 10 mains !), mais je m'interroge sur les techniques d'écritures d'une certain époque car je retrouve un peu chez Philip José Farmer les mêmes défauts que chez Jack Vance et d'autres auteurs contemporains : la nostalgie du pulp, la tentation du picaresque, le worlbuilding plus important que la caractérisation, la mise en place plus travaillée que le dénouement précipité voire bâclé... Et Robert Wolff et Chryséis disparaissent à la fin du tome 2 pour ne plus jamais réapparaître bien qu'ils sont mentionnés à chacun des tomes suivants : on sent quand même un peu l'auteur qui déballent tous ses jouets au risque de se lasser de la plupart d'entre eux ^^





Dans ce tome 1 intitulé "Les Faiseurs d'univers", tout commence avec Robert Wolff universitaire spécialiste en langues anciennes qui ayant atteint l'âge de la retraite se demande s'il n'a pas raté sa vie... Il ne peut même pas regretter sa jeunesse puisque retrouvé errant et amnésique des années auparavant il ne possède aucun souvenir antérieur à ses 20 ans. Et il se demande s'il n'est pas atteint de démence sénile avec ses hallucinations qui le frappent de plus en plus souvent : le jour où un guerrier aux cheveux roux équipé d'une trompe lui tend la main, il franchit la porte entre les mondes pour découvrir un autre monde !

Nous sommes dans la Portal Fantasy, donc si vous êtes ALLERGIQUES AUX SPOILERS surtout NE LISEZ PAS AU-DELA... Robert Wolff découvre les Mondes de Tiers, un univers de poche à étages de 80 kilomètres inspiré de la Tour de Babel : nous avons un étage mythologique aux eaux bourrées de réjuvénants et de contraceptifs, nous avons un étage préhistorique où Amérindiens et Centaures affrontent la faune mammifère du Pléistocène, nous avons un étage médiéval partagé entre Teutons et Yiddish qui font la part belle au cape et épée, et nous avons un étage Science-Fantasy directement inspiré de tous les mythes de l'Atlantique (alors oui il manque l'étage antique, et c'est d'autant plus dommage qu'en passant de l'étage préhistorique à l'étage médiéval on traverse des contrées qui rappellent furieusement l'Orient Antique). le narrateur piégé en bas d'un monde à étages doit d'abord s'adapter à une société bloquée à l'âge con de l'adolescence où on se perd en commérages, en psychotages, en jérémiades amoureuses, en rodomontades sexuelles et en défis stupides (donc toutes les tares d'une émission de télé réalité ^^)… Pourtant il se lie à Chryséis, ancienne amante du Seigneur Jadawin enlevée aux Achéens de la Guerre de Troie et transformée en ménade pour correspondre à ses désirs, et quand celle-ci est enlevée par d'étranges créatures il n'hésite aucunement à se lancer à leur poursuite avant de retrouver Kickaha l'homme roux de ses visions (alias Paul Janus Finnegan le Gary Stu de Philip José Farmer ^^) et de rencontrer Podarge ancienne ennemie de Jadawin elle aussi arrachée à la Grèce de l'Âge du Bronze et transformée en harpie pour l'amusement celui qu'elle a courroucé. L'ennemi de mon ennemi est-il mon ami ?

Alors Robert Wolff (qui trace sa route en ligne droite) et Kickaha (qui va et vient en prenant divers chemin de travers) gravissant les différents étages des Mondes de Tiers pour sauver Chryséis des griffes du seigneurs des lieux, c'est carrément Mario et Luigi franchissant divers niveaux pour vaincre le boss de fin Bowser et délivrer la princesse Peach. Nous sommes en 1965 et l'industrie du jeu vidéo n'existe pas encore, donc c'est complètement hallucinant de voir le nombre de passages qu'on croirait tous sortis d'un jeu vidéo (c'est à croire que l'auteur a largement inspiré les programmateurs). Néanmoins l'auteur connaît ses classiques et il use de tous les trucs et astuces des récits pulpiens : l'étage mythologique emprunte à l'utopie et à la dystopie, l'étage préhistorique prend la forme d'un western à l'âge de pierre, et après un intermède peplum on est en plein cape et épée avec les détournements d'"Ivanhoé" et du "Prisonnier de Zenda", avant de passer de "Tarzan" à "Flash Gordon" dans les derniers niveaux...



L'étrange magie de l'autre monde permet à Robert Wolff de retrouver sa jeunesse : il redevient ce qu'il a été, mais qui était-il vraiment ? Plus on progresse vers le somment plus on se doute que le maître des Mondes de Tiers n'est plus le Seigneur Jadawin. Robert Wolff et Kickaha se soupçonne donc l'un l'autre d'être le véritable Jadawin alors qu'ils se rendent compte qu'ils sont loin d'être les seuls à vouloir son trône et se débarrasser de celui qui est assis dessus... ça psychote bien hein ^^

Malheureusement voyons voir ce qui m'a empêché de lâcher les étoiles ?

- les idées géniales pas assez exploitées

- la caractérisation des personnages principaux pas assez optimisée (argh, la narration s'éloigne de Robert Wolff juste au moment où il en apprend assez pour basculer !)

- les personnages secondaires qu'on met en avant puis qu'on fait crever salement, car ici la manière dont est gérée le paladin juif Funem Laksfalk c'est à la limite du scandale (syndrome Jack Vance ?)

- défaut inhérent à chaque tome de la saga, le flou artistique menant au dénouement (syndrome deus ex machina ?)

- la grande bataille finale qui est narrée froidement à la manière d'une chronique, alors que niveau epicness to the max il y avait moyen de faire un truc de ouf !
Lien : http://david-gemmell.frbb.ne..
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Les amants étrangers

Du charme ... des charmes et de la pertinence ...



« Les amants étrangers « est un texte réédité chez folio , mais je recommande de jeter un œil aux couvertures racoleuses torrides , qui accompagnèrent les éditions successives de ce texte , car le fond du texte est incontestablement en rapport avec une certaine chaleur extraterrestre ...



Du point de vue de la langue le texte a un peu vieilli mais cela lui confère une patine qui n’est pas désagréable en fait , enfin c’est mon ressenti .

Sinon deux parties en gros :



1- La terre et le voyage vers le nouveau monde .

2- Le nouveau monde .



La première partie de l’ouvrage plonge le lecteur dans l’intimité d’une société étouffante et théocratique aux allures dystopiques . Le personnage principal est bien fonctionnel ainsi que crédible et touchant , et il anime véritablement le récit . Personnellement , j’aime cette partie du texte que j’intitulerais volontiers : « bréviaire du totalitarisme appliqué au quotidien « .

C’est bien proportionné en volume textuel et c’est assez percutant sans être un texte où la thèse prend le pas sur la fiction et sur les aspects romanesques .



La seconde partie nous embarques vers cette planète étrangère que je ne trouve pas très étrangère , pas plus que très torride , mais c’est un lieu où se déroulera une aventure sentimentale , toute à fait sympathique entre notre héros et une belle étrangère . L’idée est sympa , surtout pour l’époque , voilà , bon ! alors ?



Cette planète est étrangère bien que très analogue à la terre . L’auteur nous présente une nature dépaysante , mais assez ( trop ) , analogue à notre bonne vieille terre .

Mais le lecteur est incontestablement dépaysé .

Par contre les habitants de ce monde lointain , à l’autre bout de l’univers sont ? : sexy !!!! , si !! ....

Pas de doute , ils peuvent faire sans problème la couverture de n’importe quel magazine people où envisager le mannequinat ou encore , le métier d’hôtesse de l’air !



Lors de ma première lecture cet anthropomorphisme anthropocentrique ( hum ! ) et ce « terro-centrisme « m’avaient intégralement rebuté .

Mais c’est vrai que le message de ce texte est sympathique et qu’il pose sur le colonialisme et son cortège de préjugés un regard pertinent , juste , cinglant et accusateur .

Cette dynamique s’exprime d’ailleurs sans pathos excessif et avec un à-propos absolument pertinent ...

Le coté pseudo-torride n’a pas dû faire trop de mal non plus, à une époque où la ségrégation raciale , la censure , la guerre froide , les totalitarismes et un puritanisme pointilleux , faisaient des ravages , ravageurs , que l’on n’a pas fini de payer aujourd’hui ...



Le personnage principal est un agent du système . Il se distancie avec les objectifs de l’institution qui l’emploie , mais ce processus est soigné et cela confère des aspects très réalistes et vivants à ce roman touchant et assez sympathique finalement .



C’est une bonne distraction et une bonne lecture jeunesse .

Mais si vous avez cinq minutes essayez de visualiser les couvertures passées de ce roman parce que cela est très évocateur ( sourires ) .

Vous noterez le caractère « cubique « et surréaliste de l’édition actuelle qui n’est pas moins drôle , je trouve ...

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Thoan, la saga des hommes-dieux - Intégrale

Philip José Farmer est un auteur SFFF qui a eu une très longue carrière s'étalant de 1946 à 2008 (voir au-delà car il est tellement culte que certains auteurs ont poursuivi après sa mort certains de ses projets !) : il a ainsi côtoyé le Sword & Planet, l'Âge d'Or, la New Wave, le Cyberpunk, la Hard Science et le New Space Opera. Alors certes il est l'homme qui dévergonda la Science-Fiction en développant dans sa nouvelle intitulée "Les Amants étrangers" une relation amoureuse et sexuelle inter-espèces qui dans l'Amérique raciste et puritaine du début des années 1960 défraya la chronique : anticlérical déclaré et très ouvert sur les questions sociétales pour ne pas dire de moeurs, il a ainsi souvent fait polémique (on ne va pas se mentir ses scènes de cul sont aujourd'hui très pudiques comparées au règne actuel de la pornocratie qui semble ne plus offusquer personne). Mais il est aussi et sans doute surtout un pionner de la SF qui il a longtemps fait le lien entre ses différentes époques... toutefois il n'a jamais renié ses amours premiers : c'est un grand amateur de pulps et un fanboy absolu du personnage de Tarzan, donc c'est tout naturellement qu'en amoureux de la pure aventure il emprunte bon nombre de ses jouets à Edgar Rice Burroughs ^^

"Thoan" appelé aussi "La Saga des Hommes-dieux" en VF et "World of Tiers" en VO est le cycle qui lui a permis de conquérir le public, à juste titre tant ses innovations sont nombreuses, géniales et en avance sur leur temps... Il y a un côté purement SF avec les Seigneurs, démiurges dont les technologies leur permettent de s'affranchir des lois de la physiques et de manipuler les lois du vivant pour créer des univers de poche, se déplacer de l'un à l'autre selon leur gré, et les peupler de flores, de faunes et de peuples façonnés selon leurs caprices. Mais il y a aussi un côté très humain avec des immortels capables de réaliser tous leurs désirs d'un claquement de doigt mais qui ne savent plus quoi faire du temps qui leur a été alloué artificiellement (la fameuse malédiction de l'éternité). Ils prennent de haut les humains qu'ils ont créés à leur image et qu'ils traitent comme des esclaves et/ou des animaux alors qu'eux-mêmes ont dû voler leur place au peuple des Khruuz et qu'ils bien manqué de perdre la leur face aux Cloches Noires (d'ailleurs leur civilisation ne s'est jamais vraiment remise de cette guerre qui décima presque complètement leurs scientifiques et leurs ingénieurs). Il pioche ainsi dans la mythologie fabriquée de toutes pièces par William Blake pour nous raconter le destin plein de passion et de haine de titanides et d'olympiens qui possède tout ce qu'ils veulent, mais qui ont besoin du frisson du danger pour se sentir exister et qui donc se combattent les uns les autres avant de se retourner contre leurs propres familles pour trouver des adversaires à leur mesure. Une fois de plus nous pouvons sereinement déclarer que science sans conscience n'est que ruine de l'âme !

Ce cycle est assez générationnel car quelles que soient ses qualités, comme ses escape games géniaux qui annoncent avant l'heure l'âge des jeux vidéos, il est peu coincé dans un entre-deux :

- il plonge ses racines dans un imaginaire pulpien qui aujourd'hui a quand même peu ou prou vieilli

- tout ce qu'il brillamment inventé a été entièrement repris par Roger Zelazny dans ses écrits (Corwin / Jadawin c'est les deux mêmes de A à Z ainsi que leurs familles respectives ^^), et entièrement repompé par les auteurs de la saga "Stargate". le premier frôle la frontière du plagiat mais il s'est entièrement assumé en fanboy absolu de Philip José Farmer dont il reprend toutes les thématiques pour les approfondir, et les deuxièmes franchissent allègrement la frontière du plagiat et ne s'assument aucunement en déclarant que tout cela n'est que pure coïncidence (il fait oser tant sont nombreuses les fois où il faut plisser les yeux pour voir ce qui distingue la copie de l'original)

Il y a forcément des répétitions et des limitations sans parler du fait que la saga dont la rédaction s'est étendue sur 30 ans (sans parler des traductions à 10 mains !), mais je m'interroge sur les techniques d'écritures d'une certain époque car je retrouve un peu chez Philip José Farmer les mêmes défauts que chez Jack Vance et d'autres auteurs contemporains : la nostalgie du pulp, la tentation du picaresque, le worlbuilding plus important que la caractérisation, la mise en place plus travaillée que le dénouement précipité voire bâclé... Et Robert Wolff et Chryséis disparaissent à la fin du tome 2 pour ne plus jamais réapparaître bien qu'ils sont mentionnés à chacun des tomes suivants : on sent quand même un peu l'auteur qui déballent tous ses jouets au risque de se lasser de la plupart d'entre eux ^^





Pour le reste je vous renvoie à ce que j'ai déjà dit de ce cette Portal Fantasy dédiée à une science-fiction pleine d'inventions :

Tome 1 : "Le Faiseur d'univers", un bon roman, inabouti en raison du too much / too less pulpien

https://www.babelio.com/livres/Farmer-La-saga-des-hommes-dieux-tome-1--Le-faiseur-dUni/54174/critiques/1733082

Tome 2 : "Les Portes de la création", un bon roman, inabouti en raison du too much / too less pulpien

https://www.babelio.com/livres/Farmer-La-saga-des-hommes-dieux-tome-2--Les-portes-de-la/52675/critiques/1733361

Tome 3 : "Cosmos privé", un bon roman, inabouti en raison du too much / too less pulpien

https://www.babelio.com/livres/Farmer-La-saga-des-hommes-dieux-tome-3--Cosmos-prive/60793/critiques/1733930

Tome 4 : "Les Murs de la Terre", de bonnes idées pas assez exploitées

https://www.babelio.com/livres/Farmer-La-saga-des-hommes-dieux-tome-4--Les-Murs-de-la-t/52669/critiques/1734691

Tome 5 : "Le Monde Lavalitte", de bonnes idées pas assez exploitées

https://www.babelio.com/livres/Farmer-La-Saga-des-hommes-dieux-tome-5--Le-Monde-Lavalit/52672/critiques/1739441

Tome 6 : "La Rage d'Orc le Rouge", un roman social et un drame psychologique ayant pour fil rouge l'histoire d'Orc le Rouge

https://www.babelio.com/livres/Farmer-La-saga-des-hommes-dieux-tome-7--La-rage-dOrc-le/396515/critiques/1689779

Tome 7 : "Plus Fort que le feu", un feu d'artifice final plus Stargate que jamais !

https://www.babelio.com/livres/Farmer-La-saga-des-hommes-dieux-tome-6--Plus-fort-que-le/5349/critiques/1740730





Les éditions Mnémos livre un livre-objet appréciable regroupant les 7 romans de la saga, avec une préface d'Alex Nikolavitch trop courte mais très intéressante. L'auteur Roger Zelazny fanboy de Philip José Farmer et le psychiatre James Giannini qui s'est inspiré de l'oeuvre de Philip José Farmer prennent également la parole dans cette intégrale. Après la police d'écriture est assez petite et la mise en page est assez tassée : ce sont des gains marginaux pour l'éditeur et tout cela se fait très largement au détriment du plaisir de lecture ! Mais pouvait-il en être autrement en rassemblant toute la saga en un seul ouvrage ?
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Comme une bête

Los Angeles, fin des années '60. Un smog épais et verdâtre couvre toute la ville. C'est donc en larmoyant et toussotant que Harold Childe, détective privé, va enquêter sur la disparition de son associé Colben, après que les flics de L.A. l'ont invité à venir visionner un film particulièrement atroce (...et dégueulasse, je vous le dis !).

Rapidement, Childe porte toute son attention sur la demeure du Baron Igescue, d'origine roumaine...

Mais est-ce son imagination ou les personnages délirants qui fréquentent la vieille et immense bâtisse veulent sa peau en lui pompant toute son énergie par le sexe ?



Beaucoup d'oeuvres de Farmer sont dominés par des sujets comme les relations (souvent sexuelles) entre l'homme et des êtres-venus-d'ailleurs, et la croyance religieuse. Philip José a écrit ce roman plein de charmes érotiques (ou pornographiques, selon votre appréciation de la "chose") en 1968. Autant dire que l'Amérique puritaine de cette période mémorable à crié au Scandale ! ...le suppositoire, même sous forme de parodie, ne s'avalait pas et il a fallu un post-scriptum de Théodore Sturgeon pour faire glisser le tout sans réticence dans les annales.



Bien que Farmer fait partie des auteurs SF 'seventies, on ne peut toutefois pas au proprement parler (et aux deux sens de ce terme), classer ce livre fantastico-gothique dans la science-fiction.



Pour vous donner une idée de son contenu...mettez un film porno (à défaut, chaussez vos bottes de caoutchouc pour aller marcher dans un champ détrempé)... coupez l'image (ou fermez les yeux)...et vous avez la bande-son !

Mais n'oubliez pas de rire/sourire à l'iconoclasme satirique et sur-beurré de Farmer qui, à l'époque, à dû s'éclater...comme une bête !
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Rien ne brûle en enfer

À 80 ans et onze années avant son aller-simple définitif, Ph. J. Farmer a écrit un dernier livre... L'auteur qui était e.a. connu pour ses textes de science-fiction "inconvenants" (sous-entendant : érotiques) et conspué par un certain Amérique puritain des années 1960, s'est fait plaisir en composant ce polar-pulp rocambolesque, en 1998. Un peu bavard peut-être quand il parle, par tranches historiques et géographiques de sa ville Peoria dans l'Illinois (où se déroulent les histoires du roman), mais n'ayant ailleurs rien perdu de sa verve langagière qui marie allègrement ironie, jeux de mots et allusions polissonnes.



Le parangon de l'histoire s'appelle Corbo : détective privé, charmeur sympathique sachant écouter (beau, bien bâti, baiseur fidèle de sa femme...mmm...). Corbo s'est mis dans une mauvaise posture financière depuis qu'il a dépensé 14000 $ pour l'achat de quelques livres rares...à l'insu de sa femme...

Quand sa patronne de l'agence de sécurité l'oriente sur une éventuelle affaire d' "échange de fric-chantage-femme mystérieuse-fais gaffe-anguille sous roche", Corbo ne peut s'empêcher d'accepter (14000 - 1000 $...ça s'empoche sans réfléchir...). Malgré toutes les précautions prises, des appétits aussi sains que la curiosité et la cupidité font atterrir le détective dans un antre de ploucs, qui haineux de ce qui ressemble de près ou de loin à un flic, sont de surcroît imbibés de whisky...whiskeuphorie qui va sauver finalement l'imprudent enquêteur...

...qui sera employé peu de temps après par un client richissime, aimant tout autant ce "Tue-la-mort" (j'ai soupçonné l'auteur d'avoir trinqué avec tous les antagonistes de ce roman !). Ce notable plein de fric et de pouvoir (comme tout rupin qui ne respecte que soi-même) demande à Corbo d'éclaircir le passé de sa -très pimpante et pompeuse de blé- belle-fille aux surnoms plus que suggestifs...



Farmer, après avoir, mine de rien, écorché quelques couches sociales américaines, essaye de nous faire avaler qu'il y a plusieurs enquêtes que Corbo doit élucider, et le lecteur se fait entourlouper en beauté !

Avant de traverser le Styx, l'auteur a donc réalisé, avec ce pulp, un dernier clin d'oeil moqueur : on ne brûle pas en enfer : on "flambe" déjà sur terre...

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Le Fleuve de l'éternité, tome 1 : Le Monde du f..

Le premier de cinq tomes dans l'univers étrange du Monde du Fleuve.



En gros : Tous les humains qui ont déjà vécu se réveillent un matin, au même moment, nus, sur les rives d'un Fleuve sans fin.



D'abord c'est le chaos, les viols, les meurtres, etc. Puis avec le temps, des sociétés se construisent. Le hasard peut avoir mis ensemble un légionnaire romain, un cowboy et un astronaute. Des languages s'inventent donc, des cultures, religions.



S'ils meurent sur le Monde du Fleuve, ils se réveillent ailleurs sur la planète, en amont ou en aval de la même eau.



On y croise un paquet de personnages historiques, le plus fréquent étant Goering.



Le protagoniste souhaite donc remonter à la source pour tenter de percer le mystère de ce monde. Il croit vaguement se souvenir de s'être réveillé dans un vaisseau spatial....



(Je n'ai pas encore réussi à mettre la main sur les tomes 2 à 5, mais j'ai lu qu'ils peuvent tous se lire indépendamment, sauf le dernier.)
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La saga des hommes-dieux, tome 2 : Les port..

Dans ce tome 2 édité en 1966 et intitulé "Les Portes de la création", le Seigneur Jadawin est davantage devenu Robert Wolff que Robert Wolff est devenu le Seigneur Jadawin car ils ont réappris ensemble l'humanité à travers l'adversité et la mortalité (remember Corwin des Princes d'Ambre ^^). Cette évolution va être mise à rude épreuve quand Chryséis est enlevée par son père le Seigneur Urizen en mal d'amusement (je vous avais dit que Chryséis était la mère cachée de la Princess Peach ^^), et il va devoir triompher de ses mondes pièges dans l'espoir de la récupérer... Et c'est pris au piège qu'il côtoie de nouveau les membres de sa famille eux-aussi invités par Urizen qui espère bien que dans le cadre de la crevardise survivaliste ils s'entre-tueront pour échapper aux pièges mortels qu'il a spécialement dressés à leur intention... Ils retrouvent ainsi ses frères et soeurs Vala au visage d'ange et au coeur de démon, Théotormon candide transformé en monstre, Luvah, Rintrah, Enion, Arsiton, ainsi que ses cousins Tharmas et Palamabron (manque à l'appel Anania son pendant féminin dont il a toujours été amoureux, qui fera les beaux jours de la série à partir du tome suivant), et malgré leurs propensions à la trahison ils sont obligés de coopérer pour trouver les portails menant au monde suivant et échapper à l'escape game géant dont chaque niveau à franchir est un monde entier (donc on est dans une version SFFF d'une émission de télé-réalité) :



Le relationship drama est sympa, et les twists de fin sont bien sentis même si la manière dont les naufragés multiversels découvrent l'identité et la localisation du véritable boss de fin est un peu nébuleuse. La baston finale est confuse certes mais mieux fichue que celle du tome 1, et la conclusion humaniste est tellement belle que Roger Zelazny l'a reprise plusieurs fois telle quelle...
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Le Fleuve de l'éternité, tome 1 : Le Monde du f..

Vers l'infini et au-delà ! Enfin... l'infini peut-être, mais pour l'au-delà tout dépend auquel on fait allusion.

Parce qu'il faut pouvoir y parvenir à remonter ces centaines de milliers de kilomètres de fleuve, et encore sans savoir même s'il y a un début et une fin à cet écoulement continu, à ce défilé de plaines et de civilisations différentes. Donc pour aller au-delà, il faut s'accrocher, croiser les doigts et s'armer de patience.



Richard Burton se réveille au commencement de la vie dans ce monde étrange et étranger. Contrairement à beaucoup d'autres, il n'aura de cesse d'explorer ce nouvel environnement, et de comprendre sa raison et son fonctionnement. N'ayant pas beaucoup d'autres alternatives, il va se faire un devoir de remonter le fleuve, dans l'espoir d'atteindre sa source et ainsi, il l'espère, obtenir toutes les réponses à ses questions.

Mais en attendant, il va devoir s'adapter aux conditions de vie et surtout à la multitude de personnages qu'il va rencontrer et avec qui il va devoir vivre en société. Car c'est bien là tout l'intérêt de cette passionnante histoire, que d'observer comment des gens de toutes les époques imaginables, de toutes les régions existantes, ou ayant existé sur Terre, peuvent cohabiter dans les milliers de micro-Etats qu'ils doivent bâtir et gouverner eux-mêmes.

En parallèle des aventures et mésaventures, qui sont au rendez-vous, ne vous en faites pas pour cela, il y a continuellement une confrontation de points de vue selon les origines des protagonistes. Il est énormément question aussi de la question des formes de gouvernements, sombrant facilement dans la dictature et l'autoritarisme, et du traitement des minorités en présence, aboutissant souvent à de l'esclavagisme, parfois sur fond d'antisémitisme. On voit bien les séquelles de la seconde guerre mondiale encore fortement présentes dans l'esprit de l'auteur au moment de l'écriture de ce livre.

Ce livre qui, au final, est un véritable mélange de roman d'aventure et d'expérience psychologique.



Le principal point négatif de ce bouquin, qui se lit d'une traite au rythme régulier de l'eau qui coule et s'écoule éternellement, c'est la place et le traitement de la femme. Je sais que c'est propre à une bonne partie de l'âge d'or de la SF, mais là ça m'a un peu plus dérangé que d'habitude. Ici l'homme va se chercher et se trouver, car c'est d'une facilité aberrante, une femme pour se distraire ou comme compagne sérieuse, comme il va se remplir sa gourde d'eau ou se chercher à manger au point de ravitaillement du coin. On peut mentionner, entre autres, ce passage où, une fois que Richard Burton et deux acolytes seront acceptés comme citoyens dans un des pays, ils pourront "se choisir une compagne", ou encore ce que déclare à un moment notre héros, qui affirme qu'il ne veut pas d'une femme intelligente mais simplement d'une femme belle et qui l'aime. Je ne citerai pas d'autres exemples, qui sont encore plus criants (et bien plus sexuels) pour ne pas spoiler.

Mais que cela ne vous freine pas pour autant, car nous avons là un vrai très bon roman de SF qui s'inscrit effectivement dans les classiques de ce genre.



Après il n'est pas certain que j'enchaine sur les tomes suivants tellement j'en lis et en entends des mauvaises choses.

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Gare à la bête

...est la suite porno-horror de "Comme une bête".



Un an après les événements dans la maison labyrinthique d'Igescue, Harold Childe n'est plus détective privé et rumine des pensées sur son ex-femme... quand, sous des pluies diluviennes, il tombe par hasard sur Vivienne, la sbire d'Igescue. Rousse flamboyante et ardente, elle cache une sexualité pour le moins étrange à laquelle Childe va être initié...

...afin de découvrir qu'il possède des pouvoirs sexuels qui permettront à des créatures singulières de regagner leurs pénates...



Toujours fidèle à l'esprit subversif, Farmer fait ici figurer Childe comme le Sauveur, dans un récit siphonné qui s'approche pourtant plus de la Science-fiction avec la présence de (humeurs) extraterrestres.



Or, si dans le premier tome, le terme sensuel "érotique" pouvait encore convenir pour dépeindre les scènes muqueuses, dans "Gare à la bête", l'auteur fait péter les entraves pour se lancer dans la description d'un gang-bang au space-cake déjanté.



J'ai un peu moins rigolé... me sentant quelque peu visqueuse et glaireuse après la lecture, je suis allée prendre une douche. Non, sans avoir, auparavant, bien vérifié qu'aucun tentacule phallique essayait de pénétrer par l'orifice de la bonde...
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La Saga des hommes-dieux, tome 5 : Le Monde..

Ce tome 5 édité en 1977 et intitulé "Le Monde Lavalite" commence 12 jours après la confrontation finale du tome précédent : Kickaha, Anania, les Seigneurs Orc le Rouge et Urthona ainsi que McKay le tueur à gage afro-américain ont été projeté dans un bien étrange monde prison : en effet, le monde lavalitte a été conçu comme une lavalight et sa géographie et sa climatologie peuvent changer à tout instant, complètement et radicalement. Des populations d’origine indo-européenne condamnées au monadismes doivent ainsi faire avec un environnement changeant, une faune craintive et une flore particulièrement vindicative !

https://www.youtube.com/watch?v=vBf1UkSUQQ0

La dynamique de groupe est tendue car chacun attend la première occasion de trahir les autres membres du groupe, donc les alliances de circonstances sont légion et aussi changeantes que le monde dont lequel ils ont naufragé : on est dans "Koh-Lanta" version le chou, la chèvre et le loup... Toujours est-il que le destin sépare à nouveau les amants maudits et que dans une ambiance préhistorique très Rahan / Tarzan que c'est chacun de leur côté qu'ils refont le coup du Gambit de Dieu entre chefs, shamans, et traditionnels crevards qui enragent de ne plus être le centre de gravité de leur communauté. Malgré tout on assiste à une course contre la montre : le premier arrivé au palais volant d'Urthona a gagné ! Et force est de constater que la prose de Philip José Farmer qui a toujours été inspiré par Edgar Rice Burroughs se fait dans ce tome très vernienne : l'auteur est fanboy du créateur de Tazarn, Barsoom et de la Terre Creuse, mais ses amours pour Jules Verne viennent en seconde place : tout le monde soupçonne Kickaha d'avoir du sang thoan dans les veines, et quand celui-ci refait sa généalogie on pourrait penser que celui-ci provient d'un dénommé Phileas Fogg qui aurait épousé une princesse indienne ^^

Cela aurait pu et cela aurait dû être un bon voire un très bon tome, mais la double phase Gambit de Dieu n'est pas optimisée car écourtée, et ensuite la gestion des personnages est incomplète. L'auteur construit quelque chose de très intéressant avec le personnage de McKay qui ayant toujours été victime de racisme sur Terre découvre que quelle soit la couleur de peau pour les suprématistes Thoans tout le monde est égaux dans médiocrité, et que quelle que soit la couleur de peau pour les indigènes préhistoriques tout le monde est égaux dans l'adversité. Alors que la question des droits des minorités est d'une vif actualité, c'est pour McKay une sorte de libération sinon une sorte de rédemption. Sauf qu'il se débarrasse du personnage... L'auteur construit également quelque chose de très beau avec la vieille Shaobam abandonnée par sa tribu car inutile en raison de ses incapacités physiques mais qui l'espace de quelques semaines revit en mettant ses capacités intellectuelles au service de Kickaha et d'Anania tout en sachant qu'elle est reste proche de sa fin. C'est une séquence d'une poignante humanité sur le passage de témoin entre les générations. Sauf qu'il se débarrasse du personnage...

Le final est dans la lignée des autres tomes de la saga : dans la palais volant d'Urthona on assiste à de nouveaux escape games avant la confrontation finale pleine de suspens, de tension et de twists car on ne sait pas qui d'Orc le Rouge ou d'Urthona a survécu et s'oppose aux amants maudits. Et je ne parle même pas du mystérieux anglais du XVIIIe siècle qui a a ce stade du récit n'est qu'un putain de foreshadowing lostien ^^
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La saga des hommes-dieux, tome 4 : Les Murs..

Ce tome 4 édité en 1970 et intitulé "Les Murs de la Terre" est la suite directe du tome précédent : pour parachever leur victoire les amants maudits Kickaha et Anania poursuivent sur Terre la dernière des Cloches Noires !

Le trickster originaire de la Terre qui a passé plusieurs décennies dans les Monde de Tiers retrouve sa Californie natale surpeuplée, encombrée, polluée, et agitée par les confrontations entre hippies et néo-nazis... On est dans le choc culturel et je ne m'étais pas autant amusé depuis "Star Strek IV : Retour sur Terre" ! Mais ce n'est pas fini car nous sommes dans la Masquerade et le couple qui chasse la dernière Cloche Noire est lui-même pourchassé par la police et la mafia au ordres du seigneur secret de la Terre. Car la Terre est un univers de poche comme les autres dirigés par le Seigneur Orc le Rouge, et il n'y a d'ailleurs pas une Terre mais deux Terres car ce dernier est savant fasciné par l'évolution comparée de l'humanité. Là au cela devient très cool et très fun c'est qu'en remontant les pistes pour le démasquer nos héros s'aperçoivent qu'il y a aussi deux Seigneurs et que dans leurs tractations pour sauver leur peau ils ne savent pas lequel est le vrai et lequel est le faux, lequel est le champion et lequel est le challenger, lequel est le tyran et lequel est l'usurpateur, lequel est en position de force et lequel est en position de faiblesse, et lequel est le maître des agents du FBI et lequel est le maître des membres de la mafia...

Cela aurait pu et cela aurait dû être génial, mais l'auteur semble pressé d'en finir et ne développe et n'explique pas grand chose (par contre il est prolixe sur le moindre fait et geste de son héros pour sortir vainqueur des nouveaux escape games ici carrément prophétiques tellement ils ressemblent aux ouvres vidéoludique de l'ère numérique), pire c'est complètement alourdi en étant écrit d'une traite sans aucun chapitrage d'aucune sorte donc sans aucun pause dans le récit...

Au bout du bout, le Seigneur de la Terre, l'Usurpateur de la Terre et le Libérateur de la Terre se donnent rendez-vous dans un lieu paumé du monde miroir et le Bon, la Brute et le Truand entrent dans le cercle du duel pour régler leurs comptes...

https://www.youtube.com/watch?v=g6tR78d0cmA

Mais aucun d'entre eux n'obtient le résultat escompté ! To Be Continued dans Le Monde lavalite !!!
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La saga des hommes-dieux, tome 3 : Cosmos p..

Ce tome 3 édité en 1969 et intitulé "Cosmos privé" laisse tombe Robert Wolff et Chryséis (pris au piège par celui qui se présentait comme étant le Seigneur Urizen), et il est victime plus que tous les autres tomes de la saga du syndromes des excellentes idées pas assez bien exploitées !

Des tribus des montagnes aux métropoles des plaines tout commence avec de la Fantasy amérindienne car Kickaha victime d'une subite soif d'intellect quitte ses amis nomades pour la grande bibliothèque de ce qui ressemble à une grande cité mésoaméricaine. Puis c'est la Guerre des Mondes quand débarquent sans prévenir par la porte des étoiles des chevaliers en armure : cette fois-ci les Conquistadores sont teutons et non ibériques ! Le trickster est en cavale car il est sur la liste noire des envahisseurs, et il est bientôt rejoint par les Seigneurs Anania, Nimstowl et Judubra l’Étrangleur qui était venu dans les mondes de Tiers pour demander refuge et asile chez le Seigneur Jadawin car eux aussi sont en cavale. Ils lui expliquent que le pire ennemi de leur espèce est de retour pour leur jouer à tous de bien mauvais tours : les Cloches Noires, des machines conçues pour transférer les consciences d'un corps à l'autre et qui ont fini par développer leurs propres consciences pour se retourner contre leurs utilisateurs puis leurs créateurs ! Une fois de plus va se dérouler la lutte entre l'homme et la machine, dans une ambiance "Les Envahisseurs" / "The Invaders" !!!

J'étais à fond dedans avec ce compte à rebours macabre dans lequel Kickaha qui soupçonne tout le monde d'être des Cloches Noires détruit un à un ses poursuivants en vérifiant bien s'ils sont thoans, humains, ou inhumains, jusqu'au remake du massacre de Wounded Knees où là j'ai trouvé que l'intrigue commençait à se déliter un peu : on a une cavale sur la lune des Mondes de Tiers reformatée pour ressembler à Barsoom (car Philip José Farmer, Paul Janus Finnegan et Robert Wolff sont des fanboys du "Cycle de Mars" d'Edgar Rice Burroughs), puis une série d'escape game où se Kickaha se remet à soupçonner tout le monde avant d'être libéré d'un circuit de résonance et participer à la bataille finale pleine de twists qui auraient été géniaux s'ils avaient été mieux amenés et mieux exploités (bien que le dernier d'entre eux nous dirige vers le tome 4 car quelqu'un menti sur le nombre de survivants de la grande guerre entre les Thoans et les Cloches Noires ^^). Et à chaque tome l'auteur semble s'acharner à faire agir ses personnages en solo alors qu'il ne sont jamais aussi intéressant que lorsqu'il fonctionne en duo ou en groupe (et j'avais écrit exactement la même chose sur "Anankè", le cycle Portal Fantasy d'Henri Vernes appartenant à la saga "Bob Morane"). On a ainsi plein de personnage secondaires qui ne demandent qu'à être mis en avant mais qui sortent du récit en disparaissant et/ou en mourant parfois comme des merdes (la strong independant woman contrebandière, véritable Han Solo amérindienne, l'officier déserteur qui en savait trop, l'empereur fantoche ou le paladin prisonnier), alors même que l'auteur nous laisse à penser qu'ils ont vécu leurs aventures de leur côté et qu'elles ont eu une incidence sur le récit principal. Reste quand même la relationship drama entre Kickaha et Anania, où l'auteur iconoclaste passe à la moulinette l'iconoclasme de "L'Amant de Lady Chatterley" (rappelons qu'on son époque les unions mixtes sont encore interdites par les puritains WASP et fortement punies par la loi) : Anania est qualifié de douce donc de faible par les siens mais elle reste une aristocrate immortelle et suprématiste, alors que Kickaha reste un roturier mortel et humaniste. Mais qui mieux que lui qui est accro à l'action et au danger peut comprendre ces hommes-dieux blasés qui sont hantés par la malédiction de l'immortalité ? Leur jeu de séduction et leur romance sont bien fait, mais là aussi c'est juste au moment où tout bascule dans leurs sentiments et leur relation que les personnages sont séparés et ils ne retrouveront pas avant le dénouement...



PS: notez la préface de Roger Zelazny qui avoue sans honte être un fanboy de Philip José Farmer et qu'il lui a emprunté tout ou presque ^^
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La saga des hommes-dieux, tome 7 : La rage ..

Jim Grisom est un adolescent un pleine crise d'identité. Coincé entre un père alcoolo et bourreau et une mère bigote et victime, il a en plus le malheur de vivre dans les chiottes du monde à savoir le Rust Belt durant les années fric... Cette terre abandonnée des dieux et des hommes connaît une crise sociale, économique et psychologique d'une telle intensité qu'elle nivelle toutes les classes sociales vers la bas : sans horizon, sans avenir, et sans espoir, le prolo Jim Grimson, le bourge Sam Wyzack ou l'aristo Sheila Helsgets trompent leur ennui délétère en expédients mortifères (alcools, drogues, rock & roll). Sauf qu'entre crises de rage et crises d'hallucination Jim Grisom est également victime de violents épisodes psychotiques qui le conduisent à l'Hôpital Psychiatrique... Pour guérir, le Docteur Porsena qualifié de chaman urbain lui propose une thérapie tiersienne basé sur "La Saga des hommes-dieux" de Philip José Farmer, et son dévolu se porte rapidement sur le personnage d'Orc le Rouge, le Seigneur de la Terre en colère contre la terre entière... Pour que Jim sorte de l'asile Orc le Rouge doit-il s'échapper d'Anthéma le monde du refus, ou Orc le Rouge doit-il s'échapper de son monde piège pour que Jim sorte de l'asile ? Car finalement Jim invente-il Orc le Rouge, observe-t-il Orc le Rouge, s'incarne-t-il en Orc le Rouge ou est-il possédé par Orc le Rouge ? Et ce mystérieux cerveau fantôme qui les hante dans les différentes réalités, que leur veut-il à tous les deux ???



Mise à part une mention du tome 5 et l'annonce du tome final de la série, "La Rage d'Orc le Rouge" est épisode du cycle indépendant sur tous les plans. Bien que les frontières soit poreuses avec le solipsisme de Michael Moorcock qui s'est toujours interrogé sur les centres de gravité des réalités individuelles ou ou partagées, nous somme résolument entre new wave et réalisme magique : Philip José Farmer auteur de "La Saga des hommes dieux" romance en 1991 le travail du psychiatre A. James Giannini qui utilisaient les livres de "La Saga des hommes dieux" dans le cadre de ses thérapies de groupe (et les deux bonhommes étant tous des fans de SFFF, cela nous offre moult clins d’œil savoureux aux grandes œuvres de la SFFF)... Postmodernisme ou magnifique boucle bouclée pleine d'humanité ? Tout cela est loin d'être tiré par les cheveux car les hommes dieux sont les démiurges et les maîtres de leurs univers de poche de la même manière que les patients sont les démiurges et les maîtres de leurs univers mentaux.... En plus le personnage principal de la série est un schizophrène dont les deux personnalité finissent par s'influencer et s'entraider pour s’équilibrer et finalement fusionner : c'est un peu l'objectif de la thérapie tiersienne qui revient de manière spiralaire dans les méthodes de la psychiatrie moderne...

Sur fond de mythologie blakienne les aventures et mésaventures d'Orc le Rouge rappellent tout autant celles de Rahan que celles de Tarzan, celles de Robin Crusoé que celles d'Edmond Dantès, et elles empruntent beaucoup à l'âge d'or des pulps en reprenant les codes des escape games qui ont fait la célébrité de la série. Mais le plus important c'est que sommes bien davantage dans la littérature du réel que dans les littératures de l'imaginaire avec la description de la déliquescence sociale du nord-est industriel des États-Unis dans les années 1980 (avec plusieurs passage rappelant le "Trainspotting" de Danny Boyle qui lui mettait en scène l'agonie de l’Écosse), et le processus de guérison long et douloureux de Jim Grimson un adolescent paumé au milieu de ce merdier qui a été souhaité et programmé par ces connards de Chicago Boys. Mais ce dernier n'est pas isolé et on retrouve d'autres paumés dans son groupe de thérapie :

- il y a le jeune sportif athée Brooks Epstein traumatisé par la faillite et le suicide de son père que sa famille juive veut absolument faire revenir à la synagogue et transformer en avocat ou en médecin...

- il y a Sandy Melton, métisse qui d'un côté adore son père WASP souvent absent du foyer et qui d'un autre côté déteste sa mère coréenne scotchée sur son canapé

- il y a Gillman Sherwood, artiste bisexuel dont son père magnat des affaires veut absolument faire un requin en costard cravate...

- il y a aussi Élisabeth Lavenza, brisée par des années d'abus sexuels imposés par son beau-père...

- il y aussi Ben Ligei le toxicomane et Kathy Maidanoff la nymphomane...



Le patient renvoie dos à dos Freud, Jung, Harry Stack Sullivan et compagnie, mais le docteur lui associe toutes leurs théories pour faire avancer sa guérison, et suivre la manière dont Jim Grisom finit par prendre le contrôle de sa vie s'avère fascinant... Alors certes je suis loin de connaître l'auteur par cœur, mais ce livre est pour l'instant le mieux écrit que j'ai lu de lui (je gage que le travail de traduction d'Arnaud Mousnier-Lompré n'y est pas étranger ^^). Sans doute plus intéressant que plaisant, je suis très curieux de savoir ce que penserait de tout cela des lecteurs passionnés autant de SFFF que de psychologie (suivez mon regard ^^) !
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Les amants étrangers

En 3050, le monde tel que nous le connaissons a subi d'importants changements : à la suite d'une guerre bactériologique, la population planétaire a été décimée : quelques îles ont survécu (Islande, Australie, … ) et repeuplent la Terre. Un nouveau prophète, Sigmen, a fait son apparition et a transformé l'Union, une des deux grandes puissances mondiales avec Israël, en une théocratie. Sa doctrine n'a pas grand chose de nouveau. Au menu, pudibonderie extrême : interdiction de se voir nu, la salle de bain est rebaptisée « innommable », on se voile la bouche pour manger ; la « réalité » est un impératif : pas de mensonge, pas de rêverie, et tout ce qui nous arrive (accidents y compris) est forcément souhaité.



Hal Yarrow a la vie dure dans cette société : outre la surveillance continue des élites, son agi (son ange gardien) l'a marié à une bigote persuadée que la meilleure manière de lui rendre service est de dénoncer le moindre de ses manquements aux règles aux autorités religieuses. Pour ne rien arranger, Hal n'a pas voulu se spécialiser dans un domaine et est devenu un « tchatout », un personnage qui favorise les échanges interdisciplinaires, métier nécessaire mais méprisé.



Aussi, quand on le nomme pour quitter la Terre et aller analyser la lointaine planète Ozagen, Hal saute sur l'occasion. Le but de la mission est de préparer une spécialité terrienne : étudier rapidement la culture des extra-terrestres, avant de préparer des épidémies qui décimeront les habitants, rendant ainsi la planète plus facile à coloniser. Mais sur Ozagen, Hal rencontre une humanoïde, dont il tombe amoureux, et qui ignore tous les tabous qui constituent son éducation.



La première partie sur la dictature religieuse est assez classique et n'apporte pas grand chose au genre (même si les discussions sur les actes réels, irréels, pseudo-réels, subréels sont plutôt amusantes). L'intérêt du roman se trouve dans la liaison entre Hal et l'extra-terrestre qu'il rencontre. Ce roman est l'un des premiers à aborder les relations sexuelles entre races différentes, et la révélation finale ne manquera pas de vous interpeller.
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Le Fleuve de l'éternité, tome 1 : Le Monde du f..

Un beau matin, tous les êtres humains qui ont peuplé la Terre se réveillent au bord d'un fleuve. La résurrection se révèle dure à vivre pour certains : les puritains, qui ont un peu de mal avec la nudité imposée ; les religieux, pour qui cette vie au bord du fleuve ne ressemble pas vraiment au paradis promis. Toutefois, rien ne leur manque : la nourriture ainsi que quelques petites douceurs (alcool, tabac, drogue...) sont fournies gracieusement en rechargeant son « graal » dans les endroits appropriés.



Les bons réflexes reviennent cependant vite à la surface : des petits clans se forment, puis des tribus de plus en plus imposantes, pour se protéger, puis pour s'approprier les ressources des autres : vol, pillage, esclavage font rapidement leur apparition aux bords du Fleuve.



Parmi tous ces hommes, Richard Burton (célèbre explorateur anglais) a connu un destin quelque peu différent : il est le seul à s'être réveillé pendant la phase préparatoire de cette drôle d'expérience. Son rêve, qui tourne à l'obsession, est de remonter le Fleuve pour découvrir ce qu'il se passe exactement : qui a ressuscité tous ces êtres vivants, et surtout, dans quel but ? Il sera accompagné dans sa quête par quelques compagnons de voyage : Kazz, un homme de Néandertal ; Frigate, un américain qui a vécu « l'apocalypse » ; Monat, un extra-terrestre qui l'a provoquée ; Lev, un rescapé des camps de concentration.



Le thème de ce roman est ambitieux, faire revivre d'anciennes célébrités et les faire agir de manière cohérente avec leur ancienne personnalité n'est pas chose facile. Les informations sur l'origine de cette résurrection générale nous sont données au compte-gouttes et nous perdent plus qu'autre chose. Par contre, même si j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce premier volume, et à voir l'histoire de l'humanité se développer en accéléré, j'ai quelques doutes sur la capacité de l'auteur à écrire une fin qui soit à la hauteur de tous les ingrédients qu'il a réunis. Il me semble que la barre est placée très haut. Mais enfin, je ne demande qu'à être agréablement surpris !
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La saga des hommes dieux - Intégrale, tome 1

J'ai déjà tout dit ici de cette Portal Fantasy dédiée à une science-fiction pleine d'inventions :

Tome 1 : "Le Faiseur d'univers"

https://www.babelio.com/livres/Farmer-La-saga-des-hommes-dieux-tome-1--Le-faiseur-dUni/54174/critiques/1733082

Tome 2 : "Les Portes de la création"

https://www.babelio.com/livres/Farmer-La-saga-des-hommes-dieux-tome-2--Les-portes-de-la/52675/critiques/1733361

Tome 3 : "Cosmos privé"

https://www.babelio.com/livres/Farmer-La-saga-des-hommes-dieux-tome-3--Cosmos-prive/60793/critiques/1733930

Tome 4 : "Les Murs de la Terre"

https://www.babelio.com/livres/Farmer-La-saga-des-hommes-dieux-tome-4--Les-Murs-de-la-t/52669/critiques/1734691



Mais je fais un bis repetita pour cette intégrale en 2 parties pour rappeler au souvenir de la défunte collection « Pulp Fictions » des éditions La Découverte, qui avait toujours une mise en page aérée et soignée donc agréable à lire et à feuilleter, et qui ont toujours offert d'imbattables rapports qualité / prix (ici quatre romans pour une petite vingtaine d'euros, ça change des charcutiers qui arrivent à te vendre un livre jusqu'à 80 euros et qui après vont se plaindre auprès de Ministre de la Culture que c'est la crise et que plus rien ne se vend)...
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Le livre d'or de la science-fiction : Phili..

De Philip José Farmer, j’ai lu il y a longtemps son énorme cycle du Monde du Fleuve. Un cycle qui, clairement, ne passe pas inaperçu du fait de son originalité. Ce Livre d’Or m’assure un complément « vu du ciel » de l’auteur et de son œuvre.

La biographie de l’auteur est réduite à sa plus simple expression, son auteur Jacques Chambon n’étant pas fan de l’exercice (il le dit lui-même). Il préfère réaliser une analyse des thèmes favoris de Farmer. Celui-ci aime mettre le lecteur de son temps dans une situation inconfortable, en remettant en question ses tabous. Il joue beaucoup avec l’altérité et le contact extraterrestre, contact souvent intime qui peut gêner mais qui, formellement parlant, n’a pas de raison d’être soustrait à la SF. Farmer aime aussi beaucoup jouer avec le concept de divinité, et d’immortalité.



Je n’ai pas aimé toutes les nouvelles de ce volume. J’ai par exemple détesté L’homme des allées. Bien que ce texte propose une vision nouvelle de l’homme de Neandertal, la vulgarité du personnage principal et surtout la violence physique et morale qu’il exerce sur les femmes m’ont choqué (vous voyez ? situation inconfortable). La voix du sonar dans mon appendice vermiforme m’est passé totalement au-dessus de la tête, trop délirant.

Délirant, c’est le qualificatif principal que l’on peut appliquer à l’imagination de Philip José Farmer. Je peux par exemple évoquer ce scénario avorté de la série Star Trek – L’ombre de l’espace – où l’auteur envoie le vaisseau d’exploration carrément au-delà de l’univers, celui-ci n’étant qu’une sphère tournant parmi d’autres autour d’une boule bien plus grosse (le corps fracassé d’une femme tourne avec ces univers, je ne vous expliquerai pas pourquoi). On a aussi Du fond de la chauffe, où l’univers devient une sorte de vaisseau spatial qui tire son énergie des querelles entre voisins dans un immeuble ; trop dingue. Ou encore Chassé-croisé dans le monde du mardi, où on a résolu le problème de la surpopulation en faisant vivre les gens un seul jour de la semaine, cryogénisés le reste de la semaine ; une forme inédite de voyage dans le temps.



A part deux textes, j’ai trouvé le livre très réjouissant, emportant le lecteur dans des régions fortement exotiques. Je lirai très probablement un roman de Farmer un de ces jours.

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La saga des hommes-dieux, tome 6 : Plus for..

Ce tome 7 a été édité en 1993 et est intitulé "Plus Fort que le feu" : 15 ans se sont écoulés dans série comme dans la vraie vie depuis que Kickaha le Rusé et Anania la Brillante se sont échappés du Monde Lavalitte... Et ils tombent de Charybde en Scylla puisqu'à peine sortis du monde prison dont ils sont restés des années les hôtes obligés, ils se retrouvent pris au piège d'un circuit de résonance et ils n'échappent à la mort que grâce à la trompe de Shambarinen. Ils font la rencontre d'Eric Clifton (qui s'avère être l’Anglais du XVIIIe siècle qui hantait les couloirs du palais flottant d'Urthona dans le tome précédent) et des thoanes Ona et Eleth tout en sachant qu'ils peuvent trahir à tout moment et qu'ils peuvent être des agents d'Orc le Rouge... Qui se fait une joie de leur tomber dessus avec toute la classe noire d'un méchant flamboyant ! Mais quel fumier celui-là hein !!!



ATTENTION Zone Spoilers, et il y en a un paquet...

Être le plus fort et le plus malin n'intéresse plus Orc le Rouge, il veut imposer sa supériorité en détruisant tous les univers de poche thoans (y compris Terre 1 et Terre 2 qui lui appartiennent depuis toujours) pour en créer un nouveau qui restera la seule et unique réalité... L'auteur reprend Anthéma le Monde du Refus et le Monde des Cavernes de Zazel décrits dans les trips chamaniques de Jim Grimson dans la tome 6 (et si j'ai bien compris le cerveau fantôme qui hantait ses visions serait celui de William Blake connecté à la turbulente famille d'Orc le Rouge) et Orc le Rouge utilise Kickaha comme pion / agent / appât / espion pour retrouver dans les archives de Zazel les plans de la machine d'apocalypse lui permettant de réaliser ses plans. Sauf que les circonstances font qu'il finit par être également le pion / agent / appât / espion de Manatha Vorcyon et de Khruuz le dernier des Khringdiz (les créateurs des Thoans et de leurs technologies massacrés jusqu'au dernier par leurs bien ingrates créatures). C'est génial ! Portes piégées, mules kamikaze, cadeaux grecs atomiques, guerre des clones pour tromper l'adversaire, guerre informatique pour prendre le contrôle des portails entre les dimension dans une gigantesque partie de « je sais que tu sais que je sais, mais est-ce que tu sais que je sais que tu sais ? » : on a Orc le Rouge qui veut devenir nec plus ultra, Manatha Vorcyon qui veut le stopper et le devancer pour devenir primus inter pares, Khruuz qui veut aussi le stopper et le devancer mais pour venger son peuple en tuant tous les Thoans, et les différents clones d'Orc le Rouge qui veulent se débarrasser de leur géniteur (et de leurs frères pour devenir le nouveau, seul et véritable Orc le Rouge)... Comment dire, c'est "Stargate" avec Baal, Hathor et Anubis, et tout n'est qu'alliances de circonstances, complots, trahisons et rebondissements en veux-tu en voilà. Pour ne rien gâcher il y a une histoire de prophétie sur le fin du règne thoans, et Kickaha se fait une joie de former son Scooby Gang pour remporter la victoire finale. Au bout du bout, tout le monde se retrouve prisonniers des geôles de Dingsteth le majordome androïde de Zazel ^^

Kickaha se surpasse en embobinant et en mystifiant un être de pur logique disposant du plus puissant super-ordinateur de tous les temps (remember la Roue Spectrale dans le "Cycle de Merlin" ^^), mais nouvelles trahisons, nouvelles alliance de circonstances et nouveaux rebondissements : il faut stopper à tout prix celui qui roulé tout le monde pour devenir l'unique maître de tous les mondes !

FIN Zone Spoilers



Ce dernier tome clôt la saga des "Hommes-Dieux" en beauté voire en feux d'artifices. Oui à l'image des derniers romans de Jack Vance ont sent que Philip José Farmer est un peu rattrapé et dépassé par son époque, il y a toujours ce côté pulpien over the top qui finit peu ou prou par déraper, la gestion des personnages aurait pu être améliorée et on est toujours sans nouvelle de Jadawin et Chryséis depuis la fin du tome 2... Mais bon, je me suis bien amusé et je ne boude pas mon plaisir du coup je lâche une petite 4e étoile ^^
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Quand les enquêteurs parlent...

— Il s’en est fallu d’un cheveu ! Sans son regard rapide, sans ses yeux de lynx, XXX XXXX, en ce moment, ne serait peut-être plus de ce monde ! Quel désastre pour l’humanité ! Sans parler de vous, Hastings ! Qu’auriez-vous fait sans moi dans la vie, mon pauvre ami ? Je vous félicite de m’avoir encore à vos côtés ! Vous-même d’ailleurs, auriez pu être tué. Mais cela, au moins, ce ne serait pas un deuil national ! Héros de Agatha Christie

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