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Critiques de Roddy Doyle (174)
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Smile

Traduit par Christophe Mercier





Victor Forde, cinquante-quatre ans est fraîchement divorcé de Rachel, une célébrité irlandaise. Pour se reconstruire, Victor est retourné vivre dans le quartier dublinois de son enfance. Il a pris l'habitude de réfugier dans un pub, pour tenter d'achever le roman qu'il écrit depuis des années : L'Irlande. Un conte d'horreur. Un jour, un certain Ed Fitzpatrick déboule dans le pub et affirme le connaître. Tout de suite, Victor déteste cet homme qui prétend avoir été élève avec lui chez les Frères chrétiens. Pourtant Victor n'en a aucun souvenir. Ce type va devenir collant et inquisiteur dans la vie personnelle de Victor. Il connaît tout de lui. Ed Fitzpatrick va le suivre comme un ombre, ne plus lui lâcher les baskets. Dès que Victor pénètre dans le pub, il y aura aussi ce type. Cette confrontation va obliger Victor à replonger dans son enfance et son adolescence, à se remémorer sa scolarité chez les Frères chrétiens.

Comme Victor, nous, lecteurs, nous allons nous interroger sur l'identité de ce Fitzpatrick, qui a tout l'air d'être un imposteur.

Victor nous entraîne dans l'Irlande des années 70-80. Nous nous retrouvons élève chez les Frères chrétiens. Une scolarité entre garçons chez des pince-sans-rire où pourtant les gamins affublent tous les adultes d'un surnom. Il y a Patch, Tom Jones et bien d'autres. Les gamins affabulent des idées fantaisistes sur ces religieux : ce peut-être des zombies, ce sont sûrement des zombies... ! Ils sont déjà morts ! :) "Nous étions tous d'accord. Les professeurs laïques n'étaient pas des zombies.

Ce son justes des connards."



Victor se fait charrier par ses copains car un des frères en a après son sourire qu'il trouve craquant... Grâce à son sourire, Victor peut inverser le court des choses pour la classe... Mais aussi se faire traiter de "pédé" et se faire rouer de coups.



On va rencontrer les parents de Victor, et aussi Rachel.



Au début, on sourit. Mais ca ne dure pas. J'ai lu tous les romans de Roddy Doyle traduits en français et trois de ses romans pour la jeunesse (que vous trouverez les chroniques sur le blog). J'ai le souvenir assez fort de La femme qui se cognait contre les portes, qui traite, vous l'aurez deviné, des femmes battues, mais avec pas mal d'humour, pour faire ressortir une réalité pas franchement glorieuse. Ca finisssait bien, avec plaies et bosses, mais bien.

Smile est le roman le plus grave que j'ai lu de l'auteur, qui n'y va pas pas par quatre chemins. Une écriture franche, sans fioriture, qui dit une face noire d'une certaine Irlande, longtemps cachée sous le tapis, si je puis dire, longtemps taboue. Le hasard a voulu que je lise ce roman au moment où le pape François se rendait en Irlande pour demander pardon aux Irlandais, au nom de l'Eglise catholique... Je ne vais pas m'étendre sur le discours du pape qui m'a choquée de plusieurs points de vue, pendant que les victimes, elles, ne peuvent pas se contenter de belles paroles creuses mais voudraient des actes concrets.

Les abus de l'Eglise catholique sont toujours un sujet brûlant en Irlande. Le livre de Roddy Doyle est à mettre entre toutes les mains.



La fin est traitée d'une manière peu commune. On comprend alors pourquoi Fitzpatrick suit Victor comme son ombre.



Une histoire racontée avec tact, pudeur et sans pathos, qui pourtant vous fait l'effet d'une balle de hurling reçue en plein visage.



Un roman bouleversant. A lire absolument !
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The van

La vie n'est pas facile à Barrytown, le chômage est galopant et la misère, la vraie, jamais bien loin.nPlaie d'argent n'est point mortelle, dit celui dont le porte monnaie est ventru mais cela n'apaise pas les relations de couple. Celui de Jimmy Sr bat de l'aile, sa femme Véronica en a un peu plein de trimer du matin au soir pour nourrir sa tribu et rêve d'émancipation. Jimmy Sr tourne en rond et voir son propre fils le dépanner de quelques billet est un déchirement, cela tourne à l'obsession métaphysique.

C'est pourquoi ce Fish & Chip's artisanal, qui va se révéler une affaire juteuse, semble, à priori, une aubaine.

Mais entre les tendances managériales agressives et dictatoriales du vieux pote Bambi et la conscience syndicaliste tendance rouge énervée sans compromis de Jimmy Sr, l’étincelle couve et menace de faire sauter la belle amitié qui unit ces deux gaillards.

L'humour est toujours là dans ce dernier opus mais se teinte désormais d'une certaine mélancolie pas désagréable. Jimmy Sr voit ses enfants grandir, le fuir pour vivre leur propres expériences, sa femme l'éviter et attendre de lui une reconnaissance, un geste... Et ce grand ballot de se retrouver les bras ballants.

Une mélancolie anticipée nous gagne aussi en sachant que nous quitterons bientôt les Rabbitte, nous les avons vu pleurer, rire, se débattre sans jamais baisser les bras et se détourner les uns des autres .

A grand renforts de phrases incisives, de répliques cinglantes, de Guinness moussues, de jurons lestes, d'éclats de rires et de quelques larmes, nous les suivions dans leur vie banale mais jamais insignifiante.

Ce fut un beau voyage.
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3 femmes et un fantôme

Connu à partir des années 90 grâce à des romans (parfois portés à l’écran) comme The Commitments ou Paddy Clarke Ha Ha Ha, Roddy Doyle s’est imposé internationalement. A part l’adaptation de The Commitments justement, je n’avais encore jamais eu l’occasion de découvrir le travail de cet auteur. C’est désormais chose faite avec 3 femmes et un fantôme, un titre résolument adolescent… qui me laisse finalement assez mitigée.



Je crois que ma plus grande déception vient du fait que je n’ai pas trouvé ce que je cherchais dans ce court roman. La quatrième de couverture nous annonce un road-trip féminin à travers l’Irlande, il va sans dire que ça me parlait énormément. Or, cet événement n’arrive que très tardivement dans le récit, dans les 50 dernières pages disons, et ce n’est clairement pas l’élément le plus important.

3 femmes et un fantôme c’est l’histoire de 4 figures féminines d’une même famille, 4 générations : l’arrière-grand-mère Tansey, morte très jeune de la grippe dans les années 20, la grand-mère Emer, orpheline de mère à 3 ans, Scarlett la mère n’ayant jamais vraiment connu la vie à la ferme et Mary, l’adolescente de quasiment 13 ans, bavarde et souvent insolente.



La meilleure amie de Mary vient de déménager à l’autre bout de Dublin, l’épreuve semble insurmontable pour l’adolescente. C’est encore un changement qui s’ajoute. Il y en a trop autour d’elle ces derniers temps : ses grands-frères ne jouent plus avec elle, elle ne les reconnaît plus et sa grand-mère Emer est à l’hôpital, épuisée par les années. Voilà qu’elle rencontre à plusieurs reprises une jeune femme étrange dans la rue… jeune et pourtant vêtue de façon démodée. Elle dit s’appeler Tansey, comme son arrière-grand-mère. Le fantôme est là pour aider Emer (sa fille donc) à vivre l’ultime épreuve.



Une réunion de quatre générations de femmes (dont un fantôme), c’est un programme plutôt alléchant. Mais j’avoue y être restée plus ou moins insensible. Il faut dire que découvrir autant de vies et de souvenirs sur à peine 200 pages, c’est assez compliqué.

J’ai pourtant apprécié les courts chapitres flash-back dédiés à Tansey, Emer et Scarlett, surtout ceux racontant quelques souvenirs de Tansey et Emer, dans l’ancienne ferme familiale dans le fin fond de l’Irlande ; très authentique. Mais ces passages sont brefs, la majeure partie du récit est centré sur le présent de la jeune Mary. Et j’ai eu un peu de mal avec celle-ci. Oui, elle est vive et brillante… mais quel parler !



Roddy Doyle a su se mettre à la place d’une adolescente de 13 ans, c’est le moins qu’on puisse dire. Les dialogues sont effectivement très oralisants… peut-être même un poil trop. Je ne sais pas ce qu’il en est dans la version originale mais les « genre » à toutes les sauces, à toutes les interventions de Mary… pppffff. C’est certainement l’illustration d’une réalité (d’ailleurs j’aimerais bien connaître l’expression anglaise traduite en français par « genre »), mais que c’est lourd !

En contrepartie, c’est efficace car rythme le récit et offre une certaine proximité avec les quatre femmes mais je ne suis tout de même pas convaincue.



Voilà une réunion de famille pour le moins originale – d’ailleurs personne ne s’étonne d’avoir un fantôme à l’arrière de la voiture – parfois amusante, parfois tendre et émouvante… mais finalement un peu trop en surface et dont le style très oralisant m’a un peu (beaucoup) déstabilisée. Dommage !
Lien : http://bazardelalitterature...
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The commitments

Le film est très drôle, visiblement, j’admire le talent des cinéastes qui savent à partir d’un tel livre faire un excellent film. On sent bien cependant toute la vie qui jaillit des dialogues mais c’est très très pénible à lire. Pour vous faire une idée je vous recopie un passage, tout le roman est écrit sous cette forme là. J’ai fini par survoler plus que vraiment le lire.
Lien : http://luocine.fr/?p=8763
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The van

Qui aurait cru que la vie d'Européens (en l'occurrence des Irlandais rangés plutôt au bas de l'échelle sociale) puisse être si exotique ? C'est drôle, les personnages sont attachants, mais ça tire un peu en longueur.

Nota : ne sachant pas qu'il s'agissait d'une trilogie, j'ai commencé par ce tome qui est le dernier mais qui se suffit à lui même, la lecture des deux tomes précédents n'est pas nécessaire.
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La Femme qui se cognait dans les portes

Roddy Doyle, à lire son nom et son livre, j'aurais juré que c'était une femme. Et pourtant! Un livre qui nous plonge dans la vie de Paula, une femme battue qui se sent coupable du calvaire que lui fait subir son mari. Parler de la condition de la femme battue est difficile et l'aborder sous cet angle d'attaque (naviguer dans ses pensées) est assurément un exercice plutôt casse-gueule. Mais Roddy Doyle est parvenu à imposer un rythme à ce livre qui nous fait ressentir à chaque page la douleur de Paula, à chaque phrase sa déchéance psychique. J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire mais une fois que j'ai pu plonger dans la tête de Paula, j'ai commencé à aimer ce livre.
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Paddy Clarke Ha Ha Ha

J’ai été très tentée d’une part par la découverte de cet auteur, d’autre part par l’histoire annoncée en quatrième de couverture. Mais ce serait mentir que de dire que j’ai apprécié ce roman pourtant bien écrit et qui m’a valu quelques sourires. Je me suis en effet vite lassée des aventures du jeune Paddy Clarke et de la narration à la première personne. Le roman est en outre assez long (400 pages) et très répétitif : les bêtises se suivent et alternent avec des moments plus intimes, au sein de la famille en crise du jeune irlandais. Cette intrusion dans le foyer des Clarke apporte une épaisseur au roman mais n’a toutefois pas suffi à me convaincre.


Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Paula Spencer

Rares sont les romans évoquant l'alcoolisme au féminin. Paula Spencer au début du roman est abstinente depuis quatre mois et cinq jours. Nous allons la suivre tout au long de cette reconquête d'elle même et de sa dignité, avec ses minis victoires, ses tentations, ses prises de conscience a posteriori de ce qu'elle a fait vivre à ses enfants.

Aucun apitoiement, aucune rédemption moralisatrice. Paula a des ambitions modestes et formidables: ouvrir un compte en banque, pouvoir offrir un ordinateur à son plus jeune fils, parvenir à communiquer avec sa fille Leanne , avec la compagne de son fils aîné, retrouver un compagnon qui ne la batte pas...

Tout le talent de Roddy Doyle est dans la forme de ce roman qui rend compte du flux de pensées de Paula, qui passe souvent du coq à l'âne sans pour autant perdre son lecteur en route et n'oublie pas de ponctuer son texte de grands éclats de rires, même dans le situations les plus désespérées:

"-Bon, continue Paula. Tout ce que je dirai, c'est que si ça m'arrive, je veux que vous éteigniez la machine.

-mais où est cette putain de prise ?

ça, c'est Leanne."

Un roman riche d'humanité , jamais condescendant envers cette femme de ménage que d'aucuns auraient trop à la légère pu qualifier de" cas social" .
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Plus froid que le Pôle Nord

Traduit par Marie Hermet.

Johnny, Tom et Erin vivent avec leur père, Frank, à Dublin et avec Sandra qui est la mère des garçons et la belle-mère d'Erin. Cette dernière, petite fille sage, est devenue une adolescente à fleur de peau, une vraie terroriste qui saccage l'ambiance de toute la maisonnée. Lors d'une ultime scène, Frank suggère à Sandra de partir en vacances avec Tom et Johnny. Erin n'est pas orpheline : sa mère a quitté le foyer quand elle était plus jeune, elle vit à New York mais de prend jamais de nouvelles de sa fille. Si Sandra refuse de partir en vacances avec ses fils, elle change d'avis le jour où elle apprend que l'ex-épouse de Frank va rentrer voir sa fille. Et hop, c'est parti pour un séjour en Laponie, dans le nord de la Finlande, avec neige, huskies, traîneaux et froid au programme. De quoi faire baisser la tension, prendre de la distance pour éviter l'explosion.

A chaque parution d'un nouveau Roddy Doyle, je suis impatiente mais un roman "nordique" écrit par un Irlandais, rien de tel pour susciter encore davantage ma curiosité !

J'ai donc pris l'avion avec Sandra, Tom et Johnny. On a été accueillis par notre guide Aki, emmenés dans la campagne enneigée de Finlande et on a fait du traineau à chiens avec une bande de huskies et leur maître, Kalle ! On avait les doigts gelés, de la neige presque par-dessus la tête, on ne voyait souvent rien, ça "caillait" vraiment. Et ça s'est mis à faire encore plus froid quand on a perdu Sandra : les garçons se sont mis à frissonner, de froid, mais au froid s'est ajouté la peur. Il faut dire que la nature finlandaise est propice à vous débrider l'imagination :

"Ce n'était pas le noir qui lui faisait peur, c'était ce qui pouvait se trouver dans le noir. Ce qui l'attendait, caché. Des trous, des rats, des doigts crochus, des crocs."

C'est alors le début d'un roman d'aventures au suspense intenable. Jusqu'à la dernière page, on se demande si la fin va être heureuse. Ou pas. L'angoisse vous saisi à la gorge...



On est loin de la maison de Dublin, mais pas tout à fait : Roddy Doyle nous y fait revenir régulièrement par le jeu d'un récit parallèle qui raconte les retrouvailles entre Erin et sa mère. Là aussi, tout n'est pas joué d'avance. Il y a de la rage et des larmes. Des explications, des choses pas faciles à avouer ni à pardonner.



Un roman très visuel et "sonore", où Roddy Doyle insiste particulièrement sur ce que les personnages voient : sur les yeux extraordinaires des huskies de Sibérie (les premiers mots que l'on lit c'est d'ailleurs "les yeux"), sur chaque virage de traîneau dans la neige, chaque branche d'arbres... Le lecteur est vraiment immergé dans l'ambiance glacée :

"Tom entendait les arbres respirer. Il en était sûr. Il sentait aussi leurs doigts. Les chiens allaient au pas maintenant, et Tom sentait les aiguilles et les branches basses des pins lui griffer les manches et le bonnet, comme si les arbres essayaient de l'attirer (...). Il y avait des serpents en Finlande. Il y avait des loups. Et il y avait des ours."

Et puis il y a un cri de "guerre", dans cette histoire un cri pour vaincre, utilisé par les garçons pour retrouver leur mère :

"- Les grands espaaaaaaces !

Ils criaient dans l'obscurité, mais aucun son ne leur revenait. (...)

- Les grands espaaaaaaces !

Rien.

- Les grands espaaaaaaces !"

(Après le "géniaaal !" des gamins de Dublin dans A la poursuite du Grand Chien Noir, ça m'a fait rire !! :) )

Et il y a les huskies de Sibérie dont Roddy Doyle s'attache à décrire tant la beauté que le comportement de chien de meutes. Des héros à part entière qui occupent autant de place dans l'histoire que les humains.



J'ai découvert ici Roddy Doyle auteur de roman des grands espaces. Un livre d'aventures dans une nature sauvage et glacée, avec en toile de fond le thème de la famille recomposée. Un écho aux sentiments compliqués des personnages d'où chaque protagoniste sortira transformé.

"On se marie, dit sa mère. On a des enfants, un enfant. On était quelqu'un, et on devient quelqu'un d'autre."

Et toujours le style inimitable de Roddy, qui adore faire du ping-pong avec les mots . Et l'humour aussi :

"Il aimait tout de Sandra. Il aimait sa manière de tousser quand elle avait avalé un bonbon de travers au milieu d'une chanson d'amour."

"Leur mère leur avait dit que s'ils trouvaient un chien capable de préparer le dîner, elle les laisserait le garder. "

J'ai A-DO-RE !! Pour le suspense, pour les huskies de Sibérie, pour la nature sauvage, pour la thématique abordée de manière originale. Le genre de livre dont on ne veut pas qu'il finisse. Une vraie bouffée d'oxygène, une lecture dépaysante, un sacré voyage en Finlande !

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Plus froid que le Pôle Nord

Un roman à la croisée de plusieurs genres et thématiques.

Vu la quatrième de couverture, on s'attend à une aventure dans le grand froid empreinte de suspense. Il faut en réalité attendre le dernier tiers du livre pour que l'événement annoncé survienne... Ne vous y fiez donc pas !

Car cette histoire est avant tout celle d'une famille recomposée. Les premiers chapitres, dont l'action est régulièrement interrompue par des flashbacks, nous dressent le portrait des principaux protagonistes. L'action, c'est cette tasse jetée par Erin à la tête de sa belle-mère - le geste de trop, celui qui enclenche le départ de Sandra et ses deux fils.

Nous voilà donc au fin fond de la Finlande froide et enneigée, aux abords d'une forêt de sapins et d'un lac gelé : le climat, le décor, on s'y croirait ! Sans oublier l'impressionnant "homme des chiens" et sa meute de huskies - des personnages à part entière ! Notamment Rock, le meneur, dont le regard hypnotique, presque humain, rappelle celui de Loup Bleu dans "L'oeil du loup". Ambiance roman d'aventure, donc, autour de Johnny et Tom qui se chamaillent gentiment sous le regard mi-rieur mi-protecteur de leur mère. On sent entre eux trois un amour sincère et profond, une certaine complicité également.

Du côté d'Erin, l'ambiance est au contraire très tendue. L'adolescente déborde de colère, comme en témoignent les courts textes adoptant son point de vue venant s'insérer dans le récit principal. Une colère, un mal-être, directement liés à l'abandon de sa mère, comme on le comprend peu à peu. Malheureusement les retrouvailles ne se passent pas comme elle s'y attendait : "Je croyais qu'il suffirait qu'on se voie" mais en réalité, cette discussion, "c'est juste de la merde", notamment parce qu'elle ne pense pas Rosemary sincère dans ses propos. Ce que voudrait Erin, c'est comprendre : "Qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi es-tu partie ?". Mais pour que sa mère dise les choses en toute honnêteté, encore faut-il qu'elle traite sa fille "en égale".

Même réflexion chez Tom, qui apprécie Kalle (le propriétaire des chiens) aussi parce qu'il ne le traite pas "en bébé". Et quand l'incident survient, le petit garçon déplore : "Les enfants n'ont pas besoin qu'on les traite en enfants, d'après l'idée que la plupart des adultes se font des enfants, c'est-à-dire des êtres idiots." Et c'est ainsi que se tisse, tout au long du roman, un réseau de correspondances entre les deux récits en apparence indépendants. Les personnages de Sandra et Rosemary, par exemple, se font écho par opposition : l'une est une mère aimante, présente, joueuse et attentionnée, alors que l'autre représente l'absence, l'abandon voire la démission (de son rôle). Et puis tandis que l'une surgit, l'autre disparaît. Les frères et Erin partagent dès lors un objectif commun : retrouver leur maman, au sens propre, et au sens figuré. On bascule dans le roman d'initiation, les uns réalisant un dépassement de soi au travers d'un long voyage dans la neige et la nuit, tandis que l'autre effectue un parcours davantage psychologique afin d'exorciser les interrogations qui la hantent depuis toujours.

Les trois enfants sortiront transformés de leur épreuve respective, Erin apaisée et les garçons plus matures ("ils le firent sans se disputer"), et la famille toute entière s'en sentira plus soudée. Une belle histoire au cœur de l'hiver, qui associe courage et sensibilité.
Lien : http://www.takalirsa.fr/plus..
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À la poursuite du grand chien noir

La récession économique accable les habitants de Dublin, qui perdent leur emploi, parfois même leur maison. Le constat devient le même sous tous les toits, les adultes sont désespérément tristes et déprimés. La situation est grave… Lorsque Simon et sa petite soeur Gloria entendent leur grand-mère parler de Grand Chien Noir de la Dépression qui se serait abbatu sur les épaules de leur oncle Ben, ils décident de prendre les choses en main et de chasser ce chien. Alors qu’ils parcourent les rues de Dublin à la poursuite de l’animal, ils sont bientôt rejoins par tous les enfants de la ville qui, comme eux, ont quelqu’un a sauvé du Grand Chien Noir, un frère, une mère, un père… Ensemble ils vont tout faire pour récupérer le Coeur à Rire de la ville dans une course poursuite extraordinaire.



Difficile de ne pas penser au Sinistros d’Harry Potter, ce grand chien noir censé être signe de mauvais présage ou de mort lorsque l’on voit la couverture de cet ouvrage et c’est ce qui m’a attiré. Roddy Doyle exploite le mythe du Grim (en anglais) pour expliquer aux enfants les effets de la crise économique. Le texte, en arborescence, est rythmé par une course poursuite à travers les rues de Dublin où la coopération, la persévérence et l’espoir sont mis à l’épreuve avec beaucoup d’humour et un petit côté fantastique. Un livre formidable pour aborder un sujet grave avec légereté.
Lien : https://sirthisandladythat.w..
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Paula Spencer

La lutte patiente, usante, laborieuse et courageuse d'une femme contre l'alcoolisme.

L'auteur excelle à nous faire partager l'obstination et les ruses dont Paula doit faire preuve pour gagner cette guerre. Elle la mène pour elle-même et pour ses enfants, dévastés chacun différemment par la vie de leurs parents.

L'écriture brève et hachée, au style scénaristique, ne m'a pas plu, mais je me suis tant attachée au personnage que c'est devenu secondaire.

(lu 2013)
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3 femmes et un fantôme

J'ai emprunté ce petit livre il y a quelques jours à la bibliothèque, un peu par hasard. La couverture ne m'attirait pas des plus, mais le résumé m'a plu, et je me suis laissée tenter.



Dans ce livre, on découvre l'histoire de Mary, 12 ans, dont la meilleure amie vient de déménager dans un autre quartier, et dont la grand-mère, Emer, est sur le point de mourir. Autant dire qu'elle ne traverse pas la période la plus heureuse de sa vie. Elle va rendre visite à sa grand-mère à l’hôpital tous les jours après l'école, accompagnée de sa mère, ses deux frères Dominic et Kevin ( mais qui préfèrent se faire appeler Dommo et Killer ) n'ayant pas le courage d'aller la voir avec elles.



Un jour, alors qu'elle rentre de l'école, une jeune femme au look ancien aborde Mary dans la rue. Elle s'appelle Anastasia, dite Tansey, et prétend connaître sa grand-mère. Mary lui trouve quelque chose de familier, bien qu'elle ne saurait dire quoi. Tansey lui demande de transmettre un message pour elle à sa grand-mère.

Lorsque, plus tard, Mary parle à sa mère de Tansey, celle-ci est intriguée, révélant à Mary que son arrière grand-mère, la mère de sa grand-mère, se prénommait ainsi. Très vite, Mary et sa mère découvre que Tansey est le fantôme de la mère d'Emer. Celle-ci leur révèle qu'il faut qu'elle parle à sa fille, et, même si elles sont tout d'abord intriguées par cette présence, Mary et sa mère décide de l'aider.



J'ai bien aimé ce livre. Particulièrement l'écriture de l'auteur. Sa plume est originale et se lit très facilement, et j'ai beaucoup aimé la manière dont les événements sont racontés. Les flash-backs sont très bien placés, et le récit est vraiment plaisant et intéressant. De plus, j'ai aimé le fait que les flash-back soient parfois racontés par plusieurs personnages. Par exemple, pour le récit de la mort de Tansey, on a à la fois son souvenir, et au chapitre suivant, on a le souvenir de Emer de la même scène, ce que j'ai trouvé être une très bonne idée. Cela permet d'apprendre à mieux connaître les personnages, et donne un aperçu de leur personnalité. Car, le récit étant rédigé à la troisième personne, on ne connaît d'eux que ce que le narrateur nous raconte. Ces flash-back permettent vraiment de mieux cerner et d'en savoir plus sur les différents personnages du livre. Ils permettent également de retracer la vie, ou du moins les moments marquants de cette famille sur plusieurs générations, générations illustrées par chacune de ces quatre femmes ( oui, bon, Mary n'a que 12 ans, mais elle se considère elle-même comme étant une femme alors ^^ ).



D'ailleurs, en parlant des personnages, je les ai bien aimé. Mary est une petite fille souvent décrite comme entêtée et insolente, et, même si elle m'a un peu agacée au début avec sa manie de mettre des " genre " toutes les deux phrases, et de répéter à tout bout de chant qu'elle n'était " pas insolente ", je m'y suis habituée, et j'ai fini par l'apprécier. J'ai beaucoup aimé sa mère, Scarlett, qui met des points d'exclamations au bout de toutes ses phrases, et que j'ai vraiment trouvé sympathique. Emer et Tansey sont également très plaisantes. Ces quatre femmes ont toutes leur caractère, leur façon de parler, et j'ai beaucoup aimé découvrir leur histoire, ainsi que les liens qui les unissent. Mon seul bémol serait que parfois, je m'y perdais un peu, entre les mères, les grand-mères, les arrière-grand-mères, et je devais vérifier pour être sûre.



De plus, ce livre aborde d'une manière touchante le thème du deuil, de la perte d'un être cher, et j'ai trouvé que le ton était vraiment juste, ce n'était pas trop lourd ou larmoyant, comme ça peut être le risque avec ce genre de sujet.



Enfin, j'ai beaucoup aimé le côté surnaturel de ce roman, avec la présence du fantôme de Tansey. Ça donne une pointe d'originalité supplémentaire au récit.



En résumé, ce livre est une bonne surprise, j'ai découvert une histoire vraiment originale, touchante et bien écrite, et je suis contente de m'être laissé tentée.
Lien : http://anaislovestoreadbooks..
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3 femmes et un fantôme

Une lecture courte mais agréable qui traite de la mort, de nostalgie et de la famille de façon très belle.

Un peu de longueurs malgré tous, je me suis également un peu perdu dans les dialogues, j'avais tendance à confondre les quatre protagonistes qui ont des caractères très semblables. La fin reste cependant très marquante et émouvante.
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3 femmes et un fantôme

Bref, un récit pétri de bons sentiments, de candeur, de nostalgie et de grands éclats de rire entre quelques larmes versées. A découvrir sans tarder...



... la suite sur mon blog !
Lien : http://avideslectures.wordpr..
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La Femme qui se cognait dans les portes

Roddy de Barrytown



Un petit tour dans mon pays fétiche tant sur le plan cinéma que littérature.Voici Roddy Doyle,auteur de la trilogie de Barrytown qu'Alan Parker(The Commitments) puis Stephen Frears(The Snapper,The Van) ont popularisée au grand écran.





La femme qui se cognait dans les portes,c'est la triste vie de Paula Spencer,dix-sept ans de galère conjugale ponctuée de râclées,dents brisées,grossesses non désirées,le quotidien de pas mal d'Irlandaises et d'autres.Voyez,j'adore l'Irlande mais n'oublie pas qu'elle a vécu assez longtemps une forme d'obscurantisme hélas toujours très partagée dans le monde.Pour ce livre on dirait que Paula Spencer c'est Roddy Doyle tant l'acuité et la sincérité de son écriture sont éclatantes d'authenticité.











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3 femmes et un fantôme

Rencontrer un fantôme, connaître sa famille du côté des femmes !

Seul l'aspect "road trip" promis est peut être un peu trompeur, étant donné qu'il tient en quelques pages à peine, tout émouvant et jouissif soit-il. Mais pour le reste, tout y est: le fantastique qui débarque, accepté en quelques minutes pour pouvoir se consacrer au plus important: les sentiments maternels, l'amour d'une famille, les traces du passé qui lient les quatre héroïnes. Le lecteur s'embraque dans des allers et retours entre le passé et le présent de chacune d'entre elles: Tansey, Emer, Scarlett et Mary, comme quatre poupées russes, quatre branches d'une même famille, dont la première n'a pas pu donner tout l'amour qu'elle voulait et qui revient dans les derniers temps de vie de sa fille devenue grand-mère, pour la soutenir.



La réussite de ce court roman tient dans l'émotion bien sûr, mais aussi dans l'énergie qui soutient l'ensemble, la franchise et la simplicité évidente, qui excluent toute forme de glauque quand pourtant l'une d'elle s'apprête à mourir. Le décalage des générations offre des moments joyeux et des regards différents sur le quotidien. La tendresse porte cette rencontre jusqu'à la dernière page.



J'aurais peut être aimé un récit plus étoffé encore, il m'a presque filé trop vite entre les doigts, moi qui ai mis du temps à repérer les quatre personnages et qui commençais à saisir les ambiances de l'époque de Tansey j'en suis presque frustrée. En même temps c'est un roman qui pourra plaire à de jeunes lecteurs sans les plonger dans un pavé ou une saga à rallonge.
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Paddy Clarke Ha Ha Ha

Il est la terreur de l'école municipale de Barrytown, un quartier sordide à la périphérie de Dublin dans les années 1960.

Son nom Paddy Clarke. Fan de Geronimo, ce gamin occupe son temps à imaginer les pires tours. Mais le garnement a un secret. Chez les Clarke, l'heure n'est pas à la concorde. Entre Sindbad, son cadet au mutisme inquiétant, et les disputes incessantes de ses parents, Paddy craque. Jusqu'à cette nuit où, à l'issue d'une ultime scène de ménage, des coups pleuvent et la porte claque. Son père vient de les abandonner.

A l'école, les rumeurs ne tardent pas à courir. Et l'enfant abandonné devient vite le souffre-douleur de toute la cour : " Paddy Clarke n'a plus de papa Ha Ha Ha ".
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The commitments

Livre très distrayant, sur le rêve de quelques jeunes de Dublin de monter un groupe de Soul, et d'avoir du succès.

Et tout ça sur le fond de la vie quotidienne des petits quartiers.

Cet ouvrage reste néanmoins le meilleur de la trilogie.
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Paddy Clarke Ha Ha Ha

C'est avec plaisir que j'ai découvert ce livre à la fois plein d'humour et de réalisme qui raconte l'histoire de Paddy Clarke est un garçon de 10 ans qui vit à Barrytown, un quartier à la périphérie du Dublin dans les années 1960. Il est l'aîné de la famille, Sinbad est son petit frère, il y a aussi Catherine et Deirdre ses petites sœurs. Il nous raconte l'école, les copains : Kevin, Liam et Aidan. Il est très imaginatif dans ses jeux, ses bêtises. Il a soif d'apprendre et il pose beaucoup de questions. Il adore Geronimo, imagine devenir missionnaire, oblige ses copains à jouer les lépreux et il terrorise son petit frère Sinbad. A la maison, il se rend compte que ces parents se disputent, il va essayer par tous les moyens de faire cesser ces disputes : en ramenant de l'école de bonnes notes, en sollicitant son père pour réciter ses leçons... Paddy est inquiet et guette les discutions entre ses parents, il se lève la nuit pour les espionner. Mais rien n'y fait, un jour son père quitte la maison et à l'école Paddy devient le centre d'un boycott de la part des autres écoliers.



Un livre qui est un retour en enfance et qui m'a fait penser à la fois au Petit Nicolas ou à la Guerre des Boutons, un livre drôle et réaliste avec des personnages très attachants.

(....)


Lien : http://aproposdelivres.canal..
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