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EAN : 9782070125500
240 pages
Gallimard (04/11/2011)
3.32/5   33 notes
Résumé :
Cinq nouvelles de Styron publiées de façon posthume, écrites à des dates très différentes et qui, pourtant, forment un tout cohérent tant elles sont inspirées par la vie et les préoccupations centrales de l'auteur.
"A tombeau ouvert" et "Marriott le marine" ont été conçues comme les chapitres de deux romans que Styron abandonnera pour écrire Le choix de Sophie. L'auteur y évoque son traumatisme d'avoir été rappelé sous les drapeaux après la Seconde Guerre mon... >Voir plus
Que lire après A tombeau ouvert : Cinq histoires du corps des MarinesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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William Styron dans ce texte à "rebours", nous livre ses états d'âmes marqués par deux guerres (Pacifique, Corée). Ses récits sont toujours "post" ou "pré" engagement, il n'est pas question ici de description de combats proprement dit.
Jeune homme enthousiaste, il sera incorporer dans le corps d'élite des Marines. l'auteur prend le lecteur à contre-pied, raconté avec franchise (il fera la guerre sans la faire), il décrit la honte que lui inspire sa peur, peur de mourir avant d'avoir vécu. Sa joie de retrouver son "Tidewater" natal en un seul morceau. Combien sont revenus blessés ou ne sont jamais revenus ?
Il reste plus discret sur son passage en Corée, dont l'on ne sait pratiquement rien. Styron est un pacifiste qui ne peut renier son passage dans les "Marines".
A la vue du contexte, je m'attendais à autre chose. Ce n'est pas inintéressant et l'auteur a l'honnêteté de ne pas s'inventer un passé. Mais c'est justement ce passé qui parait banal. Il manque le côté émotionnel.
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Enfin un recueil de nouvelles montrant ou démontrant que derrière un corps d'élite si souvent considéré comme infaillible et sans peur, tel que le véhiculent les films hollywoodiens.
Avec Styron, c'est un témoignage, le sien, plutôt à charge mais humain sur ces hommes, qui entre deux guerres (celle de la Seconde Guerre Mondiale dans le Pacifique contre le Japon et celle de Corée), vétérans, réservistes ou actifs, dans l'espoir de ne pas revoir les épreuves de la première mais dans l'obligation de se préparer à partir pour la seconde.
Styron, à l'époque de la plupart de ces 5 nouvelles vient à peine de commencer à écrire et à connaître un certain succès et alors qu'il n'aspire qu'à se consacrer à cet art, se voir rappeler par le corps des Marines dans lequel il a fait ses armes pour encadrer de jeunes recrues en partance pour la Corée.
Dans sa première nouvelle "Blankenship"; il est question d'un épisode de la vie d'un de ces marines, l'adjudant - maître Charles . R Blankenship, en charge d'une de ses îles -prisons où les détenus, issus de ce corps de prestige, effectuent leur peine. Homme de devoir, semblable à ce que l'on imagine d'un corps d'élite, le lecteur va partager avec lui le moment où l'accumulation des tensions vont lui faire briser sa façade et mettre en péril cette image idéale.
La seconde nouvelle "Marriott le Marines" coïncide avec la période où Styron fut rappelé en vue de son engagement pour la Guerre de Corée, permet à Styron de faire état de ses doutes et faiblesses alors qu'il connaît ses premiers succès en tant qu'auteur et toute sa peur de prendre part à ce nouveau conflit "Non, le corps des Matines n'est pas fait pour un homme comme moi, lent et contemplatif". Cette période intermédiaire permet aussi à ses lecteurs de se rendre compte des longs moments de solitude et de désoeuvrement de tous ces hommes qui pensaient ne plus être impliqués dans un nouveau conflit. Entre les manoeuvres, les entraînements guerriers, les marines ont tout le temps de penser à leur triste sort, de s'ennuyer dans ces centres dépourvus de tout charme, dans un environnement de congénères souvent limités au niveau intellectuel mais aussi de ségrégation entre Noirs et Blancs, réservistes et conscrits, la peur au ventre avant le départ vers la guerre et loin de leur vie sociétale ou familiale. Seule parenthèse enchantée dans sa vie de proscrit, la rencontre de son nouvel ami Lacy et du lieutenant - colonel Paul Marriot, son officier supérieur lettré et d'une pause un peu plus intellectuelle, seulement troublée par la mort d'un héros de la seconde guerre mondiale pour lequel l'esprit de corps des marines referme une trop courte période humaniste.Entre introspection, manques de toute nature et clairvoyance, cette nouvelle est ma préférée.
Les nouvelles les plus personnelles sont les 3 dernières, où là encore, le style de Styron s'affirme et revient sur ses racines du sud des Etats Unis, entre évocation sensuelle et relations sexuelles avec sa maîtresse pour "A tombeau ouvert" dans laquelle les virées en voiture et train , courses contre la montre s'enchaînent, riche en anecdote et en complicités.
Marquant et dans un style très épuré et ciselé aussi la nouvelle intitulée "La Maison de mon père" avec le récit des relations de Styron avec son père, sa nourrice et sa belle - mère et toute la difficulté relationnelle de l'écrivain et du réserviste. Descriptif sans concession de cette mentalité spécifique de son état natal et visions parfois dures quand les souvenirs les plus sombres de la guerre contre les Japonais lui reviennent avec un certain dégoût et des remords.
Le recueil se termine sur la nostalgie de certains souvenirs d'enfance liés à sa relation avec son père très attachante.
En conclusion, je ne regrette absolument pas cette lecture qui m'a offert de découvrir une autre facette de William Styron dont, même si j'ai aimé "Le Choix de Sophie ", j'avais eu un peu de mal à aller à son terme. Ici le style est fluide, intéressant et le sens des anecdotes comme celui de la description m'ont permis d'aller à la fin de ce livre avec plaisir.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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William Styron a fait parti du corps des Marines à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et c'est de son expérience qu'il s'est inspiré pour écrire ces cinq nouvelles ayant pour personnage principal le corps des Marines entre la Seconde Guerre Mondiale et la Guerre de Corée.
Il ressort de ces nouvelles que William Styron était un pacifiste, son engagement militaire devenant alors mystérieux, d'autant plus qu'il aborde également cet aspect du recrutement non pas fait sur un coup de tête mais sans raison apparente, sans vraiment prendre le temps de la réflexion pour mesurer l'impact de cet engagement : "Mais les guerres sanglantes et la puissance des nations, comme l'a remarqué Bismarck, sont fondées sur ce type de consentement irréfléchi.".
Il traite surtout à travers ces cinq nouvelles du mélange subtil d'héroïsme et d'absurdité de l'armée, des raisons qui peuvent pousser des hommes à devenir des machines à tuer : "A n'en pas douter, la famine sexuelle est un élément essentiel pour comprendre la nature de la mystique militaire : un soldat privé de respirer l'odeur d'une femme au point d'en éprouver une véritable rage est le candidat parfait pour s'emparer d'une baïonnette et éviscérer sans états d'âme un représentant de l'Ennemi.", tout en livrant une description précise de la machine à broyer qu'est l'armée et des transformations qu'elle peut opérer sur les gens : "Sa sensibilité n'avait pas été écrasée par la botte impitoyable de cette organisation dont les membres devaient faire preuve de virilité et d'une culture stérile, philistine, voire inexistante.".
J'ai eu le sentiment au fil de ma lecture que l'auteur cherchait surtout à travers ces nouvelles à mener une thérapie sur son histoire personnelle : il a été membre de cette armée alors que cela allait à l'encontre de ses pensées.
Certaines nouvelles sont vraiment très belles et très réussies, comme "Blankenship" ou "Marriott le marine" ou "A tombeau ouvert", celle qui achève ce recueil tient plus de la micro-nouvelle mais a également une certaine forme de beauté; tandis que "La maison de mon père" est non seulement la nouvelle la plus longue mais également celle que j'ai trouvé la plus bancale dans sa construction et paradoxalement reflétant bien l'état d'esprit de l'auteur lorsqu'il l'a écrite.
Cette histoire aurait mérité d'être traitée dans un roman plutôt que sous forme de nouvelle tant le fond était riche, les allers-retours de l'auteur entre le passé et le présent n'aidant pas à stabiliser la narration et pouvant perdre le lecteur.
D'une façon générale, le style de William Styron est intéressant, bien qu'il s'inspire d'autres auteurs américains comme William Faulkner et qu'il l'assume, mais je trouve que ces nouvelles manquent cruellement de dimension émotionnelle.
L'auteur a sans doute trop cherché à décortiquer sa façon de penser et toute l'ambiguïté du monde militaire en oubliant le côté émotionnel qui aurait pu rendre ces nouvelles vraiment captivantes et d'une certaine façon plus humaines.
Par contre, j'ai trouvé intéressant le traitement qu'il fait de ses début d'auteur, de ses doutes et de ses tâtonnements, comme une forme d'apprentissage du métier d'auteur alors que dans le même temps il ré-apprend l'armée et sa discipline.
Et finalement, du pays le lecteur n'en verra pas tant que cela puisque l'auteur n'a pas évoqué la Guerre de Corée, par contre il aura l'occasion de déambuler avec le narrateur dans les rues de New York, une ville en forme de parenthèse par rapport à la vie militaire et où tout semble permis, à commencer par l'amour mais qui illustre surtout la liberté.

"A tombeau ouvert, Cinq histoires du corps des Marines" de William Styron est plus un plaidoyer pacifiste qu'une déclaration d'amour au corps des Marines qui n'en ressort pas forcément grandi, un recueil de nouvelles que j'ai plus perçu comme un exutoire pour l'auteur afin de livrer sur papier sa culpabilité d'avoir été un Marine alors que cela était en opposition avec ses pensées.
William Styron a du style, et bien que je reproche l'absence d'émotions dans ce recueil de nouvelles ce n'est pas pour autant que j'abandonnerai cet auteur, bien au contraire, je pense même que ce recueil est une bonne façon de mieux le connaître et de saisir son oeuvre par la suite.
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Cinq nouvelles exceptionnelles sur le séjour de Styron dans l'US Marine Corps, en 1944-45 et en 1953.

Belle initiative de Gallimard que la publication de ces cinq nouvelles de William Styron, trois déjà publiées en revue et deux inédites - dont deux d'entre elles devaient servir au roman inachevé "La voie du guerrier", que l'auteur laissa de côté pour écrire "Le choix de Sophie" en 1979.

Directement fondées sur son expérience de première main du corps des US Marines à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, et sur son bref et angoissant rappel dans cette arme durant la guerre de Corée, ces cinq nouvelles, à l'écriture quasiment parfaite, dépeignent, avec cette même force, toujours capable de susciter des controverses de la magnitude de celles qui suivirent la publication des "Confessions de Nat Turner" en 1977, une journée de la vie d'un adjudant, très professionnel, en charge d'une prison militaire en 1944 ("Blankenship"), la sidération que provoque sur deux officiers réservistes la fréquentation d'un colonel de à la fois incroyablement cultivé et néanmoins totalement impliqué dans l'art de la guerre du US Marine Corps ("Marriott le Marine"), la vie folle de ces deux mêmes officiers en permission à New York, et le rôle de la misère sexuelle dans la machine de guerre ("À tombeau ouvert"), et déjà, les curieux contrastes de la vie d'un officier sudiste démobilisé devenu "progressiste yankee" dans une petite ville du Sud raciste, en 1945 ("La maison de mon père"). La vignette finale ("Elobey, Annobon et Corisco") est une curieuse poésie en prose, quasiment élégiaque, mais néanmoins redoutable dans sa tentative de décrire un moyen "mnémotechnique" de s'abstraire de l'horreur militaire...

Les nouvelles "Marriott le Marine" et "Blankenship", véritables chefs d'oeuvre, résumant en quelques pages magnifiques, l'air de ne pas y toucher, toutes les ambiguïtés tragiques du "métier militaire", appellent à elles seules la lecture de ce recueil.
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Ce recueil regroupe cinq nouvelles écrites par William Styron. Cet auteur nous propose de nous plonger dans l'univers des Marines et plus particulièrement dans leur subjectivité à travers les personnages de : Blakenship et McFee dans Blakenship, Marriott le Marine dans la nouvelle du même nom, Paul dans La maison de mon père, et d'un je sans précision de prénom dans A tombeau ouvert et Elobey, annobon et corisco. Tous soldats, tous des marines lors de leurs services au combat et même bien après. Ces nouvelles mènent le lecteur à réfléchir sur la guerre en général et sur ce que vivent ces personnes : que devient le soldat loin des champs de bataille au retour de la guerre ? : Comment vit- il le fait d'être toujours en vie alors qu'il a perdu certains de ces camarades sur le front ? Comment se réinsérer dans une vie traditionnelle alors qu'il a vu les pires horreurs ? Et surtout comment ne pas se sentir coupable d'être tout simplement là ?
L'auteur ayant été lui-même un Marines, le lecteur aura parfois du mal à dissocier le discours de l'auteur à travers les voix des différents personnages de ces nouvelles. le lecteur voit l'écrivain en transparence et ses propres expériences lors de la guerre du Pacifique, et de la guerre de Corée. L'emploi de ce je permet à l'écrivain d'exprimer sa fascination pour l'armée et en même temps les souffrances qu'il a vécu sur le front : l'atroce peur de la mort, les violences.
Le style de William Styron est sans fioriture et ne cache rien au lecteur. Celui-ci, au détour des mots et des phrases, prend parfois en pleine face cette douleur et la réalité brute de la guerre. le lecteur ne sortira pas indemne de cette lecture datant des années 70 et qui restera malheureusement très actuelle du moment où les conflits armés existeront. Un recueil qui rend toutefois un bel hommage aux Marines et à tous les soldats.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
15 novembre 2011
Entre peur et frénésie, drame et absurdité, héroïsme et chance, solitude et camaraderie, sexe et poésie, malaise face aux dérives sudistes et fierté d’appartenir à cette identité, William Styron a ciselé de son écriture racée et classieuse ces "nouvelles" dont la cohérence de thème et de style efface la distance de création.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
-" Ah, vous les hommes, dit-elle entre ses sanglots, quand je pense à tout l'amour qu'il y a à faire et vous foutez tout en l'air en partant à la guerre ! Mais qu'est-ce qui ne va pas chez vous ?".
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A n'en pas douter, la famine sexuelle est un élément essentiel pour comprendre la nature de la mystique militaire : un soldat privé de respirer l'odeur d'une femme au point d'en éprouver une véritable rage est le candidat parfait pour s'emparer d'une baïonnette et éviscérer sans états d'âme un représentant de l'Ennemi.
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Sa sensibilité n'avait pas été écrasée par la botte impitoyable de cette organisation dont les membres devaient faire preuve de virilité et d'une culture stérile, philistine, voire inexistante.
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Mais les guerres sanglantes et la puissance des nations, comme l'a remarqué Bismarck, sont fondées sur ce type de consentement irréfléchi.
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Vidéo de William Styron

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