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Citations de Pierre Corneille (1034)


BÉRÉNICE : Je ne demande plus que pour de si beaux yeux
Votre absolu pouvoir hasarde un : " je le veux. "
Cet amour le voudrait ; mais comme je suis reine,
Je sais des souverains la raison souveraine.
Si l’ardeur de vous voir l’a voulue ignorer,
Si mon indigne exil s’est permis d’espérer,
Si j’ai rentré dans Rome avec quelque imprudence,
Tite à ce trop d’ardeur doit un peu d’indulgence.

Acte V, Scène 4.
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DOMITIAN : Les scrupules d’état, qu’il fallait mieux combattre,
Assez et trop longtemps nous ont gênés tous quatre :
Réunissez des coeurs de qui rompt l’union
Cette chimère en Tite, en vous l’ambition.
Vous trouverez au mien encor les mêmes flammes
Qui, dès que je vous vis, charmèrent nos deux âmes.
Dès ce premier moment j’adorai vos appas ;
Dès ce premier moment je ne vous déplus pas.
Ai-je épargné depuis aucuns soins pour vous plaire ?
Est-ce un crime pour moi que l’aînesse d’un frère ?
Et faut-il m’accabler d’un éternel ennui
Pour avoir vu le jour deux lustres après lui,
Comme si de mon choix il dépendait de naître
Dans le temps qu’il fallait pour devenir son maître ?
Au nom de votre amour et de ce digne amant,
Madame, qui vous aime encor si chèrement,
Prenez quelque pitié d’un amant déplorable ;
Faites-la partager à cette inexorable ;
Dissipez la fierté d’une injuste rigueur.
Pour juge entre elle et moi je ne veux que son coeur.
Je vous laisse avec elle arbitre de ma vie.
Adieu, madame. Adieu, trop aimable ennemie.

TITE ET BÉRÉNICE : Acte III, Scène 2.
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DON RODRIGUE : Punis-moi par vengeance, ou du moins par pitié.
Ton malheureux amant aura bien moins de peine
À mourir par ta main qu'à vivre avec ta haine.
CHIMÈNE : Va, je ne ta hais point.
DON RODRIGUE : Tu le dois.
CHIMÈNE : Je ne puis.

LE CID : Acte III, Scène 4. (v. 960-963).
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LAODICE : Et ne vous flattez point ni sur votre grand cœur,
Ni sur l'éclat d 'un nom cent et cent fois vainqueur ;
Quelque haute valeur que puisse être la vôtre,
Vous n'avez en ces lieux que deux bras comme un autre.

Acte I, Scène 1, (v. 89-92).
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Si vous me demandez jusques où peut s'étendre cette liberté qu'a le Poète d'aller contre la vérité et contre la vraisemblance, par le considération du besoin qu'il en a, j'aurai de la peine à vous faire une réponse précise. [...] La seule mesure qu'on y peut prendre, c'est que tout ce qu'on y ajoute à l'Histoire, et tous les changements qu'on y apporte, ne soient jamais plus incroyables, que ce qu'on en conserve dans le même Poème.
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GERONTE. Je vous cherchais, Dorante.
DORANTE. Je ne vous cherchais pas, moi. Que mal à propos
Son abord importun vient troubler mon repos,
Et qu'un père incommode un homme de mon âge!
GERONTE. Vu l'étroite union que fait le mariage,
J'estime qu'en effet c'est n'y consentir point
Que laisser désunis ceux que le Ciel a joint,
La raison le défend, et je sens dans mon âme
Un violent désir de voir ici ta femme,
J'écris donc à son père, écris-lui comme moi.
Je lui mande qu'après ce que j'ai su de toi
Je me tiens trop heureux qu'une si belle fille,
Si sage, et si bien née, entre dans ma famille.
J'ajoute à ce discours que je brûle de voir
Celle qui de mes ans devient l'unique espoir,
Que pour me l'amener tu t'en vas en personne,
Car enfin il le faut, et le devoir l'ordonne,
N'envoyer qu'un valet sentirait son mépris.
DORANTE. De vos civilités, il sera bien surpris,
Et pour moi je suis prêt; mais je perdrai ma peine,
Il ne souffrira pas encor qu'on vous l'amène,
Elle est grosse.
GERONTE. Elle est grosse!
DORANTE. Et de plus de six mois.
GERONTE. Que de ravissements je sens à cette fois!
DORANTE
Vous ne voudriez pas hasarder sa grossesse ?
GERONTE. Non, j'aurai patience autant que d'allégresse,
Pour hasarder ce gage il m'est trop précieux.
A ce coup ma prière a pénétré les Cieux,
Je pense en le voyant que je mourrai de joie.
Adieu, je vais changer la lettre que j'envoie,
En écrire à son père un nouveau compliment,
Le prier d'avoir soin de son accouchement,
Comme du seul espoir où mon bonheur se fonde.
DORANTE, à CLITON. Le bonhomme s'en va le plus content du monde.
GERONTE, se retournant. Écris-lui comme moi.
DORANTE. Je n'y manquerai pas.
Qu'il est bon!
CLITON. Taisez-vous, il revient sur ses pas.
GERONTE. Il ne me souvient plus du nom de ton beau-père.
Comment s'appelle-t-il ?
DORANTE. Il n'est pas nécessaire,
Sans que vous vous chargiez de ces noms superflus,
En fermant le paquet j'écrirai le dessus.
GERONTE. Étant tout d'une main il sera plus honnête.
DORANTE. Ne lui pourrai-je ôter ce souci de la tête ?
Votre main, ou la mienne, il n'importe des deux.
GERONTE. Ces nobles de province y sont un peu fâcheux.
DORANTE. Son père sait la cour.
GERONTE. Ne me fais plus attendre.
Dis-moi...
DORANTE. Que lui dirai-je ?
GERONTE. Il s'appelle ?
DORANTE. Pyrandre.
GERONTE. Pyrandre! tu m'as dit tantôt un autre nom;
C'était, je m'en souviens, oui, c'était Armédon.
DORANTE. Oui, c'est là son nom propre, et l'autre d'une terre,
Il portait ce dernier quand il fut à la guerre,
Et se sert si souvent de l'un et l'autre nom,
Que tantôt c'est Pyrandre, et tantôt Armédon.
GERONTE. C'est un abus commun qu'autorise l'usage,
Et j'en usais ainsi du temps de mon jeune âge.
Adieu, je vais écrire.

Acte IV, scène IV
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Un juste déplaisir à ce point m'a réduite ;
Son trépas dérobait sa tête à ma poursuite ;
S'il meurt des coups reçus pour le bien du pays,
Ma vengeance est perdue, et mes desseins trahis,
Une si belle fin m'est trop injurieuse.
Je demande sa mort, mais non pas glorieuse,
Non pas dans un éclat qui l'élève si haut,
Non pas au lit d'honneur, mais sur un échafaud ;
Qu'il meurt pour mon père, et non pour la patrie :
Que son nom soit taché, sa mémoire flétrie.
Mourir pour le pays n'est pas un triste sort ;
C'est s'immortaliser par une belle mort.
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[Photin, conseillant à Ptolémée d'abattre Pompée pour plaire à César]
Vous ne pouvez enfin qu'aux dépens de sa tête
Mettre à l'abri la vôtre, et parer la tempête.
Laissez nommer sa mort un injuste attentat :
La justice n'est pas une vertu d’État.
Le choix des actions ou mauvaises ou bonnes
Ne fait qu'anéantir la force des couronnes;
Le droit des rois consiste à ne rien épargner,
La timide équité détruit l'art de régner.
Quand on craint d'être injuste, on a toujours à craindre;
Et qui veut tout pouvoir doit oser tout enfreindre,
Fuir comme un déshonneur la vertu qui le perd,
Et voler sans scrupule au crime qui lui sert.
(Acte I, scène 1)
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Il est des noeuds secrets, il est des sympathies, - Dont par le doux rapport les âmes assorties - S'attachent l'une à l'autre, et se laissent piquer - Par ces je ne sais quoi qu'on ne peut expliquer.
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Devine si tu peux, et choisis si tu l'oses.
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Pierre Corneille
En matière d'amour, rien n'oblige à tenir ;
Et les meilleurs amis, lorsque son feu les presse,
Font bientôt vanité d'oublier leur promesse.

(Mélite)
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«  À qui sait bien aimer, il n’est rien d’impossible » .
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PLAUTINE
Quelle gloire à Plautine, ô ciel, de pouvoir dire
Que le choix de son cœur fut digne de l'empire,
Qu'un héros destiné pour maître à l'univers
Voulut borner ses vœux à vivre dans ses fers,
Et qu'à moins que d'un ordre absolu d'elle même
Il aurait renoncé pour elle au diadème !
(Acte I, Scène 4)
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TITE : Hélas ! Madame, hélas ! pourquoi vous ai-je vue ?

Acte III, Scène 5.
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L'INFANTE :
Ma plus douce espérance est de perdre l'espoir.
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DOMITIE : Laisse-moi mon chagrin, tout injuste qu'il est :
Je le chasse, il revient ; je l'étouffe, il renaît.

Acte I, Scène 1.
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NICOMÈDE : Mon frère, avec mes fers vous en brisez bien d'autres :
Ceux du Roi, de la Reine, et les siens et les vôtres.

Acte V, Scène 9, (v. 1827-1828).
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LYSE
[...]
Qui cache sa colère assure sa vengeance ;
Et ma feinte douceur prépare beaucoup mieux
Ce piège où tu vas choir, et bientôt, à mes yeux.
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ALCANDRE
Dorante, c’est assez, je sais ce qui l’amène ;
Ce fils est aujourd’hui le sujet de sa peine.
Vieillard, n’est-il pas vrai que son éloignement
Par un juste remords te gêne incessamment ?
Qu’une obstination à te montrer sévère
L’a banni de ta vue, et cause ta misère ?
Qu’en vain, au repentir de ta sévérité,
Tu cherches en tous lieux ce fils si maltraité ?
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SURÉNA. Je sais ce qu’à mon cœur coûtera votre vue,
Mais qui cherche à mourir doit chercher ce qui tue.
Madame, l’heure approche, et demain votre foi
Vous fait de m’oublier une éternelle loi,
Je n’ai plus que ce jour, que ce moment de vie :
Pardonnez à l’amour qui vous la sacrifie,
Et souffrez qu’un soupir exhale à vos genoux,
Pour ma dernière joie, une âme toute à vous.
EURYDICE. Et la mienne, seigneur, la jugez-vous si forte,
Que vous ne craigniez point que ce moment l’emporte,
Que ce même soupir qui tranchera vos jours
Ne tranche aussi des miens le déplorable cours ?
Vivez, seigneur, vivez, afin que je languisse,
Qu’à vos feux ma langueur rende longtemps justice ;
Le trépas à vos yeux me semblerait trop doux,
Et je n’ai pas encore assez souffert pour vous.
Je veux qu’un noir chagrin à pas lents me consume,
Qu’il me fasse à longs traits goûter son amertume,
Je veux, sans que la mort ose me secourir,
Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir.

Acte I, Scène 3.
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