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Citations de Romain Gary (5293)


Bref, le grenier était bourré de tout l'attirail de la tromperie.
Quand vint le jour où les critiques se mirent à parler avec force éloges de mes qualités de sincérité et d'intégrité, et que je pus me considérer enfin comme le digne héritier de mon père, je compris pourquoi celui-ci m'avait si fermement interdit l'accès de ces coulisses. Il faut croire à ce qu'on fait pour bien le faire, et à trop voir les ficelles de son métier, on perd cette qualité de spontanéité, d'émotion, d'inspiration qui font toute la différence entre l'artifice et l'art, et donne à ce dernier sa saveur d'authenticité. Plus tard, lorsque cette part de cuisine, ce rôle que l'auteur joue quand il interprète ses personnages, avec ce que cela demande à la technique, au procédé, au polissage, à l'amorçage et à la préméditation, lorsque tout ce magasin d'accessoires apparaît clairement à celui qui l'utilise si habilement, le danger est passé, car l'enchanteur a acquis entre-temps la confiance en lui-même, la hardiesse, l'assurance et la forfanterie nécessaires, et aucune prise de conscience, aucun scrupule exquis ne peuvent plus le gêner.
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Je n’ai pas, notamment, cette voix de basse qui m’irait si bien : pour une raison ou une autre, c’est Chialapine hier et Boris Christoff aujourd'hui qui se sont trouvés dotés de ma voix. Ce n’est pas là le seul malentendu dans ma vie, mais celui-là est de taille. Je suis incapable de dire à quel moment, à la suite de quelle sinistre manipulation, la substitution a eu lieu, mais c’est ainsi, et ceux qui veulent connaître ma véritable voix sont invités à acheter un disque de Chaliapine.
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Souvent, en rentrant du bureau, j'allume un cigare.je m'assieds dans un fauteuil, et j'attends que quelqu'un vienne s'occuper de moi. J'attends en vain. J'ai beau me consoler en pensant qu'aucun trône n'est solide à l'époque actuelle, le petit prince en moi continue à s'étonner. Je finis par me lever et par aller prendre mon bain. Je suis obligé de me déchausser et de me déshabiller moi-même, et il n'y a même plus personne pour me frotter le dos. Je suis un grand incompris.

(p.85)
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-Est-ce que je suis envahissante?
-Terriblement, lorsque tu n'es pas là.
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Il faut se méfier d'un excès de lucidité et de bon sens : la vie y laisse quelquefois ses plus belles plumes.
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Je veux, lorsque je te rencontrerai dans cinq, dix ans, avoir un coup au cœur. Mais si tu rentres à la maison chaque soir, pendant des années et des années, il n'y aura plus de coup au cœur, il n'y aura plus que des sonnettes...
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Très mince, mais de cette minceur qui fait un détour respectueux aux hanches et à la poitrine, elle était une de ces femmes qui ne savent plus quoi faire quand elles sont si belles.
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Je termine enfin ce récit en écrivant encore une fois les noms du pasteur André Trocmé et celui de Le Chambon-sur-Lignon, car on ne saurait mieux dire.
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Je sais aussi que je suis un arriéré, un vivant anachronisme, pas très intelligent par dessus le marché, et que j'ai appris en Afrique l'amour du paysan noir qui va mal avec celui du "progrès". J'ai même la naïveté de rêver que l'indépendance de l'Afrique se fasse un jour au profit des Africains, mais je sais qu'entre l'Islam et l'URSS, entre l'Est et l'Ouest, les enchères sont ouvertes pour se disputer l'âme africaine.
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Romain Gary
Moi, ce qui m'a toujours paru bizarre c'est que le larmes ont été prévues au programme. Ca veut dire qu'on a été prévu pour pleurer. Il fallait y penser.
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-- Bon, et maintenant ? demandai-je.
-- Duel! dit l'un des trois lieutenant.
-- Rien à faire, leur dis-je. Le public, il n'y en a plus. Black out partout. Y a pas galerie. Plus la peine de faire des gestes. Comprenez, petits cons ?
-- Tous les Français sont des poltrons, dit un autre lieutenant polonais.
-- Bon, duel, dis-je.
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"Le baron, bien que d'une très grande famille, a décidé de changer lui aussi d'espèce et de rompre totalement avec tout ça; son écœurement est tel qu'il refuse même d'avoir recours au langage humain". Là-dessus, le soi-disant baron lâcha, comme pour confirmer ces propos, une série de petits pets tout à fait étonnants. "Vous voyez, me dit son acolyte, vous voyez, il s'exprime uniquement en morse, il estime que c'est là tout ce que nous méritons."
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Je suis revenu à Beverly Hills dans la maison d'Arden quelques semaines plus tard. Il m'est impossible de rester longtemps loin de l'Amérique, parce que je ne suis pas encore assez vieux pour me désintéresser de l'avenir, de ce qui va m'arriver. L'Amérique est en train de nous vivre intensément, violemment, parfois ignoblement, mais face aux grandes raideurs cadavériques de l'Est, c'est un continent à l'état aigu... Quelque chose, là-bas, douloureusement, cherche à naître. C'est la seule toute-puissance de l'Histoire à se poser la question de ses crimes. Cela ne s'est jamais vu. C'est pourquoi, au plus profond de son désespoir, c'est un pays qui ne permet pas de désespérer...
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Parfois je lève la tête et regarde mon frère l'Océan avec amitié: il feint l'infini, mais je sais que lui aussi se heurte partout à ses limites, et voilà pourquoi, sans doute, tout ce tumulte, tout ce fracas.
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Quelque chose de son courage était passé en moi et y est resté pour toujours. Aujourd'hui encore sa volonté et son courage continuent à m'habiter et me rendent la vie bien difficile, me défendant de désespérer.
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Les larmes humaines apparaissaient fréquemment certes dans les travaux de l’Organisation, mais uniquement comme une figure de style, un point de référence ou un effet oratoire et, à part quelques experts et chargés de mission, aucun des hauts fonctionnaires et des délégués n’en avait vu personnellement.
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Vous savez aussi bien que moi ce que l’Afrique perdra lorsqu’elle perdra les éléphants. Et nous sommes sur la voie. Nom de nom, Schölscher, comment pouvons-nous parler de progrès, alors que nous détruisons encore autour de nous les plus belles et les plus nobles manifestations de la vie ? Nos artistes, nos architectes, nos savants, nos penseurs suent sang et eau pour rendre la vie plus belle, et en même temps nous nous enfonçons dans nos dernières forêts, la main sur la détente d’une arme automatique. [...]
Il faut lutter contre cette dégradation de la dernière authenticité de la terre et de l’idée que l’homme se fait des lieux où il vit. Est-ce que nous ne sommes vraiment plus capables de respecter la nature, la liberté vivante, sans aucun rendement, sans utilité, sans autre objet que de se laisser entrevoir de temps en temps ?
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Lorsqu'on voyage ensemble, on apprend des tas de choses les uns sur les autres, on se découvre. Il est vrai que la plupart des gens restent debout dans l'ascenseur, sans se regarder, verticalement et raides, pour ne pas avoir l'air d'envahir le territoire des autres. C'est des clubs anglais, les ascenseurs, sauf que c'est debout avec arrêt aux étages. Celui de la STAT met une bonne minute dix pour arriver chez nous et si on fait ça tous les jours, même sans se parler, on finit malgré tout par faire une petite bande d'amis, d'habitués de l'ascenseur. Les lieux de rencontres, c'est capital.
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"J'ai l'honneur d'informer Votre Excellence qu'il a neigé à treize heure pendant vingt Minutes sur Berne. Il convient de remarquer que cette chute de neige n'a pas été annoncée par le service météorologique helvétique et je laisse à Votre Excellence le soin de tirer les conclusions qui s'imposent." Bidault a tiré les conclusions aussi sec. Il a dit à Bousquet, directeur du personnel : "Envoyez-le chez les fous." C'est ainsi que j'ai été nommé aux Nations Unies, à New York, en qualité de porte parole.
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La vie est pavée d'occasions perdues.
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