Il m’est difficile d’appréhender « Cosmos » comme un glissement vers la folie, l’irréalité ; dans ce domaine L’écume des jours de Boris Vian m’a beaucoup plus parlé. De même pour la folie qui s’insinue dans l’esprit et pousse au meurtre, la scène où Meursault commet son crime sur la plage dans L’étranger de Camus me paraît également beaucoup plus pertinente que les pages où Witold se dit qu’il doit pendre Léna. J’ai eu beaucoup de mal à lire ce livre, décousu et répétitif.
J’ai sans doute loupé quelque chose, mais je ne comprends pas ce livre comme reflétant l’irréalité du monde, comme « une sorte de récit policier », ou bien « un essai d'organiser le chaos », ces grilles de lecture ne me satisfont pas du tout. Encore une fois, j’ai sans aucun doute loupé quelque chose. La seule manière pour moi de sauver cette lecture, de comprendre ce livre, est de l’interpréter comme un récit de magie noire. Selon moi, Witold succombe à un sort, un charme, lorsqu’il est en présence de l’oiseau noir pendu. Un sorcier aura placé l’oiseau là, à cet effet. Dès lors, l’esprit de Witold est influencé par ce maléfice et amené à commettre le Mal. C’est la lutte de l’esprit de Witold contre l’ensorcellement qui lui fait percevoir des « anomalies ». Le puissant sort qui envoûte Witold lui fait commettre le meurtre d’un chat, assassinat minimisé « ce n’est qu’un animal ». Puis, Witold envisage le meurtre de Léna, mais il est loin de l’oiseau pendu et de son influence maléfique. Le sortilège ayant perdu de sa force, Witold ne mettra pas son funeste projet à exécution. Reparti loin de l’influence de l’oiseau, à Varsovie, le mauvais sort qui habitait Witold disparaît complètement et il retrouve une vie parfaitement normale. Mon interprétation permet de comprendre la fin très rapide du livre qui, autrement, paraît non seulement bâclée, mais incompréhensible.
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Magnifique ! Ou plutôt saugrenu, étrange, loufoque et précisément incroyable ! Par incroyable je veux dire éblouissant et par éblouissant, j'entends révolutionnaire !
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J'ai eu quelque mal à entrer dans ce livre étrange, bizarre , absurde ,comme l'est quelquefois la vie ,le monde ....Les critiques pertinentes des lecteurs de Babelio m'ont aidée à mieux en comprendre l'esprit
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"Pauvre petit chou fleur..."
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Un document capital pour comprendre la genèse d’une bonne partie de l’œuvre de Witold Gombrowicz. Il faut rappeler, qu’en 1939, Gombrowicz, fait un voyage en Argentine, à l’initiative du ministère de la Culture polonais, avec d’autres écrivains, et c’est Giedroyc, haut fonctionnaire, et membres de différents cabinets ministériels d’avant guerre en Pologne, qui avait proposé son nom. Lorsque la deuxième guerre mondiale a éclatée, l’écrivain est resté en Argentine, et suite à l’installation du gouvernement communiste sous l’emprise directe de Moscou, il ne rentre pas non plus au pays. Il survit difficilement, travaille dans une banque, et n’a plus vraiment la possibilité d’écrire ni de voir éditer ses œuvres, malgré quelques tentatives, en particulier des traductions en espagnol de ses écrits d’avant guerre.
Dans ses diverses tentatives de reprises de contact avec les milieux littéraires, il écrit à un moment à Jerzy Giedroyc. Ce dernier a passé l’essentiel de la guerre dans l’armée polonaise à l’étranger, et la fin de cette dernière le trouve en Italie. Il ne souhaite pas rentrer dans la Pologne sous domination soviétique, et il choisit comme moyen de lutte, de fonder une revue culturelle, qui s’appellera Kultura, dont le premier numéro paraît en 1947. Dès 1948 il transfère la revue en région parisienne, à Maison Laffitte. Et c’est là qu’elle paraîtra jusqu’à 2000, c'est à dire la mort de son créateur. Il faut dire que cette revue a été tout simplement le fait le plus important de la culture polonaise de la deuxième moitié du XXème siècle. La plupart des écrivains, essayistes ou historiens polonais y ont publié à un moment ou un autre, d’autant plus qu’à la revue d’origine s’est ajouté la publication de livres et une revue d’histoire contemporaine. Le politique y était abordé, mais d’une autre façon. Giedroyc a développé une position très particulière, en refusant de s’aligner sur la position d’organes telle que Radio Free Europe, financée par les Américains, et s’alignant complètement sur leur politique, ainsi que celle de l’opposition liée à l’ancien gouvernement polonais installé à Londres, à qui il reprochait son passéisme, son nationalisme chauvin et son manque de capacité à comprendre le monde d’après guerre. Il a voulu développer dans ses publications en toute indépendance une compréhension de la situation nouvelle et proposer des perspectives. Il a voulu initier une réflexion sur l’Etat et les institutions qui garantiraient la liberté et un fonctionnement satisfaisant dans un futur libre, et les relations souhaitables avec les états voisins. Kultura était une revue très exigeante, d’une lecture complexe, une partie était diffusée en Pologne d’une façon plus ou moins clandestine suivant les périodes, elle avait une retentissement énorme parmi les intellectuels, et était très mal acceptée par le pouvoir communiste, mais aussi par toute une partie de l’émigration.
En 1950, lorsque Gombrowicz adresse sa première lettre à Giedroyc, on est juste au début de cette histoire. Giedroyc apprécie beaucoup les écrits de Gombrowicz et très vite, lui suggère d’écrire un journal qui sera publié régulièrement dans Kultura. Il est donc à l’initiative de cette immense œuvre, qui au départ n’enthousiasmait pas Gombrowicz, et qui sera pourtant une de ses œuvres les plus importantes, et qu’il poursuivra jusqu’à sa mort. C’est aussi pour publier Gombrowicz que les premiers livres indépendants de la revue seront publiés, Ferdydurke et le premier volume du journal. Toute œuvre de Gombrowicz sera ainsi publiée en polonais, et les proches de Kultura vont promouvoir Gombrowicz, comme d’autres écrivains polonais, auprès d’éditeurs et de revues étrangères, et c’est ainsi qu’il finira par être publié un peu partout dans le monde.
Gombrowicz ne sort certainement pas grandi de cette correspondance. Egocentrique, exigeant, soucieux essentiellement de lui-même, mesquin avec les autres, ne pouvant pas se refuser un bon mot, même s’il blesse les autres, il est exactement tel que je l’imaginais. Lorsqu’il se met à avoir du succès, il se permet de négliger Kultura, écrivant moins et plus irrégulièrement par exemple.
Mais cela me renforce dans l’idée que l’ouvre et l’artiste en tant que personne sont deux choses différentes, et que peut être il vaut mieux ne pas connaître les artistes pour pouvoir apprécier l’œuvre sans interférences. L’attitude de Giedroyc, qui finalement ne s’en étonne pas, accepte les différentes exigences ou les prises de distance avec beaucoup de classe, une certaine ironie désabusée, est probablement très sage, et donne l’image d’un homme se faisant peu d’illusions sur les hommes en général et les artistes en particulier. Tout en se démenant pour eux.
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Cosmos, dernier roman de Witold Grombrowicz et roman de la "formation de la réalité", selon les propres termes de l'auteur. Witold et son ami, Fuchs, se trouvent en pleine campagne polonaise à la recherche d'une pension. En chemin, ils découvrent un moineau pendu. D'autres faits hasardeux et des analogies tout aussi peu convaincantes perturbent sérieusement le narrateur, l'obsèdent jusqu'à la formation d'une réalité toute personnelle.
Depuis la pendaison d'un chat jusqu'au suicide d'un homme, c'est une virtualité innocente qui se transforme en réalité morbide, tandis que le roman demeure dans une atmosphère surréelle.
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Ne vous arrêtez pas au titre et à cette comtesse Fritouille. Préférez Meurtre avec préméditation. A se demander si Witold Gombrowicz ne serait pas un lointain cousin de Kafka. A l'instar du juge persuadé que le défunt que l'on veille n'est pas mort de mort naturelle, vous allez peut-être découvrir un assassin !
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Extrêmement intéressant, ce 'journal' propose une entrée plus qu'intéressante dans l'univers et la pensée de Gombrowicz.
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Dédoublement, amour-haine, répulsion, possession et culpabilité. Un cadre particulier, une ambiance inquiétante, pesante voire malsaine. Ces ingrédients situeraient le roman dans la lignée du roman gothique.
Les derniers chapitres n’ont été retrouvé que dans le milieu des années 80 (quelques 50 ans après la parution de l’ouvrage). Leur intégration confère un étonnant dénouement à ce roman.
Le premier niveau de lecture présente peu d’intérêt. Mais les autres niveaux mettent en avant une seule et même histoire complexe... celle de l’âme de la Pologne.
A lire tout de même.
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J'ai bien aimé.
L'auteur nous offre sa lecture de Kant (jugement s par lesquels je peux connaître le monde), d'Hegel (pour qui notre compréhension du monde ressemble à la visite d'une cathédrale : on y entre et c'est progressivement en voyant chaque détail que l'on finit par comprendre l'ensemble), de Kierkegaard (l'anti-Hegel), Sartre (qu'il trouve trop cérébral), Heidegger dont le même Sartre s'est beaucoup inspiré...
Ça donne envie d'être intelligent...
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Je n'ai pas envie de parler de Cosmos, j'ai envie de parler de Zulawski. L'adaptation de Cosmos est son dernier film, assez en deçà de ses grands opus, mais très au dessus d'une bonne partie de la production française contemporaine. Pas de romantisme échevelé façon "l'important c'est d'aimer", pas de punkitude nihiliste façon "Possession", même pas le brio noir du "Diable", mais une adaptation honnête de Gombro avec sa galerie de personnes fantasques, ses détails ésotériques qui tue, son ironie intacte.
Long life the art of Zulawski.
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Une lecture appréciable avec son style à la fois élégant et brut de décoffrage, et une belle porte d’entrée sur la culture polonaise du début du XXe siècle.
Je recommande si vous cherchez une œuvre pour avoir un premier aperçu ou un premier échantillon de la Pologne.
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Lecture déroutante !
Si le style, en terme de syntaxe, correspond bien à ce qui me plaît, le fond me laisse bien perplexe!
Peut-être ai-je loupé un élément…
En tout cas heureusement que c’était bref; autrement il n’est pas sûr que j’aurais réussi à terminer.
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C’est un livre que j’ai découvert grâce à un SWAP organisé sur Instagram. J’ai eu beaucoup de mal à lire ce livre car ce sont différentes nouvelles et c’est un genre avec lequel j’ai beaucoup de mal. Mais ce fût intéressant et une belle découverte. Je ne sais pas si je le relierais un jour mais je pense que je vais essayer de lire d’autres ouvrages de cet auteur.
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Pocieszny. On ne badine pas avec l'humour. Seul point tannant, cette histoire sempiternelle de ''tantes culturelles''. On dira que c'est un erreur de traduction.
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