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Critiques de Tom Robbins (180)
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Même les Cow-Girls ont du vague à l'âme

Globalement, j'ai beaucoup apprécié ce livre. Mais ce qui m'a un peu perturbé, c'est le passage constant d'un paragraphe délirant et intéressant a un autre dénué d'intérêt, limite soporifique. Je dois bien l'avouer, j'ai lu certaines parties en diagonale pendant que j'en dévorais d'autres en me surprenant quelque fois a rire tout seul. L'auteur est érudit. déborde d'imagination et est très drôle. Ça reste un bon livre et un excellent auteur que je relirai a coup sûr. J'enlève une étoile pour ces moins bons moments.
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Un parfum de Jitterbug

Le dieu Pan pue.

Il pue la boue fraîche, l'amour vache, le désir, la laine mouillée, la chèvre en chaleur, le sabot mal entretenu, l'orgie débridée, les sécrétions vaginales, le sperme, le bois brûlé et l'herbe fraîche.

C'est une puanteur merveilleuse qui l'accompagne, qui fait s'affoler les femmes et les...troupeaux,.Elle le précède depuis la nuit des temps, celle ou les hommes ont rêvé les dieux, dont le Grand Pan lui-même..

Mais Pan file un mauvais coton.

Il devient invisible, les philosophes grecs (ces pisse-froid) lui renie sa place au sein de la nature, le Christianisme lui porte un coup fatal en détournant ses adeptes de la première heure et Descartes finit le travail : Pan est oublié des hommes.

Invisible il est, mais sa puanteur l'accompagne toujours et un couple extraordinaire va passer sa vie et même un peu plus à lui inventer un parfum.

Un parfum qui masquera ses effluves le temps d'une traversée de l'atlantique afin de lui permettre, peut-être

de retrouver sa place dans ce nouveau monde ou la nature est encore vierge (il aime) et sauvage (il adore ).

Le parfum qui empêchera tout le navire de basculer dans l'orgie générale va se révéler parfait et c'est son histoire que l'on suit à travers les âges et les continents.

Ce roman sent le jasmin le plus pur, relevé d'une pointe de citron, accompagné d'un fond d'extrait de légume ( dont je ne parlerais pas, puisqu'il sert de fil rouge à notre histoire).

Il sent la nature, la joie de vivre, l'amour physique, l'encens, les épices, la révolution, la liberté de penser et le swing.

Ouvrez les narines et respirez moi ça à fond !
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Féroces infirmes retour des pays chauds

Thomas Eugene Robbins né en 1936 en Caroline du Nord est un écrivain américain. Tom Robbins a étudié le journalisme en 1954 à l'Université de Lexington en Virginie, mais n'a pas obtenu de diplôme. Engagé dans l'armée de l'air, il a servi pendant la guerre de Corée durant cinq ans et à son retour à la vie civile, il étudie l'art au Richmond Professional Institute de Richmond, Virginie. Après avoir obtenu son diplôme, il déménage sur la côte ouest, où il devient journaliste pour le Seattle Times. Il habite depuis de nombreuses années dans l'État de Washington. Le roman Féroces infirmes retour des pays chauds, date de 2000.

Switters est un agent de la CIA, doué en cybernétique et linguistique, il est capable de nommer le sexe féminin en soixante-et-onze langues et il a un fort penchant pour les très jeunes filles. Un gars très sex, drugs and rock ‘n roll ! Menacé d’un chantage par sa grand-mère Maestra, il part en Amazonie pour rendre la liberté au perroquet de l’aïeule. Victime d’un envoûtement par un chaman local, Switters ne peut plus mettre un pied sur le sol au risque d’en mourir, ce qui l’oblige à utiliser un fauteuil roulant. L’aventure ne fait que commencer puisque nous le suivrons au Moyen-Orient où venu apporter des masques à gaz aux Kurdes, il atterrit dans un couvent de nonnes françaises perdu en plein désert Syrien qui lui réservera une surprise de taille car c’est ici qu’est détenu le secret de la troisième prophétie de Fatima. Secret que le Vatican n’est pas prêt à laisser filer.

A la lecture de ce résumé succinct, le bouquin fait plus de cinq cents pages, vous devinez que nous sommes en présence d’un roman délirant et le mot est faible. On ne sait pas ce qui est le plus extraordinaire, l’imagination débridée de l’auteur ou son écriture éblouissante d’inventivité. Car le bouquin est remarquablement écrit, les idées farfelues qui jaillissent à chaque ligne ne peuvent cacher le talent de l’écrivain, au contraire elles le renforcent car cette folie à la Monty Python est particulièrement bien construite et structurée. Un vocabulaire très riche (Ah, ce « vivide » qui revient comme un leitmotiv), des références culturelles multiples et variées (le titre du roman est emprunté à un poème de Rimbaud), des théories grinçantes, de l’ironie et du sarcasme, Tom Robbins fait feu de tout bois.

Philosophe (« pourquoi diable la nature, dans sa magnificence complexe et inventive, n’avait-elle pu prévoir de dentition autonettoyante ? ») ou moraliste (« Un flic véreux est un traître au même titre, exactement, qu’un négociant de secrets d’Etat, et il doit être puni en conséquence ») son héros endosse tous les habits sans qu’on sache jamais si c’est du lard ou du cochon, « incapable de deviner à quels moments Switters parlait sérieusement et à quels autres il s’amusait tout simplement ».

Mais n’est-ce pas cela le grand secret, le rire. Secret qui était déjà dans le roman d’Umberto Eco en 1980, Le Nom de la rose. « M. Switters surmonte la mélancolie en refusant de prendre les choses, y compris lui-même, trop au sérieux » partant du principe « que la bonne humeur, avec une portée délibérément comique, soit capable de se transformer en joie durable, d’où émerge alors la sagesse ? »

Le lecteur avisé, lui, ne s’interrogera pas longtemps après avoir englouti cette Bible de folie furieuse !

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Comme la grenouille sur son nénuphar

Quel plaisir que la lecture de ce roman, iconoclaste avec sa langue de conteur moderne qui m'a emportée sur un tapis volant d'imaginaire et de critique amusée mais pertinente de nos sociétés basées sur le fric, le fric, le fric, via l'histoire de gwendolyn, jeune trader aux USA, paniquée par l'annonce d'un krach boursier...



J'ai souri, jubilé, dégusté ce roman où se mêlent outre des personnages variés, dont un singe, une cartomancienne, un ex trader fan de Tombouctou, un indien amoureux d'un tableau de van Gogh, un religieux coincé,des flics désabusés, des histoires ,des situations qui emportent, de la plus grande drôlerie à la chaude sensualité vers une folle quête de comment vivre dans un monde de fous.

Brillant. Magnifique, immanquable.



Un livre à relire et offrir si vous en avez les moyens.



Un très grand auteur américain.
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Un parfum de Jitterbug

Genre : Loufoque mais érudit à la fois .



De temps en temps, quand j’ai envie de vraiment rire et me détendre, je lis Tom Robbins (ou Douglas Coupland qui me fait le même effet ).

L’histoire : A Seattle, Priscilla, une serveuse rentre chez elle après son boulot. Au milieu de la nuit on lui livre une betterave sur son paillasson.

La Nouvelle-Orléans, une vieille femme et son employée noire tiennent une parfumerie un peu décrépie : un inconnu balance une betterave dans le lit de V’lu (l’employée).

Paris, deux cousins dirigent une entreprise fabricant du parfum et reçoivent une betterave au courrier.

Xème siècle après JC, Alobar est roi. Il doit être exécuté car il a un cheveu blanc (tout roi montrant un signe de vieillissement est exécuté dans la semaine afin de protéger le royaume d’un affaiblissement). Il est sauvé par un stratagème mais doit fuir…



Voici pour le décor : l’histoire démarre sur les chapeaux de roues avec 4 histoires en parallèle…

On se doute rapidement que les 3 fils narratifs contemporains (1985) vont se rejoindre mais qu’en est-il du quatrième qui se passe avant le moyen âge ? Alobar va t-il fabriquer une machine à faire défiler le temps ?



La deuxième partie se passe un peu Inde puis dans une lamaserie au Tibet, puis le rythme s’accélère et on retrouve tout ce beau monde au Carnaval de la Nouvelle Orléans (quel déguisement pour nos trois héros ! ), en passant par la cour du roi Louis XIV. L’auteur me laisse pour la troisième fois sur les rotules (c’est fatigant le jitterbug…) mais ravie de l’inventivité de son discours

Priscilla restera mon personnage préféré, avec aussi le sage Alobar et son amie Kudra..



Au final il me reste de ce livre un parfum de jasmin, citron, pollen de betteraves ainsi que d’embruns, de sperme et de bouc : une explosion de senteurs et après les « cafards n’ont pas de roi » une autre théorie sur les causes de l’extinction des dinosaures …



En conclusion : Loufoque mais pas que … une réflexion sur les relations humaines, un saupoudrage de religion (traité en mode excentrique), le rapport à la mort…et la jeunesse
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Nature morte avec Pivert

Ce livre est le quatrième roman que je lis de Tom Robbins – il n’est resté que quatre mois dans ma PAL, ce qui est tout de même un progrès par rapport à ma vitesse habituelle à sortir un livre de ma PAL. Cependant, cette lecture est une petite déception.

La première partie (qui correspond aux phases I et II) est vraiment emballante, foutraque, mouvementée en un mot. Nous découvrons le Pivert, alias Bernard Mickey Wrangle, qui est un hors-la-loi bien décidé à ne tenir absolument aucun compte des lois, justement. Ni du verbiage dont les membres du festival semble avoir fait leur spécialité. Ces participants écolos, à une époque où on ne l’était pas temps que cela, parlent beaucoup, disent énormément d’ineptie et ne réfléchissent pas vraiment. Quant à écouter ceux qui ont un raisonnement qui se tient, on oublie !

Il faut dire qu’à ce festival, le Pivert a rencontré une authentique princesse, Leigh-Cheri, fille d’un roi déchu qui ne pense plus qu’au poker, et d’une reine qui a attrapé quelques tics américains. Il faut dire que, depuis la révolution qui a secoué leur petit pays, ils ont trouvé refuge aux USA, pays qui les espionne au cas où – et les bévues des personnes chargées de les espionner et d’interpréter leurs propos sont confondantes de drôlerie. Toute ressemblance avec des souverains déchus ne serait que coïncidence, bien entendu, cependant j’ai trouvé amusant que ce livre parle du duc d’Orléans, et de son frère Thibault, qui était encore vivant au moment où ce livre a été écrit. J’ai aimé aussi, dans un tout autre registre, qu’il soit fait allusion aux Enfants du paradis de Marcel Carné.

Cependant, après la phase III disparaît le Pivert, et nous retrouvons, par amour, Leigh-Cheri recluse volontaire dans le grenier familial. Elle ne fait rien, si ce n’est regarder la lune, et échafauder une théorie métaphysique au sujet du paquet de Camel dont Bernard, alias le Pivert, lui avait dit qu’il était son meilleur ami en cas d’enfermement. Son interprétation ésotérique m’a vraiment ennuyée et je n’ai vraiment retrouvé tout mon intérêt qu’au moment où le Pivert revient en scène, à quelques pages du dénouement.

Bien sûr, les fans de l’auteur retrouveront l’univers bien particulier de Tom Robbins, ses thèmes de prédilection, même ses manières de créer des péripéties dans l’intrigue (le lecteur n’est ni à une explosion ni à un départ pour le moyen-orient près). Je regrette simplement que ce tome n’ait pas eu, tout du long, la saveur des cent premières pages.
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Nature morte avec Pivert

Un peu désemparé par cette lecture qui prouve que les princesses comme la lune sont définitivement difficiles à cerner. Alors les deux ensemble, vous pensez !



J'ai d'abord été assez enthousiasmé par la première partie du livre, drôle, déjantée, rocambolesque aventure amoureuse de la rousse princesse Leigh-Cheri avec son Bernard-Pivert, roux également, mais truand au grand coeur.



Mais la deuxième partie m'a peu à peu définitivement perdu, la balade virant au conte métaphorique tournant à mon sens assez vite en rond.



Pour initiés ou inconditionnels de l'univers particulier de Tom Robbins donc.

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Féroces infirmes retour des pays chauds

Objet littéraire non identifié !

Switters, agent de la CIA, promet à sa grand-mère de ramener son perroquet Sailor Bay en Amazonie afin qu'il puisse y finir ses jours. Mais au moment de relâcher l'oiseau, il rencontre un chaman qui lui jette un sort, lequel sort le contraint à ne plus poser les pieds par terre etc...Des nonnes excommuniées, des anges à la CIA, une verrue, une virginité revenue miraculeusement, j'en passe et des meilleurs !

Une histoire de dingue, à se demander quels produits avait ingurgité l'auteur lorsqu'il a écrit cette histoire aux rebondissements multiples, drôles et invraisemblables !

Un style incroyable, riche, des métaphores à foison, des trouvailles, des moments de franche rigolade... mais aussi des longueurs, dommage.

Cela restera une lecture marquante, en dehors des sentiers battus
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B comme bière

un conte interdit aux enfants ?

Plutôt un conte ludo-éducatif que les enfants devraient offrir à leurs parents... Gracie est le personnage principal, elle va sur ses six ans; et comme toutes les enfants de son âge elle se pose beaucoup de questions, en particulier sur cette drôle de boisson qui a la couleur du pipi et dont son père, comme son oncle, semblent beaucoup apprécié le consommation. Bien entendu le père ne répond à aucune question, à l'opposé de son oncle dont elle admire tellement la philosophie qu'elle s'empresse de répéter ce qu'elle a apprit lors des cours de catéchisme, on retrouve ici l'humour provocateur de Tom Robbins, qui nous offre quelques scènes délectables. Les projets de Gracie pour son anniversaire s'écroulent les uns après les autres, elle voit rouge et siphonne une canette entière de bière, une fois pompette, ce sésame lui permet de faire une rencontre étonnante : la Fée de la Bière. Cette dernière va l'instruire en lui montrant tout le processus de fabrication de cette drôle de boisson, mais elle va aussi lui faire un exposé historique et philosophique, lui parlant par ailleurs des règles déontologiques qui président à sa bonne consommation. Nous

invitant ainsi à suivre ce sentier d'or qui laisse, d'un côté, la beuverie qui mènent à l'alcoolisme, et de l'autre, la descente en solitaire qui conduit à la triste soûlographie. En vérité je vous le dis : pintez-vous, pintez-vous ! mais toujours en bonne compagnie.
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Villa Incognito

Depuis plusieurs billets je dis et je répète que j’ai envie de lire quelque chose qui me mette le sourire aux lèvres. Et, à force de me poser la question, je me suis rendue compte que rien n’y parvient aussi bien que Tom Robbins. Donc, ben, Robbinsons à fond ! Je suis toujours surprise de voir à quel point la France ignore tout de cet auteur génial alors qu’apparemment il est plutôt connu dans le reste du monde. Est-il trop drôle ? Trop irrespectueux ? Ou alors lui a-t-il manqué un héraut, quelqu’un qui hurle à tous les vents les vertus de ce fou dangereux, de ce toqué magnifique qui joue avec les mots, les personnages et les lecteurs pour aller là où il le souhaite : nulle part et partout, mais toujours avec bonheur et sans gêne.



Vous aurez compris que j’ai décidé, à mon niveau, d’être l’une des mille voix de ce héraut nécessaire. Parce qu’un auteur capable de me fasciner avec des betteraves, un pouce géant, un perroquet mourant ou avec le scrotum d’un tanuki, franchement, ça se pose là. Je lis ses romans peu à peu, il en reste deux dans la bibliothèque (enfin, plus qu’un au moment où je vous parle, mais je me le garde pour la soif, et puis j’en ai commandé un qui doit débarquer bientôt) et ça me met la patate tout au long de ma lecture, je voudrais que ça ne s’arrête jamais.



Ici, ça part dans tous les sens, avec donc un tanuki aux grosses coucougnettes, des agents de la CIA « missing in action », une dresseuse merveilleuse, l’Asie du Sud-Est, j’ai adoré chacune des pages de ce roman complètement dingue et je pense que vous aussi si vous avez envie de vous y pencher. Mais bon, à mon avis, ne cherchez pas en bibliothèque, il faudra le commander via votre libraire et admettre que ce soit un peu long, il est difficile à trouver !
Lien : http://www.readingintherain...
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B comme bière

Gracie, du haut de ses 6 ans, se pose beaucoup de questions. Pas sur comment on fait les bébés ou d'autres bêtises du genre, Non. Ce qui intéresse Gracie, c'est cette curieuse boisson blonde que les adultes semblent boire avec délectation : la bière ! Le seul problème, c'est que personne ne semble répondre à ses questions. Personne, excepté son oncle Moe, un original qui lui promet de l'emmener visiter une brasserie. Le rendez-vous tournera court et la petite fille, déçue et en colère, décide alors d'engloutir une canette de bière qui la laisse chaos. Mais bientôt, apparaît la fée de la bière qui va s'attacher à tout lui dévoiler !



Tom Robbins est un de mes auteurs chouchous. Ses histoires sont toujours plus abracadabrantes les unes que les autres, comme Une bien étrange attraction, ou Un parfum de Jitterbug. Aujourd'hui, fidèle à lui-même, il nous propose une sorte de conte pour adultes ou enfants curieux.

Gracie Perkel est donc une petite curieuse qui s'entête à vouloir découvrir le secret de ce truc jaune "qui ressemble à du pipi". Alors que sa mère la renvoie à son père, alors que son père élude les questions en lui affirmant que cette boisson est réservée aux adultes ("La bière, c'est pour les grands."), l'oncle Moe se fait un devoir de lui expliquer son grand intérêt pour cette dernière. Il va même lui promettre de l'embarquer discrètement le jour de ses 6 ans à la brasserie du coin. La petite trépigne. Son anniversaire arrive. Hélas, l'oncle blessé (par une canette de bière) se voit obligé de repousser la sortie. Hélas, plus tard, notre homme ne tiendra pas plus sa promesse, parti définitivement (ou pas) pour le Costa Rica, en compagnie de la belle pédicure qui l'a soigné. C'en est trop pour Gracie qui s'ouvre une canette ! Et découvre à son réveil une petite créature ailée.

Accompagné de la fée de la bière, Gracie va passer la "couture" et découvrir tous les secrets de la bière, de sa fabrication à sa consommation.



Entre la petite fille naïve qui ne tarit pas de questions, l'oncle Moe qui semble sortir d'un roman de Tom Robbins (oh ben tiens, ça tombe bien) et une fée de la bière aux réparties piquantes, le lecteur ne peut que savourer son incursion dans l'univers de la bière !

Si l'actrice principale de ce roman est une petite fille, on ne tombe pourtant pas dans la mièvrerie enfantine et voir une enfant de cette âge associée à l'alcool pourra choquer les biens-pensants ! Gracie, obnubilée par son obsession houblonneuse, ne manque d'ailleurs pas de brandir à tout va, à l'école, au catéchisme, les paroles de son oncle Moe et d'étaler sa science sur la bière, au grand dam des culs serrés. On retrouve ici les piques habituelles de l'auteur sur ce qui concerne la religion et la scène où la dame du catéchisme se fait clouer le bec par une mère protectrice se révèle particulièrement jouissive.

Pour autant, B comme bière s'avère particulièrement instructif sur le sujet de la bière et présente le parcours de cette boisson : la récolte de l'orge, la fermentation, le vieillissement, ...etc. Mais notre petite fée va aussi lui ouvrir les portes du "mystère", lui faire découvrir ce qui entraîne les adultes à en boire toujours plus et parfois ce qui les conduit à de mauvaises actions.



Tom Robbins signe donc ici une petite fable grand public qui, si elle reprend le côté décalé et légèrement subversif qu'on lui connaît, se lit avec beaucoup de facilité. On ne retrouvera pas ici le grand Robbins et ses célèbres métaphores plus tordues les unes que les autres mais on appréciera avec bonheur ce petit exercice qui se conclue sur une petite morale du bonheur.

Bref, un petit texte plein d'humour et de fantaisie dont on peut abuser sans modération, qu'on soit amateur de bière ou pas !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Même les Cow-Girls ont du vague à l'âme

Difficile pour moi de parler de ce roman tant j'ai été partagé.

Il y a eu des passages très longs, ennuyeux, des paragraphes que j'ai sauté car je n'y trouvais aucun intérêt. Puis j'en ai découverts des merveilleux. Celui qui me restera à l'esprit concerne les échanges de Sissy et de son psy. C'est criant de vérité et d'intelligence. Je pense que beaucoup d'entre nous peuvent se retrouver dans certains mots, certains passages, certaines situations. Je crèverais d'envie de rencontrer un psy identique pour prendre plaisir à consulter toutes les semaines !



Il a fallut tout de même attendre jusque là pour connaitre la personnalité de Sissy car je ne savais pas vraiment si elle était réfléchie, si elle analysait les choses, les situations ou si elle vivait dans l'instinct. Je trouve que son personnage est resté flou, "superficiel" longtemps et je ne suis pas parvenue à m'attacher.



Je m'attendais également à voyager davantage à travers les états-unis, à rencontrer plus de personnages. Je m'attendais peut-être à trop par rapport à ce que j'avais lu à droite et à gauche.



Dans tous les cas, la liberté que l'auteur a dans sa plume m'a fait plaisir ; elle apporte de la légèreté, de la fraicheur , des sourires, un humour parfois irrésistible et des métaphores qui me resteront en mémoire. Ce livre m'a marqué à défaut de me séduire totalement et c'est sans doute le plus important.



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Une bien étrange attraction

Tom Robbins est un écrivain à part. Un de ces auteurs américains hallucinés que je rapprocherais d’autres doux dingues tels que Richard Brautigan, John Fante, Charles Bukowski, Tristan Egolf ou John Kennedy Toole pour leur anticonformisme et leur subversion. Ses livres bousculent les codes figés de la société capitaliste, et pour ce faire mettent en pièces les règles de la fiction romanesque classique. La forme rejoint le fond, et vice-versa. J’ai lu il y a presque un an « Féroces infirmes » (il n’est plus disponible, comme tous les livres de Robbins, chez 10/18, à quand une réédition ?), l’histoire délirante d’un agent de la CIA libertaire (!), aux prises avec une étrange malédiction (ses pieds ne peuvent plus toucher le sol sous peine de mort) et avec la mystérieuse troisième prophétie de la Vierge Marie lors de son apparition à Fatima. « Une bien étrange attraction » est son premier roman, sorti en 1971 aux Etats-Unis, et édité récemment en français par les éditions Gallmeister. On les en remercie.



Amanda, jeune femme adepte de la nature et férue de papillons, voyante pratiquant la transe, « sorte de version moderne de déesse de la fertilité et de la nature » (dixit Robbins dans la postface), rencontre John Paul Ziller, magicien, musicien et sculpteur. Ils tombent amoureux. Nous sommes dans les années 60, dans l’extrême nord-ouest américain. Après avoir bourlingué tous deux dans le Cirque Indo-tibétain & le Gipsy Blues Band du Panda Géant, ils ouvrent une « attraction de bord de route », la Réserve naturelle et Stand de Hot Dogs du Mémorial du Capitaine Kendrick (ces noms sont tout un poème !), à la fois zoo et restaurant, et s’y installent avec le fils d’Amanda, Baby Thor (aux yeux électriques), et Mon Cul, le babouin de Ziller. Les y rejoint bientôt Marx Marvelous, jeune prodige scientifique en proie au doute existentiel, attiré par ce couple en qui il voit les créateurs d’une nouvelle religion. Tout irait pour le mieux si un ami de Ziller, Plucky Purcell, fils de bonne famille, ancien footballeur et dealer, n’était entré en possession d’un corps (le Corps !) - véritable bombe pour l’humanité s’il venait à être divulgué -, et n’était venu le cacher chez le couple.



Robbins donne dans la fantaisie échevelée, certes, mais ses histoires sont aussi l’occasion d’aborder des réflexions sur la philosophie, la religion, la spiritualité, la science, la nature, le sexe, d’où ressort sa prédilection pour un hédonisme solaire, pour un mysticisme joyeux. L’homme heureux est celui qui est en phase avec les autres et son environnement, qui se sent en accord avec le cosmos. Pour y parvenir, il faut lutter, car la négativité est partout à l’œuvre. Créer, ou recréer en nous cette « Infinie Loufoquerie » chère à Amanda peut nous aider à éloigner de nous l’instinct de mort et les passions tristes. Robbins sait par son style psychédélique, ses images (Robbins est le roi de l’image), sa description de la Skagit Valley - véritable paysage chinois au cœur de l’Etat de Washington -, retranscrire cet amour de la vie et de la liberté. N’est-il pas appelé l’ « écrivain le plus dangereux du monde » ? On aime ou on déteste. Mais ce qui est sûr, c’est que rien ne vous avait préparé à ça.




Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Une bien étrange attraction

La quatrième de couverture parle d'elle même : impossible de raconter un roman pareil, il faut seulement s'y plonger... et essayer de surnager ! Personnages hallucinants (et hallucinés), intrigue emberlificotée au-delà de l'imaginable, situations ubuesques, entrer dans Une Bien Etrange Attraction demande de laisser au vestiaire toutes ses certitudes et ses habitudes de lecteur bien dressé.
Lien : http://www.macuisinerouge.co..
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Même les Cow-Girls ont du vague à l'âme

Sissy Hankshaw est née dotée de très longs pouces. Alors que cela inquiète sa famille, elle trouve rapidement une occupation : l'auto-stop !

Rien ne l'intéresse plus et rien ne peut la détourner de sa passion. Au fil de sa vie, Sissy se débrouille plutôt bien, égérie de déodorants intimes pour La Comtesse, elle rencontre l'amour avec Julian Gitch.

Mais alors que son existence s'enlise un peu, les cow-girls du ranch de La rose de caoutchouc remettent en cause toutes ses certitudes. Et que dire du Chinetoque et de son horloge ?

Embarquez avec Sissy entre road-movie, philosophie, humour et poésie, vous ne le regretterez pas !

Lire ce livre est une sacrée expérience. La préface est consacrée aux amibes, et donne le ton d'une narration déconcertante, certes, mais très intéressante.

Il est difficile de résumer ce roman car il est foisonnant d'informations.

L'auteur joue avec ses personnages, et aussi avec le lecteur. Ne vous attendez pas à des enchaînements de situations comme dans toute histoire classique. Vous vous interrogerez, vous rirez, mais vous vous direz souvent que tout ça est beaucoup moins futile que ça en a l'air.

Je me suis attachée à Sissy, et parfois j'avais envie de lui donner des conseils car son personnage est vraiment fascinant.

Ecrire un roman avec comme postulat de base une héroïne aux longs pouces, c'est déjà assez délirant. En faire quelque chose d'intéressant, et qui dure plus de 500 pages, je dis chapeau !

J'ai ri plus d'une fois en me disant que l'auteur est tout simplement dingue. Mais de la dinguerie comme j'aime. De celle délicieusement réjouissante et qui cache une grande culture.

On pourrait croire que tout ça est juste fou, mais pas tant que ça. J'ai par exemple littéralement détesté le personnage de Julien Gitch. Je l'ai trouvé égoïste, incapable d'accepter Sissy telle qu'elle est. Parce qu'au fond, dans ce livre c'est la question qui revient le plus souvent Que serait Sissy sans ses pouces ? Faut-il être "comme tout le monde" ?

Même le rapport au temps est évoqué, grâce au Chinetoque (qui est japonais).

Et si vous aimez les oiseaux, vous serez ravi de croiser des grues dans ce livre. Elles vous indiqueront le chemin... ou pas !



Pourquoi lire Même les cow-girls ont du vague à l'âme ?



Ce roman est à part, vraiment. L'écriture de Tom Robbins peut être déconcertante et semble ne suivre aucun schéma habituel... ça fait du bien !

Trouver un livre qui fait à la fois rire et réfléchir, ce n'est pas tellement courant.

A la fois critique d'une société qui veut tout uniformiser, et parfois road-movie délirant, cette histoire ne peut pas laisser indifférent.

J'ai juste une suggestion à vous faire j'ai trouvé ce livre en édition 10/18 mais définitivement le Gallmeister/Totem est bien plus beau, prenez plutôt celui-là.

Et comme dirait le Chinetoque, pour conclure : Ha ha, ho ho et hi hi !
Lien : http://racontemoilalecture.o..
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Tarte aux pêches tibétaine

Je me suis laissée tenter par une critique qui disait le récit "désopilant"... Ne connaissant pas Tom Robbins romancier, je le découvre, bien qu'il s'en défende (1ers mots : "Ceci n'est pas une biographie") autobiographe.

Ce récit de vie est construit sur une succession d'anecdotes certes la plupart du temps présentées de façon chronologique mais pas systématiquement.

Tom Robbins a un vrai talent de conteur, les petites aventures d'un beatnik dans l'Amérique des années soixante qu'il narre sont souvent truculentes, mais parfois... je dois avouer m'être ennuyée...

Ce n'est pas inintéressant mais...
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Tarte aux pêches tibétaine

Thomas Eugene Robbins, né en 1932 en Caroline du Nord, est un écrivain américain. Tom Robbins a étudié le journalisme en 1954 à l'Université de Lexington en Virginie, mais n'a pas obtenu de diplôme. Engagé dans l'armée de l'air, il a servi pendant la guerre de Corée durant cinq ans et à son retour à la vie civile, il étudie l'art au Richmond Professional Institute de Richmond, Virginie. Après avoir obtenu son diplôme, il déménage sur la côte ouest, où il devient journaliste pour le Seattle Times. Il habite depuis de nombreuses années dans l'Etat de Washington.

Tarte aux pêches tibétaine qui vient de paraître, est une autobiographie romancée de l’écrivain, se présentant sous la forme de très nombreux chapitres ou récits plus ou moins disparates. Première impression, même s’il est évident qu’on lit du Tom Robbins, nous sommes loin de l’extravagance verbale chère à l’auteur et qui rebute ses détracteurs, mais on y retrouve ses aphorismes (« La médiocrité est la règle plutôt que l’exception chez les artistes en activité »), ses jolies formules (« Juin s’amusait à fouetter Manhattan avec une limande morte ; l’air était lourd, chargé de chaleur, d’humidité, d’hydrocarbures et d’effluves quasi pestilentiels de détritus en train de pourrir. » ) ou ses comparaisons douteuses (« Le monde serait différent si Mme Curie avait découvert une nouvelle façon de faire la fondue au fromage au lieu d’une recette pour la radioactivité ».

Pour résumer son parcours : Il est le petit-fils de prédicateurs baptistes et très jeune il s’est amouraché du cirque pour toujours ; plus tard il s’engagera dans l’Armée de l’Air lors de la guerre en Corée et se retrouvera météorologiste. Il commence à tâter de la plume pour des journaux universitaires puis en tant que critique d’art pour un canard de Seattle avant d’écrire son premier roman, Une bien étrange attraction en 1971.

On y lira aussi son amour pour les tomates, son antiracisme, sa découverte de la vie bohème et du jazz à son retour de Corée, ses expériences (mesurées et calculées) avec les drogues, sa passion pour les voyages (Asie, Afrique) et ce qu’on peut y manger mais aussi les philosophies orientales et le Japon. Bien qu’il ne s’y attarde pas sciemment, nous croiserons avec lui quelques célébrités comme Tom Wolfe, Allen Ginsberg (« le seul homme qui ait jamais réussi à m’embrasser sur la bouche »), Timothy Leary, Neil Young à qui il vole la vedette ou Al Pacino (où il se met minable)… De même il reste relativement discret sur les nombreuses femmes de sa vie.

Comme à chaque fois, je me suis particulièrement intéressé aux passages, dispersés tout du long de l’ouvrage, sur ce que l’auteur dit de son écriture ou de la genèse de ses romans. Par exemple, il n’a jamais écrit une seule ligne sous l’emprise de quelque substance, ni drogues, ni café, ni cigarettes ! Il écrit, aujourd’hui encore, tous ses livres à la main sur un bloc-notes jaune avec un stylo à bille. Il accorde une place prépondérante au rythme de ses phrases et sa motivation principale est « suscitée par une imagination débordante et l’amour des mots, plutôt que par un banal désir de devenir riche ou célèbre. »

Un bouquin maigre en exagérations et si on y trouve des digressions, elles sont courtes ; pour ses lecteurs habituels, c’est un peu comme un de ses romans après une cure d’amaigrissement (7 jours gratuits !). Alors qu’en retenir ? Tom Robbins est moins excentrique que prévu, d’où cette réflexion – connue mais qu’il faut répéter – les romans en tant qu’œuvres de fiction ne sont pas obligatoirement le reflet de leur auteur.

A 86 ans, Tom Robbins semble encore bien jeune dans sa tête, ce qui explique qu’il puisse toujours réaliser son souhait d’écrivain : « mélanger, entremêler – voire même fusionner – dans mes romans le tragique et le comique, le laid et le beau, le romantisme et le réalisme cru, la fantaisie et la réalité… »

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Tarte aux pêches tibétaine

Après neuf romans, tous aussi terribles et improbables les uns que les autres, Tom Robbins livre maintenant une nouvelle histoire à la fois dingue, spirituelle et révolutionnaire : la sienne. Difficile de ne pas retrouver en lui l'essence même de ses personnages et intrigues, tant sa vie ressemble à un roman. On zigzague entre cirque, road trip, armée, drogues psychédéliques, religion, célébrités et FBI, on part des hauteurs montagneuses où il ne se passe rien à Manhattan où il se passe tout.



Élevé dans une ambiance de bigoterie, le petit "Tommy Rotten" a attendu d'avoir sa part d'illumination et de révélation - en vain -, et a donné bien du fil à retordre à son entourage. Ce n'est qu'une fois après avoir été initié au LSD que la grande épiphanie opère. Même si, pour être tout à fait honnête, il y a d'abord eu le monde de l'art, la vie de bohème, pour apporter brillance, extase et surréalisme. Ce sont toutes ces sources d'inspiration qui finalement font pétiller l’œuvre de l'auteur, que l'on peut considérer comme un pur produit des sixties, puis des seventies (période à laquelle il a commencé à écrire).



La première raison, s'il en faut, pour lire Tom Robbins, c'est qu'il écrit vraiment très bien. Il est clair qu'il aime ça, et qu'il en a fait sa passion. Il sait raconter des histoires, intriguer, jouer avec les mots, il sait trouver les mots justes et faire en sorte qu'on ne s'ennuie jamais, pas une seule seconde. Ensuite, la deuxième raison, tout aussi évidente, c'est son humour. Dans sa vie comme dans ses livres, rien n'est pris trop au sérieux, et il y a toujours un clin d’œil ou un pied de nez à faire ici ou là. Puisqu'il n'y a qu'une vie, autant y aller avec le sourire - et avec audace.



Une autre raison, enfin, de lire ce livre, c'est pour toutes les personnalités qu'on y croise, qu'on connaît bien et qui ont marqué leur temps - probablement plus que Tom Robbins lui-même, finalement assez peu connu de ce côté-ci de l'Atlantique. Que ce soit pour Tom Wolfe, Allen Ginsberg, Timothy Leary, Ken Kesey, voire Al Pacino, ou même, oui, même Charles Manson, et bien d'autres encore... Sans compter toutes les références littéraires, musicales, artistiques. En tout cas, il paraîtrait que Tim Leary, en prison, se serait vu offrir un de ses livres sous prétexte que c'était le préféré des Hells Angels (la boucle est bouclée).



Emblème vivant de la contre-culture, avant-gardiste, « Magicien maboul » et écrivain en (très très bonne) herbe, celui qu'on nomme « le plus dangereux du monde » (on apprend enfin pourquoi) est surtout, même aujourd'hui à 85 ans, toujours aussi drôle, pétillant, ironique et indomptable. Et, pour moi, en plus d'être quelqu'un que j'aurais adoré connaître et côtoyer, une icône littéraire, que je regretterai grandement le jour où sa plume cessera d'exercer. Bref, prenez donc une part de tarte, laissez les pêches vous goutter sur les doigts, enivrez-vous de ce sucre acidulé et reprenez-en encore, jusqu'à l'indigestion, n'ayez pas peur.
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Une bien étrange attraction

Lecture abandonnée après une bonne centaine de page lues.

Trop surréaliste à mon goût sans l'humour que je pensai trouver en prenant ce roman. Mais je n'abandonne pas l'idée de lire cet auteur. Affaire à suivre donc.
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Féroces infirmes retour des pays chauds

Voilà un roman dont je regrette le peu de critiques et de lecteurs affichés. Tom Robbins est une lecture hasardeuse trouvée sur les rayonnages d'une librairie de seconde main et Féroces infirmes retour des pays chauds est resté dans une pile de livres en attente durant près d'un an... Avant de l'avaler en trois jours.

Robbins est une sorte de magicien, possédant une écriture rare et sans concessions, qui semble adepte des opinions iconoclastes plutôt que de la pensée censurée et des tabous de la littérature bien-pensante. C'est rare, et ça rafraîchit.



Switters est un agent de la CIA sans langue de bois, adepte de philosophie et de bons mots acides ainsi que d'une passion dévorante pour les belles adolescentes, dont sa demi-soeur. Ce qui est traité tantôt avec légèreté, sous la surveillance bienveillante de parents dépassés, tantôt avec une réflexion profonde sur les mœurs, la pensée occidentale et la différence entre la réalité de la pensée humaine et la législation ou la condamnation rageuse et hypocrite de notre société.



Et toutes les opinions de Switters tiennent de la même ouverture, qu'il s'agisse de religion, de la société de consommation, des conflits mondiaux ou de la touche de magie qui envahit inévitablement chaque page de ce récit. L'ensemble est densifié d'une ironie et d'un sarcasme pleins de beauté, par les métaphores, les images et les références qu'emploient l'auteur comme son personnage principal.



A travers le monde et les rencontres, Robbins et Switters nous font voyager et réfléchir, avec une légèreté de ton qui transcende la philosophie et la profondeur de la réflexion globale qui anime ce roman, plein de fantaisie et d'originalité.



Une chose est sûre, avec un tel magicien des mots et des idées, l'envie de découvrir d'autres histoires, d'autres réflexions pleines d'humour tirées de la plume de Robbins, ne manquera pas de vous saisir dès que vous aurez tourné la dernière page de ce roman stupéfiant.
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