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Critiques de Robin Cook (II) (94)
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J'étais Dora Suarez

"Une vision de l'enfer"



Plongez dans les ténèbres sur les pas d'un inspecteur sans loi, mais avec la foi d'une justice idéale. Un livre choc, d'une noirceur sans fond, à la fois repoussante et fascinante. Inoubliable.



Roman noir, très noir. Son sous-titre, "Un roman en deuil", peut donner un résumé de l'atmosphère qui s'en dégage. Car, comme souvent, dans le roman noir, c'est une question d'atmosphère. Et on peut dire que celle-ci est particulière, de par, d'abord, la description "des circonstances épouvantables" des meurtres, pouvant parfois paraître insoutenable, mais surtout par la personnalité de l'inspecteur chargé de l'enquête sur la mort de Dora Suarez. Sa passion pour cette victime, symbolisant à la fois la femme et la misère, l'entraîne dans une quête supérieure de justice contre cette "mosaïque de l'horreur".



Critique-miroir virulente contre la société anglaise des années 80, Robin Cook impose le roman noir comme un genre à part entière.



Un livre qui ne vous laissera pas indemne.



Lu en avril 2017.
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J'étais Dora Suarez

'Cent Emotions Névrotiquement Transcrites' 'En Critiques Resteront Indélébiles Très Surement'…



Si je n’avais pas fait en novembre dernier une recherche approfondie sur « La griffe du chien » de Don Winslow, je ne serais peut-être jamais tombé sur le site de Babélio et ses critiques de lecteurs.



Qui plus est, à l’époque n’ayant jamais écrit aucune ligne sur un livre, si une personne m’avait dit que j’écrirai six mois plus tard une centaine de critiques, je l’aurais pris pour une folle !



Sautant du livre jeunesse à l’ouvrage scientifique, zigzagant entre le récit sur la guerre et l’essai politique, je devais nécessairement consacrer cette centième à mon genre préféré, le roman noir.



Pas américain cette fois-ci, mais c’est tout comme ! En effet, Robin Cook a couché son encre la plus noire sur le papier avec « J’étais Dora Suarez ». Dire que cet auteur anglais a dû publier ses ouvrages en anglais sous un pseudo car il possédait un homonyme américain. Quel comble de malchance !



Ce roman de Robin Cook (II) fait donc partie de la série de quatre ouvrages mettant en scène un sergent, je dirais plutôt LE sergent. Souvenez-vous ! Détesté par sa hiérarchie et commandé par la Voix, le sergent traquait un boucher-cuisinier-tueur dans « Les mois d’avril sont meurtriers ».

Cette fois-ci, sans ménagement et dès la première page, Robin Cook décrit le meurtre sordide de deux personnes dans un vieil appartement tout crasseux : Dora Suarez et Betty Carstairs. Dora Suarez, 30 ans, a été assassinée à coups de hache. Betty, 86 ans, a quant à elle fini tête la première dans l’horloge qui ne donnera plus jamais l’heure malheureusement.



Dora ayant résisté lors de l’assaut, le tueur n’a pas pu décapiter proprement sa victime pour emporter son trophée comme il le fait d’habitude. Reparti très mécontent de son travail, il a liquidé une troisième victime dans la foulée, trois kilomètres plus loin, avec un vieux 9 mm et des balles dum-dum (1) : Felix Raotta, conseiller municipal et propriétaire d’un boite de nuit le « Parallel Club ». Je vous passe les détails de l’état des murs après le passage du tueur.



Y-a-il une relation entre ces trois victimes ? Que va nous raconter Dora Suarez à travers son journal intime retrouvé par le sergent dans l’appartement ? Quel secret cachait-elle à Betty Castairs ? A vous de le découvrir à la suite de ces quelques premières pages seulement…



Wouah ! Quel roman noir de Robin Cook ! Noir c’est noir il n’y plus d’espoir. Un cocktail détonnant mêlant le sordide d’un Lehane, la folie d’un Thompson ou encore la violence d’un Winslow. Secouez le tout et goutez ce breuvage unique et inoubliable. A consommer avec modération tout de même…



Cook dépeint un univers inimaginable qui choque, blesse, émeut, ou encore bouleverse. La résolution de l’affaire devient secondaire dans ce roman noir, un noir à 99% en teneur de cacao. Seuls la galerie de portraits des flics, des voyous et des victimes intéresse véritablement l’auteur. Comble du polar. Le personnage de Dora, qui est pourtant décédé, devient presque vivant à travers ce récit.



Conclusion, une descente aux enfers qui vous prend aux tripes et qui ne vous lâchera plus jusqu’à la fin. Adieu Dora…



(1) Ces balles sont théoriquement interdites aujourd’hui. Le tueur norvégien Anders Behring Breivik, également chasseur, aurait utilisé ce type de balles pour anéantir ses victimes sur l'ile.





PS : Merci à tous pour les échanges très enrichissants et vos encouragements chaleureux au cours des six derniers mois. J.

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Les mois d'avril sont meurtriers

Pour une fois que j’adore la cuisine anglaise !





Souvenir de jeunesse, Cook m’évoque cet ouvrage que j’ai lu maintes et maintes fois sur les grands explorateurs : Marco Polo, Christophe Colomb, Magellan et Cook. Ce dernier, anglais et portant le prénom James, a découvert les Iles Sandwich en 1775, nourriture phare chez nos amis britanniques.



Plus contemporain, Robin Cook est également est un écrivain américain dont ses romans ont pour sujet le milieu médical. Robert William Arthur dit Robin Cook, qui a justement écrit « Les mois d'avril sont meurtriers », a dû adopter le pseudonyme de Derek Raymond pour l’édition anglo-saxonne à cause de l’auteur de polars médicaux. En France, ses romans sont toujours sortis sous son vrai nom, causant quelques confusions avec son homonyme.



Eh oui, quelle tambouille ces Cook! Je ne vous explique pas la difficulté pour rechercher notre Cook, même sur Babélio. Comme la reine Elizabeth et le pape Jean-Paul, le site a eu l’astucieuse idée d’attribuer à notre auteur anglais le nom de « Robin Cook II » !



Le livre en main en ce mois d’avril, le héros s’avère être un sergent, flic meurtri depuis qu’il a perdu sa fille poussée volontairement sous un bus par sa femme Edie, devenue folle.

Au sein du service A14 du commissariat de Poland Street, dit l’Usine, le sergent au caractère bien trempé, est affecté sur « les décès non éclaircis », sans importance pour la presse et le grand public.



Cependant, pour se démarquer de son chef Bowman, il va médiatiser volontairement une affaire épouvantable de meurtre. En effet, quatre sacs découverts près d’un entrepôt contiennent le cadavre d’un homme, tué au pistolet d’abattage (pour les vaches par exemple) découpé et cuit selon des méthodes peu banales comme le dit le médecin légiste. On peut donc le croire sur parole ce toubib, non! Jetez donc un coup d’œil à la citation…



Dès la première page, l’auteur nous apprend également que le tueur pourrait ou devrait être Billy Mc Gruder, un dur à cuire, ancien légionnaire et un peu psychopathe sur les bords. Par intermittence, des dialogues mettant en scène Billy perturbent volontairement la lecture au début du roman. Mais le puzzle va doucement se reconstituer pièce par pièce. A vous de découvrir la suite…



Bien que le début soit étrange, j’ai tout de suite accroché à ce livre et à l’écriture de Robin Cook. L’humour est noir comme je l’aime ; comme la façon dont le sergent imagine la boucherie lors du découpage et la cuisson du cadavre ; ou encore comment un de ses copains flics, tentant de suivre des malfrats et causant un très grave accident, est « heureusement » mort suite à ses blessures car il aurait été très mal indemnisé, le pauvre !



L’autre spécificité des romans de Cook est la volonté de garder anonymes certains personnages comme le sergent ou encore le sous-directeur de son service dont les conversations téléphoniques sont ponctuées de façon étonnante par « …, dit la voix » comme c’est le cas des émissions de télé-réalité. Cet anonymat crée automatiquement une atmosphère étrange et dérangeante.



Pour résumer, le personnage du flic impertinent et obstiné matérialise tout ce que j’aime dans les romans noirs. Il est question également d’espionnage qui n’est pas franchement la partie la plus réussie et la plus originale. Cependant, j’ai adoré le style de Cook corrosif et bien écrit. On sent que les jeux de mots sur la cuisine ou la nourriture constituent sa petite marque de fabrique. Pourquoi s’en priver avec ce nom ? Du pur plaisir !



Après une telle réussite, je me vois dans l’obligation, contraint et forcé, de continuer le voyage littéraire en compagnie de l’alléchant « J'étais Dora Suarez », quatrième tome de la série Factory avec ce sergent bien fêlé.



Et n’oubliez pas, "Si vous voulez bien manger en Angleterre, prenez trois breakfasts" selon le dramaturge anglais Somerset Maugham. Encore merci à Sir Cook pour ce mets anglais somptueux qui contredit cette citation.





PS : Je mettrais 4,5 pour l'oeuvre tenant compte du bémol pour la partie espionnage pas très convaincante et peu originale.
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Il est mort les yeux ouverts

Mon troisième COOK hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii… Encore un régal !



Avec Cook, pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer !



En effet, l’auteur Robin Cook (II sous Babélio) possède un homonyme américain, ce qui complique considérablement la recherche de cet auteur sur internet ou dans les médiathèques.



Pour couronner le tout, édité en Français en 1984 sous le titre « On ne meurt que deux fois », ce roman a été renommé « Il est mort les yeux ouverts » comme le titre original en anglais pour ne pas faire doublon avec un autre roman de Ian Fleming avec le fameux James Bond.



Vous comprenez alors que pour mettre la main sur le premier opus de la série consacrée à l’Usine, il faut vraiment se lever de bonne heure.



Il y a bientôt un an, n’étant pas au courant de tout cet imbroglio autour de Cook, j’avais entamé cette série sans le savoir par le second opus « Les mois d’avril sont meurtriers » mêlant cuisine macabre et humour anglais et poursuivi par le quatrième tome « J’étais Dora Suarez » dont les victimes sont mortes à coup de hache pour la bien dénommée Dora Suarez et balancée tête la première dans une horloge pour sa copine Betty. ♫ Ding dong, ding dong…♪



Sans tambour ni trompette, au sein du service A14 du commissariat de Poland Street, dit l'Usine, le sergent au caractère bien trempé, est affecté sur « les décès non éclaircis », sans importance pour la presse et le grand public.



Dès le début du roman, le cadavre de Charles Staniland, 51 ans et nez typique d’un alcoolique à la dérive, est découvert à Albratros road à Londres. Le sergent dépêché sur l’affaire constate l’atrocité des coups portés au pauvre Staniland, jambes et bras cassés et la partie droite de la tête déchiquetée. Inspectant en détail le logement insalubre de la victime, Le Sergent découvre miraculeusement des écrits et des cassettes délivrant de nombreux secrets cachés de l’homme défunt qui rêvait en fin de compte d’être écrivain.



Mais des femmes vont bouleverser le destin de cet homme. Charlotte, sa fille, avec laquelle la relation est impossible. Barbara Spark, une femme fatale sensée remplacer le vide abyssal laissé par le départ de sa femme Betty.



Contrairement aux apparences, sur les trois romans de la série que j’ai lus, ce roman de Robin Cook est le moins sanglant et le moins violent. Bien entendu, tout étant relatif chez cet auteur, vous tomberez comme il se doit sur des personnages caractériels et largement dérangés. Mais pour ceux qui veulent découvrir l’univers de Robin Cook, ce livre me parait être une bonne entrée en matière. Ce qui tombe plutôt bien pour un premier roman de la série.



Bien au delà de ce roman, Robin Cook figure parmi les très rares romanciers dont l’écriture et le style me font vibrer dès la première page. Contrairement à l’excellent ouvrage de Rash « Un pied au paradis » reposant entièrement sur la construction imparable du récit, Robin Cook impose au lecteur un phrasé, une atmosphère et un vocabulaire reconnaissable immédiatement qui vous embarque ailleurs. Dans l’enfer de la déchéance humaine…très, très loin du paradis.



Dans les enquêtes du sergent, Robin Cook semble ne faire qu’un avec son héros et ses personnages et donne le sentiment d’y insérer une part autobiographique avec le récit du séjour de Staniland à Duéjouls en France.



En conclusion, même si je préfère « Les mois d’avril sont meurtriers » pour son humour noir ravageur, ce roman montre à quel point Cook est l’un des plus grands écrivains du roman noir au milieu de l’armada américaine hégémonique. Pour compléter la série à l’Usine qui me marquera à vie, il me tarde de dénicher le troisième tome de la série « Comment vivent les morts ».



Excellente lecture à tous...

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J'étais Dora Suarez

Bon, c’est bien gentil la rentrée littéraire, les nouveautés, les prix, toussa toussa… Mais faudrait pas que ça m’empêche de pratiquer une de mes activités littéraires favorites à savoir l’exploration du fonds. Et même des grands fonds. Sans bouteilles ni combi, mais avec la satisfaction de rattraper le temps autrefois perdu.



Place donc à J’étais Dora Suarez de Robin Cook, traduit par Jean-Paul Gratias et depuis longtemps repéré comme référence du noir chez Christophe L. et quelques autres. Et ma foi, quel choc !



Un flic marginal, indocile et anonyme est réintégré au sein du A 14 britannique, le service des décès non élucidés, pour y retrouver l’assassin de Dora Suarez et de sa logeuse, sauvagement massacrée à la hache, entre autres sévices physiques et sexuels.



« Il vit tout de suite qu’il avait bien travaillé ; la vieille mourut sous le choc ».



Dans le même temps, Felix Roatta, le patron du Parallel Club est retrouvé abattu. Après la découverte des activités particulièrement sordides qui s’y déroulaient à l’étage, le lien entre les deux affaires s’impose peu à peu.



Pas besoin d’en dire plus, aucun pitch ne pouvant être sincère face à la noirceur de ce roman. Et d’ailleurs, la 4e de couv’ ne s’y essaye même pas, laissant la parole à l’auteur : « Et c‘est pourquoi J’étais Dora Suarez n’est pas seulement un roman noir, et qu’il va encore plus loin, pour devenir un roman en deuil ».



Le choc est immédiat, sous le coup des 50 pages d’un premier chapitre d’une puissance incroyable. Pas de temps mort pour être plongé dans les tréfonds de l’âme humaine. Que reste t-il quand on a touché le fond du désespoir et de la descente aux enfers ? Passer de l’autre côté de l’humanité.



J’étais Dora Suarez est un long cri de souffrance, de solitude et de jusqu’au boutisme pour ceux qui n’ont plus rien à perdre : pute condamnée par le sida, assassin névrotique ou enquêteur désabusé.



« Étant une femme solitaire, à la fois timide et fière, je me suis trouvée catapultée dans un milieu où il était fatal que je me fasse violer, parce que ma réserve apparaissait comme un défi lancé aux hommes ».



Un livre où, bien que morte dès le début, plane constamment l’ombre de Dora qui finit par faire corps avec celui qui tente de la venger, transformant son enquête en quête mystique : « Donnez-moi la main, vous tous, les vivants et les morts, et accordez une pensée, pendant un moment de générosité, à la pauvre Dora Suarez qui n’aurait jamais dû mourir à trente ans, massacrée à coups de hache ».





Un livre qui dit de manière sublime ce qu’est le noir, et qui devrait être lu par tous ceux qui ne savent pas toujours comment définir ce genre.
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Le mort à vif

Quel est le comble de la malchance pour un tueur en série ?



Je vous le donne en mille, d’habiter dans le même immeuble qu’un ex- inspecteur de police, pardi !



Demandons alors à Robin Cook, l’écrivain anglais génialissime, de nous fournir un psychopathe comme il en a le secret et de lui appliquer ce maudit dicton.



En effet, j’ai déjà découvert avec fascination les trois premiers romans de la série consacrée au sergent affecté au Service A14 sur « les décès non éclaircis », dont le terrible « J'étais Dora Suarez ». Dans le genre, il n’y a pas meilleur auteur de roman noir que Robin Cook pour nous proposer un nouveau personnage haut en couleurs, tirant sur le rouge malgré tout et parfaitement à la hauteur du métier très prenant de « serial killer », demandant des aptitudes très particulières.



Direction Thoroughgood Road où Ronald Jidney collectionne régulièrement les conquêtes féminines, Flora, Anna, Mandy, Judith,… en les draguant dans des bars en ville. De préférence, il les choisit riche, solitaire, spirituelle, la beauté n’étant un critère déterminant à ses yeux.



Avec chacune d’entre elles, Ronald jouit d’une idylle presque parfaite pendant quelques mois. Presque parfaite car il s’abstient de toute relation sexuelle jusqu’au grand soir, unique et cinématographique. Un soir durant lequel Ronald se lâche un peu trop. Beaucoup trop. Vraiment beaucoup trop…



Jusqu’au jour où l’ex-inspecteur Firth qui habite le même immeuble que Ronald est intrigué par le petit jeu des petites amies du locataire du dernier étage qui disparaissent du jour au lendemain. Et Firth en touche deux mots à son ex-collègue, le fameux sergent du Service A14, un policier qui a tendance à ne pas lâcher sa proie, une fois qu’il l’a dans le collimateur…Bon courage Ronald !



Après une première partie du roman très prenante et plutôt réussie, Cook décide de pratiquer un tout autre registre par la suite dans un style plutôt décousu et très déconcertant pour le lecteur. Si je compare dans un genre équivalent (menant à une étude psychiatrique du ou des inculpés) « Le mort à vif » au fabuleux roman « Crime » de Meyer Levin où l’auteur réussit la prouesse de proposer plusieurs parties distinctes tout en garantissant une fluidité et une cohérence dans le récit, on a l’impression que Robin Cook a juxtaposé deux écrits qui, pris à part sont fort intéressants mais ne sont pas du tout compatibles l’un avec l’autre.



Après avoir délivré des cinq étoiles éclatantes à mes précédentes lectures de Cook, dont « Les mois d'avril sont meurtriers » reste mon préféré pour son humour noir ravageur, je dois concéder, la mort dans l’âme, que « le mort à vif » mérite un petit quatre étoiles pour la rupture trop brutale et mal maîtrisée du récit alors que le roman était d’une très bonne facture jusqu’alors.



Loin d’être abattu par ce demi échec écrit par un de mes auteurs préférés, je pense que ce ne sera que partie remise avec le prometteur « Quelque chose de pourri au royaume d'Angleterre » ou encore « La Rue obscène » la prochaine fois.



Cook un jour, Cook toujours !

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Le mort à vif

Je connaissais Robin Cook l’américain, je ne connaissais pas Robin Cook l’anglais.

En faite en cherchant des livres du premier que je suis tombé sur le deuxième. Étant curieuse, j’ai acheté trois livres sans savoir ce qu’il valait... Et j’ai bien fait !



J’ai adoré être submergé dans cette enquête hors norme.



Nous suivons un « supposé » sérial killer au début de l’enquête, nous apprenons à le connaître, à débusquer ses infamies, à découvrir toutes les horreurs qu’il a éparpillé.

Puis à la suite de son arrestation nous savons ce qu’il ressent, pourquoi il en est arrivé là ! Enfin, si on peut avoir une explication de la folie.



Un roman prenant où l’horreur est au rendez-vous.



Bonne lecture !
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Cauchemar dans la rue (BD)

Cette bande dessinée est une adaptation très personnelle du roman éponyme et très noir de Robin Cook (1931-1994). On perçoit clairement dans cet album toute l'intériorité que D. Sala a su mettre dans le scénario, mais surtout dans les dessins très sombres.



Kléber est un flic viré depuis qu'il a tabassé un inspecteur dans un commissariat parisien. Ce n'est pas forcément un homme plus violent que d'autres, or il ne supporte pas les injustices. Ce n'est pas un homme très sympathique, mais il n'en a cure...sa vie tourne autour d'Elenya, ancienne prostituée polonaise, qu'il a épousé. Il se réjouit d'ailleurs d'aller la rejoindre quand un copain d'enfance, devenu truand, l'appelle pour lui demander un service. Ce soir-là, avant de rentrer chez lui, Kléber tue trois hommes.

Le lendemain sa voiture explose ; d'Elenya, qui était au volant, ne restent que quelques traces.

Bien sur que Kléber pense à se venger...mais les souffrances du deuil l'entraînent ailleurs...



Et c'est de ça qu'il est question dans cet album qui connaît peu de textes, peu de dialogues. L'errance de Kléber à travers Paris, ses sentiments de culpabilité, l'indicible déchirement provoqué par la mort...sont exprimés par les dessins noirs et gris, ocres et marrons, gris et verdâtres ; tons traversés par des couleurs plus doux ou un rouge agressif quand Elenya s'ingère dans la réalité de Kléber. Les coups de crayon et touches d'aquarelle, sans être nets, savent néanmoins souligner avec précision le ressenti douloureux de Kléber qui nous entraîne rapidement avec lui dans ses rues de cauchemars...
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On ne meurt que deux fois

Prenez un inspecteur british, flegmatique, introverti, ayant le sens du devoir, bref un sujet pur jus de notre perfide Albion!

Rajoutez un beau petit cadavre, la cinquantaine, nez de pochtron, le genre qu'on ne regrettera pas, même une veuve éplorée.

Jusque là, vous me suivez, absolument rien de politiquement incorrect, ou oserais-je le néologisme de polaristiquement contestable.

Mais vous devez bien vous douter que ce polar de Robin Cook ne s'est pas concocté au fond d'une vieille marmite ėbréchée et que cet auteur anglais ne sort pas la grosse batterie de cuisine pour nous embarquer dans une sordide histoire tout droit sortie du coeur de Londres.

Les années 80, trois millions de chomeurs, Thatcher, la femme de fer sans coeur et sans reproche dirige le pays d'une main d'airain. Les laissés pour compte se débrouillent comme ils peuvent, oubliant les soucis dans la drogue et la mousse.

L'homme retrouvé sauvagement assassiné en a bavé des ronds de chapeau (et pas des hauts -de- forme ou top hat)! Le genre de pauvre type dont personne ne s'intéresse. Mais l'inspecteur chargé de l'enquête va se démener pour trouver les meurtriers.

Petit à petit il remonte le fil de l'histoire d'un homme simple au coeur grand comme ça...

Un polar très bien écrit aux flash backs incessants qui placent le mort au coeur du roman avec la vague impression de le ressusciter.

On ne meurt que deux fois... oui: quand plus personne ne se souvient de vous...
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J'étais Dora Suarez

"Si vous voulez affrontez le mal, vous devez vivre avec lui et le connaître".



A Londres, dans le quartier de South Kensington, deux meurtres effroyables sont perpétrés par un monstrueux tueur qui fracasse à coups de hache le corps encore tendre de la belle trentenaire Dora Suarez, l' arrose frénétiquement de sa semence et tue par la même occasion la propriétaire octogénaire. A moins d'une demi-heure d'intervalle après la mort des deux femmes, un homme, Félix Roatta, un conseiller municipal conservateur est retrouvé mort dans une boite de nuit, le "Parallel club". Existe-t-il un lien entre ces morts ?

Une affaire à la (dé)mesure du flic très spécial de l'A14, le service des affaires non élucidées. Un sergent au franc parlé, blâmé par sa hiérarchie, qui jure au pied de la dépouille de Dora de la venger.

Une histoire sombre et glauque dans une Angleterre thatchérienne qui fabrique ses propres démons.

Un Sergent pas comme les autres qui en a bavé dans sa vie personnelle. Un héros cynique qui n'a que faire des distinctions. Un solitaire qui rumine sa rage dans son coin et ne fréquente que son ancien collègue paralysé, son seul bon conseiller.

Et la victime Dora Suarez assassinée deux fois...



Robin Cook (II) a signé un terrifiant roman noir, sanglant et implacable qui va hanter comme l'ombre de Dora définitivement ma mémoire.

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J'étais Dora Suarez

Un tueur... dans un appart... Vous suivrez, comme si vous y étiez, tous les faits et gestes de cet homme qui, muni d'une hache, voulu décapiter la jeune Dora Suarez, 30 ans.



À cause de l'arrivée inopinée de Betty, 86 ans, il a dû saloper son travail en expédiant la vieille dame dans une pauvre horloge âgée qui ne demandait rien et qui ne nous donnera plus jamais l'heure, vu son état. Betty ne nous donnera plus l'heure non plus, vu comment elle a terminé son chemin de vie, encastrée dans le bois de cette horloge.



Notre joyeux tueur, après profanation "masturabatoire" sur le cadavre de Betty, s'en fut, mécontent : pas su couper la tête de sa victime pour l'emporter en souvenir !



Alors, pour finir la nuit en beauté, il alla répandre la cervelle d'un proprio de boite de nuit sur les murs, refaisant toute la déco pour pas un balle ! Hormis une balle Dum-dum...



Ce roman est décrit comme "un roman en deuil" et je ne donnerai pas tort à cette appellation d'origine contrôlée car, si le roman "Les mois d'avril sont meurtriers" était déjà une plongée dans l'abîme qu'est la vie du sergent enquêteur, avec cet opus-ci, on descend encore plus profondément dans les abysses !



Quelle densité dans le récit et quelle écriture ! Littéralement une envolée lyrique qui vous emporte dans le roman et vous fait quitter le monde réel. Le tout, servi avec des dialogues rempli d'humour noir.



Je viens d'en ressortir "bouleversifiée" (néologisme offert pour cette 800ème critique sur Babelio).



Durant ma lecture, j'étais aux côtés du sergent fraichement réintégré à l'A14, me positionnant, tout comme lui, soit dans la peau du Tueur, soit dans la peau de Dora Suarez lorsqu'il lisait son journal intime, la découvrant chanteuse en boîte de nuit et prostituée occasionnelle. On s'y attache, à cette Dora qui était plus qu'une exploratrice.



C'est pour Dora que notre sergent de l'A14 va aller si loin dans sa descente aux enfers, c'est parce que son désir de mettre le grappin sur l'assassin est devenu une véritable obsession pour lui.



D'ailleurs, il entrainera le lecteur avec lui dans son enquête et nous irons, en sa compagnie, dans les tréfonds de l'horreur humaine où tout est bon pour faire du fric. L'être humain est une bête immonde dans ce roman, et encore, je fais insulte aux animaux, là !



Si James Ellroy, dans "Un tueur sur la route", avait dépeint un tueur froid et implacable, Robin Cook vient de le surclasser avec celui de son roman en ajoutant un palier dans la monstruosité et la folie furieuse.



On dépasse l'entendement, même. En plus, il a un soucis avec son membre viril... ce qui donnera une tournure encore plus dingue à ce tueur !



Incapable de retirer mes yeux des pages, j'ai continué ma lecture, tout en sachant que j'aurais du mal à en revenir indemne.



L'écriture de Robin Cook est un nectar dont la plume a été trempée dans le poison.



Normal, me direz-vous, pour nous présenter une galerie de personnage aussi fabuleuse, leur faire descendre la pente sans qu'ils puissent se plaindre et nous servir une telle enquête ! Enquête, qui, au départ, pourrait sembler un peu "simpliste" mais ce serait faire injure à l'auteur que de le croire une seule seconde.



J'ai serré les dents plusieurs fois lors des sévices d’autoflagellation que s'inflige le tueur. Bien que non concernée par cette "chose", j'ai eu mal pour lui.



Un grand roman noir, mais un roman en deuil... Mes dents étaient serrées, mais j'ai eu mon coup de coeur !


Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Les mois d'avril sont meurtriers

Recette de cuisine conCOOKtée par l'auteur : vous prenez un homme, vous le tuez au moyen d'un pistolet d'abattage et vous le débitez en morceaux, sciant les os et toutes les attaches.



Ensuite, faites chauffer de l'eau et trempez les morceaux afin de faire bouillir toutes les chairs afin de les rendre méconnaissables. Vous devez obtenir une masse gélatineuse et grisâtre avec la peau qui se détachera toute seule du corps. Une fois ce résultat obtenu, mettez le tout dans quatre grands sacs plastiques, agrafez et c'est prêt ! Dégustez !



Devant cette scène de crime pour le moins originale, notre policier, un sergent désabusé par les blessures personnelles, se met dans la peau du tueur et analyse la scène de crime avec rigueur. Bingo, il a déjà un nom de suspect !



Quand les asssassins veulent jouer au plus malin, ils font des fautes et on les repère de suite.



Notre sergent n'est pas un crétin, il a la pugnacité d'un bouledogue refusant de lâcher le mollet de sa proie. Solitaire, aussi, et non armé. De plus, il a du caractère, notre sergent, n'hésitant pas à répondre aux supérieurs (à Bowman, notament) et refusant tout avancement...



La vie l'a brisé et son seul remède, c'est le travail. Il fait partie du service A14, celui des "décès non éclaircis" au commissariat de Poland Street, dit l'Usine (the factory). Son boulot ? S'occuper des décès jugés "sans importance" pour la presse et le grand public.



Pour lui, c'est là qu'il fait le meilleur boulot : au service des petites gens.



Le talent de l'auteur est de nous conter l'affaire en utilisant le récit à la première personne du singulier (le sergent est le narrateur) et en mélangeant un peu tout : les souvenirs divers du sergent, son enquête qui commence le 14 avril 1983 et les avances dans le temps puisque dès le premier §, nous le voyons sonner chez le coupable, avec, un prime, le récit de la soirée qui précéda le meurtre.



Le tout reste cohérent et on avance par petits morceaux dans cette enquête qui, sous couvert d'un meurtre barbare, cache un Iceberg capable de faire couler beaucoup de personnes !



Si le rythme est lent, ce n'est pas un problème car on ne lit pas ce livre pour du trépidant, mais pour les rencontres entre le sergent et des truands, mais aussi avec le coupable, un psychopathe qui fait froid dans le dos.



Un roman noir, sombre, avec de l'humour grinçant, des personnages forts, haut en couleur et des politiciens aussi retors que les truands. Les dialogues ou les pensées du sergent sont croustillantes !



"Ma quéquette était toute petite, toute recroquevillée contre mes testicules, et j'avais les membres comme des lambeaux de vieux papiers".



Après une telle lecture, je n'ai qu'une envie : continuer le voyage littéraire en compagnie du 4ème tome de la série "Factory" pour retrouver mon sergent fêlé dans "J'étais Dora Suarez".


Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Comment vivent les morts

Pour moi, dans mes souvenirs, les années 80 étaient géniales, mais j’étais gosse… Dans ce roman de Robin Cook, l’Angleterre des années 80 n’est pas très folichonne.



Notre flic sergent sans nom de l’A14, le service "Décès non élucidés", est toujours aussi cynique et il a embarqué son impertinence pour Thornhill, une petite ville à 140 km de Londres.



Pourquoi ? Parce que "La voix" le lui a demandé : on est sans nouvelles d’une habitante depuis 6 mois ! Ce n’est même pas son mari qui a signalé sa disparition, ni même les flics de la ville. Non, juste les commérages qui sont arrivés aux oreilles du Chief Constable et c’est lui qui a prévenu la Criminelle, passant l’eau du bain au service de notre ours mal luné de sergent enquêteur.



Mais les gens ne sont pas disposés à causer… Personne n’a rien vu, ou si peu, personne ne s’est posé de questions, rien, que dalle. Il faudra toute la ténacité et la brutalité du sergent pour dénouer ce sac de nœud.



La tournure de l’enquête m’a surprise car j’étais loin de me douter de tout ce que cette disparition pouvait cacher !



Mélange d’histoire d’amour intense, de magouilles et de chantages, ce roman comporte aussi quelques gens "d’en bas", tombés à cause de gens plus véreux qu’eux. Nous sommes dans la fange de la société, celle des laissés pour compte, celle des derniers parmi les tout derniers.



Ici, les plus véreux ne sont pas toujours ceux que l’on croit et la criminalité tient plus du col blanc que du Marcel taché par des traces graisseuses dont l’origine n’est pas garantie mais douteuse.



Tout est pourri dans ce petit royaume où se retrouve concentré tous les maux d’une société à deux vitesses, ainsi qu’une forte dose de corruption. Chacun la ferme parce qu’il a tout à perdre si il l’ouvre.



Portait noir d’une société pourrissante. Le ton du début est grinçant, le sergent est à prendre avec des pincettes, cherchant la bagarre avec tout le monde provoquant le conflit non stop. Cassant même la figure de certaines personnes.



La seule chose qu’il a à perdre, c’est son job, tout le reste il l’a déjà perdu… Mais niveau enquêteur, il est le meilleur et il le sait.



Un seul point noir dans le roman : un peu trop de bla-bla inutile, parfois. Malgré tout, cela reste un bon roman noir, mais en-deçà d’un "J’étais Dora Suarez".



Hormis ce petit point noir vite percé, c’est toujours un plaisir de suivre les enquêtes du sergent sans nom de l’A14.




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Comment vivent les morts

Un sergent enquêteur au service de l'A14, flic désabusé, cynique et particulièrement indiscipliné est envoyé dans la campagne londonienne afin d'élucider la disparition de la belle Marianne Mardy, très appréciée des habitants pour sa voix de soprano et sa silhouette rayonnante. Mais dès l'arrivée du flic londonien, les habitants ainsi que la police locale ne s'avèrent guères loquaces...

Notre héros, flic sans nom, au passé meurtri, s'accroche à son enquête pour ne pas sombrer. Il va devoir affronter sa hiérarchie et les notables du village pour découvrir la vérité. Mais cette affaire va lui faire franchir un nouveau pas dans les bas-fonds de l'âme humaine.

Robin Cook (II) nous livre un grand roman noir et désespéré adouci par une romantique histoire d'amour qui nous fait froid dans le dos. Il égratigne au passage les affairistes et arrivistes de tout poil qui peuplent l'Angleterre des années 80 et qui monnayent le malheur des autres.

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Les mois d'avril sont meurtriers

Tout commence par un crime...gratiné n'est pas le mot, puisque le cadavre a été cuit. Bouilli. Découpé de façon professionnelle. Puis réparti en 4 sacs plastiques bien refermés par des agrafes.

Sur les traces du psychopathe capable d'un tel crime, le narrateur : un flic atypique, sergent, refusant mordicus de monter en grade pour ne pas quitter la section des morts non élucidées. Passé lourd puisqu'une mort, élucidée celle-là, le hante : celle de sa fille victime de la folie de son ex-épouse.

Peu de tueurs sont capables de mettre en scène un tel tableau macabre et notre flic repère rapidement un profil compatible. Reste à élucider les tenants et aboutissants de l'affaire, qui risque fort de remonter très haut et de bousculer certains intouchables au passé peu glorieux



Livre de fond de PAL, acheté par erreur du fait d'une homonymie : je croyais avoir affaire à Robin Cook, l'auteur de thrillers médicaux et si le titre m'avait paru bien long par rapport à ceux que cet auteur utilise habituellement, la lecture des premières pages m'a vite fait prendre conscience de ma bévue.



Ma déception fut de courte durée car on se plonge dans un bon roman noir, avec des méchants bien trop méchants pour que leur passé les excuse et des gentils qui n'ont pas toujours vécu dans l'allégresse non plus. L'intrigue se tient même si l'on a pas à deviner qui, mais plutôt pourquoi et comment. Le personnage du flic atypique est toujours un plus dans ce type de roman. Pourquoi pas explorer les autres publications de cet auteur


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Vices privés, vertus publiques

Ce roman aurait pu s'intituler : « chronique du naufrage de la noblesse britannique ». le domaine de Southminster qui appartient depuis plusieurs siècles à la famille Quench est le théâtre d'une tragédie. Nous sommes au milieu des années soixante et l'ordre social qui semblait immuable est ébranlé. Lord Quench, victime de plusieurs attaques cérébrales, contemple impuissant et plein de regrets de son seul oeil valide le spectacle navrant qui s'impose à lui. Son épouse, Lady Quench, dotée d'un physique de hussard et d'une force de caractère inébranlable, semble dépassée par une réalité qui contrevient à ses principes. Elle a donné naissance à deux filles à qui elle a inculquées par la force les règles et les valeurs de sa classe. Son éducation a eu des résultats curieux. Si Béatrice a hérité de son coeur sec, elle a appliqué toute sa rigueur et son dévouement à la cause communiste. Quant à Lydia, sa rupture avec sa classe n'est pas politique mais morale. Elle se livre à des orgies dépassionnées et destructrices. Elle pose pour des photographies pornographiques en compagnie de prolétaires ramassés dans les bouges. Les prises de vue sont en partie organisées par un de ses cousins qui – aristocrate désargenté – a fait fortune dans la pornographie. Il emploie dans sa boutique un autre membre de sa famille, un homosexuel à la sensibilité exacerbée. Vous l'aurez compris, le tableau que Robin Cook dresse de l'élite de l'Empire est bien sombre. Il faut dire que toute la société britannique s'est livrée corps et âme au culte du veau d'or : la Livre Sterling. Et que le vieux monde semble s'écrouler sous les coups de butoir de la cupidité. Il se passe peu de choses dans ce roman, l'intrigue pourrait être ramassée en une pièce de deux ou trois actes. L'auteur insiste beaucoup sur la psychologie, notamment celle de Lydia, un être en mal d'amour, dégouté de son corps et qui se livre à des hommes qui lui répugnent pour des coïts sans envie ni passion. Robin Cook livre un portrait lucide de la déliquescence d'une société britannique écartelée entre ses valeurs et l'argent.



""Don't be told what you want

Don't be told what you need

There's no future

No future

No future for you""
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J'étais Dora Suarez

Que voulez-vous que je puisse ajouter après, notamment, les critiques de certains ici ?



Si, une anecdote, citée par Guérif, qui fut l'ami de Cook. Ca se passe pendant une séance de signatures (je sais plus laquelle) : une dame arrive vers les deux compères, Guérif (op cité) et l'écrivain Britannique :

A Cook : " Vous pouvez me le signer ? C'est pour ma mère, elle adore les histoires sentimentales. "

Et Guérif de s'esclaffer dès que la dame, séduite par le seul titre du livre, a tourné les talons :

- Putain ! La mère va pas être déçue du voyage !!!



Le meilleur livre sans doute (car il englobe les trois thématiques narratives traditionnelles du roman noir et leurs points de vue) de ce petit homme à béret (qui ne lâchait jamais sa tête), aussi humble et bon gars qu'il était brillant. Et travailleur !

Lisez absolument cette oeuvre !
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J'étais Dora Suarez

Un des romans les plus sombres qu'il m'ait été donné de lire!



Cela commence par un meurtre à la hache suivi de cannibalisme, et cela ne retombe pas jusqu'à la fin. Robin Cook réussit très bien à évoquer les démons de son enquêteur à nous faire entrer dans la tête de son tueur en série. Son style sec accroît encore la brutalité du récit.



Âmes sensibles s'abstenir.
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La rue obscène

Dans ce roman, écrit en 1971, Robin Cook II (le scandaleux britannique, auteur de roman policiers, mais pas seulement), décrit une aristocratie sur le déclin aux moeurs dépravées, qui affronte la PAP, mouvement de protestation en faveur de la propreté morale.



Dans cette "Rue Obscène", au coeur de Soho, un homme d'affaires intrépide et dénué de tout scrupule, ancien d'Eton, a créé un lupanar spécialisé dans le sado-masochisme. A sa tête, le rejeton d'une grande famille désargentée, et dernier du nom.



Lord Eylau, (Hello, formule creuse s'il en est), en parfait gentleman qu'il est par la naissance mais aussi par l'esprit, se laisse donc tenter malgré lui par Viper (le bien-nommé) pour diriger La Maison des Fantasmes, dans laquelle il incarnera le personnage de Louis XVI. On pourrait être censuré à moins!



Roman loufoque et satirique, genre qui rendit célèbre plus tard Jonathan Coe (Testament à l'anglaise date de 1991), La rue Obscène (The Tenants of Dirt Street) , ne semble pas avoir laissé pour les critiques d'autres traces que le résumé de la quatrième de couverture.



Clairement, le livre a dû choquer l'Angleterre pudibonde. Accepter "Soho" est une chose, mais une Maison des Fantasmes, même dans un roman, voilà une chose apparemment impossible au royaume de sa Majesté, même si Mai 68 soit par là.



La couverture a une frappante ressemblance avec "L'Absinthe" de Degas. Quand on y pense, comme les moeurs étaient plus libres alors!



Faut-il voir dans ce roman "déjanté", dont le pasteur M. Aynsham (ain't a sham? Sincère?), homme profondément naïf et finalement touchant, n'est pas la moindre figure, une dénonciation sérieuse de l'hypocrisie sociale? Comme pour toute satire, je dirais que oui. Sauf que celle-ci tient plus de Molière ou de Fielding.



Quitte à me répéter, je continue à penser qu'il est étrange de ne rien trouver sur internet sur La Rue Obscène. Autant pour les "on trouve tout sur internet!
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J'étais Dora Suarez

Dora Suarez est une jeune prostituée littéralement massacrée. L'amie qui l'héberge est elle aussi victime du tueur, lequel abat enfin, la même nuit, le propriétaire d'un club sulfureux. Le policier, qui reste anonyme tout le long du roman, mène l'enquête et fait rapidement le lien entre les trois assassinats. Et c'est grâce à ses contacts avec la presse, ainsi que la pègre, qu'il retrouve la trace du meurtrier pour rendre la justice à sa façon.



Ainsi présentée l'intrigue de J'étais Dora Suarez peut paraître simpliste. Mais ce serait oublier que son propos principal est ailleurs, plus précisément dans l'humanisme de son personnage principal. Car le policier est doté d'une véritable empathie pour Dora Suarez, parvenant presque à la faire revivre dans ses pensées intimes torturées. A contrario, la quête du meurtrier se transforme en une véritable descente dans les enfers de l'âme humaine, vivant littéralement le mal qu'il incarne de l'intérieur.



Rarement roman n'a été aussi noir. Mais rarement aussi la sensibilité d'un personnage n'a été aussi exacerbée et rendue comme telle par un écrivain. Cela explique bien sûr le sous-titre du roman (Un roman en deuil), mais aussi le fait que le lecteur le referme marqué à jamais par cette lecture.
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