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EAN : 9782330054847
201 pages
Actes Sud (19/08/2015)
3.28/5   9 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Actes Sud, Domaine français - 08/2015)


Le point de vue des éditeurs :

Sur les vestiges des cités antiques, Marc Barca a, depuis son rapatriement d'Algérie, et durant cinq décennies, édifié, de La Grande-Motte à Sète, un empire de béton gagné sur un delta toujours plus menacé par les eaux montantes de la Médi-terranée.

En ce jour de Saint-Sylvestre 2012, ce Titan vieil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Bâtisseurs de l'oubli est une sorte de fresque en creux, l'histoire d'un entrepreneur venu d'Algérie et qui s'est fait sa place au soleil en bâtissant dans le Languedoc à grand renfort de béton. Mais la narration n'est pas vraiment ce qui intéresse Nathalie Démoulin qui enchaîne les monologues en alternant les voix, d'où d'ailleurs la principale difficulté du roman qui se situe plus dans le domaine du descriptif que du récit linéaire, le lecteur devant se contenter de bribes d'histoire, à charge pour lui de reconstituer le puzzle. de Sète à la Grande-Motte, ce livre, très méditerranéen, plonge aussi dans le passé de cette région, marqué notamment par l'Empire romain et s'attarde sur le personnage de la belle-fille du héros, femme endurcie et désabusée par ses amours et la fin de son groupe de musique. le parallèle est là entre le grignotage des illusions de l'une et la mer qui attaque les constructions du littoral désormais menacées. Comme si tout, nos vies et la trace que l'on essaie de laisser, n'étaient bâties que sur du sable. le style de Nathalie Démoulin est souvent étouffant, avec de belles phrases un brin emphatiques où des mots savants apparaissent soudain. La romancière a certes le mérite de persévérer dans un mode de récit exigeant mais on a le droit de le trouver parfois redondant et sans progression suffisante pour ne pas s'y ennuyer quelque peu.


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Notes prises lors du Festival Livre et Mer de Concarneau 2016.
Son roman se situe en région Languedoc du côté de la grande Motte, Agde et Palavas les Flots. Toutes ces villes ont été construites avant la loi sur le littoral et sur des terres inondables. du coup, tout risque d'être englouti à un moment ou à un autre. La ville de la Grande Motte date des années 60. Elle a été construite sur les vestiges d'une ville étrusque ce qui a fait remonter une mémoire oubliée de l'époque. Elle est l'oeuvre d'un architecte nommé Balladur en vue de fournir des logements aux personnes qui partaient en Espagne. Il s'est inspiré des pyramides des temples mexicains du soleil. La Grande Motte est appelée Sarcelles sur Mer.

Le roman a pour thème l'histoire de Léonard, un entrepreneur qui va voir ses constructions disparaître avec la montée des eaux. L'action se situe le jour de la St Sylvestre 2012 qui correspond à la fin du calendrier Maya. C'est également synonyme de la fin de la conception d'une certaine forme d'économie insouciante. le personnage principal est un pied-noir qui rencontre des soucis dans ses affaires. de nombreux pieds-noirs ont rallié le port de Marseille au moment de la guerre d'Algérie. Ils n'y étaient pas les bienvenus, comme le stipulait une affiche de l'époque mentionnant « les pieds-noirs à la mer. » le personnage principal est un battant qui va de l'avant et qui veut se construire une nouvelle vie. Il est en proie à la douleur des exilés qui ne peuvent pas retourner en Algérie. Il est marié à une femme prénommée Hélène qui a également fui son monde d'avant à savoir le Jura et la prison. Elle a peur de l'avenir. Sa fille Rachel est née en prison.
Le travail d'écriture fait échos à l'apocalypse de St Jean et à sa parole prophétique. Au niveau du style, Nathalie Démoulin a fait le choix de consacrer un chapitre/narrateur.
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L'histoire folle d'une aventure urbaine hors du commun. Sur une terre presque déserte, un visionnaire fou fait naître un projet hors du commun...
Au détour de portraits sans concession, et avec une écriture dense et exigeante et beaucoup de talent Nathalie Démoulin nous donne à lire une le détail d'une ambitieuse entreprise qui n'est pas exempte d'une grande poésie.
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C'est sur un sol sableux entouré d'une terre stérile balayée par des embruns qui oxydent et un air saturé de moustiques que l'on a décidé de construire une ville nouvelle dédiée au tourisme et aux loisirs. Malgré le caractère utopiste du projet et en dépit des sacrifices humains ou écologiques qu'une telle entreprise aient pu représenter en son temps (les années 60, 70 et 80), il a été mené à son terme grâce à la vanité, la passion et l'entêtement d'une poignée d'hommes.
Le beau-père de la première narratrice du livre (qui est porté par un canon de voix où les narrateurs sont multiples et portent des points de vus croisés) a compté parmi ces hommes. Il nous fait participer à l'aventure et nous livre avec sérieux ses visions, les difficultés rencontrées et forcément ses regrets.

Couvert d'un verni baroque utilisant une langue précise et recherchée dans laquelle on sent que chaque mot est pesé, le style de Nathalie Demoulin est précis, ajusté. Le choix du récit à voix multiples donne à la narration une forme fragmentée, morcelée et éclatée qui colle assez bien aux personnages plutôt écorchés du roman.
Toutefois nulle trace de dérision, d'humour ou de relative sérénité. On peut être profond sans être grave ou fêlé tout en restant drôle. Bâtir ses rêves est un privilège et les oublier revient à les détruire.
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Arraché à sa terre natale, le Mama va se lancer dans la construction d'une nouvelle ville, architecte d'une nouvelle vie, gagnant sur la mer, gagnant sur son milieu social. Une revanche avant que le temps ne vienne balayer cette vie, comme le vent souffle le sable et rend l'espace à de nouveaux bâtisseurs. Un roman solaire.
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critiques presse (1)
Telerama
30 septembre 2015
Une superbe histoire de vaillance, de héros qui tombent et se relèvent pour danser sur la mer.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
L’argent a coulé. Il est passé dans mes poches, par mes comptes bancaires, via mes caisses noires, elles qui donnent tant de fièvre aux hommes du Trésor, ils en cherchent la présence dans les lignes d’écriture, ils traquent les écarts significatifs, c’est tout l’art de ces chercheurs d’invisible, ils me font penser aux ­astronomes gambergeant sur les trous noirs. Oui, l’ar­gent était le lit des matières dont je me nourrissais, qui très tôt ont déformé le jeune homme que je fus, courant encore certains dimanches après le ballon mais s’arrondissant, nunc est tempus edendi, le temps était venu de manger, de remplir, de dilater, une mue continue de vêtements trop justes, et ma vie aussi débordait les limites anciennes, accordée à des objectifs aussitôt dépassés, contenue par des lois qui cédaient par obsolescence dans une époque qui programmait la fin du monde comme la mise au rebut de ses machines...
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Le monde ne s’arrête pas à nous. Nous ne sommes pas la dernière génération, le dernier banquet, le dernier jour. Le monde nous a été donné pour l’inventer. Est-ce que tu vas rester là, clouée à un rivage comme à une nostalgie, en attendant que s’exécutent les prophéties ? Est-ce que tu n’as plus rien à partager, plus rien à raconter, plus rien à chanter ? Non tu ne répareras rien. Tu ne sais pas remplir les océans des créatures ni les airs des millions d’oiseaux qui leur manquent. Tu ne sais pas faire revivre ce qui a disparu, changer le sang en eau. Je connais tes œuvres. Je sais comment tu t’ouvres, comment tu te fermes. Tu es le début et la fin de ma nuit.
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J’aimais les bru­nes aux bras nus, dans des jupes longues et des sweaters sans manches, jeunes femmes simples dont on méjuge les colères. J’admirais leurs combats confiants, l’avenir qu’elles promettaient, débarrassé des souillures, des colons et des capitaux, toutes choses qui me désignaient puisqu’en vérité c’était toujours de moi qu’il était question.
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La fin est derrière nous. Nous avons passé l’échéance. Les Mayas peuvent bien recommencer un cycle de cinq mille cent vingt-cinq années. On peut bien nous décompter l’avenir et le mesurer en degrés Celsius, substituer une échelle à un calendrier, le temps était un cercle que nous parcourions à pas imperceptibles, à présent nous grimpons comme des damnés vers la zone rouge. Et nous deux, nous sommes les enfants du feu, les enfants du laiton et de l’acier, des filons extraits de la roche, des arbres qui grossissent les brasiers, des hommes qui forgent les instruments, notre chant vient de là, d’alliages de cuivre et de zinc, de fer et de carbone, notre musique est du métal entre des mains humaines, une matière usinée, sculptée, animée.
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L’homme est bien incapable de se mesurer à lui-même, il n’a pas la force d’arrêter ses voitures, ses centrales de charbon, ses marchands de semences qui volent la terre des derniers paysans, mais il peut se mesurer à l’océan, oui, il peut faire ça une dernière fois avant de disparaître, lui qui n’a pas eu peur d’embarquer sur des coques de noix, lui qui a fabriqué des bateaux de cuir, creusé ses plus beaux arbres pour les lancer sur les flots, planté des forêts pour de futurs navires, l’homme peut se lancer dans ce défi qui outrepasse la raison. Je le sais, puisque je suis fait de cette étoffe-là.
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Videos de Nathalie Démoulin (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nathalie Démoulin
Les montagnes du Jura sont couvertes des neiges de février. C'est pourtant là, par des températures négatives, que s'est déclenché un incendie aussi virulent qu'invraisemblable. Empêché de rentrer chez lui, dans les hauteurs, Jason Sangor se rabat sur la maison dans laquelle il a grandi et où sa femme s'est déjà réfugiée. Là vivent le père et le frère de Jason, avec lesquels le couple va devoir composer. Mais la maison au bord du lac est trop ancienne pour être si peu occupée : elle abrite des fantômes, elle est encombrée d'objets qui témoignent de guerres anciennes, régionales ou familiales. Tandis que le feu impossible domine et enserre la ville où Jason dirige l'usine paternelle, les souvenirs jaillissent – une mère championne de ski qui les a entraînés, lui et son frère, pour la compétition ; une jeune fille aux nattes sombres, venue des Balkans, qui courait plus vite que tous les garçons du collège ; un père puissant et mystérieux aux vies secrètes. Quand le réel devient fantasmagorique, quand l'incendie prend la forme d'un cercle de l'Enfer, les vivants, les morts, les disparus et les égarés se croisent autour du fascinant lac, à la surface opaque comme l'étain.
L'autrice Née en 1968 à Besançon, Nathalie Démoulin a publié quatre romans : " Après la forêt " (Le Rouergue, 2005), " Ton nom argentin " (Le Rouergue, 2007), " La Grande Bleue " (Le Rouergue, 2012 ; Babel, 2015 ; Grand Prix de la ville de Saint-Étienne 2012) et " Bâtisseurs de l'oubli " (Actes Sud, 2015). Elle est désormais directrice littéraire aux éditions du Rouergue (Arles) et vit à Beaucaire.
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