Baldassare Embriaco, originaire de Gênes, tient une boutique de livres rares, dans la famille depuis plusieurs générations, lorsqu'un jour, il voit entrer un voyageur en provenance de Moscovie qui lui parle pour la première fois d'un manuscrit : « le centième nom ».
Nous sommes en 1665 et on voit arriver avec crainte 1666, année de la bête, synonyme d'apocalypse, la seule façon d'éviter le chaos étant de prononcer le centième nom de Dieu (le Prophète en a recensé quatre-vingt-dix-neuf dans le Coran).
« Des citations du prophète affirment qu'il y a bien un nom suprême qu'il suffirait de prononcer pour écarte n'importe quel danger, pour obtenir du ciel n'importe quelle faveur. Noé le connaissait, dit-on , et c'est ainsi qu'il aurait pu se sauver avec les siens lors du déluge »
Un jour, un vieux sage le lui offre et il le vend à un chevalier français, ce qu'il regrette très vite et se lance à sa poursuite avec ses neveux et une femme mystérieuse abandonnée par son époux, il y a longtemps, et qui désire recouvrer sa liberté. Mais chaque fois qu'on s'approche, des évènements bizarres se produisent…
La BD commence comme le roman : l'écriture des carnets de souvenirs de Baldassare, les dessins de Joël Alessandra sont magnifiques, , notamment les couleurs (les différents tons de bleu sont à couper le souffle), l'architecture des bâtiments, les attitudes, les vêtements des protagonistes, leur manière d'évoluer dans les rues, tout cela m'a plu, on se croirait dans les mille et une nuits.
C'est bien fait, mais je n'ai pas retrouvé la magie de l'Orient et la quête du héros que j'avais ressenties en lisant le roman et de surcroît, c'est un crève-coeur de voir les dessins de Tripoli, Homs, Alep, entre autres en sachant qu'il reste des ruines…
Un bel échange entre Baldassare et Maïmoun, bijoutier à Alep :
« Lorsque la foi devient haineuse, bénis soient ceux qui doutent.
Nous sommes tous des égarés ! »
J'aime beaucoup Amin Maalouf, comme chacun le sait, et « le périple de Baldassare » m'a beaucoup plu en 2000, quoi que moins bon que « Léon l'Africain », excellent roman que j'ai relu avec le même plaisir des années plus tard.
Le Moyen-Orient, (comme l'Extrême-Orient), me fascine depuis longtemps et, à travers ses romans, Amin Maalouf m'a fait découvrir, au début des années quatre-vingt, sa culture, son histoire, ses poètes…
L'époque actuelle, mon avancement en âge jouent-t-ils un rôle ? Ai-je besoin du roman, de la prose, du récit plutôt, pour laisser libre cours à mon imagination ? Je ne sais pas. Pour en avoir le coeur net, j'ai ressorti le livre, pour m'y replonger.
Petite déception donc, mais je vais tenter de lire le deuxième tome, pour ne pas avoir de regret.
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Un vendeur de livres anciens se voit soudainement offrir un manuscrit d'une valeur incommensurable, censé révéler les mystères de l'apocalypse approchant. Doutant de l'authenticité du livre, le vendeur choisit de le céder à un militaire français avant de se rendre compte de son erreur : il décide alors de partir à la recherche du manuscrit, accompagné de ses neveux et d'une jeune veuve devant prouver la mort de son mari pour être délivrée de ses voeux de mariage.
Dans une atmosphère et de splendides dessins orientaux, ce premier tome se révèle le point de départ d'un périple à travers le Moyen-Orient. La mise en page et la gestion de l'esthétique m'ont frappée par leur finesse, tout comme les dessins et le mélange de couleurs pastel et plus vives. le récit est lui aussi remarquablement mené, et je n'ai de cesse de lire la suite !
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Une bonne histoire, un graphisme pas rigide, de belles couleurs… mais une transposition sans doute trop sage du roman. Bof…
Lire la critique sur le site : BoDoi
La forme de la BD fluidifie le récit, même si on aurait apprécié un découpage moins répétitif largement fait de gaufrier malgré quelques pleines pages. L’aquarelle aux couleurs soutenues et lumineuses transportent parfaitement l’atmosphère du voyage.
Lire la critique sur le site : Auracan
Quand la religion devient haineuse bénis soient ceux qui doutent.
Les amants de la terre sans nom