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Citations de Roger-Pol Droit (345)


Ce qui nous unit est de défaire les nous pour les construire, indéfiniment.
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Qu'est ce qui nous unit ? Etre des corps parlants. C'est aussi ce qui nous divise. Cette division, rendue possible par la parole-raison, est rendue pensable par cette même parole-raison, ce qui instaure un autre type d'unité. Dans cet écart se tient l'histoire humaine, et aussi l'inhumanité.
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ce qu'il y a de commun entre les religions, les sciences et les philosophies, c'est une interrogation sur la vie. On pourrait dire que l'espèce humaine est inquiète. Elle réfléchit à sa présence dans le monde, à l'existence, à la meilleure manière de se comporter. Elle se préoccupe de ce qui la dépasse : l'univers, l'infini, l'éternité.
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Le point commun aux différentes religions qui croient au dieu unique – le judaïsme, le christianisme et l'islam – est de croire aussi que Dieu s'est manifesté aux êtres humains, leur a transmis sa parole et sa loi, et qu'il se préoccupe de leur destinée.
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Chacun est toujours libre de ne pas se conduire moralement, de ne pas faire son devoir. Mais pas par ignorance, ou parce que le devoir serait variable.
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La philosophie, finalement, permet toutes sortes d'aventures, de périples, de trajectoires. C'est aussi une activité qui fait voyager, à sa façon. A toi, maintenant de tracer ton chemin!
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Le mode laïque étant aussi un des modes de répétition du religieux dans l'histoire occidentale. (p.246).
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- « La solution du problème que tu vois dans la vie, c’est une manière de vivre qui fasse disparaître le problème. » (Ludwig Wittgenstein) (p 122)
- Merleau-Ponty n’est pas un maître à penser comme les autres – icônes ou stars. Il est d’abord celui qui défriche les chemins de la réflexion. (p 176)
Quelle belle définition du philosophe ! (NDLR)
Merleau-Ponty la confirme lui-même : « Ce qui définit le philosophe, c’est toujours l’idée que l’on peut comprendre l’autre, que l’on peut comprendre l’adversaire. La philosophie ne serait pas ce qu’elle est s’il n’y avait pas chez les philosophes cette intention, non pas seulement de se poser, mais de comprendre ce qui n’est pas eux et de comprendre au besoin ce qui les contredit. » (Entretien radio avec Georges Chabonnier, 1959) (p 176)
- La non-violence ne signifie nullement absence de luttes, mais refus de la force physique dans le combat. La violence corporelle est remplacée par une violence morale, une forme de défi qui en appelle à la moralité et à la conscience de l’autre, tout en prenant sur soi une part du risque. […] Du point de vue philosophique, Gandhi a cette particularité d’avoir tenté de ressusciter la vérité morale dans un monde et un siècle qui l’avaient anéantie et s’employaient à la nier radicalement. (p 205-206)
- « L’avenir dure longtemps », autobiographie de Louis Althusser : on découvre une autre face [de lui] qui pose la question des relations étranges que peuvent entretenir raison et folie. En fait, la lutte contre la déraison appartient à la genèse de chaque être humain. Chacun de nous chemine longuement, parfois douloureusement, pour échapper au règne de la violence insensée, pour devenir capable de se mettre à parler. Ensuite ces combats disparaissent de nos mémoires, mais nous sommes tous d’anciens combattants de cette guerre contre la démence. Nous en portons à notre insu les cicatrices. Ces blessures anciennes s’ouvrent parfois, soudainement, comme des commémorations muettes. On appelle fous ceux qui ne s’en sortent pas. (p 219)
- Ce que met au jour l’anthropologie de Claude Lévi-Strauss, ce sont les écarts, les différences irréductibles qui rendent le monde pluriel. Il n’existe, de l’humain, aucune vérité unique. Voilà sans doute la leçon principale. Elle semble modeste, mais elle a l’avantage immense de libérer la pensée de tout modèle dominateur. (p 227)
- Frayer des joies nouvelles, accompagner leur devenir, combattre ce qui les entrave, respecter leur vitesse propre, voilà le travail de celui qu’on nomme « philosophe », selon Deleuze. (p 247)
- La pensée de Levinas est fondée sur l’expérience éthique bouleversante du corps d’autrui. […] Chacun se trouve saisi et requis, de manière immédiate, par la perception de l’autre, par sa présence. […] L’irruption de l’autre suffit donc, à elle seule, pour fonder l’éthique et la responsabilité, voire la politique. « Voir un visage, c’est déjà entendre ‘Tu ne tueras point’, et entendre ‘Tu ne tueras point’, c’est entendre ‘justice sociale’. »
- Pour Derrida, « déconstruire » n’est pas détruire, ni abandonner. Ce n’est pas non plus défaire. C’est redonner du jeu, rouvrir des perspectives de mouvement, dans des pensées ossifiées ou figées. (p 295)
- (Extrait de la conclusion) Mieux vaut rappeler l’intention première de ce livre. Elle est modeste. Il ne s’agit nullement d’un panorama complet des penseurs contemporains, ni d’une histoire des idées du XX° siècle. L’objectif est plus simple et plus limité : faciliter l’accès d’œuvres contemporaines majeures à des lecteurs non spécialistes. Les informer sur quelques points essentiels, les inciter à poursuivre la découverte par eux-mêmes. Le faire sans sectarisme ni pédanterie, sans trop d’approximation ni d’erreur. Ni plus ni moins. (p 313)
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Les textes dont nous avons besoin, les voilà sur la table, sur l’écran ou sur l’imprimante, en trois fois rien de temps. Situation sans commune mesure avec le dénuement du prisonnier, pour qui tout est compliqué, entravé, morcelé par l’éloignement et l’administration. Quelque chose, pourtant, est semblable : nous rêvons tous les textes autant que nous les lisons. Nous en avons une mémoire aléatoire, déformante, légendaire. Nous faisons confiance à une multitude de signes et de relais avec tant de candeur que nous ne les apercevons même plus.
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Roger-Pol - [...] Il me semble que la marche, la pensée et la langue incarnent des exemples cruciaux d'intersection du collectif et du personnel. [...] Autrement dit, ma marche est à la fois générique et unique. [...]
Ce que je veux indiquer, finalement, c'est que nous ne sommes jamais complètement isolés à l'intérieur de nous-mêmes. Comme l'a dit Henri Michaux : "On n'est pas seul dans sa peau." Dans ce que nous croyons être notre marche personnelle, privée, réservée à nous seuls, il y a aussi l'humanité qui se déplace. Dans ce que nous imaginons être notre conscience isolée, notre for intérieur, il y a aussi les mots de tous, l'humanité qui parle et pense.

Yves - Voilà une sacrée responsabilité !

Roger-Pol - Sartre la jugeait même écrasante : "En me choisissant, je choisis l'homme." Ma liberté, selon lui, étant absolue, j'ai la responsabilité, en choisissant ma conduite, de proposer un modèle pour tous. [...] De manière plus restreinte, je souligne simplement l'intrication constante des autres et de chacun d'entre nous jusque dans nos balades solitaires et nos méditations privées. On se croit seul, on ne l'est jamais. Histoire, langage, société parlent, pensent et marchent en nous, même si nous n'en savons rien, ou très peu. (p. 171-172)
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On peut même dire que la philosophie dominante conduit à la démonstration qu’on a affaire à des problèmes insolubles. Face à ces problèmes insolubles, que fait-on ? Comme devant un nœud trop embrouillé, on essaie indéfiniment de le défaire, et on s’aperçoit qu’on ne fait que l’emmêler de façon différente. Ou on le tranche, ce qui revient à en séparer les brins en décidant de renoncer à analyser les cheminements enlacés de ses fils.
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La non-violence ne signifie nullement absence de luttes, mais refus de la force physique dans le combat. La violence corporelle est remplacée par une violence morale, une forme de défi qui en appelle à la moralité et à la conscience de l’autre, tout en prenant sur soi une part du risque.
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Un étranger de passage s’avance et l’interpelle : « Eh, le philosophe, tu sais ce qui vieillit le plus vite chez les humains ? – La bienveillance, répond Diogène.
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Que s’est-il passé, pour que les philosophes oublient l’Inde ? Oubli double. Il concerne d’abord les matériaux immenses aujourd’hui mis à disposition par les recherches indianistes. On ne fera croire à personne que leur masse énorme ou leur technicité peuvent, à elles seules, suffire à expliquer dans quel mépris, généralement, on les tient. Car l’abondance des informations, leur spécialisation, l’apprentissage que leur maniement requiert, sont aussi écrasants, sinon plus, dans d’autres champs du savoir. Or la réflexion philosophique ne s’est pas absentée, pour autant, de ceux-ci. Je pense, par exemple, aux mathématiques, à la physique quantique, aux théories de l’information.
D’une façon peut-être plus étrange, cet oubli concerne, d’autre part, le rapport de la philosophie à elle-même, à son passé proche, aux discours de quelques-uns de ses maîtres, et non des moindres.
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Quand il s'agit de connaître, rien n'est jamais fini !
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Vous disposez, sans le savoir, d’un potentiel extraordinaire. Vous êtes capable de créer, d’inventer, de comprendre, de convaincre. En vous se tient le pouvoir qui va pouvoir vous rendre heureux pour toujours.

Ce qui vous manque, c’est le chemin pour y accéder. Comme si la carte de votre monde intérieur avait été perdue. Comme si la porte de votre pouvoir avait été murée. Et par qui ? Mais par vous-même, bien sûr ! C’est vous qui avez égaré le plan, bouché la porte, oublié l’accès. Vous ne savez plus trouver ce qu’il y a en vous de meilleur et de plus fort.
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Et l'on y trouvera les mille religions par où nous avons commencé. Et si l'on disait, au contraire, qu'il n'y en a qu'une ? Même si en apparence, les religions sont nombreuses et très variées, il se pourrait qu'en réalité elles disent toutes la même chose. On peut imaginer que dans le fond, elles se ressemblent.
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Ce qui nous unit vient de très près, et porte au plus loin, et inversement.
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Dans les religions [monothéistes], ce qui domine, finalement, ce sont les idées de « séparation » et de « liaison ». Dieu et le monde sont séparés. Dieu est esprit, le monde est matière. L'homme est entre les deux, il est à la fois esprit et matière, âme et corps. Et c'est pourquoi il existe des religions afin de surmonter cette séparation, de relier les humains et Dieu. De la même manière, les êtres humains sont séparés les uns des autres, au sens où ce sont des individus indépendants. Et ces personnes différentes doivent inventer des manières de se relier les unes aux autres : l'amour, l'amitié, la solidarité.
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La métaphysique est la partie de la philosophie qui cherche à s'interroger sur les points les plus fondamentaux de la réalité. Pourquoi existons nous? Qu'appelle t'on " être"? Pourquoi y a t'il quelque chose plutôt que rien? Voilâ le genre d'interrogation dont s'occupe la métaphysique.
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