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Critiques de Tonino Benacquista (1382)
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Malavita

J'ai apprécié ce roman pour l'esprit vif de Tonino Benacquista, son écriture, son humour, ses sous-entendus et pour ....des détails. J'en citerai deux, loin des repentis et du FBI.



J'ai beaucoup aimé le poème "Les cent manières dont est mort mon père". C'est un petit détail dans ce roman (assez loin de l'intrigue première) mais justement, ça m'a plu. L'auteur prend le temps de donner de la consistance à des personnages secondaires et livre des bribes d'autres choses qui m'ont touchée.



Une excellente surprise glissée dans le roman : l'épisode des mots croisés, est-ce "une création pure de son esprit perturbé par les doubles lectures a tendance forcément sexuelles" ? (p. 206) Je ne sais pas mais je me suis bien amusée.



Je vous laisse chercher -page 206- "Transports en commun" en 5 lettres :)
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Des Salopes et des Anges

En avril 1971, le Nouvel Obs publie « le manifeste des 343 », texte rédigé par Simone de Beauvoir dans lequel des femmes (célèbres ou inconnues) déclarent avoir eu recours à l'avortement. le manifeste est resté célèbre sous le nom des '343 salopes' suite à une couverture du journal satyrique Charlie Hebdo : « qui a engrossé les 343 salopes du manifeste ? »

Il était temps de faire bouger les choses, en effet, après des millénaires d'interdiction de l'avortement et de répression sévère (jusqu'à la peine de mort), d'opérations clandestines donc dangereuses et parfois mortelles. Cela bien avant la domination catholique, soit dit en passant...

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Tonino Benacquista et Florence Cestac présentent dans cet album le contexte du début des annés 70 avec trois parcours féminins, ceux de Maïté, Odile, Anne-Sophie. Issue de trois milieux très différents, ces femmes ne peuvent mener leur grossesse à terme, pour des raisons diverses et personnelles. Elles partent ensemble avorter à Londres, dans un car de la MLAC (Mouvement pour la Liberté de l'Avortement de de la Contraception).

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Les auteurs reviennent ensuite sur la grande histoire avec l'adoption difficile de la loi Veil en 1974.

L'ensemble de l'album est émouvant, mais ces pages le sont plus particulièrement : on y voit comment madame Simone Veil fut attaquée à titre personnel lorsqu'elle a défendu cette loi, subissant des calomnies, des insultes racistes en référence à son passé de déportée juive.

J'ai été touchée également par ces mots de Lucien Neuwirth, qui s'était battu pour légaliser la contraception orale en France en 1967 : « Je rejette l'avortement comme méthode de contraception, mais j'accueille la femme qui s'y retrouve contrainte, faute à l'écrasant et séculaire égoïsme masculin. » (p. 41)

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A lire et à faire lire à nos adolescents.
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L'Outremangeur

Richard Séléna se remplit de graisse, de sucre, de féculents. Et bien sûr, s'il mange tant c'est qu'il va mal, et les moqueries, le regard des autres sur ses 160 kgs n'arrangent rien à son humeur et à son moral.



Séléna est aussi commissaire. Le dernier homicide en date le fait sortir de son bureau pour la première fois depuis bien longtemps. Au cours de cette enquête, il instaure une relation étrange avec l'un des témoins.



Scénario intéressant, riche en surprises. Graphisme très agréable, expressif et fin, couleurs douces. Comme dans le roman 'Homo Erectus', on assiste aux séances d'une thérapie de groupe - de personnes obèses ici. Benacquista a l'art de rendre ces moments réalistes et particulièrement émouvants.



Malgré toutes ces qualités, je suis de nouveau frustrée, comme avec la plupart des polars revisités en BD. Impression d'une intrigue survolée, même si elle est riche et détaillée.



-- Album inspiré du roman éponyme de Tonino Benacquista, donc, qui fut aussi porté à l'écran (par Thierry Binisti, 2003) avec Eric Cantona dans le rôle de cet "Outremangeur". Très bon choix, je trouve.
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Malavita

Une famille d’Américains s’installe en Normandie, ils prennent possession de la maison au milieu de la nuit. Dans la maison en face, s’installent des agents fédéraux chargés de la protection de la famille Blake. La famille Blake dont le père Fred, est connu aux U.S.A. sous le nom de Giovanni Manzoni, chef de clan d’une branche de la Mafia. Celui-ci ayant témoigné dans un procès qui a fait tomber les trois plus gros caïds de la Mafia, a dû s’expatrier.

Bref, un livre divertissant et d’une lecture agréable.

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Trois carrés rouges sur fond noir

J’adore les romans noirs de Tonino Benacquista.

Celui là est excellent, surtout pour le personnage principal, Antoine.

Antoine a une passion : le billard, il a bientôt l’occasion de passer pro.

En attendant il a un job alimentaire : il est « accrocheur » dans une galerie d’art : avec ses collègues il installe des toiles et des statues pour des expositions… jusqu’au jour où….

En plus du billard, le sujet est donc la peinture et je dois dire que la couleur fuse dans tous les sens …pas mal de jaune, beaucoup de rouge (pour ne pas dire hémoglobine) mais tout reste sur un ton plein d’humour…noir…

Une réussite…j’en ai pris plein la vue :)
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Porca miseria

Là j’ai pris une petite claque ! Une autobiographie de pointilliste ; des chapitres courts et faciles à lire, mais qui relatent tout ou presque d’une vie. L’emploi du présent de l’indicatif pour raconter simplement des souvenirs et dire clairement la mémoire. L’émotion n’y est pas absente, ni la nostalgie. D’une belle écriture au style limpide ; la lucidité du temps qui est passé sans pathos, ni regret.

Tonino est né en 1961 à Choisy-le-Roi. Mais ses parents et sa fratrie sont nés en Italie. Ils arrivent en banlieue parisienne en 1954. Benacquista, nous raconte comment ses parents ne se sont pas pleinement intégrer, car sa maman n’était pas favorable à leur départ d’Italie. Son papa picole et râle en sortant de l’usine, ses sœurs si différentes qu’elles soient feront toutes l’école Pigier, son grand frère partira vite de la maison pour devenir un bon « français moyen ». C’est donc aussi le portrait de la France de cette époque. Les chapitres consacrés à l’école m’ont particulièrement touché, en effet j’ai eu le même genre de « résultats décevants, peut mieux faire, indécrottable, doit faire ses preuves ... » tout au long de ma scolarité. Les profs de l’époque devaient avoir un genre de bréviaire pour avoir si peu de vocabulaire pour dire la richesse de nos inaptitudes, de notre déplaisir et de notre ennui ! ?

Tonino nous raconte aussi (il est un grand conteur) la (sa) « Culture », la sous-culture, la contre-culture de ces années là (Cinoche, télé, roman de S-F, polars, B.D., chanson populaire ...) :

P.40 « Aujourd’hui encore, sur l’idée de culture, j’envie ceux qui savent si bien séparer le bon grain de l’ivraie. J’en suis toujours incapable » ; moi aussi j’en suis incapable Tonino, mais je n’envie pas les prétentieux qui savent.

Il nous explique ensuite comment, modestement et en autodidacte, il est devenu un écrivain reconnu. Il nous parle avec pudeur de sa chance et aussi de sa dépression ...

Un chouette bouquin dans lequel je me suis, par certains aspects, identifié même si je ne suis pas rital ; on a tous en nous quelque chose de l’Italie ;-))

Allez ciaaao !

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Porca miseria

Autobiographie, Porca Miseria, le livre de Tonino Benacquista fait partie de ces oeuvres « témoignage » qui enrichissent la connaissance et la compréhension d’un milieu, d’une époque.



Quelle revanche!

Un fils de déracinés, italiens illettrés émigrés en France en 1954, ne possédant quasiment pas la langue française, va émerger grâce au langage.



L’approche de la lecture fut pénible (la rencontre avec Bradbury et Balzac… fut cependant déterminante) mais donne lieu à présent, dans ce livre, à une analyse personnelle et sans concession d’ »Une vie » de Guy de Maupassant.



L’émigration est évoquée, la difficulté d’être de deux pays, la réussite ou non (le passage avec le frère revenu des USA est bouleversant).

La banlieue de « ritals », les frères et soeurs aux destins limités par le milieu, et lui, le dernier né en France, s’éveillant à tous les possibles offerts par le pays, la culture, les gens, la langue.



Langue qu’il manipule à son bon gré, qu’il fait sienne par l’écriture et l’audace qui le mènera au seuil de Gallimard.

Puis la réussite, la reconnaissance ( l’épisode de la crème fraîche dans les pâtes carbonnara est parlante!).



Des parents mal connus, observés.

L’alcool du père, la difficulté de comprendre.

La mère en manque du pays, résignée, vie insatisfaite.



Enfin la fiction qui permet de transcender ce qui n’est pas, n’a pu être.

L’auteur projette ce qui l’aurait pu.

Pourquoi pas? La rêverie aide la réalité à rendre plus supportable la vie.



L’agoraphobie dont il souffre est détaillée et nous aide à comprendre ce qu’est ce mal qui tenaille l’homme et l’empêche d’être intensément à ce qui l’entoure.



Oui, un témoignage, celui d’un homme qui se dit simplement, celui d’un descendant d’immigrés dont le nom sonne encore l’italianisme et qui l’assume en nous livrant son histoire, leur histoire, ses doutes, ses réussites, ses projections.

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Saga

Une chaîne rattrappée par les quotas obligatoires de diffusion de productions françaises engage quatre scénaristes qui ont pour mission de créer une série en 80 épisodes diffusés en plein milieu de la nuit. Vu l'heure de diffusion et le caractère obligatoire de la chose, ils ont carte blanche pour écrire tout et n'importe quoi, tant que le budget approche au maximum de zéro. Etant donné le risque nul de se faire réprimander, ils inventent une série pourrie dans laquelle ils mettent tout ce que les autres heures de diffusion ne permettraient jamais. Contre toute attente, le programme attire de plus en plus les foules...



J'ai lu ce livre en 2 jours quand j'avais 18 ans, il y a 18 ans (on rajeunit pas, qu'ils disaient...). Non seulement je l'avais lu vite parce que je n'avais rien d'autre à faire, mais j'ai souvenir de l'avoir surtout lu vite parce que j'avais beaucoup aimé. Etait restée dans mon esprit ces dernières dix-huit années cette appréciation positive qui m'a conduite à une relecture. Comme d'habitude, le temps continue vraiment de changer les perceptions.

Non pas qu'il ait de quoi déplaire, au contraire. Le pitch est super, on veut constamment en apprendre plus sur la création de cette bouse de vache et on se délecte avec les scénaristes de l'impact grandissant de la série sur les spectateurs toujours plus nombreux. Mais une fois le dernier épisode diffusé, à un peu plus de la moitié, le roman prend vraiment une tournure différente qui a de quoi laisser pantois. Les aventures de Marco à Paris, brinquebalé et harcelé partout par des groupes divers, frisent l'absurdité (est-ce vraiment cherché/assumé ?) avant d'aboutir à un procès kafkaïen (d'ailleurs cité quelques pages plus loin), le tout pour un rendu complètement décalé qui s'éloigne vraiment trop du reste. L'auteur cherchait-il à mimer un film d'action de série B ? Y a de quoi en douter.

La fin, quant à elle, est vraiment longue et assez décevante, avec l'écriture du fameux extra dont nous n'apprendrons que pouic, ce qui laisse le lecteur franchement frustré après une telle épopée.

J'aime toujours ce livre mais il a clairement perdu de sa superbe. Qui a dit que les souvenirs embellissaient la réalité ?
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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13 à table ! 2021

Tous les ans, j'achète ce livre au profit des Restau du Coeur. C'est toujours un réel plaisir de faire une bonne action et en même temps une grande joie de retrouver des auteurs que je connaissais et aussi une façon de découvrir l'univers d'auteurs que je ne connaissais pas. Ce livre reste un recueil de nouvelles agréable à lire et comme chaque année, certaines sont plus intéressantes que d'autres.
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Les aventures de Lucky Luke d'après Morris, t..

Il n’est pas facile de reprendre le personnage d’un autre auteur et de se l’approprier, ou, du moins, de ne pas le dénaturer.



Niveau dessin, Achdé tient la route, son Lucky Luke ressemble à celui de Morris, le brin d’herbe en plus (sacrilège la disparition de sa cigarette roulée et pourtant, je suis non fumeuse).



Point de vue humour, on a quelques bons jeux de mots, on retrouve l’ambiance comique des vrais Lucky Luke, avec des petites références à notre époque, comme cet Horatio Caine dans un labo de la Pinkerton.



Mais nous sommes loin de la qualité humoristique de Goscinny, même si ce dernier avait la bride super serrée par le cavalier Morris qui ne lui laissait pas galoper allègrement dans les jeux de mots qui faisaient rire aux éclats ou qui étaient d’une finesse incomparable.



Retenez bien qu’il ne faut jamais parler sèchement à un Numide ! Tous les étés, les Ibères deviennent plus rudes…



Anybref, malgré cet humour qui ne fait pas rire aux éclats mais sourire, on retrouve tout de même ce qui faisait le sel des aventures de Lucky Luke ancienne version (celle de l’époque de Dupuis) avec une population qui relègue Lucky Luke dans les has been, ne jurant plus que par Allan Pinkerton.



Ce n’est pas la première fois que notre cow-boy solitaire est désavoué par la populace avant que celle-ci ne change son fusil d’épaule et le rappelle au secours. On a eu souvent le cas dans toute l’histoire de notre lonesome cow-boy et dans la vie réelle aussi. Les gens sont des girouettes.



Historiquement, on suit le chemin du véritable Allan Pinkerton qui n’était pas un enfant de chœur et prêt à tout pour arriver au sommet et faire de son agence qui ne dormait jamais, L’AGENCE de référence avec des nouvelles méthodes, bien plus avancées que celle de notre Lucky Luke, dont la science criminelle, l’espionnage et surtout, les ragots.



Pour ses fiches sur tout le monde, Pinkerton m’a fait penser à la folie de Hoover qui voulait lui aussi ficher tout le monde, même si celui-ci n’arrivera que bien plus tard dans l’Histoire des États-Unis.



Le climat est à la délation pour tout et n’importe quoi, Pinkerton envoie en taule à tour de bras pour des peccadilles et les prisons sont surchargées.



Les emprisonnements ont beau être amusant à découvrir, le tacle est tout de même sévère (et sous la ceinture) car il rappelle les heures sombres de nos pays et je ne reléguerai pas ce genre de comportement au passé car il est toujours présent et nourrissez-le d’un peu de climat de peur ou de jalousie et bardaf, on recommencera les arrestations arbitraires.



Tout ici est emballé dans de l’humour, présenté avec finesse, mais si on se donne la peine de faire une analogie ou de réfléchir un peu, ça fait peur parce que ça pue aussi le Big Brother et de nos jours, plus besoin de se planquer sous le lit, il suffit que tous ceux qui veulent des infos sur nous, aillent sur nos profils Fesse Bouc, Touitter, Snap-Chatte, Rince tes grammes, Pine Tes Restes et j’en passe.



Franchement, je ne tirai pas à boulets rouges sur cet album car il vole plus haut que certains à l’époque où Morris avait claqué la porte chez Dupuis pour aller chez Dargaud et où ses scénaristes n’étaient guère inspiré, même le grand Goscinny (Dalton City, Jesse James, Fingers, Le Bandit manchot, La Fiancée de Lucky Luke, Chasseur de primes, Sarah Bernhardt, Le Pony Express, Chasse aux fantômes, Le Klondike, O.K. Corral).



De plus, contrairement aux albums Les Tontons Dalton et La Terre Promise, les auteurs ne reprennent pas des gags tirés des Tontons Flingueurs ou de Rabbi Jaccob, ce que j’avais trouvé un peu trop facile, même si je n’ai rien contre les clins d’oeils, tant qu’ils ne deviennent pas des transposition de films !



Un bon album de Lucky Luke, pas le meilleur, pas dans l’excellence, pas dans le haut du panier, mais il est correct et j’ai apprécié le côté "ancien" que l’on retrouve dans cet album qui, une fois de plus, met les Dalton en vedette.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Les Morsures de l'aube

Antoine et Bertrand sont des "hirondelles", un nom bien poétique pour désigner les parasites, ces chômeurs qui subsistent en s'incrustant dans les soirées mondaines, galas, fêtes privées, mariages... pour manger et boire à l'œil. Une nuit, ils parviennent à s'introduire dans une soirée de grand standing en se faisant passer pour des amis de Jordan, un nom qui semble ouvrir toutes les portes. Ils n'auront pas le temps de profiter de la fête. Le maître des lieux les fait enfermer et leur propose un marché : Il retiendra Bertrand en otage et Antoine ne pourra le libérer qu'en lui ramenant ce fameux Jordan.



Le début est vraiment accrocheur ! J'ai été happé dans ce monde des nuits parisiennes peuplé de clubbers, bikers, stars sur le retour et provinciaux venus s'encanailler. L'écriture de Tonino Benacquista, pleine de cynisme et d'humour noir, fait prendre vie à tout ce beau monde et rend l'histoire très agréable à suivre. Antoine est un looser sympathique auquel on a envie de s'attacher.

Malheureusement, le dénouement ne m'a pas tellement convaincu. Un sentiment de "tout ça pour ça ?" qui rend le roman anecdotique. À un moment, on se demande si l'histoire va prendre un virage fantastique ou non et, là encore, le parti pris est décevant.



Un roman dont je retiendrais surtout l'ambiance et la qualité d'écriture.
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L'aboyeur - L'origine des fonds

Deux longues nouvelles : L’origine des fonds et L’aboyeur, extraits de Nos gloires secrètes

La première c’est l’histoire d’un parolier de chansons richissime, mais très malheureux et introverti

La seconde, c’est celle d’un riche homme d’affaire qui organise une superbe fête pour fêter ses cinquante ans et engage un « aboyeur » pour annoncer ses cinquante invités

J’adore l’écriture de Benacquista et son analyse des personnages.

Ici les héros sont diamétralement opposés. Bien que riches tous les deux, ils ont une approche de la vie et un rapport aux autres complètement différents.

Réussir sa vie est pourtant aussi difficile pour l’un que pour l’autre.

Toujours autant de plaisir à lire cet auteur et la finesse de sa psychologie.

Son style et son écriture sont irréprochables.

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Malavita

Excellente découverte que cette lecture de "Malavita". Malavita, ou"mauvaise vie", c'est le nom de la chienne de la famille Blake et c'est vrai que sa tranquillité va être mise à mal, mais c'est aussi l'autre nom de "La Cosa Nostra", la branche sicilienne de la mafia (quand je dis ça, je dis rien...). Dans la famille Blake, d'origine américaine, nouvellement installée dans la petite bourgade normande de Cholong sur Arvre, il y a le père, Frederick qui en découvrant dans la cave une vieille machine à écrire, décide d'écrire ses mémoires. Mais qu'a-t-il donc de si intéressant à raconter ? Il y a la mère, Maggie qui choisit le bénévolat dans diverses associations pour obtenir le pardon divin. Mais qu'a-t-elle donc à expier ? Et puis il y a la fille Belle, 17 ans, si bien nommée, et Warren, le fils de 14 ans, qui vont faire connaissance avec leur nouvel univers.



Je ne connaissais rien de ce roman, ni du film qui en a été tiré. Je suis donc partie de zéro quand j'ai fait la connaissance de la famille Blake et de ce petit coin de Normandie si tranquille (enfin au moins au tout début du livre). Ne vous fiez pas aux apparences ! Il y en a qui vont regretter de les avoir eu pour voisins... J'ai beaucoup aimé ce mélange détonant de culture américaine, de traditions mafieuses et de cuisine normande. En mêlant habilement humour et ironie, Tonino Benacquista nous offre également une réflexion sérieuse sur le bien et le mal, sur le pardon et la rédemption. Son écriture d'une justesse admirable joue également sur les deux tableaux.

J'ai cependant déploré l'égoïsme de ce père de famille qui s'interroge rarement sur le ressenti des siens.

Une histoire originale et bien contée, qui mérite à mes yeux un 16/20, malgré un dénouement totalement rocambolesque.
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Les aventures de Lucky Luke d'après Morris, t..

Lucky Luke semble bien vieillissant dans cet album! Normal, il est revu par Pennac, achdé et Benacquista: nécessité de le réhabiliter malgré son grand âge?

Dans les saloon et dans la rue, ce n'est plus lui qu'on vante mais le fameux Allan Pinkerton. Le nouveau président Lincoln lui rend hommage mais préfère la jeune génération, plus rapide, à la pointe du progrès, pour le protéger contre l'assassinat prémédité contre lui. Bref, Pinkerton est le nouveau justicier à la mode, et il ne reste plus à Lucky Luke qu'à prendre sa retraite, sous les yeux moqueurs des piliers de bar...

Qu'à cela ne tienne! Les Dalton ont été libérés pour cause d'une justice trop efficace qui surpeuple les prisons? Lucky ne bougera pas le petit doigt, puisqu'il est aujourd'hui retraité!! En fait, notre cher cowboy ne manque pas de fierté, et attend le bon moment pour se remettre en selle, ce qui ne tardera pas à arriver!



Ca m'a fait plaisir de retrouver Lucky Luke après tant d'années d'abstinence, et même si cette BD s'avale assez vite, j'ai apprécié le fait qu'elle soit basée sur des faits historiques: Allan Pinkerton a bel et bien existé, et le meutre prémédité de Lincoln aussi (d'ailleurs sa caricature dans le wagon à bétail est authentique!)

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Saga

Saga, roman de Tony Benacquista, aura attendu des années dans ma bibliothèque que des circonstances m'incitent à le lire. Il m'a offert un très agréable moment de lecture.



L'intrigue de base de l'ouvrage se situe dans le monde de l'audiovisuel ; écrite il y a près de 20 ans, elle n'est en rien démodée. Aux seules fins de satisfaire à des quotas de création française, quatre scribouillards miteux sont recrutés pour écrire les scénarios d'une série télé de quatre-vingt épisodes, baptisée Saga, à diffuser au plus profond de la nuit. Mot d'ordre du producteur : écrivez n'importe quoi, personne ne regardera... Contre toute attente, un noyau de public germe, gonfle, enfle... Des passionnés font pression sur la chaîne et sur la production, les horaires évoluent vers le prime time, Saga devient un énorme succès populaire ; et même national !...



La cocasserie des situations flatte nos sens les plus élémentaires et embarque les rieurs. Aucune raison de bouder son plaisir, d'autant que les scénarios présentés sont imaginatifs, inattendus, parfois subtils. le système de coworking très amical et solidaire dans lequel sont immergés les quatre scénaristes fait éclore leurs talents, jusqu'au moment où frappés à leur tour d'hubris et de péché de vanité, ils déclencheront un scandale hallucinant.



Au delà de cet imbroglio qui pourrait sembler rebattu, le roman ne manque pas de profondeur. Ses péripéties reprennent le mythe de la machine qui échappe à l'homme pour devenir infernale, sa morale s'appuie très concrètement sur la symbolique du boomerang et sa portée met en exergue l'incroyable force d'évocation de l'écrit, du scénario.



Je constate en effet qu'il suffit de quelques lignes écrites d'un avant-projet de scénario, pour donner instantanément réalité et sens à des personnages et à leurs actes, avec une expressivité qui ne manque pas d'éveiller ma sensibilité de lecteur. Cela me fait penser à je ne sais plus quel roman de Paul Auster, où les mots d'un personnage fictif lui permettent d'arracher à l'auteur le contrôle de la fiction... Au commencement était le Verbe, me rappellerez-vous !



Au commencement de Saga, on est dans un polar ; il y a un meurtre. L'auteur ne nous incite pas particulièrement à rechercher le coupable, mais il finit par le dévoiler dans les dernières pages, bien des mots plus tard.



Saga est un roman enlevé, amusant, plein de trouvailles et de rebondissements. Un roman joyeux, aussi ; c'est avec gaité que j'ai accompagné les parcours heureux des quatre scribouillards du début. On voit bien que le romancier est aussi, et surtout, un excellent scénariste.



D'ailleurs, où le pouvoir du scénariste s'arrête-t-il ? le monde ne marcherait il pas mieux si les affaires diplomatiques mondiales lui étaient confiées ?... Après tout, si Dieu renonce à s'en charger ...
Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Porca miseria

« Dans le musée imaginaire qu’est la mémoire », Tonino Benacquista revisite ses souvenirs familiaux et ses premières années d’écrivain dans un récit à fleur de peau duquel émergent tristesse et fatalité. Le regard de l’auteur peut sembler impitoyable à première vue, mais cette vérité recherchée sur le passé concède son intérêt à l’ouvrage. J’ai été vivement émue à la lecture de ces courts instantanés d’une vie familiale chaotique. À l’origine, le couple mal assorti de ses parents dont l’émigration en France n’a fait que détériorer un mariage déjà bancal. L’alcoolisme du père et une mélancolie aggravante chez la mère achèvent de fixer le portrait d’une enfance absente de légèreté chez le benjamin Tonino.

Celui que je croyais connaître derrière ses œuvres fictives se révèle fort différent dès lors que, sans pudeur et avec réalisme, il accepte de sonder les plus sombres versants de son existence. Porca Miseria, non plus proféré par le père Cesare mais couché sur papier par le fils Tonino, c’est aussi un criant constat des petites et grandes trahisons qu’entraînent avec elles les familles dysfonctionnelles.

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13 à table ! 2022

J'écris cette critique alors que je n'ai même pas encore fini ma lecture... J'avoue avoir bien du mal à terminer ce recueil, dont la promesse était de nous faire de passer de belles vacances... C'est loin d'être le cas, je trouve les sujets traités assez durs, et peut-être que ce n'est pas le bon moment pour moi. Mention spéciale toutefois pour Tonino Benacquista, toujours, et pour François d'Epenoux, un auteur que je découvre ici, dont la nouvelle me donne envie d'en savoir davantage. Et pour la bonne cause aussi bien entendu.
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13 à table ! 2021

Acheté comme chaque année pour allier l'utile à l'agréable, j'ai une fois de plus trouvé que les nouvelles étaient de qualité très variable.



Sur le thème du premier amour, certains ont fait preuve d'inventivité, d'autres ont été plus paresseux.



Je suis complètement passée à côté des écrits de Véronique Ovaldé, et, dans une moindre mesure, d'Olivia Ruiz.

Mes coups de cœur vont à Tonino Benacquista, Jean-Paul Dubois et Franz Thilliez, et j'ai bien apprécié Philippe Besson et François d'Epenoux.



Bonne année et à l'année prochaine !

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Malavita

Qu'on le veuilel ou non, qu'on les villipande ou qu'on les admire : les gangsters fascinent. Qu'on parle d'Al Capone, Lucky Luciano, de Vitto Corleone dans Le Parrain, des Affranchis, de la Camorra ou de ceux qui ne se sont jamais fait attraper, la vie de ces mafieux nous attirent, nous vampirisent !



Ici, Tonino Benacquista rend un hommage à ses "origines" (en parlant de la mafia sicilienne, la Cosa Nostra) et ses premières amours (le cinéma) avec Malavita.

Dans son scénario déjanté, un repenti et sa famille quitte Newark pour venir s'intaller .. dans un petit bled de Normandie !

Cette situation en elle-même a bien sûr de quoi faire sourire. Le reste du récit ne le dément pas, et tout le monde y passe ! Que ce soit les membres de la famille américaine - stéréotypes malgré eux - ou les bons gros beaufs du village qui n'aiment rien de plus que critiquer les Américains , mais auraient mieux fait de se regarder avant ...



C'est drôle et grave en même temps. Avec cette histoire, Benacquista en dit long sur la nature humaine, à son penchant irrépressible pour la "gloire" à tout prix. Ce qui semble paradoxal pour ces grands pécheurs que sont les mafieux au regard des textes bibliques d'une religion à laquelle ils sont pourtant si attachés.

De même, pour moi, la lecture de ce roman a été un véritable paradoxe. Il est certes bien écrit, mais j'ai eu l'impression que l'auteur n'était pas si à l'aise que ça avec le genre.

J'ai tout de même apprécier ce côté hommage, très italien, à ces organisations secrètes meutrières certes mais qui ont fait vivre et redonner espoir à beaucoup de gens du peuple. Ce que reflète bien, la relation entre les époux Manzoni. Quant aux enfants Manzioni qui vivent avec les utopies du 21ème siècle... Dommage s'ils ne comprennent pas que c'est bien la tragédie de toute l'humanité qui se joue dans leur héritage...



Je suis maintenant bien surieuse de découvrir le film !
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Romanesque

Amants maudits parce qu'ils s'aiment au dessus de toute autre contingence , l'histoire de la cueilleuse de baies et du braconnier traverse les siècles et les pays du monde entier .Leur amour dérange et agace aussi bien sur terre qu'au ciel et ils sont ballotés de la chambre d'un Roi de France au Moyen Age à un théâtre d'une ville des Etats Unis à l'époque actuelle .



Un conte joliment raconté, même si j'ai trouvé plus de bonheur et de justesse d'écriture aux époques anciennes et une platitude un peu agaçante des temps récents .



Je ne connaissais pas cet auteur qui visiblement sort de ses sentiers habituels .

Ce roman sur un sujet éminemment rabattu donc "casse gueule " s'en sort plutôt bien et ravira tous ceux qui veulent mettre un peu , beaucoup, éperdument de Romanesque dans leur quotidien .
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