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Critiques de Roddy Doyle (174)
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À la poursuite du grand chien noir

Gloria et Simon sont frère et soeur. Même s'ils se chamaillent parfois, ils s'adorent. Et ce qu'ils aiment par-dessus tout, c'est se faufiler hors de leur chambre le soir et se glisser sous la table de la cuisine sans être vus pour écouter les discussions des grandes personnes. Depuis quelques jours, leur oncle Ben vit à la maison. Ils sont désormais six sous le même toit (les parents, la grand-mère, l'oncle et eux). Gloria a prêté sa chambre à Ben et a rejoint celle de Simon. D'habitude, ils s'amusent bien avec leur oncle, mais aujourd'hui c'est différent : il est d'une humeur morose. Cachés sous la table, ils vont comprendre pourquoi Ben a perdu son sourire.

Depuis que le Grand Chien Noir s'est posé sur les épaules de Ben, celui-ci est déprimé. L'animal, tel un nuage noir, s'est invité sur Dublin, faisant régner une grande tristesse. Finis les rires et les blagues, les habitants sont devenus sombres et mélancoliques. La dépression s'est installée sur la capitale irlandaise.

Quand la grand-mère dit que le Grand Chien Noir a enlevé le coeur à rire de la ville, Gloria et Simon savent ce qu'ils ont à faire. Il leur faut à tout prix retrouver ce Grand Chien Noir et le chasser de Dublin. Sans perdre une minute, les voilà dans les rues, en quête de l'animal. Ainsi commence la grande poursuite. La nuit durant, ils arpenteront la ville en compagnie d'autres enfants et aidés par les animaux du zoo. Leur joie de vivre aura-t-elle assez de pouvoir pour faire disparaître ce chien et le fléau qu'il traîne avec lui ?

Ce roman jeunesse aborde judicieusement la crise économique et la dépression qu'elle engendre auprès de la population. La métaphore du Grand Chien Noir, messager du désespoir est bien trouvée. Sa noirceur, sa taille démesurée, son poids écrasant et son discours pessimiste va à l'encontre de la fraicheur, de la spontanéité, de la légèreté, de l'humour et de l'optimisme des enfants. Les illustrations et les dialogues donnent du rythme à l'histoire et le fantastique (un camarade vampire, les animaux qui parlent, l'arrivée d'un troll...) bouscule un quotidien trop rude. Si j'ai aimé le livre, mon fils de dix ans a trouvé la poursuite trop longue et répétitive... agacé, il n'est pas allé au bout de l'histoire.
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À la poursuite du grand chien noir

Simon et Gloria vivent avec leurs parents à Dublin. Ils ont un oncle qu'ils adorent, oncle Ben. Un jour leurs parents annoncent qu'Oncle Ben va venir vivre avec eux, "le temps que les choses s'arrangent pour lui". Oncle Ben a des soucis à cause de la récession qui ravage le pays. Les chiens de la ville ont senti le vent venir avant tout le monde, ou plutôt le Grand Chien Noir. Une drôle de chose arrivée dans la nuit, "dans un nuage - en fait c'était lui, le nuage". Une drôle de chose qui "prit peu à peu la forme d'un chien et la forme de chien devint un chien". Rien à voir donc avec les sarcastiques chiens de Dublin (oui, "les chiens, surtout à Dublin, sont facilement sarcastiques. Vous n'avez qu'à bien écouter leurs aboiements, en particulier le matin, vous verrez") !

La vie familiale de Simon et Gloria va être chamboulée : Gloria doit partager sa chambre avec son grand frère et dormir sur un matelas à même le sol. Même si elle adore Oncle Ben, son lit et sa chambre lui manquent ; Simon n'apprécie pas trop de devoir dormir dans la même pièce que sa petite soeur, même si c'est quand même bien rassurant pour un gamin qui a peur du noir. Oncle Ben est triste, leurs parents semblent inquiets. Les soirées se remplissent de chuchotements et de murmures. Les deux gamins tentent de percer le mystère de tout cela et un jour, ils entendent leur grand-mère déclarer que "le Grand Chien Noir de la Dépression s'est installé sur les épaules" de Ben. La grand-mère n'en est pas à sa première rencontre avec ce chien là, mais elle ne l'a pourtant jamais vu aussi féroce et virulent. Toute la ville est atteinte : le Grand Chien Noir a tout simplement volé le coeur à rire de Dublin.

Les enfants se sauvent dans la nuit pour attraper le Grand Chien Noir et récupérer le coeur à rire de la ville. C'est le début d'une trépidante aventure, fantastique à souhait mais dans un contexte très réel et contemporain. L'occasion d'un road trip dublinois nocturne peuplé de mots aux pouvoirs magiques, de rires, de frissons et d'animaux qui parlent.



Les vrais animaux de Dublin, qu'ils soient sauvages ou domestiques sont tous adorables.

Il y a Fang, un gentil bâtard énorme mais inoffensif. Fang est un chien "trop content" pour être le Grand Chien Noir. Il a une manière bien particulière de manifester son enthousiasme (allez, je le dis : il pète) ! Un chien anglais ne ferait jamais ça, mais n'oubliez pas, vous êtes à Dublin !



Et quand on est à Dublin, on ne peut pas faire l'impasse sur les mouettes, à moins d'être sourd et aveugle. De vrais petits soldats qui aideront Simon et Gloria, et tous les gamins de la ville qu'ils entrainent dans leur aventure, à combattre le Grand Chien Noir de la Dépression.



Au Zoo de Phoenix Park, on croise Kevin le suricate sautillant qui encourage tout ce qu'il peut les gamins.



On rencontre même un troll, sous le pont de bois de Bull Island, dont le Grand Chien Noir a déprimé sa maman !



Les animaux et les enfants sont les héros de Roddy Doyle. Grâce à eux, le lecteur se paie de bonnes tranches de rire dans une cavalcade nocturne un peu loufoque, qui semble sans fin, à travers les rues de la ville, puis les docks, la plage, Clontarf... (il y a même un gentil faux vampire dans l'équipe!).



Et puis il y les batailles de mots magiques, presque dignes d'un bataille de Clontarf !

Le mot magique le plus célèbre en Irlande est traduisible par Génial (en VO, brillant), que les Irlandais vous servent à toutes les sauces et toutes les occasions. Un mot chargé d'optimisme et d'humour, un mot qui fait rire, qui illumine la vie les visages. C'est LE mot des enfants de Dublin pour combattre le Grand Chien Noir. Le mot qu'ils vont hurler et brailler dans les rues noires. Un mot chargé d'énergie positive et de joie de vivre que le Grand Chien Noir de la Dépression déteste. Un mot qui les entraînera à faire des concours d'expressions loufoques pour garder le moral.



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Le Grand Chien Noir, son expression à lui, est tout le contraire de "génial" : c'est "Bons à rien", "nuls" . L'insulte pour tenter d'atteindre psychologiquement les gens qui finissent par croire, effectivement qu'ils le sont. L'expression consacrée pour tuer. Une expression noire, méchante, toute moche. A l'image du Grand Chien Noir



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Un roman bourré d'humour, joliment illustré qui fait la part belle à l'avenir de l'Irlande : les enfants.







Un roman original dans sa conception, un peu foufou - mais ça c'est totalement irlandais ! Une belle manière d'expliquer la crise économque aux enfants, avec humour et une touche d'optimisme non négligeable. Un roman dublinois d'ailleurs dédié aux mouettes de Dublin.



Maintenant, il ne me reste plus qu'à retourner visiter Dublin pour la énième fois, et à écouter attentivement tous les chiens, les mouettes, les flamants roses et les suricates...



Il se trouve que j'avais acheté ce roman avant même de savoir qu'il serait publié en France. Je l'ai donc lu deux fois et je me suis éclatée deux fois, comme une gamine !

Roddy Doyle vous donne le coeur à rire, le coeur à rire de Dublin !



Un joli livre jeunesse pour la rentrée littéraire.



A lire de 10 à 110 ans.
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The van

The Van se passe en Irlande, durant une des dernières coupes du monde de football, Jimmy Rabbitte est au chômage et décide de se lancer dans un petit commerce. Il rénove un petit camion et il embarque la famille dans l'aventure de la vente ambulante de frites ! Un roman à la Ken Loach, entre humour et problèmes sociaux.
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Smile

Victor Forde récemment séparé retourne vivre dans un appartement un peu minable dans le quartier de son enfance. En mal de contacts, il décide de faire du pub d'à côté, sa cantine. Il y rencontre un certain Ed Fitzpatrick qui prétend avoir été au collège avec lui ; il n'en n'a aucun souvenir.

Sauf que sa présence déclenche une série de réflexions sur sa vie, son couple, son père mort alors qu'il était adolescent, sa scolarité chez les frères chrétiens. Tout cela est bien écrit. On essai de comprendre ce qui a échoué, ce qui s'est cassé, d'où vient toute cette nostalgie. C'est néanmoins un peu confus et le dénouement n'a pas été, pour moi, le choc annoncé par le Washington post.
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La Femme qui se cognait dans les portes

Jamais la dépendance à l'alcool n'avait à mon sens été aussi bien décrite.
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The snapper

Le meilleur de la trilogie. Ce second tome est une pépite d'humour, d'émotions et une observation fine des rapports humains et familiaux.

Sharon décide de garder l'enfant. A vrai dire ne pas le garder serait proprement inconcevable. On est en Irlande, l'avortement est une abomination. Comme le réplique Sharon à son père qui évoque à demi mots cette alternative : l'avortement est un meurtre.

Bon.

Quelle contradiction que ce conservatisme bien pensant avec la liberté de ton et de parole. C'est bruyant chez les Rabbitte et particulièrement salée. Véronica cherche bien à canaliser son mari Jimmy Sr mais le langage est raide. Beaucoup de bruit, de jurons et infiniment de tendresse surtout.

THE SNAPPER est un roman tendre. Quand l'identité du géniteur du Snapper (que l'on pourrait traduire par moutard), vrai faux suspenses du livre, est dévoilé, géniteur dont le charme n'est pas la qualité première, Sharon va déployer toute une palette de stratégies d'évitement et de contre feux.

Le chef de famille, rustre au grand palpitant, maladroit et touchant, va prendre les choses en main. La relation père fille est au cœur de ce roman. Les efforts patauds de Jimmy Sr pour se montrer à la hauteur, sa mesquinerie si humaine après tout... tous ces petits moments que l'on a tous plus ou moins connus sont rendus avec une empathie et un humour profonds.

Voir ce père un peu vieux jeu se dépatouiller avec ses contradictions sans même s'apercevoir qu'il est finement manipulé par sa fille est un vrai bonheur. L'échange entre ces deux là dans la chambre de Sharon où le vieux père vient s'excuser est même l'une des scènes les plus touchantes que j'ai lu depuis longtemps.

Très beau roman qui donna l'un des (nombreux) bons films de Stephen Frears.
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Plus froid que le Pôle Nord

Qu’est ce qui peut être plus froid que le Pôle Nord ? Eh bien, il y a certains endroits dans ce monde où règne le froid extrême, renforcé encore par des événements qui peuvent vous glacer le sang, glacer le cœur. Comme, par exemple, en Laponie où Johnny et Tom, douze et dix ans respectivement, se retrouvent confrontés à une situation où il s’agit de la vie ou de la mort de leur maman…

Les deux garçons habitent Dublin et mènent une vie tout à fait ordinaire, entre la maison, l’école, les devoirs et les petites joies du quotidien. Mais il y a aussi Erin, leur demi-sœur de dix-huit ans, la fille du premier mariage de papa. Et ce n’est pas facile de vivre avec elle, particulièrement ces derniers mois. C’est surtout dur pour Sandra, leur maman, qui n’arrive plus à trouver le contact avec Erin. Remplie d’hostilité, de claquements de portes, de cris et d’incompréhension, l’ambiance de la maison devient peu à peu insupportable pour tous. C’est à ce moment-là que Sandra décide d’acheter des billets pour partir avec ses deux garçons au nord de la Finlande pour prendre une pause en attendant que les choses se calment.

Ainsi, entraînés par la plume élégante et envoûtante de Roddy Doyle, nous nous retrouvons au cœur du monde blanc, tellement magnifique dans sa beauté sévère et sereine. Ici, nous avons le plaisir de nous asseoir dans le traineau avec les garçons, d’être tirés par ces huskies admirables et de participer à une course inoubliable dans la nature sauvage et mystérieuse. Plongés dans cette aventure extraordinaire, bouillonnante d’émotions et d’excitation, tout comme Johnny et Tom, nous ne percevons pas tout de suite la disparition de Sandra. C’est seulement en arrivant au chalet que les frères se rendent compte de l’absence de leur maman et entreprennent de partir dans la nuit à sa recherche. S’ensuit une autre aventure, beaucoup plus grave, qui exige un courage considérable ainsi qu’une forte volonté, de la persévérance et des compétences de survie hors du commun.

Pendant ce temps à Dublin, Erin vit sa propre épreuve, pas moins exigeante sur le plan psychologique : celle des retrouvailles avec sa mère qui l’a quittée il y a treize ans et qui ne lui a jamais rendu visite depuis. Comme il fallait s’y attendre, cette rencontre va s’avérer un vrai combat pour les deux femmes, où les sentiments, les larmes, les explications et les non-dits se mélangent, s’agitent et se calment progressivement pour marquer la transformation intérieure qu’elles subissent mutuellement.

Ce nouveau roman de Roddy Doyle est encore une réussite qui saura marquer les lecteurs. Le style est toujours raffiné et captivant, avec de belles touches d’humour et de suspense, l’intrigue est suffisamment élaborée, la construction est bien réfléchie et permet d’alterner efficacement deux récits parallèles. Les personnages sont authentiques, leurs comportements et leurs sentiments sont présentés avec justesse, ce qui les rend réels et proches du lecteur.

(la fin de la chronique est sur mon site)
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La Femme qui se cognait dans les portes

Le roman débute lorsque Paula apprend la mort de son mari des dix-sept dernières années, Charlo Spencer, un homme violent qui lui aura fait vivre les pires atrocités. Paula raconte sa vie ponctuée de coups, d'alcool et surtout d'une grande détresse.



Ce roman a été pour moi un coup de poing dans la gueule, sans mauvaise blague. Chapeau à Roddy Doyle d'avoir réussit à traduire les pensées de Paula. C'est d'ailleurs ce qui fait en sorte que ce livre touche autant, c'est Paula qui raconte son histoire de sa rencontre avec cet homme jusqu'à la dernière chicane. On suit pas à pas ce qui se passe dans la tête de Paula. Le sentiment de se sentir idiote (si je n'avais pas fait ça, il ne m'aurait pas frappée), l'indifférence des autres, l'espoir de voir son mari changer, et même l'amour qu'elle lui porte malgré tout. L'aspect psychologique est très intéressant. Certains passages plus violents m'ont carrément donné la nausée. Dire que c'est une histoire réaliste qui se passe plus près qu'on pense, c'est troublant!
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The commitments

Fans de toutes les émissions de télé-crochets possibles et imaginables, bonjour ! Il suffit d’allumer sa petite lucarne pour avoir connaissance d’un nouveau "casting", d’un nouveau "concept" destiné à révolutionner l’industrie musicale et à amener à la connaissance du public de nouveaux talents.

Jimmy Rabitte, lui, a des ambitions moins commerciales : monter le premier groupe de soul music de Dublin. Lui qui est toujours à l’affût des nouvelles tendances, qui connaît avant tous ses amis les musiques qui plairont demain, se sent les épaules assez larges pour y parvenir. Il ne joue pas d’instruments de musique, ne chante pas ? Ce n’est pas grave. Il s’improvise directement de casting, et tant pis si sa mère se pose des questions sur toutes les personnes qui viennent chez eux – son fils serait-il devenu un dealer ?

Ses méthodes sont vraiment très particulières puisqu’il n’auditionne pas à proprement parler, non, il questionne sur les influences musicales de chacun. Il réunit ainsi un groupe avec les mêmes idéaux. Il ne reste plus maintenant qu’à apprendre à jouer de leurs instruments respectifs, et aux trois très jolies choristes de chanter juste. Leur acharnement musical, sous la direction de Joey Les Lèvres, le seul musicien professionnel du lot, fait plaisir à lire – peut-être pas à attendre, puisque même la maman de l’un d’entre eux, pourtant sourde, n’en peut plus.

J’ai aimé lire les aventures musicales de ses bras cassés irlandais, leurs répétitions, leurs concerts (avec une trentaine de spectateurs pour commencer), les changements au sein de groupe. Et j’ai lu trop de romans irlandais déprimants pour ne pas me réjouir de cet optimisme, de cette énergie qui habitent les personnages.

- Rome ne s’est pas faite en un jour.

– Mais Dublin, si !
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3 femmes et un fantôme

Ne lisez pas le véritable quatrième de couverture : ce qu’il raconte n’aura pas lieu avant la page 164 (sur 220) : autant dire que le lecteur ne peut qu’être déçu. Comme il ne peut être, parfois, qu’agacé par les tics de langage de Mary. Elle précise qu’elle n’est pas insolente (surtout quand elle l’est), elle insère le mot "genre" constamment dans ses phrases. En plus, ses proches finissent par reprendre ses tics, ce qui est soit usant, soit amusant, selon le regard que l’on porte sur ce récit.

Parfois, j’ai eu l’impression aussi que les personnages étaient interchangeables. Ainsi Emer, trois ans, et Tansey, 25 ans, racontent exactement de la même manière les derniers moments qu’elles ont passé ensemble, avant que Tansey ne rechute et ne décède . Et pourtant, ce n’est pas la mère qui a pu transmettre, mot pour mot, ce récit à sa fille. Ce manque de caractérisation ne dure qu’un temps. Scarlett, enfant, est très différente de sa propre mère. Emer change – celle qui a vécu toute son enfance avec la mort (dit-elle à son timide fiancé) pleure au souvenir de sa mère disparu, de son bébé perdu et a peur du grand départ. L’émotion est souvent au rendez-vous, dans ce roman essentiellement féminin – Jim le bébé, frère d’Emer, n’a pas su se construire une vie indépendante, il est resté le bébé de la famille jusqu’à sa mort.

A travers ces quatre femmes, toutes unies par les liens du sang et le besoin de transmettre ce qu’elles ont vécu, nous revivons l’évolution de l’Irlande, non à travers ses conflits, mais sa vie quotidienne. Une belle histoire à lire si les fantômes ne vous effraie pas. Il ne pose de problèmes à personne dans ce roman :

- Je ne suis pas convaincue, dit Mary. On dirait un peu, genre, une superstition.

– Je suis un fantôme, dit Tansey. Alors je suis sans doute, genre, un peu une superstition moi-même. Mais tu vois, je suis là. (p. 149).
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3 femmes et un fantôme

Mary, 12 ans, vit avec sa mère, Scarlett à Dublin. Ce jour-là, elle est triste : sa meilleure amie, qui est également sa voisine, vient de déménager pour aller habiter un peu plus loin dans la ville. Mais pour Mary c'est comme si elle était partie au bout du monde. Mary est également triste parce que sa grand-mère, Emer, est à l'hôpital depuis de longs mois. Un jour, elle rencontre dans la rue une femme qu'elle trouve étrangement vêtue, et qui de surcroît emploie un vocabulaire aussi désuet que ses vêtements. Intriguée, Mary finit par se lier d'amitié avec cette drôle de femme qui dit s'appeler Tansey. Lorsqu'elle fait part à Scarlett de sa rencontre, le sang de sa mère ne fait qu'un tour. Et pour cause...



J'ai un gros faible pour Roddy Doyle. Alors, quand pendant la rentrée littéraire, mes yeux tombent par hasard sur un livre à la jolie couverture et dont personne ne parle, avec le nom de Roddy gravé dessus, je ne me pose pas de question, et je le lis !



Ce que j'admire chez Roddy Doyle, c'est la variété de ses livres, qui vont du roman "historique" (La légendre d'Henry Smart), au roman "social" (The Committments, The Van, The Snapper, La Femme qui se cognait dans les portes, Paula Spencer), aux livres pour enfants dont celui-ci fait partie. Et c'est un roman très très mignon, de surcroit très distrayant, qui vous déconnecte de la réalité en un rien de temps pour rentrer dans un univers fantastique si vous avez su garder votre âme d'enfant.



On retrouve ici un fantôme tout ce qu'il y a de plus classique : une âme errante tourmentée mais pas du tout malfaisante, au contraire. Tansey est une maman morte trop tôt, alors que sa fille n'avait que trois ans. Une maman qui s'inquiète depuis tellement longtemps pour sa fille, à présent à l'article de la mort et qu'elle voudrait apaiser, pour elle-même retrouver la sérénité.



Roddy Doyle aborde ici le sujet délicat de la mort mais avec toujours une once d'humour. Si ce roman est émouvant il n'est pourtant pas triste. Quatre générations de femmes se retrouvent et passent un sacré bon moment ensemble, un moment que chacune d'elle gardera pour l'éternité.



J'ai vraiment passé un bon moment de détente et je ne serais pas surprise que ce roman soit adapté au théâtre car très "dialogué", avec des répliques qui font mouche, les tics verbaux très agaçants de Mary, qui n'arrête pas de dire "genre"



En tout cas, vraiment sympa ! Et j'admire toujours la manière dont Roddy Doyle arrive à se mettre dans la peau des femmes.
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The snapper

Retour dans le quartier de Barrytown à Dublin dans la famille Rabbitte, nous avions laissé Jimmy Jr en plein concert de son groupe de soul dublinoise dans « The commitments ». Nous découvrons le reste de la famille dans « The snapper ». Au début du roman, la soeur aînée, Sharon, annonce à ses parents, Jimmy Sr et Veronica, qu’elle est enceinte. Elle a 19 ans, travaille dans un supermarché et n’a pas de petit ami officiel. Mais Sharon se sent prête à être mère et elle attend les premiers signes de sa grossesse. « Elle éprouvait aussi un peu d’impatience. Parfois, elle se disait que rien n’allait se produire. Elle avait envie de constater des changements, vite. Elle se sentait prête. Prendre du poids, avoir mal au dos, et tout le reste. D’une certaine manière, elle le désirait. » Après un moment de stupeur, Jimmy Sr et Veronica acceptent la nouvelle et sont prêts à soutenir leur fille. Mais une question va rapidement semer la zizanie dans la famille et la vie du quartier : qui est le père ?



Comme dans le premier volet de la trilogie, « The snapper » est essentiellement composé de dialogues, ce qui rend la lecture très vivante, très dynamique. Les Rabbitte vivent en bande, en groupe. Les personnages sont rarement seuls. La mère, qui reste le plus souvent à la cuisine (à coudre des costumes aux jumelles qui changent d’activité sans arrêt), est néanmoins le centre de la famille, tous tournent autour d’elle. Jimmy Sr et Sharon ont leurs clans au pub. Là on retrouve l’ambiance des pubs : la bière et les vannes coulent à flot ! Le groupe de filles n’est effectivement pas à la traîne, elles boivent sec (la grossesse de Sharon est le résultat d’une cuite mémorable) et sont de vraies langues de vipère !



La vie sociale est toujours au cœur des livres de Roddy Doyle et celle-ci est perturbée par la grossesse de Sharon. Ou plutôt par l’identité du père qui s’avère être un voisin, un père de famille. Sharon et Jimmy Sr se retrouvent mis à l’écart du quartier, de leur petite communauté. Elle le supporte assez bien, elle assume totalement. Mais il en est tout autrement pour son père. Il ne supporte plus les plaisanteries salaces sur sa fille mais il supportera encore moins de ne plus aller au pub ! Mais comme toujours, la bonne humeur reprendra rapidement le dessus.



L’univers de Roddy Doyle est proche de celui de Ken Loach : les personnages, de milieu modeste, passent leur temps au pub à se vanner mais ils sont d’une grande humanité et très attachants. Un livre très divertissant et très plaisant.
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Paula Spencer



Dublin, Paula a arrêté de boire de boire depuis quatre mois et cinq jours. Un combat de chaque instant pour cette mère de famille de quarante-huit ans. Seuls Leanne et Jack vivent avec elles, Nicola a un bon travail et est maman deux petites filles. Son aîné John Paul, ancien toxicomane, a renoué contact avec elle.



Roddy Doyle nous entraîne dans une Irlande en pleine mutation, un qui sort de la crise d'avant l'an 2000. Dans ce roman, il n’est pas question de vertes prairies mais du quotidien de Paula Spencer à Dublin.Elle fait des ménages pour vivre, lle connaît la précarité et les fins de semaine difficiles depuis toujours. Son combat de chaque instant est de lutter contre l’envie d’un verre et de vivre aussi dignement que possible. Elle n’a pas bu une seule goutte depuis quatre mois et cinq jours.



la suite sur :

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Qui peut sauver le père Noël ?

Voilà un petit roman désopilant d'un auteur irlandais plus connu pour avoir signé The van, The commitments et The snapper, tous adaptés au cinéma par Stephen Frears et Alan Parker. Dans Qui peut sauver le père Noël, un chien nommé Rover va devoir remplacer au pied levé le renne Rodolphe (grippé) en compagnie d'une troupe d'enfants fort débrouillards et de deux lézards (oui, oui, vous avez bien lu). Bourré d'humour et de tendresse, ce livre - joliment illustré par Brian Ajhar - plaira à coup sûr aux fans de David Walliams et Roald Dahl (donc à partir de 7-8 ans).
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The snapper



La trilogie de Barrytown.

Roddy DOYLE



Livre nº9

The snapper



Dans ce deuxième volet c’est Sharon, la fille de la famille que nous allons suivre.

Elle a 19 ans et se découvre enceinte. Cette grossesse fait suite à une nuit de beuverie en boîte.

Elle refuse catégoriquement de donner le nom du géniteur.

Ni les soirées aux bars avec ses meilleures copines devant des bières et des discussions « bébêtes » ni l’insistance de son père ne la fera briser sa carapace.

Mais pourquoi un tel secret ?

Est-ce un homme marié ? Ne sait elle absolument pas qui c’est ?

Ou au contraire fait’ il partie de son entourage ?



Mon tome préféré de cette trilogie tellement le cynisme et le sarcasme sont à leur apogée.

C’est tellement dingue et crédible à la fois dans la misère intellectuelle, affective et pécuniaire. Le désœuvrement et les liens familiaux tristement et joyeusement réalistes.



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Paddy Clarke Ha Ha Ha

Le quotidien d'un gamin de la banlieue de Dublin et de sa bande de galopins, durant les sixties, dans la banlieue de Dublin, entre menus larcins, déprédations en tous genres, parties de football endiablées, sur fond de querelles parentales grandissantes et d'éducation scolaire à la dure. 



Paddy Doyle adopte le point de vue du préado narrateur. Malheureusement, si ce parti pris ne s'accompagne pas d'une sensibilité particulière ou d'une bonne dose d'humour comme dans La Vie devant soi de Romain Gary alias Émile Ajar par exemple, le récit se réduit à une suite de banalités dites avec une grande pauvreté de moyen d'expression et l'effet tombe à plat. C'est un peu le cas pour Paddy Clarke ha ha ha, en convenant qu'au fil de la lecture on s'habitue, comme on s'habitue à tout d'ailleurs. Une lecture pas vraiment indispensable malgré l'attribution du prestigieux Booker Prize 1993. 
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The van

Dernier tome de la trilogie mettant en scène la famille Rabbitte, après « The Commitments » et « The Snapper ». Maintenant le père, Jimmy Sr est au chômage et profite du mieux qu’il peut de son temps libre pour ne rien faire. Bien sûr, le manque d’argent se fait régulièrement ressentir, notamment lors des fêtes de Noël ou pour les soirées au pub. Mais Jimmy Sr s’est habitué à la glandouille et en profite pour s’occuper (un peu) de sa petite-fille Gina. Puis son copain Bimbo, ancien boulanger, se retrouve dans la même situation. Celui-ci récupère un vieux van et l’aménage en baraque à frites, avec l’aide de Jimmy. Si l’argent et le savoir-faire ne sont pas forcément au rendez-vous pour se lancer, le projet avance vaille que vaille, et bientôt, à l’occasion de la Coupe du monde de football, les voilà au rendez-vous en face du pub du quartier. Et très rapidement, le succès est là. Jimmy supporte le travail, du moment que tout cela est fait avec beaucoup de déconne, et pour cela les deux compères sont des champions. Mais peu à peu, les idées de Maggie, la femme de Bimbo, pour développer l’affaire et surtout le fait que le van et l’entreprise de burger sont au nom de Bimbo, un mur commence à se dresser et à séparer les deux amis. Sans oublier la charge de travail qui augmente au fur et à mesure, ce qui fait que les soirées au pub deviennent de plus en plus rares. Leur amitié se retrouve en danger. Tout comme dans les précédents livres, Roddy Doyle nous raconte une famille nombreuse, issue de la classe ouvrière irlandaise, un peu bordélique sur les bords mais plutôt sympathique. Si les films de Stephen Frears se regardent avec plaisir, malheureusement, les romans donnent l’impression d’avoir devant soi des scénarios adaptés en livre, beaucoup de dialogues et plutôt mal écrits. Dommage.
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Smile

Je ne sais que dire de ce roman. L’idée est originale, mais le déroulement et la fin me laisse pantoise. J’ai beaucoup aimé l’écriture. J’ai bien aimé la dénonciation de l’église. Mais la vie de Victor dans le bistrot me laisse perplexe. Ce que j’en ai compris : notre héros a rêvé la vie qu’il aurait dû avoir si… et Ed. vient lui rappeler qui il est vraiment. Mais je ne suis pas certaine de bien comprendre. Bref, je suis un peu perdue.
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Smile

Ce roman est surprenant.

Premièrement car Roddy Doyle produit ici un de ces romans les plus sombres depuis plus de vingt ans (et vraisemblablement depuis, d’après moi, « La Femme qui se cognait aux portes »).

On peut dire qu’il résume l’œuvre de Doyle. En quelque sorte, il associe les thèmes chers à l’auteur irlandais : les souvenirs d’enfance, les regrets de l’adulte et les conversations dans les pubs et que tout ceci s’emboîte parfaitement.

Ce roman est vraiment, profondément, émouvant car il touche la part d’enfance du lecteur. Cette enfance brisée, chez Victor, ce trouble, ce traumatisme que ce jeune garçon a enfoui pendant des décennies et qui lui explosent au visage.

Victor conte des pans de sa vie, heureuse ou pas, des moments forts, des moments sensuels ou sexuels, des moments difficiles à assumer, ou même des moments de solitude. Il alterne ici, là, seul, à deux, en famille, sans, etc.

Il possède cette honnêteté et cette lucidité envers ses actes et décide d’explorer sa jeunesse jusqu’à la dernière page.

C’est également l’ironie de ce roman… car entre humour et les faits, les souvenirs se transforment en prise de conscience…

On pourra toujours dire que la fin du roman est aussi courageuse que complexe et étonnera certains lecteurs et même que certains d’entre eux ne seront pas séduits mais, personnellement, elle est telle que j’aurais pu l’écrire.

Ce « Smile » est troublant, dans tous les sens du terme…





Merci aux Editions Joëlle Losfeld pour ce SP et cette avant-première, divine surprise de l'été !
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Plus froid que le Pôle Nord

Nous voici dans le grand froid. "Les grands espaaaaaaaaaces !" En Laponie, là où le cercle polaire commence, la nuit domine ainsi que les immensités de neige. Johnny et Tom font un voyage avec leur mère Sandra. Il s'agit de se vider la tête des soucis de leur quotidien, s'éloigner un peu d'Erin leur demi sœur qui leur mène la vie dure.

Alors Sandra décide de faire une pause et d'aller s’aérer dans les grands espaces du Nord.Un voyage qui va leur offrir de grandes surprises.





J'ai beaucoup aimé l'ouverture du roman. Cette façon directe et simple de poser le décor et de présenter les personnages. Le narrateur revient sur l'histoire de cette famille irlandaise. De manière franche et enjouée il évoque une famille recomposée, celle de Franck. Ce papa célibataire se remarie un jour avec Sandra. Et voici que sa fille de 6 ans, Erin, n'est plus toute seule mais doit partager son père avec sa belle mère, et bientôt avec deux garçons, Johnny et Tom.

Roddy Doyle nous dépeint avec justesse les affres de la crise d'ado. Une crise particulièrement violente quand l'ado en question n'a pas vu sa mère depuis 10 ans et mène la vie impossible à tout son entourage pour évacuer sa colère. Ça sonne assez juste. Erin est une horrible adolescente à qui où voudrait bien mettre des claques, mais qui souffre énormément et ne sait pas comment gérer tout ça.

Ainsi, sa belle mère décide de prendre le large avec ses deux garçons, pour laisser Erin faire la rencontre de sa mère après 10 ans de silence.



C'est donc un récit alterné que nous découvrons. D'un côté la plaisante épopée du trio à la découverte du Grand Nord et tout ce que cela accompagne, le froid, les chiens de traîneau, les hommes qui ressemblent à d'anciens Vikings, et les grands espaces...

De l'autre, une jeune fille en perdissions essayant d'ouvrir un premier dialogue avec une mère qu'elle ne connait pas. Les chapitres se succèdent, et j'ai aimé passer de l'un à l'autre. Des traîneaux enneigés à l'intimité d'une cuisine.

J'ai aimé la justesse des relations entre les personnage, sans faux semblants, sans chichis. J'ai été émue par l'amour qui se dégageait du trio, malgré les disputes incessantes des deux frères. par l'amour maladroit qui émanait de cette mère sur le retour.

Bref des émotions, vraies, simples et touchantes.



Roddy Doyle nous ballade entre sentiments et aventure. J'ai aussi particulièrement aimé cette découverte du Grand Nord, ce lien avec les chiens, ces Huskies aux yeux incroyables.



Bref un récit jeunesse à la fois exaltant et intimiste. Mon seul bémol, j'aurai voulu en avoir un peu plus...
Lien : http://leslivresdalily.blogs..
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