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EAN : 9782070385782
621 pages
Gallimard (22/01/1993)
4.05/5   474 notes
Résumé :
A Venise, au pied de la Douane de mer, en face du palais des Doges et de San Giorgio Maggiore avec son haut campanile, deux jeunes gens qui s'aiment vont écouter, le soir, un personnage surprenant qui porte beaucoup de noms.
Ses récits les emportent, à travers l'espace et le temps, dans un tourbillon d'aventures où passent à toute allure, sous des éclairages imprévus, assez peu familiers aux enfants des écoles, Stendhal et Christophe Colomb, des Chinois et de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (58) Voir plus Ajouter une critique
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♫Avec ma gueule de métèque,
De Juif errant, de pâtre grec
Et mes cheveux aux quatre vents,
Je viendrai, ma douce captive,
Mon âme soeur, ma source vive,
Je viendrai boire tes vingt ans
Et je serai Prince de sang,
Rêveur ou bien adolescent,
Comme il te plaira de choisir;
Et nous ferons de chaque jour
Toute une éternité d'amour
Que nous vivrons à en mourir.♫
Moustaki - 1969

Tandis que des enfants s'amusent au parterre
Les petits chats dansent sur la gouttiere
c'est pour l'amour de Marie Madeleine
L'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid,
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène
je vous salue Marie, une complainte, une prière.
Au tout début, Marie Madeleine, Ahasvérus
Amour confus, Marie de Magdala,
Il attendait Madeleine, c'est Jésus que v'là
Malentendu, c'est pas ce qu'on croix
Pour un quiproquo... le refus du verre d'eau
"Je marche parce que je dois mourir. Toi, jusqu'à mon retour, tu marcheras sans mourir" p76
Moralité : Qui juge ces vers.... perd ses verres.

"Je ne fais rien d'autre que de marcher, n'ayant guère d'opinions, je suis à part de ce monde. Je regarde, je vois, j'écoute...
Jamais vers rien, je m'éloigne de quelque chose.
Mon domaine est l'espace, un espace sans frontières
Mon domaine est le temps, un temps sans limites ."

Après lecture et relecture à la suite
Dix-sept pages retranscrites !
Brouillon de critique pour un Mythe
Bouillon de Culture,Un Véritable Plebiscite
Sur mon ile déserte,bien sûr... je l'invite !



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Quel roman, mais quel roman … Moi qui lis généralement plusieurs livres en même temps, j'ai trouvé mon compte, avec ce Juif errant. Plusieurs histoires en même temps, dans différents endroits du monde et à différentes époques de l'Histoire …

Roman inclassable. Est-ce un roman historique ? Une histoire d'amour ? Un prétexte pour une digression sur le temps, sur le présent, le dernier domaine à conquérir pour l'humanité ? Un long conte philosophique ? Un recueil de légendes ? J'y ai même trouvé un petit côté agaçant de traité de développement personnel, avec sans cesse les mêmes évidences répétées. Certes c'est fait avec beaucoup d'élégance ….

A travers ce roman, JDO nous parle de notre histoire, de notre condition humaine, de notre vie et de notre mort. Et j'ai été emballée, bluffée par son érudition et son sens du rebondissement. Certes il y a quelques lourdeurs, quelques lenteurs et quelques raccourcis un peu faciles, un peu décevants. Par exemple, le monologue intérieur d'Isaac Laquedem, en fin de première partie. Bof. Ou lorsque le même Isaac évite une explication difficile par un banal « in vino veritas », qui tombe assez à plat, je trouve. Mais l'ensemble reste époustouflant.

A la fin j'avoue être sur les genoux par cette verve, cette fougue, ce marathon à travers le monde et les âges. Ereintée. Et légèrement écoeurée par cette profusion de détails. Heureuse que cela se termine, après 623 pages quand même.

Là je vais me reposer quelque temps, avant de continuer avec « La douane de mer ».
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Un cocktail d'érudition, d'humour, de vocabulaire…
La lecture n'est pas aisée au départ. On passe d'un personnage à une histoire sans comprendre le lien pendant les quatre-vingt premières pages.
Le lien, c'est Ahasvérus, qui changera de nom tout au long du récit.
Parce qu'il a refusé un verre d'eau à Jésus avant sa crucifixion, il est condamné à l'immortalité. Et depuis, il marche, encore et encore, il est devenu le juif errant.
Il marche jusqu'à nos jours où, à Venise, il raconte ses aventures à un jeune couple d'amoureux qui l'écoutent, fascinés.
Il mène de front plusieurs récits et on passe d'une époque à une autre. Il saute avec allégresse par-dessus l'espace et le temps.
Ce n'est pas lassant parce qu'on passe de l'un à l'autre, on revient en arrière, on saute quelques siècles plus tard, et le tout en courts chapitres. le procédé d'écriture est assez astucieux.
L'empire romain, les invasions mongoles, les grandes découvertes, la révolution française….
On voyage à Jérusalem, en Inde, en Russie, en Afrique…….
On rencontre Marie-Madeleine, Christophe Colomb, Saint François d'Assise, Néron et Poppée, Charles de Noailles, Châteaubriand…..
C'est un véritable concentré d'histoire, de littérature, de philosophie dans un style excellent.

Pourtant, aux 2/3 du livre, j'ai décroché et ai eu du mal à m'intéresser aux nouvelles histoires de ce juif errant, et je les ai survolées.
Un peu comme une overdose. Peut-être relirai-je la fin dans quelques temps
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Je n'aime pas trop l'homme D'Ormesson. Je précise cela pour bien souligné qu'il n'y a donc pas dans mon jugement littéraire un parti prit.
Et j'ai donc ouvert ce roman un peu à reculons et méfiant. L'histoire du Juif errant ? Kezako ?
Première surprise, c'est beau. C'est épique. On accompagne deux amoureux qui écoutent, et on écoute avec eux, un vieil homme raconter une étrange histoire. Celle de l'occident. Celle d'un homme maudit…
Magnifiquement mis en scène, ce périple à travers les légendes, les mythes, l'histoire laisse exsangue nos sens et l'acuité visuelle semble se troubler et nous transporter dans un ailleurs qui fut un passé furieux, remplit de poussière, de pensées, d'aphorismes, d'images, de personnages… Je garde un très beau souvenir de cette lecture et je la conseille à qui veut apprendre en gardant grand ouvert les yeux, en laissant l'histoire couler dans les veines, en s'immergeant dans le grand vent de l'épopée.
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Cela fait bien longtemps que je l'ai lu et il faudrait que je le relise un jour ou j'aurais lu tous les livres qui n'ont pas encore été lus et qui attendent dans mon étagère. Je me souviens avoir adoré ce livre pour son attrait historique, fantastique (immortalité), et pour le nombre de phrases intéressantes sur l'immortalité et tout ce qui tourne autour (le temps, la mort, les hommes qui ne font que passer sur la terre). C'était mon premier Ormesson et pour le moment c'est le seul D Ormesson que j'apprécie pleinement (je ne les ai pas tous lu mais si l'histoire du juif errant m'a donné envie de lire Ormesson les deux livres que j'ai testés ensuite m'en ont dissuadée).

C'est un livre que je conseille vivement car il fait réfléchir sur ce que nous sommes tout en nous baladant dans des époques différentes...

La vie du juif errant est un mélange de beaucoup de bien mais aussi de beaucoup de mal, il y a un équilibre entre les deux. le juif errant raconte ses bonheurs, malheurs, amours et cruautés qui nous montrent qu'en un homme se cachent toujours le bien mais aussi le mal.

J'aimais le fait que le style change parfois, on retrouve des chapitres élaborés comme des pièces de théâtre, certains chapitres étaient mis à la première personne alors que d'autres étaient à la troisième personne comme si parfois le narrateur était le juif errant et que d'autres fois c'était le jeune homme qui l'écoute. On peut également penser que c'est le juif errant qui parle de lui à la troisième personne parce qu'il parle de lui comme étant une autre personne avec un autre nom, une autre nationalité, une autre vie.

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Citations et extraits (178) Voir plus Ajouter une citation
Il marchait. Il marcha jusqu'à la nuit. Il s'était déjà beaucoup éloigné de la ville lorsque la faim s'empara de lui. Et la soif. Les passions, les ambitions, les idées, les projets ne viennent qu'en seconde ligne. Il faut d'abord boire, et manger, et dormir, et tout le reste. Sans jamais en souffler mot dans les torrents de livres et de films qui nous tombent sur la tête, nous passons notre temps à mener notre corps au garage, à le ravitailler et à le vidanger. De "la Princesse de Clèves" au "Soulier de satin", en passant par "Adolphe" et par "La Chartreuse de Parme", on dirait que nos héros sont munis d'une dispense de trimbaler un corps. Ils n'ont le droit que de faire l'amour parce que l'amour est le lien entre le rêve et la machine. Nous sommes une machine avant d'être un esprit et une âme. Il peut y avoir des machines sans esprit et sans âme. Dans ce monde au moins, il n'y a pas d'esprit ni d'âme sans qu'il y ait une machine. Ashavérus avait soif. Et il avait faim. La nuit tombait. Il aperçut une lumière qui brillait dans une maison. Il poussa la porte après l'avoir frappée de son bâton et il entra dans la maison.
p117
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Selon une division quatripartite, qui rivalise avec la division tripartite chère à Georges Dumézil et dont on retrouve les traces en Inde, en Chine et jusque chez les Wisigoths, les cochers étaient répartis en quatre groupes qui correspondaient à la fois à une division géographique, à une division religieuse et cosmique et à une division sociale : les Bleus, les Verts, les Blancs et les Rouges. Les Bleus et les Blancs représentaient les quartiers riches, favorables à l'orthodoxie et au gouvernement d'un petit nombre. Les Verts et les Rouges représentaient les quartiers populaires à tendance démocratique et inclinaient vers l'hérésie. Le célèbre Palio, la course qui se déroule à Sienne sur la Piazza del Campo incurvée en coquille vers le Palazzo Pubblico et où chaque cavalier est le champion d'une contrade, c'est-à-dire d'un quartier, peut donner, en petit et, malgré sa splendeur, en modeste, une idée de ces courses de chars de Byzance qui laissaient loin derrière elles la passion populaire de nos matches de football ou de rugby. Les deux groupes principaux étaient les Bleus et les Verts. Démétrios était Vert.
p364
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Je dis que tout meurt et disparaît. Et que quelque chose, pourtant, subsiste, chez ceux qui restent, de ce qui a disparu. Que quelque chose, pourtant, subsiste, chez les vivants, de ce qui a vécu. C'est ce que nous appelons le souvenir. La mort n'est pas la fin de tout puisqu'il y a le souvenir. Les hommes rêvent de fantômes, de revenants, de forces spirituelles et mystérieuses, dont on ne sait presque rien, dont on attend presque tout. Le premier des fantômes, le premier des revenants, la plus formidable de toutes les forces spirituelles, vous le savez bien, c'est le souvenir.
p267
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Et, jouant avec la vieille canne, décolorée par le temps, entamée par la vie, qu'il faisait rouler entre ses mains noueuses, il se remit à parler. Et, soir après soir, dans le plus beau salon du monde, sous les étoiles de la nuit qui jetaient leur lueur sur le bassin de Saint-Marc et le palais des Doges, il nous raconta, à Marie et à moi, tout ce que je viens de vous raconter. Et tout ce que je vais encore, si vous avez un peu de temps pour écouter des fables qui ressemblent à des choses vraies, ou peut-être plutôt des choses vraies qui ressemblent à des fables, vous raconter maintenant.
p176
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- La Sicile ? .... disait Vintimille.
- Elle est belle, disait Isaac. Nous irons à Noto, qui est baroque, à Ségeste et à Agrigente, qui sont des morceaux de Grèce égarés en Sicile, nous nous promènerons à Monreale, qui est arabe et normande, nous monterons jusqu'à Enna et jusqu'à Erice qui sont farouches et superbes, nous nous recueillerons, mon maître, devant les squelettes des capucins de Palerme et sur le tombeau de Frédéric II, qui frappa le monde de stupeur.
p276
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"Une petite merveille ! le seul conte écrit par Jean d'Ormesson et qui ressemble tellement à ses yeux bleus et pétillants ! de 8 à 120 ans !" - Gérard Collard.
Il était une fois, quelque part dans une vallée entourée de montagnes, un petit garçon comme tous les autres...
À retrouver à La Griffe Noire et sur lagriffenoire.com https://lagriffenoire.com/l-enfant-qui-attendait-un-train.html
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