AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Jean-Paul Mourlon (Traducteur)
EAN : 9782253108399
476 pages
Le Livre de Poche (16/06/2004)
3.51/5   99 notes
Résumé :
1492.
Le cardinal Rodrigo Borgia est élu pape. Avant de servir Dieu, le souverain pontife, désormais connu sous le nom d'Alexandre VI, cherche à servir les siens, à commencer par ses enfants - Juan, Geoffroi, Lucrèce et César. Mais sa position dominante suscite des jalousies, qui vont bientôt devenir meurtrières... En cette Italie de la Renaissance, empoisonnements, intrigues et trahisons ne sont pas de vains mots.
Lorsque le cardinal Della Rovere accè... >Voir plus
Que lire après Le sang des BorgiaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
3,51

sur 99 notes
5
6 avis
4
7 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
1 avis
Certains seront sans doute surpris par ma note, après ce que j'en avais dit sur le forum des trolls.

Il est vrai que le départ est difficile. Il y a énormément de personnages (historiques, donc on ne peut pas s'en passer), le style est assez "distant", la narration se perd un peu entre tous les personnages, on a vraiment du mal à resituer tout le monde. Enfin moi j'ai eu du mal.

En plus, l'enfance des enfants de Venozza (c'est à dire les enfants reconnus par Rodrigo Borgia une fois devenu le pape Alexandre VI), César (Cesare), Juan (Giovanni), Lucrèce (Lucrezia) et Geoffroi (Joffre)) et l'ascension de Rodrigo sont assez rapidement évoqués, et plus ou moins "perdus" au milieu de l'évocation du contexte politique autour de Rodrigo Borgia. Les liens sont survolés, même si l'auteur insiste sur le fait que le père veut faire en sorte que la fratrie soit soudée autour de lui pour faire un clan solide, qui puisse faire face.

C'est dommage parce que du coup, on peine à s'attacher à la famille, et aux différents protagonistes. Par contre, j'ai eu l'impression d'une assez profonde "véracité" dans le récit, même si tout dans les relations familiales Borgia est inventé par l'auteur, sans aucun doute.

Il m'a fallu une bonne centaine de pages pour passer le cap de la "familiarité" avec tous les protagonistes. C'est à dire pour ne plus me demander "qui est qui" à chaque page. Oui ça a été un peu long. En fait je croyais connaître cette histoire, mais je ne la connaissais que de très loin, je ne me doutais pas qu'il y avait tant de gens "impliqués", même en ayant joué aux Assassin's creed les concernant (mais on est surtout côté Médicis dans le jeu, donc bon, normal aussi)...

Donc passé le cap de la centaine de pages, là j'ai commencé à m'attacher à l'histoire. Parce que c'est quand même fichtrement passionnant !
J'ai beaucoup aimé parce que ça réhabilite un peu les Borgia, dans le contexte de l'époque. En fait, cette histoire d'Italie, c'est de la fantasy. Sans fantasy. Côté complexité politique, complots, personnages retors, amours contrariées,alliances, traîtrises, assassins, et autres ressorts de suspens et d'action en continu, c'est intense ! Il manque juste de la magie. Quoique... La mystérieuse "Noni", vieille herboriste, fait parfaitement l'affaire, dans ce bouquin !

Et pour la petite histoire, j'ignorais que le frère cadet de Lucrèce et César s'appellait Geoffroi (en français), Joffre en italien. Et avait épousé une Sancia Ferrante d'Aragon, fille du roi de Naples (parce que oui, le roi de Naples, c'était Ferdinand Ferrante d'Aragon, va comprendre Alexandre (VI, mouahaha !)). Cela ne vous rappelle rien ? 😜

Le talent de Mario Puzo consiste à nous livrer les pensées de son narrateur du moment, (Rodrigo, César, Lucrèce, Juan, Geoffroi). Mais tout cela évolue au fur et à mesure qu'on avance dans le livre. du coup la psychologie des personnages, si succincte au début du livre, s'étoffe, s'amplifie, s'approfondit au fur et à mesure qu'on avance dans le livre, que les protagonistes gagnent en expérience et en maturité.
Rodrigo nous apparait ainsi comme si on le voyait à travers les yeux de ses enfants. Et au fur et à mesure qu'ils grandissent, les illusions tombent, les personnages se dévoilent, Rodrigo devient plus "réel", et plus ambiguë qu'au début du livre.
César est le plus intéressant, de mon point de vue. Intelligent et "sous utilisé", c'est un personnage torturé fascinant.

En fait, j'ai cru au départ que ce livre n'était pas bien écrit, c'était une erreur. Il est fabuleusement bien écrit, car, comme lors d'un travail psychologique, les "pelures de l'oignon" tombent les unes après les autres et les yeux se dessillent, la vérité se fait jour, peu à peu. C'est d'autant plus intéressant que, comme je disais, ça me semble être assez réaliste "historiquement" parlant.

Bref, après un départ difficile, je suis vraiment enthousiaste à la fin. Un très bon bouquin pour une famille certes criminelle, mais bon, ni plus ni moins que toutes les familles au pouvoir et qui veulent y rester, et qui, sans doute, se mentent autant sur leurs motivations que les Borgia dans ce roman. Y compris de nos jours.
Commenter  J’apprécie          260
Quel plaisir, mais quel plaisir! Avec Louis XIV, la famille Borgia représente une grande passion pour moi. J'avais déjà lu deux-trois livres sur les Borgia, j'ai également vu la série 'The Borgias" avec l'excellent Jeremy Irons dans le rôle de Rodrigo Borgia. Mais, je vous avoue que c'est vraiment César et Lucrecia qui me passionnent!

Le parcours de Rodrigo pour son accession au trône de Pape est tout de même captivante et édifiante. Elle démontre, le jeu de pouvoir, d'argent pour accéder à ce poste. Rodrigo n'est pas le premier Pape a avoir une vie à côté, père de 6 enfants de mères différentes, ce sont néanmoins: César, Lucrècia, Juan et Geoffroi qui feront l'histoire! Son histoire en tant que Pape Alexandre VI. Tout sera bon pour Rodrigo afin de maintenir sa puissance et son autorité. Rien ne sera fait au hasard, rien ne viendra se mettre en travers de sa route. Même pas ses enfants et leurs bonheurs. Surtout pas ses enfants, qu'il va utiliser, manipuler. Et pourtant il aime profondément ses enfants.

César est vraiment mon préféré. J'ai adoré découvrir son parcours, lui le premier né qui est voué à l'Eglise comme tous les premiers nés. Lui qui ne rêve que d'être dans la garde, de combattre. Ce rôle est donné à son frère Juan. Depuis toujours, César n'a qu'une envie, que son père l'aime autant qu'il peut aimer Juan. Chacun de ces actes, chacune de ses décisions sera pour son père. Il aimera passionnément sa soeur, Lucrècia. La belle et intrépide Lucrècia. Ils s'aimeront de cet amour interdit, je n'ai eu aucun préjugé face à cet amour car j'ai tremblé pour eux, j'ai eu de la peine, j'avais tant d'espoir.

Lucrècia quant à elle sera mariée plusieurs fois afin de mener les alliances ou d'obtenir une armée. Elle restera l'élément clé de cette famille. Elle fera honneur à son nom. Elle saura rester digne et fidèle à ses convictions et surtout à son amour pour son frère César.

Un personnage pour moi également essentiel si pas primordial dans l'histoire des Borgia est Michelitto Corella. L'ami d'enfance De César, son fidèle compagnon, sa main armée, son oeil et son oreille! Il est tout simplement exceptionnel!

Le pouvoir, la guerre, l'Eglise, Dieu seront les enjeux de terribles complots et méprises. Chaque état de l'Italie était à l'époque dirigé par un Roi ou Reine issue des plus grandes familles italiennes. Ces familles se faisaient perpétuellement la guerre pour agrandir leur territoire. Ensemble elles vont se liguer pour faire tomber ce Pape qui laissera une grande trace dans l'histoire! Mais Rodrigo Borgia ne compte pas se laisser faire!

Le petit plus de ce livre est l'auteur, Mario Puzo. Auteur du célèbre "Parrain" et qui, il faut le savoir, n'a pas su terminer ce livre car il a été emporté par la maladie. C'est donc sa compagne Carol Gino qui a terminé celui-ci.
Lien : http://chezcookies.blogspot...
Commenter  J’apprécie          100
L'auteur, célebre par ses romans sur la mafia italo-américaine efficacement transposés au cinéma, réinvente les Borgia dans le souci apparent de les réhabiliter et nous sert un psychodrame a la réputation, a mon avis, tres surfaite. La lecture en est facile et meme agréable si l'on aime a s'identifier avec un César Borgia représenté en héros macho au romantisme sombre et torturé, ou avec une Lucrece Borgia représentée en héroine sympathique au romantisme tragique. Selon l'auteur (voir la postface du roman), "Lucrèce était une bonne fille" et "César était un patriote qui voulait être un héros" alors que "Alexandre (était) un père aimant, un vrai chef de famille." Une déclaration de l'auteur (voir la postface du roman) a propos de son désir d'écrire un roman sur les Borgia donne a réfléchir sur ce qu'il a voulu mettre dans ce roman: "Si seulement je pouvais écrire sur eux un livre qui me rapporte énormément d'argent."... 


L'un des axes historiquement faussés de ce roman prétendument historique est l'amour-passion réciproque gratuitement supposée par l'auteur - Victor Hugo l'avait aussi fait - a César Borgia et sa soeur Lucrece ainsi que la souffrance tout aussi supposée de César lorsque sa soeur devient amoureuse de son deuxieme mari. La brutalité et la cruauté de César se retrouvent donc justifiées par son coeur brisé. Quant a Rodrigo Borgia, le pape Alexandre VI, il nous est présenté comme un gros nounours hédoniste adorant ses enfants et soucieux de calmer sa conscience en prétendant par ses crimes donner a l'Église les moyens de "sauver le plus possible d'ames". Seule la personnalité de Lucrece Borgia se rapproche de ce que l'on croit savoir de la véritable Lucrece, celle-ci paraissant avoir eu la capacité a l'empathie qui manquait a son pere et ses freres.


Le roman devient a mon avis franchement mauvais dans sa derniere partie, écrite apres la mort de Mario Puzo par une amie - Carol Gino - que celui-ci considérait comme son disciple. Il n'y est pratiquement plus question que de César Borgia dont la personnalité se retrouve totalement changée par rapport a celle que lui a conférée Puzo: d'un personnage torturé par son amour incestueux, brutal et imbu de sa personne, Gino fabrique un César devenu tout soudain débordant d'amour et de naiveté. Il est a remarquer que les éditeurs, pour raison de marketing probablement, s'abstiennent malheureusement de préciser sur leurs couvertures que le roman est un (mauvais) hybride de deux auteurs successifs.



En somme, ce roman "historique", concocté en une vingtaine d'années entre l'écriture de best-sellers sur le moule lucratif du "Le Parrain", non-seulement trahit ce que l'on sait de la réalité historique mais est également un bricolage de deux parties juxtaposées écrites par deux auteurs successifs ayant chacun une vision différente. Cela donne une saga boiteuse mais tres photogénique et les auteurs de la série TV franco-allemande sortie en 2011 ne s'y sont pas trompés en y puisant généreusement leur inspiration.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman sur la vie de la famille Borgia. Quant à savoir si le roman colle à la réalité historique je ne peux en juger n'étant pas historien ni même féru d'histoire de la Renaissance. Par contre en faisant un peu de recherche sur internet je me rends compte que l'histoire de cette famille célèbre est assez riche en événements dramatiques sans qu'il soit nécessaire d'en rajouter beaucoup.

Au fil de ma lecture j'ai eu l'impression que l'histoire des Borgia pourrait faire beaucoup plus que les 400 pages que Mario Puzzo y a consacrées. le personnage de Geoffroi n'y est pas assez présent à mon goût, il me semble qu'il aurait eu droit à plus d'explications et d'approfondissement.Autre constatation, le livre est construit à peu près de la même façon que son best seller le Parrain: scènes familiales suivies d'un meurtre ou d'un exploit guerrier le tout à répétition. Ces deux observations faites, cela ne m'a pas empêché d'apprécier le roman
Dans la locution roman historique il y a le mot roman il ne faut pas l'oublier.
Commenter  J’apprécie          20
C'est le dernier roman de Mario Puzo ( 1920- 1999) l'auteur du "Parrain". le roman a été achevé après son décès par sa compagne, la romancière Carol Gino.
Nous retrouvons les personnages de la célèbre série télévisée de Canal+: le pape Rodrigo Borgia, pape sous le nom d'Alexandre VI, ses enfants César, Juan, la belle Lucrezia..pour les plus connus..
L'histoire démarre au moment où Rodrigo Borgia se fait élire pape en août 1492.. juste avant que Christophe Colomb ne découvre l'Amérique...
Et l'on va bientôt découvrir que la position dominante d'Alexandre VI va susciter bientôt des envies, qui vont vite devenir meurtrières..
Les Borgia auront une éclipse, lorsque le cardinal Della Rovere accède au trône De Saint Pierre. César, avant de connaître à nouveau la gloire, devra fuir..
Un très beau portrait psychologique de ces personnalités "phares" de l'époque que furent Alexandre et César Borgia..
L'auteur semble avoir pris quelques libertés avec L Histoire, pour ce qui est par exemple des relations incestueuses entre César et Lucrezia, fait démenti par l'historien Marcel Brion dans sa biographie "les Borgia"..
Cela reste néanmoins à mon sens une belle fresque historique, qui nous emmène au coeur De La Renaissance..
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Mais la famille Borgia était la cible des vers les plus fielleux de Filofila.
Il évoquait ses orgies au Vatican, les meurtres qu’elle commanditait à Rome et dans toutes les cités d’Italie. Poète éloquent, superbe prosateur, il prenait la plume pour affirmer qu’Alexandre était un simoniaque, qu’il avait vingt enfants naturels, trahissait la croisade, volait l’argent de l’Église pour financer les campagnes de César Borgia, afin que celui-ci s’empare de la Romagne et reprenne le contrôle des États pontificaux. Et pourquoi ? Pour engraisser sa famille, ses bâtards, ses maîtresses, se livrer à ses orgies ! Commettre l’inceste avec sa propre fille ne lui suffisait pas ; il lui avait enseigné l’art d’empoisonner leurs ennemis dans le collège des cardinaux, avant de la vendre à plusieurs reprises à d’autres puissantes familles, pour cimenter son alliance avec elles. Son premier mariage avait été annulé, le second avait pris fin par le meurtre de son mari, assassiné par César Borgia.
Commenter  J’apprécie          30
La traîtrise règne sur le monde : mais certains sont encore plus féroces que d'autres. La cruauté anime leurs coeurs, réchauffe leurs veines, éveille leurs sens : ils éprouvent, à torturer leurs semblables, le même plaisir que d'autres à faire l'amour.
Commenter  J’apprécie          130
Homme de grande taille, à l'allure imposante, Ferdinand prenait très au sérieux sa tâche de monarque.
Il était profondément chrétien et se soumettait sans discuter au pouvoir du pape. Pour autant, il était dépourvu du zèle évangélique de son épouse, Isabelle de Castille, et n'éprouvait nul besoin de persécuter ceux qui pensaient autrement que lui.
Commenter  J’apprécie          70
Au bout de quelques jours,l'armée de César fut prête à repartir.Il donna à Léonard une bourse pleine à craquer de ducats,et lui demanda de l'accompagner dans sa campagne militaire.Mais l'artiste secoua la tête:
- Il me faut revenir aux arts.Un jeune tailleur de pierre nommé Michelangelo Buanarroti se voit confier d'importantes commandes,alors que je perds mon temps sur le champs de bataille! Il a un certain talent,j'en conviens,mais aucune profondeur,aucune subtilité! Je dois partir.
César lui dit donc adieu avant de monter sur son cheval blanc.Levant la main,Vinci lui tendit un rouleau de parchemin:
-Voici la liste des diverses activités que je pratique...peintures,fresques,systèmes d'adduction d'eau...bien des choses!Nous pourrons toujours discuter du prix.
Il eut un petit sourire et ajouta:
-Votre Excellence,j'ai peint à Milan une fresque représentant la Cène.Je serais ravi que le Saint-Père vienne la voir.Croyez-vous que ce serait possible?
-Je l'ai vue moi-même,elle est vraiment merveilleuse.Le Saint-Père est amoureux des belles choses,je suis certain que cela l'intéressera.
César plia le parchemin avec soin,le glissa dans une de ses poches puis,saluant Léonard,fit prendre à son cheval la route menant vers le nord.
Commenter  J’apprécie          10
- Nos ennemis ont installé dans la place tant de chercheurs de scandale qu'un de plus n'y changera rien. (Alexandre VI)
- Mais tu pourrais les mettre hors d'état de nuire. (César)
Alexandre prit un air pensif et répondit après un silence :
- Rome est une ville libre, mon fils, et je chéris la liberté.
Commenter  J’apprécie          70

Videos de Mario Puzo (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mario Puzo

La Famille Corleone - Mario Puzo et Ed Falco - Trailer US
Comment Vito Corleone est-il devenu Le Parrain ? Toutes les grandes histoires ont un commencement.
autres livres classés : roman historiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (277) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..