« Nous sommes jeunes, minces, beaux et désespérés ». C'est ce que débite continuellement le narrateur, 28 ans, un an après la mort de sa femme dans un accident d'avion. Celle-ci lui laisse un beau-fils de 16 ans, complètement déboussolé.
Ils sont donc deux à errer, cela devrait être pathétique, c'est marrant comme tout. Et émouvant, bien sûr.
J'ai lu avec le sourire aux lèvres et quelquefois les larmes aux yeux ce roman comme toujours empli d'humanité et de rire comme le sont toujours les romans de
Jonathan Tropper.
J'en vois déjà qui se disent : « Ne serait-ce pas un roman feel good, par hasard ? » Et vous savez que je déteste ce genre ! Les leçons de morale assénées avec un petit air condescendant, non merci. Et de toute façon, ici, pas de ça ! Si ce roman fait du bien, c'est justement pour ce mélange d'autodérision et de justesse dans les sentiments.
Bien sûr, les personnages connaissent des crises, des revers, des élans d'amour. Bien sûr, le narrateur est malheureux. Bien sûr, cela se termine bien. Mais un friselis d'ironie et d'humour noir court à travers les lignes, les caresse et les enrobe.
En cela, les personnages « secondaires » (mais sont-ils si secondaires ?) apportent leur lot de bévues, de trash, mais aussi de tendresse. Leurs interventions sont savoureuses.
Alors, franchement, si vous voulez passer un moment de détente tout en gardant en tête les dures lois de la vie (hem, voilà que j'imite sans le vouloir les auteurs de feel good), lisez ce roman, il ne vous mènera pas à votre perte, il ne provoquera pas de fracas, mais il vous fera sourire et même rire aux éclats tout en titillant la petite pointe d'émotion cachée au fond de vous.