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Critiques de Shlomo Sand (63)
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La mort du Khazar rouge

Je ne me suis pas perdue mais disons que j'ai refait le chemin plusieurs fois en parsemant celui-ci de petits cailloux....

Je ne suis ni historienne, ni philosophe, ni politicologue, ni spécialiste de cette partie du monde à la politique inextricable et plus que complexe. Pourtant, j'ai apprécié cette lecture parce que j'ai appris dans l'étonnement. Toute cette histoire qui m'est complètement inconnue , toutes ces ramifications de ce passé qui conditionne ce présent et qui lui bloque l'avenir, oui ce fut une lecture enrichissante même si je ne me positionne pas parce que trop ignorante de cette réalité.

Donc, déjà un arabe chrétien travaillant pour la police juive de Tel Aviv est assez particulier. Un universitaire célèbre retrouvé mort. Une enquête qui s'avérera difficile parce que située dans les méandres de la politique tant universitaire que nationale. Toujours des relations raciales/religieuses vécues dans un bon voisinage hypocrite au travail et dans la quotidienneté, les tensions ordinaires quoi dans ce coin du monde!

Malgré un petit côté didactique, une narration intéressante et captivante pour l'ignare que je suis. Un bon polar à l'intrigue sinueuse où les personnages nous semblent vrais et authentiques. Ne vous laissez pas décourager face à la lourde documentation de ce roman policier et vous y trouverez votre plaisir.
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Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Shlomo Sand pose l’idée que le passé historicisé du peuple juif est fondamentalement l’objet d’une mythification et d’une reconstruction esthétique-utile . Bref je dirais que Mer Sand éleve son sujet au niveau de sa spécialité : la polémique et voici l’histoire vue par un polémiste ou bien voici la polémique faite histoire ....



Désormais le peuple juif aurait opportunément une histoire présentable , sur mesure ...



Globalement l’histoire des communautés juives depuis les dispersions est portée par des fondamentaux et n’en déplaise au quidam , le judaïsme est la religion de la nation juive et il est impossible d’être juif sans en en faire partie . Le peuple , dieu , la terre ....



La trame annuelle des fêtes est d’ailleurs la somme spiritualisée de grands moments de l’histoire nationale et le sens religieux est une extension de ce premier niveau national .

La bible est un texte religieux , mais c’est avant tout la grande épopée du peuple juif telle l’Iliade pour les grecs .



La bible est une histoire sainte , elle est donc en partie une sorte de métahistoire , un imaginaire national , tout comme pouvait l’être les extensions haggadiques sur les fêtes de pourim , les destructions du temple , la fin de l’exil .. par exemple ...

Ce fait n’invalide aucunement le fait national juif , d’ailleurs il a constamment ressurgit de loin en loin et très concrètement plusieurs fois , entre 70 de l’ère commune et 1948 de l’ère commune .



Une réécriture du passé par les fondateurs de l’état des juifs , moderne ? Pas véritablement , même si i y a un repositionnement évident et résultant de la liberté d’accéder aux sources librement et de « chercher « dans un cadre fondamentalement juif et surtout fondamentalement souverain et libre .



Toute nation possède son imaginaire national , tout comme chaque individu d’ailleurs est aussi construit sur un imaginaire , voyez le fameux « nos ancêtres les gaulois « , ou encore il faudrait se plonger dans l’analyse de l’historiographie sur Alesia , Gergovie et la guerre des gaules du XIXe aux XXe siècle . C’est en partie la métahistoire de la France , c’est une partie du discours qui a contribué à construire la nation du peuple français .

Ce n’est ni vrai ni faux et c’est notre métahistoire française .



Toute nation possède une métahistoire et elle se construit en partie à travers elle , Shlomo Sand prétend que le peuple juif devrait être une exception ontologique , la seule nation de l’univers dont le processus d’élaboration métahistorique viendrait invalider l’existence nationale ....



La nation juive possède des traditions miraculeusement homogènes , une très solide structuration du savoir religieux et de ces cadres qui transcendent les lieux et les époques ,. Il a une conscience aigüe de son histoire collective , de ses fondements musicologiques ( sans la dichotomie orient : occident ) . Il y a un remarquable socle culturel commun . L’hébreu est une langue commune d’échange ancienne dans les communautés juives , de Marrakech à new York et à Helsinki , toute personne possédant l’hébreu biblique ou contemporain en ferra l’expérience spontanée dans toutes les rues juives du monde ....

Je me suis dépatouillé longtemps en Israël avec l’hébreu mishnique car j’ignorais l’hébreu contemporain , je suis resté plus tard à new York un bon mois ou je n’ai parlé que l’hébreu contemporain .



Le peuple juif est une nation et il se conduit historiquement et naturellement comme tel , sa patrie c’est fondamentalement sa mémoire , sa culture , sa langue sacrée , ses folklores tres homogènes , ses langues vivantes de cultures ( judéo-arabe écrit en hébreu , ou bien yiddish , anglais actuellement ou hébreu archave )



Cette histoire n’a rien d’un conte de fée , et l’auteur va jusqu'à postuler que même la terre d’Israël est bibliquement une abstraction ... c’est faux , évidement et qu’il en parle donc aux macchabés qui chassèrent les grecs et dont nous fêterons la mémoire prochainement à hanoukka , et pensons aussi aux sages de Yavné qui codifiait la langue nationale dans son terroir , et en terre nationale , au grès du temps et en dépit de la destruction du judaïsme en terre d’Israël . D’ailleurs aujourd’hui émerge une analyse toponymique particulière , celle de de retrouver des lieux dit araméens et hébraïques , sous l’arabe qui en a conservé la mémoire et la trace phonético-gramaticale ...



Le lien entre le monothéisme hébraïque et la religion nationale perse est flagrant et les deux peuples et les deux savoirs eurent une affinité élective et le judaïsme emprunta au perses leur eschatologie , mais non leur monothéisme qui est d’ailleurs structuré sur un mode différent dans les deux religions . Le mot Dati qui signifie aujourd’hui religieux , vient du perse mais il se réfère originellement à l’idée de loi , de décret . et ce n’est pas antinomique d’ailleurs .



L’exil est une notion métaphysique , pour la géographie juive on est baharétz ( sur la terre de ses ancêtres ) ou bien Bagola (en diaspora ) mais ce sont bien deux espaces juifs inclusifs et interconnectés .

Le judaïsme gréco romain à pratiqué un prosélytisme intense et au travers de ce phénomène on voit les processus qui conduisaient progressivement à adhérer à la nation .

L’auteur démontre que des populations furent converties de force , et alors ? à ce propos demandons ce que pense par exemple les habitants du Languedoc de leur rattachement à la France par le biais d’une croisade sanguinaire..... ?



L’état d’Israël est incontestablement l’état nation du peuple juif , indépendamment de la halakha ( loi religieuse ) d’ailleurs et le monde juif ressemble à nouveau à son visage antique , une grande diaspora , influente et une autre quantité centrale , sur le sol national ...



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Comment la terre d’Israël fut inventée

" polémistification ..... "



Shlomo Sand pose l’idée que le passé historicisé du peuple juif est fondamentalement l’objet d’une mysthification et d’une reconstruction esthétique-utile . Bref je dirais que Mer Sand place son sujet au niveau de sa spécialité : la polémique et voici l’histoire vue par un polémiste ou bien voici la polémique faite histoire ....

Désormais le peuple juif aurait opportunément une histoire présentable , sur mesure ...

Globalement l’histoire des communautés juives depuis les dispersions est portée par des fondamentaux et n’en déplaise au quidam , le judaïsme est la religion de la nation juive et il est impossible d’être juif sans en en faire partie . Le peuple , dieu , la terre ....

La trame annuelle des fêtes est d’ailleurs la somme spiritualisée de grands moments de l’histoire nationale et le sens religieux est une extension de ce premier niveau national .

La bible est un texte religieux , mais c’est avant tout la grande épopée du peuple juif telle l’Iliade pour les grecs .

La bible est une histoire sainte , elle est donc en partie une sorte de métahistoire , un imaginaire national , tout comme pouvait l’être les extensions haggadiques sur les fêtes de pourim , les destructions du temple , la fin de l’exil .. par exemple ...

Ce fait n’invalide aucunement le fait national juif , d’ailleurs il a constamment ressurgit de loin en loin et très concrètement plusieurs fois , entre 70 de l’ère commune et 1948 de l’ère commune .

Une réécriture du passé par les fondateurs de l’état des juifs , moderne ? Pas véritablement , même si i y a un repositionnement évident et résultant de la liberté d’accéder aux sources librement et de « chercher « dans un cadre fondamentalement juif et surtout fondamentalement souverain et libre .

Toute nation possède son imaginaire national , tout comme chaque individu d’ailleurs est aussi construit sur un imaginaire , voyez le fameux « nos ancêtres les gaulois « , ou encore il faudrait se plonger dans l’analyse de l’historiographie sur Alesia , Gergovie et la guerre des gaules du XIXe aux XXe siècle . C’est en partie la métahistoire de la France , c’est une partie du discours qui a contribué à construire la nation du peuple français .

Ce n’est ni vrai ni faux et c’est notre métahistoire française .

Toute nation possède une métahistoire et elle se construit en partie à travers elle , Shlomo Sand prétend que le peuple juif devrait être une exception ontologique , la seule nation de l’univers dont le processus d’élaboration métahistorique viendrait invalider l’existence nationale ....

La nation juive possède des traditions miraculeusement homogènes , une très solide structuration du savoir religieux et de ces cadres qui transcendent les lieux et les époques ,. Il a une conscience aigüe de son histoire collective , de ses fondements musicologiques ( sans la dichotomie orient : occident ) . Il y a un remarquable socle culturel commun . L’hébreu est une langue commune d’échange ancienne dans les communautés juives , de Marrakech à new York et à Helsinki , toute personne possédant l’hébreu biblique ou contemporain en ferra l’expérience spontanée dans toutes les rues juives du monde ....

Je me suis dépatouillé longtemps en Israël avec l’hébreu mishnique car j’ignorais l’hébreu contemporain , je suis resté plus tard à new York un bon mois ou je n’ai parlé que l’hébreu contemporain .

Le peuple juif est une nation et il se conduit historiquement et naturellement comme tel , sa patrie c’est fondamentalement sa mémoire , sa culture , sa langue sacrée , ses folklores très homogènes , ses langues vivantes de cultures ( judéo-arabe écrit en hébreu , ou bien yiddish , anglais actuellement ou hébreu archave )

Cette histoire n’a rien d’un conte de fée , et l’auteur va jusqu'à postuler que même la terre d’Israël est bibliquement une abstraction ... c’est faux , évidement et qu’il en parle donc aux macchabés qui chassèrent les grecs et dont nous fêterons la mémoire prochainement à hanoukka , et pensons aussi aux sages de Yavné qui codifiait la langue nationale dans son terroir , et en terre nationale , au grès du temps et en dépit de la destruction du judaïsme en terre d’Israël . D’ailleurs aujourd’hui émerge une analyse toponymique particulière , celle de de retrouver des lieux dit araméens et hébraïques , sous l’arabe qui en a conservé la mémoire et la trace phonético-gramaticale ...

Le lien entre le monothéisme hébraïque et la religion nationale perse est flagrant et les deux peuples et les deux savoirs eurent une affinité élective et le judaïsme emprunta au perses leur eschatologie , mais non leur monothéisme qui est d’ailleurs structuré sur un mode différent dans les deux religions . Le mot Dati qui signifie aujourd’hui religieux , vient du perse mais il se réfère originellement à l’idée de loi , de décret . et ce n’est pas antinomique d’ailleurs .

L’exil est une notion métaphysique , pour la géographie juive on est baharétz ( sur la terre de ses ancêtres ) ou bien Bagola (en diaspora ) mais ce sont bien deux espaces juifs inclusifs et interconnectés .

Le judaïsme gréco romain a pratiqué un prosélytisme intense et au travers de ce phénomène on voit les processus qui conduisaient progressivement à adhérer à la nation .

L’auteur démontre que des populations furent converties de force , et alors ? à ce propos demandons ce que pense par exemple les habitants du Languedoc de leur rattachement à la France par le biais d’une croisade sanguinaire..... ?

L’état d’Israël est incontestablement l’état nation du peuple juif , indépendamment de la halakha ( loi religieuse ) d’ailleurs et le monde juif ressemble à nouveau à son visage antique , une grande diaspora , influente et une autre quantité centrale , sur le sol national ...

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Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Un titre un peu provocateur sur un sujet déjà bien sensible.



L'essai commence par une réflexion générale sur les nations, notion relativement récente et difficile à définir, les multiples et récurrents débats sur l'«identité nationale» qui éclosent un peu partout en est la preuve. Pour bâtir ces nations, on a eu recours à diverses constructions, dont l'identification d'un « peuple-race » mythique originel, présent sur les terres depuis toujours, et dont chaque habitant de la nation serait le descendant direct (la France a les Gaulois, les Allemands les Germains, ...), faisant fi de l'histoire remplie d'invasions, et donc de métissage, en tout genre.



Le nationalisme juif s'est développé en même temps que les autres, dans le courant du 19ème siècle. C'est la Bible qui a servi de base : dépouillée de tous les aspects religieux et surnaturels, les faits décrits sont néanmoins considérés comme historiquement fiables. De même, l'Exil (durant lequel le peuple juif aurait été forcé de quitter Israël), doctrine plutôt chrétienne qui y voyait une punition pour le « peuple déicide », est conservé, même s'il est difficile à situer : parfois à la seconde destruction du temple de Jérusalem, parfois aux conquêtes arabes dans la région. Quoi qu'il en soit, les faits sont têtus et s'acharnent à ne pas correspondre aux théories émises.



Par Schlomo Sand, la solution est beaucoup plus simple : si le judaïsme s'est répandu, ce n'est pas parce que la population entière a été exilée, ce qui est contredit par le manque de documents et de preuves archéologiques, mais simplement par un mécanisme de conversion. La religion juive a connu des périodes de prosélytisme particulièrement actif, et donc de conversions en masse de populations, attestées par des écrits (Cicéron notamment), et seule solution crédible pour expliquer les explosions démographiques : un peuple qui aurait un taux de fécondité extraordinairement élevé par rapport aux autres groupes tout en partageant les mêmes conditions de vie ne tient pas vraiment la route. Les habitants en Palestine se convertissant pendant ce temps, au christianisme d'abord, à l'islam ensuite.



Ce livre soulève beaucoup d'interrogations sur Israël, qui se définit comme l'état des Juifs : la légitimité de retourner dans la « mère-patrie » prend du plomb dans l'aile. Définir qui est juif et qui ne l'est pas devient difficile également : les demandes de naturalisation aboutissent d'ailleurs parfois à des situations rocambolesques.



Un livre intéressant, qui permet de déconstruire les mythes et la récupération de l'histoire à des fins politiques. Seul petit reproche, un ton parfois sarcastique envers chercheurs ou politiciens israéliens, qui nuit à l'impression de sérieux que dégage le reste du texte.
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La mort du Khazar rouge

Le roman s'ouvre sur le meurtre d'Yithzak Litvak, un historien israélien auteur d'un ouvrage très controversé démontrant que que les Juifs d'Europe de l'Est descendraient des Khazars et non pas, comme ils le croient, du roi David. Il affirme que, par là même, les palestiniens en seraient les héritiers légitimes. Cette théorie subversive, qui ébranle l'un des fondements de la pensée sioniste en remettant en cause le droit de la diaspora juive à occuper la terre d'Israël, serait-elle à l'origine de la mort de Litvak et de celles qui vont suivre ?



Le commissaire Emile Morkus et ses équipiers chargés de résoudre l'affaire entraînent le lecteur dans une enquête étrangement peu satisfaisante, pour ne pas dire cafouilleuse. Ce n'est que 20 ans plus tard qu'elle va connaître un rebondissement inespéré... Je n'en dis pas plus pour vous laisser "le plaisir" de découvrir toute l'histoire.

En plein coeur de Tel Aviv, entre les murs de l'université et dans les locaux du Shabak, service de contre-espionnage plus connu sous le nom de Shin Beth, l'enquête vous emmènera à la rencontre de nombreux personnages qui illustrent bien toute la diversité et la complexité de la société israélienne.



Ce polar politico-historique qui mêle la réalité à la fiction s'avère assez intéressant mais pour être totalement captivé il faudrait faire abstraction des faiblesses de l'intrigue un peu nébuleuse, de quelques longueurs et surtout du fait que derrière cette histoire l'auteur ressasse son thème de prédilection, à savoir que l'histoire du peuple juif telle qu'on la connait n'existe pas. On appréciera ou pas cette idée. Comme je ne suis pas historienne , je me garderais donc bien d'émettre la moindre opinion sur le sujet... Toujours est-il que l'écriture d'un polar facile à lire permet à Shlomo Sand non seulement d'exprimer ses opinions en critiquant certains aspects de la politique et de la mentalité israéliennes mais aussi de populariser ses idées déjà largement développées dans des essais souvent jugés trop indigestes par bon nombre de ses lecteurs. Il en profite aussi pour éreinter le milieu universitaire où il n'a pas que des amis. Bref, c'est tellement lourd que ça finit par devenir pénible. Pour ne pas risquer l'embarras gastrique, je n'ai fait que survoler les cent dernières pages, pressée d'en terminer avec Shlomo Sand et sa théorie complotiste.

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Comment la terre d’Israël fut inventée

Dans un ouvrage précédent (Comment le peuple juif fut inventé, publié en 2008) qui lui valut les foudres des sionistes purs et durs, Shlomo Sand s’était attaché à démonter deux piliers du sionisme : l’exil et le retour. Non, il n’y a pas eu d’exode massif des Juifs hors de la « Terre d’Israël » ; et les Juifs d’aujourd’hui ne sont pas les descendants des Hébreux de l’Antiquité : ils descendent majoritairement de convertis et l’idée sioniste qu’après des siècles d’exil, ils auraient fait retour sur la terre des ancêtres est un mythe.



Ici, Shlomo Sand s’attache à démontrer que la notion de « Terre d’Israël » est un aussi un mythe, même dans La Bible ou il s’agit de vider la terre de Canaan pour permettre aux hébreux de s’y installer… en colonisateurs, donc…



Dans « Comment le peuple juif fut inventé », également, Shlomo Sand s’attachait à définir la notion de « peuple », pour mieux la récuser en ce qui concerne les juifs, rejoignant ainsi les travaux d’Arthur Koestler (voir « La treizième tribu ») sur les Khazars.



Ici, l’auteur s’attache à clarifier les notions de « patrie », de « nation » et de frontières, pour les récuser également et les remplacer par une notion de « Terre d’Israël » plus appropriée, bien qu’imparfaite… dans un ouvrage d’une grande clarté, abondamment documenté et écrit dans un style alerte, sans jargonnage excessif. Bref, par les temps troublés qui courent dans une région qui vit naître les trois grands monothéismes « du Livre », un ouvrage indispensable dans la mesure où il propose une analyse très neuve (en tout cas pour moi) par rapport à la doxa communément admise…même si la conclusion qu’on peut en tirer ne manquera pas d’alimenter nombre de controverses : pas plus que de « peuple juif » il n’y a jamais eu dans l’Histoire de « patrie » pour les juifs à Sion, ni de diaspora, et par conséquence de retour au Pays… Simplement une vaste opération de colonisation au détriment des autochtones…

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La mort du Khazar rouge

L’auteur était intervenant dans un documentaire sur Arte à propos de la création d’Israël, ce qui m’a donné envie d’ouvrir ce roman présent dans ma pile à lire. L’affaire commence avec la mort d’un historien qui travaille sur un sujet fort sensible, celui de l’origine du peuple juif. L’enquêteur est un commissaire arabe israélien… Beaucoup d’éléments plutôt originaux et intrigants, donc.

Solidement documenté, avec des personnages de policiers atypiques, le roman se lit bien. Il présente beaucoup d’intervenants, s’étale sur un temps assez long pour un polar, ce qui demande une certaine concentration. Bien construit, mais pas sur un rythme trépidant, avec une écriture et une traduction qui ont du punch, je l’ai lu avec plaisir, surtout pour son éclairage sur la société israélienne et ses déchirements.
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Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Voilà un ouvrage de référence qui devrait se trouver dans toutes les (bonnes) bibliothèques. On en ressort avec ce sentiment agréable et jouissif d'avoir appris une pièce importante de l'histoire de l'humanité et d'être plus savant.

Certains chapitres sont assez ardus, comme le premier qui traite de l'idéologie des nations et de leur formation, mais ceux, plus historiques, comme le troisième et le quatrième, sont tout bonnement passionnants.

En ce qui me concerne, il a apporté des réponses à de très nombreuses questions et interrogations que je me posais depuis plus de trente ans. Le dernier chapitre sur la (triste et inquiétante) « ethnocratie » israélienne est également très éclairant sur l'impasse dans laquelle se trouve ce jeune pays qui a construit sa légitimité sur un mythe et un contresens historique peu banal.

Le conflit du Moyen-Orient est une ubuesque tragédie. Les juifs israéliens, convaincus d'être les descendants des habitants de la Judée antique - ce qu'ils ne sont pas - se sont installés sur une terre habitée par les authentiques descendants des Juifs de Judée mais convertis à l'Islam au VIIème siècle. On en rirait, si ce conflit armé n'avait fait tant de victimes et amené tant de souffrances et de désolations dans cette partie du monde.

Il est clair qu'il faut en sortir par le haut, et qu'il ne faudrait en aucun cas se servir de l'Histoire pour nier la légitimité de l'Etat d'Israël. Ce serait ajouter encore d'autres drames aux drames actuels.

Avec un réel courage et une clairvoyance peu commune, l'historien israélien Shlomo Sand plaide pour un état israélien qui abandonne son « ethnicisme » et sa « religiosité » pour devenir enfin l'Etat de tous ses concitoyens, celui des judéo-israéliens ET des palestino-israéliens. Il y a urgence, car cet Etat ségrégationniste ne pourra contenir indéfiniment la jeunesse palestino-israélienne, pour l'instant réduite au silence dans son propre Etat. Dans un pays qui n'est pas garanti éternellement du soutien de l'Occident et qui se trouve être une goutte d'eau juive au milieu d'un océan musulman, la révolte des palestino-israéliens pourrait faire éclater l'Etat israélien, et le vieux rêve sioniste se terminer par une sanglante catastrophe.

C'est la seule solution politique possible, et on rêve d'un grand homme d'Etat israélien qui permette cette révolution des mentalités dans la population judéo-israélienne et change l'essence même de cet Etat pour en faire une véritable démocratie pluraliste. Espérons que cet homme ou cette femme soit déjà de ce monde...
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Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

En avant propos, Shlomo Sand nous conte trois récits de grands pères, d’amis et d’étudiantes, et reflechit sur la mémoire greffée et les mythologies échevelées : « Le passé a subi une vaste opération de chirurgie esthétique; les rides profondes ont été dissimulées par des auteurs de romans historiques, des essayistes et des publicistes. C’est ainsi qu’à pu être distillé un portrait national du passé, fier, épuré et de belle prestance. »



Dans l’écriture de l’histoire, le présent semble souvent inscrit sur une flèche de temps, la conséquence d’un flux d’événements générateurs. Les réécritures du passé, en fonction des prismes du présent, le manque d’interrogations contextuelles sur les faits, le sens des mots, les structures contingentes, font du présent et du passé des mythes troués mais aussi des concrets porteurs de sens, pas simplement des illusions idéologiques.



L’auteur propose une démarche décalée : « se trouver en dehors des champs spécifiques et marcher sur leurs bordures peut, en certains cas, aiguiser des angles de vues inhabituels et conduire à proposer des connexions inattendues. » Ses analyses interrogent non seulement la méta histoire, les imaginaires nationaux mais aussi les oublis des recherches et débats dans les écritures successives du passé qui conduisent à « une version monolithique et ethnonationale » de l’histoire.



Loin des études ciblées, des monologues pointus, la compréhension des sociétés passe par des synthèses élargies, loin des spécialisations institutionnelles. La complexité d’un sujet ne peut être appréhendée par une seule dimension d’étude, fut-elle rebaptisée science.



Cette note de lecture ne saurait rendre compte de la totalité des thèmes et riches pistes de cet ouvrage.



Dans le premier chapitre « Fabriquer les nations, souveraineté et égalité », Shlomo Sand analyse la création de la notion de nation et les constructions des pensées et histoires nationales à travers de nombreux auteurs. Je ne cite que certains d’entre eux, dont les ouvrages sont disponibles en français (Etienne Balibar, Benedict Anderson, Ernest Gellner ou Eric J. Hobsbawm). Dans la construction de ces imaginaires nationaux, l’auteur insiste sur la place des intellectuels « Ils construisent un passé continu et cohérent unifiant le temps et l’espace à partir d’événements qui s’étaient déroulés au sein d’entités politiques diverses et sans aucun lien entre elles, et ainsi fut crée une longue histoire nationale remontant au début des temps. Les caractéristiques spécifiques des divers matériaux du passé tinrent, bien sûr, un rôle (passif) dans le modelage de la culture moderne, mais ce firent les intellectuels qui sculptèrent la représentation de la nation à la lumière de leur vision, dont le caractère provient essentiellement de la complexité des exigences du présent. »



L’histoire moderne, est façonnée par le prisme national, naturalisé comme soubassement anhistorique de l’organisation des sociétés. Les auteurs cités, au-delà des différences, ont analysé ces imaginaires, cette histoire féerique, ces constructions inhibitrices, sans contradiction, sans actrice et acteur multiple.



La seconde partie « Mythistoire. Au commencement, Dieu créa le Peuple » est centrée sur les temps bibliques et l’analyse de l’Ancien testament. L’auteur souligne que « Pour la majorité des juifs, il fut, pendant des siècles, considéré comme un ensemble d’écrits sacrés d’origine divine, qui n’était pas vraiment accessible sur le plan spirituel, tout comme la terre sainte ne faisait pratiquement pas partie, dans leur univers religieux, de leur espace de vie réel sur la terre. »



Cette partie présente les analyses de multiples historiens, tout en les confrontant aux découvertes archéologiques ou historiques (Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, La bible dévoilée, Folio histoire, Paris 2004). La mise en relation des sources écrites, de l’archéologie, des textes religieux, des contes et légendes reste d’une grande actualité. Il me semble qu’il convient d’étudier en permanence les faits religieux comme matérialité et non simplement comme croyances.



Une des dimensions de ce chapitre peut-être illustrée par « La nationalisation de la bible, sa transformation en livre historique fiable commencèrent donc par l’élan romantique de Henrich Graetz, furent développées avec une prudence diasporique par Doubnov et Baron, puis complétées et portées à leur summum par les fondateurs de l’historiographie sioniste qui tinrent un rôle non négligeable dans l’appropriation idéologique du territoire antique. »



Shlomo Sand propose une hypothèse sur le monothéisme exclusif « tel qu’il nous est montré à presque toutes les pages de la Bible, n’est pas né de la politique d’un petit roi régional désireux d’élargir les frontières de son royaume, mais d’une culture, c’est à dire l’extraordinaire rencontre entre élites intellectuelles judéennes, exilées ou revenues d’exil, et les abstraites religions persanes. La source du monothéisme se trouve vraisemblablement dans cette superstructure intellectuelle développée, mais il a été poussé vers les marges en raison de pressions politiques exercées par le centre conservateur, comme se fut le cas pour d’autres idéologies révolutionnaires dans l’histoire. Ce n’est pas par hasard que le mot dat (religion) en hébreu vient du perse. Ce premier monothéisme n’arriva à maturité qu’avec sa cristallisation tardive face aux élites hellénistiques. » Cette analyse pourrait être utilement confrontée avec les développements d’Ernst Bloch dans le Principe Espérance ou les travaux de Michael Lowy sur la sociologie des religions.



La troisième partie « L’invention de l’Exil. Prosélytisme et conversion » surprendra les lectrices et les lecteurs car il démonte, pièce par pièce, les mythologies les plus répandues de l’histoire juive : le rôle fondateur de l’exil, l’absence de prosélytisme religieux et le caractère très isolé des conversions. Au delà de la nécessaire déconstruction des fantasmagories, Shlomo Sand analyse aussi ces créations idéologiques et leur rôle dans la construction du peuple juif « Le concept d’exil acquit, dans les diverses traditions juives, un sens essentiellement métaphysique, détaché de toute contingence physique d’être ou de ne pas être en dehors de la patrie. »



Dans le développement du judaïsme, il faut insister, contre les actuelles traditions rabbiniques, sur la conversion par la force des populations locales, le prosélytisme dans le monde romain, au moins jusqu’à l’institutionnalisation du catholicisme.



L’auteur conclut cette partie en analysant la fonction de la dénégation des réalités « L’oubli de la conversion par la force et du grand mouvement d’adoption volontaire du judaïsme constituait une condition sine qua non de la conservation de la linéarité de l’axe temporel sur lequel évoluait, en mouvement d’aller et de retour, du passé au présent et du présent au passé, une nation unique, errante, repliée sur elle-même, et bien entendu entièrement imaginée. »



L’auteur poursuit sur les conversions dans le très beau chapitre : « Les lieux de silence. A la recherche du temps (juif) perdu » : adoption du judaïsme par Himyar dans « l’Arabie heureuse », Phéniciens et Berbères – Kahina, la reine mystérieuse et le drôle d’empire à l’est de l’Europe (les Khazars).



Shlomo Sand soutient que « le monothéisme juif servit de pont entre des groupes de langues et de culture regroupés au sein d’aires géographiques éloignées les unes des autres et qui évoluèrent vers des destins historiques différents. »



Je souligne les pages sur le peuple yiddish. L’auteur regrette le peu de cas que fait l’État d’Israël en terme de préservation de la mémoire de la richesse de leurs vies, préférant les seules commémorations de l’instant de leurs morts.



Sur ce sujet, je précise que l’invention du peuple juif ne saurait dispenser d’une réflexion sur la construction historique de la question juive (yiddish) au moins jusqu’à la seconde guerre mondiale, question nationale nécessitant des réponses politiques, que le mouvement révolutionnaire, à l’exception du Bund, a négligé.



La dernière partie relie le passé historiquement construit au présent « La distinction. Politique identitaire en Israël ».



Comme d’autres chercheurs, Shlomo Sand insiste sur la présence « dans les thématiques sionistes des traces du volkisme allemand » ainsi que ce qui rappelle « les mécanismes discursifs et séparatistes du romantisme polonais ». Il analyse les liens entre hérédité, religion et sionisme et leurs impacts depuis le début de la construction du nouvel État « Derrière chacun des actes étatiques en matière de politique identitaire en Israël, on voit encore se profiler la longue ombre noire de l’idée d’un peuple-race éternel. »



Dans ce beau livre, Shlomo Sand présente « les lignes descriptives d’une contre-histoire à venir qui contribuera, peut-être à la création d’une greffe mémorielle d’un genre nouveau : une mémoire consciente de la vérité toute relative dont elle est porteuse et qui cherche à souder, en un récit nouveau, des identités locales en voie de constitution, avec une conscience universelle et critique du passé. » L’auteur semble cependant sous-estimer le poids réel des imaginaires longtemps existants sur les structures sociales et les consciences individuelles. Faut-il souligner que le dévoilement des mythistoires ne saurait suffire à en faire de simples illusions idéologiques. La démarche pourrait être reproduite vers d’autres constructions sociales : peuples, identités nationales sans oublier certaines mythologies à vocation émancipatrices.



Un livre rare, érudit, libre, s’achevant « par un questionnement quelque peu insolent sur un avenir douteux »



Comme le faisait Avraham Burg (Vaincre Hitler, Pour un judaïsme plus humaniste et universaliste, Fayard, Paris 2008), l’auteur ne masque pas les mots pour décrire la réalité « Pour être plus précis, Israël peut-être caractérisé comme une ethnocratie juive aux traits libéraux, à savoir un État dont la mission principale n’est pas de servir un demos civil et égalitaire, mais un ethnos biologique et religieux, entièrement fictif sur le plan historique mais plein de vitalité, exclusif et discriminant dans son incarnation politique. »



Je rappelle son passionnant précédent ouvrage (Les mots et la terre – Les intellectuels en Israël, Fayard 2006, 316 pages, 20 euros, réédition en poche chez Champ Flammarion)
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Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

LA BIBLE ET L’HISTOIRE DU PEUPLE JUIF AU PÉRIL DE L’HISTORIOGRAPHIE.

Shlomo Sand est historien, professeur à l’université de Tel-Aviv. Il a écrit ce livre iconoclaste en 2008 dans lequel il tente de répondre à la question : quelles sont les bases du sionisme ?

Il constate préalablement qu’Israël est une ethnocratie sans frontière, qui appartient aux juifs du monde entier alors même que ceux-ci ne sont plus des réfugiés persécutés mais des citoyens de plein droit dans les pays où ils habitent.

Y a-t-il eut une expulsion de Palestine ? Pour l’auteur non, la diaspora n’est pas née de l’exil des descendants d’Abraham et Salomon, mais répond à des conversions successives en Afrique du Nord Europe du Sud et Proche-Orient ; ce qui remet en cause les fondements mêmes de la réappropriation du pays de Judée et d’Israël par les descendants des guerriers Berbères ou des cavaliers Khasars.

Mais alors, d’où vient l’histoire du peuple errant ? Ce serait l’œuvre, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, de talentueux reconstructeurs du passé, dont l’imagination fertile a inventé, sur la base de morceaux de mémoire religieuse, juive et chrétienne, le mythe de l’enchaînement généalogique continu pour le peuple juif. La terre d’Israël lui appartiendrait et non à cette minorité arabe, dépourvue d’histoire, arrivée là par hasard !

La Bible peut-elle être considérée comme un livre d’histoire ? Les premiers historiens juifs modernes ne la percevaient pas ainsi : à leurs yeux, l’Ancien Testament se présentait comme un livre de théologie, constitutif des communautés religieuses juives après la destruction du premier temple. Il a fallu attendre la seconde moitié du XIX ème siècle pour trouver des historiens (Heinrich Graetz notamment ) porteurs d’une vision « nationale » de la Bible : ils ont transformé le départ d’Abraham pour Canaan, la sortie d’Egypte ou encore le royaume unifié de David et Salomon en récits d’un passé authentiquement national. Les historiens sionistes n’ont cessé, depuis, de réitérer ces « vérités bibliques », devenues nourriture quotidienne de l’éducation nationale en Israël.

Mais dans les années 1980, les découvertes de la « nouvelle archéologie » contredisent la possibilité d’un grand exode au XIIIe siècle avant notre ère. De même, Moïse n’a pas pu faire sortir les Hébreux d’Egypte et les conduire vers la « terre promise » pour la bonne raison qu’à l’époque celle-ci... était aux mains des Egyptiens. On ne trouve d’ailleurs aucune trace d’une révolte d’esclaves dans l’empire des pharaons, ni d’une conquête rapide du pays de Canaan par un élément étranger.

Même le débat, de caractère juridique, sur « qui est juif ? » n’a pas préoccupé ces historiens : pour eux, est juif tout descendant du peuple contraint à l’exil il y a deux mille ans.

Paradoxalement, cet « événement fondateur » dans l’histoire des Juifs, d’où la diaspora tire son origine, n’a pas donné lieu au moindre ouvrage de recherche. Et pour une raison bien prosaïque : les Romains n’ont jamais exilé de peuple sur tout le flanc oriental de la Méditerranée. A l’exception des prisonniers réduits en esclavage, les habitants de Judée continuèrent de vivre sur leurs terres, même après la destruction du second temple. Une partie d’entre eux se convertit au christianisme au IVe siècle, tandis que la grande majorité se rallia à l’islam lors de la conquête arabe au VIIe siècle.

L’auteur conclut son ouvrage en prenant un modèle d’identification possible sur des pays comme le Canada, la Suisse ou la Belgique : pourquoi ne pas faire cohabiter des populations de culture et de langues différentes dans deux provinces d’un même état ? «Si le passé de la nation relève essentiellement d’un mythe onirique, il faudrait commencer à repenser son avenir, juste avant que le rêve ne se transforme en cauchemar ! »
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Comment j'ai cessé d'être juif

Très bonne initiation aux deux grands autres livres de Sand sur la question juive actuelle. Sand est un historien accompli mais aussi un intellectuel honnête et surtout un véritable « humaniste » : contrairement à ce qu'ont pu en dire certains de ces détracteurs enfermés dans les logiques qu'il dénonce précisément (particulièrement en France), Sand n'est pas une nouvelle image de la haine de soi : il dresse un réquisitoire (ici rapide) de l'impasse d'un État ethoncratique et raciste, il s'érige contre ce que les sionistes négationnistes de ce qu'est la vraie judéité font de l'Etat d'Israël auquel il est pourtant attaché et qui pourrait devenir une vraie démocratie s'il n'était pas gouverné par des extrémistes dignes des plus sombres pages de l'histoire mondiale contemporaine. Sand a cessé d'être juif parce que ce que les « nouveaux juifs », vrais faux juifs ayant renoncé à la culture yiddish ancestrale et à la pratique cultuelle personnelle (au profit de pratiques mondaines) , qui sont aujourd'hui à la tête d'un État (qui en défendent la politique) en rien démocratique et prétendument juif ont fait de cette identité avant tout religieuse. Il se revendique israélien, ouvert, tolérant, humaniste, conspuant aussi bien les sionistes fascisants que les antisémites viscéraux (deux faces d'une même pièce de la haine de l'autre).
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La mort du Khazar rouge

Le titre de ce roman policier est déjà plein d’intrigue : Certes la mort est attendue dans un roman policier, mais le Khazar ancien empire d’Asie centrale et son qualificatif rouge emplissent le titre de mystère ! Si c’était le titre d’un essai historique pourquoi pas mais l’enquête d’un détective de roman policier peut-elle vraiment concerner la disparition d’un empire nomade turc au VIIIe siècle ?

C’est que ce roman policier est l’œuvre d’un historien israélien qui à travers ce récit traite de ses sujets de prédilection parmi lesquels le prosélytisme juif qui fait que les juifs ont des origines plurielles ce qui contredit le récit national.

Loin de ce VIIIe siècle médiéval, l’intrigue se déroule dans un cadre spatio-temporel troublé, celui de la première Intifada et de la fondation du Hamas, des accords d’Oslo, de l’assassinat d’Yitzhak Rabin, de l’arrivée au pouvoir de Benjamin Netanyahou, de la deuxième Intifada et de l’enlisement des espoirs de paix israélo-palestinienne. C’est aussi le temps de la décriminalisation de l’homosexualité en 1988.

Dès lors l’intrigue de ce roman tourne autour du meurtre en 1987 d’un universitaire israélien Yitzhak Litvak, qui justement s’était intéressé à cette théorie du prosélytisme. Peu après le jumeau de Litvak est assassiné à son tour or ce dernier ne menait aucune recherche historique : il était en hôpital psychiatrique ! Et puis Avivit, une jeune femme étudiante à l’université et impliquée dans des groupuscules de gauche est également assassinée sauvagement sur une plage de Tel-Aviv. C’est le commissaire Émile Morkus, un arabe chrétien époux d’une ukrainienne, qui est chargé de l’enquête. Or aucune de ces enquêtes n’aboutit avant le départ en retraite du commissaire.

C’est là l’originalité du roman : grâce au point de vue omniscient, le lecteur connaît bien avant le commissaire le nom du coupable. Avant son départ en retraite le commissaire fera chou blanc sur toutes ses enquêtes. Or en 2007 un nouvel assassinat a lieu, celui d'Yéhouda Guershoni. Il s’agit encore d’un universitaire qui lui aussi travaillait sur le prosélytisme juif et sur le récit national. L’enquête est reprise par le successeur de Morkus. Elle piétine. Morkus s’associe en secret à l’enquête. Cependant Gina, une jeune universitaire de Tel-Aviv également a récupéré les documents de travail de la victime et entreprend de poursuivre ses travaux ce qui lui vaut quelques agressions dont on ignore encore l’origine. Plus précisément, la police en ignore encore l’origine mais le lecteur sait bien que cet agent ultra-sioniste du Shabak (sécurité intérieure) que le narrateur suit depuis le début est forcément mêlé à ces affaires. Étrange ironie dramatique dans un roman policier. La fin du roman nous réserve pourtant des surprises !


Lien : http://www.lirelire.net/2019..
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Deux peuples pour un État ?. Relire l'histoi..

Shlomo Sand fait partie de ce qu'on appelle les "nouveaux historiens israéliens", en général très critiques de l'attitude de leur pays à l'égard des Palestiniens; Il est également l'auteur du très remarqué "Comment le Peuple Juif fut inventé" dont la thèse est qu'il n'y a jamais eu d'expulsion des Juifs hors de Palestine après la prise de Jérusalem et la destruction du Temple par Titus, mais que les Hébreux restèrent sur place et se convertirent au christianisme ou à l'Islam; ils sont les ancêtres des Palestiniens actuels; les Juifs de la diaspora sont en réalité principalement des descendants de convertis sur tout le pourtour méditerranéen, ou des Khazars pour les juifs d'Europe orientale (Je me permets d'en conseiller vivement la lecture.

Ce petit apple est nécessaire pour bien comprendre les thèses exposées par Sand dans le présent livre, qui est principalement une histoire du mouvement sioniste.

Selon Sand en effet les sionistes historiques avaient pleinement conscience de la situation exposée sir-dessus et envisageaient seulement la création en Palestine d'un foyer juif, sans expulsion des populations locales; l'idéologie officielle de l'état d'israël en la matière (les Juifs de la Diaspora sont les descendants des Juifs du premier siècle expulsés par les Romains; ils ont donc un droit historique sur la terre d'Israël, qui prime celui de ses occupants.

Cette déviation, élaborée en pleine conscience par les dirigeants israéliens, lors de la création de l'état pour des raisons opportunistes, a entrainé la situation que nous connaissons; depuis 1948 les sionistes se sont de plus en plus radicalisés (*).

Tout cela est exposé à travers une histoire très complète de l'histoire du mouvement sioniste, de ses différentes tendances, de leurs affrontements et de ses leaders; sur ce point la lecture en est malheureusement parfois un peu fastidieuse pour le lecteur profane



(*) il ne s'agit pas ici de faire le procès du sionisme ni du droit à l'existence de l'état d'Israël, et encore moins de faire de l'anti-sionisme, qui n'est trop souvent que l'habit neuf de l'antisémitisme;
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Comment j'ai cessé d'être juif

Je souhaite démissionner et cesser de me considérer comme juif



Je ne vais pas ici discuter de « divergences » avec l’auteur sur son appréciation des Lumières, sur ce que pourrait être « un peuple » ou « une nation », entre auto-dénomination et imaginaire, entre inventions et effets matériels. Cela n’est de toute façon qu’accessoire en regard de l’objet de son livre, d’autant que nous partageons probablement la nécessité d’inscrire leurs inventions et leurs réalités dans l’histoire. Il n’y a ni peuple ni nation qui ne soit qu’historique, et pour les nations, leurs inventions/constructions sont récentes (XIXe siècle).



Shlomo Sand reprend en les synthétisant ses analyses antérieures et les conjuguent à des dimensions plus personnelles : de la critique de la judéité « comme une essence immuable et monolithique », de l’État d’Israël comme celui des « juifs du monde » et « non pas comme l’expression organique de la souveraineté démocratique du corps citoyen qui y réside », à la mise en cause de cette « identité démente » qui ne relève pas du libre choix et au refus des sionistes de reconnaître le principe d’une nationalité israélienne. « Pour cela, j’extrairai de ma mémoire friable des grumeaux de poussière et dévoilerai certaines composantes des identités personnelles acquises au cours de ma vie ».



L’auteur soulignera que « l’identité n’est pas un couvre-chef », que « le moi s’invente et se fixe une identité dans un dialogue permanent avec le regard de l’autre ». Il interroge la « culture juive laïque », avec un regard mélancolique sur le Yiddishland et dénonce le présent étouffé par les traditions. Son parcours plonge dans le temps long, l’histoire ancienne, les rapports entre « juifs, chrétiens et musulmans », la judéophobie en Europe. Il évoque, entre autres, la figure de Bernard Lazare, l’ancien empire khazar juif, les pogroms et les déracinements du peuple yiddish, cette culture niée à la fois par le sionisme et les courants communistes et exterminée par les nazis.



Il examine, entre autres, la fabrication de l’hébreu qui devrait se nommer l’israélien, le rejet du yiddish, la négation en soi de toute arabité des juives et juifs du proche et moyen-orient, l’invention d’un peuple-race, le mythe religieux de la descendance d’Abraham, la légende chrétienne du peuple maudit, le rôle de l’appareil éducatif et de l’appareil militaire dans la construction de l’identité, la Bible comme livre d’histoire héroïque et laïque.



J’ai particulièrement apprécié « Se souvenir de toutes les victimes » dont la dénonciation de « la revendication intransigeante de l’exclusivité juive sur le crime nazi », les suites des questions d’une enfant après la lecture de la Haggadah de Pâque, la critique de la soit-disant supériorité morale juive, ou les interrogations sur la « vocation universelle » des principes des dix commandements.



Avec force l’auteur s’interroge « sur qui est juif en Israël ?», les lois religieuses et les lois civiques, l’ethnocratie sioniste, le judéocentrisme en croissance de l’État, « être juif en Israël signifie être un citoyen privilégié qui jouit de prérogatives refusées à ceux qui ne sont pas juifs, et particulièrement aux Arabes ». Les interrogations se poursuivent avec : Qui est juif en « diaspora » ?



Shlomo Sand conclut « Sortir du club exclusif » : « Supportant mal que les lois israéliennes m’imposent l’appartenance à une ethnie fictive, supportant encore plus mal d’apparaître auprès du reste du monde comme membre d’un club d’élus, je souhaite démissionner et cesser de me considérer comme juif »



Conscient de vivre « dans l’une des sociétés les plus racistes du monde occidental », après cette démission, il n’entend pas cependant renoncer à espérer. Shlomo Sand est certes fatigué « et sens que les dernières feuilles de la raison tombent de notre arbre d’action politique, nous laissant à découvert face aux critiques des sorciers somnambules de la tribu », mais il continuera « d’écrire des livres semblables à celui dont vous achevez la lecture » et nous continuerons à les lire.



Ne pas accepter une « identité » octroyée, se libérer de « cette étreinte déterministe », ne pas accepter les mythologies construites pour l’étayer, ne pas passer sous silence les crimes commis en son nom, est un cri politique salutaire. Un cri souvent poussé par les dominé-e-s dans des rapports sociaux, enfermé-e-s dans des identités inventées (« La politique moderne des identités est faite de fils barbelés, de murailles et de barrages qui définissent et bornent des collectifs, petits ou grands ») pour mieux les essentialiser ou les naturaliser, pour justifier les ordres sociaux bénéficiant aux dominant-e-s. Cette non-acceptation politique, par un être humain socialement situé du coté d’une domination (ici un israélien qui reconnaît et combat la domination et les spoliations des palestinien-ne-s) est beaucoup plus rare. Comment ne pas penser au « Refuser d’être un homme » de John Stoltenberg;

Les identités des êtres humains sont à la fois plurielles, variables, historiquement et socialement construites, nous pouvons les changer et sortir de leur « club exclusif » où certain-e-s voudraient nous confiner.



Je ne sais si Shlomo Sand partagerait cette opinion. Quoiqu’il en soit, je souligne sa démarche intellectuelle, son refus d’être identifié pour ce qu’il ne veut pas. Il n’a donc pas cessé, bien au contraire, d’être un être humain et de le revendiquer…
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Comment la terre d’Israël fut inventée

Au travers de ce démontage des théories Sionistes, Shlomo Sand me semble ici en fait surtout vouloir, plutôt que de remettre en cause son existence, ouvrir la réflexion sur la possibilité "d'un autre" Israel.

Les grandes lignes de son propos tentent de démontrer, Bible et autres sources à l'appui, que la terre d'Israel est un terme non fondé historiquement, et que la présence au travers du temps des juifs en ce lieu est certes légitime à différents égards, mais non liée à la religion, ou en tous cas ne doit pas l'être.

Un deuxième axe de la réflexion tente de remettre en cause le droit historique des juifs sur cette terre. Selon son propos, les juifs étaient effectivement présents, mais d'autres peuples aussi, et l'histoire mondiale regorge de situations identiques de mouvements de culture et de population. La proposition de cohabitation pacifique et de partage au sein d'un état laïque me semblent sous entendue.

Le ton est parfois un peu provocateur, la vision me semble très subjective, mais les arguments sont intéressants, précis, référencés et documentés. Tout ceci étant développé dans une écriture agréable.

Ce livre, de part ses informations, ses mises en perspective et les réflexions qu'il induit, m'a aussi permis de franchir un pas dans la compréhension de la situation et des comportements réciproques, comme par exemple concernant les colonies.

Outre le propos principal du livre, j'ai aussi trouvé un intérêt plus historique au récit concernant les détails apportés quant au contexte de la création d'Israel, la vision colonialiste, sociologique et les différents états d'esprits des protagonistes (Sionistes, puissances coloniales, juifs de la diaspora...).

En conlusion, je recommanderai vraiment cet ouvrage qui a le grand mérite, peu importe que l'on soit d'accord ou pas avec la vision, de porter un message et un discours différents de ce que l'on entend généralement à l'extérieur.

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Crépuscule de l'histoire

Un essai très intéressant sur l'histoire de l'histoire en tant que discipline, et l'évolution de ses conceptions depuis Hérodote, dans le cadre d'une réflexion sur la scientificité de la discipline. L'auteur la met en doute, ainsi que l'existence d'une vérité objective. Sur ce dernier point, je serais tenté de citer Steven Pinker : la vérité existe, je ne la connais pas, et vérité existe, mais je ne la connais pas et vous non plus. Mais il est vrai qu'elle est inatteignable en partant de sources qui seront forcément lacunaire. Sand consacre le couplet obligé à la déconstruction du roman national et à l'idée partiellement fausse au moins pour la France de la construction des identités nationales au XIXeme siècle seulement. L'insistance qu'il y met est cela dit bien naturelle de la part d'un Israëlien progressiste. Dans ce pays en effet le roman national n'est autre que la Bible prise comme un document historique, ce qui légitime la spoliation des Palestiniens.Sand a consacré à la question deux livres passionnants dont les titres parlent d'eux-mêmes. "comment le peuple juif fut inventé" et "comment la terre d'Israël fut inventée". Il y fait allusion dans le présent livre à titre d'illustration et je renvoie les curieux à ces ouvrages passionnants?

Cela dit, il apparaît à plusieurs reprises que Sand a quelques lacunes en Histoire de l'Europe et particulièrement en Histoire de France. Cela est tout à fait excusable : il a fait ses études en Israël où la matière est très peu enseignée.'Il a certes été chargé de cours à l'école des hautes études en sciences sociales, mais pour un cours d'histoire des idée politiques, dans la lignée de sa thèse sur Georges Sorel.

Mais certaines choses m'ont un peu agacé. Par exemple, il écrit que Voltaire s'est " procuré un titre de noblesse" alors qu'il avait simplement adopté une particule de courtoisie, et qu'il aurait vécu " sous la protection d'un puissant marquis" alors qu'au contraire le Marquis en question, ruiné, vécut de nombreuses années aux crochets de Voltaire en qualité de mari complaisant de la maîtresse de ce dernier, Émilie du Châtelet.

C'est un détail, mais, pour une fois, une vérité objective.

Là je pinaille. Il s'agit d'un excellent livre, un peu technique certes, même si on peut prendre du recul avec certaines de ses conclusions.

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Comment j'ai cessé d'être juif

Cet essai de Shlomo Sand est pour moi une excellente découverte. Une lecture culturellement enrichissante qui amène à la réflexion sur l'identité du peuple juif. Un témoignage qui lui a valu le parjure d'une grande partie de sa communauté comme il l'anticipait lui même dans l'introduction de son livre.



Son point de vue objectif concernant le colonialisme sioniste est le point fort de ce fascicule, on y apprend beaucoup d'éléments importants sur l'histoire du judaïsme avant et après la naissance d'Israel. Du mépris des juifs d'Orient envers les Ashkénazes et les Séfarades mais aussi l’évolution de la langue de l'Exil (le yiddish) ainsi que de sa perception qui s'est beaucoup métamorphosée au sein même du pays. Il met en avant les agissements israéliens à l’égard des Palestiniens tout en démontrant la grande manipulation de la shoah qu'il qualifie lui même d'industrialisation de la culpabilité mise en place par les sionistes.



De la victimisation à la ségrégation, l'auteur à pleinement conscience de vivre dans l’une des sociétés les plus racistes du monde occidental et le prouve d'une manière remarquablement réfléchie.



Son synthétisme permet une lecture agréable et enrichissante pour son lecteur qu'il soit juif laïc, ethno-centriste, sioniste ou simple goyim. Une expérience qui m'a donné envie de découvrir l'auteur au travers de ses écrits.





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Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Énorme essai historique et colossale source d'informations, l'essai de Shlomo Sand est époustouflant !

Son analyse du peuple juif correspond finalement à plusieurs thèses de Doctorat mises bout à bout. Le travail de recherche est titanesque : toutes les hypothèses sont passées au crible ainsi que les recherches les plus récentes.

C'est une espèce de méta-histoire du peuple juif truffée de réflexions "politiquement incorrectes" mais humainement fascinantes.

Bref, un essai qui me semble tout à fait incontournable pour toutes celles et ceux que la question intéresse.

Notez l'impertinence du titre :)
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Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Excellent livre qui nous montre comment les livres de la bible furent écrits, qui remet en question Moise, David, etc..., et qui insiste sur l'importance du roi Josias. Livre courageux qui semble montrer, prouver que le peuple juif qui se définit aujourd'hui dans l'état Israel, est une fabrication, comme tous les peuples, nations, états du monde, d'ailleurs. Une bonne baffe aux nationalismes de toutes sortes!
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Comment le peuple juif fut inventé : De la Bi..

Le livre a déplu à beaucoup de gens, tant il détruit de vérités que d'aucuns croyaient bien établie.

Pourtant Sand n'écrit rien qui ne soit pas conforme au dernier état des connaissances historiques et archéologiques. Il n'est pas le seul, certains s'expriment seulement avec plus de prudence.

Alors oui, il n'y a pas eu d'Exode, Moïse n'a jamais existé, le Pentateuque a probablement été écrit au VI siècle av JC pour des raisons politiques alors que les Hébreux n'étaient probablement pas monothéistes, David et Salomon sont des personnages mythiques inspirés au mieux de petits chefs de tribu, le Royaume de Salomon n'a jamais existé, ni d'ailleurs le Royaume unifié. Juda et Israël (qu'on appellera plus tard Samarie ) étaient deux états indépendants, sans doute avec des cultures très proche du, le seuil temple de Jérusalem dont l'existence soit certaine est celui d'Hérode...

Et les Juifs n'ont pas quitté en masse la Palestine après la destruction du Temple en 70.

Ce qui s'est répandu sur le pourtour méditerranéen, ce n'est pas le peuple juif, c'est la religion juive. La grande majorité des Juifs actuels ne descendent pas des anciens Hébreux mais de convertis.

Tout cela est dérangeant pour les Juifs, les Chrétiens un peu moins, et dans une moindre mesure les musulmans.

Cela est surtout dérangeant pour l'État d'Israël et sa prétention à incarner les anciens Hébreux. Il ne faut pas y voir de l'antisémitisme, ni même de l'antisionisme. Sand est citoyen israélien, de même d'ailleurs que beaucoup d'autres historiens et archéologues de la même mouvance. Et c'est à l'honneur d'Israël qu'ils puissent s'exprimer librement.

De même cela ne remet pas en cause le droit à l'existence d'Israël. Il a ce droit du seul fait qu'il existe, qu'il est une réalité, qu'il peuplé de gens qui en majorité y sont nés et ont de ce fait des droits sur cette terre, comme en avaient les Palestiniens en 1947.

Au demeurant ni les uns ni les autres ne sont particulièrement des descendants des occupants de la Palestine au premier siècle. Au bout de deux mille ans, personne ne descend plus de personne, ou, ce qui revient au même, tout le monde descend de tout le monde.

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