Citations de Roger-Pol Droit (345)
Si nous souffrons, c'est parce que nous désirons des choses qui sont toutes sans durée.
Le Bouddha, lui, est un homme, rien qu'un homme, et il ne prétend pas transmettre une parole révélée. Il expose une méthode pour cesser de souffrir, et il dit à peu près : "Ne me croyez pas sur parole ! Essayez vous-même !"
Les musulmans, mot à mot, sont donc ceux qui "se mettent en paix" avec Dieu.
Le protestantisme est apparu seulement à la Renaissance, au XVe et au XVIe siècle.
(...)
...progressivement, le christianisme s'est mêlé aux affaires politiques. Cette religion d'amour, de confiance, de charité, de délivrance est devenue aussi un pouvoir central dans la société. L'Eglise catholique a accumulé des richesses, des terres, des propriétés immenses, énormément d'argent. (...) Au lieu de pardonner au nom de Dieu, ils se mettent à vendre le pardon. Les fidèles doivent donner de l'argent pour aller plus vite au Paradis !
(...)
ils [les protestants] ont protesté pour avoir le droit d'affirmer leur foi et ne pas se soumettre à l'Eglise catholique. Ils trouvaient qu'elle n'était pas conforme à l'esprit du Christ. Ces protestants ont commencé à refuser d'obéir au pape. (....) L'essentiel est ce que le Christ a dit (...).
Avec le christianisme apparaît cette idée que Dieu devient homme et meurt pour les hommes. Le christianisme ne croit pas seulement, comme la religion juive, que Dieu a créé le monde et inspiré les prophètes de la Bible, mais aussi que Dieu par le Christ, s'est fait homme pour sauver le monde.
C'est ainsi que ce sont séparés juifs et chrétiens. Les juifs ne croient pas que le Christ est le fils de Dieu. Ils pensent que le Christ est un grand sage, un prophète, mais à leurs yeux, il n'est pas DIeu incarné, c'est-à-dire "devenu chair".
(...) l'expérience religieuse se passe d'abord "à l'intérieur" de chacun. L'important, c'est ce qu'on ressent soi-même.
On va appeler sacré ce qui est considéré comme habité d'un pouvoir qui dépasse celui des humains et celui de la nature. Un arbre peut être sacré, mais aussi une pierre, un animal, un bâtiment. (...) Dans chaque religion, toute une série de règles définit les précautions à prendre pour pouvoir s'approcher de ce qui est sacré.
Le fanatique ne laisse pas de place dans le monde pour une autre croyance que la sienne. D'ailleurs, il ne se rend même pas compte que cette croyance est "la sienne". Il considère que c'est "la" vérité, purement et simplement.
La séparation de l'Eglise et de l'Etat, en France, n'a eu lieu qu'en 1905. Avant, il n'était pas permis de n'avoir pas de religion. Et il était très difficile d'avoir une autre religion que la religion catholique.
Il y a cent ans, dans presque tous les pays du monde, il existait une religion obligatoire. Ce n'était pas la même selon les régions du monde, mais il y en avait presque toujours une.
Certains spécialistes disent que l'origine du mot "religion" vient de religare, qui veut dire en latin "relier". Tu as là une idée assez simple : "On appelle "religion" ce qui essaie de relier le monde des humains et le monde divin." En ce sens, on appelle "religion" toutes les activités qui veulent relier les hommes et les dieux, ou si l'on veut la Terre et le Ciel, ou bien encore le monde naturel et le monde surnaturel.
(...)
D'autre savants disent que le terme "religion" vient du latin relegere qui, lui, veut dire "relire". (...) Cette fois, l'idée principale est qu'il faut faire attention, qu'il ne faut pas se tromper, être sûr d'avoir fait tous les bons gestes, dit toutes les bonnes prières.
(...)
Ces deux origines possibles du mot "religion" en latin ("relier" et "relire"), on peut aussi les mettre en rapport avec ce que j'appelle les "deux côtés" des religions. En effet, elles ont toutes un côté "intérieur" et un côté "extérieur".
Tu sais que les religions sont très nombreuses. Malgré tout, tu ne dis pas toujours "les religions". Il t'arrive aussi de dire "la" religion comme si, dans le fond, il n'y en avait qu'une. D'un côté, elles sont "mille : elles ont des façons de voir le monde différentes ou même opposées. D'un autre côté, on peut penser qu'elles sont une seule. Ce qui les rapproche, c'est qu'elles correspondent toutes à une recherche de l'humanité.
On avait demandé
Où sont les ânes au Mali
Les Sud-Maliens n'ont pas su
Les Nord-Maliens non plus
[Commémoration]
Un Hun nain nu
Un jour est venu
Voir Anna ma nana
D'où viens-tu, nain nu,
Hun de mes deux ?
Qu'elle y dit, pas polie
De Napoli, que je viens,
Espèce d'Anna pas polie,
Qu'il y fait, le Hun nain
Pas poli, pas poli,
Faudrait voir,
Vu qu'toi, t'es nu, bâtard !
Hais-tu les nus ?
Ou hais-tu les Huns ?
Ou bien tu hais les nains ?
Hein ?
[Six tas d'Huns (Huns, 3)]
Le joueur de cithare
Était un moine de Cîteaux
Un jour ce bâtard
S'enfuit en bateau
On apprit sa mort tard
D'une saucisse de Morteau
On l'enterra en costard
Car il était costaud
Malgré tout ce vantard
Du Paradis ouvrit les vantaux
[Tôt ou tard]
Quand un con pâtit,
Qui compatit ?
[Toc éthique]
Les Romains sont des ingénieurs, les premiers à établir de grandes infrastructures routières ou portuaires, à construire des aqueducs, des thermes, des ponts, des entrepôts... Dans la volonté romaine d'administrer le monde se discerne le pouvoir organisateur des ingénieurs et des urbanistes, qui laissera dans le style occidental des traces importantes et durables.
La figure du sage s’est précisée à ce moment singulier de l’histoire. Son trait premier n’est pas d’accéder au bonheur mais au savoir, à la délivrance par le savoir, à une connaissance qui métamorphose radicalement l’existence. Quelques humains deviennent « sages » au terme d’un accomplissement intérieur, à la fois psychique et moral, qui est bien fondé sur un certain type de savoir.
Ils se croient fort différents les uns des autres. Sur quelques points, c’est le cas. Ces distinctions, toutefois, sont sans surprise. Ainsi, banalement, les uns sont-ils athées, les autres croyants. Les uns sont de gauche, les autres de droite, comme d’habitude. Certains sont nuls, d’autres fins, comme toujours. Et, comme il se doit, certains savent écrire, d’autres pas. Nihil novi sub sole...
L'homme répondait toujours, avec la même obstination : « On ne sait jamais, j'ai pensé que ça pourrait servir. »