J’enlève mes santiags toutes poussiéreuses avant de pénétrer l’antre du ranch de « la Rose de Caoutchouc ». C’est que je tiens encore un peu, si peu, à ma vie qu’il serait dommage que je me fasse estropier, flinguer, castrer par la renommée Bonanza Jellybean. Elle tient d’une main de maîtresse ce ranch où, bonheur des yeux et des culs, seules des cowgirls sévissent dans ce lieu de fantasmes et de peyotls.
Sissy, de longues jambes, un pouce démesuré à Richmond, Virginie. Défaut majeur dans sa plasticité certes, mais c’est le stetson vissé sur sa crinière qu’elle va user de son appendice et de son charme pour sillonner les routes d’Est en Ouest, du Sud au Nord, version autostop. Ça a du charme l’autostop, et je n’hésiterai pas à arrêter mon pick-up pour la prendre dans ma cabine hurlant le vague à l’âme de Johnny Cash.
Ce roman de Tom Robbins fera des étincelles dans ma tête, dans mon esprit, dans ma libido. A chaque page, son image, son délire. L’auteur abuse des substances hallucinogènes. Sous quelle forme ? Champignons, entre autre, mais pas que, tant son imagination totalement débridée épouse un univers totalement déjanté. Depuis que j’ai tourné ces pages, je rêve chaque nuit de cowgirls, je rêve de leur pays une bière assis au comptoir, elles les longues jambes croisées dans une minijupe bien serrées, moi les yeux dans le vague, l’âme dans la vague, rêve d’une vague de whisky qui viendrait me fouetter le visage de son embrun iodé.
Il y a des romans qui illuminent votre vie ou votre trajet de métro. Celui-là en fait partie. Ne serais-je pas un peu fou de me prendre pour un cowboy, ou pour sourire seul face à ce livre… Mais pas aussi fou que l’auteur… Le soleil décline vers d’autres pâturages, j’ai envie de me faire une omelette aux peyotls, je me souviens du sourire d’une cowgirl, et j’écoute le silence de ma putain de vie que le vent emporte au loin.
De drôles de rencontres, un chinetoque un peu gourou, un psychiatre excentrique, un fabricant de déodorant, un indien loin de ses racines, des cowgirls lesbiennes, parsèment de son humeur sulfureuse et jasminée la vie de Sissy ; et par conséquent mon voyage littéraire inclassable. D’ailleurs comment se refuser un tel enivrement de mots, de whisky et de pensées saugrenues à sauvages aussi aphrodisiaques qu’une cowgirl en complet-3S, string stetson et santiags. Toute ma philosophie, le sky et le string, et maintenant les cow-girls avec du vague à l’âme.
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