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Isabelle Maillet (Traducteur)
EAN : 9782264044587
544 pages
10-18 (19/02/2009)
3.82/5   17 notes
Résumé :

Dido a neuf ans et un caractère bien trempé. Et c'est tant mieux, car la fillette a déjà eu son lot de tragédies. Orpheline, elle vit chez Eliza, sa tante, qui l'a adoptée et élevée avec son ex-mari Gyles, jusqu'à ce que le couple se sépare. Lorsque Eliza apprend que sa mère vient d'être victime d'une attaque, Dido voit l'occasion de connaître enfin sa grand-mère et convainc Eliza de se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Que c'est beau ...
Je découvre cet auteur grâce à un ami amateur de littérature anglo-saxonne. Merci à lui !
Un très beau roman, tout en délicatesse, où les destins des différents personnages se mêlent, de manière parfois assez inattendue.
Certains qui se reconstruisent, d'autres qui perdent leurs illusions. Un roman sur les faux-semblants qui parfois peuvent nous enfermer, sur l'absence aussi ; à la fois absence physique, celle d'une soeur, d'une mère, et les absences à soi-même, au monde qui nous entoure, etc.
Une sorte de "feel-good book" (j'ignore si l'expression existe ?) donc, mais sans les poncifs du genre, où tout se finit forcément bien, sans profondeur des personnages et des situations. Ici, bien au contraire, Patrick Gale prend le temps de poser les "héros" sommes toutes ordinaires de son récit, les lieux aussi. Un roman complexe mais pas compliqué dans le sens où la lecture est fluide d'un bout à l'autre.
Un plaidoyer pour la Cornouailles enfin (!) qui donnerait presque envie de traverser la Manche pour découvrir cette contrée de la perfide Albion !
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(juillet 2007)

L'Histoire commence par "Quand Eliza se réveilla, au beau milieu de la nuit, le chien agonisait". Premier chapitre, premier personnage d'une quintette. Deux femmes, deux hommes, une enfant. Une famille qui en est une sans en être une …

J'ai aimé la tendresse de ce livre qui s'intitule comme il se lit. Doucement. A la tombée de la nuit et des émotions de la journée.

Comme souvent, l'enfance prend son bâton de pèlerin pour accompagner les adultes hésitants sur le chemin de leur vie. Prendre contact avec sa mission de vie est une expérience étourdissante. Et de découvrir que, si des circonstances s'imposent à nous, nous avons le choix d'agir à notre guise dans ces circonstances. Savoir quitter, savoir rester, savoir choisir … Vivre au présent pour l'avenir, sans regretter le passé. Voilà les quelques bienfaits de la douce obscurité de cette campagne de Cornouailles.

Ce roman rend hommage à l'intelligence et à l'humanité. C'est touchant, c'est frais, c'est vrai. Et je souligne qu'aucun personnage mauvais ou odieusement triste ne vient assombrir ce théâtre. La fin est même morale, chacun a pris sa voie. C'est un peu comme une histoire d'adultes responsables, sans caricatures, sans cris d'orfraie. J'ose une explication …. Rien de flamboyant ni de spectaculaire et des drames sous-jacents, n'est-ce pas la vie au jour le jour ? Nous pouvons grandir doucement … apprendre sans souffrir …. avancer debout … ;-)) , car faire ou refaire sa vie, quelle différence ?

Comme au théâtre de Feydeau
Patrick Gale déroule ses personnages au gré d'événements successifs, et chacun les visite tour à tour, les agrémentant d'actions et de fertiles pensées intérieures. Cette façon d'écrire favorise le suspense et l'ambiguïté, rendant les coïncidences de rencontres bien venues. Comme au théâtre de Feydeau, ils sortiront tous du placard, au final, temps et lieu à l'unisson.

Vous aimerez aussi la petite Dido de grande maturité. Sa fougue est saisissante et sait faire place à un immobilisme contraint pour mieux faire face à son destin. L'adulte introverti et meurtri qu'est Giles se laisse guider par les événements au gré d'un talent incomparable. Julia, elle, trace sa route dans l'adversité. Vous comprendrez ce qui pousse Eliza à porter des vies qui ne lui appartiennent pas comme à retrouver sa voie dans ses racines. Naturellement, la force et la simplicité de Pearce s'impose : il sait ce à quoi et pour quoi il a renoncé, et ce vers quoi il veut changer …

Autant de personnages et de décors pour débattre entre le beau et le laid, entre Londres et la Cornouailles, entre les musiciens et les fermiers, entre l'amour et l'habitude. Débats le temps de se retrouver … et de découvrir l'ineffable secret de famille …

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Patrick GALE nous offre avec "Une douce obscurité" un roman de famille, de secrets et d'amour. Eliza vivote avec sa fille adoptive, Dido depuis sa rupture avec son mari Gyles. Elle a perdu le goût pour l'amour mais aussi pour les défis, seule Dido, sa nièce qu'elle a accueilli à la mort de sa soeur, semble surnager. A 9 ans, la gamine est autonome et gère le quotidien de sa tante.
Gyles vit avec sa compagne Julia. Mais l'amour pour Eliza et Dido prend beaucoup de place. Surtout qu'elle est maligne, la fillette. Et semble tenir son monde et son beau-père veut lui aussi une part dans l'avenir de la petite.
A la mort de la grand-mère maternelle de Dido, Eliza et elle partent en Cornouailles dans la maison familiale puis dans la caravane de Kitty, encore plus loin. Avec le départ de la mère et de sa fille, les destins se croisent à nouveau, les amours se filent et se défilent, les angoisses retrouvent un nom.

La musique est entre toutes les lignes: la voix atypique de castra de Gyles, les notes oubliées des madrygales des Cornouailles, les chorales. Elle fait le lien avec les origines, les affinités affectives et les relations de communauté.
Dido est le catalyseur de tout ce petit monde, non attendue, née de père inconnue, trop petite à la mort de sa mère, elle a une maturité déconcertante. L'enfance n'est plus alors synonyme d'insouciance, l'enfant déloge les ambiguïtés des amours filiales et même si elle tétanise les adultes, la fillette leur donne aussi du courage.
Patrick GALE offre ainsi des parcours de vie, des étapes nécessaires, sidérantes, des prises de conscience de femmes et d'hommes isolés. Tout cela dans la douce obscurité de la campagne anglaise.
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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A chacun de ses ouvrages Patrick Gale semble s'intéresser à un art différent, ici c'est la musique qui joue un rôle majeur dans la vie de ses héros. La fillette est attachante et est peut-être le seul personnage adulte du roman tant ses aînés semblent se chercher. Elle va pourtant leur donner à tous une belle leçon de vie et de courage, et les aider d'une certaine manière à trouver leur voie, comme si elle était la voix de sa mère trop tôt disparue. Les secrets de famille sont peu à peu dévoilés et l'on est souvent ému. On sent toute la tendresse de l'auteur pour ses personnages, terriblement humains, presque palpables. Il réussit le tour de force de nous embarquer dès les premières pages (terrible mort du chien) et ne nous lâche pas tout au long de ces plus de 500 pages grâce à un style éblouissant. Superbe.
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Un roman que j'attendais avec impatience vu le plaisir que j'avais pris à lire le premier livre de Patrick Gale, Chronique d'un été. le style est toujours aussi agréable, même si l'histoire m'a moins accroché au départ. Pourtant, je n'ai pas lâché ce livre car dès le début, l'auteur nous plonge dans une atmosphère de secret, et l'on a bien évidemment envie de savoir ce qui est arrivé à la soeur d'Eliza… et comment Eliza et Dido vont évoluer dans leurs vies… La fin a d'ailleurs été surprenante pour moi : je ne m'attendais pas à ce que le secret soit de cet ordre… Quant à Gilles et sa compagne, l'évolution de leur couple est également inattendue ! Finalement, l'auteur nous tient bien en haleine à travers ces deux tranches de vies étroitement mêlées. Pour terminer, l'histoire se déroule pour partie en Cornouailles, et j'ai lu ce livre pendant un court séjour dans le sud de l'Angleterre, donc la plongée dans l'atmosphère anglaise n'en a été que plus aisée… Un plaisir…
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je n'arrive pas à t'imaginer ici.
- Moi non plus, lui révéla Eliza.
- T'étais heureuse?
- Pas vraiment. Je veux dire, je n'étais pas malheureuse. Mamy ne nous a jamais maltraitées ni fait de mal. Et elle devait plutôt bien gagner sa vie en tant que professeur, parce qu'on n'a jamais eu faim. C'est juste que je rêvais toujours de grandir pour pouvoir m'en aller. Certaines personnes semblent avoir eu une enfance tellement merveilleuse qu'elles passent ensuite toute leur vie à la regretter. Pour d'autres, ce n'est qu'une étape nécessaire, comme la varicelle ou... une sorte d'état larvaire. Et la plupart du temps, mamy n'était pas très gaie, alors... Bref, elle n'était pas douée pour rendre la vie amusante.
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C'était l'une de ces agréables soirées d'été où même les coins les plus sinistres de Londres baignent dans une sorte de douce lumière couleur miel. [...] Et pourtant, la vue de la cité lui causa un choc.
Quelques jours à St Just, et déjà, elle considérait comme allant de soi les vastes espaces, l'herbe grasse et la pureté de l'atmosphère. Ici, l'herbe était jaunie par la sécheresse et les chiens, et l'on avait l'impression d'être cerné par les bâtiments. [...]
Elle s'était aussi très vite habituée au silence. Ou, sinon au silence, car on entendait toutes sortes de bruits à la campagne, du moins à l'absence de fond sonore. Assise à côté de la caravane de Kitty ou en se réveillant dans la ferme de Pearce, elle avait découvert que les sons se détachaient nettement dans le calme ambiant. Les roucoulements d'un pigeon, le moteur d'un tracteur, le bourdonnement rapide des roues de deux vélos accompagné par les rires des cyclistes, les grognements d'un cochon, le vrombissement d'un hélicoptère, les meuglements d'une vache ; ils s'élevaient de façon distincte, aisément identifiables.
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La peur ne lui avait jamais été familière, contrairement à l'ennui ou à l'irritation. En de très rares occasions, une légère anxiété s'était mêlée à la permanence de sa résignation tranquille, de son semblant de bonheur. Mais à présent qu'il avait une chance de devenir véritablement heureux, il avait peur tous les jours. C'est comme si, en accueillant Dido et sa mère, il avait assumé leurs craintes, tel un hôte qui prend les manteaux mouillés de ses visiteurs sans trop savoir où les poser. La nuit, allongé dans son lit, il se tourmentait à leur sujet. Lorsque Eliza avait fait une première tentative pour apprendre à conduire, il avait éprouvé une vive inquiétude, de même qu'au moment où Dido avait annoncé qu'elle voulait prendre des cours d'alpinisme une fois débarrassée de son plâtre. Mais c'était une peur saine, comprenait-il, la preuve que sa vie avait acquis sens et profondeur. Et ces manteaux-là, il ne serait que trop heureux de les tenir toute la soirée.
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Car, au moment où il avait retourné le corps de son père pour chercher le pouls, il lui avait libéré les mains - jusque-là enfoncées profondément dans ses poches. Par la suite, il avait souvent imaginé ce qui avait dû se produire quelques minutes après son départ pour la ville. Son père s'était équipé en prévision d'une tâche qu'il n'avait jamais eu l'intention d'accomplir, puis il avait à dessein placé l'échelle dans le mauvais sens, grimpé sur le toit, écarté l'échelle d'un coup de pied et, les mains fourrées dans les poches pour s'assurer que rien n'interromprait sa chute ou ne retarderait sa fin, il avait plongé dans le vide tête la première.
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