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Citations de Rosa Montero (674)


A cette époque, je savais fort bien que nous, les êtres humains, sommes comme des icebergs, et que nous ne montrons à l'extérieur qu'une infime partie de notre volume : nous cachons tous, nous mentons tous, nous avons tous quelques petits secrets inavouables.
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Dans l'enfance, nous somme toujours sur le point de mourir, métaphoriquement parlant. Ou, pour le moins, que certaines de nos branches meurent ou soient mutilées. Nous grandissons comme des bonsaïs, torturés, élagués et rapetissés par les circonstances, les conventions, les préjugés culturels, les impératifs sociaux, les traumas infantiles et les attentes familiales. #HonorerSesParents. (p.61)
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La littérature fait de nous une partie du tout et, dans le tout, la douleur individuelle semble faire un peu moins mal.
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Autour du toit-terrasse s’étend l’ondulante mer de toitures de la vieille ville, avec une tour en ardoise, un campanile, un dôme. Au-dessus, un ciel à la Velázquez, en rouges violents. En faisant abstraction de la chaleur insupportable, de la crise climatique menaçante et de l’inquiétante sensation que la réalité est un mirage qui peut voler en éclats à tout moment et se métamorphoser en apocalypse, c’est une très belle journée.
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En fait, les écrivains écrivent peut-être pour cautériser à l'aide de mots les silences inconcevables et insupportables de l'enfance. (p. 88)
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A cette mauvaise femme [leur mère]. Il fallait être méchante pour les appeler Soledad et Dolores. Et le pire, c'est qu'elles avaient toutes les deux obéi à la terrible injonction de leur prénom. Elle, toujours si seule. Et Dolores, plongée dans la douleur psychique, qui est la plus cruelle de toutes. (p. 80)
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Les junkies de l'intensité

Ce n'est pas pour rien que dans
l' Antiquité les fous étaient considérés comme des voyants, ils étaient ces individus capables d'observer la nudité du monde en deçà de la tromperie des choses: les Égyptiens croyaient qu'ils avaient une relation privilégiée avec les dieux ..(...)

( p.177)
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Il y avait longtemps que Pablo n’y pensait plus, il y a longtemps en fait qu’il ne pense pratiquement plus à rien et qu’il essaie de se métamorphoser en morceau de liège, en branche, en pierre, en une chose immobile et tranquille concernée sur le fait d’exister à défaut d’être.
Mais depuis qu’il a couché avec Raluca (pourquoi l’a-t-il fait, pourquoi ?), les choses ont commencé à s’agiter et il s’est mis à se remémorer les derniers moments de la vie de Clara.
Un souvenir douloureux et aussi récurrent que le paludisme, qui déclenche une nouvelle montée de fièvre lorsque vous croyez l’avoir vaincu.

Pablo souffre d’une malaria sentimentale.
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(une femme vient de se blesser)
Bruna se rua sur la femme, qui s'était effondrée au milieu des convulsions.
- Maison, appelle les Urgences (...)
- Service des Urgences.
- Une femme vient de se...Une femme vient de perdre un oeil !
- Numéro de l'assurance, s'il vous plaît (...)
- Je ne le connais pas, on ne peut pas laisser ça pour plus tard ? (...)
- Très triste, mais si elle n'est pas assurée et à jour dans ses cotisations, nous ne pouvons rien faire.
L'homme coupa la connexion.
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Mais cette obsession mortelle était-elle vraiment de l'amour ? Tous les amours étaient-ils obsessionnels ? Ou peut-être les obsessions se déguisaient- elles en apparence d'amour pour avoir l'air de quelque chose de plus beau qu'un simple déséquilibre mental ? (p. 16)
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Les personnages de fiction sont les marionnettes de l'inconscient.
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L'art en général, et la littérature en particulier, sont des armes puissantes contre le Mal et la Douleur.

(P103)
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Les monstres se cachent dans le ventre lugubre du silence domestique.

Pablo soupire. Le malaise augmente. C’est comme s’il caressait une blessure avec son doigt. Il ne veut pas penser. Penser ne lui fait pas du bien. Il ferme les yeux et se concentre pour vider le tumulte de sa tête. Effacer sa mémoire avec une éponge. Obtenir le bruit blanc. Il est 10h52. Que le temps passe vite quand vous ne faites rien. Ne pas être est un soulagement.
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Une idée écrite est une idée blessée, réduite en esclavage par une certaine forme matérielle; le phénomène est en quelque sorte irréversible. (p. 46)
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L'enfance est le lieu où tu passes le restant de tes jours.
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La vie est un petit espace de lumière entre deux nostalgies : celle de ce que vous n'avez pas encore vécu et celle de ce que vous n'allez plus pouvoir vivre.
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La peur et le courage vont de pair. Parfois, on ne sait pas où se termine l'un et où commence l'autre.
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Avez-vous déjà senti la terreur des nuits, l’étouffement des cauchemars, l’obscurité qui murmure sur votre nuque de son haleine froide que, même si vous ne savez pas combien de temps il vous reste, vous n’êtes qu’un condamné à mort ? Et pourtant, le lendemain matin, la vie explose de nouveau dans son joyeux mensonge d’éternité.
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Une famille magnifique et lamentable

Mais dans le cadeau des fées, il y a une autre partie.À vrai dire, il nous reste encore à parler du vrai cadeau.Un jour, au milieu de cette agitation d'idées folles qui ne servent à rien et qui ne vont nulle part, il te vient quelque chose qui, tout à coup, tu ne sais même pas pourquoi,te fascine.T'enchante, te trouble, t'éblouit, te
captive.
L'émotion que tu ressens est si grande qu'elle ne te tient pas dans la poitrine, elle te déborde de la tête, si bien que tu te dis : ça, je dois le raconter, je dois le partager. Et c'est là que naît la nouvelle, ou le roman.Cet éblouissement premier, si mobilisateur et si lancinant, je l'appelle le petit œuf.Si tu regardes bien, c'est quelque chose de beau, car le lecteur est présent dès l'instant même de la conception de l'oeuvre. Cet autre à qui tu vas raconter l'histoire et avec qui tu meurs d'envie de la partager.L'art, tout art, je crois, est d'abord de la communication.

( p.98)
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[...] les femmes, lorsqu'elles voulaient se mouvoir librement dans le monde, devaient se déguiser en hommes. Et il dut y avoir beaucoup, vraiment beaucoup de femmes travesties depuis le début des temps. Rien que dans 'Don Quichotte', on mentionne deux d'entre elles comme quelques chose de très normal. Mais le châtiment de cette audace pouvait être terrible. L'histoire de la papesse Jeanne, une légende singulièrement significative, en est un bon exemple. On raconte qu'au IXe siècle, une femme parvint à devenir pape pendant deux ans, sept mois et quatre jours, en se faisant passer pour un homme. Certains disent que son pontificat eut lieu entre 855 et 857, auquel cas il s'agirait de Benoît III ; et d'autres, que c'était en 872, ce qui correspondrait à Jean VIII. Le fait est que Jeanne était née à Mayence et qu'elle était très intelligente et amoureuse de la connaissance, comme notre Manya [Marie Curie]. Mais comme elle ne pouvait pas étudier parce qu'elle était femme, elle se déguisa en moine. Elle voyagea à Athènes en compagnie d'un autre religieux et réussit à y devenir une figure intellectuelle très respectée. Etant un 'savant' célèbre, Jeanne se rendit à Rome et conquit si bien la ville qu'elle fut élue pape à l'unanimité. Mieux encore, la légende raconte que son mandat fut bon et prudent. Mais elle tomba enceinte de son ami moine, et un jour, alors qu'elle traversait la ville avec tout l'attirail pontifical dans une procession solennelle, Jeanne se mit prématurément à accoucher et donna naissance devant la foule. [...] On raconte que les gens, aussi furieux qu'horrifiés, se jetèrent alors sur la papesse, qu'ils l'attachèrent par les pieds à la queue d'un cheval et qu'ils la traînèrent et la lapidèrent sur une demi-lieue jusqu'à la tuer. [...] Cette légende de la papesse Jeanne a été très populaire pendant des siècles et les gens y croyaient les yeux fermés, jusqu'à ce que l'Eglise la réfute officiellement au XVIe siècle. Mais peu importe qu'elle soit vraie ou fausse : ce qui compte, c'est son incroyable force symbolique, et à quel point elle représente bien la peur du monde masculin face à l'ascension sociale de la femme.
(p. 50-51)
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