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La trilogie des confins tome 0 sur 4
EAN : 9782879298658
1200 pages
Editions de l'Olivier (03/11/2011)
4.39/5   59 notes
Résumé :
"Ils couraient dans la plaine à la poursuite des antilopes et les antilopes se déplaçaient comme des fantômes dans la neige et voltaient et tournoyaient et la poudre sèche soufflait autour d'elles dans la froide lueur de la lune et leur haleine montait en pâle fumée dans le froid comme si elles avaient brûlé d'on ne savait quel feu intérieur et les loups se tordaient et tournoyaient et bondissaient dans un tel silence qu'ils semblaient d'un autre monde tout à fait d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Odyssées entre Texas et Mexique, arides comme la terre desséchée, âpres et instinctives, douces et violentes, désolées comme la terre qu'elles foulent. Des odyssées qui espèrent mais dévalent peu à peu dans les enfers que seuls savent concocter les hommes.
Il fallait l'immensité du talent de McCarthy pour que j'ouvre un pavé qui prenait des airs de western. Il m'est resté sur les doigts un peu de poussière tiède et quelques feux d'étoiles et de bois dans les yeux.

Ouverte dans les hennissements des chevaux si vivants, tournant le dos à l'Amérique des autoroutes et des moteurs, l'odyssée adolescente de John Grady Cole et Lacey Rawlins croise celle de l'étrange et imprévisible Blavis, semblable et différent, dont la violence vive présage un destin peu engageant.
Sur la terre du Mexique, dans les galops et les robes écumantes, John Grady aime un impossible amour. La pureté des sentiments et la noblesse des coeurs se blessent sur la rudesse des hommes, se griffent aux éperons d'une société à la fois conventionnelle et sauvage, payent le prix fort là où tout se paye et s'achète.
Le rêve meurt. John Grady traverse une nouvelle fois la frontière. Au loin, dans les confins, des braises rougeoient encore avant de s'éteindre. le vent, indifférent, balaie les cendres du feu auquel des adolescents épris d'aventure se réchauffèrent.

A son tour, le jeune Billy Parham franchit le grand passage, celui qui le mène au Mexique pour les yeux jaunes et glacés d'une louve à sauver des hommes. Cette rencontre signe un destin. D'un côté de la frontière à l'autre, Billy erre, seul d'abord, puis en compagnie de son frère rescapé, enfin seul de nouveau. de l'écriture de McCarthy naît le monde. Crépusculaire. Noir et sang traversé d'une lumière éblouissante. Des visages apparaissent, grimacent, cherchent Dieu, n'attendent rien, disparaissent. Dans les pages bruissent les mystères du monde.
"Chaque jour est fait de ce qu'il y a eu avant. le monde lui-même est sans doute surpris de la forme de ce qui survient. Même Dieu peut-être".

Le temps des chevaux et des loups s'achèvent. Des villes dans la plaine grossissent. Dans un ranch aux jours comptés, Billy Parham et John Grady unissent leur destinée. Une nouvelle fois John Grady aime. Une nouvelle fois, de l'amour impossible découle la tragédie.
S'il n'est pas permis d'échapper à son destin, le récit ordonne le monde. Lorsque le vagabond rêve le vagabond, il narre l'histoire de chacun. de Billy bien sûr mais de chacun de nous. Nul n'est étranger à ses semblables.

Monsieur McCarthy, je dépose à vos pieds mon Stetson.
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Si je n'avais pas choisi cette édition en un seul volume de la Trilogie des confins (De si jolis chevaux, le grand passage, Des villes dans la plaine), nul doute que ma lecture n'aurait pas été au-delà du premier tome. Je me souviens avoir abandonné en cours de route Méridien de sang du même auteur. le style m'avait rebuté et c'est le même que j'ai retrouvé ici : de longues phrases dénuées de ponctuation qui décortiquent des gestes machinaux avec une minutie agaçante... Les histoires des trois volets se déroulent aux alentours des années 1940 dans les états limitrophes de la frontière américano-mexicaine (Nouveau-Mexique et Texas), frontière que traversent en d'incessants allers-retours des adolescents chevauchant leur monture, épris de liberté, d'amour et de vengeance. Une apologie de l'errance, des cow-boys taciturnes et des paysages à couper le souffle.
Rien de mieux qu'un extrait pour en saisir tout le sens :
« Vivre dehors. Voir du pays. Y a rien de plus beau. Rien ne le sera jamais.
Être assis autour d'un feu le soir avec le troupeau qui dort bien tranquille sur la prairie et pas un souffle de vent. Boire un peu de café. Écouter les vieux gardians raconter leurs histoires. de belles histoires, je t'assure. Te rouler une cigarette. Faire un somme. Jamais je n'ai dormi comme ça. Jamais. »
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les 2ers bouquins peuvent se lire dans le désordre, faut finir par le dernier quand même, c'est pas un polar, c'est un lent processus de mutation de la mythologie du western, c'est franchement magnifique, bon faut aimer le western c'est clair,mais derrière il y a les grands espaces, les chevaux et les hommes et leurs turpitudes, des quêtes de folie, l'amour, la mort, la rédemption ? pas sûr et puis ce qui est sympa c'est que le 1er a été adapté au cinoche par Billy Bob Thorton, je ne vous dis pas avec qui sinon ça va brider votre imagination
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Livre reçu pour mon anniversaire... J'ai mis du temps à m'y plonger, c'est un pavé, je voulais avoir du temps devant moi... le livre en lui même est gros, je trouve ça lourd et peu commode... dans mon sac, c'est un poids !
J'en suis au début et j'avoue me laisser porter par ce roman, les rebondissements sont nombreux, on ne s'ennuie pas, même si d'emblée j'imaginais cette histoire monotone.
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La trilogie contient :
- de si jolis chevaux
- le grand passage
- Des villes dans la plaine
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critiques presse (1)
Lexpress
19 décembre 2011
C'est l'histoire de leur propre damnation que racontent les personnages de cette trilogie, mais il y a aussi, autour d'eux, l'éblouissante magie des grands espaces, des images poétiques fulgurantes découpées dans les horizons calcinés. Comme un western cosmique, une épopée américaine digne de Faulkner.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
A seize ans, un âge fétiche sinon mythique chez McCarthy, Billy Parham vit dans un ranch de l'Arizona. Un jour, sorti sur les terres familiales, il découvre une louve prise au piège. Tout le comté la recherche. Billy regarde ses yeux jaunes, ne l'achève pas et part droit devant pour la ramener dans les montagnes mexicaines, d'où elle vient... Serait-ce le début d'un western en noir et blanc? La énième visite auprès du mythe américain le plus persistant, celui des origines? Pas seulement.

Depuis trente ans, McCarthy travaille sur le motif: celui de la découverte du Mal, autant dire de la damnation du vivant. Qu'ils soient givrés, illuminés ou inspirés, ses personnages se mettent en route pour ce rendez-vous-là. Alors, le long voyage sans retour qu'entreprend Billy jusqu'au Mexique se transforme en quête des confins. Une quête magistrale faite d'air et de paysages physiquement palpables, de dialogues mutiques en diable, de visages et de coups de feu irrémédiables. Cette histoire de lonesome cow-boy où se joue la confrontation entre un jeune homme et le monde est portée, habitée, amplifiée par une écriture sidérante de puissance et tout en nuances crépusculaires.

Cormac McCarthy est un styliste hors pair qui construit ses récits comme un fleuve ses méandres. Quelle que soit la nature de ses récits (intimiste, hallucinatoire ou épique), il alterne le dialogue lapidaire («Sois prudent, dit-elle. - Oui maman. - Sois rentré avant la nuit. - Oui maman. J'essayerai. - Essaie vraiment et t'auras pas d'ennuis. - Oui maman») et les conversations socratiques. Il aère, distend doucement le laconisme de son écriture soit par de tumultueuses empoignades, soit par de longues goulées lyriques. Capable de fureur et de sang tragique, il sait plonger en eaux calmes au point de s'adonner parfois à la pure contemplation. De l'un à l'autre il va, sans hâte, d'une écriture coulée, toujours en lignes de fuite, et qui ne laisse rien au hasard.

Sa puissance d'évocation et cet art quasi indien de faire de la langue une apparition du monde, joints au caractère dantesque de chacune de ses entreprises romanesques, ont transformé McCarthy en écrivain culte. A juste titre. Cet homme-là a la main pour faire chatoyer un caillou ou transformer le tête-à-tête entre un cow-boy et sa louve en affaire de destin - Source : Lire

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Pour moi, c'est plutôt à un spectacle de marionnettes que le monde m'a toujours fait penser. Mais quand on regarde derrière le rideau et qu'on lève les yeux pour voir jusqu'où remontent les ficelles, on s'aperçoit qu'elles aboutissent dans les mains d'encore d'autres marionnettes qui tiennent elles-mêmes leurs propres ficelles et que ces ficelles-là viennent à leur tour de plus haut et ainsi de suite. Dans ma propre vie, j'ai vu ces ficelles dont les origines sont en nombre infini mettre en scène la mort de grands hommes dans la violence et la folie. Mettre en scène la ruine d'une nation.
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Deux hiboux tapis dans la poussière de la route tournèrent dans le faisceau des phares leurs pâles visages en forme de coeur et plissèrent les yeux et s'élevèrent sur leurs ailes blanches aussi silencieux que deux âmes qui montent au ciel et disparurent dans l'obscurité.
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Il savait que les choses qui nous tiennent le plus à coeur nous sont souvent arrachées mais que celles dont nous voudrions être débarrassés semblent puiser dans ce désir même un pouvoir insoupçonné de durée.
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Les noms des collines et des sierras et des déserts n'existent que sur les cartes. On leur donne des noms de peur de s'égarer en chemin. Mais c'est parce qu'on s'est déjà égaré qu'on leur a donné ces noms. Le monde ne peut pas se perdre. Mais nous, nous le pouvons.
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