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EAN : 9782844859617
96 pages
Allia (06/02/2015)
4.3/5   311 notes
Résumé :
Enfin traduit en français le Bateau-usine est le chef d'oeuvre de Kobayashi Takiji. Ce classique décrit les conditions de vie inouïes des travailleurs à bord d'un navire pêchant le crabe dans les mers froides et dures, entre Japon et URSS. Exploités et humiliés, ces hommes découvrent la nécessité de l'union et de la révolte.
Réaliste et novateur, ce texte culte connut un succès international. Il rencontre aujourd'hui un regain d'intérêt, entraînant la sortie ... >Voir plus
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« le bateau-usine » de Takiji Kobayashi m'a fait sombrer. J'ai appris en cours de lecture que cet écrivain était mort sous la torture du fait de ses écrits en 1933. Il avait à peine trente ans. Je l'ai fini encore plus bouleversée…
Ce livre fut censuré dès sa parution en 1929, avant d'être redécouvert et de devenir à la fin des années 2000 un best-seller au Japon, de devenir culte sur son île d'origine d'Hokkaido, la crise économique violente traversée par le pays et le manque de repère de la jeune génération japonaise expliquant sans doute cet engouement.

La littérature japonaise que je lis habituellement est tout en non-dit, en retenue, en délicatesse. Une écriture épurée, souvent onirique, où peu est dit mais beaucoup est deviné, en filigrane, presque entre les mots, dans certains silences. Là ce n'est pas du tout ça. Mais pas du tout. Ce livre m'a sauté à la gorge, tant il raconte crument et brutalement. Une claque !

Je n'ai jamais lu un livre en étant aussi oppressée, en ayant autant la nausée. Chaque image, chaque mot semble être placé là précisément pour produire cet effet, le but étant de faire sentir aux lecteurs combien les conditions de travail des gens que nous découvrons sont inacceptables, que la seule voie possible est de se rebeller. Ou de mourir. Une écriture implacable et sans échappatoire, qui ne nous épargne pas, pour que nous soyons obligés, nous lecteurs, d'être dans l'empathie. @Bobfutur parle d'un chef d'oeuvre prolétaire maritime. Onee de Germinal maritime. Ils ont tous deux trouvé les mots justes. C'est un livre qui dénonce en effet les dérives du capitalisme et la course effrénée à la productivité, qui montre comment des travailleurs, pourtant japonais, donc habituellement respectueux de l'ordre, en arrivent à l'envie de s'unir pour la rébellion. Car ils vivent, et nous vivons avec eux, un enfer.

Comment s'y prend l'auteur, Takiji Kobayashi, pour faire comprendre aussi brillamment au lecteur cette nécessité de la révolte ? Comment fait-il pour nous révolter nous-même tant nous devenons au fur et à mesure de la lecture écoeurés, abasourdis, terrassés ? En plongeant ses lecteurs dans les bateaux-usines, ces épaves retapées « telles des prostituées syphilitiques dissimulant habilement leurs disgrâces sous d'épais fards », ces vieux navires estropiés qui pêchent le crabe dans la mer de Kamtchatka et le met en conserve. En enfouissant le lecteur corps et âme bien profond dans le « merdier », cette « tanière » des pêcheurs et surtout en utilisant différentes figures de style permettant au fond et à la forme de s'épouser, de se servir l'un et l'autre, comme :

- de nombreuses métaphores et personnifications, souvent très sombres et imagées :

« La "tanière" des pêcheurs était éclairée de lampes en forme d'églantines. À cause du tabac et de la promiscuité, l'air était trouble et empestait ; le dortoir tout entier était un immense "merdier". Dans les couchettes, des êtres humains fourmillaient comme des asticots.»

« Toute la nuit, ils étaient persécutés par des poux, des puces, des punaises qui sortaient d'on ne sait où. Ils avaient beau inlassablement repousser leurs assauts, c'était sans fin. Debout dans les couchettes sombres et humides, ils voyaient aussitôt rappliquer des dizaines de puces qui leur grimpaient sur les jambes. C'était à se demander si leur propre corps n'était pas en train de pourrir, au bout du compte. Ca faisait une drôle d'impression quand même, d'être en quelque sorte devenu un cadavre en décomposition, rongé par la vermine.»

- Des répétitions incessantes sur la puanteur abjecte du « merdier », une odeur écoeurante d'entrailles de crabes, sur la crasse des lieux et à celle des travailleurs aux effluves pestilentielles, qui peu à peu infeste nos narines au fur et à mesure de la traversée :

« Avant de dormir, les hommes ôtaient leurs chemises de tricot ou de flanelle, rêches et informes à force d'être crasseuses. On aurait dit des calamars séchés. Ils les étalaient sur le poêle puis s'asseyaient tout autour, chacun soulevant un bout de vêtement, comme on le fait en famille avec la couverture de la table chauffante. Quand les vêtements étaient chauds, ils les secouaient. Des poux et des punaises tombaient alors sur le poêle avec un petit bruit sec et une odeur forte de chair humaine grillée ».

« Les hommes, eux, étaient contraints de rester enduits de jus de crabe pendant des jours et des jours. Pas étonnant qu'ils attirent des cohortes de poux et de punaises ».

- La mise en valeur des conditions de travail extrêmement difficiles de travailleurs jetables comme des mouchoirs, conditions de travail marquées par le froid, l'humidité, le manque de nourriture et l'impératif de productivité. Sans oublier la maladie, notamment le béribéri provoqué par le manque de vitamines B1. D'ailleurs les malades sont obligés de travailler et ensuite, par manque de temps, leurs éventuels cadavres sont laissés sur place plusieurs jours. Les chefs n'hésitent pas à mettre en oeuvre les pires pratiques pour obtenir de plus gros rendements de leurs salariés, que ceux-ci soient malades ou pas :

« L'intendant placarda aussi une affiche annonçant que ceux qui, à l'inverse, auraient le moins travaillé subiraient “la brûlure”. Il apposerait sur la chair nue une barre de fer chauffée au rouge. Dès lors, leurs journées de travail furent hantées par cette menace de la brûlure qui les suivait comme leur ombre et qu'ils ne pouvaient fuir nulle part. Les résultats sur la productivité furent spectaculaires ».

Ces conditions extrêmes sont l'occasion pour l'auteur de dénoncer le système capitaliste entretenu au maximum du fait de la rivalité géopolitique avec les russes où il s'agit de montrer qui est le plus fort sur une mer à la position stratégique exceptionnelle, et tant pis s'il y a des victimes humaines :
« C'est un duel entre eux et nous ! Et s'il arrivait que, – je dis bien ‘si' parce qu'évidemment c'est impossible –, si le Japon perdait, alors vous, fils de l'Empire, vous vous retrouveriez les couilles ballantes et n'auriez plus qu'à vous tailler le ventre avant d'aller finir au fond de la mer du Kamtchatka ».

La révolte se fera doucement, d'abord en ralentissant le rythme, imperceptiblement, afin de ne pas se faire prendre. En restant docile, en ne protestant pas mais en ralentissant la cadence de sorte que la production baisse ostensiblement. Puis en faisant front de façon unie, les ouvriers prenant conscience de leur nombre (autour de quatre cent) contre une poignée de « maîtres ». L'éclosion de ce mouvement est superbement décrite par l'auteur.

Un récit de mer militant extrêmement poignant et poétique sur un univers clos et oppressant, dans lequel l'écriture fait corps avec le fonds. Un véritable chef d'oeuvre qui me hantera longtemps ! Une lecture très éprouvante mais nécessaire !!
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Un récit âpre et révoltant pour une lecture à plusieurs niveaux pour les lecteurs que nous sommes aujourd'hui, elle sera culturelle et sociale et nous obligera à un certain recul dû à l'évolution des consciences.
Les événements décrits ici datent d'il y a un siècle et appartiennent à un passé désormais révolu dans la majorité des pays, cela-dit il est possible et probable que perdurent ce genre de pratiques à l'abri des regards dans certains coins reculés du monde.
Il s'agit d'un réquisitoire sur la plus obscène des recherches de profits, celle qui se fait au détriment de la vie des hommes au nom et sous couvert d'un idéal patriotique dévoyé, l'exploitation de l'homme par l'homme dans des proportions impensables aujourd'hui.
Le contexte d'un bateau-usine de par son isolement permet de plus une véritable prise en otage d'autant plus efficace puisque perpétrée sur des hommes n'ayant même pas l'idée qu'ils puissent s'y opposer.
On suit la lecture de ce quasi documentaire avec une fascination teintée d'incrédulité et pourtant on ne doute pas un seul instant qu'il s'agit de la vérité.
S'il y a une chose qui ne cesse de me désappointer c'est ce paradoxe japonais, comment une telle culture peut-elle être capable de tels extrêmes ?
Il y aura tout de même une morale à ce triste épisode qui sera la naissance d'une idée révolutionnaire dans l'Empire du soleil levant, celle des débuts de la lutte ouvrière.
Il s'agit aussi d'une rencontre avec un homme de conviction, Takiji Kobayashi sera condamné pour un extrait de ce livre, il sera aussi assassiné pour ce qu'il représentait, il avait 29 ans.
Plébiscité par plusieurs babéliamies, ce titre avait rejoint ma PAL et je les remercie au passage pour cette lecture instructive.
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« C'est parti ! En route pour l'enfer ! »
Ainsi commence ce court roman de 160 pages, qui suffisent effectivement à vous y emmener.


Japon, 1929. Les « fiers navires glorieusement estropiés lors de la guerre russo-japonaise où ils avaient été bateau-hôpitaux ou convoyeurs de troupes, avaient après la guerre été mis au rebut comme des entrailles de poissons, et n'étaient plus aujourd'hui que l'ombre d'eux-mêmes ».


Aujourd'hui recyclés en bateaux-usine, ils servent les profits de patrons sans scrupules exploitant, comme des bêtes, le prolétariat extrêmement pauvre et soumis. Entassés dans « le merdier », ces dortoirs où les conditions de vies sont à vomir, les employés sont chargés de pêcher le crabe et de le mettre en boîte, dans des conditions météorologiques effroyables de la mer du Kamtchatka.


Sur ces cercueils flottants même pas rénovés, pour économiser chaque centime de l'entreprise, n'existe aucune humanité puisque les patrons ne les « considère[nt] pas comme des êtres humains », mais comme de la main d'oeuvre devant se sacrifier pour l'autosuffisance de la patrie et son honneur : des corps à martyriser quand les cadences sont jugées insuffisantes.


A peine nourris, malades, pourrissant vivants et parfois mourant dans leur foutre et leurs excréments, parmi les poux, les puces et les punaises, ils assistent avec écoeurement à la vie de château de l'équipage dirigeant.


Mais dans ce Germinal maritime, aussi cru que poétique, la colère gronde, même si le vent emporte sa rumeur. Si seulement, cette fois, on pouvait récolter ce l'on sème…


Comme l'a écrit, sur la première page de ce roman, le babelami que je remercie pour l'envoi, ce récit aussi noir que la couverture le laisse présager est « Dur mais nécessaire ». Si vous avez aimé A La Ligne, de Joseph Ponthus, ou Germinal, d'Emile Zola, vous ne pourrez que vous intéresser à ces bateaux-usines qui prouvent malheureusement, si cela était encore nécessaire, que l'homme peut-être une ordure avide de pouvoir et d'argent d'où qu'il vienne, et quelle que soit l'époque.
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On considère souvent les Japonais comme un peuple dévoué, travailleur, structuré, respectueux; cette forme de vérité ferait presque oublier son histoire contestataire du XXème siècle, faite de grèves ouvrières et de révoltes étudiantes, avec l'année 1969 comme point culminant d'une quasi-décennie de luttes.
Je vous conseille vivement un plongeon dans ces évènements complexes, où des factions rivales reconnaissables à leurs casques de couleurs, chacune représentant une engeance politique, s'affrontaient à la police à l'aide de longues gaules. Je suis à la recherche de ce documentaire fascinant vu il y a quelques temps sur le sujet (j'ajouterai le lien sitôt trouvé).
...
Ce livre est bien un classique, merci Allia, ajoutant au passage un diamant à son catalogue.
La dernière phrase, de la fort intéressante postface d'Evelyne Lesigne-Audoly, est questionnante :
Au sujet de l'oeuvre de Kobayashi Takiji, elle écrit qu' « elle a conservé intacte sa puissance en dépit du passage du temps et du statut de classique auquel l'avaient condamnée les manuels scolaires, demeurant ainsi, aujourd'hui encore, un symbole. » Etre un classique, comme l'oeuvre de Zola par exemple, en retirerait du même coup l'aspect contestataire ? Un changement de paradigme doit-il être nécessairement issu de la marge ? C'est peut-être au final un piège de qualifier cette littérature de prolétarienne, voir de marxiste, comme pourrait l'être aujourd'hui la notion écologiste, comme si cela relevait de l'opinion…
L'opinion vient quand il y a débat, complexité. Pour ce qui est de l'exploitation insoutenable de l'Homme par l'Homme, de la Nature par l'Homme, de la planète toute entière, le débat est inacceptable. Les lois de la physique sont là. La morale peut même rester chez elle; s'en servir relève déjà d'une forme d'opinion, laissant la place aux réponses inactivantes.
...
L'indispensabilité de ce genre de livre est scellée par sa terrible beauté formelle, par la limpidité de son histoire, en plus de son importance historique dans la construction d'un humanisme international.
...
L'auteur y aurait sans doute ajouté une dimension « lorenzaccienne » s'il avait pu reprendre ce texte avec les années, si son destin n'avait rapidement tourné funeste. Dans le drame d' Alfred de Musset, la question du meurtre du tyran devient vacuité; inutile, car aussitôt remplacé par un autre, comme aurait pu l'être celui de l'ignoble intendant, que de prime abord le lecteur espère voir le corps passé par dessus bord. La fin n'en fait qu'un pion, dévoilant l'un des drames du système : cette pyramide hiérarchique déchargeant de ses responsabilités jusqu'à sa pointe acérée.
...
On évoquera pour finir un autre chef-d'oeuvre « prolétaire » maritime, lui sans aucun vernis romantique, le « Sans patrie ni frontières » de Jan Valtin, long et indispensable récit d'un marin agent-provocateur du Komintern, des désillusions de la révolution mondiale d'entre-deux-guerres, de l'humanisme farouche des gens de mer.
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"C'est parti ! En route pour l'enfer !"
Accoudés au bastingage, les deux pêcheurs contemplaient Hakodate. La ville embrassait la mer de son corps d'escargot s'étirant hors de sa coquille. L'un des deux cracha une cigarette fumée jusqu'à la base des doigts, qui fit plusieurs pirouettes en tombant le long de la haute coque du navire. L'homme puait l'alcool de la tête aux pieds. » (Incipit)

Damned ! L'enfer est presqu'un euphémisme tellement les conditions de travail de ces hommes sont effroyables, intolérables, inhumaines. Je me doutais qu'en embarquant sur le Hakkô-maru parmi ces pécheurs de crabes dans le Japon des années 1930 ce ne serait pas une croisière de plaisance mais je ne m'attendais pas à un tel choc !

« – Mais c'est pas possible de se foutre de la vie des hommes à c'point !
– La vie des hommes ?
– Ouais !
– Mais voyons ! Asakawa ne vous considère pas comme des êtres humains !»

Ces travailleurs, issus de différentes strates de la société (ex-mineurs, ex-ouvriers, ex-paysans, ex-étudiants…) ne sont ni plus ni moins traités comme de la chair…à profit. Il y a plus de décès consécutifs aux coups et mauvais traitements, pour ne pas parler de tortures, qu'au travail en lui-même. Mais qu'importe, tant la rentabilité est là.

« Pour un patron dans son bureau de Tôkyô, qu'est-ce que la mort de quelques travailleurs en mer d'Okhotsk ? »

A mi-chemin entre le livre militant anticapitaliste et la critique sociale ce livre est d'une dureté impitoyable avec ses images si suggestives et ses dialogues sans concessions. J'ai beaucoup aimé ce style. L'auteur reproduit un microcosme de la société japonaise dans lequel il dénonce avec virulence les rouages du capitaliste et les ressorts de l'exploitation. Des rouages qui trouvent d'ailleurs encore un écho à notre époque. Les méthodes ont certes évolué mais les objectifs sont identiques.

Ce livre m'a fait passer par tout un tas émotions : incrédulité, écoeurement, révolte etc... Mais impossible de quitter le navire. Quand on embarque sur le Hakkô-maru, c'est à la vie, à la mort. Nous sommes plongés dans le quotidien d'un groupe d'hommes aux prises non seulement avec des conditions maritimes difficiles mais plus encore avec l'appât du gain des hommes.

J'ai particulièrement aimé le cheminement de l'éveil des consciences de ces hommes, du stade de la résignation à la révolte, et dans une certaine mesure de l'individualisme au collectif. Sur la fin, cela prend peut-être un peu trop l'apparence d'un petit manuel sur l'organisation d'une révolte mais comment ne pas vibrer avec ces hommes qui ne demandent pas grand-chose, si ce n'est juste d'être traités comme des êtres humains ?

Censuré pendant des décennies, ce livre fort, révoltant, prend aux tripes. Il prend une dimension encore plus douloureuse quand on sait que l'auteur, Takiji Kobayashi a péri sous la torture pour ses convictions. Il avait 29 ans. Et un p….. de talent ! A découvrir.
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Citations et extraits (67) Voir plus Ajouter une citation
Tous les bateaux-usines étaient délabrés. Pour un patron dans son bureau de Tokyo, qu'est-ce que la mort de quelques travailleurs en mer d'Okhotsk ? Quand le capitalisme ne peut se plus satisfaire des seuls revenus ordinaires, pour peu que les taux d'intérêts baissent et que les liquidités affluent, il se lance dans une folle course en avant. Alors, au sens propre, tous les moyens sont bons. Pas étonnant que ces gens affectionnent tant les bateaux-usines, qui rapportent facilement des centaines de milliers de yens.

Les bateaux-usines étaient des "usines" avant d'être "navires". La loi sur la navigation ne s'y appliquait donc pas. On choisissait pour cet usage des épaves laissées à l'abandon pendant plus de vingt ans, avant d'être repeintes et vendues à Hakodate, telle des prostituées syphilitiques dissimulant leur disgrâce sous d'épais fards.
[...]
Et puis, si les bateaux-usines étaient bel et bien des "usines" ils échappaient cependant aussi à la loi sur les établissements industriels. Formidable ! On pouvait tout y faire à sa guise.
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Chapitre VI:
""Moi aussi, j'ai été stupéfait d'apprendre ça, mais on m'a raconté qu'en fait, toutes les guerres menées par le Japon, si on gratte un peu pour voir ce >qui se cache au fond du fond, eh bien dans tous les cas, elles ont toujours été décidées par deux ou trois gros riches ( mais alors des très très riches), et pour le prétexte, ils trouvent toujours quelque chose. Ces types-là, quand ils guignent une zone prometteuse, ils font des pieds et des mains pour l'avoir. - On est mal barrés."
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"Si y a une prison pire qu'ici, j'demande à la voir !
- Quand on racontera ça au pays, personne ne nous croira, hein ?
- Bien vrai ! C'est pas imaginable."
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Chapitre IV:
"L'éloignement des viles étaient, là aussi, un prétexte bien commode pour justifier les pires atrocités. Dans les chariots de charbon, retrouver parfois des pouces ou des auriculaires amalgamés aux minerais. Mais les femmes et les enfants qui travaillaient là ne s'émouvaient pas pour si peu. On les y avait habitués. Le visage éteint, ils poussaient leur chargement jusqu'au point de stockage. -Ce charbon servait ensuite à alimenter de gigantesques machines qui produisaient "les profits" des capitalistes."
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Alors dis-moi donc, à qui il est ce bateau ? Il est à l'entreprise qui paie pour le faire marcher. Celui qui donne des ordres ici, c'est le patron, Monsieur Suda. Et puis ma pomme ! Toi qu'est là à prendre des airs de monsieur le capitaine, tu vaux même pas le papier des chiottes. Tu comprends ça ? Et ne t'avise pas de t'occuper de ce qui ne nous regarde pas ! Si on t'écoutait, on perdrait une semaine ! Qu'est-ce que tu crois ? Essaie un peu de nous retarder ne serait-ce que d'un jour pour voir ! Et puis, le chichibu-maru, il est assuré pour une somme astronomique qui ne vaut même pas. Ce rafiot rapportera plus en faisant naufrage.
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