AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Expert littérature belge

Cet insigne distingue les amoureux de la littérature du plat pays : ceux qui apprécient les aventures du Commissaire Maigret et les personnages d’Amélie Nothomb, ou qui se délectent de l’humour poétique de Norge.
Non classéDécouvrez tous les insignes
Les meilleurs   Dernières critiques
Bob Morane,tome 3 : Sur la piste de Fawcett

Après quelques lectures éprouvantes, cela fait du bien d'ouvrir un bon vieux Bob Morane (le N°3) pour se détendre l'esprit et laisser un peu son cerveau tranquille. Parce qu'avec Bob, on est sûr de passer un bon moment d'aventures et d'en sortir toujours vainqueur, toujours vivant, même si Morane est confronté aux pires situations (là où nous nous pisserions dessus de peur, lui, il s'en ballek).



Dans le cadre du Mois Espagnol & Sud-Américain, ce petit roman convenait parfaitement, puisque notre Bob Morane allait se lancer sur les traces de l'explorateur anglais, Percy Fawcett, disparu mystérieusement dans la jungle amazonienne.



Avec Bob Morane, c'est toujours l'aventure est avec un grand A, que ce soit à la chasse au tigre (jaguar) que son ami Alejandro Rias (un ancien compagnon de Polytechnique devenu propriétaire d'un ranch près de Cuiabá) veut exterminer pour protéger son troupeau, ou dans le Mato Grosso, avec le même Alejandro et son serviteur indien, Chinu.



En pirogue, à pied, épuisé, blessé, poursuivis par des tribus féroces des Xavántes ou des Morcegos, jamais Bob Morane ne baisse les bras, jamais il ne trouille, jamais il ne se chie dessus de peur. Normal, il sait qu'il s'en sortira toujours vainqueur (♫).



D'ailleurs, à ce propos, jamais, dans leur périple dans la jungle du Mato Grosso, le narrateur ne nous parlera des vêtements de rechange que nos explorateurs du dimanche ont emporté (ou pas ?)...



Avaient-ils assez de slips ? Les ont-ils lavés dans l'eau des rivières ? Ont-ils su changer de slips tous les jours ou bien ces derniers tenaient-ils tout seul à la fin du périple, immobilisé par la crasse ? Entre nous, s'ils les ont lavés, je ne sais pas quand ils ont eu le temps de les faire sécher... Slips ou boxer pour explorer la jungle ? Que de questions existentielles dont nous n'aurons jamais de réponses...



Anybref, trêve d'amusement, ce petit roman d'aventure se lit assez vite, c'est plaisant, on ne se prend pas la tête et je suis même arrivée à me demander si Bob Morane allait réussir à sortir du trou où il était enfermé ! C'est débile, je sais qu'il trouvera une solution, qu'il reviendra sain et sauf, puisque après, il a encore plus de 177 aventures à vivre.



À noter que les dernières pages sont des explications sur la disparition de Fawcett et tout ce qui a suivi. C'est assez sobre, mais c'est éclairant et cela m'a permis de mieux comprendre une bédé qui n'a pas eu de suite ("Fawcett - Les cités perdues d'Amazonie" de Guillaume Dorison, Alessandro Bocci et Christian Clot).



On n'a pas révolutionné la littérature avec Bob Morane, on est même dans de la littérature de gare (sans être péjorative), mais je dois dire qu'une fois de temps en temps, ça fait du bien à l'esprit et ça offre du temps de cerveau disponible, tout en s'amusant un peu en vivant des aventures folles par procuration.

Commenter  J’apprécie          50
Giacomo C. - Retour à Venise, tome 2 : Le Maîtr..

Le milieu du crime de Venise n'en revient pas : Giacomo C. travaille désormais pour la police et le conseils des Dix. Il va même arrêter "le chevalier" et sa petite bande, et un autre truand "le maitre d'école" va en profiter pour prendre sa place, avec la bénédiction de certains puissants!



Ce tome est la suite directe du tome précédent, qu'il faut avoir lu pour bien comprendre les plans machiavéliques qui sont en cours. Une intrigue plaisante à lire et il y a moins de scènes où Giacomo trousse les filles, ce qui est plus qu'appréciable tellement cela tombait comme un cheveu sur la soupe dans le tome 1
Commenter  J’apprécie          90
Les prénoms épicènes

C'est à chaque fois avec une joie non dissimulée que j'accepte des dons de la part de lecteurs pour la médiathèque dans laquelle je travaille (normalement, je ne devrais plus en accepter étant donné que j'ai fait mon opération de désherbage l'an passé à part des livres tr-s récents mais pour Amélie Nothomb, je fais toujours une exception si ce sont des ouvrages que je ne possède pas déjà en rayon).

Non seulement, cela va me permettre de pouvoir conseiller de nouveaux ouvrages de cette auteure à ses lectrices (j'avoue qu'en ce qui me concerne, enfin ma médiathèque, ce sont essentiellement des femmes qui lisent cette dernière) mais surtout j'étais doublement contente quand je me suis rendue compte que moi-même je ne l'avais pas lu !



Encore une fois, il y a un affrontement brutal dans cette ouvrage entre père et fille, enfin pas un affrontement mais plutôt un désintérêt total du père envers sa propre fille, lui qui ne demandait à sa femme que cela : voir un enfant. Épicène n'est pas une enfant comme les autres. Très vive d'esprit, elle a très vite compris que son père ne l'aimait pas et a toujours entretenu une relation fusionnelle avec sa mère Dominique (encore un prénom épicène). D'ailleurs, son père, enfin devrai-je plutôt dire son géniteur s'appelant lui-même Claude et donc avec deux parents porteurs de prénoms épicènes, il était improbable que leur progéniture n'en porte pas un également.



Ici, l'on suit le parcours de la jeune Dominique, qui se laisse séduire bien malgré elle par Claude, tout cela à cause d'une histoire de parfum (mais à ce sujet, je ne vous en dirai pas plus pour ne pas trop vous en dévoiler non plus) mais sachez qu'à travers ce dit parfum, Dominique se voit enfin belle et surtout aimée. Les premiers temps du couple vont être tranquilles mais cela ne va pas durer car le mari Claude, ne comprenant pas que sa femme ne soit toujours pas enceinte va exercer sur elle une pression mentale importante jusqu'à l'arrivée de cette enfant si ardemment désirée mais tout de suite rejetée par ce père. Voilà dans quelles conditions Épicène est venue au monde. Choyée par sa mère mais ignorée, détestée, par son père, celle-ci ne cherchera même plus à comprendre ni même à tenter de se faire aimer de lui. Lorsque les réponses arriveront enfin, cela risque d'être trop tard mais pour qui exactement ?



Un roman toujours aussi bien écrit, qui se lit encore une fois bien trop vite à mon goût mais ce qui est vraiment intéressant ici, comme je l e disais au départ de cette critique, est la relation père/fille. Un drame en quelque sorte car cela est terrible pour une enfant de ne pas se voir aimée par son père (même si sa mère lui prodigue de l'amour pour deux) surtout lorsque celle-ci comprend bien trop tôt , en voyant le comportement des autres pères avec leurs propres enfants que cela n'est pas normal que le sien se comporte ainsi envers elle. Un ouvrage fort, riche en émotions et que je ne peux que vous recommander, comme je vais le faire avec mes lectrices en médiathèque, en essayant aussi de convaincre mes lecteurs (mais là je ne parle que de mon cas précis en médiathèque) car je ne dote pas que parmi vous, messieurs, il doit y en avoir un certains nombre qui, tout comme moi, raffolent des écrits de cette auteure !
Commenter  J’apprécie          402
L'honorable collectionneur

Dans les années nonante, en Belgique, les enfants collectionnaient les flippos. Ces petites rondelles de plastique à l'effigie notamment des Looney Tunes étaient habilement placées par les industriels dans des sachets de chips. Les plus assidus comme Jimmy avaient même des classeurs où les ranger... Sa collection, Jimmy en prend grand soin, elle est si belle, presque complète. Même ses doubles, il les bichonne, bien décidé à les offrir à son copain Tristan, arrivé du Kosovo en guerre avec sa famille.

.

Dans ce petit roman, Lize Spit décrit avec brio l'enfance avec toute son espérance en des lendemains pas trop adultes et malgré toute la violence qui l'anime. Un texte bref (contrairement à ses deux romans précédents), où l'on retrouve le sens du rythme de la romancière belge et surtout des thèmes encore et toujours malheureusement d'actualité.
Commenter  J’apprécie          30
Lonesome, tome 4 : Le territoire du sorcier

Le sénateur Dawson a fui dans le Maine pour se réfugier chez son associé Cromley. Elijah n'a pas renoncé à le traquer, tout comme sa demi-sœur au service de la Pinkerton.



On pensait que le sénateur Dawson était un sale type, mais il y a encore pire. Son associé dans les affaire politiques et bancaires vereuses et en plus satanique, n'hésitant pas à tuer des enfants pour ses messes noires. Du beau monde sympathique...

Ce tome conclut la traque de notre cowboy solitaire qui a retrouvé un père et une demi-sœur. Son désir de vengeance et de justice ne se fera pas sans de très nombreuses bastons, courses poursuites, embuscades et échanges nourris de coups de feu.

L'étiquette "fin du premier cycle" nous promet donc le retour de l'as de la gâchette pour de nouvelles aventure alors que point le nez de la guerre de sécession.
Commenter  J’apprécie          30
Journal implicite : Photographies 2008-2012

En 2011, Lydia Flem publie « La Reine Alice », un roman d'autofiction dans lequel elle transforme l'épreuve affreuse de son cancer en univers fantasmagorique, mystérieux et magique. Alice, c'est elle et elle traverse le miroir, rencontrant des personnages surprenants tels Lady Cobalt ou Cherubino Balbozar. En même temps, elle s'adonne à la photographie. Son but : « Créer un monde imaginaire pour reprendre pied dans la réalité, transformer la douleur en beauté, l'aléa en élan ».

Comme on tiendrait un journal intime, elle remplace ici les mots par des images rassemblant des objets insolites, devenus plus étranges encore par les rapprochements incongrus. Elle crée ainsi, dit-elle, « non pas [des] natures mortes, mais (…) [des] tableaux vivants », car c'est la vie qui l'emporte sur la peur, la souffrance, la disparition. « Ces photographies (…) cherchent à gagner du terrain sur le désespoir du monde. »

Ici figurent des taches de couleur : boule formée avec des élastiques, couvertures de livres, fruits ou fleurs. Les pages sont traversées par quelques personnages du conte écrit par Lewis Carroll : le lapin blanc, la fillette blonde, le jeu de cartes. Mais, plus inquiétants, des instruments médicaux paraissent ici ou là et, parfois, le visage de l'auteure, triste, modifié par la maladie, ou des feuillets de ses œuvres, découpés et dont les mots sont assemblés aléatoirement.

Une série est consacrée à des clefs de chambres d'hôtel, disposées sur un échiquier : « pions et pièces d'une catastrophe sans nom et sans issue, armée fasciste, innocents aux chiffres tatoués sur leur peau de métal ».

Je retrouve, sur certains clichés, des objets que possédait ma grand-mère : le talc « Maja », la boîte de pansements pour les cors aux pieds « Carnation ». Je les suppose découverts lorsqu'elle a, comme mes sœurs et moi, dû vider la maison de ses parents.

Plusieurs pages fixent les curieuses circonvolutions d'un mètre ruban métallique qui se tortille comme un serpent et figure « le temps [qui] fait des boucles. »

À la fin, en gros plan, des fils de plastique qui servaient à tresser les scoubidous, me font penser à ces rubans de réglisse que mâchonnent les enfants, puisque Lydia Flem n'a gardé que les rouges et les noirs.

Pour terminer, on peut prendre connaissance des titres, souvent étranges, qu'elle a donnés à ses compositions.

L'implicite, c'est le non-dit, ce qu'on doit lire entre les lignes. C'est ce qui m'a particulièrement touchée dans ce journal hors du commun. Je l'avais acheté suite à ma lecture de « La Reine Alice » qui m'avait bouleversée. Les photos elles aussi m'ont remuée et j'ai adoré cet album.
Commenter  J’apprécie          50
L'engravement

Offert par une personne qui parviendrait presque à comprendre quelque peu comment je..., ce livre partait donc avec un a priori positif.

La couverture étant très réussie à mon goût.



Ce livre me donne envie de hurler, c'est le genre de livres qui me donne envie de hurler.

Toutes ces humanités battues, bafouées, inentendues, par ceux qui le devraient le plus.

Des familles déchirées. Et en même temps des familles qui sont. Qui existent. Même à travers la souffrance.

Et le suicide ou l'eusuicide qu'on ne veut toujours pas proposer, dont on ne veut pas voir l'endroit. Juste l'envers.

Et son empêchement. Qui fait empêchement de vivre aussi.

Envie.s de hurler.



Il y a toujours quelque chose dans la littérature, quand elle est littérature, quelque chose qui touche, qui parle ou fait parler autrement qu'un reportage, qu'un film, fictionné ou non. De ces tissage et montage qui donnent quelque chose d'autre. Eva Kavian y réussit.

Ce ne sera jamais mon livre de chevet mais, un livre qui me donne envie de hurler, a son pesant, a son mérite.



Commenter  J’apprécie          90
Bob Morane, tome 12 : Le secret des Mayas

♪ Aaah ah ah ah ah, Bob Morane, Bill, Aristide, le livre d'Or

♫ Enfant du soleil, ton destin est sans pareil, l'aventure t'appelle, n'attends pas et cours vers elle ♫ (*)



Hem, oui, j'ai un peu changé les paroles de ce dessin animé de mon enfance (et de la vôtre, avec un peu de chance) pour le mettre à la sauce de cette aventure de Bob Morane, à la recherche, non pas de l'ombre Jaune, mais du livre d'or. Vous imaginez, un livre tout en or ??



En fait, ce n'est pas lui qui le recherche, mais le professeur Aristide Clairembart, que j'ai surnommé professeur Carambar, tant son nom m'y faisait penser.



Bref, cet homme cherche le livre d'or, dans une cité perdue des Mayas, mais pas pour le voler, le piller, le vendre, non, pour l'étudier. Normal, Bob Morane ne travaille qu'avec des gentils. L'ami Bill Ballantine aussi, c'est pour cela qu'il va les accompagner.



Je ne vais pas vous mentir, les livres de Bob Morane ne sont pas de la haute littérature, les scénarios sont là pour divertir, pour apporter de l'action, du suspense, de l'adrénaline et les deus ex machina sont légion dans ses aventures.



Ici, ce qui arrivera au bon moment (l'ami Ricoré ?), ce seront des tremblements de terre. Pile quand il le fallait, afin de sauver nos amis en fâcheuse posture.



Bob Morane ? Il s'en sortira toujours à temps, Tel L'aventurier solitaire, Bob Morane est le roi de la terre... (**)



Alors oui, tout est téléphoné, on sait que nos amis vont s'en sortir, qu'ils vont triompher, qu'ils sont du côté du Bien (même s'ils auront quelques tentations de la fièvre jaune), qu'ils ne tuent pas et qu'ils ont mal au cœur quand il arrive des bricoles aux vilains méchants.



Mais de temps en temps, lire un vieux Bob Morane qui sent le vieux livre, eh bien, ça fait un bien fou, ça met le cerveau en pause, ça fait passer le temps, on se sent revigorée et ensuite, on peut repartir avec du plus lourd.



J'en ai justement un autre, avec l'or des Incas, qui, je le sens bien, sera moins happy end qu'avec Bob Morane...



(*) Les Cités d'Or (générique original par Apollo) © Radio Music France Sarl.

(**) L’Aventurier (Indochine) - Nicolas Sirchis / Leteurtre Dominiq Nicolas

Commenter  J’apprécie          20
La bombe (BD)

La folie humaine dans toute sa splendeur ! ...



C'est le cœur retourné et complètement dégoûtée que j'ai refermé ce très épais roman graphique, se consacrant à l'histoire de la bombe atomique, de sa création jusqu'à l'éradication des villes d'Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 8 août 1945.



Tout commence par deux scientifiques : l'un juif hongrois, Leo Szilard, et l'autre italien, Enrico Fermi, s'exilant tous deux aux États-Unis à la fin des années 1930, fuyant l'un l'Allemagne nazie et l'autre l'Italie fasciste. C'est avec eux, et bon nombre d'autres scientifiques physiciens (de grande renommée, et prix Nobel pour certains), que commencera ce qu'on appelle aujourd'hui la course à la bombe. À savoir qui des États-Unis ou de l'Allemagne réussira à fabriquer la première bombe atomique ? Il est clair que pour les États-Unis et l'Angleterre, il faut impérativement y arriver avant l'Allemagne, Hitler étant déjà suffisamment incontrôlable.



Ce qui s'en suit après, je vous laisse le découvrir par vous-mêmes, tellement je ne trouve pas les mots pour en parler. Les injections de plutonium faits sur des êtres humains à leur insu, les milliers et milliers de morts et blessés suite au largage des bombes, le "patriotisme" de certains qui prend des dimensions très excessives, et encore plein d'autres horreurs... Comment y mettre des mots là-dessus, sans avoir la nausée ?



Inhumain. Innommable. Tels sont les seuls mots qui tournent en boucle dans ma tête...



Il y aurait pourtant de quoi dire, "La bombe" m'ayant tenu éveillée plusieurs heures. C'est bien la première fois que je passe autant de temps à venir à bout d'un livre graphique, autant qu'un roman en fait. Et non pas parce qu'il m'ennuyait, non juste parce qu'il est très complet et qu'il ne se lit pas comme une BD lambda. Les auteurs ont mis cinq ans pour mener à bien leur projet : complet et sacrément bien documenté, on ne peut que les féliciter pour leur travail, qu'ils ont tenté de rendre le plus réaliste et le plus véridique possible.



Et c'est très réussi. Les "acteurs" sont nombreux, les événements également, et j'imagine bien toute la difficulté à les encastrer les uns aux autres, tout en faisant en sorte de ne pas perdre le lecteur. Et ils y parviennent : le côté scientifique n'est pas rébarbatif, grâce aux explications simples ; on finit par s'habituer aux nombreux protagonistes ; les dessins en noir et blanc vont à l'essentiel pour n'en être que plus percutants ; et le texte, sous forme de dialogues principalement, rend la lecture très fluide. On y reste longtemps, mais le temps passe vite.



Il est fait un parallèle à la fin, que j'ai trouvé horrible et poignant en même temps. Américains ravis d'un côté. Ruines et "fantômes" d'Hiroshima de l'autre. Dialogues de félicitations chez les premiers pendant que les seconds se passent de tout texte. J'en avais des sueurs froides...



C'est une lecture à la fois enrichissante, dans laquelle j'ai beaucoup appris, et exceptionnelle quant au travail des auteurs, aussi percutante que monstrueuse et glaçante. Une lecture qui ne laisse pas indifférent et qui me marquera à jamais. Une lecture qui fait froid dans le dos, encore plus quand on sait qu'actuellement neuf pays possèdent l'arme nucléaire et que, maintenant perfectionnée (on n'arrête pas le progrès !), elle ferait beaucoup plus de dégâts...

Commenter  J’apprécie          6420
Maigret et son mort

Il y a des Maigret plutôt "atmosphère", d'autres qui sont un peu plus dans l'action. Certains se rattachent aux milieux poussiéreux de la bourgeoisie, d'autres à la pègre, certains nous amènent dans des petites villes de province ou sur les bords de Marne, d'autres sont parisiens. Maigret et son mort nous font suivre une enquête lié au grand banditisme, au cœur de Paris. Ca tire sur les trottoirs et ca se bagarre.

Plus on lit Maigret, plus on s'étonne de se perpétuel renouvellement tout en retrouvant toujours le même personnage, avec une unité de traits et de style.

Un bon Maigret, assez animé; pas forcément très réaliste : et après?
Commenter  J’apprécie          82
Le club des petites filles mortes

Comme promis, je vous fais une récap des nouvelles que contient ce recueil d'excellente facture, proposé par Gudule, écrivain franco-belge que j'ai découverte grâce à... la couverture, suivie du titre, bien entendu.

Ce que j'ignorais aussi, c'est que l'autrice était célèbre par ses livres pour enfants, mais elle avait plus d'une corde à son arc.



J'ignorais où je mettais les pieds et y suis allée à l'aveugle, ne m'attendant pas à grand-chose, après avoir été très souvent déçue par la littérature horrifique récente.



Les nouvelles, donc, au nombre de 6 :



La baby-sitter :



Les parents de deux jumeaux se retrouvent sans baby-sitter au moment de partir tout un week-end pour un séminaire.

L'agence leur propose une jeune fille disposant d'excellentes références, et Lucie se retrouve en charge des enfants et du chat.



Son principal talent, sublimement raconter des histoires... d'une façon plus qu'inhabituelle.



*******



- Repas éternel



Une gare, des voyageurs attendent, qui dans une salle d'attente tout confort, qui dans des wagons blindés.



Nous sommes dans le futur, la date n'est pas précisée mais je dirais d'ici un bon siècle, la pollution a tout recouvert et la faim se fait cruellement sentir.

Mais les autorités compétentes ont pensé à tout et une redoutable organisation est mise en place.



Les Hommes en Rouge veillent à la bonne exécution des lois en vigueur, et gare aux contrevenants..



*******



- La petite fille aux araignées :



Miquette, 11 ans, vit avec sa maman et son chien, Titus.

Seule famille qu'elles cotoient régulièrement, la tante de Maud et grand-tante de Miquette : Madeleine, qui atteint allègrement ses 80 balais et n'en tombe pas moins amoureuse de son acupuncteur de la moitié de son âge.

Personnellement, je n'ai rien contre, notez bien.



Il n'en est pas de même pour eux, et l'acupuncteur en question va se faire un devoir d'arranger les choses.



La seule qui sait tout et fera son possible pour contrer le couple, puisant des solutions dans son Almanach des Sorcières tout neuf, c'est Miquette, du haut de sa dizaine d'années.



*******



- Dancing Lolita :



Une boîte où des gamines picolent et se trémoussent sous l'oeil libidineux d'hommes plus que matures, pour ne pas dire blets, pour certains..

Pas si jeunes que ça, les minettes, mais rajeunies grâce au médicament miracle inventé pour relancer l'économie.



Pour faire acheter, il faut créer l'envie, et on a plus d'envies à 15 / 16 ans qu'à 75, apparemment.

Mais chaque médaille a son revers...



*******



- Gargouille :



Une simple photo de classe prise il y a 40 ans se retrouve sous les yeux de l'une des photographiées qui constate que sur le cliché, toutes les filles ont vieilli sauf elle.



Et il en est de même pour toutes les enfants de cette classe de septième.

Elles doivent se réunir pour découvrir la raison de ce phénomène surnaturel ou presque.



Mais elles sont attendues, à l'ancienne école catholique où elles étaient élèves...



*******



- Entre chien et louve :



Un récit très différent des autres.



Jean va en Afrique pour son travail, tombe amoureux d'une gamine, et ne pouvant s'en passer, il la ramène en Belgique, avec quelques gris-gris dans les bagages..



Une maison en pleine forêt, des voisins étranges, c'est ici que doit s'épanouir Astrid, qui passe ses journées à tout faire pour le bien-être de son mari, y compris le "devoir" conjugal, bien entendu.



Et elle en est très heureuse... selon Jean.

Ah, ces décennies sans le moindre nuage... on en rêverait, n'est-ce pas ?.



Après la mort de l'homme, Astrid se confie au chien qu'elle vient de recueillir.

Méfiez-vous de ce que vous racontez à votre animal de compagnie, qui sait quelle âme renferme le corps de Minou ou de Toutou.



*******



Pour chacun de ces récits, j'ai rédigé une critique détaillée que vous trouverez sur la page du livre évoqué.



Toutes les nouvelles m'ont embarquée, fait frémir, émue, d'autant que la plume est excellente.



Désolée pour mes amis qui viennent de lire les retours, j'ai écrit celui-ci pour mettre le recueil en valeur d'une part, et pour que chacun s'y retrouve plus facilement.

.

.
Commenter  J’apprécie          7744
Les folles enquêtes de Magritte et Georgette,..

Tout d'abord, tordre le cou aux idées reçues.

Premièrement, non, le ciel n'est pas majoritairement gris à la côte belge : le vent a tendance a chasser les nuages vers l'intérieur des terres.



Deuxièmement, en dépit de la quatrième de couverture, impossible - à l'époque de Magritte - de manger des moules-frites en été, réservées aux mois en "r" (de septembRe à avRil).



Troisièmement, le couple Magritte, bien qu'ayant habité Bruxelles pendant la majorité de leur vie adulte sont wallons et ne parlent pas "belge"*. Magritte avait plutôt tendance à rouler les rrr, un peu comme Colette.

Mais Nadine Montfils, soucieuse - non pas une fois, mais plusieurs - de plaire à un lectorat "franco-français" se doit de glisser "l'accent belge" dans toutes ses séries policières.

Cela allourdit la prose, sans ajouter grand' chose à l'intrigue ni à la singularité du couple Georgette et René Magritte, dont les enquêtes ne sont pas si folles que cela.





* qui est le brusseleir, mélange de français, flamand, espagnol, allemand...

Commenter  J’apprécie          223
Chez les flamands

Début des années 30’s, Givet, un gros bourg ardennais proche de la Belgique. De part et d’autre de la frontière, la traditionnelle opposition entre deux communautés voisines. Au cœur de l’hiver, la Meuse en crue. Des centaines de péniches à l’amarrage, coincées, agglutinées en amont du pont presque submergé qui coupe la cité en deux. Une aubaine pour le commerce local. Au-dessus du fleuve et de la ville : la pluie battante et le vent glacé, le froid persistant, les gens tôt le soir calfeutrés chez eux près du poêle ronflant, la lumière de chiches lampes à pétrole derrière les volets clos sur de vilains secrets cachés.



Une atmosphère à la Simenon : lourde et pesante. Les écharpes de brumes comme des serpillières mouillées autour des cous, le gris terne des jours sans soleil, la boue crottant les semelles cloutées des mariniers, le reflet des réverbères allumés sur l’eau gelée des caniveaux, les cols de pardessus relevés sur les épaules rentrées … Un paysage grisâtre, des gens en noir et blanc, sous des cieux plombés, de tristes et pesants destins en attente. Le drame couve, Maigret s’y montrera en arbitre, en re-conciliateur plus qu’en investigateur. Mais a-t-il eu raison ? Le lecteur se pose la question.



Une famille flamande, les Peeters, côté pile ; une autre française, les Piedbœuf, côté face.



Les premiers, aisés, détestés et jalousés, tiennent une modeste mais fructueuse épicerie-buvette à cheval sur la frontière. Le père, perdu dans les brumes du grand-âge. La mère, toute entière dévouée à son mari et ses enfants. Deux filles, Anna (gérante du commerce) et Maria (institutrice chez les Sœurs à Namur), tournées vers le bel avenir promis au frère, Joseph, qui fait son droit à Nancy et doit épouser sa cousine, Marguerite, fille d’un médecin généraliste local. Un futur espéré radieux, si ce n’est que ce garçon idolâtré par les siens a fait un enfant, il y a 3 ans maintenant, et sans formellement le reconnaitre, à une dactylo de Givet, Germaine Piedbœuf. Cette dernière disparait. L’a-t-on tuée ? Les soupçons se portent logiquement sur Joseph, son arrestation est proche. Anna, sur recommandation, s’en va à Paris demander l’aide de Maigret qui, fasciné par cette femme froide, au physique de vielle fille laissée pour compte, mais sûre d’elle-même, impassible et qu’il ne peut vraiment cerner, accepte.



Les seconds, les Piedbœuf: aux antipodes des Peeters, leur versant pauvre ; le père gardien de nuit dans une usine ; le frère Gérard, simple employé, naïf et matamore, ponctuel buveur colérique ; sa sœur Germaine à qui l’on prêtait quelques aventures.



Deux familles qui s’affrontent, se haïssent … s’accusent l’une l’autre : d’avoir tué, fait disparaitre Germaine pour l’une ; de réclamer indument pension, dommages et intérêts pour l’enfant abandonné qui ne peut être celui de Joseph pour l’autre.



A la croisée des deux familles, deux policiers :

_Machère, l’inspecteur en charge de l’affaire qui remonte en vain le fil de sa logique policière, celle des indices concrets, des horaires de trains, des sempiternelles preuves matérielles ;

_Maigret : Au-delà du fait qu’il n’est pas en service commandé, se posant en spectateur attentif et patient de chacun, le commissaire est poussé d’un clan à l’autre comme un coin forcé dans une souche, tiré d’un bord l’autre, à hue et à dia … il peine à imposer sa neutralité.



Le commissaire tournera quatre jours durant autour de chacun des personnages, creusant leurs psychologies, sondant leurs âmes, leurs faiblesses et forces, avant de se convaincre que ….



Et tandis que la pluie peu à peu faiblit, que la Meuse amorce lentement sa décrue, que les péniches s’échappent au compte-gouttes vers l’aval, Maigret arrache lentement et difficilement des bribes de compréhension au mystère, jusqu’à la révélation finale qu’il gardera pour lui et la personne qu’il démasque mais laisse en liberté … il prend le train du retour pour Paris sans référer à quiconque de ses conclusions.



Comme d’habitude chez Simenon, loin de la simplicité apparente du style, « Maigret chez les flamands » cache une intrigue où le moindre détail compte, où tout est dense et complexe mais elliptiquement travaillé et amené à un épilogue étonnant où le non-dit allusif prend tout son poids. Gare à celui qui perdrait un détail d’importance sous peine de se perdre dans un récit désormais sans tête, alors qu’au final tout se tient dans une finesse et une finalité toutes deux d’importance, un équilibre méticuleux entre ce qui est dit et ce qui est suggéré. Il faut quelques heures de réflexion pour, qu’à postériori, le lecteur tire toutes les implications de la situation. C’est à çà que l’on reconnait les bons bouquins, quand lecture close, il en reste encore des bouts qui trainent et interrogent. Et là, il y à faire .. !



Reste, néanmoins, que le positionnement final de Maigret pose questions. Au-delà du fait que le Commissaire n’est pas en service commandé, le coupable à mon sens ne méritait pas tant de mansuétude. Même si, selon toute vraisemblance, il n’y aura jamais récidive de sa part, il y a eu crapulerie, meurtre avec préméditation, subornation de témoins, violences aux portes de la folie (un crane explosé à coups de marteau, quand même). Quid des circonstances atténuantes ? Perso je n’en vois pas. Ce coupable en liberté ne me plait pas alors qu’un faux meurtrier acheté courre toujours et que tous les personnages, ici, ont leurs parts de responsabilité dans un drame qui aurait pu trouver une solution autre … Une pièce de puzzle manque (à moins de ne pas l'avoir perçu). Maigret semble t’il se mettre aux ordres de la recommandation première qui lui demandait de protéger les Peeters (il ne s’offre pas ainsi le beau rôle, ce n'est pas conforme à son image). Maigret ressent t’il un petit faible inconscient pour Anna (oui, non ? Je ne sais pas) ?



Néanmoins, malgré le questionnement final, « Chez les flamands » est un des meilleurs Maigret qui soient .. ! Il laisse des bouts de lui-même derrière lui et, trois jours plus tard après l'avoir refermé, je ne sais pas toujours quoi penser: coupable et policier me trottent dans la tête.



Bruno Cremer, en 1992 à la TV, reprend, après Jean Richard en 1976, le rôle de Maigret chez les flamands. Le téléfilm fait l’impasse sur la crue, sur l’hiver (juin au lieu de janvier) ; une bien jolie et charmante Anna remplace son aller-ego romanesque ; on y parle d’Occupation et de Résistance alors que le livre fut écrit en 32 … En somme, les miracles des adaptations ciné sont de sortie ; mais l’essentiel est bien présent : une atmosphère lourde et pesante, des sourires contraints et de minces chuchotis prudents sur des lèvres à peine entrebâillées, des regards impénétrables et durs, apeurés ou haineux …. Et un coupable toujours aussi étonnamment mystérieux, avec qui Maigret va entretenir un duel voilé et trouble qui fait tout le charme du roman.


Lien : https://laconvergenceparalle..
Commenter  J’apprécie          110
Entre chien et louve

Sixième et dernière nouvelle du recueil le club des petites filles mortes.



*******



Ses paupières sont lourdes, de vraies chapes de plomb. Aucun membre ne lui répond plus. Bouger une phalange est mission impossible.



Quand il parvient enfin à ouvrir les yeux, il voit un brin d'herbe, puis une fourmi.

Que fait-il allongé à terre



La fourmi tombe, rompmant la fragile perfection de son bonheur.

Il se redresse d'un bond, veut crier et, à pleins poumons, il aboie.



Il repense à sa femme, qui l'a soigné et bichonné pendant toute sa maladie.

Astrid... mais les chiens n'ont pas de femme.



Ses pensées mi-humaines mi-canines se mélangent et se télescopent.

Et puis petit à petit, le puzzle se met en place.



Jean était parti travailler en Afrique, au Congo plus précisément. Il y passa huit années.

C'est là qui'il a vu Astrid, encore une enfant, dont il est tombé amoureux et qu'il a voulu emmener chez lui, en Belgique, pour vivre avec lui.



Mère Marie-Léontine disait que la Belgique est une terre de félicité, le pays des anges, et Astrid y croit. Partir avec l'homme Blanc, c'est ça qu'il faut faire.



Arrivés en Belgique, Jean et Astrid emménagent dans june maison complètement isolée en forêt.

Une poignée de bicoques alignées constituent un semblant de mini-village.

Sans commerçants, ceux-ci passent en camionnette pour les provisions de première nécessité.



Jean travaille dans le bâtiment, et Astrid, l'adorable Astrid reste à la maison, à récurer, s'occuper des repas, du potager. du matin très tôt au soir, elle s'échine pour que Jean soit satisfait..

Quand il rentre, il ne pense qu'à lui faire l'amour un peu dans chaque pièce.



Il est persuadé qu'elle baigne dans le bonheur, à s'occuper de sa maison en attendant que le mâle alpha regagne le foyer.



Astrid n'aime pas les animaux de compagnie. Pourtant, quand ce chien en mauvais état se met à camper sur son paillasson, par un concours de circonstances, elle le fait entrer, le soigne et le nourrit.



Les deuix âmes solitaires se tiennent compagnie, se réchauffent, et puis le chien l'empêche d'avoir peur des ombres... ou autres.

Sauf que nous on sait que le chien, c'est Paul, du moins en partie.



Et bien entendu, elle s'attache à Fidèle, lui confie tous ses tracas, toutes ses peines, lui raconte sa vie, en quelque sorte.

Les certitudes de Paul en prennent un coup dans l'aile.



*******



Je ne vous avais pas dit qu'avant d'être regroupés dans un recueil, ces récits avaent été des best sellers. Et je comprends pourquoi. C'est grandement mérité.



Ce dernier récit m'a scotchée, m'a étreinte, m'a bouleversée.

Tout le monde peut lire cette nouvelle d'environ 200 pages. Je l'ai trouvée exceptionnelle.



Quelle imagination a cette Gudule. des rebondissements qui m'ont surprise.



Mon coeur qui s'est serré quand la pauvre Asgtrid nous a parlé de "son" Afrique et de son coeur qui y est resté.

On se penche aussi sur la magie noire et les gri-gri.



Vraiment magistral. J'ai adoré. :)



.
Commenter  J’apprécie          7927
Les chemins de Compostelle, tome 1 : Petite..

Je ne commence jamais un album de Servais le coeur en fête mais je sais que, parfois, il y a une surprise à la lecture.

J'aime son rapport à sa terre, à la petite histoire.

Ici, il se penche sur des pèlerins vers Compostelle.

Pourquoi pas...je prends la route.

Mais entre les destins de trois intervenantes mal introduites dans l'histoire, les rapports troubles entre les personnages et les époques, la façon dont on passe de l'une à l'autre sans cesse et sans liens, avec cette longue et laborieuse introduction hachée sur l'alchimie suivie d'une histoire de la Grand Place de Bruxelles, suivie d'un récit des origines du Mont Saint-Michel suivie de...je suis rentrée un peu au bord du chemin.

Parce que, en plus, qu'est ce que c'est lent et alambiqué.

Pas certaine, pour le moment, de reprendre la route...
Commenter  J’apprécie          100
Comment obtenir cet insigne?
    Les insignes experts sont attribués aux spécialistes ou amoureux d'une thématique littéraire, en fonction de la qualité et de la diversité de leurs critiques sur cette thématique

{* *}