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EAN : 9782742744121
180 pages
Actes Sud (23/05/2003)
3.77/5   118 notes
Résumé :

Tout est dans la concentration. Tout est dans la patience, le calme, la maîtrise du souffle. Les bons jours, un seul tir réussi - mais alors un tir parfait suffit à lui donner la joie du travail accompli.

Alors, le narrateur redescend de ce toit d'immeuble où il s'était embusqué pour tuer - dans cette ville sans nom, de longue date livrée à la guerre civile -, et il rentre chez lui, retrouver sa mère à demi folle.

Puis survient... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Dans une guerre civile du siècle passé qui ne dit pas son nom – ça pourrait être le Liban, les Balkans,... – le narrateur, un jeune homme tout juste sorti de l'adolescence, est sniper. Et il adore ça. A force de concentration, de maîtrise, de patience, il est devenu le meilleur, et il ne s'en contente pas. Sans cesse il recherche le tir parfait et le dépassement de soi en visant des cibles toujours plus difficiles à atteindre. Militaire ou civil, homme, femme, enfant, vieillard, peu lui importe, tant que son tir est une oeuvre d'art. Froid, cruel, amoral, il n'éprouve guère d'autres sentiments que l'amour du travail bien fait.
Une faille pourtant, dans sa carapace de machine meurtrière de précision : Myrna, une jeune fille de 15 ans qu'il a engagée pour s'occuper de sa mère malade. Belle, douce, séduisante, elle l'obsède. Comme un guerrier, un prédateur, il veut la conquérir. Mais comment faire quand on est fasciné par la mort et qu'on est incapable d'exprimer son "amour" autrement que par la violence et avec la brutalité d'une arme contre la tempe ?

"La perfection du tir" est une plongée dans le psychisme d'un tireur d'élite dont tous les repères moraux (à supposer qu'il en ait jamais été doté) se sont effacés dans la sauvagerie de la guerre, et qui se retrouve totalement déstabilisé lorsque la loi du plus fort est mise à mal par celle de l'amour. Mais dans la folie des combats, y aura-t-il un vainqueur ?
Une prose de précision, maîtrisée comme un tir de sniper, calme, tendue, efficace, pour un roman dérangeant et complexe où se mêlent et alternent amour et mort, empathie et répulsion, victimes et coupables. Et où, malgré la noirceur et le gâchis, surgit in extremis une petite lueur d'espoir.
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Ce roman est vraiment très noir. Les premières pages m'ont fait penser au roman de J.Kessel "Une balle perdue" car dans les deux récit on rencontre un jeune homme, engagé dans une guerre civile en tant que snipers. Pourtant très rapidement le narrateur de la perfection du tir se différence du premier .Avec Kessel nous avons à faire à un personnage gorgé d'idéal et qui souffre par son incapacité à accepter la réalité qui l'en éloigne.Ici,notre " héros" tue par besoin personnel, comme le seul échappatoire possible à son mal être. Il est addicte à ses tirs et abat n'importe qui sans état d'âme, froidement avec le seul soucis de la performance technique. Ses émotions sont toujours en décalage avec ce qu'on attendrait et choque en permanence de façon violente....comme la guerre. Au cours des pages se construit un monstre qui confond respect et sentiment de peur. L'arrivée de Myrna,gamine de quinze ans qu'il embauche pour s'occuper de sa mère qui est folle,laisse espérer qu'une faille s'ouvre et laisse émerger un peu d'humanité. de fait elle va fragiliser ce colosse au pied d'argile mais l'espoir n'est pas permis dans ce roman. Pourtant, aussi tragique soit t'elle,la fin m'a apaisée car paradoxalement elle redonne figure humaine au monstre en révélant ses blessures...
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N°989– Novembre 2015

LA PERFECTION DU TIRMathias Enard Actes Sud.

Dans mon souvenir de jeune appelé du contingent, l'instruction militaire se caractérisait par l'exercice physique et la discipline. le temps réservé au tir constituait en lui-même un moment fort où les soldats que nous étions alors prenaient toute leur mesure puisque le « métier » qu'on entendait nous inculquer était « d'apprendre à tuer ». Dans ma mémoire, c'était un moment bizarrement excitant peut-être à cause de l'odeur de la graisse et de la poudre mais aussi parce qu'il couronnait en quelque sorte notre apprentissage et était entouré d'une procédure particulière à cause de la dangerosité de la séance et de l'application méthodique dont il fallait faire preuve pour loger une balle au centre de la cible. C'était un mélange subtil de maintient du fusil sans trembler de manière à obtenir une visée parfaite, le vide qu'il fallait faire dans ses poumons, l'adhésion du buste au fusil pour minimiser le recul, la pression progressive de la première phalange sur la détente, le tout dans une concentration maximum où le départ du coup devait surprendre le tireur. Tout cela constituait un tir parfait, bien différent de ce qu'on voit au cinéma où l'acteur « arrose » anarchiquement son adversaire. Ensuite seulement venait le plaisir des résultats mais ce n'était qu'un exercice sur des silhouettes en carton.

Cet « art » de tirer je l'ai retrouvé dans la technique et le monologue de ce jeune sniper, combattant d'une quelconque guerre civile. Ce jeune homme aguerri nous livre dans un soliloque sa fascination pour son arme et pour la mort qu'il sème autour de lui au gré de son humeur comme si toute sa vie tenait dans la ligne de mire de son fusil. Il tire peu mais fait mouche à chaque coup et met même un point d'honneur à éviter les tirs trop faciles, considérés comme dégradants pour lui mais ce n'est pas pour autant un esthète. Il recherche seulement à être un perfectionniste. Il va rencontrer Myrna, une jeune fille de quinze ans qui va s'occuper de sa mère rendue folle par les hostilités et sa proximité va bouleverser sa vie. L'ambiance de ce roman est un peu surréaliste, on sent que le sniper fait son métier avec amour, conscience jusqu'à l'acte gratuit qui le valorise. Il est même satisfait qu'on reconnaisse ses mérites. le soir, il rentre chez lui comme un simple employé après sa journée de travail et retrouve la jeune fille qui fait naître chez lui à la fois des gestes de protection et des fantasmes érotiques et son envie de tuer se transforme parfois en volonté d'agresser la jeune fille. Sa vie se résume au tir et à Myrna et cela le rend invincible. Quand elle disparaît, il est comme fou et songe à la tuer et à supprimer tous ceux qui s'opposent à leur rencontre. En réalité en lui se bousculent la volonté d'être avec elle et de la supprimer pour qu'elle n'appartienne pas à un autre. Dehors la guerre fait rage et elle est pour lui comme une drogue mais il est frustré de ne pas voir ses victimes, le résultat de son travail, de près, pourtant, dans les moments d'accalmie, la vie reprend normalement, et comme en temps de paix il se promène avec la jeune fille sur la plage ou en ville.

C'est le premier roman d'Enard, fort bien écrit comme toujours et qui rend compte de cette tension où la vie est l'enjeu dans une atmosphère de terreur, de folie et de violence. Il date de 2003 et marque le début d'une ascension qui le verra consacré par le prix Goncourt en 2015.
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Dans un pays où règne la guerre civile, ce pourrait être le Liban, un homme vit rivé à la lunette de son fusil. Lui et son arme ne font plus qu'un, comme une extension de lui-même avec laquelle dorénavant il vit, dort. Elevant le tir au rang d'un art, art du vivre et du mourir, l'homme tire peu mais bien, privilégiant la difficulté afin d'en augmenter le plaisir tout en engageant un curieux dialogue entre lui et ses futures victimes.

"Le tir est avant tout une discipline. Il faut se retenir, se comprimer, se refermer, se concentrer dans la cible jusqu'à disparaître soi-même dans la lunette pour ensuite se libérer, s'ouvrir et se laisser couler comme une goutte d'eau. Il faut fabriquer une relation entre soi et les choses, un lien direct qu'on appelle trajectoire ; il faut l'imaginer, la suivre comme un chemin. Il faut s'abstraire du monde, se retirer petit à petit dans le recoin irréel de la mire jusqu'à se perdre dans les reflets infinis des lentilles."

Orgueilleux et sûr de lui, son équilibre vacille lorsqu'il rencontre Myrna, une jeune fille de quinze ans qu'il engage pour veiller sur sa mère avec laquelle il vit et que la guerre a rendu folle. Myrna va pourtant se révéler plus rusée que le combattant et s'insérer entre lui et la lunette de son fusil . Au fil de leur cohabitation, elle devient pour cet homme, qui ne sait s'exprimer que par le tir et la violence, source de fascination puis objet d'obssession quand elle profite d'une de ses absences pour disparaître. Quand il la retrouvera, pourra-t-il lui exprimer son attachement ?

Mathias Enard inaugure sa carrière d'écrivain avec un texte dur et âpre. Réussissant à se glisser dans l'esprit tour à tour exalté, hyper-maîtrisé ou vacillant et déprimé, d'un jeune que la guerre a trop vite déclaré être un homme, l'auteur joue déjà (texte paru en 2003), et avec brio, la cynique partition de l'amour et de la mort. Il sait, malgré le contexte, rendre son personnage attachant, fragile héros camouflé dans son treillis, bravant ou refoulant sa peur, hésitant entre une attraction morbide et un dégoût pour les situations cauchemardesques auxquelles la guerre le confronte, ne sachant caresser les corps que de la pointe de son arme, se révélant totalement démuni face à l'amour qui le submerge et incapable d'appliquer aux vivants sa belle discipline guerrière citée plus haut. Tout abandon serait-il signe de faiblesse ?

Pour un premier roman Mathias Enard n'a pas raté sa cible. Et si le terreau de la guerre n'est pas propice à l'éclosion des beaux sentiments il permait celle d'un auteur en devenir à l'écriture maîtrisée. L'avenir le confirme.


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Dans un pays en guerre, visiblement dans les Balkans, on s'attache aux pas, aux gestes, au souffle et à l'attente d'un sniper embusqué sur les toits, tireur hanté par la discipline et le désir « esthétique » du tir parfait.

Myrna, une jeune femme de quinze ans, qui vient de perdre son père dans un bombardement, s'installe chez lui pour l'aider à soigner sa mère malade et qui part à la dérive. Bientôt, le corps de Myrna, aperçu derrière les persiennes à la tombée du jour, obsède le tireur.

Tout se broie dans la guerre, dans l'obsession du tireur et son incapacité à se faire entendre autrement que par le feu de son arme, broyée sa relation avec son ami Zak qui torture et viole et que le narrateur tente de retenir, broyées les tentatives, de toutes façons vouées à l'échec, d'établir une relation avec Myrna.

« Je ne pouvais pas parler. Je serrai les dents à me les briser en mille morceaux. »

La perfection du tir est le premier roman de Mathias Enard, publié en 2003 et, cinq ans avant l'immense « Zone », il révèle déjà une maîtrise impressionnante.

« La meilleure heure, c'est l'aube. La lumière est parfaite, pas trop aveuglante, il n'y a pas de reflets. Les gens se lèvent dans un nouveau jour et se méfient moins. Ils oublient pendant une seconde ou deux que leur rue est en partie visible depuis nos immeubles. C'est à l'aube que j'ai fait certains de mes meilleurs tirs. Par exemple cette dame qui avait l'air toute joyeuse de sortir de chez elle, avec sa jolie robe et son panier. Je l'ai eue dans la nuque, elle est tombée d'un coup, comme une marionnette, les fils coupés. »
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Le plus important, c'est le souffle.
La respiration calme et lente, la patience du souffle; il faut d'abord écouter son propre corps, écouter les battements de son coeur, le calme de son bras, de sa main. Il faut que le fusil devienne une partie de soi, un prolongement de soi. Avant même la cible, l'important c'est soi-même. Il faut organiser l'espace, qu'on se trouve sur un toit, derrière une fenêtre, n'importe où, il faut le contrôler, le faire sien. Rien de plus ennuyeux que le passage d'un chat dans son dos, ou l'envol d'un oiseau. Il faut être soi et rien d'autre, l'oeil dans sa lunette, le bras métallique tendu vers la cible, pour le rejoindre. Depuis mon toit je parcours les trottoirs, j'explore les fenêtres, j'observe les gens vivre. Je peux les rejoindre d'une pression sur la détente. Ce n'est pas simple, bien au contraire, c'est un métier difficile qui demande précision et concentration. Les gens pensent uniquement au coup de feu et au résultat du tir. Ils ne savent pas que j'ai écouté les battements de leur coeur à travers le mien, que j'ai retenu toute émotion, que je me suis arrêté de respirer, juste avant de presser la détente, comme on dit, mais je ne presse rien, au contraire, je libère un chien de métal qui vient frapper un point de percussion qui enflamme une poudre qui propulse un projectile jusqu'à douze cents mètres et qui vous tue. Ou pas. ..."
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 Elle lisait, ses cheveux tombaient de chaque côté de son visage, elle avait seize ans, la guerre avait transformé sa vie, changé sa famille, ses habitudes, elle avait dû laisser l'école, travailler, vivre avec une tante qu'elle connaissait à peine, avec une folle et un combattant. je regardais ses mains sur les pages du livre, ses doigts sans bagues, ses avant-bras bronzés.

   La première personne que j'ai tuée au combat, de près, c'était le second jour de la guerre. l'officier m'avait posté dans une maison à l'angle d'une rue, derrière une fenêtre du rez-de-chaussée et il m'avait dit si quelqu'un passe, tu tires. J'avais une kalachnikov, je suais tout ce que je pouvais, il faisait chaud et j'avais peur.

Au bout d'un moment j'ai vu arriver un homme avec l'uniforme ennemi. J'ai commencé à trembler, à hésiter, je ne savais pas si tirer ou non, je le voyais marcher comme ça tranquillement dans la ruelle, il n'avait pas l'air dangereux et pourtant quelque chose m'a fait pointer l'arme vers lui et tirer, une sorte de curiosité, l'envie de voir ce qui allait se passer. Mon fusil était en position rafale, j'ai envoyé quinze cartouches en trois secondes sans m'en rendre compte. À trois mètres de moi j'ai vu la surprise sur le visage de l'homme, ses yeux s"écarquiller pleins de douleur, son corps sursauter et se déchirer, sa chemise partir en morceaux, son sang gicler par -derrière contre le mur et je ne comprenais pas qu'il fallait que je retire mon doigt crispé de la détente, l'arme me secouait autant que le corps qui reculait sous les coups. Finalement il est tombé contre le mur d'en face, une plaie immonde s'est ouverte au niveau de son ventre, il en sortait des bouillonnements de couleur et de viscères, sa jambe droite s'est mise à trembler sur le sol, elle a battu très vite quelques secondes sans fin avant de s'immobiliser dans une dernière contraction. J'étais tout tremblant moi aussi et je suis tombé à mon tour derrière ma fenêtre, je ne voyais que cette jambe qui se convulsait, qui montrait les ressorts du corps en train de se défaire, la machine s'emballer. Mon biceps s'est mis à se contracter, j'étais électrique, je palpitais, je ne voyais rien, j'avais peur. Peur d'être moi-même là-bas contre le mur, peur de cette douleur surprise que j'avais vu  sur le visage de l'homme ; j'avais peur de devenir un lézard qui se contorsionne dans son sang en perdant ses tripes et je me suis mis à pleurer en sanglotant comme si je m'étais tué moi-même, jusqu'à ce que l'officier revienne me chercher, je ne sais combien de temps après.

   Sa main sur mon épaule et sa voix amicale m'ont remis sur pied, j'avais un peu honte de m'être laissé aller. C'est toujours cette jambe, cette contraction inhumaine que je revois dans mes cauchemars, pas le sang ni les visages des morts. Ce sont ces secondes d'agonie violente qui se sont imprimées dans ma mémoire et que je redoute jusqu'au fond de moi. Parfois, après un tir, quand la cible se tord sur le sol, je suis obligé d'éloigner la lunette pour échapper au souvenir du type de la ruelle.

   Il faut s'habituer, apprendre à se dominer et à cacher ses faiblesses.

   Je pensais à tout ça en regardant Myrna lire sur le balcon, et je me demandais quel était le souvenir qu'elle souhaiterait oublier, quelles images avaient pour elle la force et le danger des miennes - aucune, sans doute. Sa présence me calmait, sans qu'elle ait besoin de parler ou de faire quoi que ce soit, mais je sentais une vague tristesse m'envahir avec le soir qui tombait, je n'avais envie de rien, ni d'elle ni de quoi que ce soit d'autre... 
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Le tir est avant tout une discipline. Il faut se retenir, se comprimer, se refermer, se concentrer dans la cible jusqu'à disparaître soi-même dans la lunette pour ensuite se libérer, s'ouvrir et se laisser couler comme une goutte d'eau. Il faut fabriquer une relation entre soi et les choses, un lien direct qu'on appelle trajectoire ; il faut l'imaginer, la suivre comme un chemin. Il faut s'abstraire du monde, se retirer petit à petit dans le recoin irréel de la mire jusqu'à se perdre dans les reflets infinis des lentilles.
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Je comprenais bien que toutes ces vies n'étaient que des cercles flottant librement les uns à côté des autres et qui parfois se croisent, tout comme la vie de ce civil croise ma ligne de mire, par hasard, parce qu'à ce moment-là je regarde vers lui et que lui, à cet instant, pense que son monde est inaccessible et ne se méfie pas, dans une géométrie complexe de cercles et de droites, d'intersections; j'ignorais que le cercle que je traversais d'une balle avait des conséquences indirectes sur mon propre monde, que chaque cartouche tirée modifiait petit à petit l'équilibre que j'avais construit jusqu'à le rompre et qu'en réalité tous ces cercles, toutes ces droites et ces trajectoires étaient liés les uns aux autres dans un espace mystérieux.
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Le tir est avant tout une discipline. Il faut se retenir se comprimer, se refermer, se concentrer dans la cible jusqu'à disparaître soi-même dans la lunette pour ensuite se libérer...


Je regrette toujours de ne pas voir de près l'effet de mes balles. Le tir est comme une drogue douce, on en veut toujours plus, de plus beaux, de plus difficiles.

Quand on voit la cible que l'on souhaite atteindre on l'efface en la désirant on la repousse en la rejoignant.

On ne pensait absolument pas à la guerre, à l'époque, mais aux problèmes, politiques, économiques, internationaux, on voyait les armes pousser comme des feuilles au printemps mais on n'imaginait pas la transformation définitive qui allait ce produire.
...que ce n'est pas moi qui fabrique la guerre, que c'est l'inverse, que c'est elle qui provoque ces minuscules fêlures, ces craquements insignifiants dans le destin qui petit à petit le transforment complètement, comme une cicatrice bouleverse un visage.
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Grand entretien de clôture avec Mathias Enard - Modération par Zoé Sfez - dimanche 2 octobre 2022, 17h30-18h30 - Château du Val Fleury, Gif-sur-Yvette (Paris-Saclay) Festival Vo-Vf, traduire le monde (les traducteurs à l'honneur)
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