Savoir penser rêver

Recueil assez inégal de témoignages, avec finalement peu de surprises
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Depuis longtemps attiré par la capacité intellectuelle des meilleurs scientifiques ou chercheurs à sortir du lot, la 4e de couverture annonçait un contenu jubilatoire.

Malheureusement, on retrouve un des écueils fréquents des ouvrages collectifs, et dont la responsabilité incombe à l'éditeur : un contenu assez inégal, qui varie en qualité grandement selon les témoignages. Une simple relecture éditoriale aurait permis de signifier à certains scientifiques qu'ils ont fait un "hors sujet".

Sur les 12 témoignages, quasiment la moitié n'a pas grand intérêt : soit parce que l'auteur n'arrive pas à prendre du recul sur ce qu'il fait ou ses enjeux de recherche (au-delà de son propre sujet), soit parce qu'il n'évoque que sa vie personnelle, soit parce qu'au contraire, il ne s'en détache pas.

La 4e de couverture révèle très vite ce qu'on retrouve dans le "gras" de révélations de nos fameux douze scientifiques : une jubilation pour la découverte, l'apprentissage de nouvelles connaissances et une petite liste de bons conseils, souvent assez itératifs : observer d'abord, poser des questions et des hypothèses, concevoir un protocole, etc. Si ça coince, laisser "percoler" ou passer à autre chose. Se tenir prêt pour la nouveauté inattendue (sérendipité). Sont également évoqués brièvement des aspects plus administratifs et terre-à-terre, assez méconnus du grand public : les difficultés de choix de carrière, la gestion des équipes, etc.

Dans les côtés positifs, j'ai trouvé que la diversité des profils retenus était très bonne : biologiste, virologue, économiste, assyriologue, primatologue, généticienne, neurologue, astrophysicien, philosophe des sciences, physicien, etc.
A noter, la présence d'un psychanalyste dans cette liste, traduisant le prisme franco-français qui continue de penser qu'on a affaire à une "science" (cf. Livre noir de la psychanalyse). Son témoignage est d'ailleurs, de loin, le plus mauvais du bouquin : assez imbu de lui-même, évoquant des concepts totalement creux et vagues sans qu'on voie le rapport avec une réalité concrète (il ne s'appuie sur rien).

Sans grande surprise, les témoignages les plus intéressants et avec le plus de valeur-ajoutée sont ceux exerçant dans un domaine un peu plus "intellectuel" : les primatologues et autres assyriologues, avec tout mon respect, ont moins de choses intéressantes à nous dire.

Très bons témoignages (dans l'ordre du livre) : Etienne Klein, Huvert Reeves
Bons témoignages : François Barré, Agnès Bénassy, Stéphane Douady, Lionel Nakache
Témoignages bof/corrects sans plus : Jean-Claude Ameisen, Jane Goodal, Cécile Michel
Témoignages peu intéressants : Edith Heard, Nicola Clayton
Témoignages franchement médiocre : François Ansermet