Il est étrange, ce livre, et même si je l'ai lu jusqu'à la fin, il ne m'a pas beaucoup inspirée... Yo, -Yolanda- en est son héros et son sujet : une galerie de personnages (famille, amants, amis...) dresse son portrait, parfois tendre et parfois cruel. Chaque chapitre est la voix d'un autre et de ses rapports avec Yo. Cette narration un peu particulière n'est pas simple à suivre, car on ne retrouve jamais deux fois le même personnage et en plus, ce n'est pas dans l'ordre chronologique de sa vie. On recoupe, on établit des liens, on remplit les vides, et au final on a une image de Yo et de sa vie assez bancales, sans parler du fossé qui sépare New York de St Domingue!
D'autre part, tout est écrit (à l'exception de l'avant dernier chapitre) avec le même style : adopter un style plus approprié au personnage qui raconte m'aurait semblé légitime, surtout quand il s'agit d'un paysan analphabète de St Domingue ;-)
Mais c'est loin d'être inintéressant. Il y a juste tout un tas de question que je me pose et qui n'ont pas trouvé de réponse dans le roman : pourquoi elle ne veut pas d'enfants, Yo, et pourquoi après elle en veut et puis elle n'en veut plus? Et c'est qui ce gamin que sa mère a essayé de tuer à la naissance? Et pourquoi elle a pompé les histoires de ses étudiants alors qu'elle pouvait écrire les siennes propres? etc etc
La construction du récit s'évade un peu trop et ne relie pas suffisamment les chapitres les uns aux autres : on pourrait trouver des éléments manquants dans un chapitre dans un autre, mais l'auteur n'a pas choisi de travailler comme ça. Moi, ça m'a manqué!
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Interview de Julia Alvarez (en anglais)