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EAN : 9782070135578
88 pages
Gallimard (01/10/2011)
3.22/5   30 notes
Résumé :
Joy Sorman s’est installée pendant une semaine Gare du Nord pour écrire ce livre.
Convaincue qu’il suffit d’attendre pour que quelque chose surgisse, le lundi 2 mai à 16h40, elle voit successivement apparaître Brice Hortefeux puis une adolescente qui tient par la main un hamster… et voilà son texte lancé. Entre enquête et collection de coïncidences, Paris Gare du Nord est la mise en récit d’un lieu gigantesque et des foules qui le traversent. Une nouvelle man... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Paris – Garde du Nord. Qu'est-ce qu'on aurait pu en dire de plus de ses visages ?
Est ce que des chiffres des horaires des sigles en besace en voitures en voilà, est ce que ça suffit à dire les instants d'un espace ?
La gare. Un lieu. Et si l'espace ce n'était que du temps. Simplement celui des gens.
Des milliers d'histoires. Des transporteurs d'ailleurs. Un lieu de passage, de transit, où rien ne doit s'arrêter.
Passer, glisser s'échanger.
Le point vectoriel du voyage. Un enchevêtrement de hasard au fil d'un carrelage blanc.
Je viens, je vais, je serai. L'itinéraire oublié et à jamais réinventé .
J' accoste ou je dérive. Je débarque là où se déposent les rames.
On ne reste pas dans la gare. Rien ne se fixe. Même plus le mobilier.
On évite les mendiants, on slalome entre les piliers. On voudrait un peu se faire oublier.
Qu'est ce qu'on pourrait dire de cette gare si ce n'est une histoire personnelle. Parce que nous avons tous pour finir notre histoire consignée dans une gare. Quelque part.
La gare du Nord je la connais. Je la connais suffisamment bien pour y ranger certains de mes chapitres. Beaux et parfois terrifiants. Tous différents. Différents parce que la gare un mercredi a vu passer des anges à la gueule cassée et aux ailes déchirées, parce qu'un dimanche elle a vu des yeux de compas, parce que des livres, parce que des retards, parce que des trains qu'on ne prend pas, et tous ceux qu'on ne reprendra jamais, parce que des wagons, des snacks, et puis dehors les kilomètres d'un trottoir.
Immobile la gare. Jamais l'écriture de la vie.
De l'enfance, à l'adolescence, de la travailleuse, à la l'errance, de la course contre la montre, aux petites vasques de l'âme qui se déversent un matin rue de Dunkerque, la gare c'est comme une ville. On ne la connaît jamais.
Y a bien un plan, mais pour le lire faudrait un peu s'arrêter.
Ne plus marcher, ne plus courir, ne plus errer, juste reprendre un peu le cours de son temps.
A contre courant.
La gare ? Elle est déjà le passé qu'on vient chercher ou déposer et qui a oublié de vous dire qu'on a plus besoin de ticket pour accéder au quai.
C'est pas banal, une gare. On y arrive et on en part.
On s'y reconnaît et on s'y effraie, on y accourt, on s'y retrouve, et puis on en disparaît.
On voit tous ceux qu'on pourrait devenir, ceux qu'on ne s'est pas laisser devenir, ceux à qui on croit ressembler.
Aujourd'hui cette gare, et puis demain une autre, la même adresse, la même verrière, le même guichet, mais une autre gare parce qu'une autre histoire.
D'où viens tu, où vas tu, passager de la gare?
Raconte moi une histoire, n'importe laquelle, invente là si tu le souhaites, la main sur l'aiguillage, le pied au bord du quai, le front contre la vitre, une ligne de larmes, une rame de rire.
Dessine moi une gare, s'il te plaît.
La gare je la connais. Mais la tienne comment pourrais tu me la dire ?
Qu'est-ce ce qu'on aurait pu dire de tous ces visages?
Qu'ils font leur temps à la mesure des voitures qui avancent sur le quai ? Au pas du dernier voyageur qui en descend ? Ou qu'ils font sourire à la mesure de la course folle que dessinent des mains qui se cherchent et qui ne veulent plus se quitter ?
La même gare, les mêmes regards, les mêmes couloirs, le même espoir, le même amour, les mêmes secrets, le même ticket, les mêmes soupirs, les même paquets, le même été, la même année.
La même gare pour tous mais plus jamais la même pour ceux qui devront encore la traverser.
Alors, Paris Gare du Nord à vrai dire j'aurai bien voulu en connaitre un peu plus loin que ses grandes lignes.

Astrid Shriqui Garain

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Un tout petit livre d'une rapidité de lecture. Reçu à 12h, terminé à 17h avec de nombreuses poses !
A vrai dire, je ne m'attendais pas à ça. L'histoire est moins romancée comme je l'espérais. C'est du tac au tac, des courts chapitres, des phrases courtes également et des idées parfois suspendues dans le vide sans suite (malheureusement). Il est tout de même plaisant à lire car il nous plonge dans l'esprit de la Gare. Par contre nous n'y somme pas transporté car les descriptions son quasi inexistante. Ce livre aurait mérité de plus nous faire voyager…
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En mai 2011, le festival Paris en toutes lettres propose à l'écrivaine Joy Sorman de passer une semaine en immersion à la gare du Nord, première gare d'Europe en terme de passagers avec 600 000 voyageurs. Pendant sept jours, elle observe et écrit, visitant les espaces publics comme privés, pénétrant dans la cabine de conducteurs de métro ou découvrant le travail des aiguilleurs… soit à l'arrivée une série de scènes prises sur le vif qui vous font découvrir les aspects plus ou moins connus de la gare, en évitant les clichés.

De ce lieu qui symbolise le départ, le voyage, elle tire un petit livre étonnamment intéressant, à lire pour regarder les gares d'un autre oeil.
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En 2011, Joy Sorman s'est installée une semaine à la gare du nord et a observé ce qui s'y passait sans but précis, à l'affut. Il observe les voyageurs, les SDF, accompagne les personnels des différents corps de métiers dont la sécurité et nous livre ses notes fragmentaires. Elle est étonnée par la relative fluidité du fonctionnement de la gare, par le peu d'incidents relevés et par la civilité des usagers. Son bref compte rendu, d'une cinquantaine de pages utiles, déçoit un peu. L'investissement est superficiel, on apprend pas grand-chose de ce maelstrom dont la gare du nord, première gare d'Europe, est le siège.
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Joy Sorman croque avec humour la Gare du nord et sa faune étrange : employés de la SNCF (et les subtiles différences entre les uniformes des agents des Transiliens et des TGV), de l'Eurostar, du métro, policiers, SDF, voyageurs en transit, bandes d'ados etc. le livre est bref, comme un instantané sur le vif de la vie protéiforme de ce lieu de passage.
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critiques presse (1)
Lexpress
16 novembre 2011
Dans un style minimaliste, Joy Sorman retranscrit habilement l'atmosphère de ce lieu où un train part toutes les trois minutes.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Gare du Nord on sait déjà qu’il y aura la foule, l’Europe qui débarque par le Thalys et l’Eurostar, on sait qu’il y aura des masses de voyageurs en transhumance sur les quais, des milliers de valises à roulettes, des vendeurs de journaux et des hommes d’affaires. Ça on le sait déjà, on le voit quand on va prendre son train, on n’est pas étonné.

Mais ce matin je n’ai pas de train à prendre, rien à faire de sérieux à la gare du Nord, pas même un rendez-vous. Je suis là pour regarder.
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Je me poste sur le parvis devant l’entrée de la gare (je squatte une selle de scooter) et je vois Brice Hortefeux. Il ne s’est pas écoulé 30 secondes que déjà je vois Brice Hortefeux. Il sort d’une voiture sombre, blazer bleu marine à boutons dorés, mille-feuilles de dossiers sous le bras. Il n’a visiblement pas de garde du corps, est aussitôt interpellé par un jeune homme du genre quand y’en a un ça va mais c’est quand y’en a plusieurs que ça commence à poser des problèmes. Il ne s’enfuit pas, écoute ce que le garçon veut lui dire — le garçon qui porte un tee-shirt jaune « don’t break my art » et mouline les bras. Je n’en saurai pas plus.
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La gare de Lyon n'est pas si mal, avec sa tour de l'horloge et son restaurant mythique, le Train bleu, mais elle n'a pas la majesté et la profondeur de champ de la gare du Nord qui est décidément la plus attirante. Internationale, lumineuse, agitée, de plain-pied avec la ville. et il n'est pas seulement question de trains: beaucoup sont ici pour autre chose. Sur le parvis il y a un monde qui n'est pas de voyageurs, qui n'est pas en transit mais qui s'agglomère là pour faire du biz, pour ne pas rester seul, parce qu'on est mieux ici qu'ailleurs, parce qu'il va se passer quelque chose, parce que c'est beau. (p.38)
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Lui aussi, comme l'agent du centre de liaison qui surveille les écrans, reconnaît ses passagers. Ceux qui chaque jour à la même heure pendant vingt ans prennent le même métro. Je les vois vieillir, je vois leur vie changer, je les vois seuls, en couple, avec des enfants, seuls à nouveau. (p.13-14)
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Videos de Joy Sorman (36) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joy Sorman
Entretien mené par Sophie Joubert
Avec le témoin, Joy Sorman poursuit, cette fois à travers la fiction, son exploration de nos « lieux communs », ceux qui racontent le monde et jettent une lumière crue et acérée sur la société dans laquelle nous vivons. Dans ce roman mâtiné de réel, l'autrice imagine qu'un homme, nommé Bart, pénètre à l'intérieur du palais de justice de Paris et décide de s'y installer clandestinement. Caché la nuit dans un plafond et arpentant le jour les salles d'audience, il assiste au spectacle de la justice – ou est-ce plutôt à celui de l'injustice ? Mais pour quelle raison Bart a-t-il quitté sa vie et organisé sa disparition ? Que cherche-t-il dans ce lieu inhabitable ?
À lire – Joy Sorman, le témoin, Flammarion, 2024.
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