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Irène Gayraud (Traducteur)
EAN : 9782877042659
192 pages
Editions Unes (08/09/2023)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Seize années séparent la publication d’Essart (Unes, 2021) de celle de Pressoir. Seize ans marqués pour Gabriela Mistral par des déchirements collectifs – la seconde guerre mondiale – et intimes – le suicide de son fils adoptif Miguel à l’âge de 17 ans. C’est pourquoi Pressoir, paru en 1954, dernier livre que publiera Mistral avant sa mort trois ans plus tard, est à ce point marqué par la séparation et l’arrivée, la construction et la défaite. Sentiment renforcé par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Comment lire Emily Dickinson et Neruda en même temps ? Lire Gabriela Mistral.

Gabriele D'Annunzio & Frédéric Mistral donnent leur ascendance poétique à Gabriela Mistral, poétesse chilienne, « lyrique, inspirée par des émotions puissantes » qui reçoit en 1945 le prix Nobel de littérature.

Ne voir dans le lyrisme de Gabriela qu'une poésie mièvre du sentiment serait se méprendre ; dans la lignée des grandes dames, Marguerite en tête.
Ecorché, profond, parfois violent, la puissance du mot chevillée au sentiment. Elle est une esthète et initie une véritable quête poétique au fil du recueil :
« Je cherche des mots primordiaux, qui nomment droit des mots sans crasse ni vice, durs comme des essieux en bois d'aubépine de mes charrettes de Montegrande »

D'Emily Dickinson, je retrouve chez Gabriela ce goût de la nature, partout, qui s'accorde avec ses sentiments : « Jamais n'a tiédi ma nuit / de gaïac et d'aubépine,/ comme quand je te regarde ainsi,/moi libre et toi captif. »

De Neruda, je retrouve ce côté terrien et proche du peuple qui possède une légende à raconter :
« Rase patrie, rase poussière,/ ras plexus du désert ;/ dunes et dunes en enfilade,/ et plus rien que son cri entier./ le vieux sable dit « non ! ».

Enfin je ne peux m'empêcher, par la présence d'obscures mystiques de retrouver la même puissance lyrique que chez Marina Tsvétaieva :
« Là où était sa maison elle reste / comme si rien n'avait brûlé. /Elle ne parle que la langue de son âme / avec ceux qui passent, aucune. »

Derrière la métaphore de la nature, une cosmogonie est esquissée, où tout se répond : la vie et la mort, les sentiments et les sons, le bois et le fleuve. La poétesse est au monde à travers ce cri primordial articulé en poèmes :
« Certains voudraient que nous soyons une chaîne faite de maillons identiques, jamais capables de varier la forme, le ton la vision. Mais […] je suis versatile et surprenante »

Elle est tout à la fois, et le premier vers si sombre prend sens par ce goût de la métamorphose :
« Elle, je l'ai tuée en moi : je ne l'aimais pas ».
Le résultat de l'opération n'étant peut-être pas la mort, mais la métamorphose par l'écriture poétique.
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Vidéo de Gabriela Mistral
Gabriela MISTRAL – Éros & Tragédie (France Culture, 1992) Une émission des « Chemins de la connaissance », par Eve Griliquez, diffusée le 12 février 1992. Présences : Orlendo Jimeno-Grendi et Waldo Rojas.
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