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Citations de William Butler Yeats (244)


LA MORT


Espoir ni peur n'assistent
Un animal mourant ;
Un homme attend sa fin
En redoutant et en espérant tout ;
Il est mort bien des fois,
Il est ressuscité bien des fois.
Un grand homme dans son orgueil
Face à des meurtriers
N'a que dédain pour
La substitution du souffle ;
Il connaît la mort à fond –
L'homme a créé la mort.

p.100
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Voici quelques mois que j'ai vécu ma jeunesse et mon enfance, sans écrire constamment il est vrai, mais en y songeant presque chaque jour, et je suis triste et troublé. Ce n'est pas que j'ai réalisé trop peu de mes desseins, car je ne suis pas un ambitieux ; mais quand je pense à tous les livres que j'ai lue, et à toutes les sages paroles que j'ai entendu prononcer, et à l'anxiété que j'ai donnée à mes parents et à mes grands-parents, et aux espoirs que j'ai nourris, toute vie pesée dans les balances de ma propre vie m'apparaît comme une préparation à quelque chose qui ne vient jamais.
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A l'enfant qui danse dans le vent

Danse là sur le rivage
Car pourquoi te soucierais-tu
Du vent ou de l'eau qui gronde ?
Et après secoue tes cheveux
Qu'ont trempés les gouttes amères.
Tu es jeune, tu ne sais pas
Que l'imbécile triomphe,
Ni qu'on perd l'amour aussitôt
Qu'on l'a gagné, ni qu'est mort
Celui qui oeuvrait le mieux, mais laissa
Défaite toute la gerbe.
Ah, pourquoi aurais-tu la crainte
De l'horreur que clame le vent ?
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(...)
The Second Coming! Hardly are those words out
When a vast image out of Spiritus Mundi
Troubles my sight: a waste of desert sand;
A shape with lion body and the head of a man,
A gaze blank and pitiless as the sun,
Is moving its slow thighs, while all about it
Wind shadows of the indignant desert birds.
The darkness drops again but now I know
That twenty centuries of stony sleep
Were vexed to nightmare by a rocking cradle,
And what rough beast, its hour come round at last,
Slouches towards Bethlehem to be born?

La Seconde Venue ! A peine dits ces mots,
Une image, immense, du Spiritus Mundi
Trouble ma vue: quelque part, dans les sables du désert,
Une forme avec corps de lion et tête d’homme
Et l’oeil vide et impitoyable comme un soleil,
Se meut, à cuisses lentes, tandis qu’autour
Tournoient les ombres d’une colère d’oiseaux…
La ténèbre, à nouveau; mais je sais maintenant
Que vingt siècles d’un sommeil de pierre, exaspérés
Par un bruit de berceau, tournent au cauchemar,
- Et quelle bête brute, revenue l’heure,
Traîne la patte vers Bethléem, pour naître enfin ?
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Un poète à sa bien-aimée


Je t'apporte de mes mains déférentes
Les pages de mes rêves sans nombre.
Dame blanche usée par la passion
Comme les sables tourterelle par la vague
Et au cœur plus vieilli que la corne
Qui déborde du feu pâle du temps :
Dame blanche aux rêves sans nombre
Je t'apporte mes vers et leur passion.
                  Composé en 1895
                     Publié en 1896

p.73
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Turning and turning in the widening gyre
The falcon cannot hear the falconer;
Things fall apart; the centre cannot hold;
Mere anarchy is loosed upon the world,
The blood-dimmed tide is loosed, and everywhere
The ceremony of innocence is drowned;
The best lack all conviction, while the worst
Are full of passionate intensity.
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William Butler Yeats
Je suis pauvre et mes rêves sont mes seuls biens.
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Je ne veux pour flambeaux que tes yeux.
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Le pays du bonheur

Le petit renard, lui, murmura :
«  O, si c’était la malédiction du monde ? »
Le soleil était riant et doux,
La lune tirait sur mes rênes ;
Mais le petit renard rouge murmurait,
«  O, ne tire pas sur ses rênes,
Il s’en va en chevauchant vers le pays
Qui est la malédiction du monde. »

The happy townland

The little fox he murmured,
« O what of the world's bane ? »
The sun was laughing sweetly,
The moon plucked at my rein;
But the little red fox murmured,
« O do not pluck at his rein,
He is riding to the townland
That is the world's bane. »
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La pitié de l'amour

Pitié plus qu'on ne peut dire
Se cache au coeur de l'amour,
Puisque tous ces gens qui trafiquent
Et le charroi des nuées,
Et tous ces vents froids qui soufflent
Sans fin leurs trompes de pluie,
Et ce bois de noisetiers sombre
Où l'eau court comme souris grises,
Tout menace l'être que j'aime.

The pity of love

A pity beyond all telling
Is hid in the heart of love :
The folk who are buying and selling,
The clouds on their journey above,
The cold wet winds ever blowing,
And the shadowy hazel grove
Where mouse-grey waters are flowing,
Threaten the head that I love.
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While still I may, I write for you
The love I lived, the dream I knew.
From our birthday, until we die,
Is but the winking of an eye;
And we, our singing and our love,
What measurer Time has lit above,
And all benighted things that go
About my table to and fro,
Are passing on to where may be,
In truth's consuming ecstasy,
No place for love and dream at all.

Tant que je peux encore, pour vous j'écris
Le rêve que j'ai fait et l'amour de ma vie.
Tous nos jours du premier au jour de notre mort
Ne durent qu'un clin d'oeil,
Et nous passons avec nos chants et nos amours,
Eclairés de là-haut par le Temps mesureur
Et tous les êtres de la nuit
Qui sur ma table courent
Vers un monde ou peut-être
Dans l'extase brûlante de la vérité
Il n'y a plus de place pour le rêve et l'amour.
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William Butler Yeats
Where the wave of moonlight glosses
The dim gray sands with light,
Far off by furthest Rosses
We foot it all the night,
Weaving olden dances
Mingling hands and mingling glances
Till the moon has taken flight;
To and fro we leap
And chase the frothy bubbles,
While the world is full of troubles
And anxious in its sleep.
Come away, O human child!
To the waters and the wild
With a faery, hand in hand,
For the world's more full of weeping than you can understand.
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Avec leurs longues jambes, délicates et élancées, leurs yeux d'aigue-marine,
Les licornes magiques portent des dames sur leur dos.
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Je soupire en t'embrassant,
Car force m'est d'avouer
Que tu me manqueras
Quand tu auras grandi.
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LES BLANCS OISEAUX



Ah ! Si nous étions, mon amour, de blancs oiseaux sur l’écume de la mer !
Nous sommes las de la flamme du météore, qui va pâlir et disparaître ;
Et la flamme de l’étoile bleue du crépuscule si basse à la frange du ciel
A fait naître en nos cœurs, mon amour, une tristesse qui peut durer
    toujours.

Une langueur nous vient de ces rêveurs, perlés de rosée, le lys et la rose ;
Ah ! Chasse-les de tes rêves, mon amour; la flamme du météore qui passe
Ou la flamme de l’étoile bleue qui s’attarde à l’horizon quand tombe la
    rosée ;
Car je voudrais que nous soyons changés en oiseaux blancs sur l’écume
    vagabonde, toi et moi !

Mon esprit est hanté d’îles innombrables et de maints rivages Danéens
Où le temps sûrement nous oublierait, où le chagrin ne nous toucherait
    plus ;
Nous serions vite loin de la rose et du lys et de la turbulence des flammes,
Si nous n’étions que de blancs oiseaux, mon amour, portés sur l’écume
    de la mer !


/Traduction de l’anglais (Irlande) Jean Briat
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IL SOUHAITE LES VETEMENTS CELESTES

Eussé-je des cieux les vêtements brodés,
Tissus de lumière d'or et de lumière d'argent,
Les bleus, les troubles, les noirs vêtements
De la nuit et du jour et du demi-jour,
Je jetterais sous tes pieds tous ces vêtements;
Mais je suis pauvre, et je n'ai que mes rêves;
J'ai voulu que mes rêves soient jetés sous tes pieds;
Fais toi légère car tu foules mes rêves.
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"Toute vie créatrice exige qu'on renaisse différent de soi-même". Aussi dans le monde moderne où l'homme ne cherche plus son anti-moi mais se contente de se regarder dans un miroir, [...] il n'y a plus de véritable création : nous ne sommes que des critiques.
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QUE VIENNE LA NUIT


Elle vivait dans l’orage et les querelles,
Son âme avait un tel désir
De ce que la fière mort peut apporter
Qu’elle ne pouvait supporter
Le bien commun de la vie,
Mais elle vivait telle un roi
Emplissant le jour de ses noces
D’étendards et de flammes,
De trompettes et de timbales,
Et du canon impétueux
Pour congédier le temps
Et que vienne la nuit.

p.44
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The choice

The intellect of man is forced to choose
Perfection of the life, or of the work,
And if it take the second must refuse
A heavenly mansion, raging in the dark.
When all that story's finished, what's the news ?
In luck or out the toil has left its mark :
That old perplexity an empty purse,
Or the day's vanity, the night's remorse.

(Obligation à l'esprit de choisir
Entre perfectionner l'existence ou l'oeuvre,
Et s'il veut la seconde, c'est renoncer
Aux demeures du ciel, et pour quelle rage
Et en quelles ténèbres ! Après quoi, l'affaire
Finie, où en est-on ? Chanceux ou pas, l'effort
Aura laissé sa marque. Après le grand souci
A nouveau le tourment de la bourse vide,
Et le jour la gloriole et le remords la nuit.
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HE WISHES FOR THE CLOTHS OF HEAVEN

Had I the heavens’ embroidered cloths,
Enwrought with golden and silver light,
The blue and the dim and the dark cloths
Of night and light and the half-light,
I would spread the cloths under your feet:
But I, being poor, have only my dreams;
I have spread my dreams under your feet;
Tread softly because you tread on my dreams.

IL VOUDRAIT AVOIR LES VOILES DU CIEL

Si j'avais les voiles brodés du ciel,
Ouvrés de lumière d'or et d'argent,
Les voiles bleus et pâles et sombres
De la nuit, de la lumière, de la pénombre,
J'étendrais ces voiles sous tes pas :
Mais moi qui suis pauvre n'ai que mes rêves ;
J'ai étendu mes rêves sous tes pas ;
Marche doucement car tu marches sur mes rêves.
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