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Critiques de Élisabeth Filhol (102)
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Doggerland

Après avoir inscrit son premier roman La Centrale au coeur de l'industrie nucléaire, Élisabeth Filhol nous livre cette fois avec Doggerland une saga géologique.

Doggerland est le nom donné par les géologues à l'étendue de terre qui, il y a plus de huit mille ans, se situait dans la moitié sud de l'actuelle mer du Nord, reliant la Grande-Bretagne au reste de l'Europe.

La dernière grande île du Doggerland aurait été inondée suite à un glissement de terrain qui s'était produit en Norvège, suivi d'un tsunami immergeant brutalement, définitivement, forêts, marais, animaux et hommes, toute une civilisation.

À la fin de ses études, dans les années quatre-vingts, Margareth, géologue, a choisi ce territoire mystérieux, comme sujet d'études. Quant à Marc Berthelot, très lié à Margareth, il a brutalement quitté le département de géologie pour être ingénieur pétrolier sur les plateformes offshore.

Vingt ans après, une occasion de se revoir, se présente à eux, lors d'un congrès à Esbjerg, au Danemark. Mais la tempête Xaver, véritable ouragan va s'inviter également en déboulant sur l'Europe du nord.

C'est un roman où sont présents la géologie bien sûr mais aussi la physique, la préhistoire, l'économie, l'écologie, un roman politique. En évoquant cette terrible tempête, l'auteure souligne les immenses dangers que court notre planète et met en question le développement à outrance des plateformes pétrolières, des ressources naturelles, des parcs éoliens pour des profits financiers ne tenant nullement compte des terribles menaces environnementales. Ce qui relie les personnages de ce roman, ces scientifiques, c'est leur fascination pour ces mondes disparus ou en danger de l'être, et leur dépendance vis à vis des géants du pétrole. Mais ce qui plane d'un bout à l'autre de Doggerland, c'est vraiment la menace pour notre planète.

Ce livre m'a beaucoup appris sur ce fameux territoire qu'était le doggerland et j'ai trouvé judicieux et réaliste de faire côtoyer chercheurs géophysiciens et ingénieurs de plateformes pétrolières. Il permet également une approche de la réalité basée sur une formidable précision documentaire. Élisabeth Filhol nous offre un fascinant thriller scientifique dans lequel j'ai cependant parfois trouvé quelques longueurs


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Doggerland

Emportée par ta houle

Qui me roule

Et m'enroule

Qui me saoule ,

Ô mer du Nord, 

Nous ne formons qu'un seul corps...



Un tourbillon, un maelstrom, un tsunami!



Portée par un phrasé hypnotique, un style périodique à la fois savant et lyrique - la poésie, c'est une évidence, est une jeune soeur des grandes sciences du vent, de la terre et de la mer!- je viens de franchir en apnée les 60emes Nord , pas rugissants mais grondants et fondants, hissée  de vague en vague, ballottée d'appréhension en angoisse, d'avis de  tempête du siècle en cataclysme du millénaire annoncé - une petite apocalypse revigorante qui risque de remodeler le vivant tous les 8000 ans..-   sans avoir le temps de dire ouf!

 

J'en suis sortie plus savante- la climatologie et la géologie n'ayant jamais été mes tasses de thé,  j'ai été stupéfaite de constater que je pouvais m'y immerger avec délices, et même y sombrer jusqu'aux petites heures du matin sans le moindre ennui, le plus léger bâillement -, et aussi, étonnamment apaisée : en ces heures de crise climatique aiguë et de prophéties  catastrophiques, les congrès scientifiques ont une façon à eux de remettre à l'échelle   nos angoisses d'humains  nombriliques : qu'est-ce ce qu'une apocalypse planétaire ou semi-planétaire,  au regard de la vitalité de la matière ?



Je n'ai pas regretté ce voyage en Doggerland...



Sur fond de tempête Xaver et de grande -marée -avec -risque -de- submersion, trois scientifiques , Margaret Ross, anglaise, son mari, Stephen, écossais, et Marc Berthelot,un français, premier amour de l'une  en même temps que  meilleur ami de l'autre, se retrouvent - après une vingtaine d'années en ce qui concerne Marc et Margaret- , pour un congrès, en Norvège, au bord de la mer du Nord déchaînée. 



Stephen est spécialiste en énergies renouvelables et rêve d'implanter des parcs éoliens plus nombreux en mer du Nord, où le vent est si généreux. Alors quand l'outre d'Éole semble s'être tout à coup ouverte, il accourt.. .



Margaret, elle, en géologue-paléologue, se passionne depuis toujours pour le Doggerland,  cet ancien territoire immergé depuis plus de 8000 ans qui reliait à pied sec l'Angleterre au continent européen, marqué encore par la présence humaine, végétale et animale, et que seules de grandes marées, au moment du reflux, laissent alors à découvert, mettant au jour des coupes de forêts, noircies et polies comme du bronze, appelées "bois de Noé".



Un morceau de la terre  d'avant le Déluge. 

Une espèce d'Atlantide pour scientifiques.



Cette science d'un passé sous-marin, mystérieux, porteur, qui sait, d'une mémoire utile aux temps à venir, fascine Margaret, et son objet d'etude, le fameux Doggerland,  lui ressemble: à  la fois clos, replié,  silencieux mais aussi  ouvert,  réceptif, sensible, plein de sagesse et de lucidité.



Quant à Marc, arpenteur des mers, il est chercheur d'or noir pour les grandes firmes pétrolières qui s'arrachent son éternelle bougeotte, sa soif d'aventures, et surtout son flair de prédateur qui le précipite,  de plateforme en plateforme, assoiffé d'argent trop vite dépensé et d'émotions fortes,  là où se cachent  les dernières ressources de la turbulente mer du Nord. 



Pour mieux se fuir lui-même? Pour ne pas sentir s'élargir les failles, s'ouvrir les abysses qui le taraudent comme lames et vents tourmentent le palais des Congrès de ses retrouvailles avec la secrète Margaret qu'il a aimée et quittée, pourtant, si brutalement?



 Sous la baguette inspirée d'Elisabeth Filhol, tout, lentement , se met en place. Météores,  personnages, temps et lieux.



Musique symphonique,  orchestrée avec majesté,  ménageant motifs et reprises, montant en tension et en puissance, comme l'ouragan lui-même .



On est dans une attente, une vibration, une émotion qui nous hisse et nous dépasse. On se laisse emporter, à notre tour, comme fétus de paille, au-devant de cette tempête, de  cette rencontre, dans l'expectative d'un affleurement du passé dans une secousse du présent qui n'aura pas d'équivalent.



C'est là toute la force de cet étonnant roman, profondément original, différent, magistralement mené, qui  aurait bien mérité le prix du Livre Inter et qui pourtant ne l'a pas eu.



La fin, magnifique et inattendue, est le digne couronnement de cette attente sismique.

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Doggerland

S'il y a bien des lois que je respecte, ce sont celles de la parité et celle de l'alternance. Surtout en ce qui concerne mes lectures.

Une bouse, une perle, une bouse, une perle, une… comment dire pour définir Doggerland. Bouse serait injuste car le sujet prête à réfléchir et que l'intérêt pointe le bout de son museau au bout d'un temps certain, mais l'accouchement fut difficile et loin d'être sans douleur. Pour tout dire j'ai voulu abandonner plus d'une fois tant l'écriture d'Elisabeth Filhol m'a ennuyé, tant j'ai été largué dans ses phrases interminables. La Bretonne m'a obligé à le finir, j'ai pas une vie facile j'vous dis.



Bon y a quand même un truc qui m'a fait marrer, une sorte d'hommage à Bigard et à sa chauve souris enragée :



« Longtemps Esbjerg a été ce point particulier sur la carte qui lui tenait lieu de repère, qui avait valeur de point d'ancrage. Il bénit la Prusse, il remercie les Prussiens. Parce que, imaginons qu'ils n'aient pas gagné, que le Danemark n'ait pas été réduit ce jour-là à la portion congrue, cantonné à ses ports de la Baltique, Aarhus, Copenhague, sans rien de véritablement convaincant de l'autre coté, coté mer du nord ; imaginons qu'ils n'aient pas perdu le Schleswig-Holstein et son ouverture vers la mer, eux les Danois, ils n'auraient pas fondé Esbjerg. Leur parlement n'aurait pas voté en 1868 le creusement d'un grand port de commerce en lieu et place d'un embryon de quai et dix cabanes de pêcheurs à cet endroit. Et les champs derrière le port n'auraient pas été lotis puis des dizaines de rues tracées à angle droit, dans un périmètre d'environ deux kilomètres par trois qui délimite aujourd'hui le centre historique.»

Dans la famille « si ma tante en avait… », je veux bien Madame Filhol. Bonne pioche.



Je vais vous épargner la suite parce que j'ai cru que j'allais manquer d'air. La phrase suivante commence sept lignes avant le bas de la page 169 et se termine un peu après le milieu de la page 171. J'ai aimé « le grand bleu » mais mes capacités en apnée se sont révélées ridicules. Déjà mi page 170, j'avais commencé à prendre une teinte Schtroumpf. Faut dire aussi tout l'intérêt de ce passage.

L'idée, toujours la même. Si les Prussiens blablabla, et les danois n'auraient pas construit le restaurant parce que la ville n'aurait pas existée et que machin n'aurait donc pas pu y manger son fish and chips mais que c'est pas pour ça que les poissons s'en seraient tirés parce que rien ne dit qu'un pêcheur ne les aurait pas pêché quand même et qu'ils auraient peut être fini en poissons panés, servis avec de la purée dans un collège d'une ville construite grâce à la victoires des abeilles sur les Mayas. Bref, ça fait bien flipper tout ça.

Je pourrai citer aussi d'autres grands moments de solitude du lecteur avec des passages où il est question de valise avec la poignée en position levée, pis un peu plus loin la même poignée de la même valise ( si si la même, j'ai relu plusieurs fois pour être sur) en position baissée ou encore ce moment où avec la main droite (on ne sait pas ce qu'elle fait de la gauche à ce moment là, on reste dans le flou) elle saisie la télécommande ou encore quand elle est pieds nus sur cette belle moquette orange et grise en laine de chez Saint Maclou (je dis Saint Maclou parce que j'ai pas retenu tout le pédigrée) qui l'a faite fabriquer à partir de laine de mouton de l'élevage du mec qui fournit aussi le fabricant de gilets pour berger de la pub d'un fromage de brebis.

Oh j'allais oublier, je m'en serais voulu, probablement le plus grand moment où je me suis dit qu'elle n'allait pas faire ça madame Filhol. Mais qu'est ce qu'elle a donc fait ? Suspens suspens.

Page 186 à 188, elle nous raconte Bip Bip et le coyote. Tout est décortiqué, expliqué. Si vous n'avez pas compris un épisode du dessin animé, lisez « Doggerland », tout deviendra limpide.

Euh, l'histoire ?

Ah oui, je ne vous ai pas dit. Alors c'est l'histoire de Ted qui bosse au météo France local et qui flippe pour sa tite soeur Margaret géologue de son état qui, en compagnie de son mari Stephen (chercheur de pétrole, gaz etc) doit se rendre à Esbjerg (le truc des Prussiens, souvenez vous) pour une conférence où elle va retrouver Marc, son ex (trouveur de pétrole) perdu de vu depuis plus de vingt ans.

Pourquoi qu'y flippe Ted ? Tadadam, parce que se prépare la tempête du siècle, que dis je, du millénaire, en mer du Nord et que prendre l'avion depuis Aberdeen pour rejoindre Esbjerg (nan c'est pas en Prussie) c'est un peu être comme un crocodile qui entrerait dans une maroquinerie, vous voyez l'idée, c'est pas fin.

Deux cent cinquante pages où chaque geste est décortiqué, on se croirait sur canal plus avec le but de Neymar vu au ralenti sous 75 angles différents, deux cent cinquante pages ou le néolithique et tous les âges qui tiquent me les ont brisé menues. Une punition.

Alors pourquoi pas une bouse ?

Parce qu'en toile de fond, il y a notre planète qui se révolte. Il suffirait de peu de choses pour qu'elle expulse les locataires de passage que nous sommes. Séismes sous marins, tsunamis, quelques secondes et la terre retrouve la paix.

Les cent dernières pages changent un peu de ton. Les retrouvailles des ex avec les explications, les regrets, les espoirs. On est pas chez Harlequin même si on se doute de ce qui va se passer (non ils ne couchent pas, m'enfin) mais ça fait presque du bien de sortir du mode descriptif à outrance.



Vous l'aurez peut être compris, j'ai apprécié moyen moins quand même.

Je ne suis pas un littéraire et certaines subtilités m'échappent peut être mais mettre des mots pour faire du volume, y a un moment où ça ce voit.

Pas sur de me pencher sur l'oeuvre littéraire de madame Filhol, ni de lui envoyer mon CV pour un poste d'attaché de presse, je suis pas sur que j'aurais mes chances.

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Doggerland

DOGGERLAND...Énigmatique et troublant Doggerland. Cet étrange continent situé dans la mer du Nord, submergé il y a près de 8000 ans et qui reliait la Grande-Bretagne au reste de l’Europe, intrigue, oui, depuis sa découverte récente. Il fascine notamment Margaret Ross , l’héroïne, qui l’étudie. Cette géologue passionnée, spécialisée en archéologie préhistorique, n’a cependant pas encore décrypté tous les mystères de ce réservoir à études et à fantasmes.

Le livre captive d’emblée car il s’ouvre sur la description magistrale de la naissance de la tempête Xaver cette « bombe météorologique » qui a balayé l’ Europe du Nord en 2013, que l’on peut comparer, à une naissance surmédicalisée, avec autant de capteurs, balises, transmissions satellites, bulletins d’alertes... cet effrayant système dépressionnaire grandit à une vitesse fulgurante accompagnant les protagonistes tout au long du roman, quadrillant et modifiant à la fois les territoires concernés et les comportements humains.

A une riche réflexion sur l’impact environnemental des modifications météorologiques, des avancées techniques et technologiques, s’ajoute, en synergie, l’histoire de Margaret et de ses probables retrouvailles avec un homme qui a compté, Marc Berthelot, désormais ingénieur pétrolier, perdu de vue depuis plus de 20 ans. Parti sur un coup de tête pour travailler sur des plateformes pétrolières.



Entre eux une distance aussi insaisissable que le Doggerland s’est installée, trop de divergences les séparent (tempéraments, choix de vie...) . Elle, mariée, mère d’un enfant, calme, discrète, lui, célibataire, sanguin, instable. Et pourtant...

Ce roman est également un brillant questionnement sur les enjeux écologiques et économiques liés à l’industrie pétrolière et aux dégâts des forages sous-marins.

L’écriture d’Elisabeth Filhol est dense et analytique. Les phrases sont longues, consistantes, le lexique expert, la syntaxe d’une rare maîtrise, les descriptions météorologiques et géologiques sont absolument bluffantes et elle écrit avec tellement de virtuosité que son roman malgré sa technicité dégage une puissance poétique.

Et puis…cet épilogue, si à part, si beau... Un super roman.

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Doggerland

Élisabeth Filhol s’intéresse aux hydrocarbures. Elle nous entraîne en mer du Nord, sur les pas de Marc et Margaret, où des milliers d’années ont façonné un univers aujourd’hui exploité et menacé.



C’est une histoire qui court sur des milliers d’années, celles qui ont formé et déformé la terre. Celles qui ont créé le Doggerland et celles qui l’ont fait disparaître. Doggerland, le titre choisi par Élisabeth Filhol pour ce roman, est le nom donné à l'étendue émergée qui se situait jusqu’aux environs de 6200 av. J.-C. dans la moitié sud de l'actuelle mer du Nord et qui reliait la Grande-Bretagne au reste de l’Europe. Au fil des pages, nous allons tout savoir de sa genèse, des mouvements tectoniques qui l’ont bousculé, des couches de sédiments qui se sont amassés, des vagues qui l’ont submergé et des hommes qui l’étudient.

C’est une autre histoire qui commence alors. L’histoire de Margaret et de Marc. Ils se croisent en 1987 sur les bancs de l’université de St Andrews. Elle est écossaise, il est français. Tous deux se passionnent pour la recherche scientifique, même si leurs parcours vont finalement leur faire embrasser des carrières très différentes et les éloigner l’un de l’autre. Elle n’en a pas fini avec la recherche pure, avec tous les secrets que les quantités d’informations rassemblées permettent de mettre à jour. Elle mène une vie rangée avec son mari et son fils. Lui met son savoir au service des sociétés pétrolières, passant d’une plate-forme de forage à l’autre. Il est célibataire, ambitieux et ne tient pas en place.

Près de vingt ans après leur liaison, ils s’apprêtent à se retrouver à l’occasion d’un congrès. Mais la tempête Xaver, qui balaie le continent, menace de contrarier ces retrouvailles.

On l’aura compris, Élisabeth Filhol va s’ingénier à mettre les deux récits en parallèle. Ou plutôt de faire de l’un une métaphore de l’autre. Les sédiments et les sentiments, la tempête et le tempérament. Le rythme du récit s’adapte aussi, avec de longues phrases qui, comme le mouvement des vagues, déroulent leurs rouleaux avant d’atteindre la rive. Il suffit de se laisser emporter… à condition de s’intéresser à la géologie, à l’environnement, à l’industrie pétrolière.

Les caprices du cœur vont-ils se mettre au diapason des caprices de la météo? L’eau et le feu ne se marient pas, à moins de provoquer une réaction en chaîne très déstabilisante. À force d’être exploitée, la nature ne va-t-elle pas se venger? Autant de questions en filigrane d’un roman qui fouille autant cette terre enfouie que le trouble amoureux.


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La Centrale

« Garantir le bon fonctionnement de 58 réacteurs implantés dans 19 centrales nucléaires réparties dans l’Hexagone… C’est le défi que relève EDF en programmant les arrêts de tranche, ces arrêts périodiques des centrales nucléaires qui permettent de renouveler le combustible et de procéder à des opérations de contrôle et de maintenance. Et cela sans impact pour les clients. »



Ca c’est le texte qu’on trouve sur le site EDF dédié à l’entretien des centrales nucléaires destinées à la production d’électricité. Bien entendu le site est à l’usage des consommateurs, on n’y parle donc pas de l’impact sur les ouvriers de maintenance…

Avec La Centrale, on pénètre un monde étrange, marginal, dans lequel évoluent de jeunes types (peu de femmes semble-t-il dans cet univers...) qui, à l'instar des Compagnons du Devoir ou des Compagnons du tour de France, sillonnent le territoire français en suivant l'implantation des centrales nucléaires : ce sont les ouvriers de la sous-traitance dans le nucléaire qui nettoient les réacteurs des centrales lors des « arrêts de tranche », ces périodes ou les centrales s’arrêtent pour des missions d’entretiens. Cette population ouvrière travaille dans des conditions qui laissent rêveur. Soumis aux rayonnements radioactifs lors de leurs activités, ils subissent en plus une pression énorme : chaque journée d’arrêt de tranche d’une centrale coûtant un million d’euros à EDF, tout doit aller très vite. Les contraintes liées à la sous-traitance sont énormes. Certains d’entre eux sont nomades et se déplacent au gré des chantiers. Les doses radioactives ingérées sont importantes…

Au-delà des risques directs liés au métier (absorption élevés de doses radioactives) qui font des ces ouvriers des espèces de kamikazes, Elisabeth Filhol expose ce système qui consiste à sous-traiter l’emploi des ouvriers de maintenance par des agences d’intérim : une manne pour des jeunes types peu diplômés ayant connu des périodes de chômage, à condition de pouvoir se déplacer et se loger à ses frais dans toute la France, de supporter les conditions de logement précaires, et surtout de garder son sang-froid en toutes circonstances sous peine de s’exposer à la dose de trop qui les exclut du circuit ; pas d’émotion dans ce récit, des faits, des faits glacés soulignés par une écriture sèche et percutante, dans des phrases au long cours qui deviennent tout à coup très courtes.

Ce roman d’un monde très masculin écrit au féminin m’a rappelé et par le thème et par l’écriture, le roman de Maylis de Kerangal, « Naissance d’un pont » et j’ai beaucoup apprécié l’écriture d’Elisabeth Filhol.

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Doggerland

Voilà un livre qui m’a donné un très vif plaisir de lecture cet été.

Un livre foisonnant, avec plusieurs couches successives, à l’image du paysage qui donne son titre au roman.

Mais commençons par les personnages principaux : ils sont deux. Deux personnages principaux qui vont occuper le devant de la scène : Margaret, l’écossaise et Marc, le français.

Elle, c’est Margaret. A la fin de ses études, elle s’est dirigée vers une voie très particulière : géologue, elle se passionne pour la Mer du Nord et ses hauts fonds qui, il y a encore 8000 ans, était une terre émergée, habitée, une île presque aussi grande que la Sicile. Les archéologues lui ont donné un nom : le Doggerland.

Lui c’est Marc Berthelot. Un Français qui a fait ses études de géologue à Aberdeen avec Margaret. Mais attiré par le nouvel eldorado que constitue les réserves pétrolifères de la Mer du Nord, à une époque où l’exploitation des hydrocarbures en mer du Nord est à son apogée, il a suivi une voix radicalement différente.

Et puis tout de suite, dès l’introduction, le paysage surgit. Parce que la nature, les « éléments » comme on les appelle souvent, ne sont jamais très loin dans les romans d’Élisabeth Filhol. Et là, dès ce premier chapitre mené tambour battant, c’est une tempête – baptisée « Xaver » - qui va se déchaîner sur cette Mer du Nord, une mer qui s’étire d’Aberdeen en Écosse où habite Margaret avec son mari Stephen, et un peu plus loin son frère Ted, météorologue jusqu’à Esbjerg, une petite ville danoise située dans le sud-ouest de la péninsule du Jutland, où est supposé se dérouler le Colloque qui est censé permettre à Marc de retrouver Margaret.

Tout au long de ce récit on va suivre l’épisode météo d’une exceptionnelle intensité, comme un contre-chant à l’aventure de Margaret et de Marc, sur qui le récit va porter successivement.

On épouse tout d’abord le point de vue de Margaret, qui est une femme équilibrée, carrée, bien campée et qui suit son chemin : à une époque où personne ne s’intéressait à cette zone émergée, Margaret a réussi à en faire un sujet d’enquête solide. Ancrée à Aberdeen, une ville dont l’auteure va nous livrer un portrait saisissant, on l’imagine très bien dans ses habits un peu démodés.

Une chance, d’ailleurs, cette grande tempête. Conjuguée à de forts coefficients de marée, des professionnels ou de simples amateurs entament leurs recherches « là où l’épaisse couche de sable qui les recouvrait la veille a été emportée, des forêts apparaissent ». Mais une malchance aussi. Faut-il écouter les conseils de son frère Ted, omniprésent sur les écrans des télévisions des chaînes d’info continues pour suivre la progression de « Xaver » ? Les retrouvailles lors du colloque pourraient se retrouver compromises …



Marc, lui, est son double ou son opposé – c’est selon. Ils ont fait leurs études ensemble, mais après une déconvenue professionnelle – ou bien pour une autre raison qu’on découvrira au cours du récit – il va partir subitement courir le monde, toujours en mouvement au creux de cette houle mondialisée avec ses hauts et ses bas qui le porte d’une plateforme offshore à une autre. Il faut dire qu’il est arrivé en pleine période thatchérienne, à une époque où la mondialisation balayait l’Angleterre comme une tempête sauvage, détruisant toute protection sociale comme un fétu de paille. Et il a surfé sur la vague, passant d’un continent à l’autre pour se vendre au plus offrant.



Et puis Marc et Margaret se sont éloignés l’un de l’autre à la manière de cette tectonique des plaques qui éloignent les continents les uns des autres. Pourtant on le sent dès les premières pages ils étaient très liés l’un à l’autre, à l’image de cette terre, le Doggerland, reliant la Grande-Bretagne au reste de l'Europe durant les glaciations quaternaires. Un mystérieux fil les relit, à l’image de cette terre immergée sur laquelle Margaret enquête.

Mais Marc n’a-t-il perdu toute possibilité désormais de s’arrimer, de se stabiliser et de vivre en continu une relation dans un même lieu ?

C’est paradoxalement cette petite ville d’Esbjerg, où a lieu le Colloque de scientifiques où ils sont tous deux invités à intervenir, qui est son point d’attache. Là où, entre deux missions, Marc a trouvé la poitrine généreuse d’une propriétaire d’une maison d’hôte pour l’accueillir. »La figure de Pia Andersen, telle un abri de marin. » Parce que ce mouvement perpétuel, engendré par le flux de la mondialisation, a des conséquences perverses sur la personnalité de ceux qui s’y adonnent –un libéralisme pur et dur aux séquelles puissantes qu’Élisabeth Filhol dépeint très bien.

De l’autre côté il y a ces fouilles archéologiques que mène Margaret et son équipe pour mettre à jour le « Dogger Bank » : Élisabeth file la métaphore en utilisant les soubresauts d’une tempête ou les paysages malmenés par l’homme moderne pour décrire ce qui se passe au-dedans de nous.

Car le danger guète. A force de perforer des terres immergées dans une zone à risques, on peut déclencher des catastrophes, comme cela a failli être le cas lors de l’accident d’Elgin le 25 mars 2012, qui aurait pu être très meurtrier si le vent n’avait pas été favorable ce jour-là.



Écriture au présent, avec de longues et belles phrases qui se déroulent comme un beau fil à dénouer, « Doggerland » est en définitive un livre puissamment politique, dans le bon sens du terme. La question de l’environnement y est omniprésente, mais sans être un pensum : elle aurait pu nous écrire un essai sur les risques liés à l’exploitation démesurée des hydrocarbures en Mer du Nord (tout est méticuleusement documenté) mais elle a choisi plutôt un récit captivant pour nous faire passer son message.

Oui « Doggerland » est un livre foisonnant, parce que les thèmes qu’il aborde se révèlent les uns après les autres. Comment l’auteure réussit-elle à nous captiver en nous parlant d’activité pétrolifère offshore ? Et encore plus pour qu’on suive les découvertes archéologiques à propos de cette terre émergée entre l’Angleterre et le Danemark datant il y a 8 000 ans ? Mystère. Et on pourtant on est bel et bien sous le charme de cette écriture ensorcelante, fascinante, et enthousiasmante.

On ne dira rien de l’affrontement final entre les deux protagonistes qui ont réussi à se frayer un passage par-dessus la Mer du Nord pour se rejoindre.

Ni rien de l’épilogue final, qui se situe 6 150 ans avant Jésus-Christ.

On dira juste encore une fois qu’il faut se précipiter sur le roman de « Doggerland ».

En espérant que vous y trouverez autant de plaisir que j’en ai eu pour ma part.

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Doggerland

C'est en 2010 que l'on découvre La Centrale d'Elisabeth Filhol : le texte est court, la phrase aussi, et le propos engagé. Le roman décrit le travail quotidien d'ouvriers intérimaires exposés aux radiations dans différentes centrales nucléaires. J'en ai gardé finalement assez peu de souvenirs. J'avais aimé, sans plus.

Je retrouve cette fois-ci l'auteure avec Doggerland (je n'ai pas lu son 2e roman : Bois II) et beaucoup de choses ont changé : elle semble s'être vraiment affirmée, avoir pris son envol. Le livre est épais, 345 pages, et la phrase belle, ample. Le propos reste engagé.

Nous sommes début décembre 2013, le roman s'ouvre sur l'arrivée imminente d'une tempête exceptionnelle sur les côtes d'Europe du Nord : comme dans un film-catastrophe, on suit son parcours et on imagine à l'avance les dégâts humains et matériels qu'elle s'apprête à causer.

Cette tempête s'appelle Xaver. Ted Hamilton, météorologue au siège du Met Office à Exeter, semble inquiet et avant de s'engager dans la salle de presse, il est tenté d'avertir sa sœur, Margaret Ross, directrice de recherche au département de Géographie et Géosciences de l'Université de St Andrews et son beau-frère Stephen. Ils doivent en effet prendre l'avion à Aberdeen pour le Danemark afin de se rendre à un colloque. Cela dit, Ted sait que son beau-frère, salarié de l'entreprise Forewind qui gère un parc éolien offshore, ne renoncera jamais au déplacement : depuis longtemps il est du côté de ceux qui pensent que le vent est un élément positif, maîtrisable et maîtrisé par l'homme. Rien ne l'empêchera de prendre l'avion.

De son côté, depuis maintenant 25 ans, Margaret travaille sur des terres englouties au large des côtes anglaises. Elle consacre sa vie à sa passion, ce vers quoi l'avait poussée son frère Ted. Elle a un fils David qui s'intéresse aux mêmes sujets, mais a-t-il eu le choix ? Margaret, femme secrète et introvertie, semble plutôt hanter sa maison que d'y vivre vraiment, un peu étrangère à elle-même et à sa famille proche.

Si cette tempête l'inquiète à cause du déplacement qu'elle doit effectuer, elle sait que la mer déchaînée va aussi retourner les fonds marins et permettre aux archéologues de travailler plus facilement. « Des millions de tonnes de roches, de galets, de sable sont déplacés. Les falaises reculent, des plages s'affaissent, les hauts-fonds sont remaniés, l'estran est décapé... » Les terres englouties sur lesquelles travaille Margaret s'appellent le Doggerland, elles permettaient il y a huit mille ans d'aller à pied de l'Angleterre au Danemark.

De cet espace les marins remontent régulièrement des os d'animaux fossilisés attestant d'une vie très ancienne. Cette terre « gît par quinze à trente mètres de fond, à cheval sur le 54e parallèle », elle est « une sorte de gué au milieu de la mer du Nord », « une enclave mésolithique à l'époque moderne ». « C'est un pêcheur hollandais, rapportant au paléontologue Dick Mol en 1985 une mâchoire d'homme vieille de neuf mille ans, qui signe l'acte de naissance du Doggerland. »

Cette terre a-t-elle été engloutie en une nuit par un raz de marée géant ou bien très progressivement ? Personne ne le sait.

Toutes ces recherches ont toujours fasciné les archéologues et les paléontologues comme Margaret et bien d'autres étudiants, mais elles intéressent aussi l'industrie pétrolière qui investit énormément en mer du Nord.

Autrefois, Margaret a connu et aimé un étudiant français, Marc Berthelot, qui est devenu ingénieur pétrolier en terrain offshore. Passionné par la prospection, les méthodes d'exploration et d'exploitation, Marc, soudain, comme sur un coup de tête, est parti, est devenu nomade, a parcouru le monde, les mers, cherché à s'étourdir peut-être, un peu.

La vie les a donc séparés. L'un pensant peut-être trouver le bonheur dans le profit et une course folle autour du monde, l'autre préférant s'enrichir de la connaissance, de la recherche. Deux logiques, deux visions du monde radicalement différentes. Pourtant, ces passions opposées n'ont pas empêché Margaret et son mari de s'aimer. Alors que s'est-il passé avec Marc, autrefois ? Comment expliquer cette rupture soudaine ?

Margaret apprend que Marc sera présent au congrès. Qu'adviendra-t-il ? La tempête va-t-elle empêcher la rencontre ?

Qu'est devenu cet homme ? A-t-il vendu son âme au diable, renoncé à tout pour le profit, au risque de laisser les forages fragiliser les fonds marins et le pire arriver ?

Quelles sont les responsabilités de l'homme dans les catastrophes climatiques ?

Il faut le dire, on ressort de la lecture de Doggerland secoué. Oui, sonné par la description des éléments en furie, par ce ciel démonté, ces terres soufflées, ces fonds marins balayés, retournés, émiettés. Doggerland touche à l'épopée, au mythe. Les dates affolent, les époques évoquées stupéfient et donnent le tournis. Ce livre égare, désoriente, déstabilise : on est sans cesse comme au bord de l'abîme, comme pris d'un vertige terrible devant cette nature déchaînée et ces époques reculées qui ébahissent et décontenancent. Espace et temps font vaciller.

On reste glacé par une menace imminente qui plane sur les lieux et les êtres. De même que des strates de sédiments remontent à la surface, le passé de Margaret resurgit alors qu'elle ne l'attendait pas.

Comme je le disais, la phrase d'Élisabeth Filhol a pris ici une belle ampleur et l'auteure parvient à nous plonger dans un univers impétueux, démesuré, fou. On est comme happé, fauché, emporté par cette phrase longue, ample, rythmée, poétique qui nous jette, telle une vague, d'une page à l'autre du roman. À peine a-t-on le temps de reprendre notre respiration que l'on se voit de nouveau projeté dans des temps très anciens ou des profondeurs insensées, ballotté par une tempête qui fait rage. Et c'est une expérience fabuleuse, fruit d'une écriture de virtuose.

Mais, car il y a un mais, pour autant, l'accumulation de ces pages descriptives, toujours assez techniques et scientifiques tout de même, lasse parfois. Le lecteur a besoin de reprendre son souffle, de se poser. Or, le risque serait de perdre pied, et j'avoue que malgré mon enthousiasme, car je continue à penser que c'est un grand texte - puissant, marquant et fort- , eh bien malgré tout cela, à plusieurs reprises, il a failli, pour filer la métaphore, me laisser sur le rivage. Je pense qu'il aurait été possible de trouver un équilibre entre l'effet que souhaitait produire l'auteure et le plaisir du lecteur qui, pour moi en tout cas, s'est trouvé ici ou là mis à mal.

L'aspect documentaire - passionnant au demeurant - ne doit pas, me semble-t-il, l'emporter sur le romanesque, or, parfois j'ai eu le sentiment que l'on franchissait la ligne rouge.

Et vraiment, ce serait tellement dommage d'abandonner un texte aussi beau.

Alors oui, je conseille ce roman : accrochez-vous, n'abandonnez pas. Vous verrez alors émerger une œuvre singulière et magistrale qui vous emportera par sa puissance et sa beauté.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Doggerland

Une lecture intéressante et originale pour le sujet. La géologie est bien présente, les conséquences des ravages de l'exploitation pétrolière , sont expliquées.

Le début est assez dynamique puis un grand vide oups j'ai pas tout compris, mais j'ai tenu bon et je me suis émerveillée par l'épilogue.

C'est certain ce n'est pas un roman qu'on peut lire comme tant d'autres. Il faut avoir un brin d'intérêt pour le sujet ou être comme moi curieuse de découvrir un terrain inconnu. Pourquoi vous connaissiez vous le Doggerland ? ben pas moi ! une sorte Atlantide de la mer du Nord. Combien de terres sont englouties dans les profondeurs des mers et océans ? Nul ne le sait.

Un peu déçue car j'aurai voulu en savoir plus sur cette terre disparue. Trop peu à mon goût et trop de blabla sur la vie des autres sans grand intérêt.

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La Centrale

Je crois que c'est un des livres les plus forts que j'ai lu cette année.

Avec une langue neutre, froide et distanciée, ce roman nous fait pénétrer dans l'univers glacé de la Centrale. ses multiples sas et ses très strictes procédures mènent quelques hommes en son cœur bleu.

Cette Centrale fascine et effraie, attire et révulse, mais sa puissance est multiple et implacable. Elle en impose par sa stature, sa dangerosité, sa haute technicité, et sa beauté vénéneuse.

Elisabeth Filhol nous la décrit avec assez de poésie pour nous faire mesurer l'ambivalence des émotions qu'elle produit chez ceux qui pénètrent en son sein.

L'essentiel du livre n'est pourtant pas dans cette prouesse d'écriture qui nous parle de technique et qui nous décrit par le menu l'environnement des centrales nucléaires en produisant des images et des atmosphères dans une gamme subtile d'émotions.

L'essentiel se trouve dans les mots du narrateur qui raconte lors de flash-back judicieusement agencés, son expérience d'intérimaire en tant qu'agent DATR;

Entendre : Agent Directement Affecté Aux Radiations.

Il fait partie de cette sorte de compagnonnage des années 2000, faisant le tour de France des Centrales au rythme de contrats à durée déterminée et subissant à la fois, nomadisme, précarité et haut risque permanent.

Nous découvrons cet univers fermé et masculin, solidaire et en souffrance, d'hommes tiraillés par le choix de vie qu'ils ne comprennent pas toujours.

Ils sont pris au piège.

La violence qui leur est faite est extrême et certains semblent y répondre en redoublant de courage pour affronter les missions...

Une colère froide émane de ce texte cinglant.

C'est sans aucun doute un livre qui marque, une œuvre littéraire qui met à jour sans fards la condition d'ouvriers "brûlés", de ceux qui font le sale boulot auquel les statutaires ont échappé, et qu'EDF est contente d'avoir "délocalisé".

Un des passages que j'ai trouvé particulièrement émouvant sur cette condition est celui qui évoque la formation payante pour le personnel intérimaire.

Elle est nécessaire et obligatoire pour obtenir le poste, mais elle est à la charge du futur employé.

A lire, vraiment!
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La Centrale

La centrale, un essai sur le nucléaire.



Pour avoir côtoyé le nucléaire dans ma vie professionnelle, je reconnais que ce livre peut paraître froid et difficile à tout lecteur qui n'a pas reçu une (in)formation sur cette forme d'énergie.



Cependant, cet ouvrage se décompose en deux sujets. Un sur le nucléaire, son emploi à des fins domestiques, et le fonctionnement d'une centrale. Alors que le deuxième thème abordé, que je ne connaissais pas, est celui des ouvriers du nucléaire. Pas ceux qui travaillent chez EDF, ceux qui sont en sous-traitance ou sous statut d'intérimaires et qui parcourent la France toute l'année pour participer aux chantiers de maintenance des centrales.



C'est sur ce point que, à mon sens, qu'il y a un apport de ce livre, par son thème sociologique. On y découvre des personnes techniquement expérimentées, qui vont de site en site, tels des compagnons du devoir. Leurs compétences et leurs formations rares assurent à ces hommes, car c'est un secteur très masculin, de trouver toujours un emploi. Soumis aux contrôles permanents, ils acceptent le risque de l'exposition aux rayonnements. Ils vivent avec cette épée de Damoclès, traduite en millisievert. La majorité aime ce risque car ils ont le sentiment de vivre dans un groupe à part, travailleurs de l'extrême. C'est le salaire de la peur.



Je pense également que cet ouvrage peut se lire différemment selon sa vision sur l'énergie nucléaire. Que l'on soit pour ou contre, la prouesse de l'auteure est de pouvoir nous donner l'occasion de confirmer nos convictions sur ce sujet, à tel point que finalement je n'ai pas réussi à savoir si l'écrivaine, elle-même, était favorable ou non. A vous de jugez !
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Doggerland

Je ne connaissais pas Elisabeth Filhol. A la suite d'un article élogieux dans le magazine Lire, je décidais de combler mon ignorance avec ce livre au nom énigmatique « Doggerland ».



Dès les premières pages, on entre dans l'univers de l'auteure. Durant de longs passages, elle décortique des évènements climatiques et géologiques. Comme un documentaire, elle décrit, analyse et explique les phénomènes. Sans jamais être répétitive, elle nous narre en profondeur l'évolution de notre planète. Elle utilise un grand nombre de termes techniques. Il faut donc être concentré pour bien suivre ses explications et recevoir cette forte dose d'informations, digne d'un essai.



Dans ce milieu scientifique, on découvre l'histoire de Margaret et Marc, deux personnages passionnés de géologie, mais qui ont pris des voies professionnelles différentes. Après plusieurs dizaines d'années, ils se retrouvent lors d'un congrès. Leur relation repart sur les nouvelles bases de leur vie passée. Entre souvenirs et regrets, ils vont retracer tout ce qui les a éloignés.



L'écriture est de haut-niveau, exigeante mais parfaitement fluide. Au vu de la précision des détails et de la qualité de la plume, je dois reconnaitre tout le travail qu'a dû demander ce livre à Elisabeth Filhol. Cependant le résultat m'a un peu déstabilisé tant j'ai eu l'impression de patauger dans la science. Moi, qui ne suis déjà pas fan des longues descriptions dans les romans, j'en ai eu pour mon compte et j'ai eu beaucoup de mal à ne pas décrocher. A part la dernière partie, plus humaine, je n'ai pas réellement pris de plaisir à ma lecture. Je reprenais le livre avec contrainte, comme un devoir d'école. Ce roman a surement tous les atouts d'un grand roman, mais je suis passé à côté ! Faites-vous votre propre avis !
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La Centrale

Prix France Culture-Télérama 2010

Premier Roman. Livre choc qui décrit les conditions de travail des ouvriers de maintenace dans les centrales nucléaires françaises. D'une écriture sèche et dépouillée, l'auteur dénonce la précarité et le risque permanent qui les entoure. Un roman coup de poing qui pose aussi la question des sécurités publiques.



08/04/2010
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La Centrale

Un livre qui fait froid dans le dos .

Ici on se retrouve au coeur du dispositif nucléaire civil français .

Aux cotés de ceux qui le font vivre .

Ces "forçats" du 21 éme siécle , qui voient leur santé détruite au quotidien par les radiations .

Ces annonymes , qui se sacrifient pour une misére .

Ce livre est fort , il est impitoyable pour dénoncer les dangers intolérables du nucléaire .

L'aspect documentaire est omniprésent , reléguant au second plan l'aspect romanesque .

Il est un peu délicat de classer ce livre dans la catégorie roman .

L'on est clairement en présence d'une oeuvre documentaire , et cela est importantpour le lecteur .

Il peut ainsi voir de trés prés les conditions de travail dramatiques de ces hommes , dans ce millieu ou l'humain plie devant le poids des lobbys .

Un livre important qu'il faut lire et faire découvrir .
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Bois II

Entreprise bretonne de fabrication d’échelles et d’échafaudages en aluminium fondée dans les années cinquante dans la zone industrielle de Bois II, Stecma est menacée de fermeture en cette journée du récit, le 17 juillet 2007.

Mais cette aventure trouve ses origines dans la formation des sous-sols et des minerais, qui seront exploités par l’homme des centaines de millions d’années plus tard. C'est l'entrée en matière un peu déconcertante du deuxième roman d'Elisabeth Filhol (Editions P.O.L., Septembre 2014), qui évoque ainsi la destruction brutale à l’œuvre depuis quelques décennies d’un monde et de ressources millénaires.



À Bois II, les entreprises sont progressivement fermées, délocalisées par des prédateurs bouchers qui dégraissent et désossent avant de liquider et une des seules perspectives de reconversion reste pour quelques salariés «chanceux» un emploi dans l’abattoir local.

En ce jour de juillet 2007 les employés de Stecma en grève attendent le dirigeant de l’usine menacée de fermeture, ayant décidé de le séquestrer pour tenter de peser collectivement sur leur sort. Dans ce récit fictif s’appuyant sur une documentation précise sur Pechiney et l’industrie de l’aluminium, la narratrice, déléguée syndicale suppléante nous transmet le poids sur les épaules des représentants du personnel, l’organisation pratique de l’occupation, les échanges et inquiétudes, l’attente de l’arrivée de Mangin, sa séquestration, la proximité inhabituelle avec ce patron distant, la négociation et les fissures inévitables du groupe.



« On est un collectif. Sous la menace. Unis par la menace et faisant front commun, devant une telle énormité, notre usine rayée de la carte du jour en lendemain.»



En filigrane se reconstitue l’histoire de cette société créée et développée par un entrepreneur autodidacte et patriarcal, passée dans les mains de Pechiney, puis d’Alcan, prétendument sauvée de la liquidation par un repreneur providentiel ayant fait miroiter une reconversion salvatrice dans le photovoltaïque, en réalité un dirigeant essentiellement absent, pour qui Stecma n’est sans doute surtout qu’une affaire de spéculation immobilière.



«On a mis du temps à comprendre. On a réalisé trop tard à qui on avait affaire. On se serait au moins épargné l’espoir.»



Le récit de cette fiction extrêmement réaliste, tout d’abord simple et froid, se déploie crescendo pour atteindre la tension d’un thriller et faire ressentir la violence guerrière à laquelle peut conduire le capitalisme mondialisé, où les dirigeants et actionnaires voient surtout les hommes comme une charge à réduire, abandonnant la logique industrielle pour ne faire primer que la spéculation.
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La Centrale

Ce livre qui a inspiré la réalisatrice Rebecca Zlotowski pour "Grand Central" avec Tahar Rahim, Léa Seydoux et Olivier Gourmet dans les principaux rôles, nous plonge dans l'univers finalement trop peu connu des travailleurs du nucléaire.

Contrairement au film qui situe l'action, en extérieurs, autour de la centrale ardéchoise de Cruas et sur les rives du Rhône, Élisabeth Filhol nous emmène d'abord à Chinon, au bord de la Loire, puis au Blayais, en Gironde..

Dès les premières lignes, nous apprenons que « trois salariés sont morts au cours des six derniers mois », et que, sur les 2 000 personnes employées sur place, la moitié seulement est sous statut EDF. Ainsi, l'auteure s'attache aux pas d'un intérimaire, Yann, qui s'exprime à la première personne mettant le lecteur au coeur de la vie de ces ouvriers salariés des sociétés prestataires de services pour les CNPE (Centres nucléaires de production d'électricité).

Pour « cette chair à neutrons. Viande à rem », le souci principal est de ne pas dépasser la dose maximum d'irradiation sur douze mois, soit 20 millisieverts, car cela signifie arrêt brutal du contrat, mise au vert. L'irradié, appelé DATR (Directement affecté aux travaux sous rayonnement) est d'ailleurs aussitôt remplacé.

Élisabeth Filhol n'oublie pas les problèmes de logement pour ces hommes qui se déplacent d'un arrêt de tranche à un autre afin d'assurer la maintenance et la recharge en combustible. le camping, en caravane, est le plus souvent choisi, en colocation, car il est trop difficile de trouver une chambre libre à proximité.

Au fil des pages, nous rencontrons aussi ceux qui agissent pour alerter l'opinion sur les dangers du nucléaire et dont Yann ne se sent pas solidaire. Son souci principal, c'est le dosimètre qui risque, à tout moment, de s'affoler et de compromettre des mois de travail.

« Une énergie colossale, contenue, tout est là, dans un confinement qui ne demande qu'à être rompu pour donner toute sa mesure. » Ce livre nous rappelle tout ce que contient de menace, ce qui est maintenant devenu assez familier dans nos paysages.

"La Centrale" est un livre court, incisif, percutant, émouvant, à lire absolument tellement il ouvre des portes sur un monde si proche de nous et pourtant méconnu.




Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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La Centrale

La Science et la Technique envahissent chaque moment de nos vies et pourtant elles semblent peu présentes dans l’univers romanesque contemporain (ou sinon, sous la forme très peu réaliste d’une certaine science fiction). Celles qui, bien réelles et naturalisées par nos sociétés de consommation, s’imposent sans qu’on les voit, sont peu sujet de fiction. Pourtant, elles matricent nos existences et parfois sans vergogne peuvent les détruire. Il fallait toute l’audace d’un premier roman pour faire d’une centrale nucléaire et de ses salariés intérimaires les héros clandestins d’un véritable roman.



La menace des rayons ionisants est impalpable. Le film sur la poitrine sera ultérieurement lu et il est impossible de sortir sans cesse le stylo dosimétrique que l’on a dans sa poche. L’ingénieur radio protection, qui se cache derrière le pilier en béton lourd, a dit que nous avions vingt minutes chacun pour démonter le convertisseur électrons positrons. Les collègues, qui en ont tant vu, semblent ne pas hésiter et pourtant tous ceux de l’équipe avant nous sont morts de cancer. Eux aussi mouront d’une tumeur mais ils ne le savent pas encore. La direction technique hors de la tranchée où se trouve l’accélérateur de particules, les nombreux et impatients chercheurs qui ne sont jamais même venus jusque là, tous exigent que la machine soit réparée. Ce sont là mes premières expériences de travail. La répulsion, l’engagement, la peur, la tension permanente, l’obsession de la dose, tout ce que ressentent ces ouvriers clandestins de la centrale et qui est si justement décrit par Elisabeth Filhol, ne m’est donc pas complètement étranger. L’auteur n’explique pas les personnages, il les montre. Il fait preuve d’une grande précision documentaire et c’est pourquoi – contrairement à la critique littéraire – il est toujours si juste. Comme le chantait Ferrat « ce n’est pas par plaisir que le torero danse… ». Les salariés des entreprises de sous-traitance qui s’approchent du coeur du réacteur n’ont bien entendu aucune attirance pour ce travail et ils ne forment nullement une fratrie (sic). Lorsque nous faisons le sacrifice que le monde moderne exige de nous, nous sommes le plus souvent lâches et très peu solidaires, à moins que nous ne soyons carrément inconscients ou idiots. Si le travailleur du nucléaire est en effet si attentif à l’autre c’est qu’il le renvoie à lui-même et à sa peur. Lorsqu’un collègue refuse une intervention, il vous met violemment en face de vos responsabilités ; lorsqu’un radio protectionniste vous autorise à prendre une dose de rayonnement, il minimise aussi celles qu’il a déjà prises. L’aveuglement n’est-il pas toujours préférable dans ces cas là ?



« La centrale », bien ancrée dans le monde contemporain, est une œuvre littéraire à part entière et surtout pas un documentaire. C’est pourquoi elle est si juste et si passionnante. Le récit y est très savamment architecturé. La chronologie disloquée nous permet de passer du dehors au dedans de l’inquiétante centrale. La phrase est longue, jalonnée d’incises lorsqu’elle décrit un paysage ou une situation. Elle est au contraire courte et nerveuse lorsqu’elle dit l’effroi, l’anxiété. Ce livre servit par un style très efficace met à jour tout un monde. Il est à lire de toute urgence.

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La Centrale

Le roman "La centrale" d'Élisabeth Filhol raconte de manière très documentée la vie des intérimaires sous-traitants dans les centrales nucléaires de l'hexagone et sa périphérie. Ces ouvriers de l'ombre sont chargés de leur entretien lors des arrêts de tranche. Payés en smicards, ils sont les plus exposés aux risques des radiations: "Chair à neutrons. Viande à rem." Le dosimètre les sanctionne en cas d'incident : mise au vert temporaire, chômage forcé. Mais les doses encaissées ne s'effacent jamais. Aucune enquête n'est faite aujourd'hui chez ces travailleurs sur les potentielles conséquences graves d'expositions à des doses «faibles»; elles rappellent les dégâts sous-estimés de l'amiante. Des voix s'élèvent aussi pour dénoncer la sous-traitance dans les centrales qui permettrait de diluer les responsabilités.

Les réacteurs nucléaires belges ont également recours à ces centaines de travailleurs nomades, hébergés en motel, camping ou caravanes le temps de la maintenance. Ils épargnent aux statutaires les expositions les plus néfastes: la part des radiations prise par les intérimaires s'élèverait à 80%.



La presse a reçu ce beau premier roman, en 2010, de façon unanimement positive : il est parcouru tout du long par une énergie aussi violente et maîtrisée que celle d'une centrale et, en nous conduisant au cœur du réacteur, Élisabeth Filhol ne vous épargnera pas le frisson que chacun éprouve devant les imposants cônes de béton. Celle qui me l'a conseillé ne l'aurait pas fait sans y déceler un réel talent littéraire et de fait, l'écriture est moderne, enlevée avec une patte qui exclut toute monotonie journalistique qu'un roman social peut laisser craindre.



Vous serez aux côtés de ceux qui entrent dans les entrailles de la machine, ceux qui ont une tranche de quelques minutes au plus pour exécuter leur mission, afin de ne pas grever le quota de radiations. Ramasser un outil oublié au fond d'une cuve peut-être dramatique; certains ne résistent pas à toutes les pressions, d'autres sont aimantés par le point central grisant "d'où toute l'énergie primaire est issue. S'en approcher au plus près, sentir son souffle."

Vous comprendrez mieux comment fonctionnent ces monstres, comment dans le détail à Tchernobyl les limites ont été dépassées. Car ce court récit (90 pages) en forme de témoignage élégamment romancé, constitue en même temps un document instructif.


Lien : http://christianwery.blogspo..
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La Centrale

L'auteur nous entraîne dans le parcours du combattant des DATR, ces hommes "directement affectés aux travaux sous rayonnements" et qui se baladent sur les 19 sites nucléaires français afin d'effectuer la toilette des 58 réacteurs en service. 80% des travaux de maintenance y sont effectués par des employés intérimaires, véritables nomades de l'atome qui traquent les missions au gré des arrêts de tranche des centrales de l'Hexagone. Quand la bête est au repos, à eux les bains de vapeur et les plongeons dans des piscines dont l'eau d'un bleu si merveilleux ferait presque regretter qu'on les vide avant d'y entrer. Dans leurs beaux costumes blancs dits Mururoa, pas le temps de se mirer dans les plaques et les parois de cuves qu'ils astiquent et serpillent comme de simples techniciennes de surface et, parce qu'ils le valent bien, on leur file un joli bracelet qui affiche le chrono et la dose de bienfaits que procure cette charmante thalasso, faut tout de même pas abuser des bonnes choses... Ceux qui sont claustrophobes peuvent toujours aller faire un stage de varappe dans les tours réfrigérantes en compagnie des légionelles et des amibes, le tout dans une ambiance chlorée à souhait.



Bon, j'arrête ce ton badin, pur réflexe défensif de ma part mais qui ne sied pas à la gravité du sujet, pour me joindre au concert de louanges qui a accueilli ce livre lors de sa sortie.



Selon la formule consacrée, on pourrait dire que c'est clair, net et précis (sauf que, si on est comme moi du genre nul en physique, et si on ne fait pas l'effort de rechercher un schéma, on est vite perdu dans la technologie de la chose). Mais l'essentiel n'est pas là puisque chacun sait qu'entrer dans ce truc s'apparente plus à une descente aux enfers qu'à une cure de jouvence et qu'il faut une bonne dose de maîtrise de soi et des nerfs solides à moins de se la jouer fangio et de fonctionner à l'adrénaline.



L'avenir à court terme de ces hommes est proportionnel à leur taux de radiations accumulées au cours de l'année. Quand le maximum est atteint, plus de boulot ou alors les plus crades, hors zone d'exposition, mais qui vous font regretter la pression des plus dangeureux; quand il y a encore de la marge, ils sont toujours assurés, qu'en poussant la porte d'une des agences d'intérim qui pullulent toujours autour des centrales, de signer un contrat. L'avenir à long terme est beaucoup plus incertain...



Ce livre se lit comme un reportage, le ton est sobre et direct. C'est une histoire d'hommes, pas de femmes dans cet univers. Une histoire d'amitié qui dit à peine son nom, de solidarité sans trop de démonstration,. Beaucoup de pudeur et aucun jugement envers ceux qui craquent, ni face à la fascination que le nucléaire exerce sur certains, encore moins envers ceux qui le combattent. Une histoire de solitude sans pathos, juste l'obsession d'un mec au quotidien qui a besoin de bosser.



A lire absolument pour regarder son ordi ou son radiateur d'un autre oeil.




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Doggerland

Un livre passionnant où se mêlent la poésie, la science et la croyance sous la plume d'une très grande romancière. Elisabeth Fiilhol après le succès de La Centrale récidive. Une nouvelle fois la dégradation de l’environnement, au cœur du livre, ne détruit pas la passion des hommes mais au contraire l’entretient. Je me suis laissé entrainer en Écosse, à St Andrews, dans les traces régulières de Margaret et de Stephen. J'ai partagé le stress de Marc, la richesse de la vie mesurée en adrénaline. J'étais là quand ces géologues expliquaient comment la région de l'Europe du Nord s'est transformée depuis l'ère primaire jusqu'à nos jours. J'ai traversé à gué le Doggerland, pour rejoindre le Jutland. J'ai rêvé et imaginé le tsunami dans le lointain, sa force de destruction, jusqu’à ce que cette image me transporte au musée ; alors je sus que je ne rêvais pas.
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