AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Tonino Benacquista (1382)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les cobayes

Un roman graphique de qualité, comme un petit film bien ficelé avec au scénario Tonino Benacquista et au dessin Barral.

Le synopsis : un grand laboratoire recherche des cobayes humains pour tester sa toute nouvelle molécule... Comme les 3 recrutés volontaires - 2 hommes, 1 femme - nous ne savons rien des effets qui pourraient découler de cette expérience...

Ils doivent rester enfermés à prendre les gélules et à subir des batteries de tests pendant 3 semaines. Au terme de celles-ci, s'ils n'ont pas craqué avant, ils recevront chacun 3500 euros.

L'histoire fonctionne parfaitement bien, les dessins sont claires et réalistes. Tout baigne, même l'intrigue qui intrigue...

C'est pas mal, mais au final, on se dit que cette histoire aurait mérité quelques chapitres de plus, pour développer des passages un peu trop vite mis en ellipse.

En tout cas, j'ai passé un bon moment, mais trop bref.

Peut-être Benacquista pense-t-il à un film ou une série...?
Commenter  J’apprécie          180
Malavita encore

Après avoir abandonné la famille Manzoni après son départ de Normandie, je n'avais qu'une hâte, les retrouver. Continuer les aventures de cette famille hors norme qui tente de s'adapter.



Alors que les années ont passées, la petite famille s'est éparpillée et chacun tente de vivre sa vie en oubliant le fardeau qu'est Fred, alias Giovanni Manzonni, ex Capo de la LCN.

Maggie tente l'aventure parisienne d'une petite boutique de plats à emporter où la qualité l'emporte sur la loi du profit. Mais face à une multinationale de la pizza à emporter, a-t-elle une chance?

Belle est amoureuse, mais hélas, il ne croit pas la mériter...

Warren a trouvé la femme de sa vie et définitivement tourné le dos à ses ambition de futur Parrain pour devenir menuisier. Définitivement? Sérieusement?

Quand à Fred, abandonné par sa famille, il ne lui reste dans son pavillon provençal que l'agent du gouvernement à tourmenter, son roman à écrire, sa chienne Malavita à dorloter et son pizzaïolo à taquiner... Et à attendre le weekend, quand tout le monde se retrouve.

Sauf que... Même lorsqu'ils tentent de se conformer à la vie normale, les Manzoni restent des Manzoni, quelque soit le nom dont l'état les affublent.

Sans oublier Tom Quint qui lui aussi se retrouve mêler bon gré, mal gré à toutes ces péripéties.



Encore une fois chacun va tenter de suivre sa voie, de se détacher de ce père et mari qui leur fait honte mais au final c'est peut être lui qui reprendra le contrôle de sa vie et de la leur. Par la plume ou par l'épée, Fred reste le plus fort dans sa partie... même si en cachette il se met à lire des livres.



Une écriture toujours aussi facile à lire, un roman qui se dévore en quelques heures et un bon moment à slalomer entre les souvenir d'affranchi du père et les petits et gros tracas de la vie quotidienne d'une famille pas si moyenne que çà. Un régal.

Commenter  J’apprécie          180
Coeur Tam-Tam

Eugène Rabier est un ancien planteur. Il a, naguère, au cœur de l'Afrique implanté et fait prospérer une palmeraie de palmiers à huile de la variété de l'Elaeis Guineensis. C'est un spécialiste, il est même l'auteur du seul ouvrage de référence mondiale sur le sujet. Ce bouquin, 282 pages d'une extraordinaire précision, c'est toute sa vie.

Aujourd'hui, il vit retiré à St Aubin. Propriétaire d'un petit terrain très convoité, ses seules préoccupations sont de prendre soin de ses bêtes Kiki, Mistigri, Médor et Fifi et surtout de veiller à la bonne croissance d'un palmier sur lequel il fonde beaucoup d'espoir.

Un jour, en rentrant de relever ses collets, il trouve son petit arbre brisé, ses débris gisant au milieu de traces de bottes toutes fraîches.

Le soir même, quatre mercenaires masqués et armés de fusils d'assaut font irruption dans son petit pavillon....

C'est sa propre nouvelle "La culture de l'Elaeis au congo belge" - tiré du recueil "la machine à broyer les petites filles" - que Benacquista a lui-même adapté en bande-dessinée avec l'aide de Berlion pour le dessin.

Le résultat est un album sympathique racontant une histoire originale, noire mais pas lugubre, et au final agréablement surprenante.

Commenter  J’apprécie          180
Les aventures de Lucky Luke d'après Morris, t..

Ce tome, je l'ai lu dans le journal de Spirou et c'est un réel plaisir de retrouver Lucky Luke et les Dalton.



Qu'ont-ils encore fait, ces quatre bandits plus bêtes que méchants ? Ils se sont disputés, une fois de plus.



Mais là, les trois autres contestent le statut de chef du plus teigneux d'entre eux : Joe.



Le deal est simple : sera déclaré "Chef des Dalton" celui qui arrivera à réunir un million de dollars.



Les voilà donc qui se séparent, suivant chacun leur route pour arriver à leur fin (comme dans "les cousins Dalton).



Tout l'art du scénario se tient ici : comment faire pour nous rendre leurs choix de vie intéressant ?



Joe fait ce qu'il a toujours fait de mieux : les hold up dans le but de réunir le magot. Caché dans une ville fantôme, il regarde les liasses vertes s'amonceler.



William a volé... heu, acheté pas très légalement un tripot de jeu avec toutes les combines pour faire perdre le client.



Jack entame une fructueuse carrière politique et c'est magouille.com pour arriver à gagner.



Averell connaît un étonnant succès commercial dans la restauration rapide. le seul qui gagne son million de manière honnête, tiens.



Vous pensiez que Lucky luke allait les laisser faire ? Que nenni ! Et il va devoir ruser pour arriver à les faire tomber, sans compter que Jolly Jumper devra se passer au charbon...



Pas d'ennui durant la lecture, pas de temps mort et une belle aventure des Dalton, qui, décidément, resteront toujours les Dalton !



Et en Guest Star : non, je ne vous dis rien !

Commenter  J’apprécie          180
La Commedia des ratés

D’emblée, Antonio donne le ton en nous présentant son environnement d’une manière sardonique–ton que l’on retrouvera dans chaque page de ce livre, aussi mordant lorsqu’Antonio l’utilisera pour décrire les étapes de la progression de l’intrigue que lorsqu’il partagera avec son lecteur des réflexions sur la question de ses origines. Les deux semblent d’ailleurs fortement liés car c’est en revenant à Sora, la ville italienne dont sont issus ses aïeux, qu’Antonio se retrouve empêtré dans une histoire qui deviendra beaucoup plus compliquée et dangereuse que ce qu’il avait initialement prévu.



Après la mort de son ami Dario, lui aussi immigré italien quoique plus attaché à ses origines que ne l’est Antonio, ce dernier décide d’élucider le mystère de sa disparition en revenant sur les derniers projets qui avaient animés feu son ami. Ainsi, Antonio se retrouve dans le patelin de ses ancêtres, découvrant les terres sur lesquelles pousse un raisin de mauvaise qualité et dont on tire un vin tout aussi médiocre. Véritable gâchis que cet héritage familial même pas foutu de mettre un peu de beurre dans les épinards des rejetons... Dario en avait pris conscience rapidement et Antonio, mis au courant des projets fomentés par son ami pour redonner un peu de valeur financière à ces terres, décide de poursuivre la tâche entamée par son ami. Pour attirer l’attention sur ses vignes, Antonio invoque les miracles religieux les plus grossiers (on en aura la preuve : ce sont aussi ceux qui marchent le mieux). Hélas, il est loin d’imaginer les conséquences qui découleront de cette mise en scène. Antonio se retrouve dépassé par les évènements, abruti devant le spectacle de l’enchaînement des faits, spectateur effrayé des mœurs d’un pays qu’il connaît mal. Ce sera l’occasion de faire surgir une foule de personnages typiques, d’autant plus stéréotypés que l’on sent qu’Antonio craint d’avoir quoi que ce soit de commun avec eux. On retrouve la mama italienne, diva de l’assaisonnement des pâtes et spécialiste du zapping télévisé ; le faux aveugle qui ne cesse de chanter en déambulant à travers les champs ; la mafia locale ; les ressortissants de la période Mussolini ; et plus généralement, une population encore fortement ancrée dans les traditions et coutumes chrétiennes.



Antonio n’est pas à l’aise mais cette confrontation lui permettra de soigner le mal –la honte de ses origines fantasmées- par le mal –la découverte des plus ardents représentants de ses origines. Lui qui cherchait coûte que coûte à se définir par opposition à sa patrie d’origine comprendra qu’il s’agit d’une démarche vaine puisque, de toute façon, Antonio est bien trop différent de la population locale pour qu’il puisse être assimilé à leur communauté. Ce retour au bercail familial permettra également à Antonio de comprendre certaines particularités du comportement de ses parents. L’agacement qu’il concevait parfois pour eux cèdera gentiment place à une forme de tendresse plus élaborée. Mais cette métamorphose n’est pas creusée car la Commedia des ratés n’est pas un livre sur les origines, et son intention première est de nous embarquer le long d’une intrigue bien ficelée. Cette intrigue, pas passionnante en soi, n’est toutefois pas désagréable à lire car Antonio nous la fait vivre à travers son regard chargé d’un mélange d’ironie et de lassitude bien dosé. Comble de l’ironie, Antonio se laisse rattraper par ses origines à travers ce trait de caractère universellement partagé de la gourmandise ; et s’il renie les autochtones, il ne crache jamais sur un café bien préparé ou un plat de pâtes bien accommodé.



« Les rigatonis sont des pâtes larges, trouées et striées afin de mieux s’imprégner de sauce. Un calibre assez gros pour diviser une famille en deux, les pour et les contre, et chez nous, mon père à lui seul se chargeait du contre. Il a toujours détesté les pâtes qu’on mange une à une et qui remplissent la bouche. Il est fervent défenseur des capellinis, le plus fin des spaghettis, cassés en trois et qui cuisent en quelques secondes. Est-ce pour le geste agile de la fourchette slalomant dans une entropie frétillante, ou bien cet étrange sentiment de fluidité dans le palais, mais il n’en démord pas. »



Encore une fois, et cela semble être la grande leçon de ce siècle (en ce sens, l’originalité ne triomphe pas) : les anti-héros font preuve de leur talent à susciter la sympathie et le rire, et à conférer un surplus d’intérêt à une intrigue qui serait peut-être tombée dans l’anecdotique sans cela.


Lien : http://colimasson.over-blog...
Commenter  J’apprécie          180
Porca miseria

Si vous aimez Tonino Benacquista, je vous recommande cette intéressante autobiographie, mais davantage pour son intérêt documentaire que pour ses qualités littéraires, bien qu’une émotion touchante s’en dégage.



Tonino Benacquista est un auteur prolifique qui s’est illustré dans plusieurs genres: romans, noirs et autres, pour enfants et pour adultes, nouvelles, théâtre, scénarios de bandes dessinées, scénarios de films. J’ai lu quelques uns de ses romans et recueils de nouvelles, à chaque fois avec beaucoup de plaisir. C’est un auteur que je vous recommanderais vivement de placer en bonne place parmi vos suggestions de lectures.



Tonino Benacquista est né en 1961 dans la région parisienne; ses parents s’y étaient installés après avoir quitté leur Italie natale, où étaient nés leurs autres enfants.



Dans une interview, il déclare ceci: «J’ai surement voulu écrire mon histoire, pour me réconcilier avec, parce que je suis fâché avec cette histoire et ce passé. Là, parler de moi m’a permis de parler de déracinement : comment le vit-on, provoque-t-il forcément de la mélancolie ? Mais aussi de culture populaire et de double culture. S’il y a  de l’italianité dans mon ADN, je voulais savoir où elle se trouvait, moi qui parle français depuis ma naissance. Finalement, je crois que la double culture, c’est faire la part entre les deux : l’Italie c’est mon ADN, et la France, ma culture. »



Né en France, Tonino Benacquista a grandi entre deux cultures. Du sang italien coule dans ses veines, mais il se sent Français. Son père a quitté l’Italie comme ses frères, si ce n’est qu’eux sont partis aux États Unis. Il a fait le choix de partir, mais il a le mal du pays. C’est sans doute pour cela qu’il boit, mais son fils n’en sera jamais complètement sûr. Sa mère vit une sorte de dépression, son installation n’est pas complètement son choix, mais plutôt celui de son mari. Les parents de Tonino parents sont heureux de passer des vacances en Italie, lui s’y ennuierait plutôt: il ne se sent pas chez lui, on le considère à moitié comme un étranger. Situation typique des émigrés…



Bien vite, c’est Tonino qui maîtrise le mieux le français, dans la famille. Il raconte qu’il a commencé à écrire avant de commencer à lire, c’est-à-dire avant de se plonger dans la littérature. Il aimait, il aime toujours, raconter des histoires, écrire. À l’école, il n’était pas un bon élève. Mais plutôt que de remettre une feuille blanche lors d’une interrogation, il remettait une nouvelle, par exemple pour expliquer pourquoi il n’aurait remis qu’une feuille blanche. Dans un entretien, il explique que prendre la parole en public l’a toujours mis mal à l’aise, ce qu’il a compensé en écrivant, pour pouvoir travailler les mots.



L’écriture est pour lui un refuge, un voyage dans son musée imaginaire. C’est tout cela qu’il raconte dans « Porca miseria ».



Dans les interviews et les critiques, j’ai le plus souvent constaté que l’on mettait l’accent sur ces aspects socio-culturels et je m’étonne que l’on passe sous silence les derniers chapitre du livre, où Tonino Benacquista relate avec beaucoup de pudeur la dépression d’épuisement dont il a été victime et dont il ne parvient toujours pas à se défaire. Aucun remède ne calme les crises qu’il connaît encore, confie-t-il avec une certaine pudeur, sauf une lampée de vodka.
Commenter  J’apprécie          170
Trois carrés rouges sur fond noir

Dans le milieu des artistes et de leurs marchands, un jeune homme recherche un voleur qui l’a violemment agressé dans une exposition. C’est drôle et intelligent, c’est divertissant, c’est rythmé, ça se lit avec plaisir et facilité, je vous conseille ce roman de Tonino Benacquista ! Et ses autres livres aussi !



Ahhhh… Cela faisait près de deux ans que je n’avais plus ouvert un livre de Tonino Benacquista et il commençait à me manquer ! Là, j’avais un petit coup de mou, je savais qu’il allait me faire du bien et j’avais raison ! J’ai retrouvé tout le plaisir que j’avais connu lors de mes lectures précédentes, par exemple « Tout à l’ego », « La machine à broyer les petites filles », « Malavita » ou « Saga ».



Antoine est le personnage principal de ce roman. Il travaille comme accrocheur de tableaux pour des galeries d’art et des expositions. Tonino Benacquista connaît le milieu car il a occupé la même fonction à un moment de sa vie. Mais à côté de cette activité alimentaire, la réelle passion d’Antoine est le billard. Vous imaginerez donc sans peine le gouffre dans lequel il va tomber le jour où, en tentant d’intercepter un voleur dans une exposition, il est victime d’un accident qui va mettre fin à ses rêves de championnat; je vous laisse découvrir pourquoi. Autant dire qu’il est extrêmement motivé pour retrouver ce voleur et lui faire avaler son acte de naissance. Son enquête lui fera côtoyer un marchand d’art, une journaliste, des artistes qui avaient formé un groupe marginal et j’en passe.



C’est jubilatoire, Benacquista ! Il aurait pu être belge, dirais-je. En effet, les Belges sont connus pour leur sens de l’auto-dérision mais cet état d’esprit, ils ne l’appliquent pas qu’à eux-mêmes: ils sont capables, à coup d’espièglerie bien ciblée, de remettre à leur place ceux qui auraient tendance à se prendre trop au sérieux. Tonino Benacquista fait preuve des mêmes qualités, tout particulièrement dans ce livre-ci. Par exemple, il met en scène Antoine dans le vernissage d’une exposition du peintre Linnel, qui lui explique comment décoder les commentaires des visiteurs. Linnel avise une vieille dame « dont l’oeil gauche est fermé par la fumée d’un clope qu’elle tient au coin du bec » et qui dit à copine: « Linnel c’est souvent le jeu des équivalences chromatiques, m’enfin… on cherche l’implosion… ». Le peintre traduit alors pour Antoine: « Celle-là, elle veut dire que j’emploie toujours les mêmes couleurs, et « implosion » ça veut dire qu’il faut regarder les toiles longtemps avant qu’il se passe quelque chose ».



Donc, j’ai passé un excellent moment de lecture ! Cette fois-ci, je cherchais du divertissement. J’étais un peu fatigué et je cherchais une histoire qui me tienne en haleine sans que je doive faire trop d’efforts pour mémoriser les personnages et les situations. Et j’ai trouvé ce que je cherchais ! J’apprécie l’humour intelligent de Tonino Benacquista, avec son mélange de dérision et d’impertinence, souvent présent dans des répliques dont je me suis régalé !
Commenter  J’apprécie          170
13 à table ! 2022

Je ne sais pas si c'est le thème de cette année qui m'a mieux plu, mais en tout cas, je trouve ce recueil de nouvelles particulièrement réussi. J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ces petites histoires de vacances. Je trouve que l'idée d'intégrer la recette de Lignac au milieu du livre est pas mal du tout. C'est original.
Commenter  J’apprécie          172
13 à table ! 2022

J'attends tous les ans cette parution avec impatience et C'est toujours avec beaucoup de plaisir que j'achète et offre ce petit recueil de nouvelles ( certaines m'ont fait vibrer, d'autres m'ont tiré une petite larme et d'autres encore sitôt lues sitôt oubliées) qui permet à tous, outre le fait d'offrir 4 repas, de découvrir de nouveaux auteurs et surtout quelques pépites.
Commenter  J’apprécie          170
13 à table ! 2021

Un nouveau 13 à table plein de belles surprises ! La plus grande fut quand même de découvrir qu'il manquait des pages à mon exemplaire (de la 215 à la 218)!! Du coup, une nouvelle non terminée et la dernière non commencée.. Mis à part ce petit problème d'édition, j'ai aimé particulièrement la nouvelle de Jean-Paul Dubois et celle de Romain Puertolas pour leur originalité sur ce thème.

Lire des nouvelles est devenu un rituel à Noël et c'est agréable de plonger dans des univers aussi différents chaque année.
Commenter  J’apprécie          170
13 à table ! 2021

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire la majorité des nouvelles de ce cru 2021 !

Une bonne action de tous qui permet de financer 4 repas pour chaque livre acheté.

A offrir
Commenter  J’apprécie          173
Trois carrés rouges sur fond noir

Il y a un art qui crée, un art qui provoque, un art qui défigure un art qui tue, et pas forcément le même, et pas forcément dans cet ordre, qu'il soit art brut fait à main nue ou des huiles célèbres qu'on ne rencontre, peut-être, qu'une seule fois dans sa vie.

Antoine travaille dans une galerie d'art moderne comme accrocheur mais de l'art il ne connaît rien. Tous les jours il attend les 18 h pétantes quand il quitte la galerie pour rejoindre la bande de copains, le doux velours vert, et les trois billes qu'il manie d'une main de maître. Tous fervents amoureux du billard. Leur vie est là. Mais quand l'art qu'il ne connaît pas fait basculer sa vie, Antoine décide d'y entrer à coups de poings. Il en encaisse aussi. Mais il est acharné. Et la plume de l'auteur devient acerbe, elle pique et arrache.

Des moments forts où tout bascule dans le plus noir que noir, se succèdent comme une marche dans la nuit sans éclairage, sans repères. Et là le style devient encore plus sec, plus dépouillé et chronométré où tout réagit au quart de tour.

A grands coups de pinceau Tonino Benacquista utilise une palette de couleurs vives, des contrastes forts, et les incisions qu'il fait dans le monde de l'art, et pas seulement, feraient peut-être plaisir à Lucio Fontana car elles laissent passer la lumière pour éclairer des zones d'ombre, des plans qui deviennent volumes.

Une "ode au surpassement. L'éclopé qui lutte, le profane qui découvre". Et là Antoine se voit attribuer le double rôle, et pose son regard sur le monde et sur lui-même, images qui cachent tout en dévoilant.

Je pense que le roman de Tonino n'est pas parfait car, selon sa propre réflexion "la perfection ne peut être que sereine. Elle exclut l'émotion, le drame et bien entendu, l'humour"!

Commenter  J’apprécie          172
Romanesque

Quel plaisir de retrouver le Tonino Benacquista qui m'avait fait passer une nuit blanche avec son Saga ! J'avais un peu décroché par la suite, mais ce livre est resté dans ma mémoire comme l'un des grands plaisirs de lecture de ces vingt dernières années. Le talent de conteur de l'auteur explose dans Romanesque. Un livre presque impossible à raconter, mais si important dans sa façon de nous parler de ce que nous recherchons tous sinon dans la vie, au moins dans la littérature. L'amour. Fou, absolu, pur, plus fort que tout.



L'amour par-delà les âges, les siècles et les distances. L'amour dont on fait les légendes qui se transmettent d'époque en époque, par la parole, par les livres, par le théâtre ou les arts. Les troubadours du Moyen Age ont été supplantés par les réseaux sociaux. La chanson de geste remplacée par les hashtags. Mais les vibrations sont toujours là, la quête de l'idéal aussi. Comme nous le prouvent ces deux amants, héros de Benacquista, dont la légende défie le temps, les croyances et les censures.



Ce fil narratif est l'occasion pour l'auteur de montrer toute sa dextérité à tisser un propos aussi intelligent que romanesque, véritable miel pour le lecteur. Il s'interroge autant sur la façon dont naissent et se perpétuent les histoires, que sur celle dont les sociétés s'en nourrissent, les exploitent ou les condamnent. Il est question de bien et de mal, d'intolérance et de jalousie, de Dieu et de Diable, de puissants et de faibles. De contraintes sociales et surtout, surtout, de libre-arbitre. Celui de décider de sa vie, envers et contre tous. Il est aussi question de ce lien avec la nature, perdu au fil des siècles au prétexte de progrès technologique.



Ces deux amants, héros de Romanesque, nous les croisons tous les jours, dans nos rêves, nos lectures, au cinéma, parfois même parmi nos proches. Ils font battre nos coeurs, nous précipitent dans les librairies, nous font croire en la beauté du monde et des hommes, malgré tout. Amants maudits, persécutés mais finalement réunis. Ils sont le sel des romanciers et la raison d'être des hommes.



C'est bon de se laisser mener au fil d'une plume si adroite, de se laisser envahir par un univers où le romanesque l'emporte sur la réalité... N'est-ce pas la qualité première d'un bon romancier que de savoir transporter son lecteur ? Mission parfaitement réussie !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          174
Trois carrés rouges sur fond noir

Le héros travaille dans une galerie d'art où il installe les expositions. Au début de l'histoire, il se trouve sur le chemin d'un cambrioleur qui s'enfuit, et perd une main dans la lutte qui les oppose. Le moteur de l'action va donc être le désir de vengeance de ce jeune homme dont la vie a brutalement basculé. Il va mener son enquête et partir sur la piste d'un peintre mystérieux....

Un excellent polar au suspense impeccable (et pas trop sanglant ; je déteste ça !).
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
Commenter  J’apprécie          172
Malavita

Le jour n’est pas encore levé quand les Blake débarquent dans la petite ville tranquille de Cholong-sur-Avre en Normandie pour s’installer dans leur nouvelle maison. Une arrivée bien discrète pour cette petite famille d’américains moyens à l’apparence aussi banale qu’inoffensive… Mais il ne s’agit bien là que d’une apparence car le chef de famille, Fred Blake, n’a rien de banal ou d’inoffensif : de son vrai nom Giovanni Manzoni, cet ancien ponte de la mafia a courageusement balancé tous ses potes après avoir été démasqué par le FBI, entraînant l’arrestation de plusieurs dizaines de malfrats parmi les plus puissants des Etats-Unis. Avec un contrat de plusieurs millions de dollars sur sa tête, autant dire que Fred n’a été que trop heureux de bénéficier du programme de protection de témoins du FBI. Hélas pour les pauvres agents fédéraux, essayer de cacher Fred Blake et sa famille en Normandie, c’est un peu comme essayer de planquer un mammouth dans un placard : même avec la meilleure volonté du monde, on n’a aucune chance d’y arriver.



Car toute une vie passée au service de la Mafia n’a guère prédisposé Fred à la discrétion, aux relations de bon voisinage et à mener une vie normale en général. Quand vous avez pris l’habitude de régler tous vos conflits à coups de marteau dans la gueule, de pots de vin et d’intimidation, comment supporter les affronts d’un plombier qui refuse de réparer votre tuyauterie ? Sans compter que Fred a la nostalgie du bon vieux temps et trompe donc cette nostalgie en écrivant ses mémoires, lui qui n’a jamais lu un livre de sa vie et encore moins tapé un traitre mot. Comme si cela ne suffisait pas, la famille s’en mêle également : pendant que madame flanque le feu au magasin du coin, fiston met en place une version en modèle réduit de la Cosa Nostra dans son collège et fifille tabasse les garçons trop entreprenants avec une raquette de tennis. De quoi donner envie de se taper la tête contre les murs au capitaine Tom Quintiliani, officier du FBI en charge de la protection des Blake et surmené par l’irresponsabilité chronique de son repenti et de sa petite famille. Si on ajoute à ça une tripotée de tueurs siciliens, une association de cinéphiles imprudents et des voisins trop curieux, on peut se douter que ça ne va pas tarder à chauffer à Cholong-sur-Avre…



« Malavita » est le premier roman que je lis de Tonino Benacquista et ce ne sera surement pas le dernier : porté par une inaltérable bonne humeur et un sens de l’humour noir réjouissant, cette chronique familiale à la sauce mafieuse est une vraie réussite. Caricaturaux mais attachants, tous les personnages jouissent d’un excellent potentiel comique, même si j’avoue un gros faible pour Fred Blake en ex-gangster quasi analphabète soudain confronté à des problèmes existentiels aussi tortueux que l’utilité du point-virgule (en toute honnêteté, moi aussi, je me suis souvent posée la question). Pendant toute ma lecture, j’avais le regard bovin et le ventre à bière de Tony Soprano qui me flottaient sous le crâne… Quelques réflexions un peu plus profondes – et plutôt pertinentes – sur le monde de la Mafia viennent parfois parsemer le roman, mais rien de trop sérieux, rassurez-vous ! Un style enlevé, de l’humour décalé en veux-tu en voilà, beaucoup de second degré et une bonne grosse fusillade à la fin comme dans tout bon film de gangsters qui se respecte : franchement, que demande le peuple ?

Commenter  J’apprécie          171
Nos gloires secrètes

Certes, ce recueil de six nouvelles n'est sans doute pas le meilleur livre de Benacquista. Mais, en plus de son style irréprochable et de son humour décapant, j'ai retrouvé ce que j'aime tant chez lui : sa grande humanité, son regard plein de bienveillance sur ses personnages, et comme cela se fait rare de nos jours, j'apprécie pleinement.

"Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer" disait Beaumarchais ; il y a un peu de ça chez Benacquista. Son humour décèle nos failles avec acuité et indulgence tout à la fois. Cet auteur me fait du bien, en dépit de ses récits quelquefois un peu tirés par les cheveux.

Mais bon, plutôt que de se crêper le chignon....
Commenter  J’apprécie          170
Malavita

Une famille de bons américains biens sous tous rapports et apparences emménage en pleine nuit et en pleine discrétion dans un village de Normandie. Ni Maggie, la mère, Belle la fille, Warren le fils ne cherchent à faire de vagues au sein de la communauté Normande qui les accueille. Seul Fred le père de la famille ne semble pas s’accommoder de cette nouvelle vie, et tous les membres de sa famille ont l'air de lui reprocher leur nouvelle existence à l'écart de tout ce qu'ils ont connus avant. Fred, lui, refuse de vivre comme on (mais qui ?) veut lui imposer.



Mais chassez le naturel il revient au galop, Fred n'est pas Fred, Fred c'est le personnage lisse et carré que le FBI a créé pour cacher l'identité de Giovanni Manzonni. Giovanni c'est un sanguin, un violent qui a le sang aussi chaud qu'une sauce arrabiata bien relevée. Giovanni c'est un affranchi, un ancien Wiseguy qui a 16 ans avait déjà arraché les doigts d'un récalcitrant, qui a touché à la coke et aux filles à l'âge où je lisais Mon petit poney flamme. Giovanni il a vendu père, mère, cousins et tous les padrinis de la mafia New-Yorkaise pour sauver sa peau. D'où le lisse Fred, sa nouvelle vie et sa nouvelle identité dans le cadre d'un programme de protection des témoins.



Alors quand Fred trouve une machine à écrire à la cave et se met en tête d'écrire ses mémoires, lui qui n'a même jamais écrit un livre, le FBI voit rouge encore plus rouge qu'un sauce aux pepperonis.



Loin de moi l'idée de faire l'apologie du crime, qui plus est organisé, mais on (je) ne peux pas nier que La Cosa Nostra, La Pieuvre, L'Honorable Société ou quelle que soit son nom, que depuis Les Parrains, inspirés des livres de Mario Puzzo, ce monde exerce une fascination sur les lecteurs. Et là, ça ne rate pas, les bad boys moi j'aime ça ! Et quand c'est Benacquista qui raconte c'est un vrai bonheur !



Si vous ne devez en lire qu'un de Benacquista c'est celui là qu'il faut choisir.
Lien : http://memelesoiesaimentsali..
Commenter  J’apprécie          170
Saga

Quatre scénaristes Marco le narrateur, Louis, Mathilde et Jérôme en manque de travail se retrouvent embauchés par une chaine pour assurer le quota de production française. Ils n'ont qu'une contrainte, limiter le cout puisque que la série passera à une heure tardive en fait au milieu de la nuit. Et à la surprise générale, la série "Saga" devient un énorme succès bien au delà des rêves de nos quatre héros.

Tonino Benacquista nous donne une comédie délicieuse et formidablement drôle sur le milieu de la télé et s'en donne à coeur joie,

se moquant allègrement de ce monde qui ne pense que chiffre et audience plutôt que qualité, (on pense bien sur aux chaines privées et leurs programmes dessous de ceinture), c'est un moment de pure détente mais Benacquista sait ajouter ce qu'il faut pour refermer Saga à regrets car les personnages sont touchants et sympathiques. On se joindrait bien à eux pour poursuivre l'aventure.
Commenter  J’apprécie          170
Nos gloires secrètes

6 nouvelles sur des sujets graves, dans un style léger et plein d'humour.

6 histoires dont l'essentiel se passe dans le "for intérieur" de chaque personnage sujet.

La justesse psychologique, une construction littéraire impeccable, un rebondissement final quasi imprévisible font de ces nouvelles et de ce petit livre un moment de lecture très agréable.

Commenter  J’apprécie          160
Les aventures de Lucky Luke d'après Morris, t..

Quand je lis un Lucky Luke mettant en scène les frères Dalton, je sais que je vais m'amuser.



Égaux à eux même, Joe, Jack, William et Averell ne se supportent plus et décident chacun de leur côté de rassembler 1 million de dollars et de prouver qui doit être le chef de la bande.

C'est donc un festival de péripéties que nous assistons qui donnera du fil à retordre à Lucky Luke. Le cow boy et son fidèle Jolly Jumper trouverons une solution non commune pour déjouer les plans des frères Dalton. Même si ce n'est pas la première dispute de ces derniers, les 4 frères gardait une certaine fraternité mais qui sait cassée dans cet album. Une originalité bienvenu donc.



Gardant toujours l'esprit et l'humour de Morris. Les Dalton occupent la quasi-totalité de l'histoire et utilisent le domaine où ils réussissent le mieux pour réussir leur coup mais ce qu'ils n'ont pas prévu est que leur mère Ma veille toujours.



Pennac et Benacquista nous offrent un bon moment dans cet album toujours autant bien illustré par la patte de Achdé.

Commenter  J’apprécie          163




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Tonino Benacquista Voir plus

Quiz Voir plus

Les titres des oeuvres de Tonino Benacquista

Quel est le titre correct ?

Les Morsures de l'ambre
Les Morsures de l'ombre
Les Morsures de l'aube
Les Morsures de l'ange

14 questions
54 lecteurs ont répondu
Thème : Tonino BenacquistaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}