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Eraste Pétrovitch Fandorine tome 2 sur 13

Irène Sokologorsky (Traducteur)
EAN : 9782264035523
300 pages
10-18 (02/01/2003)
3.82/5   87 notes
Résumé :
1877. La Russie, en guerre contre l'Empire ottoman, se trouve à moins de deux semaines de Constantinople.
Varia Souvorova, une jeune Russe intrépide, a décidé de rallier le front russe pour y retrouver son fiancé Pétia, officier du chiffre.
Son convoyeur lui ayant volé ses bagages et son argent, elle se retrouve démunie dans une auberge bulgare peu accueillante.
C'est là qu'elle rencontre Eraste Fandorine, un jeune et policier russe perspicace q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Le Gambit turc (1988) est le numéro deux de la série Eraste Fandorine. Ne vous attendez pas à un récit policier historique pépére. Il ressemble davantage à un grand roman d'aventure historique gorgé de péripéties rocambolesques, de sauvetages in-extremis, de trahisons, de duels au sabre et de coups de théâtre. On est en 1877 en pleine guerre entre l'Empire russe et l'Empire ottoman durant le siège de Plevna.
le roman bien qu'à la troisième personne est vu surtout au travers des yeux romantiques d'une femme intrépide, féministe et passablement fofolle. Varvara Souvorovna a décidé de partir retrouver Pletia son terne fiancé engagé sur le front comme télégraphiste. Elle rêve d'aventures. Elle sera servie. Lors d'une halte dans une auberge bulgare, son cocher en profite pour la voler. Heureusement, à l'auberge se trouve Eraste Fandorine, conseiller-détective au service de l'Etat russe,qui ne lui prête guère d'attention . Eraste a pris un coup de vieux depuis Azazel et semble bien las. Ils font route ensemble. Et sont vite attaqués par les terribles Bachi-Bouzouks qui promènent les têtes de leurs anciens captifs accrochées à la selle ...quand…
Eraste et Varvara et leurs sauveurs rejoignent la morne Dobroudja, la forteresse perdue de Plevna en Bulgarie, où se trouve Pétia. Là se trouvent un brillant et séduisant jeune Général (surnommé Achille) et sa petite cour d'admirateurs tous fort galants et bien séduisants. Ils passent leur temps à jouer et à provoquer des duels. On apprend bientôt qu'un télégramme de l'État major a été modifié permettant à l'adversaire de gagner du temps. Petia est accusé de cette manoeuvre et arrêté. Fandorine n'est pas convaincu de sa responsabilité et cherche le véritable traître parmi les officiers russes  et les correspondants de guerre français et anglais...

Un peu de vocabulaire pour les Nuls :
-un gambit n'est pas un bellâtre anglais figurant avec la grande Purdey dans l' infâme dernière saison de la série Chapeau melon et bottes de cuir . Non Un gambit est un terme employé aux échecs pour désigner le sacrifice volontaire d'une pièce dans l'ouverture : gambit du roi, gambit dame, etc. afin d'en tirer avantage substantiel par la suite.
-un Bachi-bouzouk n'est pas seulement une des insultes préférées du capitaine Haddock. Non point, un Bachi-bouzouk « (du turc başıbozuk, littéralement « tête cassée ou félée ») est un cavalier mercenaire de l'armée de l'Empire ottoman, avec un armement non standardisé, et en pratique très léger, et une discipline faible. L'ampleur de la répression qu'ils firent subir aux Bulgares au cours de l'insurrection bulgare d'avril 1876 indigna le monde entier »(Wikipedia) . Dans le roman d'Akounine ils sont de redoutables cavaliers, particulièrement sanguinaires.

Le roman qu'on lit avec plaisir au premier degré est aussi un pastiche du roman d'aventure populaire ou des récits de voyage du milieu du XIXème siècle. On peut penser côté français à Alexandre Dumas , Jules Verne (Michel Strogoff) ou aux Charentais Pierre Loti et Eugène Fromentin pour les descriptions orientalistes pittoresques des moeurs ottomanes. Côté russe, on peut repérer quelque parenté du côté du peintre Vassili Verechtchaguine qui ne ne s'est pas contenté de peindre les belles femmes ottomanes en Burqua ou les combats héroïques de l'Armée Russe lors du conflit ottoman mais a également évoqué la guerre du renseignement (« le Grand jeu »)avec sa toile L'espion (1878-1879) . On peut trouver également quelques airs de ressemblance dans la littérature classique avec Lermontov (Un héros de notre temps) et même Tolstoï (Anna Karénine).

Ce roman est très plaisant, un pur divertissement.
A suivre
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La toile de fond du Gambit turc est la guerre russo-turque de 1877-1878, ses nombreux participants y sont cités (Addulaziz, Mourad II, Osman Pacha, Ahmad Muhtar Pacha, Alexandre II, Krüderer, etc), cela m'a donc forcé à me remémorer ce que fut cette guerre et particulièrement toutes les péripéties du siège de Plevna.

Nous suivons bien entendu le héros de Boris Akounine, Eraste Pétrovitch Fandoine, détective du Tsar dans une autre aventure mais un autre personnage lui fait de l'ombre : Varvara Souvorova, une femme courageuse, aux idées bien modernes pour l'époque, refusant le baise-main, féministe d'avant-garde. Tous deux tentent de trouver la taupe qui travaille pour l'armée turque.
Je dois avouer que mis à part le contexte historique et une certaine sympathie pour l'héroïne, le récit ne m'a pas passionné. C'est particulièrement avéré pour le dénouement final, Evariste y expose toutes ses conclusions l'ayant amené à découvrir le coupable sans que le lecteur n'aie pu même les soupçonner…
Il y a de nombreuses péripéties, mais pas toujours très crédibles.
Une certaine désillusion donc…

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En 1877 la Russie avait déjà en tête de réunir les slaves frères ou désignés comme tels pour étendre son influence, le soulèvement des bulgares contre les ottomans va lui donner l'occasion de s'attaquer à des turcs présumés faibles.
Voilà pour le cadre historique et guerrier du Gambit Turc qui permet à B.Akounine de mettre à l'épreuve la sagacité de son héros Eraste Fandorine.

Mais le vrai personnage principal est la jeune Varia Souvorova qui va tenter de rejoindre le front pour retrouver son fiancé adoré qui semble plus fait pour l'étude que pour le combat. En revanche Varia est une battante qu'aucun obstacle ne décourage. Dans ce monde d'hommes en guerre la belle Varia est l'objet de toutes les attentions mais elle a des arguments à faire valoir. Après un parcours chaotique elle devient une sorte d'assistante pour un curieux personnage nommé Evariste Fandorine qui a le don de fasciner et d'exaspérer en même temps sa nouvelle collaboratrice. le bonhomme est à la fois mutique et fantasque ce qui le rend assez insaisissable aussi pour les militaires assez bruts de décoffrage.
Les déboires inattendus de l'armée russe vont rapidement laisser penser que un ou plusieurs traitres se cachent dans son entourage et informent les turcs des mouvements futurs. Varia et son mentor Fandorine vont devoir résoudre l'énigme faute de quoi le malheureux fiancé Pétia pourrait porter le chapeau.

Nous avons affaire à un roman policier historique assez mouvementé qui est plutôt réussi, le ton est léger et ne manque pas d'humour. Au fond tous les acteurs du récit sont plutôt sympathiques y compris ceux qui ne devraient pas l'être, mais après tout dans une guerre il n'y a pas de tort à défendre son camp.
Akounine choisit habilement de centrer l'histoire sur Varia qui est une sorte de suffragette à la mode russe de 1870 mais assez attachante, Fandorine est bien sûr celui qui va dénouer l'affaire mais sans être au premier plan et encombrer le paysage. Si le contexte historique est assez peu développé, il est bien utilisé et on apprendre beaucoup sur une guerre dont, pour une fois, la France ne s'est pas mêlée.
Pour les lecteurs un peu prudes, pas de danger, Akounine reste très sage, même capturée par les terribles bachibouzouks chers au capitaine Haddock, la belle Varia ne subira pas d'outrages. C'était le bon temps…
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Le Gambit Turc est tout d'abord un livre de Boris Akounine, un des rares auteurs russes non classique que l'édition française à daignait traduire bien qu'il ne soit pas spécifiquement reconnu pour son anti-communisme primaire ou élaboré. Rien que cela peut laisser augurer de la qualité de son oeuvre à priori.
En effet, proposer du polar (ici polar historique) et ne pas être américain, c'est un peu comme proposer fromage ou dessert alors que les deux conviennent parfaitement ensemble. Bref, ne boudons pas notre plaisir car on ne va pas faire le bégueule lorsqu'il nous arrive quelques chose qui n'a pas nécessairement traversé ni la Manche ni l'Atlantique pour venir jusqu'à nous.
Enfin si, un peu tout de même. Il faut se magner le popotin car 10/18 doit trouver qu'il faut faire de la place dans leur catalogue et a décidé de ne plus éditer Akounine. On sait jamais, un peu de diversité pourrait faire du mal.

Bref, une fois taclé la sclérose de l'édition française, venons en au fait: le Gambit turc est l'histoire d'une jeune femme assez dynamique et bien moderne pour son époque qui rejoint le front bulgare lors de la guerre Russo-Turque de 1877-78 à la recherche de Pétia son futur promis. Son effronterie la met rapidement au contact des Bashi-bouzouk ottomans pour finir dans les pattes du véritable héros de l'histoire: Erste Fandorine. Un énigmatique et taciturne espion humaniste qui la sauve de quelques mauvais pas. S'en suis une vie trépidante dans le camp russe durant le siège de Plevna au contact de personnages haut en couleur et pittoresque comme un général cosaque, des officiers désoeuvrés roumain ou russe et surtout des correspondants étrangers anglais (en fait irlandais) et français foncièrement captivants si pas séduisants. Et nous voila entraîné dans les manigances d'espions, de comploteurs, de journalistes et d'ambassadeurs de tout poil dont l'enjeu n'est ni plus ni moins que le gain ou la perte de la guerre mais au profit de qui et dans quelles conditions ?

Le style est très dynamique. Malgré un manque d'action évident, il se passe pas mal de chose dans ce livre qui est assez agréable à lire enfin, suffisamment, pour l'avoir dévoré en quelques jours (heures ?). Ceux qui s'intéressent aux conflits abscons comme la guerre russo-turque seront aux anges. On y trouvera en vrac : des batailles, du complot, de la trahison, de la dissimulation, de la connerie, du rire et de l'esprit ainsi que beaucoup de plaisir à lire un livre qui sort de l'ordinaire.

Mais le Gambit Turc est aussi une adaptation au cinéma russe que je n'ai pas eu l'occasion de voir.
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Deuxième tome des aventures d Eraste Fandorine pendant la guerre Russo - Turque de 1877 (très ignorée en ce qui me concerne , et donc recherches sur internet pour ne pas mourir totalement idiot ) notre enquêteur ( impossible de mémoriser son grade ) est au final pas en avant scène dans le récit , laissant la place a la charmante Varvana Souvorova , à la fois réfléchie et fofolle si ,si .Mais si Eraste est souvent invisible son aura pèse tout au long du roman , enlevé ,sanglant , haletant , original par l écriture et une galerie de personnages truculents , sinistres , sanglants qui ne peuvent laisser indifférent , jusqu' au rebondissement final et surprenant .Alors allez y foncez comme le gènéral Sobolev
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
À quatorze ans, pendant une leçon de catéchisme, il était venu à Varenka Souvorovz une idée indiscutable dans son évidence. Comment se fait-il que personne n’y ait songé auparavant ? Si Dieu avait commencé par créer Adam pour créer Eve ensuite, cela ne signifiait pas du tout que les hommes étaient plus importants, mais que les femmes étaient plus achevées. L’homme est un prototype expérimental de l’espèce humaine, tandis que la femme est une variante confirmée, corrigée et complétée . C’était clair comme le jour !
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Bref, Varia avait sensiblement le même sentiment qu’au restaurant de l’hôtel Royal quand, sentant une odeur de sang, les hommes s’étaient déchaînés, oubliant totalement son existence. Cela ne faisait que confirmer une fois de plus que l’homme était par son être proche du monde animal, le principe animal s’exprimait en lui d’une manière plus évidente que chez la femme, c’est pourquoi c’est justement cette dernière qui, étant un être plus développé, plus fin et plus complexe, était la variante la plus authentique de l’Homo sapiens.
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Sous le tsar Nikolaï, quand l'époque était ô combien plus difficile que la nôtre, vos "gens honnêtes" marchaient au doigt et à l'oeil et, infatigables, célébraient sur tous les tons leur existence heureuse. S'il est devenu possible de se plaindre de la bêtise et de l'arbitraire, c'est donc que les choses vont dans le bon sens.
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La femme est une créature faible sur laquelle on ne saurait compter, a dit saint Augustin. Et il a raison, cet obscurantiste misogyne, mille fois raison. En tout cas en ce qui concerne une certaine personne dénommée Varvara Souvorova.
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Quant à la Russie, elle est appelée désormais à n'être plus qu'une puissance d'importance seconde. Déchirée par l'ulcère de la corruption et le nihilisme, elle va cesser de représenter une menace pour le progrès.
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Video de Boris Akounine (1) Voir plusAjouter une vidéo

Boris Akounine : Le Gambit turc
Depuis le canal Krioukov à Saint Pétersbourg en Russie, Olivier BARROT présente "Le Gambit turc" de Boris AKOUNINE. le présentateur lit un très court extrait du livre.
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