Un petit recueil de plusieurs nouvelles qui porte merveilleusement bien son nom (et qui est directement le nom d'une des nouvelles)!
Merci d'abord aux éditions Cambourakis pour ces traductions et ce choix de textes qui s'harmonisent parfaitement dans leur cruauté.
Au travers de sept nouvelles, dont la première ne fait pas moins de la moitié du livre,
Zsigmond Móricz nous dépeint un portrait de la Hongrie pauvre, paysanne, la plupart au sortir de la 1ere Guerre Mondiale. Et ce n'est pas vraiment joyeux: nous sommes transportés par différents personnages dans leurs quotidiens et/ou leurs actes toujours plus ignobles. Entre misère, violence, folie, barbarie et rudesse, il y a un assez large éventail.
Les textes vont droit au but, ils sont poignants, captivants, bruts, nous obligent à regarder les personnages dans les yeux pendant qu'ils commettent leurs crimes ou qu'ils éprouvent une douleur insupportable et totalement injuste.
Il y a d'un côté les soldats traumatisés par la guerre, qui errent entre folie et violence, ainsi que des hommes les plus rudes et violents qui soient, toujours dans leur pauvreté et leur isolement. Et de l'autre côté les retombées de tous ceux-ci : les enfants d'une innocence et d'une honnêteté absolue, et les femmes emprisonnées par leur condition dans l'ignorance, la misère, la charge du travail domestique, et qui sont considérées ni plus ni moins comme des biens matériels appartenant à leurs maris, qui, globalement, les méprisent profondément.
(Je tiens à préciser que toutes les nouvelles ne contiennent absolument pas la même dose de violence, en revanche elles gardent toutes en commun comme thématiques la pauvreté et la campagne.)
J'ai beaucoup aimé cette lecture, qui se lit vite et promet pourtant un assez périlleux voyage dans la campagne et les plaines hongroises peuplées de moutons et de nombreuses superstitions...