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Citations de Rosa Montero (674)


Août est arrivé comme un incendie et le soleil déverse ses flammes sur le monde jusqu’à neuf heures et demie du soir, moment où la nuit tombe. Il est presque dix heures maintenant et Pablo a ouvert toutes les fenêtres de l’appartement pour essayer de créer un courant d’air, mais l’atmosphère est une masse immobile et poisseuse. La chaleur semble presque solide, elle pèse sur le corps, elle oppresse, elle rend fou.
(pages 101-102)
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Tout à coup, il entend une rumeur. Un grondement soudain qui se multiplie à toute allure et qui produit une sensation de vertige semblable à celle qu’on a quand on croit être sur le point de s’évanouir. Une avalanche nous tombe dessus. Les vitres vibrent, le sol trépide, les pointes de peinture du mur égratignent son dos. Tout tremble, tout bouge dans la maison pendant que le train passe en hurlant sans s’arrêter devant la fenêtre, une explosion d’air et d’énergie, un ouragan métallique. Voummm, la bête s’éloigne en agitant tout, en emportant tout. Puis elle laisse un silence vide, le lourd silence des cimetières.
(pages 22-23)
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Les religions ont été inventées pour tenter d’octroyer au Mal une place dans ce monde.
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La douleur véritable est ineffable, elle nous rend sourds et muets, elle est au-delà de toute description et de toute consolation.
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La peur est comme une pierre que tu charries dans ton estomac.
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On dirait que cet homme n’est pas parvenu à un accord avec la vie, un accord avec lui-même, ce qui, nous le savons tous à ce stade, est la seule réussite à laquelle nous puissions aspirer : celle d’arriver, comme un train, comme ce train même, dans une gare acceptable.
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J’ai appris qu’il ne remarquait pas que j’avais de la cellulite ni que mes dents étaient en résine; qu’il aimait les rides au coin de mes yeux et qu’il se souciait comme d’une guigne de mes bras qui pendouillaient un peu. J’ai appris que le regard implacable avec lequel nous passons au peigne fin, dépeçons et méprisons les femmes est un regard qui nous appartient, un regard interne, une exigence folle, moyennant quoi nous faisons de nous-mêmes des esclaves; et que le désir réel, le jugement de l’homme reposent sur d’autres choses: la chair vivante et la salive froide, les transpirations se mêlant dans la pénombre, l’odeur secrète de la peau, la lassitude comblée d’un corps conquis.
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Tout ce que nous apprenons au cours de nos brèves existences n' est qu' une pincée insignifiante arrachée à l' énormité de ce que nous ne saurons jamais.(p158)
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Trois heures plus tard le téléphone de Regina sonne. Elle vient de mettre un carré de chocolat dans sa bouche : elle a toujours tendance à manger des sucreries quand elle est angoissée. Dans son sursaut, elle avale le morceau tout rond. Elle tousse un peu et répond.
(page 27)
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Bruna ouvrit la boîte aux lettres et tomba sur un charivari de messages publicitaires tridimensionnels et holographiques. Ils étaient programmés pour se mettre en marche au moindre rayon de lumière, et maintenant, à peine activés, ils remplissaient la petite boîte d'un tohu-bohu gesticulant de formes et de couleurs, de voix nasillardes et de musiques grinçantes.
Voilà pourquoi elle détestait aller chercher le courrier, se dit-elle avec agacement.
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Je déteste la littérature utilitaire et militante, les romans féministes, écologistes, pacifistes et autres genres en iste; écrire pour faire passer un message trahit la fonction primordiale du roman, sa raison fondamentale, celle de la recherche du sens. On écrit pour apprendre, pour savoir, et on ne peut entreprendre ce voyage vers la connaissance si on emporte avec soi les réponses préalables.
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Il y avait eu un temps dont il ne se souvient pratiquement plus, dans sa jeunesse, où il croyait que l’avenir était un trésor à découvrir, une aventure magnifique. Comme c’est le cas pour tout le monde, en fait : nous avons tous été un jour un adolescent débordant de rêves et d’envies.
(page 178)
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Je veux dire que le véritable sexe faible, c'est le masculin. ça n'est pas vrai de tous les hommes et pas toujours, mais puisqu'on en est à parler d'une faiblesse de genre, les hommes remportent la palme. Et de toute façon, nous les femmes, nous les croyons faibles et nous les traitons, dès lors, avec des égards et une surprotection hallucinants. Peut-être que c'est dû à l'instinct maternel, qui est une pulsion incontestablement puissante, mais le fait est que nous dorlotons souvent les hommes comme si c'étaient des enfants et nous prenons délicatement soin de ne pas blesser leur fierté, leur estime de soi, leur fragile vanité.
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Nous croyons que, si nous le soignons de ses soi-disant blessures, notre parfait bien-aimé émergera dans toute sa splendeur. Les contes de fées, si sages, le disent clairement : nous passons notre vie à embrasser des crapauds, convaincus de pouvoir en faire des princes charmants.
Mais les crapauds sont des crapauds, mes pauvres petites : non seulement personne ne peut changer personne, mais en plus il est profondément injuste d’exiger d’un batracien qu’il devienne quelque chose d’autre.

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Eh bien, parce que dans mes biographies je fais la même chose qu'avec les personnages de mes romans. Tu te mets dedans, tu sais. Tu vis à l'intérieur de ces vies. Nous avons tous en nous toutes les possibilités de l'être humain (...)
Tu t'imagines alors à l'intérieur de cette autre existence, tu te laisses porter par elle, tu laisses le personnage te raconter son histoire, t'envelopper dedans. (p. 146)
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Et maintenant écoutez ! Ce que je viens de faire est le plus vieux truc de l'Humanité face à l'horreur. La créativité est précisément ça: une tentative alchimique de transmuer la souffrance en beauté. L'art en général, et la littérature en particulier, sont des armes puissantes contre le Mal et la Douleur. Les romans ne vainquent pas (ils sont invincibles), mais ils nous consolent de l'effroi. En premier lieu, parce qu'ils nous unissent au reste de l'humanité: la littérature fait de nous une partie du tout et, dans le tout, la douleur individuelle semble faire un peu moins mal. (p.103)
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Les personnages de fiction sont les marionnettes de l'inconscient.
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Maintenant je comprends que la vie est comme un océan et nous des barques.Nous montons et nous descendons avec les vagues et, parfois, il y a des tempêtes effroyables. Des tempêtes auxquelles nous ne pouvons pas échapper.
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De jour, Pozzonegro est laid, délabré et déprimant. De nuit, il est sinistre. Un cimetière urbain plein d’immeubles morts : les magasins fermés, les portes barrées, les terrains vagues en ruine.
(page 65)
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Rosa Montero
Toute la société allait par deux; les gens normaux ne s'en rendaient pas compte, mais aux spectacles, dans les restaurants, dans les lieux de vacances et chaque jour férié, le monde se remplissait de couples. Tout le monde était deux, plus ou moins beaux ou laids, plus ou moins vieux ou jeunes, hétérosexuels ou homosexuels, avec ou sans enfants, atrocement ensemble de tous les côtés. (" La Chair", Métailié, janvier 2017, p. 29)
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