Se faire des films. S'imaginer des histoires. Fantasmer.
André Aciman a réussi un coup de maître : dire non l'amour mais le fantasme, qui ne s'incarne dans une personne que pour mieux s'en détacher, au gré des rencontres et des hasards de la vie.
Dans
Les Variations Sentimentales, le fantasme devient le réel héros de l'histoire : il double la réalité, la percute, la téléscope. Avec lui, les être aimés se suivent, se surimposent, se heurtent parfois.
Le génie de ce livre, c'est d'être construit comme une fugue : parallèlement au récit, une deuxième voix apparaît, elle dit les variations du désir, les modulations de la passion en contrepoint. C'est le fantasme qui parle, avec sa soif d'aventure, son besoin irrépressible de s'inventer et de se réinventer.
Roland Barthes disait du fantasme qu'il est un “roman de poche”.
André Aciman lui donne ses lettres de noblesses littéraires, il en fait le moteur de l'histoire, de toute histoire. Pour notre plus grand bonheur.
Se faire des films. S'imaginer des histoires. Fantasmer.
Avec
Les variations sentimentales,
André Aciman a réussi un coup de maître : dire non pas l'amour mais le fantasme, ce “petit roman de poche que l'on transporte toujours avec soi et que l'on peut ouvrir partout sans que personne y voie rien” (
Barthes).
Ce n'est pas l'amour fou et sa soif d'absolu, c'est le désir et son besoin d'aventures, ce moteur à histoire qui n'en finit pas d'inventer, au gré des rencontres et des hasards de la vie.
André Aciman raconte une vie sentimentale dans laquelle les êtres aimés se suivent, se surimposent, se heurtent parfois, comme autant d'incarnations d'un désir qui ne s'incarne dans une personne que pour s'en détacher.