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Silvain Chupin (Traducteur)
EAN : 9782253122661
381 pages
Le Livre de Poche (14/03/2008)
3.74/5   91 notes
Résumé :
Fille unique, Dorothy vit une existence morne avec son père, le pasteur acariâtre d'une petite paroisse du Suffolk. Frappée par une soudaine amnésie, elle se retrouve à la rue et va partager l'existence des déshérités, des clochards de Londres aux cueilleurs saisonniers de houblon. Mais, à mesure que la mémoire lui revient, Dorothy trouvera-t-elle en elle-même la force d'aspirer à une autre vie ?

Publié en 1935 et inédit en français, "Une fille de pas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Ah le bonheur retrouvé de lire un bon livre !
Knype Hill, c'est une petite ville de province anglaise, au début du XXème siècle.
Y vivent un pasteur désargenté, égoïste, froid, méprisant, fâché avec beaucoup de monde,
et sa fille Dorothy, inquiète, scrupuleuse, multipliant les tâches, assumant toutes les responsabilités paroissiales, se débattant avec les dettes faites aux commerçants.
C'est une société finement dépeinte, avec ses travers, avec les personnalités de ses personnages.
En lisant, on voit visuellement Knype Hill et ses habitants.
La deuxième partie se situe à Londres où l'on retrouve Dorothy amnésique. Après avoir ramassé du houblon un temps, elle se retrouve à la rue, puis institutrice dans une école privée minable.
Avec une écriture naturelle, qui coule de source, plaisante à lire, Georges Orwell nous offre une description sans faille et sans faux-semblants de la société anglaise en province et dans la capitale dans les années 1930.
Un régal de lecture.
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"A la campagne, il y a toujours des soupçons qui traînent. Des soupçons sur rien en particulier, vous savez, juste des soupçons généralisés. Une espèce d'instinct malveillant rustique."

Dans ce roman de George Orwell, pas très connu ici et d'ailleurs traduit tardivement en français, la victime de cet instinct malveillant se nomme Dorothy. Comme son titre l'indique elle est fille du pasteur local, qui ne brille ni par son charisme ni par son assiduité. C'est en réalité elle qui maintient tant bien que mal à flot son église, à large renforts de bonne volonté, de bonnes actions et d'un sens de l'économie qui est soumis à rude épreuve devant la pingrerie pathologique de son paternel.

Sa charge mentale, dirait-on aujourd'hui, est si élevée qu'elle finit par craquer. Elle fera la une de bien des journaux à sensations, à cause de sa disparition soudaine.

George Orwell trouvait que ce roman était manqué. Il s'est en effet attaqué à un redoutable défi littéraire : comment rendre-compte du lent retour à la conscience d'une personne qui souffre d'amnésie presque totale ? Je trouve son jugement bien sévère car je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt, malgré ses ruptures. La narration n'est pas toujours linéaire. le centre du roman, notamment, est constitué d'une accumulation de monologues à la façon d'un texte théâtral où chaque personnage laisserait échapper son flux de conscience tout au long d'une interminable nuit passée dans le froid londonien.

Les préoccupations sociales d'Orwell, pratiquement inexistantes au début de l'intrigue, s'affirmeront alors : vie peu enviable de vagabonds cueilleurs de houblon dans les années 1930, école privée miteuse qu'on croirait échappée d'un roman de Dickens...

S'il n'a pas la concision et la force de "1984" ou de "La ferme des animaux", ce roman est tout de même à connaître.
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Dorothy passe ses journées au service des autres. Levée dès l'aube, elle prend en charge toutes les corvées que lui laisse son père, pasteur, homme odieux qui fait fuir les ouailles qu'elle s'efforce de rassembler. Elle s'épuise à s'occuper de tout, gérer la pauvreté de leur ménage, se débattre avec les créanciers, visiter les familles d'ouvriers, organiser des ventes de charité, des spectacles avec les enfants pour récolter quelques fonds. Jusqu'au jour où, après une journée exténuante, elle accepte de passer la soirée chez un certain Mr Warburton. Elle rentre chez elle après avoir fui les avances de ce coureur de jupons et se sentant coupable, décidée à ne pas dormir avant d'avoir avancé dans ses tâches sans fin, elle s'effondre d'épuisement…

Pour se réveiller à Londres parmi un groupe de jeunes vagabonds. Sa vie a basculé, elle ne se souvient plus de rien. Son passé est englouti, elle part avec les autres se faire embaucher comme ramasseuse de houblon, vie dure mais dans laquelle elle trouve une certaine quiétude.
Des champs de houblons à la misère des clochards de Londres, puis l'esclavage du métier d'enseignant dans une école privée pour des filles du peuple auxquelles on n'apprend rien, elle connait la faim, continue, dévorante, le froid, l'angoisse de l'avenir, va de désillusions en désillusions, car si elle a retrouvé la mémoire, elle a perdu la foi…Le monde a perdu son enchantement, il n'y a plus que l'absurdité et l'insécurité d'une existence de labeur et de misère et la cruauté des hommes.

Ce texte est saisissant par la force du vécu qu'il transmet, il nous plonge dans cet univers de la pauvreté et de la survie désespérante qu'elle engendre, même si le personnage de Dorothy demeure lumineux car empli de compassion et d'honnêteté. le thème de l'embrigadement par l'éducation dès le plus jeune âge, le danger des livres, le pouvoir des tyrans, la force de la médisance et de l'ignorance, la déshumanisation de la société moderne naissante, annoncent son grand roman, 1984. Une très belle découverte que cette plongée dans la face sombre de l'Angleterre des années 30.
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Roman moins connu d'Orwell dont l'action se situe dans d'Angleterre dans années 1930, Dorothy, la fille unique du révérend Charles Hare, pasteur à Knype Hill, est frappée d'une soudaine amnésie qui va bouleverser sa petite vie, son quotidien.
Roman en cinq parties dont je ne vais pas développer, pour faire vite, après nous avoir dépeint son quotidien, elle se réveille dans les rues de Londres, et de là, elle ira houblonner dans le Kent, elle reviendra à Londres et partagera quelque temps sa vie avec les clochards de Trafalgar Square, puis elle deviendra enseignante dans une école de quatrième catégorie, aux méthodes rétrogrades, et retour à Knype Hill. Cet incident va bouleverser sa vie ainsi que ses croyances.
Orwell nous fait une belle critique sociale, un constat terrifiant de la vie de l'époque, chacune des parties dénonce des situations terrifiantes, voir absurdes, c'est un roman passionnant avec quelques petites longueurs, j'ai beaucoup aimé la partie sur les houblonnières et celle sur l'école. Une histoire passionnante et une empathie certaine pour Dorothy.
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Livre pioché dans la bibliothèque de ma belle-mère principalement à cause du nom de l'auteur. J'ai lu « 1984 » en cours de français et j'avais bien apprécié son écriture et son univers. Cela n'a malheureusement pas été le cas pour celui-ci.

Je ne suis pas allée au-delà du premier chapitre que j'ai d'ailleurs lu en diagonale tout en m'endormant à moitié, ce qui ne m'arrive pas souvent. Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais pour ce roman mais sûrement pas un bon somnifère... Les descriptions sont longues, on ne comprend rien aux abréviations utilisées par l'auteur et je n'ai pas été captivée par l'histoire que nous raconte Dorothy...

Comme vous l'aurez compris, je ne retenterais pas l'expérience de cet auteur hors de ses romans phares car je ne suis pas du tout une bonne lectrice pour la littérature générale. Je m'y ennuie. J'essaierais néanmoins « La Ferme des Animaux » pour voir ce qu'il a créé pour celui-ci. Je vous conseille donc de le découvrir pour vous en faire votre propre avis, je pense qu'il mériterait d'être plus connu. Il fait d'ailleurs parti de ses premiers textes publiés, mais longtemps inconnu en France.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
- Mais elles n'auraient pas compris la pièce si je ne leur avais pas expliqué ! protesta Dorothy pour la troisième ou quatrième fois.
- Bien sûr qu'elles n'auraient pas compris ! Vous ne semblez pas saisir ce que je dis, mademoiselle Millborough ! Nous ne voulons pas qu'elles comprennent. Est-ce que vous croyez que nous voulons qu'elles aillent prendre des idées sales dans les livres ? On a déjà assez à faire avec tous ces films dégoûtants et ces journaux pour filles à deux pence...toutes ces histoires d'amour sales et répugnantes avec des images... euh, je ne m'étendrais pas là-dessus. Nous n'envoyons pas nos enfants à l'école pour qu'on leur mette des idées dans la tête. Je parle au nom de tous les parents en disant cela.
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Très vite et facilement, Dorothy leur donna l'habitude à réfléchir par elles-mêmes. Elle leur faisait faire des dissertations de leur propre composition, au lieu de copier des balivernes et les fleurettes qui éclatent de leurs bourgeons. Elle reprit leur arithmétique à ses bases, commença les multiplications avec les petites et guida les plus grandes des divisions en fractions ; pour trois d'entre elles il fut même question de décimales. Elle leur donna les premiers rudiments de grammaire français au lieu de leur faire répéter "Passez-moi le beurre, s'il vous plaît" et "Le fils du jardinier a perdu son chapeau". Ayant découvert que personne en classe ne savait à quoi ressemblait aucun pays dans le monde (même si plusieurs d'entre elles savaient que Quito était la capitale de l'Equateur), elle leur fit faire, sur une planche de contreplaqué triple épaisseur, une grande carte de l'Europe en pâte à modeler, à l'échelle à partir de l'atlas. Les enfants adoraient faire cette carte ; elles réclamaient sans cesse l'autorisation de la continuer. En outre, elle commença, avec l'ensemble de la classe sauf les six plus jeunes et Mavis Williams, la spécialiste des crémaillères, la lecture de Macbeth. Aucune d'entre elles n'avait jamais lu spontanément quoi que ce soit dans sa vie, hormis peut-être le Girl's Own Paper ; elles se mirent de bon coeur à Shakespeare, comme tout enfant le fait quand on ne le dégoûte pas du texte avec son analyse grammaticale et littéraire.
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Si on est obligé d'enseigner des inepties aux enfants, il ne faut pas les traiter comme des êtres humains. Mais comme des animaux - les commander, pas les convaincre. Avant tout, il faut leur apprendre qu'il est plus douloureux de se rebeller que d'obéir. (page 334)
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Ainsi, dix jours tout juste après avoir cessé de faire la manche, Dorothy partit pour l'académie Ringwood House, Brough Road, à Southbridge, avec une petite malle raisonnablement remplie de vêtements et quatre livres dix dans son sac à main - sir Thomas lui avait fait cadeau de dix livres. Quand elle songeait à la facilité avec laquelle on lui avait trouvé ce travail, puis à la lutte misérable qu'elle menait trois semaines plus tôt, le contraste la stupéfiait. Cela lui faisait penser, plus que jamais auparavant, au mystérieux pouvoir de l'argent. En fait, cela lui rappelait ce que disait M.Waburton: si on l'on prenait la Première Epître aux Corinthiens, chapitre 13, et que l'on remplaçait "charité" par "argent"dans chaque verset, ce chapitre prenait dix fois plus de sens qu'avant.
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La main droite de M.Warburton parcourut paresseusement le haut de son bras (Dorothy). Une chose était très révélatrice, très caractéristique dans la manière dont il s’y prenait : c’était le toucher appréciateur, insistant d’un homme pour qui le corps d’une femme a exactement la même valeur que quelque chose à manger. (Page 104)
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