Le narrateur, Mo, travaille dans un snack. Un soir apparait un drôle d'individu à qui Vaslav, le patron du snack, propose un kebab en échange de corvées.
"
Le Chien" comme l'appelle Vaslav est quelqu'un de mystérieux, qui ne regarde pas les gens dans les yeux, parle peu et semble toujours dans un autre monde. Il obéit à Vaslav sans broncher et ne réagit ni aux coups, ni aux insultes.
Mo le prend sous son aile et essaie de le guider.
Un soir, après un énième accès de violence du patron, Mo et
le Chien s'enfuient du snack.
Avec l'argent subtilisé dans la caisse, ils décident de s'offrir un repas dans le très renommé restaurant El Cion, le nec plus ultra de la gastronomie.
Pour
le Chien, ce repas est une véritable révélation et il n'a alors plus qu'un seul but : travailler dans les cuisines de l'établissement. Avec l'aide de Mo, il réussit un coup de maître et Valentino, le dieu tout puissant d'El Cion, accepte de les embaucher. A ce moment-là, Valentino ne se doute pas un instant du cataclysme que sa décision va entraîner.
"Les chroniqueurs qui essayeront un jour de reconstituer les évènements ayant eu lieu à l'El Cion raconteront que c'est à cet instant précis que les avions ont fait cap vers les tours."
J'ai bien aimé cet univers peuplé de personnages obscurs, violents, hypocrites, et le style s'en ressent puisque souvent vulgaire et agressif. Dans ce monde brutal et féroce, les sens sont amplifiés et le coté animal des individus ressort.
Le Chien est un être à la fois répugnant et attirant, extraordinaire et énigmatique. "Quand d'autres utilisent leurs yeux et leurs oreilles, lui voyait et écoutait à l'aide de son goût."
J'ai également apprécié que le récit soit autant métaphorique et imagé : le restaurant est comparé à un corps avec la cuisine pour ventre, la vie en cuisine est une guerre, un terrain miné, la salle des machines d'un bateau, l'arène dans laquelle se trouve un taureau furieux.
Une belle découverte et un livre original.