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Critiques de Pierre Le Coz (29)
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Le rêveur définitif

Définitivement, je suis un rêveur. Des nouvelles ! Je m'imaginai des espaces de liberté, des vides à combler, des ellipses surprenantes... Une nouvelle c'est cela, non ? Qu'elle qu'en soit le sujet, le ton, la couleur : moins de phrases, plus d'imaginaire, une place au mystère.





Sept et non huit fictions composent ce recueil. (Sauf à considérer La note de l'éditeur comme une fiction, note de trois pages que je n'ai pas encore lues pour un rendu à vif et sincère.) Deux selon mes attentes arrivent à décrocher une étoile.



La quatrième, Albertine retrouvée, pour sa créativité et le portrait de l'intrigante Albertine dans un Paris sous les bombes. Point besoin de connaître Proust pour apprécier. Enfin la dernière, La Vue d'Essaouira, où il suffit d'amours naissantes pour qu'un ciel flamboie, et cette carte du tendre se fermant en haut de l'Atlas, ouverte à tous les possibles...





Deux étoiles, c'est peu. C'est beaucoup dans le néant, dans cette quête exploratoire j'ai perdu Pierre Le Coz le peuplant de trop de mots à mon goût. D'autres apprécieront vraisemblablement partir à sa recherche, ce n'est pas du temps perdu.





Grand merci à Babelio pour cette masse critique et aux éditions Le Soupirail dont je tiens à souligner la qualité.
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La chambre et le temps

C'est l'histoire d'une femme.

C'est l'histoire d'un homme.

C'est l'histoire d'une ville. Celle qui cache des secrets.

C'est l'histoire d'une rencontre. Ephémère et éternelle à la fois.

C'est l'histoire d'une empreinte indélébile sur la peau.

C'est l'histoire d'un rêve déjà devenu lointain.

C'est l'histoire d'un attachement qui n'en a pas l'air.

C'est l'histoire d'une chambre, témoin du merveilleux, de l'étrange, de l'intime et de la volupté.

C'est l'histoire d'une nuit sans lune, sans peur, sans limites.

C'est l'histoire d'un été, étouffant, moite et séducteur.

C'est une histoire. Ca pourrait être notre histoire.



La Chambre et le Temps est un très court roman qu'il m'a fallu apprivoiser le temps de quelques pages. L'écriture de Pierre Le Coz dont je n'étais pas familière est d'une force poétique, d'une complexité et d'une richesse rares. Si elle m'est d'abord apparue comme un obstacle, elle s'est rapidement transformée en torrent de sensations et en tourbillon d'émotions.

S'il est difficile de s'attacher aux personnages dont on ne sait pas grand chose, le décor, le lieu, le temps et les circonstances deviennent nos complices privilégiés le temps de ce voyage au pays des sens, de l'interdit, de l'inédit, de l'indispensable, de l'indicible.



Une très belle découverte qui donne envie de prendre le large, de se laisser séduire par la chaleur d'une saison, par la ferveur d'une nuit, par la fraîcheur d'un drap, par la douceur d'une peau.



Merci aux Editions Le Soupirail et à Babelio par son opération Masse Critique pour ce joli moment littéraire. Et merci à Pierre Le Coz pour son talent à décrire l'Amour.

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La chambre et le temps

Merci à Babelio et les Editions Le Soupirail qui m’ont adressé ce livre dans le cadre de la Masse Critique

Il s’agit d’un court récit de 83 pages. Le récit est poétique mais aussi analytique, je ne sais pas si ce terme est approprié à la situation, mais c’est ainsi que je l’ai perçu.

Un texte impersonnel car jamais un nom ou un prénom n’est cité, le narrateur est masculin et il parle de sa partenaire sans jamais la nommer vraiment, il s’adresse à elle en lui disant « tu » et parle de leur couple en disant « nous ». Il semble s’agit d’un couple adultérin, sa partenaire ayant quelqu’un d’autre dans sa vie.

Il décrit avec précision et beaucoup de poésie l’endroit où ils se trouvent mais toujours sans préciser le nom le lecteur navigue dans une vague de mots tous bien choisis. Ils se retrouvent pour faire l’amour, étrangement, juste l’acte ; je cite un passage : « Point de baisers, d’embrassements : jamais – fidèles en cela à la constante signature de notre passion, nous attendions toujours le retour à la chambre pour rompre la froideur de ces entrevues ». Un amour platonique ? juste pour l’acte ? combien de temps va-t-il durer ? parce qu’il s’agit aussi de temps !

J’ai lu ce livre sans trop saisir le sens de son contenu, je ne sais pas si je l’ai bien interprété, compris, surtout pour ce qui concerne la notion de temps. Son contenu est très subtil, poétique mais aussi philosophique, la construction des phrases est très particulière, les mots sont recherchés.

Malgré tout j’ai pris du plaisir à le lire, Pierre Le Coz a une très belle écriture, particulière.

Un petit plus l’éditeur publie à la fin du roman une note et j’ai pu trouver une analyse très fine du texte.

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Toulouse, la chambre et le fleuve

Un bel hommage à Toulouse, personnage principal de ce roman. Le narrateur, venant d'apprendre qu'il a un fils d'une vingtaine d'années, vient le rencontrer dans la ville où, vingt ans plus tôt, il a vécu une histoire amoureuse. Toulouse d'après le 21 septembre 2001 (et l'explosion de l'usine d'AZF qui fit des ravages dans toute la ville) et Toulouse des années 70 et des révoltes étudiantes, les deux se confondent bientôt.

La ville devient labyrinthe de mystères, de cours cachées et de portes secrètes. Le fleuve, qui divise la ville en deux, vient d'un passé tumultueux et cache en lui une violence que le narrateur retrouve aussi dans le coeur des briques roses. Toulouse se fait poème, muse, essence.



Un roman à lire lentement, à apprécier mot par mot, au rythme des incessantes promenades du narrateur étudiant et celui d'aujourd'hui; un vrai plaisir de lecture.
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Le rêveur définitif

Ceci est un recueil de sept nouvelles qui ont un point commun : un personnage central décrivant la situation dans laquelle il est. Différents lieux, des Landes au Maroc en passant par l'Afghanistan, différents hommes, militaire, journaliste, amoureux passionné, templier...



Il est toujours difficile de chroniquer ce genre de livre, de par la diversité des histoires et des ambiances données à chacune. Certaines m'ont emmené comme " Albertine retrouvée " ," La croix des femmes mortes " ou encore " La vue d'Essaouira ". D'autres m'ont laissé de marbre. Mention spéciale à la nouvelle du titre qui m'a émue. C'est la raison de ma notation qui tient compte cependant que la majorité des nouvelles est empreintes d'une certaine poésie due à une bonne description des endroits.

J'ai été agréablement surpris par la place de l'homosexualité prise dans une des nouvelles. Je ne dis pas laquelle si vous voulez lire ce livre.

Autre remarque, la majorité des nouvelles n'offrent pas un dénouement inattendu et surprenant.



Je remercie les éditions Le Soupirail et Babelio pour ce livre à découvrir et facile à lire.



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Le tueur de Garonne

Pierre le COZ. Le tueur de Garonne.



Merci beaucoup à Babelio de m’avoir sélectionnée lors de la masse critique de mars, dans le genre mauvais genre.



Tristan, étudiant en maîtrise de philosophie, à Toulouse n’est pas très sérieux. c’est un cossard et dans le quotidien, il est entretenur par Emma Lesueur, épouse du PDG de Kraftwerk. Cette dernière loue une garçonnière pour abriter leurs rencontres amoureuses. Cette situation « d’escort boy » convient parfaitement au jeune homme. Mais lors de sa dernière visite à sa belle, Tristan se trouve face au macchabée de cette dernière. Qui a donc assassiné Emma ? Malheureusement pour le jeune homme, la police débarque et le trouve sur les lieux. Il est donc incarcéré, accusé du meurtre de sa maîtresse.



Sa directrice de maîtrise, Hélène Rosario, en lui confiant un ouvrage de philosophie va lui permettre de s’évader et de fuir . Il va devenir un véritable limier, allant de cafés en cafés et bars en bars, à la recherche du meurtrier d’Emma. C’est lui qui va mener l’enquête et elle se corse avec l’homicide d’un tueur à gages et le suicide du mari d’Emma, Edouard Lesueur, véritable commanditaire du meurtre de son épouse (L’entreprise Kraftwerk est sa propriété), Mais quel imbroglio ? Les cadavres abondent... Qui a donc tué Emma. Il faut se plonger dans la lutte contre le franquisme avec la réapparition de l’époux d’Hélène, Henri Rosario, plus de trente ans après cette sombre période.Les fils se mêlent et je ne parviens pas à démêler l'écheveau.



Je demeure sur ma faim. Ce roman policier ne m’a pas séduite. L’intrigue est oiseuse. Les allusions à la philosophie ne peuvent que nous noyer dans les relations humaines. Il y a trop d’invraisemblances. Aussi je ne peux me permettre de conseiller ou non la lecture de ce livre. Nous traversons la ville rose. Mais il aurait pu être implanté dans n’importe quelle ville de France. C’est le premier ouvrage de cette auteur et je ne pense pas me pencher sur d’autres récits de cet écrivain. Bonne journée et belles lectures à tous. ( 20/03/2022).


Lien : https://lucette.dutour@orang..
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L'éternité et après

J'ai reçu et découvert ce titre grâce à une masse critique. Pour la première fois, je suis incapable de finir un livre que j'avais pourtant choisi et envie de lire.



Les 12 premières pages m'ont paru très obscures et je vais être franche : je n'ai rien compris. J'ai toutefois poursuivi la lecture et ai été intéressée par le sujet abordé (le Grand Pan) mais comme je n'avais pas compris le propos des premières pages, l'enchainement des parties suivantes consacrées à Macbeth, Le Roi Lear, m'a paru nébuleux et je n'ai pas réussi à créer de lien entre les différents points que l'auteur aborde grâce à la littérature (Rimbaud, Shakespeare....).



Le problème essentiel de ce livre est l'écriture de l'auteur : comment peut-on espérer qu'un lecteur ait envie de lire une phrase de 12 ou 18 lignes voire 46 ? La phrase est parsemée de ponctuation diverse (nécessaire, soit) mais surtout de nombreuses parenthèses au sein de cette même phrase. Outre la longueur laborieuse pour la lecture seule, le sens de la phrase est perdu en raison de sa longueur et les portions de phrases mises entre parenthèses rompent notre compréhension, réflexion. Cette façon d'écrire n'est pas anecdotique mais permanente. Sitôt la fin de la phrase lue, la teneur est à peine mémorisée que l'on dépense une énergie incroyable à lire mais surtout comprendre la phrase suivante qui aura la même longueur.

Lassée, j'ai cessé ma lecture après 250 pages lues sur 760.

Il est dommage que la forme ait nui à ce point à ce que l'auteur voulait transmettre, analyser.

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Je remercie Babelio et les Editions Loubatières pour l'envoi du livre.
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Une porte sur l'été

Tout d'abord, cet ouvrage est dédié à l'écrivain et poète Jean-Valère Baldacchino et se trouve être le dixième tome de "L'Europe et la Profondeur" et la couverture représente une huile sur toile impressionniste "Femme à l'ombrelle tournée vers la gauche" (Suzanne Hoschedé était la belle-fille du peintre et un de ses modèles favoris) réalisée en 1886 par le célèbre peintre Claude Monet.





De nombreuses citations des poèmes de Baudelaire sont mentionnées, l'écrivain considère d'ailleurs cet illustre personnage comme, je cite : "de profond théologien autant que grand poète" ! Ce fut un vrai régal son poème "Le Voyage" et j'ai très apprécié l'analyse comparant ce poème avec le choeur d'Antigone de Sophocle.





Ainsi, Pierre le Coz étudie le monde de la Littérature comme le conte du Graal ou le roman de Perceval de l'écrivain et poète français Chrétien de Troyes, de l'Ennui de l'écrivain italien Alberto Moravia, du Journal d'un curé de campagne de l'auteur français George Bernanos etc...





De plus, le Divin, la philosophie (Vérité et poésie selon Heidegger...) et la politique (la démocratie, la finance, la crise économique, l'immigration, la mondialisation...) sont également examinés. L'amour divin, les évangiles, la création, le péché, l'amour, la liberté, la foi, la vérité et la mort sont particulièrement traités en plus du Big Bang et de l'univers.





D'autre part, on retrouve aussi soit les pensées soit les films ou soit certains écrits de personnes célèbres comme le poète Rimbaud, le romancier, dramaturge et poète espagnol Cervantès, le dramaturge grec Sophocle, le peintre, sculpteur et architecte grec dit Le Greco, le poète et critique d'art français Bonnefoy, les scénaristes et réalisateurs britanno-américains Christopher et Jonathan Nolan, le physicien théoricien et cosmologiste britannique Stephen William Hawking, le philosophe et poète Nietzsche, le philosophe allemand Heidegger et l'écrivain Gilbert Keith Chesterton pour ne citer qu'eux.





Voici un exemple (citations en italique de Bonnefoy) :



Que le froid par ma mort se lève et prenne un sens.



Et vers qui, on le voit, sonne peur ou prou comme une ultime consigne poétique que Douve, avant de s'enfoncer en ce pays du froid définitif qu'est "(s)a mort", donnerait, lors d'un rendez-vous lui aussi ultime dans cette "pièce basse (où tu me rejoins)", à "son" poète ; c'est-à-dire à celui qui, pour avoir été dès le début du recueil le spectateur de sa rouge et blanche agonie :



Et je t'ai vue te rompre et jouir d'être morte ô plus belle

Que la foudre, quand elle tache les vitres blanches de

ton sang.



, a accepté de l'accompagner en cet "enfoncement" même au sein d'un "royaume de mort" dont le "seuil", en le mode d'un tré-"passement", ne fait pas tant "passer" de "vie" à "mort" que de "verbe" à "sens" : les deux mots qui précisément encadrent le poème que nous venons de lire.





Pour conclure, je trouve que cet ouvrage est riche en réflexion et très intéressant. La plume de l'auteur, Pierre le Coz, est perspicace et minutieuse. Il interprète les divers textes et romans avec passion et intelligence en leur donnant une autre dimension tout en laissant une bonne place à la poésie. Cet essai est idéal pour ceux qui poursuivent des études universitaires. Ainsi, la lecture très dense de ce décryptage de la profondeur des pensées m'a beaucoup plu !
Lien : http://larubriquedolivia.ove..
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Veilleur, où en est la nuit ?

En retard, certes, mais malheureusement je ne suis pas dans une période très productive en terme de lecture et la densité de ce livre, aussi intéressant soit-il, m'a quelque peu découragée. J'avoue donc écrire une critique sans l'avoir terminé.



J'avais personnellement craqué sur la couverture, et je l'ai choisi sans savoir de quoi il en retournait. Intéressant, ai-je écrit, non c'est bien plus que cela. C'est un véritable concentré d'érudition, et ça touche à tous les sujets. Cet énorme livre, qui part d'une simple phrase biblique, explose en un discours philosophique, politique, culturel... Pour reprendre un grand orateur, "c'est énorme"!



A garder bien précieusement dans sa bibliothèque pour y revenir lors de nos grands moments de réflexion. Et chapeau pour le travail de recherche absolument colossal auquel l'auteur a du se plier.

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Eternité à Taroudant

Breton vivant en Dordogne et voyageant au Maroc, Pierre Le Coz (né en 1954) se déplace sur un rail géographique et sentimental aux confins des continents européen et africain. Son récit de voyage à Taroudannt, ville de la vallée du Souss marocain, est paru initialement en 1999 avant une réédition revue et augmentée en 2002 et une réunion sous forme de triptyque sud-marocain, Taroudannt, Marrakech, Essaouira, en 2007 aux éditions Pimientos. Ce court livre se scinde en deux parties quasi équivalentes, distinctes dans le contenu mais peu visibles dans la mise en page. La première partie du récit est époustouflante. L’auteur met en apesanteur son texte dans une prose poétique constamment ancrée dans la réalité marocaine. Le lecteur trouve lui aussi ses propres repères et rêve de concert avec Pierre Le Coz dans « un mélange de beauté, de paresse, de stupeur » avec une capacité d’émerveillement renouvelée : « …le rêve vient toujours se mêler au plus concret, non pour lui enlever sa substance… mais au contraire pour lui fournir un surcroît de présence et comme un soubassement de merveilles. Le moindre fruit alors est un astre rond qu’on peut tenir dans la paume de sa main, la moindre orange un songe dont on extrait le suc délicieux. » Le deuxième voyage débute à la page 73. Naturellement, Pierre Le Coz entame un périple fictif et désincarné au-delà des limites du Drâa, à Zagora, véritable porte du désert. La cité utopique rêvée par l’auteur perd toute consistance. Les mots finissent par sonner en creux. Le lecteur regrette, avec un étonnement sincère et une légère amertume, de retomber dans le flot épais d’un verbe pâteux. Toutefois, la première partie continue d’irradier. Des morceaux de phrases enchantées gardent une vie propre, intacte, se diffusant en archipel dans l’esprit. Tout comme le marcheur ascétique sur les crêtes des monts arides, on aura envie « d’habiter une frontière » et de rechercher « une existence frugale consacrée tout entière à l’avancée dans la merveille du monde ».
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Le tueur de Garonne

Je remercie Babelio et les éditions Tertium pour l'envoi du roman « le tueur de Garonne » de Pierre le Coz. J'ai reçu un exemplaire à gros caractères. C'était un peu déroutant. Mon avis est mitigé après cette lecture.



Si dans le cadre de Masse Critique j'ai été attirée par ce livre, c'est parce que le titre et le résumé indiquaient précisément qu'il s'agissait d'un polar qui se déroulait à Toulouse. Ce roman explore le milieu homosexuel de l'époque touché par le sida ainsi que celui du militantisme anti-franquiste. C'est l'histoire de Tristan, gigolo, pseudo étudiant en philosophie. Accusé du meurtre de sa maitresse il va mener sa propre enquête pour prouver son innocence. Le point de départ avec le meurtre est assez classique, on entre rapidement dans le vif du sujet dès le premier chapitre. Il y a pas mal de rebondissements, de tension pour que l'histoire soit facile à lire. L'auteur nous balade dans « la ville rose » et les alentours en compagnie de personnages hauts en couleurs. On trouve pourtant de ci de là des références philosophiques qui peuvent être intéressantes mais qui ralentissement le rythme. Elles donnent surtout le sentiment que l'auteur se fait plaisir en jonglant avec les mots, les phrases et les concepts. De plus il use d'un langage familier qui ne sert pas vraiment la forme. Des clichés et peut-être pas assez d'originalité. Veut-il mélanger les styles ? Pour ma part je suis passée à côté, je n'ai pas adhéré au récit initiatique annoncé dans la quatrième de couverture. Un roman que je n'ai ni aimé ni détesté et que j'aurais du mal à recommander.

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L'éternité et après

L'Eternité et après

(Douzième tome de l'Europe et La profondeur

Pierre Le Coz

Somme

éd. Loubatières 2020, 766p



Je remercie les éditions Loubatières de m'avoir offert ce livre.Ce cadeau cependant, il faut le mériter !



Pierre Le Coz se plaint trop et trop souvent dans son livre de n'être pas lu. Je peux lui dire pourquoi : le livre est répétitif, et trop long. Qui plus est, si la première partie est encore plus ou moins, « peu ou prou », dirait Le Coz, continue, la seconde se développe en variations, en fragments, parfois en billets d'humeur, complètement libres, voire autonomes. Pourquoi pas ? On peut picorer. Ainsi Le Coz s'en prend à la formation de nouveaux mots comme « mal-entendant » ou l'emploi d' « assassin » en parlant de Merah, pour qu'on n'ait pas à prononcer le mot de « islamiste », et on marche contre le « fascisme » alors qu'il s'agit d'« islamophobie ». Voici un type d'exemple qui agace Le Coz adepte de la vérité.De plus, l'écriture est tarabiscotée : la place des mots dans la phrase, l'inversion des sujets, ses nombreux tirets, ses parenthèses, ses guillemets, rendent la lecture compliquée. Il faut parfois relire la phrase pour en retrouver le déroulement. L'auteur a beau dire que les mots coulent tout seuls, qu'il n'a jamais si facilement écrit que depuis qu'il ne s'impose plus de règles esthétiques ou littéraires, il n'en est pas de même pour la lecture. D'ailleurs le Coz dit que lui-même ne se relit pas ! Ensuite, il a la critique facile. Attention à l'effet boomerang : j'ai relevé un affreux « dusse » à la 3° pers. du sg. Et enfin le ton : la colère n'excuse pas tout ; pourquoi traiter V.Trierwiler de « pouffiasse » ? Voyons le glamour de cette phrase : la plus sublime des femmes n'est jamais à la fin qu'une chatte surmontée d'une paire de seins. Certes, c'est de la provocation. Mais déjà que je dois m'accrocher pour lire le texte, des phrases comme celles-ci m'irritent.

Ce livre est ambitieux. Il se veut le voyage au sein d'un inexploré de la pensée . C'est dire l'abyssalité du propos, et le vertige de l'écriture qui a brisé son élan. C'est un livre total, à l'instar de La Recherche. Un livre à la Montesquieu qui parle d'économie politique, et qui a à voir avec Les Mémoires de Saint-Simon. Ce livre est quasiment une somme théologique, où Le Coz nomme l'Ennemi, Amalec, ou l'auto-production, ou l'auto-engendrement comme dans le film Terminator, ou la destruction d'un temps qui passe pour n'avoir qu'un temps cyclique, détruisant ainsi toute idée d'origine, et refusant l'idée d'un Créateur.

L'auteur est un admirateur passionné de Debord, cité à plusieurs reprises. Et de grands auteurs l'arrêtent, comme Nietzche, Rimbaud, Hölderlin. Nous voilà en excellente et délicate compagnie. De moins grands aussi comme Cordwainer Smith ou Ph. Dyck, dont Le Coz, par l'interprétation qu'il en fait, donne envie de lire le livre Ubik et sa théorie de vérité avant-dernière.



La somme a pour titre : L'Europe et la Profondeur.

Deux conceptions du monde s'opposent : celle (amalécienne) de Marx et de la marchandisation du monde, le monde étant le produit de ma volonté et de mon travail, et celle de Nietzche et de Heiddeger, qui ont une approche théologique ou essentialiste, et prônent la valeur des valeurs, qu'on peut appeler pureté. Un mouvement européen transnational aspire à une nation européenne. Celle-ci est pauvre, parce que le niveau général des richesses produites a forcément baissé, et pieuse parce qu'une formation politico-spirituelle a pour but la civilisation. Ce but est toujours en train de s'atteindre, aussi Le Coz a-t-il choisi comme image de couverture cette représentation du repos pendant La fuite en Egypte plutôt qu'une illustration du demeurant. Le sens est dans le mouvement, il est toujours au-devant de l'écriture qui est à sa poursuite, et la dépasse. Même lorsqu'elle s'arrête, il continue. L'univers a débuté avec le Big Bang mais n'a commencé qu'avec la naissance du sens pour récapituler toute l'histoire, la fonder en lui donnant sens. Le Coz opposera dans cette optique l'errant Rimbaud, qui a compris l'impossibilité du dire, l'ineffable : Quoi ? L'éternité/Comme la mer en allée/Avec le soleil, et Hölderlin et son vers mystérieux dans « Andenken », « Souvenir : Mais les poètes seuls fondent ce qui demeure. Comme si l'espace demeurait. Rimbaud se taira, et Hölderlin sera pris dans la folie. Parce que l'essence de la poésie est peccamineuse : son dire est particulier qui ne cherche pas tant à communiquer qu'à ressaisir la chose en son im-médiateté édénique, et qui illustre le commun langage humain qui n'est rien d'autre que la tentative de revenir en Eden. C'est ainsi que les époques meurent de la ruine des illusions, par exemple la société mondaine, aristocratique, que Proust raconte. L'auteur opposera aussi la notion d'éternité et celle de l'instant présent, l'éternité qui demeure tandis que l'instant présent, qui n'a pas de fond et donc peut rebondir et permettre ainsi au temps de passer, est à la fois toujours singulier -un singulier donne lieu à un autre singulier- et unique. L'éternité en effet est devant une béance abyssale : la question est de savoir si elle continue à descendre ou si elle remonte. Ce qui amène à l'état de permanence. Et celle-ci fait l'impensabilité de l'éternité qui n'est pas du temps. Le temps, quant à lui, aime durer. Il dure en l'avenir toujours susceptible d'être modifié et donc inquiet, et en le passé paisible, parce qu'il ne bouge pas. Le temps est imprévisible et sans garantie, y aura-t-il même seulement un demain ? aussi faut-il lui faire confiance. « N'ayez pas peur ». Aussi faut-il penser dialectiquement, c'est-à-dire prendre conscience du temps qui fait qu'une chose advient, et empêcher la pensée de se fixer en idéologie. La discipline philosophique est une école de vertige. Il faut retourner la vérité vers son gouffre abyssal, ce qui fait qu'une vérité est toujours avant-dernière, une vérité se cachant derrière une vérité.

Ainsi, Pan est mort, le grand Pan, le fils d'Hermès -le père de l'herméneutique- et de Pénélope. Pan, le paganisme, meurt pour laisser la place au christianisme, Pan, la pure phonè, l'oral, la magie, le démonique, cède la place à l'écrit, le rationnel, ce qui n'est pas mêlé et qui donne lieu au dramatique, selon lequel « ça » n'a pas de sens . C'est l'histoire que conte ou fabrique ? Plutarque.

Cette comparaison/opposition entre Pan et Christ ouvre d'autres comparaisons entre le XVI°, siècle des inventeurs, et le XVII°, celui de la science de la méthode et de Descartes, le pouvoir théologique des clercs au Moyen Age et l'Autorité spirituelle dont la perte , et non les guerres et les gouvernants, fait l'histoire., le pouvoir politique et Louis XIV qui s'attire les nobles ruinés et les bourgeois dont il fait des ministres, pour arriver en 1789 où s'établit un pouvoir économique.

Avec Pan, créature mixte, homme et bête, qui réjouit le bouc Dionysos selon qui le tragique, c'est que tout signifie, c'est le sacré qui disparaît, le sacré étant l'identité des mots avec les choses, comme le dit Meschonnic. Le Christ apparaît, hybride lui aussi, homme/dieu, mais avec sa mort, qui est presque concomitante à celle de Pan, se met en retrait pour laisser aux hommes qui naturellement éprouvent de la détresse toute la/leur liberté. L'annonce de la mort de Pan n'est rendue possible que parce que le Christ s'en est allé (résurrection, Ascension), en forçant Pan et les autres dieux/démons à partir de ce monde, et en leur indiquant le chemin qu'ils peuvent emprunter, chemin qui est celui de toute profondeur ouverte dans l'épaisseur d'opacité et de sacré. La profondeur, c'est la dimension où même l'espace et le temps changent, de-viennent, ce pourquoi l'élément dans lequel elle se déploie s'appelle l'histoire.

Le Christ en allé, est à la fois le sauveur et le liquidateur du monde ancien. Il en crée un autre immédiatement – noli me tangere, « ne me retiens pas, dit-il à Marie-Madeleine, qui n'est pas de ce monde : c'est le Royaume qui s'oppose à l'Empire. Les néo-progressistes tiquent au nom de Dieu. Mais pourquoi ? Car s'ils étaient vraiment athées, ce mot ne leur ferait rien. Le Coz célèbre la Gauche de Michéa et de Guilly qui refuse(nt) l'aveuglement idéologique pour ne pas renoncer à chercher la vérité. Dans ce Royaume, qu'en est-il des essences du monde ancien ?

Le Coz se livre alors à une étude comparée d'Oedipe, et du Roi Lear. Oedipe est pagano-tragique, il est innocent de ce qu'il a fait, c'est l'effondrement du sens, et plein d'une immense piété en reconnaissant la justice divine ; Lear est christo-dramatique qui fait des erreurs de jugement, et ne reconnaît que tardivement sa faute.



On le voit, ce livre n'est pas inintéressant. Le Coz montre également que Shakespeare serait en fait John Florio, un immigré italo-juif, ami intime de Giordano, qui prenant pour nom de plume celui de Shakespeare, « branle-plume », un théâtreux médiocre, aurait fondé une langue anglaise nouvelle pour l'empire britannique qui adviendra. Notons que Borgès a un flair incroyable qui en 1979, écrit que Shakespeare est le moins anglais des écrivains anglais, parce que les Anglais aiment les sous-entendus et que Shakespeare aime les métaphores et l'hyperbole, et qu'il doit donc être ou italien ou juif. Le Coz dit aussi ce que doit être un bon livre, celui qu'il faut lire pour en comprendre l'enjeu, et qui fait ressortir l'abyssalité de toutes choses et le constat de vertige que constitue pour ces choses le fait d'être au monde.



Attention ! Le tome 12 n'est pas le dernier. Les livres 1 à 7 constituaient son Enfer, les livres 8 à 12 son Purgatoire, vient donc le Paradis qui sera constitué d'additions.

A 18 ans, Le Coz a lu « Génie » de Rimbaud et cette lecture a décidé de sa vie entière. Pour Le Coz, un livre est un voyage sans retour duquel on ne sort pas indemne. Ce qui prouve que la littérature est dangereuse, que les idées re-deviennent dangereuses. Que le livre émerveille ou horrifie, il doit donner le vertige.
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L'Europe et la profondeur

Lorsque je reçu « L’Europe et la profondeur » de Pierre le Coz chez-moi, dans le cadre de l’opération Masse Critique, je ne savais pas trop quoi en penser. Le quatrième de couverture promettait une analyse de l’Europe avec la théologie, l’art, la littérature, l’histoire et la géographie en toile de fond principalement… Ce qui pouvait être ou une démonstration en force du pédantisme et de l’intellectuel creux ou une vraie réflexion d’envergure… Et là, la surprise !

C’est bien face à un livre empli de substance – matériellement et conceptuellement – que je me suis retrouvé. Un raisonnement presque inédit pour moi, une façon de procéder qui nous fait naviguer à travers les siècles et les œuvres pour amener le lecteur dans une profonde réflexion sur le monde occidental!

Mais, j’averti de prime abord, ce n’est nullement un livre de chevet, c’est un ouvrage qui demande tout de même une certaine attention car il y a de la densité, autant dans le vocabulaire que dans les phrases – il se laisse tout de même lire dans les transports publics s’il le faut. Mais qu’est-ce qu’il enrichi ! Pierre le Coz nous amène d’abord, pour commencer ce voyage, dans l’atelier de Vermeer où il commence à définir la notion de perspective – terme important de l’ouvrage – avec l’aide des deux chapitres suivants. Puis vient la fenêtre d’Hölderlin qui, avec son hymne Patmos, nous fait réellement débuter ce qu’on peut vraiment qualifier de « voyage ». Tout commence avec le retrait du Christ, dieu incarné et parlant qui, en se dérobant, laisse un vide qui ne pourra plus être comblé ; sinon par le logos, peut-être, et plus spécialement par la poésie inaugurée par Saint Jean – celui qui demeure – écrivant l’Apocalypse dans sa grotte et qui prévoit déjà l’aboutissement de tout ceci par le retour du Christ, Dieu revenant sur Terre. Mais vous en dire plus serait gâcher le plaisir que nous pouvons avoir à lire cet auteur qui, je l’avoue, m’étais totalement inconnu il y a un mois.

Un très grand nombre de références fait également en sorte que cette réflexion tienne sur un socle solide et non seulement sur une idée fugace ; ce qui nous fait d’ailleurs nous promener énormément à travers les rayons de nos bibliothèques ainsi que sur internet. Nous sommes là vraiment face un auteur qui mériterait d’être bien plus connu et célébré car il est stimulant. L’Europe et la profondeur n’est que le premier des six tomes qui constituent cette saga ; des ouvrages de plusieurs centaines de pages chaque fois qui ne devraient aucunement décourager les lecteurs qui se laisseraient emporter dans ce voyage (je préfère ce terme à « enquête », il est plus parlant sur la réalité de cette œuvre).

Un très grand merci aux éditions Loubatières pour cette si belle découverte qui m’a laissé impatient de découvrir son auteur et le reste de son œuvre en « profondeur ».

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L'Europe et la profondeur

Ce livre que j'ai reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique/ Babelio/éditions de la Loubatières, est une énorme surprise pour moi. Je ne m'attendais pas à me retrouver devant une telle somme de connaissance… quelle belle surprise !

Contrairement à ce qu'annonçait la quatrième de couverture je n'ai pas pu le lire comme un conte philosophique, car chaque chapitre est une mine d'informations qui méritent un moment de réflexion. Ce n'est pas le genre de livre dont une fois tournée la dernière page on peut dire qu'on l'a terminé. C'est un ouvrage très riche qui demande plusieurs lectures pour confronter notre propre savoir en constante évolution.

C'est un livre que je recommande aux étudiants en littérature et histoire de l'art et pour ceux qui aiment cultiver leur culture générale.

De nombreuses citations enrichissent le propos de Pierre le Coz.

J'avoue avoir été impressionnée, voire effrayée lorsque j'ai débuté ma lecture. Mais, j'ai pris le temps de le lire, en alternant d'autres lectures, ce qui a coïncidé avec la lecture de la nouvelle de Franz Kafka « La muraille de Chine » qui est justement étudié dans « L'Europe et la Profondeur ». J'adore quand mes lectures se reflètent les unes avec les autres.

Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai tout compris à l'une et à l'autre.

Je suppose que pour plus érudit que moi certaines réflexions de Pierre le Coz peuvent être nuancées, pour moi son point de vu est une découverte originale.

Que vais-je retenir de tout ce savoir ? Vais-je avoir envie d'approfondir ? Je pense que ce livre restera encore quelques temps à portée de la main, comme référence pour mes prochaines lectures. Car les études proposées par Pierre le Coz donnent envie d'aller lire les romans que je n'ai pas encore lus, d'aller regarder les tableaux avec un autre regard.

Quand aux références picturales j'ai du faire appel à Internet pour identifier les tableaux, car je ne les connaissais pas tous et certains leur titre m'était inconnu.

Le livre était accompagné d'une brochure qui indique la référence des autres ouvrages de la collection… Ils sont tentants !


Lien : https://latelierderamettes.w..
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Recherche extrême

Extrême recherche. Lecture extrême plutôt. Ami lecteur, oserez-vous plonger dans cette abyssale œuvre, un livre d'à peine 785 pages aux tournures exquisément alambiquées d'un scripteur dont le talent narratif n'a pas à envier à notre national et illustre écrivain Marcel Proust à moins que justement, son contenu ne soit un tantinet moins palpitant que du côté de chez Swan car si le nom de Proust est un phare dans la culture française et que l’écrivain n’a pas eu de son vivant les honneurs autant mérités que son travail légué auprès sa mort constitue la référence ou du moins une vraie référence culturelle indéniable à laquelle imminents savants, chercheurs, doctorants, littéraires publient régulièrement des thèses (plus de 2000 thèses, j’ai vérifié) et lisent et relisent les œuvres de Proust, les œuvres de Proust font publier à leur tour d’autres œuvres et souvent l’on ne retient de lui que son style, certes inimitable qui en fait sa beauté, son irrésistible beauté mais réservé dans ce cas à un public restreint et la narration de Proust est ici, vous l’aurez compris mon cher ami lecteur, reconduite, non par moi entendons-nous bien (car je m’enlise dans ma phrase et je me demande si je vais parvenir à la finir) mais par Pierre Le Coz, un homme qui a la faculté d’écrire une phrase, une seule sur une page ou deux, voire plus, une seule phrase, sujet, verbe et complément en une centaine de lignes et je n’ai pas osé ou eu le temps de trouver la plus grande phrase du livre.

Point. J’y suis arrivé, j’ai terminé ma phrase, mais non la critique.

Après, pourquoi pas, faire de longues phrases… Mais le style, le vocabulaire… wouah, j’ose une interjection ou une exclamation, je sais pas. Pierre le Coz compose avec un phrasé compliqué, des parenthèses à tout bout de champs et des mots barbares, scripteur, mais c’est quoi un scripteur, mot qui apparait une centaine de fois (je n’exagère pas).

Tout cela est dit et je n’ai pas dit grand-chose, là je n’ai fait que parler du style et combien il peut être repoussant. Lui-même il le reconnait et ne s’en cache pas. Il sait que son livre ne sera jamais en tête des ventes et il s’en moque (qu’il dit) alors pourquoi l’écrire ce livre ? Y a –t-il des lecteurs qui aiment lire des choses vraiment difficiles ? quelques linguistes au fond de la salle ? quelques érudits prêts à découdre ?

De quoi parle donc le livre ?

Je fais simple : de tout et de rien !

C’est dit.

Il se laisse aller à ses pensées vagabondes et le bougre, il écrit tout ce qu’il pense mais vraiment tout… Une idée et hop il la couche par écrit sans savoir où sera sa destinée, sans se poser la question si le lecteur éprouvera du plaisir. Il écrit, il écrit, il se s’arrête pas, il ne s’arrête pas ...

Il cause il cause ce Coz.

Alors je me suis forcé à le lire ce livre parce que j’ai participé à masse critique et que je suis content de l’avoir fait.

Au début on se force… au milieu, euh on ne force toujours mais à la fin… on se force toujours. Et mystérieusement, on se laisse aller à ses digressions. On oublie le style pompeux, la narration prétentieuse, il parte de tout, pourquoi pas… Il se fait plaisir, il a réussi à se faire publier auprès de l’éditeur, (chapeau l’éditeur d’avoir pris le risque, un polar tout le monde en lit et c’est vendeur mais y a pas que de polars dans la littérature).

Au début l’auteur tente de répondre à la question, comment nait une idée ? il sait pas, il essaye, il écrit, il cherche, il analyse. Ca prend des pages et des pages… Il parle de Céline, des personnages de Proust (forcément), même de A .C.Clarke, de Rimbaud, de Dick. A un moment il compare son récit à un homme qui serait tombé dans l’horizon d’un trou noir, l’écriture se poursuivrait infiniment, tendant vers une limite que l’on ne peut pas atteindre, notre Pierre Le Coz se cherche dans une recherche stylistique d’une pensée d’un scripteur. (vous avez compris ? moi je ne suis pas sûr de m’être compris, mon dieu je suis cozisé)

Oui le livre est mégalomaniaque, l’auteur aime écrire et il ne s’en est pas privé ce cochon. Tout n’est pas aisé, tout parait compliqué, mais après tout, j’ai pas boudé mon plaisir.

Dernière chose (faut que je m’arrête quand même, je respecte le lecteur, et toc, c’est une boutade Pierrot) , cette recherche extrême, ce gros pavé, c’est la suite de 15 autres livres antérieurs !! Si si je vous jure. Quand je vous dis que le titre est rudement bien choisi… Euh y a—t-il quelqu’un qui a été au bout de la critique ?



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Le tueur de Garonne

Livre découvert dans le cadre de l'opération Masse Critique Mauvais genre.



Je suis très mitigée à la sortie de cette lecture. Ce roman policier, teinté de de philosophie m'a parfois fait tourner les pages bien vite, parfois complètement perdue.



Le récit d'abord : très enlevé, assez haletant avec une intrigue ramassée sur quelques jours à peine. C'est prenant, c'est bourré d’invraisemblances (mais n'est-ce pas aussi ce qu'on aime dans le genre), c'est pas mal ficelé et même si on devine assez vite où l'on va, le chemin est intéressant. Mais à trop vouloir introduire de personnages, on en perd l'essentiel : les caractériser assez pour que l'on s'attache à eux. Là, ils sont trop nombreux et la plupart traversent l'intrigue comme des étoiles filantes, on n'a pas le temps de s'attacher et au final... leur sort m'a peu importé. Et puis des thèmes comme l'homosexualité ou le sida au tournant des années 2000 mériterait bien plus que les quelques pages et allusions qui leurs sont accordés. J'avoue ne pas avoir compris ce que ce cadre particulier apportait au récit, c'est une manière d'amener du pathos à certains moments mais elle est très artificielle.



Le style ensuite : là aussi je suis confuse.

La langue de l'auteur est belle, souvent agile et inspirée mais j'ai eu l'impression de lire deux livres combinés en un. De long passages pleins de concepts philosophiques, de phrases infinies et de citations savantes sont suivies de dialogues ou de description très brutes, dans un langage bien moins soutenu, presque vulgaire par endroit. ça en fait un texte avec un rythme très haché qui rend a lecture compliquée par moment et qui ralentit l'action au point que parfois, on se demande à l'issue de 2 pages de philo où en était le héros... Dommage.



Voilà où j'en suis à la fin de cette lecture, pas conquise mais pas horrifiée non plus, avec ce sentiment d'avoir lu deux livres à la fois, et que c'est bien dommage car le roman policier aux accents toulousains et hispaniques aurait pu être bien mieux.
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Une porte sur l'été

Autant être honnête d'emblée: je n'ai pu arriver au bout de ce livre et je n'ai pas apprécié ma lecture. Je dirais même que je n'ai pu arriver au bout car je ne l'ai pas apprécié.

Avant tout "Porte sur l'été" est un livre mal écrit. Ce n'est pas tant le vocable de l'auteur, sa capacité à déployer ses idées au travers de mots qu'il choisit, que son incapacité à tisser un discours structuré et cohérent . Les idées s’enchaînent avec anarchie, oscillant entre digressions malavisées et pertinence fort relative (pour ne pas dire douteuse) laissant au lecteur un gout de chaos. L'impression toute subjective que j'ai pu avoir c'est d'être face à un ouvrage écrit en ligne droite sans efforts de décantation ni même d'une quelconque forme d'autocritique à l'égard de la forme, comme du fond.

Car c'est là le second point essentiel qui pose problème dans "Une porte sur l'été". Le manque d'humilité et d'autocritique du propos. Pour un livre qui se targue de promettre tenter (presque un oxymore) de "débroussailler les chemins de la vérité" il ne ratisse pas large, que du contraire. On y navigue entre les lieux communs et les poncifs habituels, la pensée tout en finesse ventée en quatrième de couverture atteint un niveau digne des "débats" d'éditocrates tant les lapalissades y sont fréquentes.

On a rarement vu quelqu'un trouver "la vérité" en se complaisant, dans sa zone de confort, au doux son de sa propre voix ou de ses propres mots. C'est en s’aventurant hors des sentiers battus qu'il est plus probable d'apprendre quoi que ce soit de nouveau qui pourrait permettre de s'approcher de la vérité, ou tout du moins d'une forme de vérité.

Je remercie toutefois l'opération masse critique de m'avoir donné l’opportunité de lire ce livre, même si ma lecture fut désagréable j'aurais au moins appris qu'il est toujours possible d'écrire beaucoup pour ne rien dire (de transcendant).

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Une porte sur l'été

Un grand merci à Babelio et aux éditions Loubatières pour l'envoi de ce livre.

Difficile de synthétiser le contenu de ces 730 pages qui entraîne le lecteur vers des thématiques variées (vérité, écoulement du temps, narcissisme, etc.) par des voies hétéroclites (actualité de 2015, Proust, le Graal, Interstellar, etc.).

Il faut reconnaître que les théories développées par l'auteur, qu'on soit ou non en accord avec elles, ont le mérite de pousser le lecteur à la réflexion. Autre aspect positif, la multiplicité des sources suscite la curiosité du lecteur et lui donne envie d'aller vers certains des auteurs évoqués pour approfondir la découverte.

Enfin, j'ai également beaucoup apprécié la nouvelle "Le rêveur définitif" en fin d'ouvrage.

Malheureusement, l'intégralité de l'ouvrage n'a pas été écrit avec le style utilisé dans la nouvelle et on ne peut que le regretter. Le lecteur se trouve face à un ouvrage dont le style manque de fluidité et dont la lecture est extrêmement ardue. Il est plongé dans le tourbillon des pensées de l'auteur et, dans une seule et même très longue phrase, va devoir le suivre dans le développement de son idée, accompagné de précisions à outrances et de digressions diverses et variées. Même en étant pleinement attentif, il reste incertain de saisir toutes les nuances. A tel point que, souvent en cours de lecture, on repense à la phrase de Boileau "Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement" et qu'on s'interroge sur la bonne conception de l'auteur. De même, lorsque Le Coz développe la question du narcissisme chez l'écrivain, on ne peut s’empêcher de se demander s'il faut y lire une auto-critique en filigrane...

Attention donc aux lecteurs qui souhaiterait tenter l'aventure, l'avertissement de la 4e de couverture (le lecteur "s'il parvient sans encombres au bout de sa lecture") n'est pas à prendre à la légère
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Veilleur, où en est la nuit ?

Ce livre est d’or et d’enluminure. Puissant, vaillant, il ouvre les portes les unes après les autres. Le lecteur reste en haleine. Il se tient sur le fil majeur des écritures de Pierre Le Coz abasourdi par cette richesse textuelle. Décrire cet essai ample, philosophique, sociologique et ésotérique c’est apporter du souffle sur cette création littéraire époustouflante. « Veilleur où en est la nuit ? » politiquement éclairant, cousu de textes porteurs, cet essai est donc un phare qui balaye l’ombre et la lumière. Il est la vie aussi, dans son intégralité, ses habitus, ses reflets, ses profondeurs, et, cette mappemonde dévore l’entre soi. On devient ce que l’on lit, ce que l’auteur délivre et c’est majestueux. Pierre Le Coz, brillant et perfectionniste est le passeur des chemins de nos jours. Cet ésotérisme, cette levée du rideau sur le jour, la nuit, ces religions entremêlées de sens et d’Histoire sont dans les lignes de Pierre Le Coz une initiation littéraire pour le lecteur. Il renaîtra au point final, métamorphosé par ces approches de haute voltige. Ce livre est mémoire, outil, un éclat de jour et de nuit, des ténèbres livresques intimes et porteuses d’intelligence. Chaque partie peut être annotée, apprise par cœur. Cet essai est plus que majeur, un devenir, un souffle, un moyen de progresser pour le lecteur. « Veilleur où en est la nuit » devrait se trouver dans toutes les universités, les citadelles du savoir, tant cet essai est christique, pur, authentique, et riche d’enseignements. Il déplace les faits et poursuit sa progression entre midi et minuit entre le blanc et le noir, entre la plénitude de l’aurore et la vérité qui s’abat sur le coucher du soleil. Dans cet entre lac parabolique où le temps n’existe plus. C’est le mystère qui se déchire. Le ciel qui brise ses couleurs, et le lecteur pénètre dans cet entre-monde subrepticement. Tout dans cet essai est saveur. Nous sommes dans ce palpitement où tout, même l’écologie crie à la beauté et à la vérité. On lit les heures et les heures du travail acharné et dense de Pierre Le Coz, dans un abandon face au perfectionnisme. Comment lui prouver notre reconnaissance ? Comment cette chronique peut-elle être aussi porteuse de vérité ? Toucher du bout des doigts « Cette aube qui naîtrait de l’excès même du noir. » et dire à Pierre Le Coz combien son œuvre publiée par les éditions Loubatières est pour le lecteur un enseignement de renom. Relire cet essai, encore et encore, comme un face à face avec l’auteur, retenir ses mots et sa grande connaissance de la vie et de ses croyances, et se dire que « Veilleur où en est la nuit » est le livre de l’éternité en pleine conscience.

Merci à Babelio et l’opération Masse-Critique , et les éditions Loubatières pour l’envoi de ce livre remarquable.

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Le pays silencieux

Je remercie les éditions Loubatières et Babelio pour ce livre envoyé dans le cadre de la Masse Critique.

Le Pays Silencieux a constitué pour moi un vrai défi. Trente jours pour lire et chroniquer ce livre de 735 pages n’était pas chose aisée !



Pour commencer, il est facile de dire ce qu’il n’est pas : un roman. Pour autant, il m’est encore difficile de le classer dans une catégorie. Ce livre se veut aussi bien être un essai sur le monde moderne qu’une chronique de celui-ci tout en étant aussi un journal. En cela, il détonne fortement de mes lectures habituelles. Pierre Le Coz nous livre ici sa vision de la société, de la civilisation même, comment et pourquoi en est-on arrivé au point où nous en sommes. Son regard est critique et ses paroles retentissantes. Que l’on soit en accord ou pas avec sa pensée, là n’est pas la question. Le travail fourni pour ce dernier tome est impressionnant tant par sa quantité que par sa qualité. L’auteur utilise différents supports (le roman Gilles de Drieu la Rochelle ou encore la Bible) pour nous entraîner dans les cheminements de sa pensée.



Ensuite, il s’agissait d’un défi parce que cette pensée est riche et complexe, peut-être même un peu trop pour être appréhendée en seulement une trentaine de jours. En effet, il n’est guère possible de se contenter de l’avoir lu une fois et ce, de la façon dont on lirait n’importe quel roman. Chaque passage mérite que l’on s’y arrête ne serait-ce que pour en effleurer le sens. Ce voyage nous invite à la réflexion et même s’il n’était pas simple pour moi de le suivre, j’ai tenté de m’accrocher comme j’ai pu. Cela n’était pas facilité par la forme. Le style de Pierre Le Coz m’a paru au début très difficile, et même encore maintenant que je suis arrivée au bout du livre. Le rythme des phrases est, dès la première partie, très haché, l’auteur n’hésitant pas à ouvrir des parenthèses et faire des digressions au sein même de ses parenthèses, ce qui compliquait, bien souvent, le suivi de sa pensée. A cela, s’ajoute un vocabulaire très soutenu et, je n’ai pas honte de le dire, il m’a fallu à plus d’une reprise aller consulter mon dictionnaire afin de comprendre le sens de certains mots. Ayant déjà était en prépa littéraire auparavant, je pense que si j’avais eu ce livre entre mes mains à ce moment là, j’en aurais été ravie car il nous fournit énormément de matière pour penser.





Le Pays Silencieux n’est pas un ouvrage que l’on peut mettre entre toutes les mains. Seuls les connaisseurs ou encore les aventuriers de la pensée (si l’on peut dire) oseraient s’y lancer sans hésiter. Plus qu’un simple ouvrage, Pierre Le Coz nous offre un outil pour penser le monde qui nous entoure. En tentant d’élargir nos perspectives et notre regard sur ce monde, l’auteur nous invite également à penser le futur. C’est pourquoi aucun délai de lecture ne peut être imposé pour le Pays Silencieux car se contenter de ne le lire qu’une seule fois reviendrait à en effleurer seulement la surface.
Lien : http://drunkennessbooks.blog..
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