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Oscar Héliani (Traducteur)
EAN : 9782221109762
182 pages
Robert Laffont (06/05/2008)
3.26/5   66 notes
Résumé :
La confession intime qui a bouleversé le monde arabe.

Avec humour et volupté, une intellectuelle syrienne met en miroir les textes érotiques de la littérature classique arabe, ses souvenirs personnels et les témoignages qu’elle recueille autour d’elle, dans le monde arabe. Le récit né de ces fragments malicieusement ajustés est traversé par la figure d’un amant énigmatique, désigné comme le Penseur, et dont la présence éveille une sensualité sans équi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre a défrayé la chronique au Salon du livre de Francfort en 2008.
Pensez donc, une femme d'origine syrienne qui ose parler de la place accordée au sexe dans les sociétés arabes actuelles.


Une jeune femme arabe, habitant Paris et travaillant dans une bibliothèque se passionne depuis son adolescence et en secret, pour l'étude des traités érotiques de l'Arabie ancienne..."en secret", croit-elle...parce qu'un jour le directeur de la bibliotheque lui demande de participer à un colloque sur "les livres de l'enfer". (*)
Cette requête réveille chez elle des réflexions sur les écritures, les textes érotiques, sur elle-même et ses amants, dont un en particulier. Ses pensées lui rappellent les histoires entendues, les confidences d'autres femmes arabes et aussi ce qu'elle a pu lire sur la sexualité, l'adultère, le désir de l'autre...


Il en résulte une rêverie où s'entremêlent souvenirs, sentiments et citations des chefs-d'oeuvre de la littérature érotique arabe ("Le jardin parfumé", notamment) (**)
On pense vaguement à Shéhérazade et on se laisse emporter dans cette histoire de Mille et Un Mots.
Ce n'est pas un récit érotique au sens propre du terme, néanmoins, le langage sensible et les métaphores poétiques éveillent notre sybaritisme...et caressent notre esprit...


(*) "l'enfer" dans une bibliotheque, désigne les ouvrages emmagasinés "hors public", parce qu'ils ont connu des controverses et autres polémiques ; on y trouve (e.a.) des livres d'un érotisme dit "choquant"


(**) "Le jardin parfumé" était rédigé par le cheikh Nefzaoui au 17e siècle. Ce livre semble avoir été un des premiers exemples de traité de sexologie au sens thérapeutique du terme. Son approche des besoins sexuels était inhabituelle et précieuse. Bien que cet ouvrage ait été principalement destiné aux hommes, on ne peut ignorer le fait qu'il plaidait en faveur d'un meilleur bien-être sexuel pour les femmes "
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D'origine Syrienne, la narratrice, bibliothécaire, est passionnée de littérature érotique arabe. C'est en secret qu'elle lit et étudie ces "livres du diable" quand le directeur de la bibliothèque lui demande de préparer un colloque sur ces ouvrages licencieux. Elle nous livre alors son étude complétée par ses expériences personnelles et celles de son entourage.

L'auteur nous livre ici, habillée d'une belle écriture, une oeuvre dans laquelle le sexe devient philosophie, ésotérisme, parsemée de citations extraites de la littérature érotique arabe. Elle mêle son expérience au livre. le sexe, l'amour ne sont qu'apprentissage, en commençant par l'apprentissage de sois-même. Pourquoi, au final, il doit rester tabou, surtout quand c'est une femme qui nous le livre, qui se raconte? Par delà la religion, par delà les conventions de la dite " bonne société", comment s'épanouir ou être en phase avec sois-même si nous nous abstenons pour rester dans la codification sévère d'une société qui nous juge plus vite qu'elle ne nous approuve.

Le texte est merveilleusement bien écrit. L'érotisme est lécher, il n'est pas démonstratif. C'est une ode à la liberté des corps, de la femme. Il fut un temps premier, avant celui des religions monothéistes, où le sexe était considéré comme un bienfait et non comme un péché. Pourquoi ne pourrions revenir en cette ère dans laquelle nous nous y épanouirons d'avantage de façon naturelle sans se culpabiliser pour un oui ou pour un non ?

Ce livre est puissant, profond et nous ouvre à la méditation sur un sujet qui nous touche tous et toutes. Pourquoi l'amour ne devrait pas sortir du secret ? Qu'est-ce que l'adultère, la fidélité ? Ne seraient-ce que des concepts dictés par nos sociétés occidentales ? Il nous prouve aussi que le peuple arabe n'est pas un peuple insensible à l'érotisme, par delà nos préjugés.

Un essais empli de sensibilité et d'intelligence, enrobé d'un texte merveilleux.
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L'auteur nous offre une (re)découverte de la littérature érotique arabe. La narratrice est très émoustillée par tous ces auteurs classiques oubliés. Elle nous confirme que la culture arabe a pendant bien longtemps produit des essais, de la poésie, des récits ayant pour thème le sexe. Et même que le sexe était quelque chose d'éminemment salutaire et recommandé pour ses bienfaits physiques et psychiques. Qu'en pensent les Ayatollahs ? Salwa al Nemi ou du moins sa narratrice nous emporte au fil des pages dans ses aventures sexuelles avec délectation et ostentation. Des citations d'auteurs classiques émaillent son récit pour appuyer son point de vue sur la liberté sexuelle. On sent bien qu'elle veut provoquer et remuer toute cette culture arabe actuelle engoncée dans ses préjugés fallacieux. Elle habite Paris et fréquente le milieu culturel arabe. Mais elle se rend fréquemment à Tunis, histoire de se replonger dans l'ambiance orientale. On la suit au hammam où sa sensualité dégouline sous les mains de la masseuse. Pourtant, je n'ai pas adhéré complètement. le récit s'avère souvent poussif et redondant, et par moment même assez inintéressant de mon point de vue. Ses questionnements sur son libertinage et sa sexualité paraissent finalement assez conventionnels (pour l'occident). Cependant ne négligeons pas ce roman qui nous replace dans le contexte des délices et des saveurs de l'Orient classique, loin du jihad et des intégrismes.
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Un livre écrit par une femme le thème l'érotisme.
Pourquoi le lire ?
L'auteur avec tact et finesse abord la découverte du sexe pour une femme. Un beau roman qui fait découvrir l'érotisme dans le monde arabe.
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Salwa al Neimi se passionne pour les anciens traités érotiques arabes, passion secrète qui ne le sera plus tellement quand on lui demandera de participer à une conférence sur ces « livres de l'enfer ». Ce livre est aussi l'occasion de parler de ses rencontres, de ses amants, des confidences intimes de ses amies...

Difficile de comprendre pourquoi ce livre a fait tant de bruit à sa sortie quand on connaît mal les sociétés arabes. Il permet cependant de se rendre compte que les désirs sont les mêmes partout, et que seule change la couche d'hypocrisie et de dissimulation qu'on y ajoute par dessus.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Hier, le Voyageur m'a révélé sa devise : je baise, donc je suis. Il me la livre en français, dans la langue de Sade. Je la prends comme une boutade et je répète après lui en riant.
Quand il parle en arabe, le Voyageur utilise ce verbe à la forme passive : je suis baisé. Cet emploi dépréciatif m'étonne de lui, car il se présente comme un baiseur invétéré, dans ses histoires. Il me vient à l'esprit que, moi, j'aime ce verbe seul et libre : baiser, point. [...]
Je traduis en arabe la phrase du Voyageur : je baise donc je suis. Je baise, tu baises...je conjugue et je fouille le champ des dérivés. Sur mon écran, le correcteur orthographique a souligné tous les mots en rouge; il ne les connait pas ! Lui aussi, est programmé pour la dissimulation. Cet ordinateur est une oie blanche. Un eunuque, plutôt. Qui a castré la langue. [...]
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"Je ne connais pas mon âme ni celle des autres, mais je connais mon corps et je connais leurs corps. Et je m'en satisfais."

"L'amour est pour l'âme, le désir est pour le corps. Je n'ai pas d'âme. (...) Qui désire mon corps m'aime. Qui aime mon corps me désire. C'est le seul amour que je connaisse; le reste est littérature."

"En arabe, sarir est le lit, sir est le secret, deux mots de la même racine. Le désir est secret. Le plaisir est le secret. Le sexe est le secret. Le sexe est le secret des secrets."
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Je rédige en arabe en me fondant sur les textes originaux.
En arabe ? Le problème, dans ce cas, est la censure. Utiliser un mot explicite dans une langue étrangère n’est pas un problème.
En arabe, c’est différent. Les textes existent déjà. Publiés, ils sont vendus en librairie. Je n’invente rien. Je le répète : c’est un essai. Je ne suis pas la première.
Et si on vous l’interdit ?
J’ai répondu, sarcastique :
Je serai célèbre.
Aujourd’hui, les auteurs rêvent qu’on interdise leurs livres pour devenir célèbres. Pourquoi pas, si la censure en est à ce degré de bêtise ?
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Qui a dit que la parole est gratuite, qu'elle n'engage pas les actes ? Faux. Parler de sexe est déjà s'y adonner. La parole est une composante de l'énergie sexuelle.
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Plus tard, des années après le départ du Penseur, j'ai compris que chacun de nous a un Penseur, un ou une, unique ou multiple, qui l'attend quelque part en ce monde pour le révéler à lui-même, pour l'aider à déployer ses pouvoirs, pour aller plus loin dans son labyrinthe intérieur.
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