; Dans le monde de Carver les femmes et les hommes ploient comme des roseaux sous les malheurs accumulés ,dans le monde de Carver , ils tournent lentement le regard étonné dans la spirale qui les engloutit ,mais dans le monde de Carver un murmure d’oiseau ,un éclat de soleil ,une fragrance de rose les fait renaître à l’illusion de l’espérance …
Commenter  J’apprécie         60
Dans « Plumes » la première nouvelles il est question d’un couple qui rend visite à un autre couple …et le pressentiment de la catastrophe règne au point que je me rends compte que je tiens la tête rentrée dans les épaules comme en attente d’un coup … et je garde cette posture après la fin de ma lecture …C’est cela Carver : il vous emmène dans ses micro-univers ,vous y infuse sa violence, sa désespérance , sa compassion,son humanité …C’est cela Carver ,c’est cela la littérature.Chacune de ces nouvelles ,taguée sur la membrane d’une bulle de savon ,isole un espace d’humanité souffrante où ,l’espace d’un moment d’empathie, le lecteur se perd…. Et l’on est pris d’envie de retourner encore la fine sphère pour voir neiger encore et encore la peine et l’espérance sur l’âme solitaire des femmes et des hommes .
Commenter  J’apprécie         51
Bien difficile pour moi de dégager une réaction tranchée à l’issue de la lecture de Parlez-moi d’amour, recueil de 17 nouvelles de Raymond Carver traduit par Gabrielle Rollin.
Car en bon lecteur français que je suis, je ne suis a priori pas fan de nouvelles, bien que mes progressions en culture littéraire américaine me fassent – très doucement - évoluer.
Mais j’ai particulièrement apprécié ici l’écriture de Carver et cette incroyable capacité à poser un décor, une atmosphère et une histoire dans une épure de mots, que seuls les grands peuvent oser.
Dans ses dix-sept instantanés de vie (où il ne se passe souvent pas grand-chose), Carver explore le sentiment amoureux à 360° : l’amour absolu, l’amour habitude, la passion, l’amour qui s’en va, l’amour violent, l’amour filial, l’amour injuste, l’amour soupçon, l’amour amitié… Le tout dans un contexte où l’alcool et la désillusion qui l’accompagne ne sont jamais bien loin.
C’est bien entendu l’ensemble qui fait sens, mais ces nouvelles restent inégales… Ce qui ne fait qu’aiguiser mon intérêt de poursuivre la découverte de l’œuvre de Carver !
Commenter  J’apprécie         284
Gros coup de cœur pour Raymond Carver, que je ne connaissais pas. Amputées par l’éditeur de l’époque (1981), ces nouvelles sont aujourd’hui présentées dans leurs versions originales. Qu’elles se déroulent dans le confort - ou l’inconfort ? - du foyer ou chez le coiffeur, les personnages qui y sont dépeints sont la plupart du temps à un point de rupture de leur vie, si ce n’est pas carrément en crise: alcoolisme, difficultés conjugales, infidélités, déceptions, violence... Cela pourrait les rendre difficiles à lire, et il est vrai que je n’en ai lu qu’une ou deux à la fois, mais le grand humanisme de l’auteur nous permet d’accéder à leur vérité essentielle, la difficulté de vivre lorsque la vie est pleine d’embûches et se révèle décevante.
Commenter  J’apprécie         290
Chaque nouvelle est une sorte d'iceberg : il y a ce qui est dit, ce qu'on lit sur le papier, ces histoires apparemment insignifiantes, et sous chacune d'elle, le gigantesque continent du non-dit, qui rend l'ecriture de Carver pour moi si unique.
Commenter  J’apprécie         80
C'est mon 4ème livre de Raymond Carver et je reste globalement assez déçu, je trouve les nouvelles sans réelles consistances.
Le style d'écriture est très pur, très précis. Ce sont des descriptions plutôt sinistres de l'Amérique profonde mais je peine vraiment à y trouver un réel intérêt de lecture.
Commenter  J’apprécie         323
Un écrivain qui écrit très bien , le "père" de Bukowski ou des Fante père et fils, les choses sont précises directes, on dépeint la réalité difficile de l'Amérique vraie. Les différentes nouvelles manquent cependant un petit peu de moteur, c'est dommage.
Commenter  J’apprécie         60
Je commence petit à petit à aimer Carver, à travers la simplicité de tout, des mots, des thèmes, du rythme, il y a une finesse, humaine, belle.
Commenter  J’apprécie         00
Trois auteurs de nouvelles trônent dans mon panthéon : Stefan Zweig, Guy de Maupassant et Raymond Carver.
Aussi est-ce un bonheur de retrouver ce dernier autour d'une série de tranches de vie, toutes parfaites dans ce recueil, et qui toutes savent planter en quelques pages tout un univers, l'évocation d'une vie et d'autres encore évoquées en perspective de celle-ci, et donner à ressentir quelques petits tableaux d'Amérique tous plus criants de réalité et d'humanité les uns que les autres.
Couples qui se soutiennent dans l'adversité, qui se déchirent et se séparent, parents dont la vie bascule, amants esseulés et vieillissants évoquant leurs souvenir : on parle beaucoup d'amour dans "Parlez-moi d'amour", et de la plus belle manière, toute en subtilité et maturité.
Un auteur à connaître absolument!
Commenter  J’apprécie         313
A une époque ou la sérialité maladive et sa dictature de la Péripétie semble avoir contaminé l'ensemble des récits de fiction, filmique mais aussi littéraire, lire les (légendaires) nouvelles de Raymond Carver c'est expérimenter un effet de contraste saisissant. Ici chaque nouvelle ne dépasse pas quatre pages et peut parfois se limiter à deux. Un tel format pourrait laisser espérer une densité littéraire et dramatique particulière, pourtant , faute peut etre d'une traduction à la hauteur , aucun de ces récits n'atteint une quelconque dimension ni ne manifeste le moindre enjeu existentiel. J'ai souvent pensé aux Microfictions de Régis Jauffret , et à sa cruauté désespéré , tout ce que n'est pas ce fade recueil désincarné.
Commenter  J’apprécie         10
Au fil de ses nouvelles, Raymond Carver décrit la vie de gens ordinaires, leurs états d'âme et leurs désillusions.
Une femme juge les choix des autres pour se rassurer, avant de faire les mêmes erreurs. Un couple s'octroie des vacances pour repartir à zéro, mais les vacances sont éphémères et la réalité revient au galop. Un homme licencié passe sa vie sur son canapé devant la télévision...
Grinçant et réaliste, Carver est le conteur de nos vies. À bon entendeur...
Commenter  J’apprécie         00
Au début de cet ouvrage, Raymond Carver raconte son enfance et comment il en est venu à l'écriture. On peut ainsi y trouver de précieux conseils, ainsi que ceux de son maître John Gardner.
Puis, moins autobiographiques, ce recueil réunit quelques nouvelles et poèmes choisis, des instants de vie qui pourraient être les nôtres ou les leurs, ceux des voisins... Quel talent !
Commenter  J’apprécie         00
Dans ses nouvelles, Raymond Carver réussit à faire vibrer le quotidien. Il conte la banalité mais qu'est-ce qu'il le fait bien !
Commenter  J’apprécie         10
Dans ses 17 nouvelles, Raymond Carver décrit la vie d'américains, seuls, tellement seuls, qui tentent de vivre avec, et de survivre à leurs démons. Comme ils peuvent. Chacun à sa façon.
Délectable et corrosif !
Commenter  J’apprécie         00
Incendies, adultères, alcoolisme, trahison...
Les nouvelles de Raymond Carver sont explosives !
Commenter  J’apprécie         00
Un style, une ambiance: un de ces rares auteurs dont l'écriture a défini une nouvelle façon d'appréhender la vie et la littérature. Pas seulement un écrivain, mais aussi le marqueur d'une époque dont la "petite musique" traverse le temps sans vieillir et sans trembler, toujours juste et émouvant quelque soit le thème abordé. A lire absolument.
Commenter  J’apprécie         10
Un grand merci à GeraldineB qui m'a conseillé ce livre. C'est une très belle découverte.
12 nouvelles ayant pour cadre l'Amérique profonde, celle du quotidien, la vie de tous les jours avec ses peines et ses joies (plus souvent ses peines), ses imprévus. Il suffit de presque rien pour se retrouver sur le fil du rasoir. Tout est fonction des aléas de la vie, et la manière de s'y adapter. La vie de ces personnages, pas tout à fait déclassés ou alors de petite classe moyenne, est décrite avec beaucoup de compassion mais sans misérabilisme. Difficulté des relations, supporter l'autre comme il est. Certaines nouvelles sont vraiment bouleversantes, comme celle de cet homme qui se prépare à rencontrer son fils en France, après plusieurs années de brouille. L'auteur sait maintenir le suspens pour décrire des situations insolites, incongrues, parfois allant jusqu'à l'absurde. Pas forcement de chute surprenante, mais un juste équilibre qui nous ramène à nous-même, à la fragilité de l'existence. Et la vie continue malgré tout...
Sachant que Carver s'est battu quasiment toute sa vie contre son addiction à l'alcool, certaines nouvelles paraissent assez autobiographiques.
A découvrir.
Commenter  J’apprécie         342