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Critiques de Stéphane Servant (1165)
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La langue des bêtes

Cette lecture me laisse une drôle d'impression. C'est un belle langue, qui trouble la frontière entre le réel et l'imaginaire, la vie et la magie. Mais le tout sur fond de détresse et de violence. La vie de Petite est faite de beaucoup de violence. D'amour aussi, je le reconnais, mais c'est la violence qui m'a marquée, et perturbée. Le père, cet ogre, est effrayant. La mère, cet être évanescent, est effrayante. Ce lieu, le puits aux anges, est effrayant. L'attitude de Petite, son imaginaire est effrayant. Et la frontière entre onirisme (violent) et réalité me pose vraiment question : à quel ado puis-je conseiller ce livre ? Là j'avoue que je ne vois pas...

Donc une lecture passionnante, à la langue maîtrisée, qui me marquera longtemps, mais qui m'a effrayée.
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Le Coeur des louves

«Tout commence par une histoire. Tout commence toujours par une histoire.» Célia arrive dans un village du sud dans la maison de sa grand-mère décédée, Tina. Sa mère, Catherine, la rejoindra plus tard. Célia est un peu paumée, pas à sa place dans un village aux regards inquiétants qui la jugent étrangère. Seule Alice, une amie d’enfance, lui ouvre ses bras. On aurait pu croire que l’histoire commence là, avec l’errance de Célia. En fait, non. Elle débute avec Tina, sa grand-mère au passé trouble. Secrets, disgrâce, violence, … beaucoup se cache dans un passé qui empoisonne le présent. Célia sera-t-elle celle qui va faire exploser les murs infranchissables du temps ?

J’ai été giflée par ce roman. Une écriture intelligente et sacrément belle. Une ambiance qui prend aux tripes. Une virilité étouffante. Des hommes qui se croient tout permis. Des femmes qui ne peuvent que se soumettre. Des vies qui se gâchent elles-mêmes. Et Tina, Catherine, Célia et Alice, qui se font louves pour échapper à tout cela. Elles hurlent pour prouver leur désarroi. «C’est le cri, le hurlement, la plainte de ces femmes qui sont en-dehors du monde parce que les hommes leur ont refusé le droit d’aller librement dans le monde. C’est la rage, la colère, la peur, les pleurs, le trop-plein de vie et les ombres de la mort, un mystère insondable qui n’en finit pas de résonner (…)» Le cœur du roman est ici, dans celui des louves qui réclament vengeance. Quelle puissance se dégage des pages avec ces femmes qui défient les convenances !

Ce roman est un hymne à la féminité, à la liberté et à la vérité. En tant que lecteur, nous grandissons en même temps que Célia. L’histoire est complexe, riche, sans complaisance, ni facilité. On est emporté dans le flux des vérités de chacun. L’auteur bouscule notre confort. Quand Alice et Célia deviennent louves en se parant de fourrure animale, je me suis sentie à la fois dérangée et admirative. Ces jeunes filles osent libérer leur sauvagerie et devenir entières en accord total avec leur conscience et leurs désirs. Elles réveillent l’animal qui est en nous.

Après son excellent «Souviens-toi de la lune», Stéphane Servant m’éblouit à nouveau. Merci à lui.

«Je suis louve.

Sur mon pelage court le chant du vent.

Sous mes pattes, la terre qui pulse.

Le cœur de la terre.

Boum boum Boum boum Boum boum»

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Le machin

Ce très grand album au format peu commode pour les petites mains met en avant l'imagination fertile des animaux.

Quand Bobo l'éléphant se coiffe d'un Machin" Kiki l'alligator se moque de lui trouvant un autre usage au bout de tissu. Et ainsi défilent les animaux qui chacun à leur tour trouveront une façon personnelle d'utiliser le chiffon.

La fin reste drôle en incluant un petit homme dans les personnages.

Un album qui attise la curiosité des enfants et où ils découvriront les multiples usages d'un objet selon les besoins de chacun.

Les illustrations sont fabriquée à partir de bouts de tissus. Et pourquoi pas prolonger la lecture en proposant une activité manuelle autour du tissu : c'est une manière d'explorer la propre imagination des enfants.
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Sirius

WHAOU!

Voilà le premier mot qui me vient à l'esprit quand je repense à Sirius !

Il m'a été recommandé de nombreuse fois par la même personne donc je me suis dis il doit pas être mal.

C'est vrai que j'ai été surprise car je m'attendais pas à ça.

C'était beau extrêmement beau ! C'est la première fois que cela m'arrive de trouver un livre beau.

Au début du roman Kid m'agassait beaucoup avec sa façon de parler mais aussi surtout il était hyper têtu ! GRRRR....

Mais après ( vers la 2nde moitié ) je me suis vraiment attachée à lui et je l'ai trouvé même mignon alors comme quoi tout peut arriver !

Moi qui adore les romans post apocalyptiques j'ai trouvé cette histoire trop belle pour le contexte. Mais c'est un point positif car cela montre la naïveté des enfants.

J'ai adoré le côté un peu fantastique avec les animaux.

Et enfin, l'écriture est très belle on se plonge très très facilement dans la lecture.



Je recommande vraiment ce livre même à ceux qui n'aiment pas le genre post apocalypse.

Alors foncez le lire !
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Monstres

Otto est un petit garçon presque comme les autres. Presque, parce qu'il n'est pas très bien considéré par les autres, enfants comme reste de la population de son village : il est en effet physiquement différent car un oiseau a échangé son coeur avec le sien pendant la grossesse de sa mère, selon elle. Il est, de fait, le monstre du village. Alors, lorsque le Cirque d'Erêves s'arrête, avec comme merveilleuse attraction, le Monstre d'Erêves, Otto veut, bien sûr, voir un vrai monstre...



Roman illustré par l'intermédiaire d'un magnifique trait réaliste en noir et blanc qui rehausse parfaitement la richesse et la fluidité du propos , Monstres est une belle surprise, en ce qu'il déjoue les attendus en termes de monstruosité, et permet une belle leçon de relativisme, de tolérance face à l'altérité, quelle qu'elle soit. Il est aussi un roman touchant sur l'amitié, sur la façon dont elle parvient justement à déjouer les codes attendus, pour mieux les outrepasser.



Vraiment émue par ce roman, tant narrativement que graphiquement, je vais l'offrir à mon fils, qui devrait apprécier, lui aussi, le connaissant, lorsqu'il sera un peu plus grand.



Je remercie les éditions Thierry Magnier et NetGalley pour la découverte de Stéphane Servant et de Nicolas Zouliamis.
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Monstres

Le jeune Otto est intrigué par le cirque arrivant dans son village, une de leurs attractions, est un MONSTRE terrifiant... Surtout que lui est considéré comme un monstre par ses petits camarades. Il est curieux de voir plus effrayant que lui.

Une belle histoire sur la différence pour les plus jeunes, elle peut prêter à sourire, une fois la surprise dévoilée car ce n'est pas ce qu'on s'imaginait. Les personnages de Nicolas Zouliamis sont parfaitement orientés pour que l'étonnement soit au rendez-vous. On prend plaisir à se perdre dans ses dessins au crayon pour découvrir ce monde étrange. Le nom du cirque prête à sourire, "cirque d'Erêves", cirque des rêves, car tout se passe comme rêve et réalité étaient inversés. Une douceur se dégage de cette histoire, peut-être est-ce qu'elle se passe la nuit mais il n'y a aucune peur, juste une belle tranquillité.

Une jolie découverte !
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Cinq minutes et des sablés

Ce livre est une pépite. Découvert dans le cadre du prix des incorruptibles CE1, je suis tombée sous le charme de cet album singulier.



Il aborde avec poésie et humour des thèmes plutôt difficiles: la mort, la vieillesse, la solitude.



Ecrit comme un conte en ritournelle avec ce petit refrain "cinq minutes de plus ou de moins quelle importance?"



Ce livre pourrait être triste alors que c'est une ôde à la vie, à la joie.

Une petite vieille est seule dans sa cuisine et elle attend. Elle attend la Mort puisqu'il n'y a plus rien dans sa vie. La Mort justement se présente avec sa belle voiture rouge. La vieille est prête. Elle n'a plus que ses chaussures à mettre. Mais comme elle sait recevoir elle offre une tasse de thé à la Mort. Puis comme on n'est pas à 5 mintues près, elle prépare des sablés....

La vie revient avec le chat, la jeune fille, le voisin musicien... On joue, on rit, on danse...



Ce livre est très fort. Avec son ton joyeux il interpelle cependant sur la solitude des personnes agées, sur le partage. Il incite aussi pleinement à vivre sa vie à 200%.
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Cinq minutes et des sablés

Attention ! Ceci est un album jeunesse qui pourrait provoquer une prise de conscience chez les adultes. Si cela devait être le cas, il n’est jamais trop tard pour agir.



La petite vieille s’ennuie seule chez elle et les journées défilent sans que rien ne vienne perturber sa routine quotidienne. Alors elle a décidé d’attendre patiemment la mort.



Elle croit son heure venue quand Madame la Mort arrive dans sa belle auto rouge. La petite vieille est prête, il ne lui reste qu’à mettre ses chaussures, mais comme elle sait recevoir, elle offre un thé à son invitée.... cela fait si longtemps qu’elle n’avait pas reçu de la visite. Pour accompagner le thé, des sablés au gingembre seraient parfaits ! Laissez-moi le temps de vous préparer des sablés dit-elle à Madame la Mort. 5 minutes de plus ou 5 minutes de moins, quelle importance ?



Commence alors un vrai défilé de personnages curieux attirés par l’animation inhabituelle qu’il règne chez la petite vieille... et pendant ce temps, Madame la Mort attend...



Gros coup de cœur, pour ce thème auquel je suis sensible : la solitude des personnes âgées. Certaines se renferment sur elles-mêmes, d’autres n’ont presque plus de contacts avec leurs enfants et petits-enfants trop occupés à vivre leur vie et les petits vieux se sentent inutiles. Alors, à quoi bon lutter ?



Cet album montre qu’un petit effort de la part des jeunes comme des anciens permet de renouer du lien social. D’ailleurs, il n’y a pas qu’en famille que cela se joue, entre voisins l’entraide et la convivialité sont importantes aussi.



Les dessins sont doux et explicites : par exemple quand Madame la Mort arrive dans une voiture qui aurait fait pâlir d’envie Cruella d’enfer. C'est un personnage effrayant, mais qui pourtant joue le jeu et semble apprécier les moments passés auprès d’une petite vieille qui retrouve le sourire au fur et à mesure que sa maison s’anime.



J’avais déjà énormément aimé « La culotte du loup » et "Le Crafougna" , deux autres albums de Stéphane Servant aux éditions Didier Jeunesse . Je sais désormais que je vais être plus attentive à ses futures publications.​



« 5 minutes et des sablés » est un gros coup de cœur pour le sujet qui mérite qu’on s’y attarde (et qu’on fasse des efforts) et pour le personnage de Madame la Mort, qui est savamment dosé, un vrai mélange de féminité hautaine et d’envies enfantines...



J’ai testé ce livre sur 3 enfants qui ont entre 4 et 7 ans, j’ai été étonnée de les voir si réceptifs à l’histoire de cet album. Les scènes de danses, de jeux, les attirent énormément et les font beaucoup parler. Il ne me reste plus qu'à tester la recette des sablés au gingembre qui se trouve en dernière page !


Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Sirius

"Sirius" est un récit post-apocalyptique par un auteur que je connaissais déjà. Effectivement, j'avais lu "Félines" de Stéphane Servant, qui avait été un immeeeeeeense coup de cœur. Alors quand j'ai vu ce livre, avec en plus sa très jolie couverture, je n'ai pas hésité très longtemps.



Au début, j'ai eu du mal, je l'avoue. Kid m'agaçait énormément, Avril ne s'énervait jamais contre lui, bref je trouvais cela insupportable :'). De plus, l'histoire ne m'a pas captivé, du moins durant la première moitié.



Mais par la suite, j'ai fini par être plongée dans le récit avec nos deux protagonistes. Je me suis beaucoup attachée à Kid au final (après un départ difficile, je le reconnais) et j'ai adoré la deuxième moitié du bouquin.

Et cette fin... c'était juste beau, en fait. Beau à lire.



J'ai décidé de retenir principalement la seconde moitié du livre car c'est celle qui m'a le plus marqué et que j'ai vraiment pris plaisir à lire ; c'est donc pour cette raison que je mets 4/5. C'est une très belle découverte, bien écrite et pleine de poésie, que je suis très heureuse d'avoir lu, malgré le fait que j'aie eu du mal à rentrer dans l'histoire et à m'attacher aux personnages. ♡
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Félines

Un roman féministe mais aussi écologiste !



Dès le début, l'auteur nous prévient que ce roman n'est pas une fiction, c'est même un témoignage fort, exceptionnel devrais-je dire, que lui et son éditeur ont le courage de porter à notre connaissance.

En effet, ils risquent gros à révéler ce que l'on essaye de nous cacher, "on" étant le gouvernement de l'intégriste Savini et de sa "ligue de la lumière". Et puis l'équilibre de la société pourrait changer, ne plus répondre à la norme que l'on connait. L'avenir pourrait être les "félines" plutôt que les humains...



Louise a 17 ans et assiste au lynchage sur les réseaux sociaux d'Alexia, une jeune fille dont le corps est en train de se transformer... Celui-ci se recouvre de poils ! Elle souffre tellement qu'elle est poussée au suicide.

Louise, profondément choquée, comprend rapidement que la mutation qui touche Alexia, touche également d'autres jeunes filles. Et elle se demande si elle-même ne va pas être atteinte.



Quel est donc cette étrange "mutation" qui fait que seules les jeunes filles entre 10 et 18 ans sont touchées ? Pour Savini et sa ligue, c'est parce qu'elles sont impures et pour contrer ce "mal", son groupe se pare de blanc (on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec le klu klux klan) et s'autorise des discours haineux envers ces jeunes filles, allant jusqu'à accepter les lynchages, et autres tortures.

Camille (à qui est dédié ce roman), la fille de l'écrivain qui recueille la parole de Louise, va même jusqu'à tenter de l'assassiner. Mais Savini est plus fort, c'est Camille qui meurt et lui qui accède au pouvoir, avec le soutien d'une majorité de la population en plus. Sa dictature va donc pouvoir se mettre en place et faire passer des lois rabaissant les jeunes femmes atteintes de la mutation au rang d'animaux, et autorisant leur incarcération dans des camps de travail.



Louise, la première à se révolter, va devenir l'icône de ce nouveau genre hybride, mi femme mi féline, en se mettant à nue, se montrant telle qu'elle est à l'extérieur et à l'intérieur... Une belle personne, une belle âme avec les capacité exceptionnelles des félins.

Dès lors, la chasse à la femme est ouverte !

Heureusement, Louise a des alliés : les autres félines d'abord, son père ensuite qui ne l'abandonne jamais, le libraire monsieur Blanchet (normal, on a toujours besoin d'un bon libraire) et puis Tom, le fabuleux Tom, l'amoureux, le chevalier blanc.



C'est très difficile pour moi de parler de ce roman, tellement il est riche. Les thèmes sont puissants d'abord : écologie, féminisme, harcèlement, découverte de l'amour, la famille, la condition animale, le droit à la différence. Les personnages sont profonds et le suspense intense.

On y retrouve la poésie de Stephane Servant, son engagement pour les grandes causes et ici, celle qui ressort le plus pour moi, c'est la défense des FEMMES (mais aussi de tous ceux qui sont différents) ! Alors merci pour cette considération si subtilement instillée dans ce roman.



Je retrouve les grandes inquiétudes sous jacentes, lues aussi dans Sirius : les animaux responsables de tous les maux, la stérilité, le peur de l'autre qui engendre la violence, notamment celle faite à la nature.

Et c'est aussi ce qui me plait chez cet auteur, son engagement pour la nature.



Le message est très fort, sera-t-il entendu par tous ?

En tout cas, n'hésitez-pas à ouvrir ce roman, vous ne serez pas déçus !
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Sirius

Cet ouvrage, il en aura fait des allers-retours entre les rayons de la bibliothèque et ma pile à lire ! Plusieurs fois, j’ai tenté d’emprunter ce petit pavé en espérant prendre le temps de le lire, puis je le rendais, non sans regrets. J’ignorais totalement si ce livre allait me plaire ou non… En effet, après voir lu beaucoup de critiques unanimes, je craignais de mettre la barre trop haut. C’est finalement l’avis de Stelphique qui m’a boosté, si bien que je m’y suis attaqué le temps d’un week-end. La lecture fut globalement agréable, prenante, assez déroutante, originale et un brin loufoque. J’avoue que l’on frôle parfois l’ovni littéraire, si bien que j’ai un doute sur le fait que l’intrigue plaise à tout le monde en raison de son côté onirique et fantastique… En tout cas, l’avancée du récit et son dénouement sont vraiment atypiques. Pour ma part, j’ai refermé « Sirius » avec satisfaction.



L’un des points forts de ce titre est son univers post-apocalyptique. La vie n’est plus ce qu’elle était : la majorité des animaux sont morts, la nature peine à repousser, les villes n’existent plus, les tremblements de terre sont fréquents et chaque créature n’est plus apte à donner naissance. Le concept d’enfanter a disparu… Ainsi, les humains se contentent de survivre et de vivre en ermite ou en groupe… J’ai trouvé que l’auteur retranscrivait bien le chaos. On sent que l’Homme a franchi un cap qui a complètement anéanti l’humanité. Or, il continue de semer le mal, puisqu’il semble être fréquent que certains cherchent des vivres là où ils le peuvent… Quitte à commettre le pire… ! L’atmosphère est sombre, oppressante et sinistre : chaque rencontre peut conduire à la mort. En effet, la démence, la fin ou la solitude semblent avoir rongé les rescapés. On est donc dans un climat d’incertitude, puisque la personne dont on croise la route peut aussi bien nous vouloir du bien que du mal et peut également agir brutalement par peur ou pour se défendre. Pourtant, malgré le contexte, j’ai trouvé que le texte dégageait parfois quelque chose de joyeux… L’histoire se déroule aux côtés d’Avril, une adolescente à la peau ébène et à l’épaule tatouée d’une étoile noire, qui a pris Kid, un bambin à la peau laiteuse, sous son aile. Malgré leurs différences physiques, Avril affirme qu’il s’agit de son frère. Elle se donne véritablement corps et âme pour lui. Leur lien apporte une véritable bouffée de fraîcheur. Kid est garçon innocent plein de naïveté, de gentillesse et de curiosité. Sa vision utopique et candide du monde (l’ancien comme l’actuel) rend parfois l’ambiance douce et pétillante. Il est comme une jeune pousse au milieu des cendres. Un espoir. Un avenir.



Le rythme de l’ouvrage est à la fois lent, un peu répétitif et dynamique. On est sur l’idée de voyage. Dans ce road-trip, Avril et Kid vont devoir quitter leur foyer pour se rendre dans les montagnes où ils espèrent trouver leurs parents. Leur route sera truffée d’embûches, de rencontres et de découvertes. Ils devront systématiquement s’adapter à ceux qu’ils auront en face d’eux ou au nouvel endroit dans lequel ils mettront les pieds. Comme si les choses n’étaient déjà pas assez compliquées, on va rapidement faire la rencontre de Darius, un jeune homme dément, psychopathe, malsain et cruel qui traque sans relâche Avril. Cette dernière le connaissant bien, décide de toujours avancer pour ne jamais croiser la route de ce fou… Comme le danger n’est jamais loin, le rythme est donc soutenu. Cela dit, cela n’empêche pas le tandem de discuter ou de passer un peu plus de temps dans certains endroits. Parmi ceux qu’ils ont croisés, j’ai particulièrement été marquée par le vieux Herik et par le Conteur, un ancien écrivain qui va accompagner les héros pendant un certain temps. Sa façon de penser et son passé m’ont émue. Ce qui est également intéressant dans cet ouvrage, c’est le fait que les protagonistes ne sont pas tous des humains ! Sirius, Artos, Un et bien d’autres joueront un rôle majeur dans l’intrigue et se verront dotés d’une intelligence sur-développée pour ce qu’ils sont…



Derrière cette histoire ressemblant à un conte post-apocalyptique, on distingue de véritables réflexions comme, par exemple, l’environnement, l’entraide, la tolérance et la place de l’animal. Dans ce nouveau monde, l’animal a d’abord été rejeté, car on estimait que sa simple présence pouvait apporter la mort et la maladie. Pourtant, pour certaines personnes tel que Kid, une bête est comme un membre d’une famille… Une amitié et une coopération est possible… Et c’est là où je crains que les avis divergent. En effet, l’auteur a décidé de partir sur l’idée d’égalité de tous les êtres vivants. On découvrira dans les chapitres où Kid est le narrateur que certains individus sont très spéciaux puisqu’ils peuvent même aller jusqu’à communiquer sans être proches les uns des autres et ce, qu’importe leur nature. Pour moi, on touche complètement au divin ou aux superpouvoirs… J’ai plutôt apprécié le concept toutefois, je m’attendais à quelque chose de plus réaliste… J’ai donc mis un certain temps à m’y faire.



Ovni, roman d’anticipation young adult, conte, œuvre de science-fiction atypique, … « Sirius » de Stéphane Servant a le mérite de ne pas laisser le lecteur indifférent. Rien qu’avec son concept de chapitres numérotés de façon dégressive et repartant de zéro à la fin est original. Reste à vous si vous serez ou non conquis par l’ambiance ou les personnages… En tout cas, je pense que ce livre me marquera un petit bout de temps…
Lien : https://lespagesquitournent...
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Cinq minutes et des sablés

La Petite Vieille s’ennuie car plus personne ne vient la voir. C’est alors que la Mort déboule dans une automobile de sport rouge. C’est une grande femme habillée de noir avec un chapeau qui occulte son visage.



“Bonjour Petite Vieille,

a dit Madame la Mort,

je viens pour t’emmener.”



Avant de partir pour le grand voyage, elle doit encore changer ses chaussures. En conséquence, elle propose en attendant le thé…car :



“Cinq minutes de plus ou cinq minutes de moins,

Quelle importance ?”



Un album construit à la manière d’un roman graphique. L’ouvrage entre le conte et la bande dessinée offre en quinconce un texte truculent accompagné de très jolies illustrations.



Au récit circulaire, qui joue sur la répétition, se superpose un grand nombre d’éléments ronds comme les sablés, mais aussi la table, l’horloge ou encore la pelote.



Le lecteur rentre immédiatement dans la ronde de cet album à l’image de la vie : emporté par les odeurs, les sons, les couleurs…



Les dessins participent au plaisir et à la compréhension de la lecture : les personnages sont en mouvements perpétuels et leurs émotions sont palpables.



Un livre sur le temps qui passe. Il englobe la mort dans le parcours même de l’existence et nous appelle à ne pas oublier les anciens mais à développer des liens avec tous nos proches, voisins, amis, famille…



Un très beau message par ces temps troublés par l’extrémisme. A partager sans modération.

Avec en prime la recette des sablés...


Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Cinq minutes et des sablés

Nous attendions impatiemment ce livre à la maison car nous en avons beaucoup entendu parler, moi sur Babelio et ma fille par ses camarades de classe. Si nous l'avons grandement apprécié, ce ne fût pas non plus un coup de coeur.



Ce qui plaît avant tout dans cet album, c'est sa morale qui nous invite, petits et grands (mais surtout les grands), à profiter de chaque minute que la vie nous donne, même (surtout) les cinq dernières.



Eh oui, voici l'heure arrivée pour la Petite Vieille. Mais loin d'être terrorisée, mémé (comme l'a surnommée ma fille) attend impatiemment la venue de Madame la Mort. Car sa solitude lui pèse infiniment. Mais bon, on n'est pas à cinq minutes près non plus ! Mémé peut bien préparer un petit thé et quelques sablés au gingembre avant de partir !

Sauf que sa courtoisie et son sens de l'hospitalité vont la précipiter au milieu d'une grande farandole de joie. Alors, partira-t-elle, ou pas ?



Les illustrations sont plutôt belles et servent bien le propos avec leurs personnages toujours dans l'action, leurs couleurs, leurs danses... Mais elles ne sont pas exceptionnelles. Elles manquent d'intimité peut-être. Comme le texte d'ailleurs qui laisse penser qu'il convient absolument d'être très entouré et très actif pour être heureux. Un peu de nuance aurait eu plus d'effet sur moi.



Mention spéciale toutefois à la petite mamie qui emporte tous les suffrages : une petite mémé comme on les aime, un peu dodue, avec tablier et pantoufles, cheveux blancs et robe fleurie, beaucoup d'amour à revendre, un esprit encore jeune caché sous ses rides, de l'espièglerie et un don pour cuisiner des sablés !
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Le Coeur des louves

Ayant découvert la plume de Stéphane Servant tout récemment avec son dernier roman Sirius, je continue ma découverte de l’auteur avec un roman totalement différent : Le Cœur des louves. Après l’univers post-apocalyptique, nous voilà perdue dans la montagne à nous pencher sur la vie de trois femmes liées par le sang et par un destin commun.



Le Cœur des louves nous dépeint le destin de trois femmes d’une même famille sur trois générations. A travers le regard de Célia, jeune adolescente, nous découvrons l’histoire familiale de sa grand-mère et de sa mère. Histoire familiale qui a encore de nombreuses répercussions sur la plus jeune. En revenant vivre dans la maison de sa grand-mère (morte depuis des années) avec sa mère dans un village complètement perdu dans la montagne, Célia ne pensait en aucun cas refaire ressurgir de vieilles histoires et de vieilles légendes.



Le Cœur des louves est une expérience de lecture très particulière et qui ne laisse pas de marbre. Bercés par l’écriture poétique de Stéphane Servant, nous découvrons une intrigue mystérieuse et pleine de secrets. Ce petit village perdu dans les montagnes où tout le monde connait les secrets de tout le monde surenchérit cette ambiance particulière de secrets de famille dont finalement on n’est pas sûre de vouloir les découvrir tant ils paraissent si sombres. Stéphane Servant se concentre énormément sur la nature, cet environnement préservé tellement magnifique, mais qui cache encore une fois de sombres secrets. Le Cœur des louves est loin d’être le genre de roman que l’on dévore. C’est lourd et fatiguant émotionnellement et on est obligé d’arrêter la lecture tant on ressent cette atmosphère pesante et ces émotions si particulières que nous fait ressentir l’auteur (émotions assez compliquées à définir).



Le Cœur des louves ne fait pas l’unanimité tant il est particulier et demande aux lecteurs beaucoup d’efforts. Pour moi, ce roman fut ensorcelant et m’a fait ressentir des émotions très particulières. Je pense qu’il me restera en mémoire très longtemps.



Attention, bien que ce roman soit à destination des adolescents, je ne le conseille pas aux plus jeunes. Le Cœur des louves est plutôt dur et propose des scènes assez difficiles à lire.
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Sirius

Après avoir laissé Sirius trainer dans ma pile à lire pendant des années, j'ai enfin décidé de l'en sortir, avec toujours autant de curiosité qu'auparavant vis-à-vis de ce roman.



Pour l'histoire, nous suivons deux jeunes gens : Avril, une adolescente noire qui porte de lourds secrets, et Kid, un enfant blanc de six ou sept ans qui, petit à petit, va se comporter de façon étrange... Tous deux sont frères et sœurs et sont obligé•es de fuir face au passé d'Avril qui l'a rattrape. Dans cet univers post-apocalyptique où il n'y a rien, où ces deux personnages peuvent bien se rendre...? Il faudra se laisser guider par Sirius...



L'intrigue se déroule comme un compte à rebours et même les chapitres sont paginés à l'envers, pour mener les lecteur•rices vers la fin du voyage... Nous suivons Avril et Kid sur des routes dangereuses, en direction de la Montagne. Petit à petit, nous en apprenons plus sur Avril, comprenant qu'elle cache quelque chose. Quant à son frère, son comportement devient de plus en plus animal, au point de ne même plus parler correctement...



Si j'ai eu du mal avec les deux protagonistes, c'est parce que je ne comprenais pas trop leurs motivations. Dans la première partie du livre, j'ai trouvé Kid agaçant et je n'ai pas apprécié Avril plus que ça. Cela a évolué au fur et à mesure de ma lecture, même si je n'ai pas réussi à m'attacher pleinement aux personnages.



En revanche, j'ai vraiment apprécié l'intrigue : un peu inquiétante et mystérieuse, elle nous plonge dans un univers hostile. La civilisation s'est effondrée et les rares survivant•es peuvent parfois s'attaquer. Stéphane Servant décrit très bien un monde après l'apocalypse, ou du moins l'idée que nous pouvons nous en faire.



C'est avec une plume poétique et riche que l'auteur nous entraîne à la rencontre d'Avril, Kid et Sirius. Sa plume est envoûtante et il nous amène à réfléchir sur des questions importantes comme l'écologie et le rapport que nous entretenons avec les animaux ! C'était un roman formidable !
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Le Coeur des louves

Il m'a été difficile de rédiger une critique non pas à cause du livre mais suite à un événement.

Cependant, je vais essayer de me recentrer sur mes impressions qui sont devenues floues.

Au départ, une collègue avait emprunté ce livre à la bibliothèque communale de son quartier.

À la fin, nous sommes trois à avoir lu ce roman fantastique mélangeant des secrets de famille.

En tout cas, on peut dire qu'il fait l'unanimité auprès de celles qui l'ont lu.

Stéphane Servant nous a servi du lourd !

Le lecteur ne s'en sort pas indemne. le mystère plane tout au long du récit. Nous avons droit à des rebondissements à chaque page…Très prenant, nous n'avons pas lâché ce bouquin jusqu'à la fin.

Par ailleurs, j'ai trouvé le « coeur des louves » très abouti, voire même très adulte…

En effet, la couverture indique « ado » mais certains passages restent « durs ».

Donc âme sensible s'abstenir, ou préparez vos kleenex.

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Le Coeur des louves

Il est certain que ce roman entraîne à être lu à un rythme effréné : je n'ai eu de cesse que de l'avoir fini, tard dans la nuit. L'ambiance est forte : la violence des relations humaines, d'autant plus exacerbées qu'elles se cantonnent à la population d'un village au lourd passé, la révolte des filles devenues louves, le mystère sous-jacent suggérant de terribles secrets, le tout servi par un style efficace, a de quoi séduire brillamment. Ce n'est qu'une fois la lecture achevée que je me suis dit qu'il y avait un peu trop de drames pour une seule histoire et, aussi, que la manière dont les trois femmes du récit réagissaient au fil de leurs épreuves correspondait encore à une psychologie masculine. Mais ce n'est peut-être qu'un ressenti personnel, car Le cœur des louves a séduit plus d'une lectrice.
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Le machin

Bobo l'éléphant trouve un joli morceau de tissu rayé, visiblement tout doux, non identifié. Il se l'approprie et s'en coiffe. Kiki l'alligator se moque de lui. Bobo, vexé, l'abandonne, part bouder et Kiki s'en empare - quelle belle cape ! Mais il rencontre à son tour un mouton et le phénomène se répète à l'identique avec des animaux de plus en plus petits. Jusqu'à ce que...



Superbe album, illustré de photos de tissus et matières variés assemblés. Petits détails géniaux et humour dans la mise en page, l'intrigue et le texte. Allusion à la jalousie entre enfants, toujours particulièrement attirés par ce que les autres possèdent.

Quelques gentilles insultes amuseront les petits sans choquer les adultes : "grosse patate", "grand cornichon"...



La fin est inattendue et très réussie, dans un registre que les jeunes lecteurs/auditeurs adorent (et les parents itou quand c'est aussi mignon).
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Le Crafougna

Mauvaise humeur quand tu nous tiens... Voici le Crafougna qui pénètre dans la maison familiale et qui rend tout le monde gris, triste et morose. Du dimanche au samedi, voilà que Papa, Maman grande soeur crafougnent... Et crafougni, et crafougna ! Il y a toujours quelque chose qui ne va pas. On crafougne dans son lit, on crafougne au téléphone, on crafougne sur le canapé.... Mais lorsque le Crafougna veut s'en prendre au petit dernier de la maisonnée, attention au monstre ronchon !

Le texte est plein d'humour et est adapté à toute la famille qui peut se reconnaître en Crafougna car, en effet, tout le monde crafougne, râle et est de mauvaise humeur un jour ou l'autre. Il montre également aux plus jeunes que râler rend triste et gris de manière humoristique. Très bien illustré, le Crafougna est très réussi, je ne pouvais imaginer plus crafougneux personnage que cette bête poilue au regard sombre.

J'ai adoré l'invention du mot "Crafougna", du verbe "Crafougner", de l'expression "Et crafougni, et crafougna..." qui résume bien cet état d'humeur morose.

Voilà un superbe album des éditions Didier Jeunesse qui personnifie la mauvaise humeur en gros monstre gris et velu. Une jolie histoire pour tous les râleurs tout gris, tout velus et tout "ronchonchons".
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Miettes  (humour décalé)

Quand un élève de Terminale gaulé comme une allumette, qui aime les livres de surcroit , le genre à être toujours choisi en dernier lors de la formation des équipes en sport, prend la parole pour un seul en scène censé être humoristique lors d'un spectacle de fin d'année, nul ne s'attend à ce qui va se passer.

A savoir une dénonciation non seulement de la culture genrée, de l'application de stéréotypes dès l'enfance , et ce  quelque soit le milieu social,  mais aussi des humiliations quotidiennes pour un garçon qui ne correspond pas aux critères de la virilité, sans pour autant qu'il soit homosexuel.

Un véritable jeu de massacre argumenté et nuancé qui va bientôt prendre une tournure plus douloureuse, pleine d'émotion, avec l'évocation d'un épisode traumatique vécu par ce jeune homme et une jeune fille lors d'un séjour scolaire à la montagne.

Les adultes ,qui ne prennent pas ou ne veulent pas prendre la mesure de tels comportements , ne sont  non plus épargnés mais c'est bien la société dans son ensemble qui est mise en cause.

Un roman qui nous entraîne dans un tourbillon d'émotions. Un énorme coup de cœur. Et zou, sur l'étagère des indispensables.









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