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Critiques de Éric Corbeyran (2269)
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L'homme-bouc

Je ne sais pas si l’Homme bouc sent mauvais, mais en tout cas, une chose est sûre : il vaut mieux ne pas croiser sa route !



Le Limousin, ses forêts profondes, ces jeunes filles qui disparaissent, ces vieilles croyances…



Un album qui mélange le fantastique et la sorcellerie, sans pour autant que cela ne tourne en eau de boudin. L’équilibre est là entre réalisme et croyances.



Une bédé de presque 200 pages, dans des tons noir et blanc, aux dessins somptueux et majestueux, qui donnent du relief et de la présence aux décors, ainsi qu’aux personnages. On est dans des graphismes réalistes et je les ai adorés. Mais il ne donne pas envie d’aller se balader dans le Limousin, à cause du Mal qui rôde. Le syndicat d’initiative du Limousin n’appréciera sans doute pas ce roman graphique…



Les ambiances, sont sombres, poisseuses, angoissantes. Ceci n’est pas un album à laisser traîner entre les mains d’un enfant. Il y a de la violence, des tripes à l’air, des momies et un gosse pourrait flipper en le feuilletant.



L’enquête n’avancera pas très vite, les gendarmes ont peau de balle et sans l’aide de Blanche, une chamane, ils n’auraient pas beaucoup avancé dans cette disparition mystérieuse. Malgré tout, on est scotché à ces pages, durant la lecture, tant le suspense nous prend aux tripes.



Cette bédé à tout d’un roman noir, on y croisera de la misère humaine, celle d’une mère qui s’est retirée de la société après la disparition de sa fille, bien des années auparavant.



C’est un rural noir, une enquête qui flirte avec le fantastique, avec les croyances et qui va nous balader dans des forêts magnifiques, aux frontières du réel, sans que les auteurs se prennent les pieds dans le tapis.



Un roman graphique noir, sombre, oppressant, angoissant et une fois la lecture terminée, on se surprend à reprendre sa respiration normale.



Une enquête qu’on ne lira pas pour ses multiples rebondissements, puisqu’il n’y en a pas vraiment, mais pour ses ambiances, ses décors, ses personnages et pour la balade, en toute sécurité (pour les lecteurs).


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14-18, tome 2 : Les Chemins de l'enfer (sep..

Deuxième tome de la série qui permet de confirmer le rôle et la fonction de chaque personnage et leur apprentissage des horreurs de la guerre. Plongés cette fois-ci dans l'atroce bataille de la Marne et ses 300000 morts...
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14-18, tome 1 : Le Petit Soldat (août 1914)

Premier tome d'une série de Corbeyran et le Roux. Huit jeunes hommes profitent de la vie comme ils peuvent avant d'être mobilisés pour un conflit dont ils ne comprennent pas tous les tenants et les aboutissants, et dont ils sont sûrs qu'il sera court...

S'ensuivra de longues années d'atrocités qu'ils vont commencer à appréhender dans ce volume : tuer ou être tué. La mort, partout.

Ils apprendront aussi la représsion qui sévit dans les rangs pour annihiler toute tentative de rébellion.

Une série prometteuse à plus d'un titre.
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La métamorphose (BD)

Quand on sait que Kafka refusait toute mise en image de Gregor Samsa métamorphosé et s'interdisait de dire de quelle espèce d'insecte il s'agissait, on se dit que l'adaptation en BD de cette œuvre part d'un mauvais pied tant elle accentue sur le côté blatte (comprenant même une planche anatomique et des informations sur ces insectes). Passé cet écueil, la fidélité au texte est bonne. On retrouvera donc l’œuvre de Kafka dans sa (quasi) totalité, avec toutefois un graphisme plutôt moyen.



En vérité, étant donné qu'il s'agit d'un (quasi) huis-clos, le seul intérêt de cette BD serait de connaître La Métamorphose en moins d'une demi-heure... C'est donc plutôt bon car l’œuvre est bonne et la BD fidèle, mais l'adaptation graphique n'apporte pas grand chose sinon rien.



En ce qui concerne l’œuvre originale, je reporte mon avis ici :

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Châteaux Bordeaux, tome 4 : Les millésimes

Je continue mon immersion dans la saga Châteaux Bordeaux et ce tome 4 m'a séduite encore une fois. Plus la saga avance, plus l'étau se resserre autour d'Alexandra et le suspense monte. Va-t-elle réussir à relancer l'activité du domaine et surtout a produire le vin qu'elle a goûté ?



Dans ce tome, on en découvre davantage sur l'histoire du domaine et comme son titre l'indique, sur les différents millésimes qui ont été produit. Beaucoup d'erreurs ont été commise et pour le lecteur, c'est l'occasion de découvrir tous les facteurs qui entre en jeu dans la composition d'un bon vin.



Alexandra, de son coté et toujours persuadé que son père a été assassiné et soupçonne Louis Dorgemont et son père. De ce côté, l'intrigue avance doucement mais les masques tombent et je pense que la vérité n'est pas loin d'éclater au grand jour. Il me tarde donc de découvrir la suite.
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Châteaux Bordeaux, tome 2 : L'œnologue

Je viens tout juste de finir ma lecture de ce second tome et je suis conquise par la tournure que prend l'intrigue. Ce tome deux est pour moi, encore plus réussi que le premier.



Tout d'abord, l'intrigue se poursuit et Alexandra commence à réaliser tout ce qu'il lui reste a apprendre. Cet album est très documenté et l'on apprend une multitude de renseignements sur l'histoire du vin : "Jusqu'au XIXe siècle les vins de Bordeaux s'achetaient en barriques, étaient acheminés par le fleuve et se différenciaient de manière simple... Il y avaient les vins de graves, les vins de côtes, les sauternes et les barsac, les vins de palus et les vins du haut pays... Aujourd'hui, il y a une foultitude de châteaux... Des petits, des grands, des microscopiques, des géants... Le public est perdu... Personne ne sait exactement d’où sortent ces châteaux ni ce qu'ils sont vraiment..."

sur les cépages, les bonnes et les mauvaises années : "1930 n'a pas été une année particulièrement remarquable... Les exceptions de ce siècle étant 45, 61, 82 et 2000... Et en Médoc, on se souvient aussi des belles années 29, 55, 70 et 75...".



L'intrigue prend également une tournure un peu plus sombre, on en apprend un peu plus sur le décès du patriarche et la fin est encore inattendue et annonce un troisième tome prometteur.



Enfin les dessins sont toujours aussi agréables. J'aime beaucoup les paysages et notamment les couleurs utilisées. Je suis un peu plus sceptique sur les visages que je trouve un peu figés mais ce n'est qu'un tout petit détail qui ne gène en rien la lecture. Bref, il me tarde de connaître la suite.
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Le quatrième mur (BD)

Georges est étudiant au milieu des années 70. Militant d’extrême gauche, il est pétri de rêves, de convictions et d’espoirs. Sa rencontre avec Sam, juif grec fuyant la dictature de son pays, lui ouvre les yeux sur une réalité qu’il ne pouvait soupçonner. Sam le fou de théâtre n’aura pas été en mesure de mener à bien son grand projet. Frappé de plein fouet par un cancer, il ne pourra mettre en scène l’Antigone d’Anouilh dans un Liban en guerre. Tout était pourtant prêt pour « réunir des ennemis » et leur offrir une parenthèse enchantée au cœur d’un champ de bataille. Dans son casting, Antigone était palestinienne et sunnite, Hémon son fiancé, druze, Créon, le père d’Hémon, maronite. Les gardes devaient être joués par trois chiites, la nourrice par une chaldéenne et Ismène par une catholique arménienne. Sur son lit de mort, Sam demande à Georges de se rendre sur place pour monter la pièce. Ce dernier accepte sans savoir ce qui l’attend vraiment. Mais une fois arrivée à Beyrouth, il comprend vite qu’il ne sortira pas indemne d’une telle aventure…



« Voler deux heures à la guerre en prélevant un cœur dans chaque camp ». L’idée est belle mais sa réalisation vouée à l’échec dans le Liban de 1982, le Liban du massacre de Sabra et Chatila. Je n’ai pas lu le roman, néanmoins il se dégage de cet album une intensité dramatique que j’imagine encore plus forte dans le texte d’origine. Chalandon touche à l’intime et à l’universel, il mélange avec brio la petite et le grande Histoire en soulignant l’impossible mise en œuvre d’une trêve poétique face à l’absurdité, la violence et la folie des hommes.



Les choix graphiques d’Horne sont au diapason du récit. Son trait aiguisé comme une lame et proche du crayonné traduit l’urgence, la tension, la souffrance, l’ambiance pesante. Le gris délavé met en lumière un Liban en ruine et ses décombres fumantes sous un ciel bas et triste.



Une tragédie bouleversante, belle et désespérée, qui enterre les illusions de l’utopie sous les cendres du chaos. Je n’ai plus qu’une envie maintenant, me jeter au plus vite sur le roman et le dévorer d’une traite !




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Happytech, tome 1 : Le bonheur nuit à la santé

Cette cousinade marque pour Xavier Guignard le début de la fin... un enchainement de mauvais moments qui le font plonger dans la dépression. Au détour d'une conversation, il entend le nom : Happytech, une entreprise qui redonne le sourire et tout ce qui leur manquait à ceux qui n'avaient plus rien. Xavier les contacte sans trop y croire.

Déjà le personnage principal a tout de l'anti-héros, il s'appelle Guignard, son apparence n'est pas des flatteuses et rien ne lui réussit. On se demande comment cette entreprise va lui donner le ressort nécessaire pour rebondir mais il y aussi cette femme qu'il pense avoir déjà vu quelque part... Une bande dessinée qui se lit très vite, je ne me suis pas trop attachée au début car il n'y a pas beaucoup de bienveillance mais chacun peut se reconnaitre dans les malheurs de Xavier et vouloir qu'il réussisse. On pénètre dans le monde effrayant et dangereux de l'entreprise.

J'ai beaucoup aimé les dessins d'Alessia Fattore et les couleurs de Priori qui accompagnent bien l'histoire originale de Corbeyran. Je suis curieuse de connaitre la suite de ce thriller social.







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XIII Mystery, tome 2 : Irina

XIII Mystery “Irina” est un récit d’espionnage en marge de la série XIII, contré sur un personnage secondaire de la série. Le dessin est net, assez froid, mais il colle bien avec le ton du récit, avec un brin de cynisme une pointe de sensualité glaçante, des histoires de rencontres, de luttes internes entre espions, côté KGB, c’est bien ficelé, bien rythmé, une bonne manière de prolonger la série par des épisodes extérieurs à l’histoire principale, c’est plutôt bien réussi, même si l'intention n'est que de tirer sur la ficelle.
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Le Maître Chocolatier, tome 1 : La boutique

Ce tome est le premier d'une trilogie formant une histoire complète, indépendante de toute autre. Il est initialement paru en mars 2019, coécrit par Éric Corbeyran et Bénédicte Gourdon, dessiné et encré par Chetville (Denis Mérezette), avec une mise en couleurs réalisée par Mikl. Il se termine par un article de 4 pages sur le chocolat, rédigé par Jacques Pessis (journaliste, auteur et président du Club des croqueurs de chocolat), et par 2 pages de présentation des 4 principaux personnages.



Dans une boîte de nuit Bruxelloise, les clients s'éclatent sur la piste grâce au son d'un DJ. Un type costaud tire Benjamin Crespin par son épaule, pour lui dire que monsieur Morgan souhaite le voir incontinent. Il indique à Clémence, la jeune femme avec qui il danse, qu'il revient de suite. Dans une pièce au calme, monsieur Logan demande à Ben de le rembourser. Comme il en est incapable, Logan lui remet un papier avec la date ultime de remboursement du capital et des intérêts, et le type musclé envoie un coup de poing dans le ventre de Ben pour s'assurer qu'il a bien compris le message. Le lendemain matin, Bob, Lise et Manon arrive à l'atelier de la boutique de chocolat de monsieur Gérard Perdreaux, dans la Galerie de la Reine à Bruxelles. Alexis Carret est déjà au travail. Il distribue le travail entre Bob et Lise. Puis il explique ce qu'il attend de la stagiaire Manon, en langage des signes car elle a des troubles de l'audition et de la parole. Plus tard dans la matinée, monsieur Perdreaux vient pour saluer son équipe, indiquer que la vitrine est presque vide, et que le chocolat en forme de motif de masque africain connaît un grand succès. Il indique à Carret qu'il pourra reprendre ce motif à l'identique à Pâques l'année prochaine. Carret aurait bien aimé en proposer un autre, mais Perdreaux se fie au comportement routinier des clients.



Le soir venu, Alex félicite Manon pour la qualité de son travail. Dans la boutique, monsieur Perdreaux reçoit les compliments des clientes, en les prenant entièrement à son compte, sans évoquer son équipe dans l'atelier. Alexis Carret rentre chez lui en passant par la Grand-Place de Bruxelles, tout en pensant à ce qu'il apporte à la boutique de Perdreaux. Il rentre chez lui, nourrit son chat Ganache, et ouvre son courrier. Il y trouve une invitation à l'anniversaire des 25 ans de Clémence, une amie d'enfance. Il appelle sa mère qui l'invite pour le déjeuner Pascal. Le dimanche venu, il aide à mettre la table pendant que sa sœur va chercher son lapin de Pâques dans le jardin. À table, la discussion revient vite sur l'emploi d'Alex, son père souhaitant qu'il vienne travailler dans son entreprise, son gendre Walter abondant dans son sens. Le lendemain, Alexis prépare des chocolats pour offrir à Clémence, en y mettant tout son savoir pour les composer en hommage aux traits de caractère de son amie d'enfance.



Encore une nouvelle série écrite par Éric Corbeyran, et sur un thème lié à la gastronomie, comme une sorte de recette, celle de Château Bordeaux (avec Espé) appliquée à l'univers du chocolat. L'emballage (la couverture) est très réussi, avec le bandeau inférieur évoquant le papier gaufré des boîtes de chocolat. Le dessin est propre sur lui, annonçant déjà une romance, avec une autre possibilité de couple sur les côtés, et un beau décor en arrière-plan. En commençant la BD, le lecteur voit ses a priori confirmés. Chetville réalise des dessins descriptifs, dans une veine réaliste, faciles à lire, avec des personnages normaux bien faits de leur personne, sans être des top-modèles, évoluant dans des endroits bon chic bon genre, sans être luxueux. Chaque page contient entre 8 et 10 cases, sagement alignées avec leur bordure rectangulaire bien nette. Corbeyran & Gordon commencent par une scène inattendue dans une discothèque, avec un individu physiquement menacé car il n'a pas payé ses dettes : une mise en bouche intrigante avec un peu de suspense pour accrocher le lecteur. Puis on passe au personnage principal : sympathique jeune homme sans histoire, bien installé dans la vie, avec une âme de créateur, dans un milieu professionnel qui profite de lui. Néanmoins, il n'y a pas de personnage méchant à proprement parler, tout au plus des profiteurs. C'est très gentil tout ça.



D'ailleurs, la narration est tellement gentille que les pages se tournent toutes seules, et que le lecteur surprend en lui des réactions inattendues. Chetville représente des personnages presque insipides, et plutôt agréables, (sauf pour Gérard Perdeaux et monsieur Logan), mais tous aisément reconnaissables, différents les uns des autres, et sans insister sur leur diversité. Clémence est née à Madagascar, sans qu'elle ne soit présentée comme une caution de la diversité. Manon s'exprime par le langage des signes, sans non plus être réduite à la représentation d'une minorité, et le dessinateur sait montrer ses mouvements de mains pour parler. D'ailleurs, Alex s'exprime lui aussi en langage des signes, sans que cela ne soit monté en épingle, c'est juste normal. De scène en scène le lecteur se rend compte que sous des dehors simples, il s'attache à ces personnages normaux, dans leur tenue vestimentaire, leurs postures, leurs expressions de visage. Effectivement, monsieur Perdreaux est un petit peu hautain et méprisant, juste ce qu'il faut, c'est l'expression de sa position sociale, de son devoir de prendre des responsabilités en termes de ressources humaines ou de représentation de son commerce, rien de personnel. Effectivement, monsieur Logan est un peu caricatural dans sa posture de prêteur aux méthodes menaçantes, mais c'est avant tout un homme d'affaires. Effectivement, Benjamin Crespin est un charmeur qui n'inspire pas confiance mais qui est très agréable. En fait ce sont les dessins tout en retenue qui arrivent à faire passer ces ressentis, à rendre ces personnages plausibles.



Même s'il n'a pas prêté une grande attention à la couverture, le lecteur se projette dans les différents endroits représentés. La discothèque est impersonnelle au possible et le salon de monsieur Logan semble avoir été pioché dans un film. L'atelier de la boutique de monsieur Perdreaux est déjà plus crédible. Les différents appartements sont aménagés et meublés de manière différente, en fonction du statut social de son occupant. Il suffit de comparer le pavillon cossu de la famille Carret avec l'appartement plus dépouillé de Manon. En page 13, Alex Carret traverse la Place de Bruxelles et le lecteur se rend compte qu'il la reconnaît tout naturellement. En page 29, le lecteur peut également reconnaître l'architecture de la Galerie de la Reine à Bruxelles. Sans en avoir l'air, cette bande dessinée présente plusieurs quartiers de Bruxelles (un quai de canal, un immeuble de Markelbach, une rue de Molenbeek). L'artiste n'est en aucun démonstratif, ce qui n'empêche pas que la narration visuelle emmène le lecteur dans différents endroits de Bruxelles représentés avec soin. L'attention du lecteur s'éveillant graduellement, il est prêt pour noter les clins d'œil en page 43 & 44, où Benjamin et Alex flânent dans les allées d'un marché découvert et regardent une reproduction du navire de La Licorne, puis un fétiche Arumbaya.



Un phénomène similaire se produit concernant le scénario. Les personnages sont assez inoffensifs, mais ils ne sont pas dépourvus de personnalité. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver que Benjamin aurait bien tort de ne pas profiter des opportunités qu'il sait créer, qu'Alex est un peu naïf et timoré, que Clémence est un peu manipulatrice voire cruelle dans sa relation avec Alex et Benjamin. Il n'y a que pour Manon qu'il réserve son jugement. Finalement, ces personnages sont moins superficiels qu'ils ne le paraissent de prime abord, moins cliché. L'histoire comprend bien sûr des scènes dédiées au chocolat et à la confection des chocolats. Là encore, le lecteur se dit que les auteurs se contentent de notions très superficielles, que ce soit lors de la description de l'atelier de la boutique Perdeaux, de la préparation des chocolats pour le cadeau de Clémence (finalement il n'y a qu'à rajouter un ou deux ingrédients de ci de là), du choix des chocolats pour la couverture, ou de l'usine de torréfaction. Corbeyran et Gourdon ne recourent pas au dispositif basique d'un professionnel exposant les informations techniques aux personnages, mais insèrent quelques touches techniques. Du coup, le lecteur peut à nouveau ressentir une impression de superficialité, mais s'il repense aux différents détails inclus, il se rend compte qu'il se produit un effet cumulatif : le terme de couverture, les différents pays producteurs de fève, la nature du métier de maître chocolatier, les moules, le conchage, l'apport de Rodolphe Lindt (1855-1909), et il y même un graphique radar pour représenter les caractéristiques du mélange choisi par Alex Carret, entre cacaoté, fruité, sucré, aromatique, grillé, acide, amer.



De la même manière, les coscénaristes développent au cours du récit la manière de monter une boutique à partir juste du savoir-faire d'Alexis Carret. Là encore, il ne s'agit pas de donner un cours magistral ou de suivre la notice explicative de la Chambre de Commerce, mais de suivre les personnages, au fur et à mesure des étapes. Dans un premier temps, le lecteur peut trouver que les auteurs ont la main un peu lourde avec le portrait de Gérard Perdreaux, méchant patron ramenant tout à lui, sans considération pour ses employés. La provenance des capitaux produit le même effet sur la perception que le lecteur a de monsieur Logan et de Benjamin Crespin. Mais le déroulé de l'histoire apporte des nuances, en particulier Ben n'ayant rien de manichéen dans sa conduite. L'angélisme du personnage d'Alex Carret est compensé par le déroulement des opérations aboutissant à l'ouverture de sa boutique. Il se lance bel et bien dans une entreprise capitaliste qui ne peut réussir que sous certaines conditions. C'est toute l'intelligence de la narration que de de savoir inclure des éléments comme le choix de l'emplacement de la nouvelle boutique ou la conception d'un produit emblématique. À nouveau, la lecture donne une impression de scènes faciles et évidentes, mais en fait les auteurs vont jusqu'à montrer les créations originales d'Alex Carret, du Inukshuk au Het Zinneke. Ce dernier élément vient également alimenter le décor belge, en plus des bâtiments représentés par Chetville et des mentions du Manneken-Pis ou du Mima Museum.



En découvrant la couverture de cet ouvrage sur les présentoirs, le lecteur se dit qu'il s'agit d'une simple déclinaison mercantile de la formule utilisée pour la série Château Bordeaux par Éric Corbeyran, scénariste très prolifique, de 14-18 avec Étienne Le Roux, à Le chant des Stryges avec Richard Guérineau & Isabelle Merlet. Les dessins de Chetville apparaissent comme très professionnels, mais aussi trop classiques, même si cet artiste a déjà une longue carrière derrière lui, par exemple la série Sienna avec Desberg et Fillmore. En fait, cette BD ressemble à une autre, comme un chocolat peut ressembler à un autre : il faut croquer dedans pour en goûter toutes les saveurs. Sous des dehors d'un récit trop classique, elle contient des parfums aux arômes délicats qui s'avèrent plaisants, lui donnent une identité unique, et restent à l'esprit du lecteur qui prend conscience progressivement de leur effet cumulatif.
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En chemin, elle rencontre

J'ai été bouleversé par cet album que je ne connaissais pas et que je n'avais jamais lu ni entendu parler.

Avec l'aide d'Amnesty International et un collectif, huppé, de dessinateurs et de scénaristes, des parcours de femmes, insupportables de violence, transpirent de ces pages sans qu'elles n'obtiennent ni écoute ni raison. C'est, ni plus, ni moins, ce qui est actuellement dénoncé, à force de médias et de promesses, avec l'espoir que ces violences cessent! Mais cessent partout dans le monde...

A lire et a faire suivre!

A ce jour 109 femmes sont tombées et sont mortes sous les coups des hommes!!!
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14-18, tome 10 : La Lune en héritage (novembr..

En cette journée de commémoration du centième anniversaire de l'armistice de la première guerre mondiale, quoi de plus normal que de terminer cette émouvante et terrible série qu'est 14-18.

Qu'il est triste ce tome où pourtant la paix est signée. Nos rescapés, nos survivants sont de retour chez eux, près de leurs femmes et de leurs enfants. Et pourtant pour eux la guerre n'est pas finie, jamais elle ne les laissera tranquille. Dans leur mémoire les atrocités vécues se rejouera sans cesse.

Oui... Bien que ce tome soit celui de la paix, c'est le plus noir et le plus triste.

Je recommande cette série sur la première guerre mondiale qui montre le quotidien des poilus à travers l'amitié de 8 hommes du même village. Certains ne reviendront pas, d'autres seront estropiés et d'autres basculeront dans la folie. Une fresque plus vraie que nature.
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14-18, tome 9 : Sur la terre comme au ciel ..

Sur le front de Picardie, les américains ont rejoints les français et repoussent les allemands. De nos huit amis du départ, il ne reste plus que Maurice et Pierre.



Dans ce tome on voit l'intervention des américains, l'apparition de chars d'assaut et de l'aviation. Le front se modifie et il semble qu'enfin les allemands reculent. Malgré cela nous ne sentons pas d’allégresse dans l'humeur de nos deux survivants toujours sur le front.

D'ailleurs j'ai trouvé que Maurice et Pierre n'étaient pas très utilisés dans ce tome. L'accent est un peu plus mis sur les américains et notamment ce pilote américain permettant ainsi d'aborder le sujet de la drogue pour supporter la tension nerveuse des combats. Et du coup nos deux amis sont plus effacés.

La fin de la guerre approche.
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Sept jours pour une éternité..., partie 1

Dieu et Diable en ont marrent de se bagarrer pour le monde, chacun empêchant l'autre de mettre ses bonnes/mauvaises actions en œuvre. Alors ils vont se lancer un défi : Ils choisiront leur meilleur élément et à San Francisco. Ange et Démon auront une semaine pour faire triompher le bien ou le mal. sept jours pour une éternité!



Cette BD est une adaptation d'un roman de Marc Levy. Une jolie romance entre une envoyé de dieu et l'envoyé du diable. On suit Zofia, ange caché sous l'identité de l'officier de la sécurité portuaire, qui fait le bien par petites touches autour d'elle. Et bientôt débarque Lucas, démon aussi séduisant qu'arrogant. Il est assez détestable dans son rôle de démon mais il a du potentiel. Sans savoir l'identité secrète de l'autre ils vont se rencontrer. Évidemment on sent l'histoire d'amour impossible approcher à dix lieues!! Mais c'est bien amené, bien tourné, et on passe un bon moment.



Le dessin d'Espé est tout à fait sympathique. La BD se termine sur quelques pages de croquis préparatoires.
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Sales mioches, tome 1 : L'impasse

A force de voir ses parents chroniquer à tire l'arigot le moindre film, livre et CD qui leur passe sous la main, il était logique que les rejetons aient également envie de s'y coller en prenant aussi la plume- leur clavier plutôt et en tentant d'argumenter leurs coups de coeur... Le premier à s'y coller est donc le fiston de 10 ans qui a découvert la série en BD des Sales Mioches et qui nous explique de suite pourquoi il est tombé en totale admiration devant et notamment le tome 1.. et comme cette série se passe à Lyon et que un des auteurs n'est autre qu'Olivier Berlion qu'on avait rencontré dans le cadre de sa BD consacré au Juge François on ne peut que cautionner ce choix filial :



Une impasse où règne une obscurité permanente est le décor d’un bien étrange mystère. Des enfants s’y font enlever comme par magie. Mig et sa bande décident alors d’enquêter sur cette énigme.



Vous savez quoi? J’ai vraiment adoré cette histoire mouvementée, qui tient le suspense jusqu’au bout, saupoudré d’un brin d’humour.



Aussi, cette histoire se déroule à Lyon dans les années 50, et je trouve cela très intéressant de découvrir ma ville il y a longtemps la voir sous un autre angle surtout que les dessins soignent vraiment bien ce décor.



Dans cette aventure, le premier tome d’une longue série, la bande de ces garçons est très soudée. Ils sont complices et cela se voit. Ces garçons sont très énergiques, sportifs, malins et évidemment très courageux, des qualités qui font d’eux de vrais petits « gones ».





Mais malgré ces points communs, si on regarde leurs personnalités de plus près, on se rend compte qu’elles sont toutes différentes : le grand intrépide et casse-cou, le petit craintif, le plus âgé et expérimenté, toutes ces personnalités se complètent très bien.



Pendant toute l’histoire, j’étais totalement plongé avec eux dans cette impasse.



La seule petite réserve que je ferais, c’est qu’il manque un peu de filles dans cette bande pour apporter une petite touche féminine.



Mais sinon, je conseille vivement cet album, si vous voulez vivre de trépidantes aventures grâce à une BD, avec celle-là, vous ne serez pas déçus…

LUCAS, 10 ans....
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Le réseau Bombyce, tome 1 : Papillons de nuit

Première incartade du côté du duo Corbeyran / Cecil. Disons que côté dessins je n'ai pas accroché aux traits des personnages. Le manque de réalisme et le côté grotesque de certains visages ne me plait pas du tout. Mais à côté de ça, les paysages et l'architecture steam-punk sont très jolis.

Côté histoire, scénario et dialogues, j'ai trouvé ça plutôt facile et lassant. Les deux monte en l'air qui vont découvrir par hasard une preuve qu'un grand Baron réalise des snuff movies et vont décider de le faire chanter... et comme par hasard la prostituée dont le héros est amoureux se retrouve dans les griffes du méchant. Bof, bof. Vite lu, vite oublié.
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Châteaux Bordeaux, tome 3 : L'amateur

Je poursuis la saga Châteaux Bordeaux avec le tome 3. J'avais adoré le tome 2 qui sortait un peu de l'intrigue pour nous apprendre une multitude d'information sur le vin. Ici, on se recentre un peu sur l'intrigue et Alexandra poursuit son aventure viticole.



Après avoir perdu, tout le vin que contenait les fûts, suite a un acte de vandalisme, elle découvre qu'un homme l'espionne et lui a acheté des anciennes bouteilles avec un chèque en bois. Elle est désespérée et s'apprête à tout lâcher, mais heureusement, ses frères sont la pour la soutenir moralement et financièrement, ce qui laisse, j'espère, présager un peu de bonheur a notre héroïne qui pour le moment n'est pas gâtée.



Cette saga me plaît de plus en plus et donne envie d'en apprendre d'avantage sur le vin, notamment sur son histoire et sa dégustation. Les dessins apportent un plus, qui me fait voyager au cœur des vignobles français.
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Châteaux Bordeaux, tome 7 : Les vendanges

Le remise en forme du Chêne Tord continue son chemin sous les commandes d'Alexandra qui va assister aux premières vendanges et donc le début de ses premières bouteilles de vin. Bien sur il y a toujours des soucis sur la route : la météo, les vendangeurs en grève, une AOC refusée... Mais globalement ce tome est plus optimiste que les autres. Les bonnes nouvelles sont elles aussi nombreuses et viennent contrebalancer les petits désagréments qui sont vite résolus. Amour, fraternité, entraide... Ca serait presque le pays des bisounours pour Alexandra mais je suis sure que des déboires vont encore être légion.

Une belle épopée œnologique qui se poursuit donc pour un petit moment d'accalmie. On continue à en apprendre un peu plus sur les vignes et la fabrication du vin.
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Lennon (BD)

Quel plaisir que ce retour en arrière afin de passer du temps avec les Beatles. Biographie de John Lennon de son enfance à son assassinat, en passant par les relations difficiles avec ses parents. Serait-ce que, seuls les blessures de l’enfance, fassent un grand artiste ? Puis, nous côtoyons plein d’artistes célèbres de l’époque. La vie chaotique de l’artiste n’est pas toujours à son avantage. Ecriture fluide agréable à lire, bien documentée, rien d’original.
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Le Siècle des Ombres, tome 1 : La Pierre

1751, quelque part au cœur de l'Amazonie, un groupe d'aventuriers français exploite une mine de diamants avec l'aide de travailleurs recrutés dans les tribus voisines. Lors de pluies torrentielles les galeries s'effondrent faisant des victimes parmi les ouvriers. C'est en se portant à leur secours que Lubeck, chef de l'exploitation découvre une grosse roche aux pouvoirs étranges, elle cause de terribles brûlures à qui y touche. Lubeck en prend un échantillon et part sans attendre pour la France pour rendre compte de cette découverte au Baron D'Holbach son maître, un libre penseur en ce siècle des Lumières. Cette pierre va déclencher une cascade d'événements impliquant les plus hautes instances de l'église catholique.

Ce tome 1 du siècle des ombres, scénarisée par Corbeyran et dessinée par Michel Suro, entraine le lecteur dans une aventure aux multiples rebondissements. On y découvre les protagonistes d'une mystérieuse aventure qui mêle habilement croyance païenne, politique de la chrétienté, sorcellerie te démons de l'enfer. Excellente série à suivre donc.
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